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J'ai beaucoup réfléchis à la capture et au management de l'attention.
Alors, l'attention est importante car elle est un prérequis pour toute persuasion interpersonelle,
éducation, transformation ou croissance. L'attention requiert de l'immersion, elle
requiert de l'absorption, un état dans lequel l'attention est pleinement absorbée.
Une des plus belles techonologies "rhétoriques" que nous ayons inventées pour capter et gérer
notre attention est le cinéma. Le cinéma est un sanctuaire de l'immersion,
c'est la technologie ultime de l'attention.
Les contes... Une des choses magiques qui intervient quand nous regardons des films
est que nous devenons membre à part entière de l'histoire. C'est ce qui est appelé "le
changement déictique". Les narratologues décrivent le changement déictique comme
le moment auquel le spectateur adopte un point de vue de l'histoire et commence à co-créer
ce nouveau monde. C'est l'instant où nous entrons dans le rêve, l'instant où le film
brise l'écran et devient réel. Des analyses des lobes préfrontaux ont été faites de
spectateurs immergés dans des films. L'activité de leur lobe préfrontal diminue, l'égo s'éteint.
Notre conscience de nous-même se dissipe et nous entrons littéralement dans l'histoire.
Ce type d'immersion, cette ouverture, cette ... CHOSE qui nous arrive, est le lieu où
toute extasie s'exprime. Comme le dit Tim Doody : "cela recontextualise le soi comme
un tunnel merveilleux au travers d'un abysse hors du temps, d'où molécules et interprétations
s'écoulent, de neurone en nébuleuse, perpétuellement." Et je vous le dis, ces moments sont ce qui
me font croire ultimement que le cinéma est un canon vers le divin. Comme le dit George
Youngblood : "le cinéma reflète le désir historique de l'humanité de manifester sa
conscience hors de son esprit, et face à ses yeux."