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Le 18 mars 2012, la Bastille est au Front de Gauche
Merci à tous pour cette journée extraordinaire
que Jean-Luc Mélenchon va conclure
Il s'avance vers le pupitre
Il monte sur le podium
Jean-Luc Mélenchon !
(Résistance! Résistance! Résistance! ...)
Et où on était passés ?
Où on était disparus tout ce temps ?
On se manquait
on s'espérait...
On s'est retrouvés!
Génie de la Bastille qui culmine sur cette place :
nous voici de retour
le peuple des révolutions et des rebellions en France !
Nous sommes le drapeau rouge
et le rouge du drapeau !
Nous sommes la main ouverte, offerte pour la solidarité,
et qui donne de la force en serrant les doigts pour communiquer son énergie!
Nous nous sommes rassemblés
parce que nous allons faire de cette élection
une insurrection civique
qui va, en se donnant d'abord rendez-vous dans les urnes,
commencer ce jour-là la révolution citoyenne qu'il est nécessaire d'accomplir
pour changer en profondeur la vie du peuple qui pâ***
et ouvrir la brèche qu'attend toute l'Europe de son volcan français !
Oui ça se voit... ça se sent... ça se sait...
le printemps est pour dans 3 jours.
Chaque matin qui se lève, la lumière étend son domaine dans la journée
la nuit se replie
Viennent le temps des cerises et des jours heureux !
Tel est notre premier message ici, pour tous ceux qui nous entendent et nous écoutent,
sur cette place, dans les rues adjacentes d'où l'on ne peut avancer,
et dans chaque foyer où l'on nous regarde
ici en France métropolitaine et Outre-Mer
et partout en Europe, et partout où l'on parle français,
où l'on rêve français,
parce qu'on attend de lui, ce grand mouvement
qui ne libérera pas seulement ce que nous sommes,
mais partout où il y a des servitudes.
Nous adressons notre salut fraternel et notre solidarité
au peuple grec qui pâ*** !
aux espagnols, aux portugais, aux italiens,
à tous ceux qui ont pour l'instant sur leurs têtes
le poids de l'oppression venu de l'abjecte troïka
qui a décidé dorénavant de contrôler chaque peuple
et à qui, paraît-il, il faudrait demander l'autorisation de disposer librement de nous.
Ici, sur cette place, nous faisons le serment
que si c'est nous qui sommes appelés à reconstruire la règle du jeu de notre pays
en convoquant la Constituante qui est nécessaire
alors plus jamais une seule délégation de souveraineté du peuple
ne sera jamais opérée sans qu'il ait été auparavant consulté par voie de référendum.
La souveraineté du peuple,
telle est la grande question qui dorénavant va occuper toute l'Europe
qui se voit une nouvelle fois engagée dans une entreprise
qui commet la même erreur qu'aux précédentes saisons de l'Histoire :
c'est qu'on la construit sans les peuples et sans la démocratie.
Alors, pour commencer cet immense chantier, d'abord chez nous en France,
nous sommes venus au bon endroit, à la bonne date.
Le bon endroit, ici où a été juré une première fois
le serment de se rassembler, pour empêcher par tous les moyens dont nous disposons
les fascistes de s'emparer de la patrie.
Cette place
où a été en 1935 rassemblée cette manifestation féministe
qui déjà voulait briser les chaînes du patriarcat
en demandant que le suffrage soit réellement universel.
(Le monde du partage devra remplacer le partage du monde) Cette place où a été brûlé le dernier trône des rois.
Cette place où tout commence toujours
et qui est le point de départ de toutes nos révolutions,
et d'abord de la première,
celle qui se fit en 1789 en abattant la citadelle des tyrans.
Celle qui se fit, avec des mots et des principes si grands
qu'ils rendaient possible ce fait, que depuis,
il est possible d'être français où que l'on soit dans le monde et ici-même en France,
que ses parents l'aient été ou non,
du moment qu'on s'accorde pour dire et reconnaître comme égal
quiconque comme nous dit « liberté, égalité, fraternité » !
Nous sommes à la bonne date,
le 18 mars, commencement de la grande et glorieuse Commune de Paris.
Voici parmi nous l'ombre d'une femme, Louise Michel, à qui nous nous dédions.
Voici que nous répondons à notre tour
à l'appel de Jules Vallès et du Cri du peuple
qui concluait l'appel à la première insurrection par ces mots :
« Place au Peuple, Place à la Commune! »
Et nous ne disons rien d'autre encore aujourd'hui.
A la bonne date.
50 ans après la fin des combats en Algérie,
je déclare au nom du peuple ici rassemblé :
oui la guerre est finie, et nous ne permettrons pas qu'on la recommence ici !
Nous sommes une même famille,
peuples du Maghreb, peuples et nations arabes, berbères, et nous peuple français.
Après le silence des armes, nous devons à nos enfants la paix des cœurs!
Peuple français, médite à cette occasion
la terrible leçon de ton histoire :
là où n'a plus cours l'égalité humaine,
là où n'a plus cours la liberté totale des consciences et des droits politiques,
là où n'a pas cours la fraternité,
alors la France n'est plus possible.
C'est pourquoi, il nous faut aujourd'hui
dans cette France défigurée par les inégalités
sociales, territoriales, culturelles, entre femmes et hommes,
tourner la page une nouvelle fois de l'ancien régime,
commencer un nouveau chapitre qui permettra,
comme c'est notre tradition, divers que nous sommes,
en refondant la république, de refonder la France elle-même.
Et en refondant tous ensemble la République,
de nous reconstituer comme un peuple unique, libre, fraternel et égal.
Nous commencerons par où il faut commencer :
c'est-à-dire qu'en convoquant cette constituante
nous commencerons la première de toutes les égalités qu'il est indispensable de constituer :
la parité !
Cette constituante devra être strictement paritaire,
et ainsi commencera la marche de l'égalité.
L'égalité par quoi tout commence en France.
L'égalité qui nous conduira à proclamer la fin des privilèges du capital,
l'établissement de la citoyenneté en entreprise,
corrigeant ce qui n'avait pas été achevé,
quand comme l'a dit Jean Jaurès,
« la grande Révolution a rendu les français rois dans la cité,
et les a laissés serfs dans l'entreprise ».
Ces droits nouveaux des travailleurs,
le droit de veto,
le droit de préemption sur la propriété du capital
à la portée des travailleurs qui se constitueraient en coopérative ouvrière,
le droit de réquisition par la Patrie lorsqu'un bien est réputé commun.
C'est nous qui inscrirons ce droit nouveau
qu'il y a une propriété collective humaine des biens de base,
tels que l'eau et l'énergie.
C'est nous qui donnerons toute sa place à la dignité de l'amour humain
en étendant à tous les couples,
les droits qui s'attachent aujourd'hui aux couples hétérosexuels.