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La Transition stimule le flux créatif des gens ordinaires
pour se rassembler au-delà de leurs différences
pour utiliser au mieux leurs ressources, leurs énergies, leurs esprits.
Il ne s’agit pas de changer les comportements,
mais de mettre en place des structures qui sont là quand on en a besoin.
Quand on en ressent le besoin, elles sont là.
Pour moi, la Transition, c'est aller vers une économie
où tout le monde a une place, une valeur et un but.
Ce but concerne l'environnement, mais aussi les gens.
Pour moi, la Transition c'est s'engager davantage dans ton quartier,
construire ton quartier et aider ton quartier.
Le quartier est important pour tout le monde, donc tout le monde a quelque chose à offrir.
J'aime ce côté inclusif. Pour moi, la Transition c'est ça.
Pour moi, la Transition c'est imaginer comment sera le quartier, la ville
dans 20, 30, 50 ans
quand nous aurons réussi à créer quelque chose d'inclusif et de florissant,
où les gens seront heureux et où nous vivrons de manière soutenable,
et se demander aujourd'hui ce que nous pouvons faire pour y aller.
Les humains se sont dit « C'est quoi ce truc, le pétrole, qu'on vient de trouver ? »
« Oh, mais ça peut être utile. » Alors ils se sont mis à l'utiliser davantage.
Et puis, « Oh, c'est vraiment utile. » Alors ils l'ont utilisé de plus en plus.
Et nous augmentons l'utilisation du pétrole,
et pendant ce temps, les réserves de pétrole diminuent rapidement.
Et ça cause un grand problème.
Tous les gaz à effet de serre, comme le CO2,
émis quand nous le brûlons, montent dans l’atmosphère.
Ils emprisonnent la chaleur du soleil, la gardent, l'empêchent de ressortir,
la renvoient à l'intérieur, et ça va réchauffer la Terre.
Ce qui provoquera un climat instable, une augmentation de température,
les pôles se mettent à fondre et le niveau de la mer à monter, ce qui provoque des inondations,
et plus généralement un chaos climatique.
Le pic pétrolier est aussi lié à un autre problème : la crise économique.
La crise économique, c'est quand l'économie s'effondre.
Pour qu'il y ait croissance économique, on a d'abord besoin de consommateurs.
Ensuite on a besoin d'objets que les consommateurs achètent.
Les objets sont produits par les usines.
Et les usines ont besoin d'énergie bon marché, comme le pétrole.
Et quand elles obtiennent moins d'énergie bon marché, à cause du pic pétrolier,
les objets deviennent plus chers, et il y a moins de consommateurs pour les acheter
et l'économie entre en récession.
Ce que les gens de la Transition veulent pour nous, c’est un économie soutenable
plutôt qu'une économie qui gonfle et se dégonfle pour un rien,
parce que l'économie qu'on a maintenant
peut faire boum n'importe quand et disparaître.
Mais si on a une économie soutenable, elle restera.
Il nous faut donc tous entrer dans une transition, mais il nous faut un guide.
Notre culture est tellement construite pour nous former à être des consommateurs
sans conscience de ce qui se passe dans le monde,
que nous avons besoin de soutien pour changer.
La Transition, la communauté, nous soutient.
Nous vivons d'une façon non soutenable.
C'est donc une alternative au comportement de consommateur
qui devient de plus en plus insoutenable.
C'est une façon de créer un monde dans lequel les gens sont plus connectés..
Plus connectés avec eux-mêmes, entre eux et avec la Nature autour d’eux.
Chacun sent qu'il peut offrir quelque chose et contribuer.
Et ce n'est pas un boulot d'experts éloignés du terrain.
Ça m'a donné un élan et un véritable but dans ma vie.
Et on s'amuse. C'est gratifiant, ça vous nourrit
de rencontrer des personnes de manière authentique et de parler de choses réelles.
J'aime parler aux gens, les aider, construire la vie de mon quartier.
Initiatives de Transition dans le monde
900 initiatives sont répertoriées, plus de 1800 dans le monde
La Transition commence avec un groupe de gens qui se rencontrent,
et ces gens peuvent venir d'horizons très différents.
Ils peuvent s'être déjà réunis dans un autre contexte,
ils peuvent déjà se connaître sans avoir vraiment travaillé ensemble.
Ils peuvent se rencontrer au café ou lors d'un événement et se dire « Pourquoi on ne démarrerait pas la Transition ? »
Mais cette réunion initiale de gens, cette formation d'un groupe,
est la graine de tout le processus.
Le premier événement a eu lieu le 3 avril. Huit personnes se sont présentées.
Ensuite, au deuxième événement, une personne s'est présentée.
Je me rappelle mon retour à la maison, et mon mari qui était triste pour moi de ce manque de participation.
Je l'ai regardé et j'ai dit : « Tu as tort. »
« Les gens qui sont venus étaient les bonnes personnes. »
Et dans la Transition on a l'habitude de dire « Tous ceux qui viennent sont les bonnes personnes. »
J'étais très sceptique là-dessus - « Ouais, c'est ça. » -
et je dois dire que c'est vrai. Ça s'est avéré vrai.
Des huit personnes qui ont assisté au premier événement,
Quatre font maintenant partie du groupe de démarrage de Wayland en Transition.
Et la personne qui était venue seule fait aussi partie de ce groupe.
Au dernier événement, à la bibliothèque, on était peut-être 10, la plupart de Wayland en Transition.
On a discuté ***.
Le bibliothécaire a dû nous mettre dehors parce qu'on avait dépassé les horaires.
J'en suis sorti en sachant que c'était mon propre événement que j'avais organisé,
et j’étais sur un nuage, parce que je savais qu'on avait un groupe.
Ce que nous avons observé en regardant ce que les groupes de Transition faisaient,
dans cette expérience sur 5 ans que nous avons faite,
est qu'ils traversent certaines étapes.
PREMIÈRE ÉTAPE : Démarrage
La première étape, que nos appelons démarrage, est créative et ludique
où on projette des films, on colle des affiches, on organise des événements, on fait de la conscientisation,
on commence à poser les fondations de ce qui deviendra l'initiative de Transition.
Mais à cette étape, on ne peut pas l'appeler Machin en Transition.
Moss Side est un quartier très chaud.
Elle est très peuplée, très multi-culturelle,
et elle a la terrible réputation d'être le Bronx britannique.
Et parce qu'elle a une telle densité de population,
on peut parcourir rapidement une rangée de maisons en porte-à-porte.
Quand quelqu'un n'est pas là, on peut continuer.
Je travaillais pour une société de fenêtre à double vitrage, en porte-à-porte,
J'ai aussi travaillé pour une compagnie d'énergie.
Ça m'a donné l'habitude du porte-à-porte,
et j'ai pensé « Je sais que je peux faire du porte-à-porte, convaincre les gens et faire bonne impression. »
Je crois dans la Transition bien plus que dans ces autres choses,
ce qui a augmenté ma confiance et m'a fait penser,
« En fait, je peux aussi faire un bon boulot de porte-à-porte pour la Transition. »
Je pense qu'on obtient un réponse très différente en porte à porte
qu'avec n'importe quel autre type d'action de conscientisation.
C'est une question de nombre.
La plupart des gens ne sont pas intéressés, mais il faut juste continuer à démarcher.
« Quel est le meilleur moment pour vous rencontrer ? »
« Je suis toujours là. Tous les jours. »
« D'accord, je prends note. »
Un de nos membres les plus actifs, Ali Mohamed, que j'ai rencontré par le porte-à-porte,
ne s'était jusque là engagé dans aucune action écolo.
La première fois que j'ai rencontré Joel, je n'ai pas pensé « Ce qu'il fait est bien. »
Mais j'étais ouvert à lui et j'écoutais ce qu'il disait, surtout quand il a dit « Moss Side ».
J'ai senti que ça parlait de notre quartier, alors j'ai commencé à écouter à partir de là.
Le porte-à-porte me semblait un bon moyen de toucher de nouvelles personnes
jamais engagées dans une action environnementale avant.
C'est aussi bien de connaître ses voisins.
Parce que si quelque chose vous arrive, votre voisin peut vous aider.
Avec le porte-à-porte aussi on construit cette relation avec notre quartier.
Et si on construit cette relation, cela signifie que notre quartier est bien protégé
et les gens se connaissent et peuvent s'entraider.
Joel a frappé à plus de 1420 portes différentes.
Moss Side en Transition a maintenant 237 personnes dans sa liste de contacts.
Les deux tiers sont issus du porte-à-porte.
Il n'y a aucune bonne façon de faire la Transition.
Parfois, on commence un groupe noyau, et l'une des premières choses qu'il fait
est de démarrer un programme de conscientisation.
Il fait des dépliants, des affiches, projette des films, etc..
Une autre approche, c'est qu'un petit nombre de personnes, parfois une seule
commence un programme de conscientisation,
sort, projette des films, se lie à d'autres organisations,
fait ce genre de choses.
Ensuite, le groupe noyau émerge de ce programme de conscientisation.
Aucune n'est meilleure que l’autre, c'est selon ce qui semble le plus adapté à votre lieu.
La Terre que nous habitons appartient à nos petits-enfants.
Nous devons vivre de ce qu'elle nous donne, sans la détruire et sans dépendre d'autres régions.
Aldeia das Amoreiras est notre terre et nous devons la gérer de façon soutenable.
La première étape est de rêver.
Quel est votre rêve pour le village et quel est votre village de rêve ?
Le village n'est pas petit, mais il est presque vide.
Les vieux meurent. Les jeunes vont faire leur vie ailleurs.
Le village, c'est une demi-douzaine d'anciens, c'est tout.
Mon idée, c'est qu'on aurait de bonnes relations avec chacun
C'est ce qui nous manque. Bien s'entendre entre nous...
et s'entraider comme on peut.
Mon rêve ? Vous savez ce que c'est ?
Avoir un lieu où le médecin puisse aller.
Bientôt je ne pourrai plus monter là-haut.
C'était mon rêve.
Avoir plus de choses pour les enfants.
Comme un parc ou un terrain de jeu.
Ah ! Tu penses déjà à ce bébé ! Ah ah ah !
Avoir des magasins pour que les gens n’aient pas à faire de longs trajets
pour aller à Ourique.
Avoir plus de commerces au village ?
Oui. Avoir quelques commerces au village.
Que tout soit nettoyé.
Des jardins nettoyés.
Ce serait bien si seulement quelques-uns des rêves
du village se réalisaient. Ce serait très bien...
parce que le village a vraiment besoin...
d'être plus dynamique et soutenable.
Quelque chose dont il a profondément besoin.
Le village soutenable d'Amoreiras a déjà réalisé certains de ses rêves.
Ils ont nettoyé et peint tout le village.
Ils ont créé un marché local.
On organise des réunions
pour parler d'aménagements pour les enfants et d'améliorations des services médicaux.
Une vision du futur c'est comme un aimant ou un tourbillon qu'on lance devant soi
et qui avec le temps vous entraîne dans sa direction.
C'est une façon de faire très puissante.
(Atelier TRANSITION INTÉRIEURE, Devon, Angleterre) Si notre vision c'est d'avoir des quartiers épanouies, où les gens se sentent inclus,
où ils se sentent bien, il faut que les éléments de base de nos systèmes vivants œuvrent vers ça.
Mais le plus grand voyage, je crois, la plus grande transition à faire
c'est à l'intérieur.
Pour comprendre comment créer du bien-être chez les gens,
car le tout n'est pas d'avoir plein de choses.
On a besoin d'une culture qui aide les gens à se sentir bien.
Il s'agit de ce qui se passe en nous, consciemment,
ou moins consciemment, et qu'il faut commencer à sentir,
sentir comment les choses qui se passent en nous
affectent notre façon d'être avec les autres,
et notre façon d'agir dans le monde.
C'est une sorte d’exploration : « Un être humain, comment ça marche à l'intérieur ? »
Si dans notre monde nous avons tout fondé sur la compétition,
sur le désir d'acquérir le plus de choses possible,
le désir d'être à la hauteur de ceux qui ont plus que nous,
et si nous voyons souvent l'autre, celui qui n'est pas comme nous,
comme une menace -
tout ça vient d'un état de conscience, ça se passe à l'intérieur de nous.
Tant que nous n'en prendrons pas pleinement conscience et responsabilité,
pour travailler dessus d'une façon ou d'une autre,
ça continuera à se manifester dans le monde.
DEUXIÈME ÉTAPE : Approfondissement
La deuxième étape, que nous appelons « Approfondissement »,
c'est quand on réalise tout à coup :
« Nous sommes maintenant Tel-ou-tel-endroit en Transition, nous devenons une organisation,
qu'il faut rendre un peu plus structurée et formelle ».
C'est très différent de la phase initiale. On se sent devenir une organisation.
Pas besoin d'être une organisation pour transformer votre quartier.
(La ferme urbaine de Whitney Avenue près de Pittsburgh (USA) change les choses sans s'être mise « en Transition »)
Je cherchais un hébergement pour bloguer. Quand j'ai découvert la Transition,
il m'a semblé qu'à la base ils travaillaient avec tous les outils que j'essayais d’utiliser.
Je sentais plein de savoir-faire là-dedans, et je voulais vraiment puiser dedans.
J'ai remarqué qu'il y avait des trucs sur la permaculture,
c'est quelque chose qui m'intéressait, et que j'avais envie d'intégrer dans les zones urbaines.
La Transition, c'était comme la combinaison de tous mes intérêts, le tout sur un même site web.
C’est plutôt dur de trouver d’autres gens comme ça
Je pensais que le jardinage ça n'intéressait personne, de mon âge.
Et Pittsburgh en Transition, le site et tout ce qui va avec, me montrait
qu'il y a là des gens qui jardinent, autrefois c'était vu comme un passe-temps de fille.
Maintenant je peux écouter du heavy metal, m'habiller comme un punk et quand même jardiner tout en restant cool.
Nous sommes à Wilkinsburg, Pennsylvanie, un faubourg de Pittsburgh
un endroit sinistré.
La première chose que nous faisons le matin, c'est vérifier les maisons abandonnées
pour être sûrs qu'elles ne sont pas squattées, qu'on puisse y travailler en sécurité.
On va s'occuper de la maison jaune. 20% des lots y sont condamnés ou abandonnés.
Hello ? Hello ? Y-a quelqu'un ?
TU VAS DEVENIR MAGNIFIQUE. CONTINUE !
Bonne nouvelle : il n'y a personne.
Voilà la FERME URBAINE DE WHITNEY AVENUE.
Il y avait des maisons ici, il y a cinq ou six ans je pense, avant qu'elles ne brûlent.
Presque tout ce qu'on cultive ici, on le distribue gratuitement ou on le donne à la banque alimentaire.
Les gens du voisinage savent aussi qu'ils sont les bienvenus
pour ramasser des fruits et des légumes quand ils en ont envie.
Quand Chris and Carly sont arrivés à Whitney Avenue,
c'était surtout des maisons vides, et des vieux terrains abandonnés.
Ils ont embelli toute la rue, à eux tout seuls.
Et les gens ont commencé à apprécier ce qu'ils mangeaient.
Il y avait des gens dans cette rue qui avaient faim,
et ils pouvaient monter à ce jardin ramasser de quoi manger.
Pour ça nous travaillons avec les gamins du voisinage.
A la base, nous avions toute une troupe de gamins qui avaient pas mal d'ennuis avec la justice,
et avaient besoin qu'on les occupe. Ça a été notre façon de les occuper.
La première fois qu'j'suis venu, j'ai dit : « c’est nul ! »
Et c'est encore vrai, en un sens, mais ça m'empêche de faire des bêtises.
On avait d'autres gamins dans cette rue qui avaient une mauvaise influence sur Brandon.
Il suivait d'autres gamins qui avaient une mauvaise influence sur lui.
Alors une fois qu'ils sont partis, et que Chris et Carly lui ont donné des choses à faire,
on a vu que c'était un chouette petit gars.
Une fois ramassée la nourriture dans le jardin, qu'est-ce que t'en fais ?
Comme le maïs ?
Tout.
Oh, on l'a vendu.
Ah oui ? Où tu l'as vendu ?
Là-bas !
Tu m'y emmènes ?
Ouais.
On attend que les gens descendent là.
On leur demande s'ils veulent acheter tomates, ou des courgettes ou du maïs.
Et s'ils disent non, on leur dit : « Merci, bonne journée ! »
Nous adorons ce gamin, c'est comme un fils pour moi.
Je veux lui enseigner tout ce qu'il n'a pas chez lui.
Ce qui est arrivé ici à Wilkinsburg, l'une des principales causes du déclin,
on a dit que c'était la disparition des pères.
Des tas de gamins d'ici, leurs pères sont en prison, ou bien ils se sont fait tuer,
ou bien ils ont simplement disparu.
Il y avait des gangs ici, et quand le FBI venait les démanteler,
ça voulait dire 60 ou 70 personnes d'un coup qui se faisaient cueillir et mettre en prison pour 20 ans,
tous des hommes, pères pour la plupart.
ARRÊT DES JUGEMENTS
Mon but à terme ce serait de créer davantage de jardins de ce type autour de Wilkinsburg
pour que les gens puissent se nourrir.
Ce que je fais là, on pourrait l'imiter dans toutes les rues de Wilkinsburg.
Chaque rue a au moins un terrain où une maison a été démolie.
C'est ridiculement simple.
Chaque petit quartier à Wilkinsburg devrait avoir un petit jardin.
En un sens, je crois que je leur montre la soutenabilité
mais je pense que peu de gens dans cette rue auraient pu vous dire
ce qu'est la soutenabilité il y a deux ans.
Ça a changé le quartier, au point que tout le monde à Wilkinsburg envie notre petite rue.
Tout le monde veut venir à Whitney Avenue. C'est la meilleure rue de Wilkinsburg.
Je pleure, vous m'avez fait pleurer !
Ça me fait me sentir fière, fière de moi.
Parce que quand ma famille vient ici, je me sens fière de l'endroit où je vis.
Et ça m'a transformée.
Pour les projets pratiques, c'est par la nourriture que beaucoup de groupes de Transition démarrent.
Car on n'a rien besoin d'attendre pour démarrer.
Pas besoin d'autorisation, pas besoin de financement.
Installer une éolienne en bordure de votre ville, ça pourra vous prendre cinq ou six ans.
Vous pouvez lancer des jardins partagés, des cultures de fruits et légumes, des cultures sur le bord de la fenêtre...
Ça peut démarrer vraiment très vite, alors on s'aperçoit toujours
que les projets d'alimentation locale sont les premières choses que font les Initiatives de Transition
et les premières choses qui prennent bien.
(LONDRES) Nous sommes à la station de Kilburn sur la ligne de métro Jubilé,
il y a quatre mois, ces carrés de terre étaient vides.
Ça nous a donné l'idée de demander au Métro : « Pourrions-nous planter quelque chose ici ? »
Nous tenions à ce que ce soit des fruits et légumes, pour montrer aux gens comme c'est facile d'en planter n'importe où.
C'est sans doute le seul quai de métro à Londres où poussent des fruits et des légumes,
et même un pommier.
Ce terrain est idéalement situé, 12.000 personnes y passent chaque jour.
Ça nous plaît beaucoup l'idée qu'un passager descendant du train
puisse cueillir une fraise ou une tomate et la savourer en rentrant chez lui. C'est fantastique !
Nous sommes allés à la Régie des Transports, demander si nous pourrions cultiver là des fruits et légumes.
Leur première réaction a été un peu nerveuse.
« Des fruits et légumes non, mais des fleurs, très volontiers. »
Ainsi notre première tentative était un peu décourageante.
Quand nous sommes allés à une réunion avec eux, ils ont présenté l'idée du Métro Florissant,
et ils ont dit : « Nous serions ravis que vous preniez part à notre compétition Le Métro Florissant ».
Et quand nous avons parcouru la liste des rubriques pour voir laquelle pourrait nous convenir,
ils ont eu l'air très surpris d'y voir une rubrique « cultivez vos propres fruits et légumes ».
Nous leur avons dit : « Voilà celle qui nous plairait. Nous avons un pommier, et quelques graines de légumes. »
Ils ne savaient même pas qu'ils avaient le droit de cultiver des fruits et légumes sur leurs quais.
La persévérance ça paye, parce que quelquefois, comme pour beaucoup de choses,
ça dépend de sur qui on tombe.
Certains n'ont pas trop envie de prendre des risques, mais d'autres sont très excités par l'idée,
alors ça dépend de sur qui vous tombez, quelle que soit l'organisation.
Ça fait voir l'endroit autrement.
Ça fait dix ans que je vis ici, alors voir le coin sous un jour tout différent...
C'est la première fois que je fais quelque chose qui me relie aux gens du coin.
C'est très excitant.
C'est très important dans la Transition qu'on se réserve un temps de Célébration.
Il y a ce cycle, rêver puis planifier puis agir,
et ne pas oublier ensuite de célébrer notre action avant de se remettre dans le cycle.
La célébration à Tooting en Transition : le Carnaval des Attrapeurs d'Ordures
Plus d'un million de bouteilles et sacs en plastique...
Un demi million de sachets de chips...
et une tonne d'autres matériaux...
ont été collectés sur six mois pour créer cette fantasia !
Célébrer, apprécier, tout ça, cette communication positive nous aide en tant qu'êtres humains
à nous sentir régénérés et bien dans notre peau.
Là où on donne de l'espace pour célébrer les réalisations des autres,
pour apprécier les qualités que nous voyons chez les autres ;
les gens construisent la confiance et ils apprécient d'être ensemble.
Alors que si nous sommes constamment sous pression et que nous ne nous laissons pas ce temps là,
voulant tout de suite passer à la chose suivante, c'est la recette idéale pour s'épuiser très vite.
La Transition a plus l'air d'une fête que d'une manif.
A chaque réunion, il devrait y avoir une célébration et une appréciation de ce qui s'est passé,
et il faut des événements où l'on célèbre très consciemment ce qu'on a fait.
Je ne voudrais vraiment pas que ce film donne l'impression
que la Transition marche toujours et réussit toujours brillamment.
Il peut arriver que des projets individuels, diverses initiatives ou l'organisation entière
se brisent douloureusement en morceaux, ou bien tombent en panne sèche.
Lancaster en Transition a échoué en un an
Nous pourrions croire que si nous partageons le même rêve, tout ira bien.
Ce serait trop beau. Des différences et des conflits se présenteront toujours dans nos groupes.
Très honnêtement, ça a été horrible.
Je n'entrerai pas dans tous les détails car certains sont du domaine privé, mais ça s'est terminé de façon absolument horrible.
J'ai été très meurtri par certaines des choses qui ont été dites, par certaines des horreurs qu'on s'est balancées.
Et très en colère contre moi-même, de voir que moi aussi je savais trouver des choses pas très gentilles à dire.
Bon Dieu, si c'est ça les gens qui se groupent pour essayer de sauver le monde,
enlevez moi de cette planète. Je ne veux plus y rester car c'est sans espoir.
Et peut-être bien que nous sommes tous malavisés et naïfs, un peu stupides.
Et si nous arrivons à passer à travers, à nous ouvrir pour apprendre, ça nous transforme.
Ça peut vraiment nous aider à faire mieux la prochaine fois.
Ce que nous avons appris, quand un nouveau groupe naît, c’est que la chose la plus importante,
au-delà de sauver la planète ou quoi que ce soit d’autre, le pic pétrolier,
c’est que les gens s’efforcent de s’écouter et de respecter le point de vue de l’autre.
Il ne s’agit pas forcément d’être d’accord, ni de savoir dire ‘‘pas d’accord’’,
mais d’être tolérant et de considérer les relations entre les gens comme la base de tout.
Le nouveau Transition City Lancaster a maintenant 450 membres locaux.
Après un grand nombre de films, conférences, discussions, marchés et festivals...
ils ont fait leur « grand lancement » officiel en avril 2010.
Une des façons dont la Transition intérieure peut aider les gens
consiste à proposer des structures de soutien,
à leur permettre de parler de la responsabilité qu’ils portent dans ce travail de transition.
Comme nous ne sommes pas dans Villes en Transition S.A., il n’y a pas de supérieur pour vous donner une tape dans le dos.
Donc pour les gens qui portent les choses, c’est bien d’avoir le soutien de ceux qui vivent aussi cela,
d’autres personnes comme vous qui peuvent comprendre les problèmes auxquels vous êtes confronté.
C’est très fatigant d’être en première ligne, ou de se sentir en première ligne.
On peut oublier pourquoi on fait ce qu’on fait.
Mais ça fait du bien de retourner à la source émotionnelle,
qui vous rappelle pourquoi vous faites ça et qui vous remet en contact avec cette motivation.
Vous retrouvez le plaisir de faire les choses au lieu de faire le travail à la chaîne.
Je pense que c’est absolument fondamental. La Transition appelle chacun de nous à prendre un certain niveau de responsabilité.
Les animateurs des différents projets peuvent s’appuyer mutuellement et se mettre en réseau
et peut-être même apprendre des choses à rapporter dans leurs propres groupes.
Il y a quelque chose d’un peu magique qui me reconnecte au pourquoi de mon engagement.
Et maintenant je sens que j’ai un réseau de soutien vraiment fort.
C’est devenu beaucoup plus que ce que j’imaginais au départ.
ÉTAPE TROIS : Créer des liens
La troisième étape consiste à créer des liens une fois que vous avez démarré,
quand vous commencez réellement à vous adresser à l’ensemble de la communauté,
aux organisations et aux gens que vous n’avez normalement peut-être pas encore contacté à ce stade,
le conseil municipal, les entreprises, tous les habitants.
C’est vraiment l’étape qui consiste à enraciner le projet plus profondément dans la communauté
et à le rendre plus pertinent pour le plus grand nombre.
J’ai tenu ma première conférence sur la Transition à Monteveglio à l’été 2008.
Ceux qui sont venus ont voulu en savoir plus sur la Transition.
La première fois, j’ai été complètement choqué par ce que j’ai entendu.
Après quelques mois, nous étions devenus beaucoup plus conscients.
Certains d’entre nous ont décidé de s’impliquer plus activement dans le groupe de Transition.
D’autres, comme Umberto et Daniele, ont décidé de se présenter aux élections municipales.
Ils ont gagné et sont maintenant maire et conseiller pour l’environnement.
Nous avons donc un conseil municipal dont deux membres sont très conscients de la Transition
et d’autres avec une vision claire des défis à venir.
Comment l’administration d’une ville de 5000 personnes peut-elle faire face à la crise de la croissance illimitée…
la fin du pétrole, et proposer une politique ?
Le premier travail a été de l’écrire...
ainsi est née une résolution
dont la priorité est la réduction des combustibles fossiles via un plan de décroissance énergétique.
On nous demande souvent comment nous forçons nos politiques à prendre des décisions aussi radicales.
Mais le plus fort, c’est que nous n’avons eu besoin de convaincre personne.
Nous avons déjà obtenu des résultats importants.
Première, une modification radicale de nos plans d’urbanisme.
En travaillant avec le conseil municipal, nous réalisons des choses impossibles autrement.
Par exemple, le projet Enescom va amener six villages de la vallée
à signer un contrat qui nous permettra d’écrire des plans de décroissance énergétique pour tout le secteur.
Quand de telles politiques s’appuient sur un raisonnement solide,
elles augmentent la résilience et nous aident à quitter l’économie basée sur le pétrole.
Le fait que tout le secteur participe au contrat le rend encore plus intéressant.
Ce contrat est un programme de l’UE pour réduire les émissions de CO2
et développer les énergies renouvelables.
C’est un bon outil pour la Transition
car il maintient l’attention des citoyens et des administrateurs.
À Monteveglio, il se produit les mêmes choses que dans d’autres Villes en Transition,
mais impliquer les institutions locales accélère le processus.
Le plus fascinant, c’est ce que ça commence à donner quand l’approche du haut vers le bas qu’est la transiton
rencontre un conseil municipal motivé qui pense aussi en termes de localisation et de résilience.
Cette rencontre des deux est vraiment importante, et une dimension fascinante commence à apparaître.
De quelle manière un conseil peut-il soutenir le processus plutôt que de le piloter ?
Comment intègre-t-il dans ce qu’il fait la conscience du pic pétrolier et la nécessité de bâtir la résilience ?
Et à quoi ressemblent ces deux choses quand elles se rencontrent ?
Transition Together a été conçu ici à Totnes, dans le cadre de Transition Town Totnes,
comme un moyen d’impliquer les gens rue par rue.
Un groupe commence habituellement avec quelqu’un qui vient nous voir ou nous appelle
pour dire qu’il ou elle a envie de lancer un groupe dans son voisinage.
Ce sont les gens qui contactent et recrutent leurs voisins.
Ce qui est différent avec ce projet. Nous ne faisons pas de porte-à-porte.
Ce sont les gens qui le font.
Ils réunissent en général entre six et dix voisins. il y a en tout sept réunions.
Nous animons la première des sept réunions
pour les aider à se mettre sur la bonne voie
et pour planifier leurs futures réunions.
La seconde réunion se concentre sur les consommations d’énergique domestique,
il y a 10-12 actions pratiques qu’ils peuvent choisir et qui ne coûtent pas beaucoup d’argent.
Nous recherchons les actions qui ne coûtent rien ou très peu.
À la fin de la réunion, ils écrivent un petit plan d’action.
Chaque personne choisit deux ou trois actions qu’elle va faire ou essayer de faire avant la prochaine rencontre.
Nous avons pu mettre beaucoup de choses en pratique
pour économiser l’énergie et mieux utiliser les ressources de la planète
sans souffrance, et c'est la clé. C'était même amusant à faire..
Parce qu'on envisage les choses rue par rue, les gens peuvent se mettre à en imaginer
les conséquences et commencer à imaginer à quoi ressemblera à une petite échelle
un monde post-pic pétrolier, économe en carbone .
ce n'est pas : comment imaginer le monde complètement transformé ?
Mais : comment imaginer notre petit morceau de monde ?
Comment l'imaginer transformé et refait ? Cela semble plus digeste.
Cela fait une grande différence d'appliquer ce que nous avons lu et discuté dans les unités.
Ça nous a plus fait réfléchir sur notre façon d'être que sur nos actes.
Être plus à l'écoute, plus conscient de ce que nous faisons de nos vies concernant l'énergie et son gaspillage éventuel.
Faire de notre mieux.
Je crois que les bénéfices à long terme du travail de groupe en particulier concerne la cohésion sociale.
C'est un tas de gens avec qui j'aurais normalement rien à faire,
et nous voilà rassemblés.
Nous sommes un joli mélange de gens.
Mais nous avons tous cette idée en commun, qui nous tient notre groupe et tient nos réunions.
Cela a vraiment apporté une sens de la communauté dans la rue.
À ce jour, il y a eu 56 groupes
issus de 468 foyers
atteignant 1 100 personnes.
Chaque foyer a économisé une moyenne de 600 £ par an
et chacun a évité le relâchement de 1,2 tonnes de CO2 dans l'atmosphère.
Vous voyez cette étincelle de créativité, et les gens se mettent à regarder autrement le jardin du voisin
et regarder le toit du voisin comme un lieu à haut potentiel.
Je crois qu'à long terme ce sera le changement qui durera.
Ce dont la société a besoin, ce dont nous avons tous besoin, c'est de vivvre dans un monde sûr.
Et je crois que ceci en est le début.
ÉTAPE QUATRE : Construire
La quatrième étape consiste à construire. On commence à penser stratégiquement
à la localisation dans notre région.
C'est l'étape où l'on commence à créer des sociétés d'énergie, des monnaies locales, des entreprises sociales...
C'est quand on passe d'un tas d'idées à une contribution concrète à la création d'une infrastructure locale.
Pendant très, très longtemps il y a eu un épicier sur ce site.
J'ai fait des courses ici pendant au moins 50 ans.
Il y a eu une épicerie ici au moins depuis la guerre.
Le commerce n'allait pas bien. On avait de plus en plus l'impression qu'il allait fermer.
Alors on s'est mis à proposer au propriétaire de racheter le magasin et le gérer sous la forme d'une sorte de commerce communautaire.
On a choisi délibérément la formule du commerce communautaire, sans doute pour des raisons éthiques,
mais aussi pour des raisons très pratiques. On voulait que les gens utilisent le magasin.
Quelle meilleure façon de les y amener que de leur en donner la propriété ?
Le côté nourriture locale, on ne l'avait jamais fait. C'est ce à quoi on travaille en ce moment.
Comme ça, les gens entrent et disent «J'ai six choux-fleurs, vous les voulez ? »
Tant qu'ils sont de bonne qualité, nous les leur prenons.
Je sais, c'est merveilleux !
Le rhubarbe locale ! On adore !
J'ai même des clients qui entrent dans la boutique et demandent spécifiquement de la rhubarbe Diggle.
Ça fait partie du « triangle des rhubarbes ».
Nous voulons encourager les gens à cultiver plus de choses, nous voulons développer le concept
et permettre à notre communauté de devenir un peu plus résiliente.
Voici les 13 livres 50 que nous avons obtenus en vendant nos produits, et nous les recyclons dans le magasin.
Je m'attends à dépenser plus, comme d'habitude !
Nous avons ajouté beaucoup de valeur à la communauté.
Nous avons créé des emplois, permis à plus de gens de faire leurs courses sur place.
Nous avons amélioré le commerce d'autre détaillants du coin en étant ici,
parce que plus de gens font leurs courses sur place plutôt que de rouler jusqu'au supermarché.
Ils dépensent plus d'argent dans d'autres magasins autant qu'ici, et c'est bien.
Je suis vraiment content que ça ait si bien réussi.
Ce n'était pas gagné d'avance, je suis sûr que ça aurait pu se passer autrement.
Depuis le début, aussi, on a fait le pain, qui est quelque chose de très particulier.
C'était vraiment un enchantement. Les deux commerces sont maintenant des coopératives.
La boulangerie est une coopérative de travailleurs, alors que nous sommes une coopérative de consomateurs.
Dans une coopérative de travailleurs, on est plus relié aux gens avec qui on travaille.
J'ai e des collègues pendant toute ma vie active, mais ce n'est pas pareil.
C'est un niveau de connexion différent.
Nous avons commencé la boulangerie il y a à peine plus de trois ans.
Nous avons réussi à rassembler un groupe d'environ 60 familles
qui ont payé leur pain d'avance, parfois 12 mois d'un coup.
Plus ils s'engageaient pour longtemps, plus on leur offrait de remise.
L'enthousiasme était tel dans la communauté que nous savions que nous allions réussir.
On a alors réalisé qu'on n'aurait pas assez de place dans notre placard de 15 m2
on s'est dit que cette fois on devait faire le grand saut et chercher nos propres locaux.
Mais on n'avait toujours pas de capital pour le faire, alors on a dû se demander comment on allait financer ça.
Ce n'était pas notre idée, mais une suggestion d'Andrew Whitley, et on l'avait fait circuler ailleurs,
le concept d'un « lien du pain », une série de prêts individuels de nos clients et de membres de notre communauté,
sur lesquels on leur paierait des intérêts. On leur paie un bon taux d'intérêt de 6 %, mais payable en pain,
ce qui revient à 2,5 livres par semaine, ce qui revient à une miche de pain par semaine.
On n'obtient que des gens qui s'engagent pour ce lieu et ce commerce,
Et c'est en fait un prêt très bon marché pour nous et un très bon taux de retour pour eux.
On ne peut obtenir nulle part un meilleur taux sur ce genre de petits investissements dans une banque ordinaire.
Se reconnecter à la nourriture est une métaphore fantastique de la reconnexion avec tout le reste dans votre vie.
Pour l'instant, chaque fois que nous payons notre facture d'électricité, cet argent quitte notre communauté.
Son potentiel pour susciter des choses, susciter la Transition, est perdu.
C'est formidable de voir de nombreuses communautés créer leurs propres sociétés d'énergie
de telle façon que l'énergie est générée, mais bénéficie à la communauté en lui ramenant l'argent.
Nous sommes la première centrale solaire en propriété communautaire du pays, de Grande Bretagne.
Nous en sommes très fiers.
Le terme centrale solaire est un peu pompeux pour une installation photovoltaïque de 98 kilowatts.
Nous avons calculé que cela suffirait pour environ 40 maisons au niveau de consommation actuel.
Nous ne pourrons pas alimenter Lewes par des panneaux solaires,
mais il y a beaucoup d'autres façons de le faire.
Ça a l'avantage d'être facile, rapide, bon marché, instantané et d'un aménagement sans problème.
Nous avons proposé à la brasserie Harveys de nous louer leur toit.
Ils ont répondu : « d'accord en principe, à condition que tout soit légal ».
Le lancement du projet a eu lieu en ville.
Nous avons beaucoup communiqué, notamment dans la presse locale, pour que tout le monde soit au courant.
Nous avons commencé à recevoir des fonds — des chèques et des formulaires nous sont parvenus —
et il n'aura pas fallu longtemps — trois semaines je crois,
pour recevoir largement de quoi financer l'installation.
C'est un véritable investissement communautaire, la collectivité y gagne,
les gens comprennent car c'est très simple; et bien sûr c'est excellent pour l'environnement,
le projet réduit les émissions de carbone mais appartient à la collectivité : on s'est regroupé et on a accompli ça ensemble !
C'est un précédent très intéressant car il montre
à quel point le pouvoir citoyen compte pour le financement et le lancement de projets communautaires.
Voilà un très bon exemple à suivre pour toutes sortes d'autres actions collectives.
Il prouve qu'une communauté peut prendre des initiatives dans des domaines qui auraient paru inconcevables il y a 10 ans.
Dès lors qu'il s'agit d'énergie renouvelable,
le gouvernement fournit une aide financière pour chaque kWh d'électricité produite.
Le revenu obtenu grâce à ce fonds d'aide
nous permet de rembourser les premiers prêts des participants.
Mais ce processus est très difficile pour nous!
Je suis compositeur — ni homme d'affaires ni financier !
Il m'a donc fallu apprendre énormément et très vite. Comme les autres !
Il ne faut pas sous-estimer la charge de travail, les efforts et le temps requis pour accomplir une telle tâche.
C'est difficile !
L'avenir appartient aux communautés résilientes, bien adaptées aux changements.
Il est donc vital de mettre en place des structures locales aptes à répondre aux besoins collectifs.
De tels modèles pilotes devraient ensuite pouvoir être adaptés sous une forme ou une autre
par d'autres collectivités ailleurs dans le monde.
Une image utile consiste à se représenter l'économie locale
comme un grand seau.
Ce seau se remplit grâce aux versements de retraite, aux salaires, aux allocations, etc.
Mais à l'heure actuelle, les sommes destinées notamment aux supermachés, aux factures d'électricité ou aux achats sur Internet créent des trous dans ce seau.
Cela revient à laisser s'écouler et perdre les fonds accumulés et tout leur potentiel.
Chaque fuite dans le seau
représente une possibilité d'emplois locaux, de création d'entreprises locales ou d'actions de formation pour les jeunes.
Des initiatives comme encourager les sociétés énergétiques locales,
soutenir la production alimentaire locale ou son développement,
ou encore adopter une monnaie locale,
constituent d'excellents moyens pour colmater les fuites du seau.
Sur le plan de la diversité culturelle, Brixton n'a pas son égal en Grande-Bretagne.
On y trouve toutes les nationalités possibles.
En 2009, nous avons lancé la livre de Brixton.
A l'heure actuelle, quelque 200 commerces l'acceptent officiellement.
Ce soir, nous inaugurons la livre électronique. Nous sommes les premiers en Grande-Bretagne à adopter une monnaie électronique.
N'est-ce pas formidable ?
Avec cette monnaie, nous progressons dans l'ère digitale.
C'est une excellente incitation pour attirer les gens sur le marché de Brixton,
et vers Brixton en général, pour qu'ils y fassent leurs achats!
La New Economics Foundation, un organisme néerlandais appelé COIN et le Réseau de Transition
ont mis au point le logiciel dont dépend ce type de monnaie électronique.
Brixton est le premier projet pilote permettant de tester cette monnaie sur le terrain.
« Le docteur des montres »
— Bonjour! — Bonjour, comment ça va? — Pas mal, merci !
Pourriez-vous s'il-vous-plaît jetter un coup d'œil à ma montre ?
Voulez-vous que je la répare? Il me faut juste sortir mon outil spécial !
Bon, je regarde, pas de problème. Vous avez besoin d'une nouvelle pile !
Voilà, c'est fait ! Cela fera 2,5 livres.
Je peux vous payer par texte ?
Bien sûr !
Je vais donc sur le site de la Banque pour Livres de Brixton, et vous êtes Stuart le réparateur de montres. J'ai reçu le message. Très bien!
Vous avez reçu mon message ? Formidable ! A la prochaine !
A bientôt ! Merci, au revoir !
Ce que nous avons mis au point — un système de paiement par message texte — peut être utilisé par tout le monde, sans matériel spécial.
Pas besoin de lecteur de carte magnétique, un téléphone portable suffit.
Et un smartphone n'est pas nécessaire, juste un portable tout simple.
Si vous pouvez envoyer un message texte, vous êtes paré !
Puis-je payer par texte ? Bien sûr !
Quel est votre nom d'utilisateur ? Sana Foods.
Les entreprises indépendantes locales jouent un rôle vital pour résoudre les problèmes économiques auxquels nous faisons face actuellement,
parce que ces petites et moyennes entreprises constituent le moteur de l'économie britannique.
Le principe de la livre de Brixton — son fondement — est de nous encourager à dépenser notre argent sur place,
pour dynamiser nos entreprises locales et leur permettre de se développer et de prospérer.
Le but de la livre de Brixton n'est pas de transférer des fonds du nord de Londres vers le sud, par exemple,
mais de créer un nouveau type d'économie,
et de se poser des questions pertinentes : Peut-on s'approvisionner à l'échelle locale ?
Est-ce que des habitants de la région peuvent contribuer à cet approvisionnement ? Peut-on s'y prendre de manière légèrement différente ?
Nous recherchons donc un type d'économie où chacun peut jouer un rôle et avoir un emploi
— une économie locale prospère, diversifiée et dynamique.
Formidable ! J'ai reçu un texte de confirmation. Très bien ! Bonne journée et à bientôt !
Et voilà, la livre de Brixton. Electronique ! C'est super !
Au départ la Transition a été conçue comme une cure de désintoxication pour l'Occident,
un moyen pour les pays occidentaux riches de réduire leurs émissions et d'aller à la rencontre du monde en développement dans leur cheminement inverse.
Mais c'est fascinant d'observer depuis un an l'émergence de ce mouvement dans le monde en développement.
En mars 2011 l'organisation Heal the Soil a décidé d'adopter le modèle de la Transition.
Nous avons commencé avec le village que nous habitons — Kottakarai,
devenu la première initiative de Transition en Inde.
Notre premier objectif est d'assurer l'accès à une nourriture saine pour le village, les foyers, les familles.
C'est là le fondement de notre programme et de notre projet.
Chacun devrait avoir accès à des aliments de bonne qualité.
Nous allons dans un foyer et demandons : « Voulez-vous créer un potager ? »
Nous apportons les semences et montrons comment on s'en occupe.
Dès qu'un potager est créé, des voisins arrivent et nous disent : « Nous aimerions avoir le même ! »
C'est comme ça que le projet s'est développé.
A ce jour, des jardins potagers ont été créés par 100 ménages de 4 villages du Tamil Nadu.
Dans l'Inde rurale, on peut obtenir des résultats très positifs.
Un exemple : voilà la taille de l'empreinte carbone d'un habitant des Etats-Unis,
celle d'un habitant de l'Inde,
et celle d'un habitant de l'Inde rurale.
On n'a donc pas à accomplir tout cet effort de réduction. On est déjà à bon port !
Il nous suffit d'adopter des modèles où la plupart des pratiques sont écologiques, fondées sur de l'énergie renouvelable,
en permettant aux villageois de l'Inde rurale de rester dans leurs villages — en stoppant donc les migrations.
Nous introduisons la transition allant d'un modèle périmé de village traditionnel vers celui d'une Inde développée
en recherchant un équilibre pour que les populations rurales ne se sentent pas exclues.
Nous nous réjouissons de voir des villageois souriants.
Ils nous accueillent chaleureusement... dans leurs foyers et dans leurs cœurs.
Dès le lancement du mouvement, nous avons estimé que ce serait bénéfique si la Transition
pouvait suffisamment pénétrer dans la culture et dans l'ADN d'une localité
pour pouvoir constituer, en période de grandes difficultés ou d'incertitudes,
l'un des outils disponibles pour la conception d'interventions appropriées.
Il est donc vraiment intéressant d'observer depuis un an ou deux des localités en prise à des difficultés énormes
où la Transition est devenue un élément intégral et instinctuel des interventions communautaires.
Même avant la catastrophe,
j'estimais que la Transition constituait ce que je pouvais de faire de mieux dans ma vie.
Après la catastrophe, c'est devenu encore plus évident.
Cette Transition est tout simplement ce qu'il nous faut faire, ce que je dois faire.
La société productrice d'électricité Fujino compte environ 80 à 90 membres.
Après la catastrophe nucléaire de mars 2011,
nous nous sommes réunis pour discuter des moyens d'assurer notre approvisionnement énergétique de manière sûre et durable.
Nous avions déjà tenu des réunions et discuté de nos projets, mais nous n'étions pas prêts à passer à l'action.
Après la catastrophe, quelqu'un nous a suggéré de participer au programme d'aide...
et c'est ce qui a permis le vrai démarrage de la société.
Le Festival des Lumières a été un catalyseur pour établir un plan d'actions spécifiques.
En cette huitième année du Festival, nous avons décidé que toute l'électricité requise proviendrait de sources renouvelables.
Nous avons accueilli 5000 visiteurs en trois jours.
Après le succès du Festival, des adhérents décidèrent d'intervenir à Tohoku, lieu de la catastrophe,
et nous avons donc fourni de l'électricité à cette région.
Nous voulons aussi que toute l'électricité produite dans notre région soit écologique,
et avons donc examiné les ressources disponibles. A Fujino, il s'agit d'abord de ces forêts
et de la production d'énergie hydro-électrique à petite échelle.
Nous disposons de cours d'eau puissants dans les vallées.
A l'heure actuelle notre tâche consiste à réfléchir à la manière d'imaginer ensemble cet avenir.
La Transition est l'un des nombreux outils utilisés par le projet Lyttelton à Christchurch, en Nouvelle Zélande.
Leur projet de Banque du Temps est un exemple édifiant de résilience communautaire en temps de crise.
La ville de Lyttelton où j'habitais, en Nouvelle Zélande, a récemment été frappée par un séisme de grande ampleur.
Le retour dans ma ville a été bouleversant. « Respirez ! »
La ville a été en grande partie détruite.
Pourtant, au sein de ce désastre, le véritable cœur de la communauté a été révélé,
avec toute la bonté et la générosité des habitants.
J'étais le coordinateur de la Banque du Temps de Lyttelton.
Cela faisait quelques années que je faisais ce travail, en m'efforçant de renforcer les liens et la solidarité de la communauté.
La Banque du Temps avait été lancée en tant que monnaie complémentaire,
permettant aux habitants de découvrir d'autres manières de vivre sans toujours recourir à l'argent.
Mais c'est aussi un merveilleux outil de renforcement des liens communautaires,
puisqu'il permet d'échanger des services, d'apprendre à se connaître, de rencontrer ses voisins.
Puis en septembre 2010 un terrible tremblement de terre est survenu.
L'agence de protection civile est intervenue à Christchurch,
les autorités ayant estimé que Lyttelton n'avait pas les mêmes besoins.
En fait, la ville avait des besoins, mais d'un autre ordre.
Les pompiers nous ont appelé et nous ont dit : « Nous savons que vous êtes engagés dans un travail communautaire.
Nous ne savons que suggérer, mais pourriez-vous faire quelque chose ? Apporter une aide ? »
Nous avons alors créé une cellule dans notre bureau et avons travaillé à un rythme effréné pendant des semaines
pour répondre aux besoins de la collectivité, notamment par la fourniture d'eau et d'aliments et par des travaux de réparation d'urgence.
Nous commencions à respirer lorsque le tremblement de terre de février est survenu,
bien différent du premier. Tout a été plus rapide cette fois, et bien pire. Tous les bâtiments se sont effondrés.
C'est comme si septembre avait constitué un simple entraînement.
La communauté a été formidablement solidaire.
Nous avons cerné les besoins et les moyens disponibles grâce à la base de données des bénévoles de la Banque du Temps.
Plus de 400 bénévoles étaient inscrits à l'époque.
Nous avons lancé des actions et envoyé des e-mails disant : « Voilà la situation, voilà ce qui nous faut. »
Les habitants ont été très nombreux à se mobiliser, ils ont retransmis ces e-mails à leurs propres listes et pages de Facebook,
et nous avons accueilli tellement de bénévoles que c'était absolument incroyable.
Je ne crois pas que la communauté aurait pu réagir aussi efficacement
et rapidement sans l'existence de la Banque du Temps.
Cela s'adresse à tous ceux qui ont perdu quelque chose mais se sont retrouvés,
car le vrai cœur d'une collectivité sont ses membres.
Avis aux usagers
La Transition est une expérimentation sociale à très grande échelle. Nous ne savons pas si ça va marcher, mais nous sommes convaincus que...
si nous attendons les gouvernements, ce sera trop peu et trop ***;
si nous agissons individuellement, ce sera trop peu.
Mais si nous agissons en tant que collectivités Ce sera peut-être assez, peut-être juste à temps.
Ce film a été produit sans que les auteurs ne prennent l'avion.