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Nous nous dirigeons vers l'un des deux sit-in des frères musulmans,
dans un quartier appelé Rabea, du nom de la mosquée toute proche.
Le sit-in se tient là depuis le 30 juin.
On voit de nombreux manifestants qui portent des casques
et des bâtons, probablement parce que maintenant ils s'attendent
à ce que dans les prochains jours on tente de disperser par la force le sit-in.
Chaque jour des déclarations émanant du ministère de l'Intérieur
et du gouvernement disent qu'ils vont disperser le sit-in.
Et nous savons d'après notre travail ces deux dernières années
que chaque fois que la police essaie de disperser un sit-in
systématiquement
ils font un usage excessif de la force et finissent par tuer des manifestants non armés parce qu'ils utilisent
des armes léthales dans des situations
où cela n'est pas nécessaire pour la protection. Ce qui nous inquiète le plus
à l'heure actuelle, c'est
que le ministère de l'Intérieur décide d'utiliser du gaz lacrimogène
parce que l'on sait à quelle vitesse la situation peut s'envenimer.
Il y a une forte densité de manifestants dans le quartier de Rabea.
Des femmes, des enfants, donc même le gaz lacrimogène
pourrait causer des mouvements de foule et finir par tuer
des enfants par étouffement. Human Rights Watch
a déclaré qu'il ne devrait pas y avoir de dispersement par la force du sit-in.
Il suffit d'une pierre jetée par le camp adverse pour que la violence
éclate et même quand le ministre de l'Intérieur jure qu'il n'utilisera
que des balles à blanc,
nous avons assisté à des tirs à balles réelles à plusieurs reprises
donc l'usage de la force peut rapidement dégénérer
en réaction démesurée de la part de la police.