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Je peux faire ça pour toi.
Je peux pas te payer.
Je couvre à peine mes frais.
J'ai pas les moyens de te payer.
Pas contre salaire.
Pas contre salaire ?
Pourquoi voudrais-tu bosser gratis ?
Parce que j'aime donner. Je donne.
Écoute, sois réaliste.
J'ai passé la moitié de ma vie,
si je suis franc, à en gaspiller le quart.
Qu'est-ce que j'ai accompli ?
Je suis disc-jockey à temps partiel,
musicien à temps partiel,
amant de femmes extraordinaires
à temps partiel
qui de toute façon bossent
80 heures par semaine
et sont donc prêtes à se mettre en ménage.
Je suis pas prête à me mettre en ménage.
Pas plus que toi.
Il est temps pour moi de vivre à plein temps.
Tu me fais peur.
Où est le Davis McAlary qui a dit :
"Tout boulot où on ne peut pas
être vu avec un joint allumé
"ne mérite pas considération" ?
Quand j'étais enfant,
je parlais comme un enfant.
Janette ?
Laisse-moi faire.
D'accord, Davis.
Sois sur place à 17 h 30.
Ne sois pas en retard.
Bien, chef.
Allez-y, lieutenant.
- Vous vouliez me voir, chef ?
- Votre mutation est approuvée.
- Où ça ?
- De retour dans le Huitième selon votre vœu.
Dès la rentrée.
Vous serez ravi d'apprendre
que le chef me demande
de superviser une initiative interne
visant à réduire la corruption dans le service.
Une initiative interne ?
Nous allons nous surveiller
sous votre regard clairvoyant ?
Trop ***.
- Quoi ?
- Un peu trop ***.
Je témoigne demain.
Ici, là et là.
Et votre signature ici.
- Ce sera un sacré centre médical.
- Avec un service de biotechnologie.
Pour rivaliser avec le complexe de Houston,
grâce à la planification et la patience.
À la planification et à la patience.
Les dernières copies.
Ici et là. Initiale au coin de chaque page.
Vous voilà déchargé de ces propriétés
de la Nouvelle-Orléans,
et j'imagine que le dernier ordre du jour
pour Nelson Hidalgo
sera de voir le feu vert pour le Centre de jazz.
Ce serait la cerise sur le gâteau, non ?
- Merci.
- Où en est ce projet ?
Grosse réunion au Times-Pic
après Mardi gras.
Irvin Mayfield et nos développeurs
présentent la chose au comité éditorial.
- Vous êtes optimiste ?
- J'en sais rien. Ça risque de secouer.
Vous irez au journal ?
Trop exposé pour moi.
Quand rentrez-vous à Galveston ?
Vous êtes très pris là-bas.
Je pars cet après-midi,
mais je peux revenir
et y assister pour vous, si vous voulez.
C'est bien.
M. Hidalgo ? Votre part.
Bon. Pas mal.
Faites une pause. Je reviens.
LaDonna.
Je suis impressionnée.
- Tu passais par là ou...
- Non, j'étais dans le quartier.
- Tu parades pour Mardi gras ?
- Pas cette année.
On fait Lundi gras au fleuve,
dans l'après-midi.
Tu sais, la fête zoulou.
Donc tu es libre pour Mardi gras.
Je n'ai pas dit ça.
Alcide est sur le char.
J'y serai, d'accord.
- Je devrais y retourner...
- Hé !
J'ai vraiment besoin qu'on parle.
Bon. Je finis dans une demi-heure.
D'accord.
Et celle-là ? Pas mal
pour un truc officiel, non ?
Je plaisante. C'était magnifique, Annie.
Je peux faire mieux.
On y va quand tu veux. Huitième.
On peut faire le solo à la perfection,
et on l'aura,
mais c'est pas moi, ce morceau.
Tu me fais confiance, Annie.
Steve l'a écrit pour toi. Sur mesure.
C'est un peu générique, non ?
Tu es sûr que c'est pas un truc
qu'Alison ou Emmylou ont rejeté ?
Tu vas y apporter quelque chose.
Tu verras quand on fera les voix.
Bon, huitième. C'est parti.
Pourquoi maintenant ?
Ils ne s'entendent pas avec Larry ?
Si, ils s'entendent bien avec lui.
Mais ils font les imbéciles.
Alcide, Randall ?
Les notes d'Alcide chutent.
Il sera bientôt en terminale.
Ce n'est pas le moment.
Et Antoine, Randall s'est bagarré.
- Notre Randall ?
- Oui.
Larry a fait plus que son devoir.
J'ai quitté le motel
et je loge au-dessus du bar
pour économiser et trouver un logement
pour les enfants et moi.
Mais ce ne sera pas avant l'automne.
Alors, en attendant...
Je vais en parler à Desiree.
C'est incroyable, mais apparemment,
ils se fichent de ce qu'on écrit.
Pour ton article dans The Nation,
on les entendait bâiller d'ici.
C'est comme ça qu'ils sont ici.
Quoi qu'on écrive,
ils attendent que ça passe.
Tu parles de toutes ces morts
dans un grand écrit en cinq parties.
Ils pourront pas passer outre, si ?
Quoi ? Arrêtez.
Où est le dossier
de celle près du palais des congrès ?
Comment il s'appelle ? Oui.
Il se fait ***.
C'est l'après-midi, Brendan.
Le jeudi avant Mardi gras.
Les Muses paradent ce soir.
Certains doivent couvrir Mardi gras.
- Du moins en partie.
- Oui. Je sais.
On reprend ça lundi ?
Lundi gras ?
Je veux dire, mercredi.
Un jour pour la gueule de bois.
Alors, jeudi.
- Oui, jeudi prochain.
- Cool.
Merci. À plus.
Tu es trop habillé.
Je rentre d'un enterrement.
Tu devrais pas porter des bottes
et un chapeau de cow-boy ?
Je m'adapte...
Mais tu as raison,
je rentre bientôt pour de bon,
donc je n'aurai plus
à gérer toutes vos bêtises.
Les contrats en cours, garde-les pour toi.
File-moi cinq ou dix pourcent
pour t'avoir mené au sommet,
ou ce que tu penses correct.
Mais désormais, t'es le roi
de la démolition et rénovation ici.
- Correct ?
- Plus que correct. Pour moi.
Les gens de Galveston ne savent pas
ce qui les attend, hein ?
L'ouragan Ike ? Ils savent.
Merde. L'ouragan Nelson.
Je t'ai pas vue
dans les parades du dimanche ?
- Je te connais.
- Pas dernièrement.
Tu as raté la traversée de Canal
il y a 15 jours.
Vous me brisez le cœur.
Ils font pas de parade
dans ton université, hein ?
J'ai entendu ça.
- Tiens, petite.
- Gardez la monnaie.
Dimanche prochain,
faites-vous un po-boy et une Bud
en pensant à moi, OK ?
J'y manquerai pas.
- Quand on sera dans la salle...
- Tu dois être prudent, d'accord ?
Une fois à l'intérieur,
je leur raconterai toute l'histoire.
Non ?
- Et ils entendront...
- Je sais...
- Maman !
- Ma chérie !
- Salut toi !
- Qu'est-ce que... ? Seigneur.
Attends un peu.
T'as pas un exam d'anthropologie lundi ?
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- J'ai demandé à le passer plus tôt.
J'ai dit que je rentrais
pour des fêtes religieuses.
C'est vrai.
C'est Mardi gras !
- On mange quoi ?
- On a dîné, mais je vais te préparer...
Non, je vais voir dans le frigo.
C'est bien mieux qu'à la cafét', j'te jure.
Et s'il ne demande rien sur le faux rapport ?
S'il dit rien ?
C'est impossible.
Et cette pièce ?
- C'est notre chambre.
- La chambre d'Honore ?
- Et elle va dormir où ?
- Avec nous.
D'accord.
C'est pas pour toujours, hein ?
Oh non, chérie.
Ça te fera du bien de voir
au moins deux de tes fils.
Aïe.
Donne-leur la chambre.
On mettra notre lit avec Honore.
Ils vont dormir par terre ?
Tu te débrouilleras.
Hé !
Salut !
Je t'avais dit que je serais là.
T'es prête ?
Comment va, Mlle Grande École ?
Comme on dit, le plus dur, c'est d'y rentrer.
Jurez-vous solennellement
de dire la vérité,
toute la vérité et rien que la vérité ?
Je le jure.
Asseyez-vous, lieutenant.
Pour commencer l'audience du
jury d'accusation, district Est de Louisiane...
Hé !
Vous croyez
que votre mère et moi allons tout décharger ?
C'est ça ?
Je vois que tu les as gâtés.
Sous mon toit, fini la déconnade.
Allez.
- Mes papiers.
- Juste le formulaire et votre badge.
Le reste va à l'armurerie et à l'académie.
Débrouillez-vous. J'ai fini.
PRÉ-RETRAITE VOLONTAIRE
- Davis, bordel ?
- Messieurs.
C'est un costume ?
Sérieux, Davis.
Krewe d'État descend l'Avenue
dans une heure.
Allons saluer le nouveau dictateur.
J'ai un boulot.
Quoi ?
Tu plaisantes ?
Quoi ?
On peut faire quelque chose.
Oui. Je suis censé avoir
16 de ces trucs octogonaux,
mais j'en ai que 15.
L'un d'eux a dû rouler quelque part.
- Et si on le trouve pas ?
- Merde.
J'aimerais pas être celui qui dort en bas.
Antoine, c'est pour toi.
- C'est qui ?
- Mac.
Qui ?
- C'est qui ?
- C'est Mac.
- Mac Rebennack ?
- Heureusement que tu connais.
Merde, Dr John.
J'ai un concert ce soir au Howlin' Wolf.
Mon manager a dit
que tu étais libre, célibataire et libéré.
Tu m'appelles enfin pour jouer, mec ?
C'est vrai ?
Comment tu veux que je te le dise ?
Tu peux jouer du trombone ce soir
et donner un coup de main ?
- Balance à 18 h.
- Compte sur moi, Doc.
Je n'en reviens pas de partir à New York,
alors que c'est Mardi gras.
Mais j'ai promis à Jon de jouer.
Tu vas faire le nouveau morceau ?
Celui de papa ?
Je crois pas.
Je croyais que tu faisais des arrangements
pour le groupe.
C'est pas prêt.
Je le laisse de côté pour le moment.
- Tu vas coudre dans l'avion ?
- Et à l'hôtel.
Je suis à la bourre.
À dans deux jours.
Je vais passer la sécurité,
avec fil et aiguille ?
Dis-leur que tu es le plus beau.
Oui.
Vous savez quoi ?
Je prendrais des demi-bouteilles.
Crevette et porridge aiment le blanc.
J'ai un superbe Albariño Do Ferreiro.
Entièrement bio. Le type est extra.
Un petit goût fumé, salé, canon.
Le confit de canard exige un Pinot.
J'ai une demi de...
Encore mieux, le Campaccio Terrabianca.
Un mélange de Sangiovese et Cabernet.
Maturation, baies rouges,
une touche de cacao, un soupçon de cuir.
Opulent, c'est le mot.
Une fois que le concert débute,
vous verrez de la porte.
Je veux vous présenter quelqu'un.
- Salut, Mac.
- Salut.
Voici mes fils, Alcide et Randall.
- Ça va ?
- Voici le grand Dr John.
- Comment ça va ?
- C'est Dr John, vous entendez ?
- D'accord.
- C'est parti.
Voilà. Me fous pas la honte
devant mes gamins, Mac.
T'en fais pas. Tu te feras pas couper.
- Allons chercher notre paie.
- Bon.
Allons-y.
Vous êtes prêts ?
Belle soirée.
Ça a bien marché.
Oui ? Et rien n'a été renvoyé.
J'ai pris la liberté de faire
quelques suggestions d'inventaire,
même avec une cave limitée.
Il faut un ou deux choix en plus de blanc,
et au moins un bon Bordeaux.
Rien de trop cher, donc...
Merci, Davis.
Je te sers.
En fait, je suis épuisé.
Je vous dis à demain.
Encore deux services comme ça
et faudra que je le paie.
Mac, encore ! Mac reviens !
Ça vous a plu ?
- Oui, c'était cool.
- Oui.
- Oui. Tu as fini ?
- Moi, oui. Mais il a un rappel.
On peut rester ?
Tu l'as dit.
Bon.
Votre honnêteté ne cesse de m'épater.
- Pas mal. On recommence.
- Non, attends.
Marvin, c'est pas moi, cette chanson.
Je suis d'accord avec toi.
Je crois que ça va marcher.
On l'adoucira plus ***.
- Non.
- Non, quoi ?
On l'adoucira pas ou pas d'Auto-Tune ?
Pourquoi démissionner pour ça ?
- C'est compliqué.
- Non.
Tu as menti pour découvrir les menteurs.
C'est très logique.
Oui, pour toi, c'est logique,
mais sur le papier,
ça veut dire
que j'ai consciemment fait un faux rapport.
Dans ces conditions,
il m'est impossible de témoigner à nouveau
pour une affaire.
Mon témoignage est
trop facilement contestable.
Si je peux pas jurer dans un tribunal,
je peux pas être flic.
Et une fois que le service saura ça,
on pourra me punir.
Si je pars maintenant,
je garde au moins ma retraite.
Je dois tout laisser.
Repartir à zéro, en quelque sorte.
Si je reste à la Nouvelle-Orléans,
je suis dans la merde.
Où vas-tu aller ?
Mes fils sont à Indianapolis.
Et maman ?
Elle t'aime ?
Elle a de l'affection pour moi, j'en suis sûr.
Et j'en ai aussi pour elle.
Merde. Marvin.
- Quoi ?
- Je dé***.
Adam, t'es pas d'accord ?
- J'essaie de vous aider.
- Je veux pas ce genre d'aide.
Je veux que t'enlèves toute cette merde,
la reverb, les fioritures numériques,
l'adoucisseur Audio-Tune à la con.
Je veux pas que ce soit parfait.
Je veux que mes chansons soient
comme moi.
- Elles le sont.
- Tu parles. Pas du tout.
J'ai l'air d'une girly country de merde
comme y en a des tonnes.
Je croyais que tu avais fait ton choix.
J'ai pas choisi ça.
Faites pas attention à moi.
Je pousse les boutons à la régie.
J'oublie tout ce que j'entends
à la fin de la session.
Allons prendre un verre.
J'ai pas besoin d'un verre.
J'ai besoin d'avoir mon son
sur mon putain de disque.
Quoi ?
Quoi ? Arrête.
Il me faut un concert régulier,
un truc, n'importe quoi,
que je puisse sentir ça de temps en temps.
Pourquoi tu crois que je t'ai traîné ici ? T'as
pas vu de musique depuis des semaines.
Je sais qui j'ai épousé.
Merci.
C'était "Be You" de Jon Batiste.
J'aimerais appeler un ami de chez moi.
Applaudissez le grand Nicholas Payton.
En effet.
On dirait la Nouvelle-Orléans réunie ici
ce soir.
Je sais, faut que je vienne à New York
pour jouer avec mes compatriotes.
Raconte-leur, mec.
Il est ***, même pour toi.
Je suis restée
pour la dernière partie au Tip's.
- Où est Terry ?
- Il est parti, chérie.
Il t'embrasse.
Tu veux venir faire Lundi gras ?
Voir Rebirth sur le fleuve ?
Franchement, là,
il faut que j'avance avec ce truc.
- C'est quoi ?
- Une plainte.
- Sur quoi ?
- Un décès en prison.
Je dois lire la moitié d'un texte d'éco
en deux jours,
mais je vais pas rater Lundi gras.
On fera Mardi gras demain, d'accord ?
Ça marche.
Là, faut que je bosse.
Désolé, mec.
C'était une super activité périscolaire,
c'est pour ça que je t'ai appelé, Derrick.
Ses meilleurs éléments ont besoin
d'un endroit.
- Je peux en prendre quelques-uns.
- À Roots of Music ?
Il y a une liste d'attente, mais...
Allez, ce serait vraiment super.
J'avais peur de devoir les laisser tomber.
Non, je m'en occupe. On te dira.
Bon. Merci.
Merci. Je te l'avais dit.
Derrick.
Je sais ce que je sais, Annie.
J'ai appris, je ne peux pas désapprendre.
Moi aussi, j'ai appris des trucs.
Comme quoi ?
Qu'on peut se forcer
jusqu'au moment
où ce qu'on fait ne compte plus,
où on n'y trouve plus d'intérêt.
Je me suis forcée pour toi.
C'est pour la Cadillac du Bayou ?
Non, Marvin. Écoute-moi.
J'ai renoncé au groupe, je t'ai suivi ici.
Je veux bien faire de la musique
selon tes critères.
Mon groupe était peut-être pas assez joli.
Peut-être un peu trop Louisiane.
Ça nous limitait peut-être.
Ça vaut peut-être le coup
de tenter un truc moins original
et d'enjoliver un peu. On verra.
Mais faut que ce soit ma musique, putain.
Si c'est pas de la musique que j'aime,
que j'ai envie de jouer,
quel est l'intérêt, merde ?
- Je déconne pas.
- Je vois.
D'accord. Tu as le dernier mot
sur la musique,
pour le meilleur ou pour le pire.
Moi, je continue à gérer les collaborateurs,
le marketing, la promo et l'image.
Si je te laisse les chansons,
tu me laisses le packaging.
Il me faut au moins ça,
sinon je peux pas faire mon métier.
Ça marche.
Tu sais quoi, Annie ?
Je crois que tu vas percer.
C'est un milieu sacrément rude,
un métier très dur.
Mais je commence à penser
que tu es assez dure pour y arriver.
Faut que j'aille finir le disque.
Bon verre.
Oui, Mardi gras !
Allez, ma chérie. On y va.
On va faire la fête. La fête.
Bon.
- Tu restes ouvert jusqu'à 15 h ?
- Plus ***, si tu veux.
J'emmène Randall sur St Charles.
On va voir les Zoulous et le Rex.
Et Alcide est sur le char.
Grosse journée, alors ?
- À plus.
- D'accord.
- Davis, qu'est-ce que tu fous ?
- Presque prêt.
C'est Mardi gras.
Tu te lèves ***, prends un petit-déj' complet,
lis le putain de journal
et tu joues de la gratte
pendant une demi-heure.
Et là, tu gaspilles le reste de la journée
à te faire beau.
C'est pas ton genre. Bon sang.
D'habitude, t'as pris trois tafs de ***
et t'es dehors à 7 h.
- C'est ton costume ?
- Bonjour.
Je suis du département d'anthropologie
de l'université de Columbia
et j'aimerais poser quelques questions
sur ce rituel de Mardi gras
qui vous est si cher.
On est en retard pour la fête.
Viens.
"La fête". Quoi ?
C'est toi qui as bossé, George.
Il l'a voulu.
- C'est ton tour.
- Tu lui as dit quoi ?
J'ai dit oui. Que je le ferais.
- Alors, c'est réglé.
- Je porte ses bottes.
- Il faut aussi mettre sa couronne.
- Non.
Je ne veux pas si je continue pas.
J'ignore si je serai là l'an prochain.
Ou l'année d'après.
L'héritage de mon père avec les Gardiens,
à toi de le porter.
Je le porte à ma façon.
Bon, très beau.
Vas-y, danse un peu pour moi.
D'accord.
Pas facile avec ça.
C'est bon. Détends-toi, c'est tout.
Fais un petit tour.
- D'accord.
- Un tour... Voilà.
Très joli. Bouge plus. Bouge pas.
Lève le menton. Plus.
Dans les yeux. Intense.
C'est joli. Très joli.
Je suis le beau porte-drapeau.
Bon. Prêt pour les photos de couverture ?
Tout le groupe avec Annie devant.
- Qu'est-ce que t'en dis ?
- Donne-moi une minute.
- Salut.
- Regarde-toi.
C'est un mardi comme les autres, alors ?
- Comment ça ?
- Je te croyais de la Nouvelle-Orléans.
C'est Mardi gras, non ?
- Les gars, au milieu.
- C'est Mardi gras ?
- Par ici.
- Oui.
C'est pas grave. Il y en aura un l'an prochain.
Tu viens, non ?
Oui. J'ai pas vu de parade
depuis mon neveu avant l'ouragan.
Je sais qu'il est tout content.
Il faut que j'aille aux toilettes.
Nulle part où *** pendant Mardi gras.
Vrai. Surveille la petite.
Hé, boubou.
Dis-moi :
"Balancez quelque chose, monsieur."
- Balancez quelque chose, monsieur.
- Oui !
Très bien.
Antoine ?
- Salut.
- Salut.
- Comment ça va ?
- Ça va ?
- Joyeux Mardi gras.
- Joyeux Mardi gras.
- Content de vous voir.
- Moi aussi.
Je ne vous ai pas vues depuis...
- Mardi gras l'an dernier.
- L'an dernier.
Oui.
Tu nous rejoins plus *** ?
J'aimerais bien.
Mais je crois pas pouvoir cette année.
Si tu changes d'avis,
on sera au Crescent City Steak House
vers 18 h.
- Vers 18 h ?
- 18 h.
D'accord.
- Joyeux Mardi gras.
- Ravie de te voir.
- Contente de te voir.
- Oui.
18 h.
Envoyez-moi un texto.
Dès que vous arrivez.
Juste au cas où.
Tu brûles la viande.
J'en veux pas.
- Tu en veux ?
- Non, j'en veux pas.
Quoi ?
Si je comprends bien,
vous et vos semblables marquez ce jour
chaque année
en vous déguisant en rongeurs locaux
et en paradant en masse
sur cette voie publique ?
- On est un krewe.
- Intéressant.
Adoptez-vous
une forme de direction sociopolitique ?
On a un roi chaque année.
On est les Mystic Krewe de Nutria.
Les "Mystic Krewe de Nutria".
C'est un vrai ?
Détends-toi, Francis.
Merci.
- Joyeux Mardi gras.
- Sainte-Anne arrive.
- Viens.
- Tu sais...
- Descendons jusqu'au fleuve.
- Franchement, tout cela,
tout en étant très coloré et provocateur,
est insensé.
Se réclamer membre
d'une cohorte quasi-religieuse
qui vénère un petit mammifère des marais
d'origine obscure
est, au mieux, culturellement marginal.
Antoine et Alcide, Alcide !
Alcide !
Hé !
Allez !
Alcide ! Attends !
Alcide ! Hé !
- Quoi ?
- Je vois pas ce qui te ronge.
Tu as 40 ans ? Et alors ?
Je veux juste marquer le coup.
Combien de Mardi gras a-t-on ?
Combien en faut-il ?
À quel moment s'aperçoit-on
qu'on est le vieux sur la piste de danse ?
C'est ta vision de l'adulte, Davis ?
Vraiment ? Sérieusement ?
Mon père porte un costume et une cravate
tous les jours.
- Tu veux être ton père ?
- Non.
Mais à un moment,
j'imagine que je serai une version de lui.
Peut-être un mari,
avec un chat, un chien,
une pelouse, des meubles.
Ça n'arrivera pas.
Tu es DJ Davis, l'unique.
Il faut que je me débarrasse de lui.
L'enfoiré me retient.
Le voilà ! Là !
Hé !
On tire !
Quelqu'un tire, merde !
On tire. Putain.
- Restez baissés !
- Tu as vu qui c'était ?
Au secours !
Appelez à l'aide !
Tu as fait une belle course, petit frère.
Davis, qu'est-ce que... ?
- Regardez cet idiot.
- Je me baptise.
Sors de l'eau.
- C'est stupide.
- Je dépose mon fardeau.
Tu es déguisé en quoi ?
Beau Mississippi, purifie-moi.
Voilà.
En général, on ne les met dans le fleuve
qu'en cendres.
C'est une règle, Davis.
Ma renaissance,
baptisé dans cette eau boueuse !
Je ne suis plus DJ Davis.
Je suis
M. McAlary !
Attention.
DJ Davis est mort.
- Je crois pas.
- Non.
Je suis M. McAlary.
Comme mon père et son père avant lui.
Je crois pas que ton père
ait marché dans l'eau en costume.
Non. En tout cas, pas sobre.
Ils devraient être rentrés.
Au fait, je te remercie
de tout ce que tu as fait pour les garçons.
Et je sais que c'était pas facile
de les voir s'installer ici.
C'est pour le mieux.
Comme on dit,
il faut tout un village, non ?
Un musicien largué,
un dentiste bon contribuable...
Et une patronne de bar
quasi maniaco-dépressive
qui fait ce qu'elle veut quand elle veut.
- Sacrée bonne femme, non ?
- Oui.
Il y a à manger à l'intérieur,
et votre sœur vous attend.
On va bien, papa.
Comment vont-ils ?
On a eu peur, mais ça va.
Il y a sept blessés.
C'était affreux.
Je vais aller voir les garçons.
Dieu merci, tout le monde va bien.
Par la grâce de Dieu.
Ça va aller.
Mes chaussures sont
de vraies expériences scientifiques.
- Ça grouille là-dedans.
- Ça t'apprendra.
Au temps qui passe.
Je t'aime.
Bien sûr, Davis.
Danse.
D'accord.
Voilà pour le bordereau civil.
Robert Gilday contre le shérif Gusman.
Deux relations politiques sont dans le coup,
et alors ?
Ça se passe jamais autrement.
- Bernardo Wade.
- Qui c'est, celui-là ?
Le photographe personnel de Nagin.
Dans notre proposition,
il est agent de conformité.
- Va savoir ce que ça signifie.
- On s'en fiche.
On peut pas conclure de marché
avec la mairie
sans que Ray Nagin ou ses gens
prennent une part.
Et alors ?
C'est quand même
un projet bien pour la ville.
Le Times-Pic est encore fâché
de la fête que Bernardo a donnée
pour Nagin l'an dernier.
Le fait qu'il fasse partie du truc
pose problème.
Bon sang, c'est la Nouvelle-Orléans.
Il y aura toujours un Bernardo Wade
dans l'affaire.
Tu dis qu'il empêche ce projet ?
Il est fichu.
On vient de voir les lames s'aiguiser.
Je me suis cassé le cul
pendant trois ans pour ce truc.
J'ai énervé le maire,
le lieutenant-gouverneur.
J'ai énervé tout le monde
en chemin,
mais qu'est-ce que ça peut faire
si ça se construit ?
On aurait une salle nationale
pour notre musique.
Et maintenant ?
Va jouer de la trompette.
Ça ira mieux demain.
Comment ça va ?
Quel est le problème ?
Tu m'intentes un procès, Toni.
Je fais ça à tout le monde,
tu le sais.
Le pudding est bon ?
Voilà.
- Je t'ai déjà raconté Harry Lee ?
- Un million de fois.
Non, je crois pas.
Et tu peux me garantir ça ?
Absolument. Garanti.
Je suis proche de tous les décideurs.
Je te promets que si le Centre de jazz se fait,
un restaurant Feeny s'y trouvera.
Tu as ma parole.
J'ai un service à demander en retour.
Vas-y.
J'ai longuement parlé à Woodrow.
Il est sur les starting-blocks.
Il a hâte que je rentre.
C'est logique pour moi,
d'être basé à New York.
Y a pas de place ici pour ma musique.
Tu vas trouver un appartement à Manhattan ?
Plutôt Brooklyn.
On a plus grand pour le même prix.
Il faut deux chambres.
Je veux accoucher ici, Del.
Je m'en doute.
Ta mère, le médecin.
J'ai promis à mon père
d'élever l'enfant dans la tradition.
Donc on garde un pied-à-terre
dans les deux ?
Toujours.
Mais comment ? Il me dé*** tant.
Il aime l'argent encore davantage.
- Tu lui as donné quoi ?
- 100 % de rien.
Tu sais quoi ?
J'ai passé du temps dans cette ville.
J'ai gagné plein de fric.
Un ami à moi, mon cousin, en fait,
m'a demandé si j'avais bâti quelque chose
ou si des choses avaient été réparées
pour tout ce que j'ai gagné.
Quand tu mettras ton enseigne,
prends un petit couteau
et grave mes initiales au bas, d'accord ?
Je ferai mieux.
Tu as ton couvert ici quand tu veux.
Non, chérie, je paie mes repas.
Et je suis généreux en pourboire.
Faut pas s'en faire.
Bon.
Je file. Je suis pas dans la bonne ville.
Godzilla contre King Kong.
L'analogie est faussée, Davis.
Si Fess est M.L.K.,
Booker est Gandhi.
Le Mahatma est l'équivalent de Godzilla
en droits civiques.
- En effet.
- Bon, Godzilla contre M.L.K.
- Qui l'emporte ?
- Attendez.
C'est des paroles.
- Non ! Une chanson !
- C'est reparti.
Merde ! C'est un album conceptuel.
Pas vrai ?
J'ai dit quoi, merde ?
Godzilla contre M.L.K.
Merci beaucoup.
Elle sera sur notre prochain disque
à sortir cet été, on espère.
Je suis contente d'être de retour
à la Nouvelle-Orléans après si longtemps.
J'ai tellement d'amis qui me manquent ici,
et j'en vois même un, là.
Mon ami le plus ancien ici.
C'est lui qui m'a traînée ici
et m'a fait adorer cet endroit.
Celle-ci est pour lui.
Allez, les cracks de Nashville,
n'importe quel mendiant ici joue ça
dans cinq tons.
Alors, on va y arriver.
Bon.
Ici DJ Davis sur WWOZ,
la meilleure radio au monde.
C'était feu le grand Earl King
avec "Ain't No City".
Vous avez vos passes ?
Le festival de jazz est bientôt là.
Il faudrait pas être pris au dépourvu.
- Davis.
- Votre attention...
Oui, Darnell ?
Je voulais te dire que tes émissions
ces derniers temps sont excellentes.
Super.
Tes émissions, elles sont super.
Pourquoi tu me dis ça ?
Pourquoi tu fais ça,
quand tu sais ce que ça me fait ?
Tu comprends le dégoût de soi
que ça génère, quand le patron
vient me dire qu'il aime ce que je fais ?
Mon erreur.
Darnell !
T'es trop crédule.
On espère vous voir au festival.
Vous savez, parfois,
vous entendez une chanson
que vous avez entendue mille fois,
et qui vous a peut-être même lassé ?
Mais cette fois-là,
à cause d'un truc que vous avez vécu,
ou d'un truc que vous comprenez,
vous l'entendez à nouveau.
C'est peut-être une nouvelle version, ou pas.
Mais vous vous rendez compte
qu'il y a des choses nouvelles dedans.
Oui.
Moi, aussi.
Chez Desautel
Rue Dauphine
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Allez.
Tu veux la jouer ?
- Non.
- Non, tu peux pas.
D'accord. Très bien.
La prochaine fois, c'est toi.
Les Saints.
Les Saints sont champions du monde !
Joey Abreu. C'est mon fils.
Entre le négro américain et le lézard irradié,
peut naître une amitié, on peut marcher
dans le coucher du soleil, main dans la main,
et régler tous nos conflits en amis.
Cette bataille épique continue,
celle que j'appelle
Godzilla et Martin Luther King.
- Le matin ou l'après-midi ?
- Le matin.
- Merci.
- Je vous en prie. Et vous ?
Un whisky-Coca.
Nos remerciements à la communauté
musicale et culturelle de la Nouvelle-Orléans.