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Je sais c’est vraiment ringard. A la maison j’organisais ma chambre
en salle de classe, et comme mon père a un tracteur dans le Vermont
je mettais les enfants à l’arrière et je les
conduisais comme si c’était un car scolaire.
Je pense qu’une partie de moi a toujours voulu être institutrice,
mais je n’imaginais pas vraiment le devenir.
Quand je suis arrive ici il y a huit ans je faisais de la rando.
Je ne faisais pas de course à pied, puis un jour j’ai fait une course
que je n’oublierai jamais. C’étais le Cart-to-Cart, avec un départ
à Crested Butte et une arrivée à Crested Butte South où je vis,
c’étais 17,5 km et j’ai fini dernier.
Je n’ai jamais été une personne très compétitive, et mes parents
n’ont jamais imaginé qu’un jour j’allais
parcourir le monde pour faire des courses de trail, moi non plus.
Et tu sais, je ne sais même pas quand j’ai commencé
à penser compétition en course à pied.
J’ai du gagner une course, puis un autre
et à partir de là c’est devenu plus important.
Ma première course international c’étais Sierre-Zinal.
C’est Pablo Vigil qui m’a demandé si j’avais envie de participer, et comme j’étais en
Europe au moment de la course, j’ai pensé « Pourquoi pas ? »
L’année dernière c’était une très belle saison,
beaucoup grâce au soutien que j’ai eu de la communauté ici.
C’est vraiment génial de sentir que toute la ville me soutient.
Mon quotidien c’est que je suis institutrice dans une école primaire et que ce n’est pas
facile de trouver un équilibre, parce que j’aimerais être un très bon
coureur mais j’aimerais aussi être une super institutrice.
J’ai loupé quelques journées d’école l’an dernier, et les parents, plutôt que de se
fâcher ils m’ont acheté un cadeau pour me féliciter.
Ces gamins, quand ils y arrivent, quand ils finissent par lire une
phrase après s’être appliqués pendant une semaine,
c’est un moment incroyable pour un instituteur –
tu les as aidés à y arriver et tu es là pour le voir.
Enseigner, c’est comme le trail, chaque jour il y a quelque chose de nouveau.
Les gamins viennent tous les jours avec une nouvelle histoire à raconter,chaque jour
il y a de l’excitation dans la salle de classe. Ce qui me plaît dans l’enseignement
c’est que chaque jour tu vis une nouvelle expérience.
Je ne sais pas trop ce qui est mon but ultime en participant à toutes ces courses.
Bien sûr, j’adorerais tout gagner mais ça n’arrivera pas. De plus je vieillis,
c’est sûr ça ne m’arrivera pas,
je ne suis pas toute jeune et tout s’arrêtera sûrement assez vite.
Ce que j’essaie vraiment de me dire c’est
‘ Tu peux seulement faire ton mieux possible ce jour-là’.
A chaque course j’essaie d’y aller avec cette attitude-là,
en espérant que tout finira au mieux.