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J'ai 41 ans et suis célibataire.
Pas vraiment célibataire, juste seul.
Mais j'ai deux enfants,
et c'est la seule chose avec laquelle
je suis à l'aise dans ma vie aujourd'hui.
Je sais comment m'occuper
d'un groupe d'enfants.
J'aime pas le pain perdu.
Désolé, mais y a que ça.
Maman ne nous fait pas de pain perdu.
Je vais des fois à l'école de mes filles
pour aider.
Elles vont dans une école publique,
et je les aide, pas parce que
je suis quelqu'un de bien,
mais parce qu'il le faut,
parce que personne ne travaille là-bas.
Vous allez à l'école,
il y a des milliers d'enfants.
Et vous vous demandez où sont les adultes.
En général j'y vais
pour le déjeuner et la récréation.
C'est là qu'ils ont besoin d'adultes,
au déjeuner faut les aider à la cantine,
parce qu'il y a 300 gamins
en train de manger
et il n'y a qu'une femme jamaïquaine
pour les surveiller.
On s'en fou qu'elle soit jamaïquaine,
mais en fait non,
parce qu'il n'y a personne
qui peut être plus méchant avec 300 gamins
que cette femme jamaïquaine --
C'est pas sa faute, elle est dépassée.
300 gamins contre un,
Gandhi leur dirait, "Fermez-la !"
Mon boulot en tant que bénévole
est d'être là,
le plus souvent à côté de ma fille,
pour être avec elle,
et quand un gamin lève la main,
il faut aller l'aider.
En général ils ont besoin d'aide
pour ouvrir leur lait,
parce qu'ils n'arrivent pas à ouvrir leur lait.
Ils n'y arrivent pas !
Parce qu'on est en 2009,
et qu'on met encore du lait
dans ces petites boites en carton.
Mettez-le en bouteille !
Je comprends pas pourquoi
on nous torture comme ça.
On le met dans ce truc
qui a été inventé par cet hollandais en 1773.
Et ils y arrivent pas,
ils peuvent pas l'ouvrir.
C'est une idée trop subtile
pour un gamin de 7 ans,
retirer le papier, et puis le ramener
vers l'avant pour en faire un bec.
Et ils y arrivent pas--
la colle est vicieuse,
alors ils doivent attraper le coin
pour essayer de la décoller,
et ils finissent par boire
par ce bec sali par des doigts sales.
Donc ils y arrivent pas,
et ils lèvent la main,
et je le fais pour eux.
Je ne suis pas meilleur.
C'est juste que je gère mieux
mon stress qu'eux.
Je pleure pas comme une tapette
parce que j'arrive pas à ouvrir mon lait.
Je suis un homme.
Salut, Papa.
Salut, chérie.
Prends un siège à l'avant.
J'arrive.
Allez, les enfants.
Tout le monde dans le bus,
et restez calme.
Hey, Susan.
Hey.
Merci de m'aider aujourd'hui.
Pas de problème.
Les enfants, allons-y.
OK.
C'est génial hein ?.
On fait une excursion.
Alors vous voulez aller où ?
Quoi ?
Vous voulez aller quelque part.
Où voulez-vous aller ?
C'est quoi ça, un taxi ?
On va au Jardin botanique du Bronx.
OK, comment on y va ?
Quoi ?
Comment on y va ?
Comment ça se fait
que vous sachiez pas ?
Comment ?
Écoutez, monsieur, allez --
Monsieur, vous pouvez juste
aller en ville ?
Allez dans le Bronx--
Prenez l'autoroute West Side
et je trouverais bien.
Vaudrait mieux.
On bouge, on bouge,
c'est marrant !
Yep.
Hello, c'est bien le Bronx--
Le jardin botanique du Bronx ?
Allo, oui ?
Oui, désolé je suis dans un bus
plein d'enfants, je --
Pas grave.
Pouvez-vous me donner des indications
pour venir chez vous
par l'autoroute de West Side ?
Vous pouvez pas être sur l'autoroute de West Side.
Ben on est dessus là.
Monsieur, il est interdit
de prendre cette autoroute en bus.
Mais--
Monsieur, savez-vous qu'il est illégal
de prendre cette route en bus ?
Je sais pas.
Vous m'avez dit de prendre
l'autoroute West Side,
alors je l'ai prise.
On va toucher là ?
Je sais pas.
Allez vous asseoir ?
Oh, merde !
Oh !
Ça va.
C'était quoi ?
On a un pneu à plat.
Faut que je m'arrête.
Papa, on est où ?
Hmm..., Harlem.
Alors, c'est quoi le plan ?
Je sais pas.
Vous devez faire quoi
pour être chauffeur de bus ?
Rien ?
Comment pouvez-vous être si irresponsable
quand vous transportez les enfants des autres ?
Ça ne veut rien dire pour vous ?
Vous avez failli blesser tout le monde.
Vous ---
vous avez des enfants ?
Quel genre de personne êtes-vous ?
Que faites-vous ?
Vous allez où ?
Écoutez, j'habite à 200 mètres d'ici.
J'ai pas besoin de cette merde.
Vous partez pour de vrai là ?
C'est vous qui avez dit de prendre
l'autoroute West Side.
Vous vous en souvenez,
espèce de roux de merde.
Bon, les enfants, voilà ce qui se passe.
On a un pneu crevé.
Ouais, ouais, ouais.
Oui, c'est très amusant, c'est vrai.
Alors, voilà ce qu'on va faire.
John et Lisa, changez de place.
Jeremy et Maria,
changez de place aussi.
Et vous deux aussi.
Tu fais quoi ?
Je mets les enfants les plus foncés
à la fenêtre parce que --
Tu peux pas faire ça,
c'est choquant !
Je sais, OK ?
OK, Mikey aussi,
tu t'assois--
- C'est quoi ton plan ?
- J'en sais rien.
On va pas se balader dans Harlem
avec 20 gamins
à la recherche d'un métro ?
Si, on va faire ça.
OK, nouvelle excursion les enfants.
OK, écoutez-moi, levez les yeux.
On va sortir du bus
et on va rentrer chez nous, OK ?
Mais on est à Harlem.
Oui, on est à Harlem...
Hey, Dimitrio.
Oui, oui,
c'est Louis C.K.
Tu réalises ce que tu leur apprends ?
Allez les enfants.
Tout le monde rentre chez soi
dans sa propre limousine.
En voiture.
Allez, allez, en voiture.
Je crois que beaucoup de gens
qui croient être bons
vivent en fait une vie néfaste
sans même y penser.
Le truc c'est que
les bases de ma vie sont néfastes.
Je suis blanc, mes enfants sont blancs,
ce qui veut dire qu'ils peuvent pas vraiment
foirer trop,
parce qu'ils auront, disons,
un million de chances.
Ma vie est vraiment néfaste,
y a des gens qui meurent de faim
dans le monde,
et je conduis une Infiniti.
C'est vraiment méchant.
Il y a des gens qui meurent
vraiment de faim.
C'est tout ce qu'ils font.
Il y a des gens qui naissent,
et ils disent, "Oh, j'ai faim,"
et puis ils meurent.
Et c'est tout ce qu'ils on pu faire.
Pendant ce temps, je suis dans ma voiture,
"Boom, boom, pow,"
je passe du bon temps,
et je dors comme un bébé.
C'est complètement de ma faute,
j'aurais pu échanger mon Infiniti
contre une voiture très bien,
comme une belle Ford Focus
avec peu de km,
et j'aurais encore 20,000 $.
Et j'aurais pu sauver des centaines
de personnes qui meurent de faim
avec cet argent,
et chaque jour, je ne le fais pas.
Chaque jour je les fais mourir
avec ma voiture.
C'est pas marrant
d'être célibataire à 41 ans.
J'ai été marié pendant 10 ans.
Je suis divorcé, avec 2 enfants.
C'est dur de recommencer
après un mariage.
C'est dur d'aller voir quelqu'un
et lui dire,
"Peut-être que quelque chose
de bien arrivera."
On le fait pas--
Je connais trop la vie
pour être optimiste,
parce que je sais
que même si c'est sympa,
ça aboutira à de la merde.
Je sais que si on sourit à quelqu'un
et qu'on nous sourit en retour,
c'est que vous avez décidé
qu'un truc merdique
allait vous arriver.
Il se peut que vous ayez
quelques rencarts sympas,
et puis elle arrêtera de vous rappeler
et vous aurez l'impression d'être une merde.
Ou vous resterez longtemps ensemble
puis elle couchera avec un de vos amis,
ou vous avec l'une des siennes,
et ce sera merdique.
Ou vous vous marierez,
et ça ne marchera pas et vous divorcerez
et devrez partager vos amis et l'argent,
et ça c'est horrible,
ou vous rencontrez la personne parfaite
celle que vous aimez infiniment
et même les disputes sont bien
et vous grandissez ensemble
et avez des enfants,
et puis vous vieillissez ensemble
et puis elle meurt.
C'est le scénario dans le meilleur des cas,
et vous allez perdre votre meilleure amie,
et puis rentrer de chez D'Agostino's
tous les jours, avec des gros sacs
en attendant votre tour,
de n'être plus rien aussi.
J'arrive dans une minute, désolée !
- C'est bon.
- Merci !
Pas de problème.
T'as décidé où on allait aller ?
Quoi ?
T'as décidé où on allait aller ?
Je sais pas-
je pensais qu'on improviserait.
J'ai quelques idées.
Bonjour.
Désolé.
Je parlais à la porte.
Et bien, parlez doucement
parce que je ne porte
aucun vêtement
et quand vous criez, ça me rend
très vulnérable.
Je suis vraiment désolé.
Je porte vraiment aucun vêtement.
Vous comprenez ?
Oui. Je comprends ce que ça veut dire.
Et bien, si vous comprenez,
alors arrêtez de crier
dans le couloir je vous pris.
Parce que je suis là moi.
C'est chez moi.
J'ai dit que j'arrivais !
Écoutez, vous allez me montrer,
alors allez-y, faites-le.
Quoi ?
Comment vous osez ?
Porc !
Porc !
Porc !
Porc !
Porc ! Porc !
Okay, Jesus !
Je m'excuse, il me fallait une minute.
Désolé, ça devenait trop bizarre ici.
Quoi ?
Écoute, recommençons du début, OK ?
Mon dieu, comment t'es habillé ?
Où allons-nous ?
- Je savais pas que ce serait chic.
- Oh, non.
Euh,... c'est mon père qui est mort.
Ton père est mort
et tu arrives de l'enterrement ?
Non, non, non, non.
C'était il y a longtemps,
qu'il est mort.
On se retrouve chaque année.
Tu veux qu'on y aille ?
- Oui.
- Oui, OK.
Encore merci--
c'est vraiment...
T'es très jolie.
Oh, merci.
- Laisse-moi...
- OK.
Pardon, vas-y.
Oui, je devrais faire le tour de la porte.
Et voilà.
Mon dieu.
Pardon.
Tu veux qu'on y aille pas ?
- Je veux pas --
- Allons-y.
Laisse-moi sortir.
Tu pourrais arrêter de sourire
exactement de la même façon
à chaque fois que je te regarde ?
Non.
T'as une idée d'où on va aller alors, ou --
Oui, je pensais qu'on pourrait
juste aller au Village
et se balader.
Ok.
Tu veux pas faire ça ?
Non, c'est bon.
On est pas obligé de faire ça,
je m'en fiche.
- Ça va.
- T'es sure ?
Parce que si tu veux aller autre part,
- ça me va aussi-
- Je dé*** le Village, je le dé***.
Et j'ai l'impression que tu m'as fait dire ça.
Je peux te dire un truc, Louie ?
Oui, bien sur.
Je suis, euh, une personne très gentille.
Je suis sympa et chaleureuse,
et je sais que je suis pas
comme ça en ce moment,
et c'est parce que j'ai besoin
de manger quelque chose, OK ?
Tu sais quoi ?
Il y a un super endroit juste là--
- Allons-y, OK ?
- D'accord, oui.
OK, génial, allons-y
La nourriture y est vraiment bonne.
J'en suis sure.
Il y a rien d'autre dans le coin.
C'est un peu pour ça que je disais
qu'on devrait aller au Village.
- Viens.
- On va où ?
Mmm...
Oh, merci mon dieu.
Tu te sens mieux ?
Tout à fait.
Bien.
OK, on y retourne.
Génial.
Alors t'as des enfants, hein ?
Oui, j'ai deux filles.
- Aww.
- Quoi ?
T'as des filles, c'est mignon.
Pourquoi, tu les as vues --
Parle-moi de tes enfants.
Et bien, il y a la petite,
elle a 4 ans
et elle est un peu folle.
Aww.
Ouais, elle a eu une dure semaine.
On est allé chez le médecin aujourd'hui.
il s'est avéré qu'elle avait un vagin infecté.
Le vagin infecté ?
Oui.
Le médecin dit qu'elle avait
une méchante infection...
... et elle est dans son vagin.
Essayons de recommencer.
Parle-moi de tes enfants.
Et bien...
Ce sont mes filles...
et...
je les aime.
Mon dieu, tu pleures là ?
C'est ça qui se passe ?
Je dois aller aux toilettes.
Oh, moi aussi.
Il y a quelqu'un à l'intérieur.
Qui est à l'intérieur ?
Allez !
Allez, je dois faire la grosse commission là !
Tu sais quoi,
fais chier.
Je vais aller dans le van.
T'as un problème de colère ?
Non, non, c'était pas moi,
Il y avait quelqu'un d'autre.
Et il avait la même voix que toi ?
- Où est-il ?
- Je ne sais pas.
Oui, et bien vas-y,
va faire ta grosse commission.
Et voilà.
Oh, Jesus.
Écoute, je--
je suis pas très bon pour ça.
Vraiment ?
Je trouve que tu t'en sors très bien.
D'accord, j'ai compris.
Ça craint de sortir avec moi.
Tu sais, j'ai été marié pendant dix ans.
Désolé de pas être comme Fonzie.
Je suis père, OK ?
C'est ce qui compte pour moi.
- J'ai deux petites filles.
- Oh !
Et je les élève, OK ?
C'est qui je suis,
je suis un homme, un vrai.
C'est ce que je fais.
T'es qui toi ?
Quelle est ta contribution ?
T'es mignonne, t'as un ventre plat
et t'es jeune ?
Pourquoi j'essaie de t'impressionner ?
Pourquoi tu me parles pas
de ta putain de vie
et t'essaies pas de m'impressionner ?
Pourquoi t'es pas nerveuse d'être avec moi ?
C'est vrai que tout ce qui vous rend heureux
va se terminer un jour ou l'autre,
et rien de bien se finit bien.
C'est comme quand on achète un chiot,
on le ramène à la maison en disant,
"Hey, bientôt on pleurera tous."
"Regardez ce que j'ai ramené"
"De quoi nous faire pleurer
dans quelques années."
Et voilà.
Compte à rebours vers la tristesse
avec un chiot.
Je me souviens que j'avais un chien
quand j'étais petit,
et on a dû l'endormir
parce qu'il avait une tumeur
dans son museau.
Et j'étais à la maison quand le véto
a appelé et a dit,
"Oui, c'est une tumeur maligne,
il doit s'en aller."
Je disais,
"On peut pas le réparer ?"
Et lui, " faudrait que j'enlève
tout son museau
et il lui restera plus
qu'une tête de poil toute ronde
qui ne ressemble pas à un chien."
Et il pourra manger
seulement avec une paille,
mais comme on peut pas apprendre
à un chien à s'en servir,
il mourra d'être trop stupide
et d'avoir une tête ronde.
Alors, je pense que vous devriez le tuer.
C'est ce que je recommande."
Moi je disais, "OK, ben, on devrait
prendre un rendez-vous
pour dans quelques semaines ?"
Et je vous jure,
le mec disait,
"Non, amenez le là,
je ne fais rien,
Je le tuerai tout de suite."
Amenez le maintenant,
pourquoi attendre, je suis pas occupé.
Alors j'amène le chien au véto,
et je me souviens tenir le chien
pendant qu'il lui envoyait
une dose folle de morphine,
ou la dose adéquate si vous essayez
de tuer un chien avec.
Mon chien meurt.
Et puis je l'ai laissé là-bas...
disons, que c'était prévu,
Je me suis pas échappé...
On avait pas d'argent !
En partant, j'ai fait l'erreur
de demander au véto,
"Qu'allez-vous faire de mon chien ?"
Et il a dit, "Il va juste aller
dans une fosse commune."
Moi, je disais,
"De quoi ça a l'air ?"
Et lui, "C'est juste un gros tas
de chiens morts."
Alors...
cette nuit-là, je me souviens qu'il pleuvait,
et j'ai fait ce cauchemar
où mon chien se réveillait
de la morphine
et se retrouvait sur un tas de chiens morts
et se trainait par dessus la pile
de chats morts,
et puis il marchait--
sous l'orage et les éclairs,
comme un de ces chiens qui font des miracles
dont on entend parler dans le
"Reader's Digest"
et il trouvait son chemin pour rentrer,
et grattait à la porte
on ouvrait la porte, et il était là,
"Oh, le voilà !
Regardez, il est revenu !"
Et puis on a réalisé
qu'on allait devoir tout recommencer.
Devoir le ramener,
devoir le refaire.
Il avait toujours une tumeur dans le museau.
Et le chien disait,
vous vous foutez de moi là ?
Je peux pas rester une nuit ?
Jesus !
C'est pour ça que c'est dur
de recommencer à sortir.
C'est pour ça...
Papa, on va où ?
Je vous emmène chez votre mère.
Ouais !
Papa, mes chaussures me vont plus
Vraiment ?
On vient de te les acheter.
Je sais.
Je t'en achèterais dans la semaine,
ou Maman t'en achètera ce weekend.
OK.
Je suis trop fatiguée pour marcher.
Je sais, mais c'est bon pour toi.
Porte moi.
Écoute, si je te porte,
tu deviendras pas plus forte.
D'accord, viens ici.
OK.
Allez.
Adaptation des sous-titres par veen.subs(at)gmail.com