Tip:
Highlight text to annotate it
X
[MUSIQUE]
Saviez-vous que depuis le mois dernier, vous avez probablement passé 60 heures
en ligne, vous vous êtes connecté près de 57 fois, et vous avez visité plus de 2000 pages web?
Et que depuis le début de cette vidéo, plus de 10 millions de mails ont été envoyés?
Mais vous ne vous en êtes probablement pas rendu compte.
Internet fait désormais totalement partie de notre vie quotidienne.
Tout le monde y trouve ce dont il a besoin, pour tout
type d'activité: le courrier électronique, la presse,
les services bancaires, les achats, les réseaux sociaux...
En tout, il y a actuellement 2 milliards d'utilisateurs d'Internet
dans le monde, dont 70% sont des utilisateurs quotidiens.
Internet a bel et bien révolutionné
nos interactions et notre communication
avec le monde, un peu comme l'invention de l'imprimerie ou du télégraphe.
Mais quels sont les enjeux de cette révolution?
La "Googleisation" du monde, dont nous sommes à la fois acteurs et objets,
a créé un système dont l'impact pourrait être encore plus important que ce que nous imaginons.
La plupart des données et informations que nous communiquons sur
Internet sont loin d'être entièrement contrôlées par nous,
pas même lorsqu'elles sont perdues ou supprimées.
>> Avez-vous déjà entendu parler de "Big data", ces énormes volumes de données? C'est de cela dont il s'agit.
Si les informations individuelles sont peu
utiles, les entreprises peuvent, en les assemblant et en les
analysant par ensembles, étudier aujourd'hui nos
comportements quotidiens, pour mieux anticiper
nos besoins de demain. Mais les big data ont aussi un inconvénient.
Avec l'influence croissante d'Internet sur nos vies,
nous dévoilons de plus en plus de données personnelles en ligne,
que nous n'accepterions de partager qu'avec nos amis
les plus intimes, en temps normal.
Sans qu'on en ait conscience, les technologies de pistage conservent souvent un
relevé précis de quand et à qui vous envoyez des mails,
ce que vous lisez, ce que vous écoutez et
regardez, ce que vous achetez et ce qui vous intéresse.
Ces informations sont une mine d'or pour les grandes entreprises qui contrôlent ces données:
elles peuvent s'en servir pour bâtir leurs stratégies économiques et mécaniques.
De plus, comme l'ont montré les récentes révélations d'espionnage
de la NSA par les États-Unis, la police et les agences de sécurité
de nombreux pays y ont accès et examinent les données de
nos communications au nom de la sécurité nationale.
Notre droit à la vie privée en ligne doit-il être sacrifié
pour résoudre nos problèmes économiques ou de sécurité?
>> Les institutions de l'UE ont tenté de répondre à ces questions.
En 1995, l'UE a adopté une directive sur la protection des données, qui interdit
aux entreprises de l'UE de traiter vos données à moins de le
faire de manière transparente et légitime.
Par ailleurs, pour répondre aux réalités du contexte de
l'après 11 septembre, l'UE a adopté en 2006 une directive sur la conservation des données,
qui oblige les États membres à s'assurer que toutes les données
de communication téléphonique et électronique sont conservées et stockées
pendant au moins deux ans, et sont temporairement consultables par la police et les
services de sécurité si nécessaire, au nom de la sécurité publique.
Cette directive respecte-t-elle le droit fondamental de l'individu à la vie privée?
Fait-elle obstacle à la liberté d'expression individuelle,
voire au droit à la libre circulation?
Toutes ces questions sont importantes. Non seulement parce qu'elles
affectent la façon dont nous vivons nos vies.
Mais aussi parce qu'elles sont débattues par les dirigeants européens à l'heure où nous parlons.
Une proposition de réforme de la directive sur la protection des données
est actuellement examinée par le Parlement européen.
Mais les dirigeants européens sont empêtrés dans les débats,
et l'avenir de la protection des données reste incertain.
La directive sur la conservation des données est actuellement
contestée par des juridictions nationales à travers le continent,
qui estiment qu'elle bafoue les droits fondamentaux,
et la question vient d'être présentée
devant la Cour européenne de justice.
Son avocat général a présenté un avis indiquant que le
programme de collecte massive de données n'est pas conforme au
droit fondamental à la vie privée. Mais quant à la décision
de la Cour, tous les paris sont ouverts.
>> Notre projet implique des réunions avec des dirigeants publics et
et des professionnels européens afin de cerner précisément
la réalité de la protection des données et ses enjeux,
et de réagir avec nos propres propositions politiques.
Mais, puisque le droit à la vie privée est une question d'intérêt public,
nous souhaitons construire notre travail à partir des opinions des citoyens européens.
>> Qu'attendent-ils de l'UE
concernant leurs droits fondamentaux? Quelles sont leurs préoccupations?
Et comment espèrent-ils être protégés
des intrusions extérieures dans leur vie numérique?
>> Parce que vous êtes autant concerné que n'importe qui d'autre, nous avons besoin de votre aide.
Participez à ce projet et assurez-vous que
les dirigeants de l'UE qui débattent actuellement de ces questions comprennent
votre sentiment sur l'utilisation commerciale et sécuritaire
croissante de vos données personnelles.
>> Merci.
[BLANK_AUDIO]