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Devenu à présent une grande star du West End,
John allait rencontrer l'homme qui lui apporterait sécurité et stabilité,
son compagnon depuis 18 ans, l'architecte Scott Gill.
John et moi nous sommes rencontrés à Chichester en 1993, il jouait dans Rope.
Un bon ami, Howard, m'a dit : "Il y a des mecs très mignons sur scène!"
Alors nous y sommes allés, les lumières se sont éteintes et John était là;
sur scène il a un charisme impressionnant.
J'ai demandé à Howard: "Wow! C'est qui ce mec?"
Mais c'est aussi une personnalité très attirante et engageante.
Ensuite on s'est rencontrés et le déclic a eu lieu.
Je me suis retourné, je l'ai regardé et j'ai su que c'était lui.
De nouveau, à l'intérieur, j'ai eu ce frisson,
et j'ai pensé “Je vais devoir parler à ce gars, en pers...
c'est lui, je vais passer le reste de ma vie avec lui, je le sais.”
Et je me suis dit: ”Je ne le reverrai jamais".
Je suis rentré à Londres à la fin de mon engagement.
J'allais à une audition en voiture et je l'ai vu à un arrêt de bus.
Une autre fois, je conduisais dans Soho, il était là, dans la rue.
Un jour je marchais dans Chinatown, et là, il est passé devant moi!
Et j'ai juste dit “Hello” parce que j'étais terriblement anxieux, nerveux.
Il a cru que j'étais avec quelqu'un,
et je pensais :“Il a cette grande carrière à la TV, sur scène, donc ...
Il me semblait inaccessible".
Là, j'ai su qu'un rencard s'imposait.
J'ai donné rendez-vous à Scott plus ***, Cher venait juste de voir Sunset Boulevard.
Le fait que je sois assis ici à vous dire cela,
même pour moi, ça semble vraiment bizarre.
- C'est elle qui s'est manifestée... - Vraiment !?
Oui, le lendemain, via l'équipe de management.
On m'a dit :"Cher veut dîner avec vous.”
Bien sûr qu'elle voulait!
J'ai répondu: "Je ne peux pas dîner avec elle".
Silence de mort au bout du fil: "Quoi?"
“Je ne peux pas, j'ai rendez-vous avec Scott ce soir!"
Ils m'ont dit "Restez en ligne", et m'ont mis en attente.
Apparemment, ils lui expliquaient
“Il a un rencard et ne veut pas l'annuler.”
C'était la chance de ma vie.
Je ne parle pas du dîner avec Cher, mais de mon rendez-vous avec Scott.
Ils sont revenus au bout du fil et m'ont dit :"Parfait, amenez-le!"
Je suis arrivé en voiture, Scott en vélo, qu'il a garé en bas de la rue.
On s'est tous retrouvés, on a dîné avec Cher et on a passé un bon moment.
A la fin de la soirée, elle m'a dit : "Raccompagne-moi à ma voiture."
Elle a ajouté : "Tu vas adorer!" Ok. Donc je l'ai raccompagnée.
Nous marchions bras dessus, bras dessous et des photographes sont apparus.
Elle m'a dit à l'oreille "Quand on sera à la voiture, embrasse-moi".
D'accord! Quel homme gay ne voudrait pas embrasser Cher?
Donc j'allais l'embrasser, elle a fait...
Ils ont photographié juste à ce moment-là!
Le lendemain, dans les journaux, j'étais son nouveau "jeunot".
Mais ils n'ont pas vu le garçon en vélo qui est sorti derrière nous.
J'ai laissé Cher, mis le vélo de Scott dans mon coffre et l'ai ramené à la maison!
C'est ce qui aurait dû faire la une. Et il est resté.
Depuis 18... 18 ans maintenant.
Vous vous êtes pacsé, ce que vous refusez d'appeler mariage.
En fait, j'ai longtemps refusé l'association
au mot "mariage", parce que l'utilisation de ce mot
en dérange beaucoup.
Moi-même je n'appelle pas ça un mariage.
Mais je ne veux pas qu'on m'impose de ne pas le faire.
C'est pour cela que Scott et moi nous sommes pacsés.
Parce que l'on s'aime, mais nous voulions aussi montrer que
deux hommes, deux femmes, ou bien un homme et une femme,
peuvent s'aimer et s'engager.
Oui.
C'est pour cela que le mariage existe.
La sexualité ne devrait pas jouer de rôle là-dedans.
Nous sommes toujours pacsés,
mais le jour où nous pourrons nous marier, nous le ferons.
On en revient à votre croyance en une puissance supérieure
qui transmet le seul message important, c'est-à-dire l'amour.
Oui, c'est un droit humain, on doit pouvoir aimer librement,
et exprimer son amour pour quelqu'un.
Croyez-vous que l'amour permette de tout surmonter?
Bien sûr. Parce que...
Quelle était cette phrase de... des Misérables,
“Regarder quelqu'un, c'est voir la main de Dieu.”
La citation est totalement inexacte, mais aimer vous rend divin.
- Pourquoi pas? - Pourquoi pas.
Nos familles et nos amis étaient réunis, pour cette petite
cérémonie à Cardiff.
Ca a duré 10 minutes. Puis John est parti au panto. A 11h du matin c'était fini.
Sa maman a chanté une magnifique chanson avant la cérémonie,
puis John est entré avec les chiens en demoiselles d'honneur, c'était adorable.
Après avoir trinqué, nous nous sommes tous levés pour leur souhaiter
tout le bonheur et l'amour du monde pour le futur.
Et John est parti au panto!
Il a enlevé son kilt pour enfiler un collant.
Pour tout le monde, c'était normal. "Ok, bye bye!"
John travaillant même le jour de la cérémonie,
représente son dévouement total pour sa profession.
John saisit chaque opportunité professionnelle.
C'est très rare qu'il refuse une offre. Il aime son travail et vit pour cela.
C'est très important pour lui d'être toujours occupé.
Dans ce métier vous devez travailler dur, je ne l'ai pas fait pour être célèbre,
mais je savais que cela pouvait arriver, et c'est une bénédiction,
c'est quelque chose... J'aime cela, ok. J'adore.
Chaque jour qui passe, j'aime être reconnu, qu'on me demande un autographe.
Mais mon but premier était de travailler, pas d'être une star.
En 2005, arrive un autre homme sur le devant de la scène.
La carrière de John s'envole vers les étoiles.
Il est grand, ténébreux et séduisant. Capitaine Jack Harkness.
Jack?
Joli cul!
Hé! Il y a un temps pour tout!
Désolé mon gars! Je dois aller retrouver une fille.
Mais toi aussi tu as un beau cul!
Lorsque nous préparions la saison 1 de Doctor Who,
il y avait ce personnage, Capitaine Jack.
Je savais que l'épisode où il apparaîtrait se déroulait dans les années 40.
Il y a chez Jack une sorte de sophistication séduisante que John représente bien.
'Je regrette de vous avoir rencontré Docteur!'
Il est entré, portant des vêtements de moto en cuir.
Rencontrer deux producteurs gays, habillé de cuir? Il savait ce qu'il faisait!
Il s'est avancé et je crois n'avoir jamais vu un homme aussi beau.
C'était incroyable, 20 minutes ont suffi pour lui donner le rôle.
Docteeeeeeeeeuuuuuuuurrrrrrrrrrrrrrrrrrrr!
On ne peut pas sous-estimer
à quel point John était fan de Doctor Who lorsqu'il a eu ce rôle.
Il l'a su alors qu'il était à Covent Garden avec ma fille Clare,
et il a carrément fait des bonds.
Capitaine Jack Harkness.
C'était innovant de voir un héro comme lui.
Hommes, femmes, placards... tout l'attire.
Quoiqu'il ait en face, il saute dessus.
Captain Jack Harkness… et qui êtes-vous?
Captain Jack Harkness… et qui êtes-vous?
- Captain Jack Harkness - Ca suffit!
- Je ne peux pas dire bonjour? - Je ne me plains pas.
Captain Jack… un héro emblématique.
Vous l'avez créé, ça doit être difficile...
c'est un rôle délicat, à grandes responsabilités, car sexuellement...
Ambigu.
Sentez-vous cette responsabilité envers le jeune public?
Pas en tant que telle, car les enfants sont intelligents.
Et ils ne jugent pas Captain Jack;
il y a eu une fois où j'ai réalisé
l'impact qu'avait le personnage.
J'étais à une convention, j'aime y aller,
j'y vais encore, signe des autographes, rencontre des fans...
Un petit garçon est arrivé avec son père,
qui lui a dit “Es-tu sûr de vouloir la dédicace de Capitaine Jack?”
Il a répondu “Oui, je me moque qu'il aime les garçons ou les filles, il est cool.”
Et voilà.
J'ai réalisé à ce moment là que ce n'était pas une responsabilité.
Je dois simplement continuer à faire ce que je fais.
Je dois toujours jouer Jack avec passion.
Les enfants vont juste comprendre et en tirer ce qu'ils veulent.
Et c'est exactement ce que ce petit garçon a fait.
Concernant la sexualité de Jack,
C'était très audacieux de la part de Russell de le mettre en plein show à 19h.
Alors Alonso… tu vas dans la même direction?
C'est important pour le jeune public d'avoir un personnage
qui soit un exemple positif, qui soit honnête et héroïque,
avec une sexualité non-définie, en quelque sorte.
- Comment connaissez-vous mon nom? - Je suis un peu devin.
Votre sexualité ne vous rend pas bon ou mauvais.
Vous savez à quoi je pense là?
Oh oui!
John était très enthousiaste, et ravi
de l'opportunité que cela représentait.
Capitaine Jack a changé ma vie.
Il m'a donné la carrière, la vie et le style de vie
dont j'ai toujours rêvé sans penser l'avoir un jour.
Il m'a également apporté la célébrité, et j'adore ça.
J'en suis très reconnaissant,
je l'apprécie chaque jour, car je sais que
bien que je m'amuse à être et à jouer Jack,
c'est le public qui me permet de faire...
ce que j'aime faire et de mener cette vie.
La célébrité a fait de John un pilier de nos écrans,
qu'il y soit présentateur, acteur,
juge de castings TV ou encore réalisant des rêves dans Tonight’s The Night.
On pourrait penser que son amour pour la célébrité et son ambition de réussite,
qui ont emmené John d'Opryland à son prime-time du samedi soir sur BBC1,
signifient que John a un côté impitoyable.
Mais, flash info, John Barrowman est bien l'homme le plus gentil de la télévision.
Et ce sont ses parents et leurs valeurs chrétiennes qu'il faut remercier.
Mes parents sont chrétiens, ils...
m'ont appris à être quelqu'un de bon.
Et je pense que cela se retrouve dans ce que je fais...
... rendre les gens heureux et mon travail à la télévision.
Tout le monde a des rêves et dans cette émission je les concrétise.
C'est le fait de faire quelque chose pour quelqu'un.
C'est vous... Pearl!
John Barrowman sera toujours un artiste, d'une façon ou d'une autre.
Qu'il soit sur scène, à la TV, animateur ou auteur...
tout ce qui lui permettra d'apporter du bonheur aux autres.