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Lors des fêtes de fin d'année,
les messages publicitaires pour le foie gras envahissent nos télés,
radios,
magazines,
journaux et Internet.
Déclaré fleuron de la gastronomie française,
défendu avec ferveur en France,
la production de foie gras est pourtant interdite dans de nombreux pays.
A quel point sommes-nous aveuglés ?
Au delà du gavage, savons nous vraiment de quelle façon est produit le foie gras ?
Voici l'enquête menée par l'association L214 dans différentes salles de gavage typiques de la production française.
Notre enquête débute dans un immense hangar où sont parqués les canetons.
Chaque année, en France,
80 millions de canetons naissent pour la production de foie gras.
Seuls les mâles seront gavés.
Les femelles sont généralement gazées ou broyées quelques heures après leur naissance.
De leur 40ème à leur 80ème jour,
les canards ont un accès au plein air, sur un parcours...
herbeux ?
Puis ils sont transportés vers les bâtiments de gavage.
"Les canards maigres, on en met 6, et les canards gras par contre, on fait le même travail avec le même camion,
mais on n'en met que 4.
Parce qu'ils prennent plus de place, et puis ils sont un peu plus fatigués...surtout…voilà"
Dans les salles de gavage,
les canards sont alors placés en parc,
en cages individuelles ou en cages collectives.
Le gavage en parc ne représente qu'environ 10% de la production.
Le gavage consiste à administrer de force à l’aide d’un tuyau enfoncé jusqu'au jabot de l’animal
des aliments en grande quantité,
très énergétiques et déséquilibrés.
Chez ces oiseaux,
les quantités considérables de nourriture injectées par gavage deux fois par jour
ont pour but de provoquer une maladie :
la stéatose hépatique.
Les graisses restent alors dans le foie au lieu d'être réparties dans l'organisme.
Comme vous pouvez le constater,
les canards cherchent à échapper au gaveur.
En douze à vingt jours de gavage,
le volume du foie est multiplié par 10 :
les autres organes sont de plus en plus compressés,
certains oiseaux peinent à se déplacer.
Tous les canards sont en stress thermique provoqué par la suralimentation forcée,
ce qui se manifeste par des halètements,
symptôme visible d'un état physiologique très dégradé.
Le gavage en parc n'est pas une partie de plaisir pour les canards,
mais il y a encore pire...
Interdites depuis le 1er janvier 2011 en Europe,
les cages individuelles sont encore massivement utilisées en France
pour 75% des canards gavés.
Dans ces cages, les oiseaux ne peuvent ni se déplacer,
ni se retourner,
ni étendre leurs ailes.
Pendant 12 jours,
ils sont gavés à la pompe hydraulique ou pneumatique,
au moyen d'un tube métallique
enfoncé jusqu'au jabot.
Les canards cherchent à fuir et tentent désespérément d'échapper au gavage.
Dans la nature,
les canards passent une grande partie de leur vie sur l'eau.
Ce sont des animaux propres, des animaux sociaux,
ayant de nombreuses interactions avec leurs congénères.
"- Hé l'été là les canard gras comme ça, là…
"avant de partir à l'abbatoir si vous tombez en panne de ventilation
Si y'a rien qui marche
Vous vous en rendez pas compte, vous revenez le soir vous avez 300 morts quoi…
- Ah ouais ?
-Ah ouais ouais
- Y'en a combien là en tout dans la salle ?
- 800"
De nombreuses maladies,
troubles et infections peuvent se déclarer chez les canards et les oies gavés.
Le nombre d'oiseaux qui meurent durant le gavage est considérable.
Le rapport du Comité Scientifique vétérinaire européen
mentionne 10 à 20 fois plus de morts chez les canards gavés
que chez les canards alimentés normalement.
Chaque année en France,
1 million d'oiseaux meurent en cours de gavage.
A l'âge de 3 mois alors qu'un canard pourrait vivre jusque 20 ans,
les canards sont sortis des cages et chargés dans des caisses de transports
pour être conduits à l'abattoir.
Ils y seront électrocutés,
saignés et éviscérés.
Ils seront mis en pièce.
Leur foie extirpé de leur cadavre sera vendu comme foie gras.
Leur chair sera quant à elle vendue sous l'appellation magret ou confit.
Pendant le chargement, leur surpoids et leur stress sont bien visibles.
Leur respiration est pénible et accélérée.
Les cages individuelles devant disparaître,
les cages collectives se développent.
Une amélioration pour les canards ?
Pas si sûr...
Les lois européennes ont été interprétées à la Française.
Les oiseaux doivent pouvoir battre des ailes ?
D'accord, mais un seul à la fois.
Le sol doit être recouvert de litière ?
Mmmm, parlons d'autre chose....
Cet espace déjà réduit se compresse encore davantage au moment du gavage :
des grilles se baissent pour immobiliser les animaux.
Deux fois par jour, en quelques secondes,
ce sont 500g à 1kg de pâtée qui leur sont directement injectés dans le jabot.
"- Ils sont en long, en travers...
Celui-là, je vais être obligé de le gaver là.
"- Donc lui il est à l'envers c'est ça ?"
"Oui, il est tout de travers…vous voyez"
"- Qui c'est qui vous les prend après les canards ? Ils sont abattus euh…"
"- Labeyrie, c'est..."
"- C'est Labeyrie ?"
"- Ouais."
L'envie de manger un foie peut-elle justifier de telles souffrances ?
Il existe des lois qui protègent les animaux contre de tels sévices.
Mais pour plus de 37 millions de canards et d'oies gavés chaque année,
ces règles sont délibérément ignorées.
On nous dit que les « souffrances nécessaires » sont acceptables.
Mais la consommation de ce produit ne présente aucun caractère de nécessité.
Personne,
pas même ceux qui profitent de ce commerce, n'ose le prétendre.
Alors que le prix au kilo est toujours plus bas pour le consommateur,
le foie gras est un produit cher payé par les animaux
dont le corps est volontairement rendu malade.
Comment peut-on encore faire passer pour une tradition de savoir-vivre
une coutume qui consiste à enfoncer dans la gorge d'un animal encagé
l'embout d'un entonnoir ou d'une pompe pneumatique ?
Choisissez des fêtes sans foie gras.
Comme nous,
les animaux ont des sensations, des émotions
et la volonté de vivre.
Agissons ensemble pour les défendre.