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Une production SHOCHIKU
Film présenté au Festival des Arts 1953
VOYAGE À TOKYO
Scénario : Kogo NODA - Yasujiro OZU
Images : Oharu ATSUTA
Décors : Tatsuo HAMADA
Son : Yoshizaburo SEO Musique : Takatoshi SAITO
Interprètes :
Chishu RYU
Chieko HIGASHIYAMA
Setsuko HARA
Haruko SUGIMURA So YAMAMURA
Kuniko MIYAKE Kyoko KAGAWA
Eijiro TONO Nobuo NAKAMURA
Shiro OSAKA Hisao TOAKE
Teruko NAGAOKA
Réalisation : Yasujiro OZU
On passe à Osaka à 6 heures.
À cette heure-là, notre fils Keizo ne travaille pas.
Je lui ai envoyé un câble.
Il va venir à la gare.
Maman, voici votre déjeuner.
Merci.
Maintenant, je dois filer.
Ce n'est pas la peine de nous accompagner.
J'ai le temps... il y a gymnastique.
Tu es gentille.
À tout à l'heure à la gare.
Il y a du thé dans le thermos.
Merci.
À tout à l'heure.
Bon travail !
À tout à l'heure.
L'oreiller gonflable est dans ta valise ?
Non. Je t'ai chargée de le prendre.
Je ne le trouve pas.
Je suis pourtant sûr de te l'avoir donné.
Vraiment ?
Bonjour.
Vous partez aujourd'hui ?
Oui, dans l'après-midi.
Nous allons enfin voir tous nos enfants réunis.
Veinards !
Ils doivent vous attendre impatiemment à Tokyo.
Surveillez la maison pendant notre absence.
Ne vous inquiétez pas.
Je vous envie d'avoir des enfants si bien établis.
Vous avez de la chance.
Pas tant que vous croyez.
Le temps est vraiment superbe.
C'est une bénédiction.
Bon voyage ! Amusez-vous bien.
Merci.
Je ne trouve pas l'oreiller gonflable.
Il doit y être. Cherche bien.
Tiens ! Le voilà.
DR HIRAYAMA
MÉDECINE GÉNÉRALE PÉDIATRIE
Ne mets pas de désordre.
Grand-père et grand-mère sont là ?
Ils ne vont pas tarder.
Maman !
Pourquoi as-tu déplacé mon bureau ?
Pour faire de la place.
Ce n'est pas une raison.
Tes grands-parents coucheront là.
Et mes examens ? Où vais-je étudier ?
N'importe où. Débrouille-toi.
Dis-moi, maman... Où vais-je travailler ?
Tais-toi. Tu ne fais jamais aucun effort.
Si ! Je travaille.
On dirait que tu choisis ton jour.
Tu me permets de ne pas travailler ?
Quelle chance ! C'est formidable.
Minoru !
Les voilà ! Ils arrivent.
Par ici. Entrez.
Soyez les bienvenus.
Prenez le coussin.
Maman, tu dois être fatiguée.
- As-tu dormi dans le train ? - Oui, très bien.
Bonsoir, mon petit.
Tu as l'air très en forme, Père.
Je suis si heureux de vous revoir. On ne vous dérange pas trop ?
Pourquoi ? On se voit si rarement.
C'est bien vrai.
Enfin, vous voilà.
Comment va Kyoko ?
Tout à fait bien.
Elle est restée seule à la maison ?
J'ai amené un petit cadeau.
Des galettes de riz... très bonnes.
Merci beaucoup.
Maman adore ça.
Tu as un plat ?
Le plateau fera l'affaire.
- Ça va comme ça ? - Très bien.
Noriko a-t-elle pu aller à la gare ?
Non. Je lui ai pourtant téléphoné.
Que se passe-t-il ?
Tiens ça.
Que faites-vous, les enfants ?
Venez donc.
Voici vos grands-parents !
Que vous avez grandi, mes petits !
Minoru est déjà au lycée.
Quel âge as-tu, Isamu ?
Réponds donc !
Votre bain est prêt.
Papa, va donc prendre un bain.
Maman, mets-toi à l'aise.
Ne t'en fais pas. J'en ai pris un.
Prenons un bain.
Je vais le porter.
Laisse ça.
Keizo est venu à la gare d'Osaka ?
Oui. On lui avait envoyé un câble.
Il va bien ?
Oui. Il t'envoie un cadeau.
Maman, tu le sortiras plus ***.
Papa, tu as une serviette ?
Oui.
Prenez votre temps.
Quel plat dois-je préparer ?
Dis-moi, frère...
Ça va, du sukiyaki pour le dîner ?
Très bien.
On rajoute du poisson cru ?
Mais non, c'est pas la peine. La viande suffira.
Voilà enfin Noriko !
Bonsoir. Pardon, je suis en retard.
Tu as été à la gare ?
Je suis arrivée trop ***.
Belle-sœur, c'est pour toi.
Merci.
Bonsoir.
Papa et maman sont en haut.
Je vais leur présenter mes respects.
Soyez les bienvenus !
Il y a si longtemps...
Quel plaisir de vous revoir !
Tu devais avoir à faire.
Toujours beaucoup de travail.
C'est pour ça que je suis en retard.
Ce n'était pas la peine de venir aujourd'hui.
Nous restons plusieurs jours.
Tu travailles au même endroit ?
Oui.
Tu as une vie difficile.
Non, ça va.
Papa, le bain est prêt.
Bon, je descends.
Laisse-moi t'aider.
Je me sens comme dans un rêve.
Tokyo me paraissait très loin,
et nous sommes déjà réunis.
On a quitté Onomichi hier seulement.
C'est bon de vivre longtemps.
Vous n'avez pas du tout changé.
Mais si.
Nous sommes vraiment vieux maintenant.
De quoi parlez-vous ? Descendons !
Maman, tu as encore grandi.
Quelle folle ! Je ne grandis plus.
Si. Tu as un peu grossi.
Dans mon enfance, maman me paraissait très grande.
Ça me gênait, quand elle venait à l'école.
Une fois, elle a cassé une chaise.
Pas vrai ! La chaise était cassée avant.
C'est ce que tu crois.
Oui, bien sûr.
Allez, on descend.
Je pose ça là ?
- Et ça aussi ? - Non, ce n'est pas la peine.
Il commence à faire frais.
Il doit faire chaud à Onomichi.
Oui. Surtout en fin de journée.
Maman, comment va Oko ?
Elle a dû naître sous une mauvaise étoile.
Après la mort de son mari,
elle a épousé un homme de Kurashiki, l'an dernier.
Mais il paraît qu'elle est malheureuse.
Pauvre femme !
Au fait,
comment s'appelait ce fonctionnaire, ton compagnon de pêche ?
Monsieur Mihashi ? Il est mort.
Ça fait déjà plusieurs années.
Oui, c'est juste.
Tu te souviens de monsieur Hattori ?
Celui des Affaires militaires ?
Je m'en souviens.
Maintenant, il vit à Tokyo.
Je vais lui rendre visite pendant ce séjour.
Dans quel quartier ?
Celui de Daïto. J'ai son adresse dans mon carnet.
Vous avez tout rangé.
Merci pour ton aide.
Goûte le cadeau de Keizo.
Merci beaucoup.
Oh, pardon.
Ça ne fait rien, laisse.
Ils vont se promener demain ?
Comme c'est dimanche, je vais leur montrer plusieurs choses.
Noriko, je vais prendre congé.
Je pars avec toi.
Pardon pour le dérangement.
Merci pour le repas, frère.
À bientôt, papa ! On va se voir.
Ne te dérange pas, Fumiko.
Merci pour cette soirée.
Papa, tu dois être fatigué.
Maman, tu dois avoir sommeil.
Allons donc tous nous coucher.
Bonne nuit.
J'apporte de l'eau.
Tu dois être fatigué.
Ils ont tous l'air en forme.
Nous sommes enfin à Tokyo.
Je me demande dans quel quartier nous habitons.
En banlieue...
Tu dois avoir raison.
On a mis le temps pour venir de la gare.
J'imaginais un quartier plus animé.
Ici ? Pourquoi ?
Koichi voulait s'installer dans un quartier central.
Ses affaires ne marchent pas trop bien.
Tes parents vont rester longtemps à Tokyo ?
Quelques jours. Passe-moi cela.
Je devrais aller les saluer.
Ne t'en fais pas. Ils vont venir ici de toute façon.
Je pourrais les emmener au restaurant ou au spectacle.
Ne t'en fais surtout pas pour eux.
Ces haricots sont excellents.
Quel est leur programme pour la journée ?
Goinfre ! Ne mange pas tous les haricots.
Aujourd'hui, mon frère les accompagne.
Je n'ai pas à m'inquiéter.
Kiyo, viens manger.
Sois sage aujourd'hui.
Grand-père et grand-mère t'accompagnent.
Je ferai attention.
On ne part pas encore ?
Monte leur demander.
S'ils sont prêts, dis-leur qu'on s'en va.
- Vous êtes prêts ? - Oui.
Alors, on part tout de suite.
J'ai passé le message.
Où allez-vous déjeuner ?
On mangera au grand magasin.
Ça plaira aux enfants.
Isamu adore le menu pour enfants.
Excusez-moi.
Alors, comment va-t-il ?
A-t-il de l'appé*** ?
Non. Il réclame des boissons fraîches.
Il ne les prend même pas.
Il a toujours de la fièvre ?
Il avait 39°8 tout à l'heure.
Je vais aller le voir.
Je gâche votre jour de congé. Pardon.
Les seringues sont stérilisées ?
Je vais voir un malade.
Je vais voir un enfant. Son cas empire. Il m'inquiète.
- Je suis désolé. - Ne t'en fais pas. On attendra.
Mon absence peut être longue.
Je m'en vais, maman.
Bon courage. À tout à l'heure !
On ne part toujours pas ?
Je rentrerai peut-être ***.
Que va-t-on faire de tes parents ?
Je sors avec eux ?
On ne peut pas laisser la maison vide.
Remettons tout à dimanche.
Fais attention à toi ! Bonne chance.
Où va-t-il ?
Voir un malade.
Je suis désolée, ça tombe mal.
Mais non. Un bon docteur est toujours dérangé.
Il travaille beaucoup.
Maman, on ne sort plus ?
Quelle barbe !
Ton père n'y peut rien. Il a une urgence.
Je suis triste.
On remettra ça un autre jour.
Minoru, va jouer là-bas.
Quel menteur !
- Viens, Isamu. - Non.
Ces garçons sont insupportables.
Mais non, c'est de leur âge.
Tu devrais avoir honte. Un grand garçon comme toi !
Ce n'est pas drôle.
On sortira un autre jour.
Tu dis toujours "la prochaine fois" et on reste là.
Il y a un malade. Je n'y peux rien.
On pourrait sortir.
Idiot, essaie d'être raisonnable. N'insiste pas !
J'en ai marre.
Je m'ennuie.
Je raconterai tout à papa.
Je m'en fous.
Attention. Tu te feras gronder.
Tant pis. Je n'ai pas peur.
Qu'y a-t-il ?
C'est-à-dire que...
Viens, Isamu. On va sortir avec grand-mère.
Toi aussi, Minoru. Viens.
Allons, Isamu.
Grand-mère est si gentille.
Allez, on y va.
Vite, Minoru. On sort.
Je vous cause du travail.
Minoru, va avec grand-maman.
Je ne veux pas.
Fais comme tu veux.
À tout à l'heure.
Pardon.
Merci beaucoup.
Comment va Minoru ?
Il est trop gâté.
Koichi était comme ça.
Obstiné, têtu comme une mule.
Tu dois être un peu déçu, papa.
Mais non, n'y pense pas.
On sortira dimanche prochain.
Mais oui bien sûr. Merci.
Je vais rester 2 ou 3 jours
et après, j'irai chez Shige.
Regarde ! Ils jouent là-bas.
Isamu,
que feras-tu quand tu seras grand ?
Tu seras médecin comme ton père ?
Je me demande où je serai,
quand tu seras médecin.
Bonsoir.
- On a téléphoné pour toi. - Qui ?
M. Enomoto, au sujet de l'affaire...
Alors, c'est réglé.
Où sont tes parents ?
En haut.
Je leur ai acheté des gâteaux.
Comment ?
Prends-en un. Ils sont très bons.
Ça a dû coûter cher. Tu n'aurais pas dû.
Tu les aimes ?
Oui. Mais tu dépenses trop pour eux. Les galettes suffisaient.
On leur en a donné hier.
Ça ne fait rien. Ils adorent les galettes.
Est-ce que tu peux les emmener quelque part demain ?
Ça ne m'arrange pas.
Je dois faire les encaissements.
Mon frère Koichi pourrait s'en occuper un peu.
Je peux les emmener au théâtre, ce soir.
Qu'est-ce qu'on joue ?
"Naniwabushi", depuis hier.
Bonne idée. Ils n'ont été nulle part depuis leur arrivée.
Je les plains. Rester tout le temps enfermés !
Moi aussi. Mais il n'y a personne pour les sortir.
Tu travailles.
Bonne journée ?
Merci pour ces merveilleux gâteaux.
Tu as beaucoup de travail.
Mais non, ce n'est rien.
Où est papa ?
Sur la terrasse.
On pourrait aller aux bains publics.
Papa !
On va aux bains ?
Bonsoir. Ça va ?
On va aux bains ?
On mangera des glaces sur le chemin du retour.
D'accord. Bonne idée.
On y va dans un instant.
- Tu viens aussi ? - Bien sûr.
À tout à l'heure.
Maman, prends mes vieux socques.
Merci. Je vais les mettre.
Allô ! La société Yoneyama ?
J'aimerais parler à Mme Noriko Hirayama.
C'est toi, Noriko ?
Il faut que tu me rendes un service.
Peux-tu te libérer demain ?
Papa et maman n'ont pas encore visité Tokyo.
Est-ce que tu pourrais les sortir demain ?
Je suis très prise par mon salon de coiffure.
Excuse-moi... Oui, je t'en prie.
Attends un instant, s'il te plaît.
Excusez-moi de vous déranger.
Je peux m'absenter demain ?
C'est d'accord.
- Et le dossier sur l'aluminium ? - Je le finirai ce soir.
Pardon de t'avoir fait attendre.
Je passerai les chercher demain à 9 h.
Ça ne fait rien. Salue-les de ma part.
Mesdames, messieurs, bienvenue à Tokyo.
Nous allons évoquer l'histoire de notre capitale.
Le Palais impérial, qui s'appelait Château Chiyoda,
fut construit il y a 500 ans
par le puissant seigneur Dokan Ohta.
Son beau parc aux pins verdoyants, entouré d'un fossé,
est un site unique dans le bouillonnant centre de Tokyo.
La maison de Koichi et Fumiko est par là.
Et celle de Shige ?
Elle doit être...
dans cette direction.
Et la tienne ?
J'habite par là.
La maison est petite. Voulez-vous y aller plus *** ?
Qui est là ?
- C'est moi, Noriko. - Tu es rentrée tôt aujourd'hui.
La petite dort ?
Elle vient de s'endormir.
Dis-moi, tu as du saké ?
Mes beaux-parents sont là.
Il doit m'en rester.
C'est tout ce qu'il y a. Ça suffit ?
Merci. Tu me dépannes vraiment.
Où a été prise cette photo de Shoji ?
À Kamakura. C'est un ami qui l'a faite.
Quand ?
Un an avant qu'il soit mobilisé.
Il avait de si beaux yeux, notre fils.
Il a la tête penchée.
Il se tenait toujours comme ça.
Tu as la coupe et les gobelets ?
Tiens, ils sont propres.
Tu veux cela ? C'est très bon.
Merci. J'accepte.
Noriko, ne te tracasse pas pour nous.
Je ne peux pas faire grand-chose.
On a passé une si bonne journée grâce à toi.
Je vous en prie, c'est tout naturel... Fatigués ?
Tu nous as montré tant de choses.
Pardon ! On t'a fait rater un jour de travail.
Ça ne te causera pas d'ennuis ?
Mais non ! Ça ne fait rien.
Je travaille dans une petite entreprise.
C'est calme en ce moment.
Ah bon... Ça me rassure.
En veux-tu ?
Merci.
Je regrette, il n'y a pas grand-chose.
Cet alcool est vraiment délicieux.
Tu aimes bien boire, Père ?
Il buvait beaucoup dans le temps.
Il se fâchait quand il n'y avait plus de saké à la maison.
Il sortait en pleine nuit pour boire.
Chaque fois que j'avais un garçon,
je faisais des vœux pour qu'il ne devienne pas un ivrogne.
Comment était Shoji avec toi ?
Il aimait aussi boire.
Notre fils ? Ça alors...
Après le travail, il allait boire avec ses collègues.
Il les ramenait souvent ici à minuit.
Tu as eu les mêmes soucis que moi.
Maintenant, ce n'est plus qu'un doux souvenir.
Pauvre Shoji !
On le voyait si peu.
J'ai souvent l'impression qu'il est encore vivant.
Mon mari se moque de moi quand je dis ça.
Il y a huit ans qu'il est mort.
Je le sais bien, mais...
C'était un garçon si chahuteur, si têtu...
Il t'a donné du mal.
Mais non.
Et puis sa mort...
Tu n'as pas eu de chance, Noriko.
- Je vous ai fait attendre ? - Non. Merci.
Ce n'est pas grand-chose.
Servez-vous donc.
Merci beaucoup.
Tenez.
Il est ***.
Ils vont bientôt rentrer.
Combien de temps restent-ils à Tokyo ?
Ils t'ont parlé de ça ?
Non. Pas à ce sujet.
Frère, j'ai une idée.
Es-tu prêt à donner 3 000 yens ?
Pourquoi ?
Je donnerai aussi ma contribution. 2 000 ou 3 000 yens chacun.
Pour quoi faire ?
On enverrait nos parents à la station thermale.
Tu as beaucoup de travail en ce moment. Moi aussi.
On ne peut pas trop demander à Noriko non plus.
C'est une bonne idée.
Je connais une bonne auberge à Atami.
Pas chère, avec une belle vue.
Très bien ! On leur offre ce voyage.
Je suis sûre que ça leur plaira.
Franchement,
j'étais préoccupé à leur sujet.
Ils nous coûtent cher ici à Tokyo.
Ça nous fera faire une économie.
Et c'est bon pour leur santé.
Qu'est-ce qui se passe ?
Koichi et moi, nous avons décidé d'envoyer nos parents à Atami.
Quelle bonne idée ! Je me faisais du souci.
Je suis occupé. Je n'ai pas le temps de les sortir.
J'aime votre idée. Vous avez raison.
On va faire le nécessaire.
On ne peut rien faire pour eux, ici.
Atami est une station formidable.
Il fait trop chaud à Tokyo en ce moment.
Atami est mieux pour un vieux couple. Ils pourront se reposer.
Ils sont très en retard.
Ils sont peut-être chez Noriko.
C'est possible.
Je ne pensais pas voir une station thermale.
Les pauvres, ça a dû leur coûter cher.
Voyons, tu n'es pas content d'être ici ?
Levons-nous tôt. On ira se promener sur la plage.
Très bonne idée ! Tu as raison.
Il doit y avoir de beaux panoramas.
Une des servantes me l'a dit.
Vraiment ?
La mer est si calme.
Vous êtes servis.
Voilà le shushi.
Tu prends ce domina-là ?
Ça va barder.
Ils ont l'air *** d'après le bruit.
Quelle heure est-il ?
Qu'est-ce que tu as ?
Tu n'as pas bien dormi ?
Non, mais toi par contre...
Moi non plus, je n'ai pas dormi.
En tout cas, tu ronflais.
C'est vrai ?
Cet endroit est plutôt pour les jeunes.
C'est bien mon avis.
Les jeunes mariés d'hier étaient affreux.
C'étaient vraiment des jeunes mariés ?
Ce matin elle fumait au lit et il était debout.
Le type est complètement idiot. Il disait :
"Tu es toute à moi, tes oreilles, tes yeux, ta bouche."
On ne sait jamais à qui ça appartient.
Je me demande ce que fait Kyoko à la maison.
Si on rentrait ?
Tu as déjà le mal du pays.
Mais non. C'est toi qui proposes de rentrer.
On a visité Tokyo, on s'est promenés à Atami.
On peut rentrer chez nous.
D'accord.
On s'en va.
Qu'est-ce que tu as ?
Un vertige. La tête me tourne.
Ça va. C'est fini.
Ça doit être l'insomnie, l'agitation.
Laissez-moi vous faire un chignon.
Je suis sûre que ça vous ira.
Vous avez une très jolie nuque.
On serre bien à gauche, on fait onduler à droite.
On essaiera la prochaine fois.
Ça sera plus original, plus personnel.
Donnez-moi du feu et une autre revue.
Bonjour, monsieur.
C'est toi ?
Vous êtes déjà rentrés ?
Comment vas-tu ?
Vous deviez rester plus longtemps. Qu'y a-t-il ?
Qui sont-ils ?
Des relations. Des gens de la campagne.
Kiyo, mets les pinces à madame.
Pourquoi avez-vous écourté votre séjour ?
Atami vous a plu ?
Beaucoup. Les bains sont formidables.
On avait une vue splendide de l'auberge.
C'est un endroit épatant, n'est-ce pas ? Tout neuf.
Il y avait du monde ?
Pas mal.
Comment était le repas ?
Du poisson cru et de la soupe d'œufs.
Le poisson est délicieux, si près de la mer.
On a aussi eu une grosse omelette.
Je voulais que vous vous reposiez là-bas.
Pourquoi êtes-vous rentrés si vite ?
Nous devons bientôt retourner à la maison.
Restez encore un peu.
Vous ne venez jamais à Tokyo.
Il faut rentrer à Onomichi.
Kyoko est toute seule à la maison.
Ne t'inquiète pas. Elle n'est plus une enfant.
Je voulais vous emmener au Kabuki.
Je ne veux pas que tu fasses de frais à cause de nous.
C'est tout naturel !
Je regrette d'avoir une réunion de travail ici à 7 h.
Avec des collègues esthéticiens.
Il y aura beaucoup de monde ?
Nous nous recevons à tour de rôle.
Dans ce cas, notre retour tombe mal.
Je pensais que vous seriez à Atami.
J'aurais dû vous prévenir.
J'ai fini la mise en plis.
Je reviens.
Qu'est-ce qu'on fait ?
Je me demande bien.
On ne peut pas aller chez Koichi. Ça le dérange.
On pourrait demander à Noriko.
Elle n'a pas de place pour nous coucher tous les deux.
Vas-y.
Et toi alors ?
J'irai voir monsieur Hattori.
J'essaierai de passer la nuit chez lui.
Allons-nous-en. On verra bien.
Maintenant, nous sommes des sans-abri.
C'est bientôt l'heure. Noriko va rentrer.
Il est peut-être un peu tôt.
Si tu veux voir M. Hattori, il ne faudrait pas tarder.
Tu as raison. On va y aller.
Viens voir encore une fois.
Tokyo est vraiment une grande ville.
Si on se perdait dans cette immensité,
on ne se retrouverait plus jamais.
MONSIEUR HATTORI, ÉCRIVAIN PUBLIC
Ça fait déjà si longtemps...
Je crois qu'il y a 17 ou 18 ans.
Je vous remercie pour vos cartes de vœux chaque année.
Moi de même.
Onomichi a dû beaucoup changer.
On a eu la chance de ne pas être bombardés.
Votre ancien quartier n'a pas changé.
C'était un endroit bien agréable.
La vue était si belle du temple Senko-ji.
Après la saison des fleurs, il y avait celle du poisson.
On n'a pas de bonne dorade à Tokyo.
C'est malheureusement vrai.
Voulez-vous...
Non merci. Plus ***.
Dites à mon copain que je suis au cercle du coin.
À plus *** !
Je lui loue une chambre. C'est un étourneau.
Il est étudiant en droit, mais il ne sait rien.
Il passe son temps à jouer.
Je plains ses pauvres parents.
Si on allait prendre un pot ?
Je n'ai rien du tout à vous offrir ici.
Je suis désolé de vous déranger.
Vous vous souvenez de l'ancien chef de police ?
- Monsieur Numata ? - Il habite dans le quartier.
Que fait-il maintenant ?
Il va bien. Son fils est directeur d'une imprimerie.
Je suis content pour lui.
Allons le chercher.
Excellente idée !
J'ai assez bu.
Mais non... En souvenir du bon vieux temps !
Je ne bois plus depuis quelque temps.
Vous étiez fortiche.
Quand le préfet est venu à Onomichi...
Vous étiez complètement saoul !
À la réception chez Takemura, comment s'appelait cette fille ?
Ume ?
Elle vous plaisait, hein !
Le préfet avait aussi jeté son dévolu sur elle.
Quelle histoire !
Vous étiez tout excité.
Je fais toujours des bêtises.
Ça tourne mal quand je bois trop.
Un peu de saké, c'est bon pour la santé.
Allons, videz votre verre.
Vous avez beaucoup de chance.
Vos enfants ont tous réussi.
Pas tant que ça.
Ma femme et moi, nous disons toujours :
"Si au moins l'un des deux était vivant."
Perdre ses deux fils, c'est trop.
L'un des vôtres ?
Oui. Le cadet.
Je ne veux plus entendre parler de guerres.
C'est un dilemme.
Quand on perd ses enfants,
on est malheureux.
Mais quand ils vivent, ils deviennent lointains.
Il n'y a pas de solution au problème.
Buvons plutôt.
Et changeons de sujet !
Remontons-nous le moral.
Si ma maison était plus grande, on pourrait boire toute la nuit.
Mademoiselle, apportez-nous du saké.
Je suis vraiment content de vous revoir.
Je ne pensais vraiment pas vous retrouver à Tokyo.
Voilà du saké tout chaud.
Versez-m'en un verre.
Vous êtes complètement saoul ce soir.
Comment la trouvez-vous ? Je trouve qu'elle ressemble à...
Ça recommence.
N'est-ce pas qu'elle ressemble...
À qui ?
Mais oui ! Elle est comme...
De qui parlez-vous ?
D'Ume, voyons.
Mais non. Ume était beaucoup plus grosse.
- Elle est comme ma femme. - C'est vrai, elles se ressemblent.
Oui, mais d'un côté seulement.
Il est temps que vous partiez. Vous avez trop bu.
Elle est aussi froide que ma femme.
- Vous êtes un raseur. - Ma femme me le dit souvent.
Servez-moi plutôt du saké.
Vous en voulez encore, Hattori ?
Je n'en peux plus.
Finalement, c'est bien vous le plus heureux.
Je me demande pourquoi ?
Vous avez de bons enfants qui sont gentils avec vous.
C'est pareil pour vous.
Mais non. Mon fils est désagréable.
Il ne s'occupe que de sa femme. Il refuse de me voir.
C'est un bon à rien.
Il est tout de même directeur d'imprimerie.
Directeur ? Rien du tout.
Il n'est que contremaître.
Je trouve ça humiliant.
Alors je dis partout qu'il est directeur de sa boîte.
C'est un raté.
Pas tant que ça.
J'étais déjà âgé quand il est né. Je l'ai trop gâté.
Par contre, vos enfants à vous ont réussi.
Votre fils a son doctorat.
Tous les médecins ont leur doctorat.
Les enfants déçoivent toujours leurs parents.
Ils n'ont pas de courage.
Ils ne sont pas assez ambitieux.
C'est ce que j'essaie d'expliquer à mon fils.
Il dit qu'il y a trop de monde à Tokyo pour avoir de l'avancement.
Moi, je trouve que c'est de la lâcheté.
S'il n'a pas l'esprit combatif, c'est de ma faute.
Je l'ai mal élevé.
Voyons, monsieur Numata...
Vous n'êtes pas d'accord avec moi ?
Vous êtes content de vos enfants ?
Non. Pas complètement.
Vous voyez. Même vous n'êtes pas satisfait.
Je trouve ça si déprimant.
Merci, ça suffit. Je ne peux plus.
Savez-vous, monsieur Numata,
qu'avant de venir à Tokyo, j'imaginais mon fils autrement.
Je le croyais très bien installé.
Mais il n'est qu'un petit médecin de quartier.
Je comprends ce que vous ressentez.
Je suis déçu, moi aussi.
Pourtant, c'est de l'égoïsme de notre part.
Nous exigeons trop de nos enfants.
Ils font ce qu'ils peuvent.
Vous croyez ?
J'en suis certain.
Vous aussi. Quelle surprise !
Mon fils a beaucoup changé ces dernières années.
C'est vrai qu'il y a trop de monde à Tokyo.
C'est possible, après tout.
On n'a pas à se plaindre de nos enfants.
Il y en a qui tuent leurs parents
sans la moindre hésitation. On n'en est pas là.
Mon fils n'est tout de même pas si ingrat.
Il est minuit.
Et alors ?
Vous devriez rentrer chez vous.
Tu ressembles à ma femme.
Je t'adore.
Qu'est-ce qu'on fait de ce monsieur ?
On le laisse tranquille.
Ce soir, on boit jusqu'au bout.
Quelle merveilleuse soirée !
C'est bien agréable.
Merci beaucoup. Ça suffit.
La journée a été longue.
On est rentrés d'Atami, on a été chez Shige,
et puis finalement au parc d'Ueno.
Tu dois être épuisée.
Pas du tout.
Je suis simplement désolée
de venir te déranger.
Je suis contente que tu sois venue.
Je ne pensais plus te revoir chez moi.
Notre séjour ici dérange tout le monde.
Ça a assez duré.
Mais pourquoi ?
Je te remercie.
Tu dois te lever tôt demain matin.
Il est très ***.
Tu es fatiguée. On devrait aller se coucher.
Tu as raison.
Je vais me reposer.
Quelle émotion de dormir dans le lit de mon fils.
Dis-moi, Noriko...
Je ne veux pas être indiscrète.
Pourquoi ?
Je suis très touchée de constater
que tu conserves la photo de Shoji.
Il est mort depuis déjà huit ans.
Et alors ?
Tu es encore très jeune.
Plus tant que ça.
Mais si !
Je pense souvent à toi.
On parle toujours de toi avec mon mari.
Si tu pouvais te remarier, tu devrais le faire.
Ne te gêne pas pour nous.
Les mœurs ont évolué.
Inutile de rester veuve toute ta vie.
D'accord. Si l'occasion se présente...
Bien sûr qu'elle se présentera
pour une belle fille comme toi.
Je ne sais pas.
Tu as eu plus que ta part de malheur avec ce mariage.
On aurait dû faire quelque chose pour toi.
Ne t'en fais pas. Je me débrouille très bien.
Mais ça pourrait aller mieux.
Ma vie est plutôt agréable.
Tu dis cela parce que tu es jeune.
Mais en vieillissant,
tu trouveras la solitude bien morne.
Je suis décidée à ne pas vieillir.
Tu es si gentille.
Bonne nuit, Mère.
Ouvrez ! Vite.
C'est bien la maison de M. Kaneko ?
Qu'est-ce que c'est ?
Qui est là ?
Police.
Je vous ramène vos amis.
Ils sont complètement ivres.
Papa, qu'est-ce qui se passe ?
Merci de vous être dérangé.
Papa, qui est-ce ?
Peux-tu me dire ce qui s'est passé ?
Pourquoi tant de bruit ?
Il est avec un autre type.
Qui ?
Pas la moindre idée.
Papa, essaie de me répondre.
Je ne pouvais pas faire autrement.
Tu as recommencé à boire.
Tu avais promis d'arrêter.
Monsieur, pouvez-vous m'expliquer ?
Quelle charmante soirée ! On s'amuse bien.
Papa... Papa...
Il n'y a rien à en tirer.
Où ont-ils pu aller ?
Comment le savoir ? Et puis, quelle importance ?
C'était une vraie éponge dans le temps.
Il était toujours rond et embêtait maman.
Quand Kyoko est née, il a cessé de boire.
C'était un autre homme. On était bien contents.
Qu'est-ce qu'on va faire ?
Je ne l'attendais pas cette nuit.
En plus, il est avec quelqu'un.
On ne peut pas les laisser là dans cet état.
Quelle sale histoire !
Demandons à Kiyo de descendre. On les mettra là-haut.
Ils ne monteront jamais l'escalier.
Que fait-on alors ?
Toi, va te coucher. Je vais les installer ici.
Quelle barbe !
Il aurait pu me dire qu'il rentrait.
Se pointer si ***, et si saoul.
Avec un homme qu'on ne connaît même pas.
Je dé*** les gens qui boivent.
Merci de m'avoir hébergée.
Je suis contente que tu sois venue.
J'espère que je ne te retarde pas pour ton travail.
Ça va, j'ai le temps.
Mère, s'il te plaît...
Je te prie d'accepter cela. Ça me fera plaisir.
Qu'est-ce que c'est ?
De l'argent de poche pour toi.
Il ne faut pas.
C'est peu, mais ça me fait plaisir de te l'offrir.
Je n'en veux pas.
C'est juste pour témoigner mes sentiments envers toi.
Je ne peux pas accepter.
Pourquoi donc ?
C'est moi qui devrais te donner...
Rien du tout.
Je te prie d'accepter.
D'accord.
Je te remercie.
Tu m'offres ça, alors que tu dois avoir besoin d'argent.
Je ne sais comment exprimer
toute ma gratitude pour ta gentillesse.
Merci beaucoup, Noriko.
Il est l'heure. Nous devons partir.
Si jamais vous revenez à Tokyo, ma maison vous est toujours ouverte.
Je ne sais pas si on en aura l'occasion.
Je sais que tu es très occupée,
mais tu devrais venir une fois à Onomichi.
J'aimerais bien y aller, si c'était plus près.
Tu as raison.
C'est vraiment loin.
Mère, tu oublies ça.
Merci. Je deviens si distraite ces derniers temps.
On s'en va.
GARE DE TOKYO
Il y a un monde fou.
On trouvera facilement des places assises.
Le train sera à Nagoya au matin.
- À quelle heure arrivent-ils ? - Demain, à 13 h 45.
Tu as envoyé le télégramme à Kyoko ?
Oui.
Je suppose que Keizo viendra à la gare d'Osaka.
Mère, j'espère que tu pourras dormir dans le train.
Elle s'endort facilement n'importe où.
Que je dorme ou pas, on sera à la maison demain.
Papa, essaie de ne pas boire.
Hier, c'était exceptionnel. J'ai retrouvé mes vieux amis.
Ton mal de tête va mieux ?
C'est fini.
Fais bien attention.
Que ça te serve de leçon cette fois.
Vous avez tous été très gentils.
Merci pour ce bon séjour.
Nous avons dérangé tout le monde.
On vous a tous revus.
Si par hasard il nous arrive quelque chose,
c'est inutile de vous déranger.
Ne parle pas comme si on n'allait plus se voir.
Je ne plaisante pas. On vit vraiment très loin.
Nous allons procéder
au contrôle du train de 21 h pour Hiroshima.
Merci pour votre patience.
Bonjour.
Pardon pour hier.
Tes parents sont là ?
Ils ne devaient pas s'arrêter.
Ma mère a eu un malaise dans le train.
Quel malaise ?
Elle avait la nausée. Elle n'était pas bien.
- Le cœur ? - Je crois que c'est le voyage.
Elle prend rarement le train.
Que d'ennuis ça me cause !
J'ai dû louer des matelas,
appeler deux fois le médecin.
Comment va-t-elle ?
Elle est mieux ce matin.
Quel âge a-t-elle ?
La soixantaine, je crois...
67 ou 68 ans environ.
Elle est vieille.
Soigne-la bien.
"Soigne tes parents avant leur enterrement."
Le proverbe est plein de justesse.
"Quand ils sont dans la tombe, tout est inutile."
Tu as eu le mal du voyage. Le train était bondé.
Tu crois que c'est ça ?
Ça va mieux ?
C'est fini. Je suis très bien.
Je crois qu'on peut partir ce soir.
Restons encore une nuit.
On partira demain.
Kyoto doit être inquiète à notre sujet.
C'est une chance qu'on soit descendus à Osaka.
On a ainsi pu voir Keizo.
En 10 jours, on aura vu tous nos enfants.
Nos petits-enfants sont si grands.
Certains grands-parents préfèrent leurs petits-enfants.
Qu'en penses-tu ?
Et toi ?
Je préfère mes enfants.
Moi aussi.
Mais je trouve qu'ils changent bien vite.
Shige était beaucoup plus gentille dans le temps.
C'est bien vrai.
Les filles changent quand elles se marient.
Koichi aussi est différent.
Lui aussi était plus gentil.
Ils ne sont pas toujours comme on le voudrait.
On ne peut pas trop exiger d'eux.
Ils sont plus gentils que la moyenne.
En fait, nous avons de la chance.
Nous devons admettre que nous sommes plutôt heureux.
C'est vrai. Nous avons eu beaucoup de chance.
Ils ont dû descendre à Osaka.
Pourquoi cela ?
Maman a eu un malaise dans le train.
Ils sont maintenant à Onomichi.
Maman va mieux ?
Je crois. Ils nous remercient pour tout.
C'était sûrement de la fatigue.
Le voyage était très long pour elle.
Est-ce qu'ils sont contents ?
Très... Ils ont été partout, même à Atami.
Ils vont en parler pendant des mois.
Oui, c'est moi.
Un télégramme ?
Pas encore. D'où vient-il ?
D'Onomichi.
C'est Kyoko qui l'a envoyé.
Elle dit que maman est très mal.
Oui. C'est ça.
C'est étrange.
Je lisais justement la lettre de papa.
Il parle du malaise de maman dans le train.
Ils sont restés quelques jours à Osaka.
M. Hirayam, il y a un télégramme.
Un instant.
Merci beaucoup.
Il vient d'Onomichi.
Lis-le.
"Mère état critique. Stop. Kyoko."
Il n'y a pas d'erreur.
Je vais passer te voir.
À tout de suite.
Qu'est-ce qui se passe ?
Elle va très mal ?
Je dois prévenir Noriko ?
Oui, téléphone-lui.
Compagnie Yoneyama, j'écoute.
Ne quittez pas.
Mme Hirayama. Téléphone.
Pour moi ?
Allô ! C'est toi, Fumiko ?
Comment ? Maman ?
D'accord.
Je ne comprends pas.
S'il s'agissait de papa, ce serait plus clair.
Maman se portait si bien.
Quel est son état ?
Alarmant, paraît-il.
Tu crois qu'on doit y aller ?
Elle a dit ces choses étranges,
"Ne vous dérangez pas, quoi qu'il arrive".
Elle a dû avoir un pressentiment.
Il faudra bien y aller.
Si elle est à l'agonie,
il vaut mieux y aller vite. Par le train de nuit.
Je dois m'organiser pour pouvoir partir.
Moi aussi.
J'ai beaucoup de travail en ce moment.
Entrez, je vous prie.
Enlève-lui son bandage.
Nous prendrons le train de ce soir.
Puisqu'il faut y aller...
Je vais chez moi me préparer.
Est-ce qu'on doit emmener les vêtements de deuil ?
Mieux vaut les prendre.
Tu as raison.
J'espère qu'on ne s'en servira pas.
On se retrouve à la gare à l'endroit habituel.
Je dois m'en aller.
Merci pour ton aide.
À tout à l'heure, papa.
Comment te sens-tu ?
Tu as trop chaud ?
Tous les enfants arrivent à Tokyo.
Kyoko est allée les chercher.
Tu vas vite guérir.
La piqûre a fait baisser sa tension
mais je n'arrive pas à prendre son pouls.
Elle n'a pas bougé.
À tout à l'heure.
Merci beaucoup, docteur.
Soignez-la bien.
Qu'arrive-t-il à Keizo ? Il prend son temps.
Il a répondu au câble ?
Non, pas de nouvelle.
C'est lui qui habite le plus près d'ici.
Papa, s'il te plaît. Viens.
Toi aussi, Shige.
Maman est au plus mal.
Vraiment ?
Que veux-tu dire ?
Sa vie est en jeu.
C'est mauvais qu'elle ne se réveille pas.
Le voyage à Tokyo a dû la fatiguer.
Ce n'est pas possible,
elle avait l'air de si bien se porter.
C'est peut-être une raison.
Dis-moi la vérité.
Je ne sais pas si elle passera la nuit.
Cette nuit ?
On verra comment elle réagit.
Elle est si faible que ça ?
Elle a 68 ans, n'est-ce pas ?
Elle ne tiendra pas le coup ?
Je ne crois pas.
Alors, c'est la fin.
Keizo n'arrivera pas à temps.
Sa maladie a été si inattendue.
Elle se portait à merveille.
Elle a dû pressentir quelque chose.
C'est possible.
Elle a bien fait de venir à Tokyo.
On l'a vue encore en forme.
On a pu parler avec elle.
Tu as tes vêtements de deuil ?
Non.
Tu aurais dû y penser, Noriko.
Kyoto, tu en as ?
Non.
Il faut en louer alors,
pour toi et pour Noriko.
Elle a eu une belle fin.
Elle n'a pas souffert du tout.
C'est Keizo qui arrive ?
Comment va-t-elle ?
J'arrive trop ***.
Je redoutais ceci.
J'étais en voyage d'affaires.
Quel malheur !
Le télégramme est arrivé pendant mon absence.
Tout a lieu si soudainement.
Quand est-elle morte ?
Cette nuit,
à trois heures et quart.
Si seulement j'avais pris le train précédent...
Keizo, mon cher frère,
mère a eu une fin paisible.
Pardonne mon retard, maman.
Où est papa ?
Je ne sais pas.
Père...
Keizo est arrivé.
Tant mieux.
Le lever du jour était magnifique.
Il va encore faire chaud aujourd'hui.
Qu'est-ce que tu as ?
Je dé*** ce bruit.
Pourquoi ?
J'ai l'impression que maman rétrécit au fur et à mesure.
Je n'ai rien fait pour elle de son vivant.
Viens, c'est la prière.
Elle est partie trop vite.
"Quand ils sont dans la tombe, tout est inutile."
Dis, papa,
dans le temps, on voyait le feu d'artifice d'ici.
Oui, c'est exact.
Pour la fête de Sumiyoshi.
Tu t'en souviens, Keizo ?
Pas du tout.
Tu t'amusais toute la journée
et t'endormais avant le feu d'artifice.
Sur les genoux de maman, profondément.
Je ne me souviens de rien.
Papa, que faisais-tu à l'époque ?
J'étais chef de service des écoles.
Ça fait si longtemps.
On a été en vacances à Omishima.
Ça, je m'en souviens.
Maman a eu le mal de mer.
Tu as raison. Je me le rappelle.
Elle était animée, si joyeuse.
Quel âge avait-elle ?
42 ou 43 ans.
Papa, prends bien soin de toi.
Il faut que tu vives très longtemps.
Merci.
Comment dirais-je...
J'aurais préféré que papa disparaisse avant elle.
Quand Kyoko sera mariée, il restera seul.
Et alors...
On aurait pu faire venir maman à Tokyo.
Kyoko, maman avait encore sa ceinture d'été ?
Tu sais, la grise.
Je voudrais la garder en souvenir.
C'est d'accord.
J'aimerais aussi...
son kimono léger.
Tu sais où il est rangé ?
Peux-tu me préparer tout ça ?
Tout est fini maintenant.
Je vous remercie d'être venus de si loin,
malgré vos nombreuses occupations.
Ça lui a fait plaisir d'être soignée par Koichi.
Je ne pouvais plus rien faire.
Maintenant, je me souviens
que lors de notre voyage à Atami,
elle a eu le vertige.
Ça n'avait pas l'air grave.
Pourquoi ne l'as-tu pas dit,
au moins à Koichi ?
J'aurais dû le faire.
Ce n'est pas la cause de sa mort.
Maman était grosse. L'attaque a été subite.
Je n'arrive pas encore à réaliser.
Quand rentres-tu ?
Je ne peux pas rester longtemps.
Moi non plus. On pourrait partir ce soir.
Et toi, Keizo ?
Moi, je ne suis pas pressé.
Alors partons ce soir.
Noriko, tu peux rester quelque temps avec papa ?
Je m'arrangerai.
Tu dois être occupée.
Je vais aussi rentrer.
Je n'ai pas encore fait mon rapport
sur le voyage de l'autre jour. On l'attend.
Je vous remercie d'être venus.
Papa, tu vas être seul désormais.
Je m'y habituerai.
Sers-moi un bol de riz.
Peux-tu passer acheter nos billets de train ?
Donne-moi du riz.
J'espère qu'il n'y a pas trop de monde.
Papa, ne bois pas trop, s'il te plaît.
Ne t'inquiète pas.
Ainsi, tout le monde s'en va.
- Voilà ton déjeuner. - Merci.
Je suis restée assez longtemps.
Viens à Tokyo pour tes vacances.
Tu dois vraiment partir aujourd'hui ?
Oui. Il le faut.
Je ne peux pas aller à la gare.
Ce n'est pas grave.
Tu viendras cet été, hein ?
Je suis contente que tu aies pu rester un peu plus.
Mes frères auraient dû rester.
Ils ont tous leur travail.
Ce sont de vrais égoïstes.
Ils ont leurs exigences et ils s'en vont.
C'est inévitable. Ils travaillent trop.
Toi aussi tu travailles. Eux, ce sont des égoïstes.
Mais Kyoko...
Shige s'est précipitée sur les souvenirs.
Son attitude m'a vraiment blessée.
Même les étrangers ont plus de cœur.
Alors les proches parents...
Moi aussi, à ton âge,
je pensais comme toi.
Les enfants s'éloignent peu à peu de leurs parents.
À son âge, notre sœur a une vie,
bien distincte de celle de ses parents.
Elle n'est pas de mauvaise volonté.
Ce qui compte pour chacun, c'est sa propre vie.
Je ne sais pas.
Je ne veux pas être comme elle,
sinon la famille n'a aucun sens.
Tout le monde devient ainsi,
petit à petit.
Toi aussi ?
Je deviendrai peut-être comme eux.
Je trouve ça décevant.
On a tant de difficultés.
Il faut que je m'en aille.
Travaille bien.
Papa, je m'en vais.
Prends bien soin de toi.
Merci. Toi aussi.
Viens sans faute cet été.
À bientôt.
Au revoir.
Kyoko est sortie ?
Père, je vais prendre le train de midi.
Tu repars pour Tokyo.
Merci d'être restée ces jours-ci.
Je n'ai pas pu faire grand-chose.
Si. Tu m'as rendu service.
Ma femme était très contente
d'avoir passé une nuit chez toi.
Mais je n'ai rien fait de spécial.
Elle m'a dit que ça avait été la meilleure soirée du séjour.
Je veux te remercier pour elle.
Elle était aussi préoccupée
de ton avenir.
Tu ne dois plus penser au passé.
Ne t'inquiète pas pour nous.
Tu devrais oublier notre fils
et te remarier avec un type gentil.
Si tu restes célibataire,
je me sentirai embarrassé,
responsable.
Ne t'inquiète pas pour nous.
Ma femme disait qu'il n'y avait pas
de fille plus aimante que toi.
Elle me prêtait trop de qualités.
Non. Pas trop.
Je suis loin d'être parfaite.
Je suis gênée
de tout ce que tu viens de dire.
C'est pourtant la vérité.
Non, je suis plutôt lâche.
Je ne pense pas toujours à Shoji,
comme tu sembles le croire.
Il faut que tu l'oublies.
Je passe des jours entiers
sans penser à lui.
Je sais que je ne peux pas rester ainsi longtemps.
Parfois je me demande au milieu de la nuit
ce que je deviendrai si ça continue.
Je suis angoissée par la monotonie de ma vie.
J'attends quelque chose au fond de mon cœur.
Je suis égoïste.
Ce n'est pas vrai.
Mais si, je le sais.
Je ne pouvais l'avouer à mère.
Quelle importance...
Tu es si gentille, si franche.
Pas du tout.
Tiens. C'est la montre de ma femme.
Elle n'est plus à la mode.
Elle l'avait depuis ton âge environ.
Prends-la en souvenir.
C'est trop pour moi.
Garde-la.
Elle serait contente que tu l'aies.
Prends-la. Pour elle.
Merci.
J'espère que tu seras heureuse,
que tu ne te feras plus de souci pour nous.
C'est vrai ce que je dis.
Ça peut paraître étrange.
Tu as plus fait pour nous
que nos propres enfants.
Je te remercie pour tout.
Vous devez être triste. Ils sont tous partis.
Tout s'est passé si vite.
Si j'avais su,
j'aurais été plus doux,
je l'aurais gâtée avant qu'il ne soit trop ***.
Tout seul, la journée paraît longue.
Oui, vraiment... c'est triste.
Sous-titrage TITRA FILM Paris