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Aujourd'hui, nous sommes à Sant'Agata Bolognese aux quartiers généraux de Lamborghini
où Ferruccio Lamborghini a fondé cette luxueuse et célèbre marque de voiture
et nous avons l'honneur d'avoir ici Stephan Winkelmann. Merci de nous recevoir,
c'est un honneur d'être ici.
Avec plaisir.
Lamborghini a connu un important succès à l'international de 2011 à 2012
avec une hausse de 30 % de votre chiffre d'affaires et la vente d'environ
2080 voitures.
Comment nous expliquez-vous ce succès ? Il y a deux raisons principales à cela.
La première est bien sûr l'Aventador, une nouvelle voiture que nous avons commencé à commercialiser en 2011
et dont nous avons poursuivi la commercialisation en 2012.
Le succès commercial a largement dépassé nos espérances.
La seconde raison est que nous sommes équitablement répartis
dans nos trois principales régions de vente: l'Amérique, l'Europe et la région de l'Asie-Pacifique.
Nous vendons plus de 70% de nos voitures en dehors du marché européen
ce qui signifie que même si le marché européen est en baisse,
nous avons toujours l'opportunité de vendre sur les autres marchés, ce qui est arrivé en 2012
et a provoqué une hausse de notre chiffre d'affaires. J'aimerais en savoir plus sur l'Asie.
Quelle est votre stratégie de vente pour le futur?
Est-ce pour vous un marché prometteur ou plutôt statique? L'Asie est un énorme marché pour nous.
La Chine est le deuxième marché le plus important après les États-Unis. Le Japon est très stratégique pour nous.
Hong Kong et Singapour sont de grands et importants marchés. Le timing est stable
en raison de la baisse des cours du marché chinois.
En tout cas pour les voitures sportives de luxe, c'est moins important ces dernières années, je pense que cela va changer de nouveau.
Quant aux autres pays asiatiques, ils contre-balancent cette faiblesse de la Chine.
Donc pour l'instant, nous ne prévoyons pas d'augmenter notre production mais de la stabiliser
en tout cas jusqu'en 2030. En dépit des fortes ventes en 2012,
vous avez aussi connu quelques problèmes durant la crise les années précédentes. Comment atténuez-vous ce risque
dans le secteur du luxe? Bien sûr, nous devons penser au moyen-long terme et continuer à investir
même si les temps sont durs. Nous savons depuis toujours que même le secteur du luxe n'est pas immunisé contre la crise.
Entre 2008 et 2009, les cours du marché du luxe ont baissé
de plus de 40%, ce qui a créé un gouffre financier pour Lamborghini.
Mais nous avons continué à investir et c'était une bonne chose puisque si on achète une Lamborghini,
on veut posséder une voiture de rêve, quelque chose qui n'est pas censé
être conduit d'une manière banale. Si nous échouons à continuer de créer des rêves,
en d'autres termes, si nous arrêtons d'investir, nous ne serons jamais de retour par la suite, même si les marchés sont à nouveau orientés vers la hausse.
Nous avons investi, et c'est aussi la raison pour laquelle
nous sommes en bonne santé aujourd'hui. Vous prenez des risques et vendez du rêve, mais vous vous intéressez également au développement durable.
Vous avez déclaré que vous envisagiez de réduire les émissions de CO2 ces prochaines années. Pensez-vous que les voitures hybrides
pourraient actuellement représenter un risque
pour l'image masculine de la marque?
Nous avons deux objectifs. Le premier est de réduire les émissions de CO2 de nos voitures,ce que nous faisons étape par étape
et année par année. Nous sommes sur la bonne voie. Le second est d'équilibrer les émissions de CO2
avant 2015 ici, à Sant'Agata Bolognese. Et si nous parlons des modèles hybrides,
il est clair que jusqu'à ce jour, nous avons travaillé avec des moteurs atmosphériques
car, d'après nous, ce sont les meilleurs
pour une entreprise comme la nôtre. Le futur est peut-être dans les moteurs turbo,
et nous faisons aussi des recherches sur une voiture hybride ou pour un troisième modèle
de type SUV. Un modèle hybride pourrait être une solution intéressante
si nous investissons dans le marché du SUV.
A propos du marché des SUV, j'ai posé la question suivante sur les réseaux sociaux:
"Si vous deviez interviewer le CEO de Lamborghini, quelle serait votre principale question?"
La majorité des questions concerne le modèle SUV. Quand va-t-il être commercialisé?
Les raisons pour lesquelles
nous investissons dans le marché du SUV sont multiples.
Tout d'abord, il y a une distribution équilibrée sur le marché du SUV.
Globalement, c'est un segment prometteur, c'est en fait le plus émotif.
Et Lamborghini a une histoire non seulement dans la construction de voitures sportives de luxe
comme aujourd'hui "Aventador" et "Gallardo", mais aussi dans des voitures différentes comme les modèles GT
que nous avions dans les années 60 avec le plus rapide 2+2. Nous étions aussi les premiers et à ce moment là les seuls,
à rendre luxueuses les voitures SUV (qui étaient appelées LM002, LM pour Lamborghini Militar).
C'est donc une façon d'atténuer les risques tout en restant dans le secteur du luxe? Vous savez, nous ferons toujours des voitures sportives de luxe.
Donc même si nous commercialisons un SUV, ce sera une voiture sportive de luxe dans ce segment du marché. Et il est clair
qu'il y a ici une opportunité pour l'entreprise,
c'est la raison pour laquelle nous allons de l'avant. Est-ce là une stratégie pour contrer vos concurrents?
Vous savez, quand nous pensons au futur
nous ne pensons pas à notre concurrence,
nous pensons à nous-mêmes. Nous voulons toujours être reconnus comme des créateurs de tendances.
Nous avons deux principaux objectifs pour une voiture sportive de luxe: le design et la performance.
Et au cours des décennies précédentes, les objectifs changent par rapport aux tendances,
Par exemple, nous avons aussi trois objectifs principaux pour le design.
Il doit toujours être révolutionnaire.
Il doit toujours être développé en termes de fonctionnalité
et doit aussi être reconnaissable comme une Lamborghini. Ce sont là trois critères qui ne sont pas faciles à réunir pour nos designers
mais c'est la clé de la performance.
C'était beaucoup à propos de la vitesse dans le passé et maintenant,c'est beaucoup plus à propos de la maniabilité.
C'est pour cela que nous devons être en posture évolutive, afin de conserver notre avance sur nos concurrents. Voilà la clé.
Donc nous n'étudions pas notre concurrence
mais cherchons des solutions qui soient satisfaisantes pour nos clients. Nous vous souhaitons bonne chance pour vendre des rêves extraordinaires. Merci.