Tip:
Highlight text to annotate it
X
Fin de la file derrière moi.
On est ici pour souhaiter une nouvelle année de succès et de prospérité à Media Works Corporation.
On va crier 5 fois. Prêts ?
Merci. On vous souhaite le meilleur.
[LE SHOWBIZ YAKUZA]
- C’est un hold up !
- Pourquoi on se bat pour ça ?
- C’est la fin.
Recommence depuis la phrase de Hayamizu.
Notre boîte de production réalise des films yakuzas.
80% de la totalité des films de yakuza se fait ici.
Je m’appelle Hoyu Yamamoto. Je suis producteur.
J’organise aussi des évènements.
Avant, les gens étaient moins choqués devant les films de yakuza.
Nos films les divertissaient.
Mais il y a 2 ans, le gouvernement a instauré une loi anti-gang.
Maintenant, on est censés ne pas parler des yakuzas ou de les mettre en valeur.
- On va faire la scène 440. - Ok.
Prépare la caméra.
Je demande juste à ce que tu me couvres.
Tu crois pas que tu m’en demandes trop ?
La loi anti-gang interdit toute relation avec des yakuzas.
Mais on peut les interviewer.
Mais c’est sans aucun doute un milieu mal vu.
Donc maintenant, on travaille avec des anciens yakuzas
qui ont quitté leur gang.
Je leur demande d’appeler d’anciens contacts afin d’avoir des histoires croustillantes.
Cette façon me permet d’éviter un contact direct avec eux.
On est obligés de travailler comme ça maintenant.
Mais notre inspiration vient surtout des magazines.
On est spécialisés sur les sujets sombres.
Je suis Kunihiko Shinoda, rédacteur en chef de Jitsuwa Document Magazine.
Je suis aussi le président de la Jeiz Keibunsha Company.
Dans le monde des yakuzas,
Yamaguchi-gumi est l’organisation qui fait le plus souvent les gros titres.
On explique ce qu’ils font, qui fait quoi
et la structure de leur organisation.
Notre magazine a les dernières infos les concernant.
Le magazine ne parle pas que des yakuzas,
mais aussi des mouvements d’extrême-droite
ou des tatouages.
On s’occupe de tous ces sujets.
On est l’un des derniers magazines du genre.
De la violence... et encore plus de violence.
Makoto vient et me frappe.
Puis c’est son tour.
Vous allez aimer ce que vous allez voir.
Ce n’est plus très fréquent aujourd’hui,
mais les yakuzas japonais dirigeaient des "shoba", des territoires.
En d’autres mots, leurs propres zones.
Afin de filmer quoique ce soit sur un de ces territoires, on a besoin de leur accord.
La police nous dirait bien sûr de ne pas le faire.
Mais on y va quand même.
Une fois, on n’a pas réussi à rentrer en contact avec les yakuzas locaux.
Donc on a fait quelques scènes sans leur permission.
Les yakuzas l’ont découvert, et on s’est fait kidnapper.
Ils nous ont conduit dans leurs bureaux. Ça a mal tourné.
Ça n’est arrivé qu’une fois.
Mais comme je l’ai dit, la loi est plus stricte maintenant, donc on ne rentre plus directement en contact avec eux.
Même si on en a envie, on ne peut pas.
Avec la nouvelle loi, on prendrait une amende simplement pour les avoir contactés.
Nos films se concentrent sur les aspects de la culture yakuza
qui méritent selon nous d’être mis en avant.
Prêts ? Action.
Des vrais yakuzas sont déjà apparus dans nos films.
Mais maintenant, avec la nouvelle loi,
on ne peut plus.
Ça ne vaut pas le coup de prendre des risques et d’enfreindre la loi pour réaliser ces films.
Donc on ne les emploie plus. Mais on l’a fait.
C’est un fait.
Entrez.
- Bonjour. Désolé, je suis en retard. - Je m’appelle Shinoda.
- Enchanté. - Moi aussi.
- Voici ce que vous allez faire. - Ok.
Notre magazine est le premier périodique au Japon à
parler de tatouages tous les mois.
Une fois, on a mis un tatouage sur la couverture du magazine et on l’a publié tel quel.
On a aussi fait un calendrier rempli de filles tatouées.
J’ai oublié le titre. C’est là.
On en fait un autre.
Wow, c’est un tatouage assez impressionnant !
Maintenant levez-vous et mettez vos cheveux à gauche.
Les gens croient que
les tatouages sont inhérents aux yakuzas.
Mais ce n’est pas vrai.
À la fin du 19è siècle ou au début du 20è, le prince d’Angleterre a visité le Japon.
C’était une époque où le tatouage était interdit au Japon.
Ce n’était pas quelque chose qui était fait publiquement.
Mais le prince a été séduit par la beauté des tatouages japonais.
Donc il s’est fait tatouer avant de rentrer en Angleterre.
Vous pouvez vous tourner plus vers moi ?
- Non, je ne crois pas !
Ok, dans l’autre sens alors !
- Voici un peignoir. - Merci.
Le personnage principal de cet épisode s’appelle Ohmiya.
Il est joué par Kazuyoshi Ozawa.
Si tu es un homme,
viendra le jour où tu devras choisir ta voie.
Tu as de la chance d’être né homme.
Tu ne veux pas monter là-haut en usant seulement de ta tête et de ta force ?
Il joue le rôle d’un fauteur de troubles.
Il ne suit pas les règles de la société,
ni même les règles des yakuzas.
J’ai seulement joué des rôles de hors-la-loi.
Je me retrouve tout le temps dans des situations dangereuses.
Je me suis déjà fait tirer dessus par un Américain, et j’ai fait la même chose en retour.
Je veux dire, dans la vraie vie.
Je me suis fait tirer dessus,
un acteur s’est fait kidnapper, j’ai eu un flingue sur la tempe et on m’a retenu prisonnier.
J’ai vécu beaucoup de choses.
Peut-être que les rôles que je joue ont déteint sur moi.
On n’a plus la chance de rencontrer de vrais yakuzas.
Surtout en ce moment.
Peu importe le rôle que vous jouez, peu importe sa difficulté,
rien ne vaut le fait de rencontrer les gens qu’on joue.
La principale différence entre les acteurs et les yakuzas...
[MICHIYA NAKAHODO LEADER D’EXTRÊME DROITE] c’est que les acteurs exagèrent tout.
Je suis un peu surpris quand je les regarde.
Ils font plus yakuza que les vrais.
Les groupes d’extrême droite américains vivent dans un autre monde. Mais on a les mêmes idéaux.
Le but de l’extrême droite est de protéger la nation japonaise dans son intégralité.
Dans ce film, le but de mon groupe est de protéger notre zone.
- On reprend après "Qu’est-ce que tu veux dire ?"
Généralement, quand les gens pensent au film de yakuza,
ils pensent à des scènes d’actions tonitruantes
et à des voitures.
Et ils s’attendent à de la violence.
C’est au moins ce à quoi notre public s’attend.
Pour être honnête, on veut que le public regarde nos films.
Après tout, ce ne sont que des histoires dramatiques.
Action.
Je vais être clair.
Vous avez compris ce que le directeur a dit quand il a suggéré
qu’on ouvre notre secteur et que notre groupe s’agrandisse ?
- Oui, bien sûr.
Alors, pourquoi on se bat pour une question d’argent au sein même de notre groupe ?
En plus de ça, t’es pas censé être un chef ?
Coupez.
Quand vous aurez fini ce verre de saké,
vous deviendrez officiellement les successeurs du groupe.
Quand vous êtes prêts à prendre cette responsabilité,
je vous prie de boire votre verre de saké d’un trait, sans laisser une goute.
Quand on dit de quelqu’un que c’est un "sinistre héros",
ça ne veut pas dire qu’il est méchant, mais qu’il est cool.
C’est la définition.
Les yakuzas ne sont pas des sinistres héros. Ce sont des héros ultimes.
- Wow, génial !