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Sous titrage français revu et corrigé par Corrédac www.corredac.fr
Hello les amis ! Bienvenue dans cette nouvelle vidéo de "Je disque je veux".
Nous allons aborder aujourd'hui un sujet qui va en intéresser plus d'un :
comment savoir si vous tenez une version originale ou une réédition du disque que
vous venez de trouver ? En effet, il faut savoir qu'un disque est tiré à
un certain nombre d'exemplaires précis. Dans l'absolu, tous les pressages sont
des pressages limités, contrairement à ce qu'on essaie de vous faire croire !
Devant la demande sur certains disques, ils sont réédités, parfois à l'identique
avec quelques petits détails qui changent, parfois avec
beaucoup de changements, ce qui fait qu'ils sont assez faciles à reconnaître.
Pour savoir si c'est un original ou une réédition, il faut déjà connaître l'année de sortie de cet album,
mais également sur quel label il est sorti. Si vous ne connaissez pas ça, ça va
être très difficile de faire la différence entre un original et une réédition.
Un des moyens, très simple, est de regarder la référence, mais je pense
que vous ne connaissez pas toujours la référence par cœur, et encore moins le
numéro de matrice (en regardant l'espace entre le sillon
et le label central, il y a toujours des numéros qui sont inscrits).
C'est des signes qui ne trompent pas, mais je pense que l'on ne connaît jamais par cœur tous
les numéros de matrices que l'on cherche ! Ce que je vais vous dire
aujourd'hui est valable principalement pour les pressages français !
En effet il y a des choses très spécifiques selon chaque pays,
donc on va s'arrêter aujourd'hui sur les pressages français. Vous constaterez avec
le temps que c'est grâce à l'expérience (à force d'avoir des disques vinyles en
main) que vous allez pouvoir tirer des généralités sur ce qui montre que le
pressage est d'une certaine période ou
d'une autre. Ce que je vais vous donner comme information,
ce sont des généralités ! Attention, il peut toujours y avoir
des exceptions ! Ça peut toujours être refait par la
suite d'une manière plus ou moins identique, donc ce sont des informations à adapter
au disque que vous avez ! Il faut donc avoir
un petit peu aussi de jugement, d'habitude et d'expérience...
Je vais traiter par la suite des spécificités sur certaines maisons de disques précises,
c'est-à-dire que là, je vais vraiment rester sur des généralités qui vont
englober toutes les maisons de disques. Les aspects de certains
labels, comme des références précises ou des macarons précis d'une période à une
autre, ce sera traité par la suite ! Pour l'instant, traitons justement de
grandes généralités qui vont vous permettre de vous y retrouver
dans cette jungle du disque vinyle !
Commençons déjà par les années 1950 ! Je vous rappelle que le disque vinyle
microsillon a été inventé en 1948, qu'il est arrivé en France au début des
années 1950, que le disque vinyle à cette période-là était relativement onéreux et
pas très fréquent, mais commençait tout doucement à se faire une place pour
supplanter le 78 tours qui disparaîtra en 1958 !
Un signe qui ne trompe pas, pour être sûr que vous avez un pressage des années 1950,
c'est encore l'utilisation des pochettes à l’effigie de la maison de disques.
En effet, c'est encore un reste du 78 tours ! Je vous rappelle que les 78 tours, 00:03:49,100 --> 00:03:53,410 on les trouve très souvent dans des pochettes en papier kraft avec le logo
on les trouve très souvent dans des pochettes en papier kraft avec le logo
de la maison disque, et très, très, très rarement (il faut vraiment rajouter ça)
à l’effigie de l'artiste ! Pour les premiers pressages en disque
vinyle microsillon, vous aurez soit ces pochettes impersonnelles
(à l’effigie de la maison de disques), soit des montages photos qui
ont relativement vieilli, avec des photos en noir et blanc, comme par exemple ces
deux pressages de Boris Vian.
Vous avez [en bas] le repressage des années 1960 avec une photo couleur et donc le pressage
des années 1950, avec des petites photos de l'artiste , en noir et blanc!
Ça, c'est quasiment typique de cette période, après des explications (contenu, genre musicale) autour !
Ça, c'est le design des années 1950,
qui change par rapport au design des années 1960, où la photo va prendre toute la pochette !
Pendant les années 1950 le disque est en général très lourd !
Là encore, c'est une réminiscence du 78 tours, qui était un disque
très lourd. Je ne vous parle même pas de
180 grammes, c'est même encore plus lourd !
Vous allez très souvent voir la mention
"microsillon incassable" ! Oui, ce n'est pas incassable en tant que
disque vinyle, mais par rapport aux 78 tours, qui étaient fragiles comme du verre,
le disque vinyle apparaissait justement comme un disque beaucoup plus solide,
qui résistait bien plus aux chocs ! Je vous rappelle qu'un 78 tours, au
moindre choc, il pouvait être brisé en deux !
Autre détail technique, qui se
voit sur une platine, c'est qu'en fin de disque, le sillon est souvent en spirale/ovale
et non pas rond, ce qui fait que le disque fait un genre de va et vient.
Ça, c'est justement quelque chose de très typique.
Pendant les années 1950, il y a
une mention qui figure sur tous les disques vinyle : c'est bien le "BIEM".
Qu'est-ce que c'est que ceci ? B.I.E.M., c'est la caisse d'époque
(qui est même européenne bien qu'il existait déjà la SACEM en France) pour
verser tous les droits d'écoute, les droits d'auteurs et droits voisins.
Tout ça était donc versé à cette caisse BIEM. Ce n'est qu'en 1971,
exactement novembre 1971, que l'on verra apparaître la mention SACEM.
Sur un pressage original de cette époque-là (et d'ailleurs même des années 1960),
il n'y a que la mention BIEM. Si vous avez une mention SACEM, c'est bien
sûr un pressage après novembre 1971.
Une autre chose d'ailleurs qui est typique de cette période : il n'y a aucune
mention de mono ou de stéréo ! Petit rappel historique, c'est en 1958
que le label Audio Fidelity aux États-Unis invente la notion de
disques stéréophoniques (mention d'ailleurs qui tardera un petit peu à s'imposer,
puisqu'il fallait trouver un
standard qui évite que les gens choisissent entre du matériel
monophonique ou stéréophonique). Les premiers pressages seront
lisibles uniquement, soit sur une platine mono, soit sur une platine stéréo !
Après ce sera vraiment mentionné en grand comme par exemple sur ce disque
où vous avez vraiment la grande mention MONO. Si c'était marqué stéréo comme
par exemple un Beach Boys que je vous avais montré, vous ne pouviez le lire de
manière correcte que sur une platine stéréo !
En effet, il y avait une des deux sources qui passait à la trappe si vous le
lisiez sur une platine monophonique !
Autre petit détail d'ailleurs qui ne
manque pas de vous confirmer que c'est un pressage qui date des années 1950,
c'est le prix ! En effet si vous voyez des prix
comme 800 francs sur le [45 tours] disque vinyle [ou 1500 francs ici sur le 33 tours],
ça ne peut être que de l'ancien franc,
parce qu'après, ce sera plutôt vers 6 ou 8 francs que ça se vendra dans
les années 1960 ! Ce prix peut vous paraître dérisoire actuellement, mais
sachez qu'à cette époque-là, c'était déjà une somme relativement importante quand
le Smic était à peu près à 400 francs ! Donc 6 francs c'était important !
On n'oubliera pas de mentionner des codes prix
typiques de cette époque-là, comme des mentions "medium", "luxe" ou "standard" qui
resteront d'ailleurs dans les années 1960, mais c'est ce qui va vous permettre
de définir que ce disque date d'avant la fin des années 60.
En guise de transition, je pourrais vous faire
comparer trois pressages des "Quatre saisons" par I Musici.
Vous avez cette première version qui date de la fin des années 1950,
ensuite cette version qui date des années 1960 et ce repressage
bien plus tardif, datant de la fin des années 1970.
Qu'est-ce qui va les différencier,
entre les pressages des années 1950 et 1960 ?
Vous constaterez que les polices [de caractère] ne sont pas du tout les mêmes.
On a quand même un aspect bien plus vieillot là-dessus que sur ce pressage-là.
Là encore, dans les années 1960, il ne faut pas oublier les
mentions des prix. Quand vous voyez inscrit "artistique", c'est un code prix !
C'est comme les codes prix que l'on aura par la suite (L, M, A, etc.),
que l'on verra justement au dos comme par exemple ici.
Ça, c'est le code prix qui permettait à l'époque au disquaire de savoir à quel prix il devait le vendre.
Ces lettres-là aident à dater pour la fin
des années 1960, mais avant ça ce sera surtout des
mentions comme "artistique", "luxe", "médium" qui vous permettront
justement de savoir que c'est plutôt un pressage des années 1950 ou du début
des années 1960. Dans les années 1960, le sillon centrale devient rond,
puisqu'on commence à avoir les premières platines automatiques, qui évitent justement
que le disque reste sur place. On n'avait plus besoin de le laisser
tourner en spirale. Chose très importante pour les 45 tours, on perd justement la
pochette impersonnelle et on arrive aux quatre titres, les vrais 45 tours
4 titres, qui sont vraiment typiques de cette période-là en France !
Il y a également les petites languettes qui apparaîtront
à la fin des années 50 mais qui resteront pendant toutes les années 1960,
jusqu'au début des années 1970 pour certains pressages, alors que les
45 tours auront, à ce moment-là, deux titres depuis quelques années !
Les quatre titres, on va dire que c'est jusqu'à la fin des années 1960, vers 1968.
Après, on commencera à passer, vers 1968-69, aux 45 tours deux titres.
Ce qui reste typique des années 1960, c'est, au dos, la présentation permanente
d'un catalogue de l'éditeur, de la maison de disques. Il faut savoir que pendant
les années 1960, les moyens de promotion était relativement limités. Il n'y avait
qu'une chaîne voire deux à la télévision. Comment faire connaître son
catalogue ? Comment faire connaître ses artistes, à part la radio, la télévision,
et le disquaire, qui était justement un élément hyper important de la
promotion du disque vinyle. À cette période, le disquaire était
presque payé pour écouter et conseiller les auditeurs !
Il y avait donc le catalogue qui était inscrit sur les disques,
chose qui disparaîtra dans le courant des années 1970 et encore plus pendant
les années 1980 où vous n'avez plus aucune mention du catalogue qui existe.
Outre les polices d'écriture qui font quand même parfois très années 1960,
il y a également le papier utilisé. Il ne faut pas oublier qu'à cette période-là,
par exemple, tous les gatesfold (pochettes ouvrantes) se faisaient encore en tissu.
Ce n'était pas encore les années 1970, où tout se fera de manière cartonnée.
Là, il y a un renfort en tissu à cette période-là.
Le papier utilisé était donc blanc à l'époque mais a fini par jaunir,
à prendre des couleurs. C'est un signe qui ne trompe pas :
vérifiez le "vieillissement" du papier utilisé. S'il est
encore très, très neuf, ça peut parfois être une contrefaçon ou une réédition beaucoup plus tardive.
Pendant les années 1960, on a encore
cette présentation assez luxueuse du disque vinyle, que ce soit pour le 45 tours ou
le 33 tours. Ne vous étonnez pas s'il y a une
certaine volonté de faire un très bel objet, avec une très belle pochette.
Par exemple, les disques de classique à cette époque-là, très souvent,
ont un autre rabat à l'intérieur. Vous avez trois rabats sur un
disque alors que par la suite, on finira même
par voir juste une simple pochette normale. On enlèvera tout ça, avec le disque que
l'on va placer dedans. Les gatefold, ça coûte quand même
beaucoup plus cher à fabriquer, et là, on avait même 3 rabats à cette époque-là !
Les présentations "luxueuses" restent encore quelque chose de très typique des
années 1960 et, dans les années 1970, on perdra justement un peu ce côté beau,
magnifique, du disque vinyle, comme on perdra justement le côté
45 tours quatre titres. Il ne faut pas oublier, dans les années 1960, les fameux rabats sur
la pochette, ce rabat qui se colle à l'arrière. Ca, c'est très typique des
années 1960 ; ça disparaîtra donc à la fin des années 1960 et en 1970, on n'en trouvera
quasiment plus, à l'exception de certains 45 tours de chez Pathé Marconi, où on
retrouvera encore ce rabat pendant quelques années.
Pour terminer ces années 1960, je l'avais déjà mentionné dans les années 1950,
n'oubliez pas qu'il n'y a que la mention "BIEM" qui apparaît sur les disques vinyles.
Je vous rappelle que s'il y a une mention
SACEM, c'est forcément une réédition qui date d'après novembre 1971.
Je vais m'arrêter là pour cette vidéo. En guise de conclusion, je vous
rappelle que ce sont des généralités que je vous donne, pour toutes les maisons de disques.
Il y a bien sûr des choses plus typiques, comme des macarons très typiques
d'une période pour les labels, mais là, c'est vraiment rentrer dans des choses
très spécifiques et je ferai une vidéo par la suite où je vais détailler pour
chaque label des choses qui sont beaucoup plus typiques.
Il faudra patienter la semaine prochaine où on traitera
des années 1970 et 1980, avec les détails qui vous permettront de voir si votre
pressage des années 1970 date bien des années 1970, ou s'il
s'agit d'un repressage un peu plus tardif.
Je vous rappelle que j'ai également fait une vidéo qui vous permet de vous en
sortir entre les pressages d'époque et les pressages actuels modernes, qui ont
des signes qui ne trompent pas, comme par exemple la mention d'Universal sur un
pressage 25 cm de Johnny Hallyday ! C'est forcément un repressage, Universal a
racheté le catalogue Polygram en 1998, donc ça ne peut pas être des années 1960 !
Je vous invite à regarder cette vidéo. Je vous rappelle
que tous les mardis, vous avez "Les Questions du mardi" pour
répondre à des questions que vous vous posez sur le disque vinyle.
N'hésitez pas à me retrouver tous les mardis et tous les vendredis pour une nouvelle vidéo.
D'ici là, portez-vous bien, longue vie aux disques vinyles et à bientôt !
Sous titrage français revu et corrigé par Corrédac www.corredac.fr