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Il fait beau dehors.
Il y a des vagues de chaleur parfois
en décembre, aucune humidité.
- Il fait beau depuis deux jours.
- Oui.
J'ai passé les vacances d'hiver
en Floride une fois.
Lorraine voulait y aller.
Je peux te le dire,
ça vaut pas le déplacement deux fois.
Albert, assieds-toi.
Non, merci. Je ne suis pas fatigué.
Je n'ai pas dit ça.
J'ai plein d'énergie.
Je me sens beaucoup mieux.
J'ai l'impression
que je pourrais reprendre le boulot.
Il n'est pas rare de sentir une amélioration.
C'est l'effet été indien.
Mais,
au vu du scanner,
les résultats des dernières chimio
ne sont pas ce qu'on espérait.
Ton cancer touche le foie.
Je suis désolé.
Hé !
Allons-y.
Que s'est-il passé ?
J'ai besoin d'air.
Papa, qu'est-ce que le médecin a dit ?
Bon, allons-y.
Vous savez tous
que c'est pas le moment de discuter.
Allons-y.
Bon, que se passe-t-il ?
Jennifer ?
Le petit ami de Cherise s'est pris une balle.
Il est mort.
Non.
Deron ?
- Deron Coleman ?
- Cherise était avec lui.
Quoi ?
Elle et Deron étaient dans la rue,
une voiture est arrivée.
Cherise n'est pas blessée ?
Non, elle va bien.
Mais pourquoi ?
Deron était mêlé à du trafic ?
Cherise dit qu'il ne faisait rien de mal.
Tu lui as parlé ?
Elle pleurait. Elle a peur, M. Batiste.
Bon.
On commence. Allez vous asseoir, d'accord ?
Allez.
Toi aussi.
La Set'ème circonscription.
Personne disait "Septième".
Certains appelaient ça Créoleville.
Mais il y avait des Blancs et des Noirs.
Des descendants des Indiens Choctaw.
Et des Français aussi.
Des métis.
- C'était avant l'intégration ?
- Oui.
Avant que ça explose et se gâte
dans les années 60.
Je me souviens, un jour,
j'étais dans le bus d'Elysian Fields
avec mon père.
On était au fond, derrière un écran
où était écrit
"Réservé aux clients de couleur".
Un Blanc qu'on connaissait,
Richard Scordato,
propriétaire d'un magasin d'aquariums,
est venu s'asseoir avec nous.
Le chauffeur a dit :
"Richard, tu peux pas t'asseoir
au fond avec les personnes de couleur."
Richard a dit : "Ce sont mes amis."
Le chauffeur nous a tous fait descendre.
Un Blanc nous avait fait du tort,
un autre Blanc s'était montré solidaire.
C'était comme ça ici, à l'époque.
Mme Gilday ?
- Vous êtes Mme Bernette ?
- Oui.
- Entrez.
- Merci.
Ce n'est pas
la maison où tu es né, si ?
Non.
On vivait dans une maison mitoyenne.
Ma grand-mère et ma famille d'un côté,
mes tantes de l'autre.
On appelait ça le Domaine Lambreaux.
Puis mon père et ses frères ont bâti
une maison créole pour nous.
Ils étaient tous menuisiers,
maçons, marchands.
Le jour où elle a été finie,
le prêtre est venu après l'Épiphanie
et a mis une branche sur le toit.
Une sorte de baptême.
Il a dit une prière.
Merci.
J'ai regardé les chefs d'accusation.
Ivresse sur la voie publique.
William consommait beaucoup d'alcool ?
Billy aimait bien boire un verre
de temps en temps.
Ils ont ajouté :
résistance lors de l'arrestation.
Voies de fait sur un agent.
Il aurait mordu le policier
qui tentait de le menotter.
- Était-il violent ?
- Non.
Billy n'a jamais frappé personne.
Il ne mordrait pas un policier.
Un témoin au poste a dit
que Billy avait du mal à respirer.
Il fait de l'asthme depuis tout petit.
Il avait toujours un inhalateur sur lui.
Mais ils lui ont enlevé, n'est-ce pas ?
Apparemment.
Pourquoi n'ont-ils pas aidé mon fils
à respirer ?
Je ne sais pas encore.
Avec votre accord, j'aimerais le découvrir.
S'il vous plaît.
Je dois encore creuser,
mais d'après ce que je sais déjà,
on a de quoi porter plainte.
Quel type de plainte ?
Mort par négligence.
Vous serez notre avocate ?
Si vous le désirez.
J'aimerais voir autre chose avec vous.
Je suis en contact avec un pathologiste.
Le médecin légiste en chef
de l'État de Géorgie.
Un des meilleurs.
On devrait le faire venir
pour une deuxième autopsie sur William.
Pourquoi ?
Elle évaluera le niveau de souffrance
et le degré de négligence
subis par votre fils le soir de sa mort.
C'est une procédure coûteuse,
mais nous devons être absolument certains
de la cause du décès.
C'est le seul moyen de savoir.
On ne peut pas se fier au bureau du coroner.
Pas à la Nouvelle-Orléans.
On se débrouillera pour payer,
si vous le recommandez.
Oui.
Qu'est-ce que c'est ?
Un immeuble.
Mais mes amis et moi,
on appelait ça le Terrain de derrière.
C'était un grand terrain vague avec des talus.
Jamais tondu.
Mes copains et moi on jouait
aux cow-boys et aux Indiens ici.
On faisait la guerre.
On était une dizaine du quartier.
- Je peux te le dire, j'étais le chef.
- Bien sûr.
C'était notre refuge.
Au milieu, il y avait un gros chêne
comme ceux de City Park.
On grimpait dessus.
En plein milieu de l'arbre,
une grosse branche s'élançait vers le ciel
avec un feuillage au sommet
où on pouvait s'asseoir.
Là-haut, on voyait la ville.
Je me sentais comme un jeune roi.
Quand est-ce
qu'ils ont construit l'immeuble ?
Aucune idée.
Je suis passé un jour en voiture,
plus de refuge.
Je suis prêt à partir, Davina.
Il me faut une invitation officielle ?
- La roquette est belle.
- Et les mirlitons.
J'ai aussi
des aubergines anciennes, Jacques.
M. Valis, 30 jours pour les factures, c'est ça ?
Quinze, ma chère.
Bill, je commence.
Une fois que j'aurais de la trésorerie...
Je vous aime bien,
mais c'est 15 jours sans exception.
Même pas pour John Besh.
John Besh ? Il a pas besoin de 30 jours.
- Janette Desautel ?
- Oui, j'ai ce qu'il me faut.
Mais si vous voulez prendre rendez-vous...
Bonne journée.
C'est une mise en demeure.
De Feeny.
- Il veut nous faire fermer ?
- Attends.
Il porte plainte pour utilisation de mon nom.
Dommages et intérêts compensatoires.
Ça dit en gros que je ne peux plus appeler
mon restaurant "Desautel".
Mon propre restaurant.
Je dois enlever l'enseigne,
changer les menus, les pubs.
Merde !
Merde.
Chez Desautel
Va jouer dans ta chambre.
C'est privé.
Ta mère n'est pas là ?
Son agent de probation a dit
qu'elle devait bosser.
Elle travaille au McDo sur Canal.
Tu n'as pas de tante ou d'oncle avec toi ?
Écoute, je sais que c'est douloureux.
Ça va.
Vraiment ?
Je comprends pas
pourquoi Deron a été buté.
Il a jamais fait
d'embrouille à personne.
La police t'a interrogée ?
Oui, mais j'avais rien à leur dire.
Quand j'ai vu le flingue,
je me suis couchée.
J'ai fermé les yeux.
J'ai vu personne.
Presque rien.
Je dois retourner à l'école ?
Quand tu seras à l'aise.
Jusqu'à ce qu'ils arrêtent les coupables,
tu dois rester prudente.
Je sais.
Je sors de l'appartement
juste pour emmener
et chercher mon frère à l'école.
Fais attention, d'accord ?
Si tu as besoin de quoi que ce soit,
n'hésite pas à m'appeler.
D'accord ?
C'est pas beau, ça ?
Récompensée par OffBeat.
Le meilleur Beat.
- T'es contente ?
- Oui.
Chanson de l'année.
Quel parcours.
- J'ai eu de la chance.
- Tu as bossé dur.
Tu as réfléchi ?
- Oui.
- Et ?
J'ai sélectionné
parmi les meilleurs musiciens de Nashville.
Ils comprendront.
C'est une évolution naturelle pour toi.
- Marvin.
- Ils ont connu une belle période.
Je peux pas, Marvin.
Je ferai ce disque comme je veux
ou je le ferai pas.
Tu m'as recruté pour ça.
Réfléchis bien, Annie.
Salut. Comment ça va ?
On va bien jouer ce soir.
Ça va être génial.
- C'était super, Terence.
- Oui, mec.
Tu as des projets ?
Un nouvel enregistrement.
Ça s'appellera "Choices".
On enregistre à la Nouvelle-Orléans
en mars.
Le groupe est bon,
t'as pas besoin de moi, si ?
Pas pour le studio,
mais peut-être dans les clubs.
- Tu voudrais que je fasse la tournée ?
- Pourquoi pas ?
On pourrait faire un double,
avec ton quartet en 1re partie.
- Ce serait un honneur.
- Oui.
Mais j'ai quelques trucs à faire.
D'abord, mon père est malade.
On a eu de mauvaises nouvelles aujourd'hui,
je pars demain matin.
J'en suis désolé. Courage.
Mais tout n'est pas mauvais.
Je vais être papa
et j'aimerais être présent.
- C'est une bénédiction, ça.
- Oui.
Eh bien, réfléchis.
Ma proposition est toujours valable.
On est prêts, Terence.
D'accord. Cool. On reprend.
Merci.
On t'aime, Annie !
Et mon groupe, alors ?
La Cadillac du Bayou.
Merci de nous applaudir ce soir.
Pour Harley.
Cette ville ne disparaîtra pas sous les eaux
Cette ville ne coulera pas
Y a du sang dans l'eau et on le paie cher
Le ciel déchiré nous inonde de douleur
C'est pas grave, quoi qu'il arrive
Je partirai jamais d'ici
Cette ville ne disparaîtra pas sous les eaux
Cette ville ne coulera pas
C'est pas la faute du fleuve ni du vent
Tout le monde ici le sait
Rien ne retient Pontchartrain
Sauf une prière et une promesse fantôme
Le salopard.
Mais il est malin.
Tout est dans le contrat, en tout petit.
Dans l'éventualité de l'abandon
par Janette Desautel
de ses responsabilités
à Chez Desautel sur l'Avenue
ou d'une rupture de contrat,
le Groupe Tim Feeny Restaurant conserve
les droits exclusifs sur le nom "Desautel".
Et en plus, Janette Desautel
renonce au droit
de réutiliser le nom "Desautel"
pour tout futur commerce de restauration...
Un truc du genre.
Je me souviens pas des mots exacts.
Mais ça y est.
Saloperie de connard.
J'imagine que j'aurais dû mieux lire
le contrat avant de signer.
Mais j'étais tellement contente
d'avoir mon restaurant.
C'était avant de savoir que Feeny était
un enfoiré de requin.
Tu as le don.
Tu m'as bien formée, Davis.
Madame ?
Et les menus ?
Mon nom est en grand.
Je dois les faire refaire.
- Ce sera...
- Cher ?
Et refaire l'enseigne, ça aussi,
ça va douiller.
Toujours l'esprit positif, Moriarty.
Il va falloir changer ta veste.
Merde !
Mets du scotch, ou un truc du genre.
Oui, ça peut marcher.
Je pourrais t'aider.
Très galant, Davis.
Tu sais
que je rentre avec toi, ce soir.
- Ah oui ?
- Oui.
Bon voyage ?
J'ai joué avec Terence Blanchard.
Oui, c'était super.
Qu'y a-t-il ? J'interromps quelque chose ?
Papa veut arrêter son traitement.
J'en ai fini.
- Eh oui.
- Tu abandonnes, oui.
Davina.
Papa ?
Désormais, je vis au jour le jour.
Plus d'injections, de machines.
J'ai plein de choses à voir et à faire.
Je dois préparer Mardi Gras.
Et je veux préparer l'arrivée de mon petit-fils.
Tu sais
que c'est un garçon ?
Obligé.
J'ai faim.
Ils donnent que des cacahuètes sur ce vol.
Il y a du poulet dans le frigo,
si ta sœur n'y a pas touché.
Me regarde pas comme ça.
C'est son choix.
S'il suit d'autres traitements,
il peut vivre plus longtemps.
Un an, peut-être deux.
Je travaille dans la santé, Del. J'ai vu...
- Des miracles ?
- Appelle ça comme tu veux.
J'ai vu des gens vivre plus longtemps
que ce qu'avait dit le médecin.
Le docteur Powell est réaliste.
Il a dit à notre père
que la chimio n'était plus viable.
- Ça veut dire quelque chose.
- Quoi ?
- Qu'il faut abandonner tout espoir ?
- Non.
Qu'il faut se préparer à l'inévitable.
Il va mourir, Delmond.
Chacun doit y faire face à sa façon.
Je veux respecter le souhait de papa.
J'espère que toi aussi.
- Bonjour.
- Bonjour, ma belle.
- Tu écoutes les vieux trucs.
- C'est mon humeur du jour.
Gary Walker et The Boogie Kings.
Tommy McLain a écrit ça.
McLain venait de Jonesville, en Louisiane.
Il fait le truc du marais.
J'en sais rien. J'aime bien, c'est tout.
- Tu veux du jus ?
- Non, merci.
Ils te font payer combien ?
Je dois mettre l'électricité aux normes.
Obligatoire pour le permis.
Ça va te coûter cher.
Mais si tu décides de vendre, tu seras prête.
Je sais, tu vendras jamais.
Tu l'as dit.
Pour mes fils.
J'ai un boulot régulier, je suis leur père,
et tu me lances encore ce regard ?
Oui.
Tu as raison, Antoine.
Je doute de toi depuis longtemps.
Trop longtemps peut-être.
Dis-leur que je les aime.
Il faudrait que j'aille les voir.
Tous les deux.
Larry gère tout, tu sais ?
On a tort, tu crois ?
Non. C'est pas si simple.
Tu es une femme bien, LaDonna.
Vu comment vont les choses,
on fait de notre mieux.
Tu sais quoi ?
Je te préfère maintenant
à quand on était mariés.
J'ai mûri.
Oui.
Merci, Antoine.
Mon passage préféré.
Est-il habituel qu'il y ait tant de décès
en prison en si peu de temps ?
C'est devenu la norme chez nous.
Il y a les suicides.
Les morts liées à la santé
et au manque de soins.
Les coups de poignard,
les meurtres entre détenus.
Un handicapé mental a été tué
pour avoir ***é sur la chaussure d'un autre.
Bravo pour la réforme de Gusman.
L'argent fédéral est allé dans la technologie,
mais les conditions ne sont pas meilleures.
Les décès en prison ont en fait augmenté
depuis les réformes.
C'est une sorte d'auto-évaluation.
C'est mon avis.
Il y a un passage, domaines à améliorer,
et quelqu'un a mis "aucun".
Pas surprenant.
Doucement, Richard.
Personne ne va te le prendre.
Dizzy sait frire le poulet.
Toni Bernette.
Vous vous souvenez de moi ?
M. l'agent.
Les pubs hebdomadaires de la gazette,
ça marche ?
Votre petite campagne contre moi ?
Vous n'avez rien, maître.
Du vent.
Il a l'air sympa.
- Qui est ce type ?
- Davis McAlary.
Un militant de la communauté.
Impliqué dans la musique.
Un peu brut de pomme.
- Il est DJ je crois.
- Un putain de DJ ?
Je l'aime bien. J'y peux rien.
Il vit dans le Treme.
À quelques rues du parc et de l'auditorium.
En contact avec plein de gens
qu'il faudra convaincre.
J'ai un petit label de musique,
Mercury Monterey.
Très sélectif
quant au nombre d'artistes qu'on gère.
Une méthode très traditionnelle.
L'industrie évolue,
mais on est prudent et optimiste.
Y a-t-il beaucoup de profits
dans le disque ?
On vit une période de transition.
Davis est impliqué dans différents projets.
Je suis un musicologue formé,
avec une émission sur WWOZ.
Je fais des visites sur le patrimoine musical.
Je suis un artiste local
avec une petite réputation.
- Il est très polyvalent.
- Oui.
Tout va bien, messieurs ?
- Superbe.
- Très bon.
- Si vous avez besoin de quelque chose...
- Tu sais griller.
Vous ne vous êtes pas présenté
aux municipales ?
J'ai en effet mis les pieds
dans ce plat pourri.
Je me souviens de votre campagne.
Il voulait mettre la honte à la NBA
en renommant les Hornets.
En quoi ?
Les New Orleans Mormon Tabernacle Choir.
Pour que les Utah Jazz nous rendent le nom.
Oui, c'était mon idée.
Et l'herbe pour les nids de poule.
Refaire l'infrastructure en utilisant les...
Bref, mes aspirations politiques
sont plutôt idéalistes.
J'imagine que vous avez un avis
sur ce qui se passera à Armstrong Park.
L'idée d'un Centre national du jazz...
Oui.
Je dois étudier la complexité du concept.
Regarder les chiffres.
Toutes les implications.
Je vous préviens, je dis ce que je pense.
Bien sûr. On espère bien.
C.J. Liguori.
Le banquier ?
C'est moi.
Le type des espaces verts.
Et un des plus grands soutiens financiers
des républicains de l'État.
Mec.
Je boycotte votre banque depuis dix ans.
Je me demandais
où étaient passés ces 300 $.
Bon.
Je suis allé vous voir à l'autre resto,
vous n'y étiez pas.
- J'ai vu le type.
- Timothy Feeny ?
On m'avait pas informé de votre départ,
mais j'ai su.
- La nourriture n'était pas terrible.
- Ils ont changé le menu.
Gombo spécial. Poisson-chat noirci.
Ce genre de truc.
Applebees a ouvert sur l'Avenue.
Pas facile à retrouver, chef.
J'ai dû me renseigner.
Oui, je me cache.
Oui, vous réussissez.
- Vous pourriez mettre une enseigne.
- J'en avais une.
On m'a mise en demeure
de ne pas utiliser mon nom.
La vengeance de Feeny.
Salopard d'enfoiré.
Désolé.
Il a le droit ?
D'après mon contrat, oui.
Je vais faire appel à son côté humain.
Il renoncera peut-être.
Je suis toujours client.
Le steak de ce soir ? Bon sang.
C'est la marinade au piment.
Délicieux.
- Merci. Un autre scotch ?
- Oui.
Hé...
Je m'en suis tiré comment, ce soir ?
Liguori est assez pointilleux
sur ses associés.
Il cherche quoi exactement ?
Un citoyen contact
pour le projet du Centre de jazz.
Le référent pour les quartiers
de Treme et Marigny.
J'ai une chance ?
Je pense que Liguori ira voir ailleurs.
C'était probablement
pas grand-chose à la clé.
Un ou deux mille.
C'était 30 000.
- Merci.
- Avec plaisir.
On a toute la nuit.
C'est une promesse ?
Je suis tout à toi.
Mais tu pars au matin.
Tu rentres à Memphis.
On a réservé le studio.
On fait venir des cors,
et Jim Spake fait les arrangements.
Jim Spake. Il a bossé avec John Hiatt, non ?
Et Cat Power, Solomon Burke.
- Tu reviens quand ?
- Bientôt, j'espère.
Je suis ta copine de la Nouvelle-Orléans ?
Tu es ma copine.
Elle s'appelle Cherise Laurent.
Nikolich. Oui, c'est Terry.
J'ai un corps près de St. James
sur North Roman.
Une fille tuée par balle. Une collégienne.
Il faut que tu viennes.
J'ai deux connards
qui vont faire une grosse bêtise.
Oui, c'est ça. Dès que tu peux, Nik.
Merci.
C'est du Bechet, non ?
Oui. Si tu vois ma mère.
Joli.
- Je peux te poser une question ?
- Oui, vas-y.
Mon manager veut que je lâche mon groupe.
Que j'enregistre à Nashville
et que je tourne avec un nouveau groupe.
Il veut un truc plus propre, plus beau.
- Est-ce que tu dois y aller ?
- Oui.
J'en sais rien.
C'est juste ton 2e CD avec un vrai label.
Et il te fera tourner avec des vrais pros.
Ce serait renoncer à beaucoup.
- Tu le ferais ?
- Moi ?
Je suis ici.
Je joins les deux bouts
en jouant dans cinq groupes.
- N'exagère pas.
- C'est vrai.
Royal Roses va commencer.
Panorama. Le truc de Bechet au Hall.
Why Are We Building Such a Big Ship ?
Et, oui, Rory Danger.
Rory Danger ?
- C'est quoi ?
- Tu sais, du rockabilly.
Il faut que je voie ça.
Franchement, Toni, ce qui se passe
en prison n'est pas ma priorité.
- J'ai plein de boulot.
- Avec quoi ?
Tout ce que je t'ai donné finit dans un tiroir.
Je t'ai donné un témoin pour l'affaire Abreu
il y a des mois.
Tu sais ce qui s'est passé ?
L'agent qui a tué le type m'a abordée
chez Dizzy hier midi.
Dis-moi ce que tu peux sur l'affaire Abreu.
Tu sais que je ne peux pas parler
d'une enquête en cours.
Je vous donne de l'or,
et vous en faites absolument rien.
Le sphinx bouge plus vite
que les agents fédéraux.
Ce que tu nous as donné est très précieux.
Alors, ça va ?
On a eu quelques difficultés
après ton départ,
mais on a fait quelques changements
pour les touristes.
Je suis doué pour perdre de l'argent
la première année.
C'est fait.
Mais je commence à y voir plus clair.
Je suis content.
J'essaie de réussir ma première année aussi.
C'est toujours la plus dure.
J'ai entendu du bien de ton menu.
Oui, Jacques bosse bien en cuisine.
Tu ne m'en veux pas
d'avoir emmené le sous-chef.
Bien sûr que non.
Je me doutais qu'il te suivrait.
Cela m'aiderait énormément
de pouvoir utiliser mon nom.
Mon nom a du poids par ici.
Comme le mien.
Donc tu comprends.
Bien sûr.
Je ne te demande pas
de retirer mon nom de l'Avenue.
Tu n'as aucun droit juridique
de le faire. Ni moral, d'ailleurs.
On a signé un contrat.
Je t'ai soutenue jusqu'au bout.
Jusqu'à ce ça s'arrête.
Toi et moi avions de bons rapports.
Souviens-t'en et songe
à ce que signifie la perte de mon nom.
Tu n'as de droit sur ton nom nulle part.
Moi si.
Je te l'ai dit.
Tu croyais que je blaguais ?
- Tim !
- Lis ton contrat.
Et je te suggère de faire lire la plainte
à ton avocat.
Tu vas vraiment porter plainte ?
L'interview que tu as donnée ?
Tu as dit que tu avais ton propre resto
et que tu faisais
ce que tu avais toujours voulu faire,
que Chez Desautel sur l'Avenue"
n'était pas ton truc.
Que tu préférais la gastronomie
aux chaînes de restaurants.
Cette interview a été lue
par tous les gourmets et hôteliers de la ville.
Tu as sali mon restaurant,
avec un impact sur mon chiffre.
Ce n'était pas mon intention.
Tu sais comment c'est.
On t'interroge,
certains mots sont mal interprétés.
Tu m'as foutu dans la merde, Janette,
je ne l'oublierai pas.
- Mais c'est mon nom.
- Promène-toi avec.
Réponds-y.
Mais tu ne peux pas l'utiliser
pour ton restaurant.
Tu m'invites, non ?
Je peux avoir l'addition ?
Les gamins le savaient avant moi.
Ils l'ont su par la rue.
Vos élèves sont rentrés ?
On avait musique après la classe,
mais j'ai annulé aujourd'hui.
J'imagine qu'un psychologue sera là demain.
Et un agent de sécurité.
C'est comme ça qu'on fait.
M. Batiste,
la mère de la fille
a dit que vous étiez passé voir Cherise
il y a deux jours.
Oui. Je suis passé.
Elle vous a dit quelque chose d'important ?
A-t-elle donné le nom de ceux
qui ont tué Deron Williams ?
Elle a parlé à vos collègues.
Pourquoi m'interroger moi ?
On pense qu'elle a pu se confier à vous.
Elle a dit qu'elle n'avait rien vu.
Cherise a dit vrai.
C'était une fille bien.
Elle ne faisait rien de mal.
Le grand frère de Deron
avait quelques conflits avec ceux d'Iberville.
Le jour où Deron a été tué,
il portait un T-shirt de son frère.
Les tueurs ont confondu Deron
avec son frère.
Confondu ?
Et Cherise ?
On pense qu'ils ont eu peur
qu'elle parle en tant que témoin.
Je lui avais dit de faire attention.
Où est-ce arrivé ?
Elle venait de déposer son frère à l'école
et rentrait chez elle.
Une fille gentille.
On sait qui a fait le coup.
Si ça peut vous consoler, on va l'arrêter.
Non.
Ça ne me console pas.
Bon.
Il fait frais dehors, hein ?
Je sais que tu ne bois pas,
mais j'ai pensé que tu aimerais une bière
avec ton steak.
Pourquoi pas ?
Des légumes verts ?
Un peu. Je n'ai pas très faim.
Tes enfants passent, ce soir ?
Non, Delmond joue quelque part.
Merci.
Et ta fille ?
Je lui ai dit
que je voyais quelqu'un de spécial.
Merci, chérie.
Pour quoi ?
Tout ça.
Tout.
Tout va bien ?
Bon.
Tu ne veux pas en parler.
Sacrée journée. Une gamine de 14 ans
tuée par balle sur North Roman.
J'ai dû prévenir la mère avec Nik.
Tu trouveras le tueur ?
Oui.
On a identifié les suspects.
Il suffit de les serrer.
Et ensuite ? Preuves égarées ?
Lieu du crime altéré ?
Toni, qu'est-ce qui te prend ?
J'ai vu Wilson chez Dizzy hier.
Bon sang.
Tout ce travail, et il est en liberté.
C'est long. Il faut attendre. Tu le sais.
Tu crois ?
J'ai servi Wilson aux agents fédéraux
sur un plateau, ils ont rien fait.
Cette ville,
tout le système est pourri.
J'ai regardé toutes les victimes au poste,
tu n'imagines pas le nombre de décès
en garde à vue.
Ce n'est pas mon service.
C'est celui du shérif. Pas de la police.
Qu'est-ce que ça change, putain ?
Je dis juste... Pourquoi tu m'en veux ?
Non. Je...
Ouah !
- Alors, ça roule ?
- Comment ça va ?
- Que se passe-t-il ?
- T'es où ?
Bon.
- Corey, bon sang.
- Salut, mec.
Alors ? T'es venu
avec des munitions, ce soir.
Je croyais
que c'était Galactic.
On a fait venir les Soul Rebels
pour faire péter la baraque.
- Super.
- Allez, c'est parti.
Oui.
- La maison de ton père est dans quelle rue ?
- Duels.
Duels.
- Toutes les maisons mitoyennes créoles.
- Oui, je connais l'endroit.
Parfois, les gens
de la Septième circonscription
passaient devant chez moi.
Un Blanc qu'on appelait Ticket de Pain.
- Ticket de Pain ?
- On aurait dit un croquemitaine.
Et puis Crazy Roy.
Il beuglait comme une vache.
- Pourquoi ?
- J'en sais rien.
Qui d'autre ?
Le Fripier.
Avec sa charrette et son âne.
Pour cinq et dix centimes,
il achetait tous les chiffons.
Je sais pas ce qu'il en faisait.
Encore un mystère.
Tu sais...
Tu sais, à l'aube,
quand tu es à moitié endormi,
que tu sais pas si tu dors ou si tu es éveillé ?
Parfois, dans ces moments-là,
j'entends ma mère qui m'appelle.
C'est comme ça qu'on garde ceux qu'on aime
une fois qu'ils sont morts.
Tant qu'on vit, ils vivent aussi.
Elle était comment, ta maman ?
Plutôt tendre.
Forte quand il le fallait.
C'est pour ça que j'aime les femmes fortes.
Et ton papa ?
Un menuisier.
Avec des bras comme du cèdre.
Musicien amateur.
Il aimait boire un coup.
Le dimanche après la messe,
il allait à la confiserie de Mlle Rosa.
Confiserie la semaine,
bar le dimanche.
Et Lorraine ?
Tu veux savoir des choses sur ma femme.
Oui.
Une vraie beauté.
Pleine de fougue.
Beaucoup comme toi, en fait.
Tous partis.
C'est naturel, j'imagine.
Finalement, la mort est une chose ordinaire.
Tu n'as pas peur ?
Tous les hommes sensés ont peur de mourir.
Tu entends ?
Non, rien.
Ce bruit. Ça vient de la chambre d'Honore.
J'entends pas de bruit.
Elle dort, Antoine. Elle va bien.
Je vais aller voir.
Mince.
Ce n'est pas si mal, si ?
Ça ira.
Jusqu'à ce qu'on ait de nouveaux menus.
Il faut d'abord
que je trouve un nouveau nom.
On devrait faire un concours
dans le personnel. Une boîte à idées.
Tu en as ?
Censuré ?
- Censuré rue Dauphine.
- Encore mieux. J'aime.
Tu sais quoi ? Je ne vais pas faire ça.
On peut imprimer les menus
sur un beau papier.
- On changera tous les jours s'il le faut.
- Je m'en charge.
On me connaît dans la ville.
On me trouvera bien.
Pas besoin de voir mon nom sur un menu.
Si les gens sont là, ils savent où c'est.
D'Andre, tu as oublié ça.
Salut.
LaDonna.
Tu as une nouvelle assistante.
- J'en avais besoin.
- Oui.
Il ne se passe rien, et tu le sais bien.
Et même si c'était le cas,
tu n'aurais rien à dire.
Tu connais ma position.
J'attends que tu te ressaisisses.
Ah oui ?
Qu'est-ce qui t'amène ?
Pour les garçons, de leur père.
Je m'en occupe.
Antoine voulait le leur donner.
Rien d'autre ?
Oui, j'espérais les voir.
Ils sont pas rentrés de l'école.
Tu sais bien.
J'espérais les surprendre à leur arrivée.
Ce serait une surprise
si tu t'impliquais un peu plus.
- Écoute, Larry.
- Quoi ?
Je songe à reprendre les garçons chez moi.
Pour aller où ?
- Au motel ?
- Oui.
Et ils iront à l'école comment ?
Tu veux peut-être qu'ils dorment
au-dessus de ton bar
si et quand tu as fini ce chantier.
Tu veux prendre les garçons ?
C'est quoi, ces conneries ?
Les garçons et moi, on se débrouille bien.
On a une routine qui fonctionne.
Tu es venue dire que tu voulais
réunir la famille sous le même toit ?
Si c'est le cas, je t'écoute.
Dis-leur que je suis passée.
Nous nous souvenons de Cherise et Deron
et des autres élèves de la ville
victimes de la violence cette année.
Nous sommes venus pleurer et guérir.
- Oui.
- Oui.
Et commencer à réfléchir sérieusement
à ce qu'on peut faire pour que ça change.
Oui.
Jennifer.
Cherise était mon amie.
Elle était gentille,
aimante avec son petit frère.
Oui, c'est vrai.
On aime cette ville,
mais elle doit nous aimer aussi.
Oui !
Il y a trop de violence, trop de cruauté.
C'est trop ! Il faut que ça s'arrête.
Cherise voyait toujours
le bon côté des choses.
Si elle était là, elle dirait
qu'il faut tous améliorer la Nouvelle-Orléans.
- C'est vrai.
- Et s'unir pour la paix.
C'est vrai ! Amen !
On devrait jouer quelque chose.
D'autres ont aussi apporté leur instrument.
Je crois pas, Robert.
Pas ce soir.