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Le Vieil Homme et la Mer
D'après le roman de Ernest Hemingway
Un film de Alexandre Petrov
Le dîner !
Réveille-toi !
On va dîner.
- Je n'ai pas très faim. - Allez, viens manger.
Tu peux pas aller pêcher si tu manges rien.
Ça m'est déjà arrivé.
Tant que je serai vivant, t'iras pas à la pêche le ventre vide.
Alors tâche de vivre longtemps et de prendre soin de toi.
Santiago, je pourrais revenir avec toi maintenant.
On a de l'argent.
Non... tu es sur un bateau qui a de la veine.
Je sais que tu ne m'as pas quitté par découragement.
Je n'ai pas pêché un seul poisson depuis 84 jours.
Reste avec eux.
C'est papa qui m'a fait partir.
Je suis encore un enfant. Je dois lui obéir.
Je sais. C'est bien naturel.
Quand j'avais ton âge, je grimpais au mât
d'un bateau à voiles qui faisait les côtes d'Afrique.
J'ai vu des lions, le soir sur les plages.
Je sais. Tu m'as raconté.
On aura une bonne journée demain avec ce courant-là.
Où comptes-tu aller ?
Le plus loin que je pourrai, pour rentrer quand le vent tournera.
Santiago, j'avais quel âge la première fois que tu m'as emmené sur un bateau ?
Tu avais cinq ans et tu as bien failli y rester
quand j'ai amené le poisson sans l'avoir assez fatigué.
Il a manqué de démolir le bateau.
Tu te souviens de tout ça ?
Je me souviens de tout ce qui s'est passé, depuis notre première sortie ensemble.
Bonne chance, Manolin.
Bonne chance, grand-père.
Il a repéré quelque chose.
Ah ! Te voilà, petit gars.
Tu feras un bel appât.
Il pourrait y avoir un gros poisson dans les environs de ce banc-là.
Il doit être tout près.
Oui... oui ! Le voilà.
Je ne peux pas laisser passer cette occasion.
Loin comme on est, il doit être énorme en cette saison.
Mange-le !
Allez, poisson... mange-le !
Il y vient.
Mon Dieu, faites qu'il morde.
Remonte sans faire d'histoires...
que je plante le harpon dans ta viande.
Tu es prêt ?
Maintenant !
Qu'est-ce que c'est ?
Mon Dieu ! Quel poids !
Il est en train de me remorquer.
Il ne peut pas être aussi grand que ça !
Pourvu qu'il ne sache pas qu'il n'y a qu'un homme contre lui...
un vieil homme.
Je dois le convaincre de ma force.
J'ai convaincu les autres, autrefois, dans cette taverne à Casablanca...
quand j'ai joué à la "main de fer" avec ce grand noir
qui était le type le plus fort des docks.
Nous étions restés face à face toute la journée et toute la nuit...
nos avant-bras dressés et nos mains imbriquées l'une dans l'autre.
Chacun de nous essayait d'aplatir la main de l'autre sur la table.
Les paris allaient bon train.
Les allées et venues ne cessaient pas,
à la lumière des lampes à pétrole.
Onze heures et ça continue.
Les arbitres étaient relevés toutes les quatre heures
afin qu'ils pussent dormir.
De nombreux parieurs avaient demandé un match nul.
Ils avaient leur travail aux docks : charger des sacs de sucre.
Sans cela, ils auraient tous préféré voir la fin de l'épreuve.
Oui Santiago ! Allez !
Tu peux y arriver !
Continue ! Finis-le !
- Garçon ! - C'est pour toi, jeune homme !
Nous avons un vainqueur.
Le duel avait commencé un dimanche matin.
C'est le lundi matin qu'il se termina.
Longtemps après ce haut fait, on m'appelait encore "Le Champion".
L'Homme n'est pas grand-chose à côté des grands oiseaux et des bêtes.
Mais ces bêtes ne sont pas aussi intelligentes
que les humains qui les tuent.
Elles sont plus nobles et plus habiles.
Je préférerais être cette bête, dans le fond de l'eau noire.
Le poisson est mon frère
mais il faut que je le tue.
Je suis heureux que nous n'ayons pas à tuer les étoiles.
Imaginons que tous les jours un homme devrait essayer de tuer la lune ?
La lune s'enfuirait.
Mais imaginons que tous les jours un homme devrait essayer de tuer le soleil ?
Nous sommes chanceux.
C'est déjà assez dur de vivre sur la mer, à tuer nos frères les poissons.
Je n'ai jamais vu ni entendu parler d'un tel poisson.
Maintenant, lui et moi sommes unis.
Attention, Santiago !
Je resterai avec toi jusqu'à ce que je sois mort, poisson !
Mon Dieu, ma main !
Aidez-moi, mon Dieu !
Je voudrais que le gosse soit là.
Il sera fier de moi.
Je suis un vieil homme usé
mais j'ai réussi !
C'était trop beau pour durer...
Des requins !
Je n'aurais pas dû aller si loin, poisson.
Pardon, poisson.
Ne bouge pas !
Avale ça.
Ils m'ont eu, Manolin.
Pas lui, en tout cas. Pas le poisson.
Non, c'est vrai. C'est après.
- Ils m'ont cherché ? - Naturellement.
- Ça a été dur, hein ? - Très...
- Tu m'as manqué, tu sais. - On va se remettre à pêcher ensemble.
J'ai plus de veine du tout.
La veine, on s'en fiche ! J'en ai, de la veine, moi.
Remets-toi vite...
parce que j'ai des tas de trucs à apprendre, et toi tu connais tout.
Je vais t'apporter quelque chose à manger.
Repose-toi bien, grand-père.
Sous-titres : melmoth