Tip:
Highlight text to annotate it
X
Smoke gets in yours eyes
Texte français : Paul Memmi
"Mad Men"
Un terme créé dans les années 50
pour décrire
les publicitaires de Madison Avenue.
Ils l'ont eux-mêmes inventé.
Terminé, monsieur ?
Oui. Vous avez du feu ?
Des Old Gold ?
Moi, des Lucky Strike.
Pourquoi fumer des Old Gold ?
Désolé. Sam vous importune ?
Il peut être trop bavard.
Non, nous discutions.
Pas d'inconvénient ?
Un autre verre ?
La même chose. Whiskey bitter.
Vous devez décompresser
en sortant d'ici !
Sûrement. Je ne sais pas.
Vous aimez le peu de goudron,
le filtre des Old Gold ?
On nous en donne
une cartouche par semaine.
Alors vous êtes habitué ?
Oui, c'est l'habitude.
Vous n'essaieriez pas
une autre marque ? Mes Lucky ?
J'aime mes Old Gold.
Imaginez que demain, un insecte
dévore toutes les Old Gold
de la planète.
Triste histoire.
Une tragédie.
Vous cesseriez de fumer ?
Je trouverais autre chose.
J'adore fumer.
"J'adore fumer." Très bon !
Ma femme dé***. Le Reader's
Digest dit que ça tue.
J'ai appris ça.
Les dames adorent
leurs magazines.
C'est bien vrai.
Tu n'as pas craint
de me réveiller.
Je dérange ?
Tu as de la chance,
je travaillais encore.
Et je suis toute seule.
Comment ça va ?
Ils ont inventé
la Fête des Grands-mères.
J'aurai des mois de travail
à dessiner des chiots.
Tu écoutes quelques idées ?
C'est ce que je pense ?
Car je connais tes idées.
Je cale
sur ma campagne cigarettes.
Tu es vraiment venu parler !
La Commission interdit
nos arguments santé.
Je reçois le Reader's Digest.
Tu redoutes ça depuis 5 ans.
Tu t'en es sorti.
Et je dormais mieux
quand les médecins fumaient.
On y est : "La cigarette
amie de la santé", c'est fini.
Adieu médecins, témoignages,
la cigarette sans tousser
qui dégage les sinus,
dégoudronnée, dénicotinisée,
à filtre. Fini !
Je n'ai plus qu'un paquet rigide
et "4 morts sur 5
fumaient votre marque."
Est-ce là que je dois dire :
"Don Draper,
le génie publicitaire
"et son énorme cerveau
"trouvera comment mener
les moutons à l'abattoir" ?
Veux pas
aller à l'école demain !
Tu me fais ton pitch ?
Midge, sérieux, je n'ai rien.
Je suis vide, ils le verront.
Des jeunes cadres
vont se déchirer ma carcasse.
Jolie image.
Quel est ton secret ?
9 différentes façons
de dire :
"Je t'aime, grand-mère."
On devrait se marier.
Je ferai une bonne ex-épouse ?
Je suis sérieux.
Tu as ton activité,
tu te fiches
de mes heures d'arrivée...
Quelle Cadillac choisis-tu ?
Rappelle-toi,
je ne fais ni projet
ni petit déjeuner.
Sterling reçoit les cigarettiers
dans 9 heures
et je n'ai rien.
Les gens aiment fumer.
Ni vous, ni la Commission
ni le Reader's Digest
n'y changerez rien.
Un jeune passe dans mon bureau
chaque jour
voir où il mettra ses plantes.
Il est mignon ?
23e.
Pas directement.
Faites durer,
j'adore la vue qu'on a ici.
Tu viendras chez Campbell ?
Il se passe une ancre au cou
et finira dans la mer.
- C'est une fille bien.
- Quelle horreur !
Pourquoi as-tu dit ça ?
Et si elle bosse pour nous ?
Elle sera fixée.
Sur le genre d'hommes qu'on est.
Pour être la femme qu'il faut.
On n'enterrera pas
ta vie de garçon de sitôt !
Comparé à Campbell,
je suis un boy scout.
- Il vous attend ?
- Il n'attend plus rien.
Je conduirai prudemment.
J'ai une grosse réunion.
Va faire les boutiques.
Invite ta mère à déjeuner.
De ma part !
Il est bon !
On enterre ma vie de garçon.
J'ignore ce qu'ils ont prévu.
Vu les créatifs qui m'entourent,
on regardera My Fair Lady.
Je passerai chez toi
avant d'aller me coucher.
Ta mère inspectera mes ongles.
Bien sûr, je t'aime !
Je renonce à ma vie
pour toi, non ?
Quelle fille !
Je vais vous dire,
elle a conquis mon cœur.
Et son vieux est friqué.
Ici, les cadres. Ils devraient
être séparés, mais non.
Les commerciaux et les créatifs
sont mélangés.
Ne me demande pas la différence.
Si tu m'écoutes,
tu éviteras mes erreurs.
Salut, Joan.
Comme celle-ci.
- Tu dois changer de train ?
- Non, mais la ligne est longue.
Dans 2 ans en jouant finement,
tu vivras dans le centre.
En jouant encore mieux,
à la campagne
sans devoir travailler.
Tu es ici, face à moi.
Nous assistons M. Draper.
J'ignore tes buts
mais n'abuse pas du parfum.
Aie à boire dans ton tiroir.
M. Draper aime le rye.
Et achète aspirine, pansements,
aiguille et fil.
- Le rye, c'est canadien ?
- Renseigne-toi vite !
On est secrétaires
mais en fait, c'est un mélange
de mère et de soubrette.
Et le reste du temps...
Chez toi,
découpe deux trous dans un sac,
couvre-t'en la tête, et nue,
regarde-toi dans le miroir :
quels sont tes atouts,
tes faiblesses ? Sois honnête.
J'essaie toujours.
Tant mieux.
Ne crains pas cette technologie.
Ça paraît compliqué,
c'est simple :
fait pour les femmes !
J'espère !
Pour midi, achète des chocolats,
12 œillets, des sels de bain.
Je t'expliquerai.
Merci, Mlle Holloway,
de veiller ainsi sur moi.
Appelle-moi Joan.
Et ne le prends pas mal,
mais avec de si jolies
chevilles,
tâche de les rendre fous.
Et les hommes
adorent les foulards.
Bonjour, M. Draper.
M. Sterling, comment va ?
Bonjour, les filles.
Quelle tête !
C'est le budget cigarettes ?
J'y ai réfléchi.
J'espère bien.
Toute la famille Lucky Strike
sera là à 16 h.
Tu es inquiet ?
Sinon, je te demanderais
ce que tu as préparé.
Pour moi, tu es prêt.
À toi, l'inquiétude !
Tu venais juste
me voir m'habiller ?
- M'assurer de ta présence.
- Physique.
Donne-moi 30 min pour le reste.
Comment dire...
On a des Juifs ici ?
Pas pendant le service.
Très drôle. C'est autre chose...
On a un Italien,
mon directeur artistique.
Ça n'ira pas.
Les Juifs
bossent chez des Juifs.
Et vendent des produits juifs
à des Juifs.
Ça me va !
Sauf qu'à 11 h,
les Galeries Menken
pourraient être accueillies
plus... chaleureusement.
Par un traiteur casher ?
Tu as oublié un bouton.
La minette essaie
de remplir son soutien-gorge ?
L'été arrive.
Sans arguments santé,
on n'a qu'un paquet blanc
avec un point rouge.
J'ai fait poser mon voisin.
Il est toujours aussi relax.
Parce qu'il ne fume pas.
Il tenait un crayon.
Il leur faut du sex-appeal.
Une femme en maillot
à côté du type.
Une fille sexy ?
Je peux le faire.
- Un vrai mannequin.
- J'adore mon boulot !
À propos de filles sexy,
tu vas à la fête de Pete ?
Je n'aime pas ces trucs.
M'en parle pas. C'est gênant !
Si on m'allume,
je préfère être seul.
On boit avant ? Après ?
Ou les deux ?
Donc, c'est tout,
un type relax ?
Ne sois pas trop dur.
C'est toi, le rédacteur.
J'ai essayé.
- Greta Guttman.
- Faites-la entrer.
Super ! Notre grand homme
des Études.
M. Draper, M. Romano...
Vous semblez très détendus !
Une surprise
pour nos cigarettiers ?
Je mène ma recherche !
Tout argument santé
énerverait les autorités.
À nous de nous contrôler.
Tu tiens ton slogan.
La santé, c'est mort.
"Mort", quel mot approprié !
Les gens en sont sûrs,
la cigarette est un poison.
Si on ne peut dire le contraire,
j'ai des solutions :
Fumer fait partie
du mode de vie américain.
C'est trop bon pour arrêter.
C'est signe d'indépendance !
Si on aime le danger,
on aime fumer ?
On met un crâne et deux os
sur le paquet ? J'adore !
Avant-guerre, le Pr Adler
à Vienne
disait que la pulsion de mort,
selon Freud,
est aussi forte que les pulsions
sexuelle et de vie.
Freud ? De quelle agence ?
D'après vous,
les gens feraient une chose
et en secret, désireraient
l'inverse ? C'est ridicule.
Mlle Guttman...
"Docteur" !
Dr Guttman.
La psychologie,
va pour les soirées !
Mais on achetait des cigarettes
avant la naissance de Freud.
Ce n'est pas "Pourquoi fumer ?"
C'est "Pourquoi fumer
des Lucky Strike ?"
Suggérer que nos clients
ont une...
"pulsion de mort" ?
Je vois assez mal l'affiche !
Le Reader's Digest
parle de danger ?
Ils disaient que Bambi
était le livre du siècle !
Les faibles teneurs en goudron,
en nicotine, ou les filtres
n'empêchent pas
le cancer du poumon.
Donnez ce rapport.
Il est très convaincant.
J'en suis sûr.
N'aviez-vous pas conçu
nos arguments santé ?
Exact, M. Draper, mais...
Qui d'autre l'a lu ?
Personne ! C'est votre budget.
N'en parlons plus.
Je trouve votre approche
perverse.
Bonne réunion.
Elle sera sûrement brève.
J'accepte ce verre.
M. Draper ?
Excusez-moi...
Navrée de vous réveiller,
M. Campbell est dehors.
Il sait que je dormais ?
- Non, monsieur.
- Bien.
- Qui êtes-vous ?
- Peggy Olson. La nouvelle.
Pouvez-vous l'occuper ?
C'est mon 1er jour,
je veux me montrer coopérative
mais dois-je vraiment ?
Je vois.
J'apportais de l'aspirine.
Qu'il entre.
Quelle tête ! Prêt à séduire
des détaillants juifs ?
Quel choc,
tomber sur toi au réveil !
D'habitude, ça plaît.
C'est qui, ta copine ?
La nouvelle.
Tu as toutes les nouvelles.
La Direction a tous les bonus.
D'où tu sors, chérie ?
École de secrétariat Deaver.
La classe !
Mais d'où tu viens ?
Tu es une Amish ?
Non, je suis de Brooklyn.
T'es en ville. C'est pas péché
de montrer tes jambes.
Rentre le ventre, fais femme !
Ça sera tout, M. Draper ?
C'est pas fini,
je fais mon chemin !
Ça sera tout.
"Peggy", c'est ça ?
Oui. Et c'est l'heure
de votre réunion de 11 h.
Excusez M. Campbell,
il a perdu ses manières en fac.
Elle est un peu jeune pour toi.
La future Mme Campbell
est vernie. Et ce mariage ?
Dimanche.
Ken t'a dit pour ce soir ?
Bien sûr.
Alors tu me l'offres ?
Elle a connu plus de marins
qu'un cuirassé.
- Quel âge as-tu ?
- Tout juste 26 ans.
Le monde est un soutien-gorge
qui attend d'être dégrafé !
T'es doué avec les mots.
Je vais te parler
d'homme à homme.
Tu couches déjà avec elle ?
La pub est un petit monde.
Salis la réputation d'une sténo
le jour de son arrivée,
tu le rendras minuscule.
Continue, prends ma place,
tu n'iras pas plus haut.
Tu mourras dans ce bureau
en cadre moyen, dégarni,
avec qui on couche par pitié.
Tu sais pourquoi ?
Parce que personne ne t'aimera.
Voilà nos travailleurs-miracle !
Pete Campbell, au budget,
si vous nous le confiez !
Et Don Draper,
le meilleur créatif de New York.
De l'immeuble ! Enchanté.
Navré.
Je suis Rachel Menken.
Désolé, je m'attendais à...
À voir un homme ?
Mon père aussi.
Et vous êtes ?
Tu reconnais David Cohen.
- Du département artistique.
- Sûr !
Une des étoiles montantes
de Sterling Cooper !
Mettons-nous à l'aise.
Mlle Menken, dites-nous en plus.
Parfait.
Très subtil.
C'est ta chemise ?
Il triait le courrier
mais c'en est un vrai.
C'est votre nuit de noces
Vous êtes Peggy Olson ?
Joan Holloway vous envoie.
Chic fille !
- Va-t-elle bien ?
- Elle vous salue.
Elle est si drôle.
Quelle chance d'être avec elle !
C'est formidable.
Installez-vous bien.
Détendez-vous.
D'après votre dossier et votre
doigt, vous êtes célibataire.
Exact.
Et vous voulez
prendre la pilule ?
Joan vous a adressée à moi
car je ne juge pas.
Une femme doit envisager
pratiquement sa vie sexuelle.
Écartez les genoux.
C'est bon à savoir.
Mais en tant que médecin,
je ne voudrais pas
aider la femme
à devenir une traînée.
Votre minou vers moi !
Je ne mords pas.
Je vous avertis,
je vous retirerai la pilule
si vous en abusez.
Pour votre bien.
Même à notre époque moderne,
les femmes faciles
ne trouvent pas d'époux.
Je comprends, Dr Emerson.
Je suis très responsable.
Vous n'êtes pas
ce genre de fille.
Alors que Joan...
Je plaisante. Rhabillez-vous.
Je vous fais une ordonnance
d'Enovid.
11 dollars par mois.
Ne devenez pas
la reine des salopes
pour amortir la dépense.
Pardonnez l'expression.
Don dit
qu'avec un spectre de médias
dont le Danny Thomas Show,
si vous pouvez,
on boostera votre renommée.
Des coupons de réduction
dans des magazines sélects
attireront
de nouvelles clientes.
Une fois dans votre magasin,
c'est à vous de jouer !
Notre magasin a 60 ans.
Il est mitoyen de Tiffany's.
Franchement, des coupons ?
Les coupons, ça marche !
- Votre père approuverait.
- Peut-être.
Mais il n'est pas ici
car c'est notre pire année.
À présent, ce sont mes idées
qui comptent.
Pourquoi êtes-vous venue ici ?
Il y a des dizaines d'agences
plus appropriées à vos besoins.
Si je voulais un homme
sorti du village de mon père,
je serais restée où j'étais.
Leur plan, c'est les coupons.
Plan ou pas, les ménagères
aiment les coupons.
Je me fiche des ménagères.
Quelle population visez-vous ?
La vôtre, M. Draper :
qui se fiche des coupons
et du prix.
Celle qui vient acheter
où c'est cher.
Manifestement, nos idées
sont très différentes.
Le client
n'est pas toujours roi ?
Je pensais
que vous feriez mieux.
Sterling Cooper est réputé
pour innover.
Vous dépassez les bornes !
Don, laissons l'émotion de côté.
On peut parler.
De cette idée absurde ?
On choisit un magasin
parce qu'il est plus cher ?
Ça marche pour Chanel.
Menken's n'est pas Chanel.
On vote la confiance !
Don dit juste que Chanel
est très différent.
C'est la France,
c'est l'Europe...
Pas un bazar juif ?
Exactement.
Vous disiez vrai,
tout ici marche au charme.
C'est ridicule.
Une femme ne me dit pas ça !
La réunion est finie.
Bonne chance.
Ce n'est pas ta faute,
elle a abusé.
L'argent ne guérit pas
de la grossièreté.
Roger sera furieux. Tu y gagnes.
Je veux ta place, mais c'est
vrai, je suis nul avec les gens.
Toi, tu es bon.
Sauf à cette réunion.
Alors je compte sur toi
pour m'aider.
Il y a plein de place là-haut.
Je regrette
d'avoir été dur avec toi.
C'est cette fichue campagne
cigarettes.
Tu trouveras un truc.
Je te suivrais au combat
les yeux fermés.
Et je ne serais pas le seul.
Pas vrai ?
On se calme,
je ne veux pas finir enceinte !
Va chier.
Le Dr Emerson est extra.
Il est gentil.
Sa maison de South Hampton
que je ne connais pas
est si belle !
Ne t'angoisse pas,
voici le centre nerveux
de la boîte.
Ton boss et toi dépendez
de la bonne coopération
de quelques employées modèles.
Jamais d'ordre, de cri
ou de sarcasmes avec elles.
Sois toujours
en train de les supplier.
Vous êtes occupées
mais on a une nouvelle.
Voici Marge, Nannette et Ivy.
C'est des cadeaux
pour lier amitié.
Quel chou !
Les sucreries sont pour moi ?
Joan, tu abuses !
Elle doit perdre 4 kg pour Noël.
Tu es parfaite.
Je suis assise !
Reviens quand tu veux, chérie.
- Elle bosse pour qui ?
- Don Draper.
Ils ont viré Eleanor ?
On l'a mutée.
Draper n'en voulait pas.
Elle ne savait pas
passer un appel.
Vous êtes occupées,
on vous laisse.
J'étais ravie.
Tu as de belles jambes. Draper
les aimerait s'il les voyait.
Sterling Cooper,
à votre service...
Que faire pour satisfaire
ces gêneurs du gouvernement ?
On nous demande une cigarette
plus saine, c'est fait.
Et tout à coup,
ça ne suffit plus.
Autant vivre en Russie !
Bien dit !
Ce matin, j'ai reçu un appel
de mes concurrents.
L'État fédéral les attaque
pour leurs avis médicaux.
M. Garner, vous devez savoir
qu'à cause
de la manipulation des médias,
les gens
établissent un lien
entre vos cigarettes
et certaines maladies mortelles.
Manipuler les médias ?
Je vous paie pour ça !
Notre produit est bon.
Je le fume !
Grand-père aussi.
Il est mort à 95 ans
sous un camion.
Navré. Nous sommes coincés.
Fini de dire
que les Lucky sont saines.
Que faire ? Nous avons créé
un centre de recherches
pour faire taire cette rumeur.
Très bon début.
Mais cela aidera-t-il à vendre ?
Don, je crois que c'est à toi.
J'ai...
beaucoup réfléchi à ça.
Je suis un fumeur de Lucky
de longue date.
J'ai peut-être une solution.
Sterling Cooper, pionnier
en matière d'études de marché,
a prouvé que le risque
associé à votre produit
ne compromet pas tout.
Les gens conduisent chaque jour.
Et certains meurent.
Les autos sont dangereuses.
On ne peut rien y faire.
On doit aller où on doit aller.
Les cigarettes, c'est pareil.
Pourquoi ne pas dire :
"Les cigarettes
sont dangereuses ?
"Vous êtes un homme.
Le monde est dangereux.
"Fumez votre cigarette !
Allez où vous devez aller."
C'est très intéressant.
Si les cigarettes
étaient dangereuses !
Mais elles ne le sont pas.
Quel est votre slogan ?
"Vous devez mourir,
mourez avec nous" ?
Les psychologues ont établi
que la société
a une pulsion de mort.
Si on rebondissait là-dessus,
le marché potentiel...
Que dites-vous ?
Vous êtes fou ? Je ne vends pas
des armes mais du tabac.
Nous vendons l'Amérique !
Les Indiens nous l'ont donnée,
bordel !
Allez, papa, partons d'ici.
Au moins, on a appris
qu'on a ce problème
mais les autres aussi.
Puis-je dire une chose ?
Je ne sais plus. Vraiment ?
La Commission et le Reader's
Digest vous ont rendu service :
toute réclame associant
les cigarettes et la santé
fera penser au cancer.
Soyons-leur reconnaissants.
Ce qu'a dit Lee Junior
est vrai :
on ne peut évoquer la santé ?
Vos concurrents non plus.
Donc des tas de gens
ne disent rien
qui fasse vendre ?
Pas exactement.
La publicité n'avait jamais
connu ça depuis les céréales.
6 sociétés identiques
avec 6 produits identiques...
On peut dire ce qu'on veut !
Comment les fabriquez-vous ?
J'en sais rien.
Honte à toi !
On traite les graines
aux insecticides.
On plante en Caroline du Nord.
On récolte, on traite, on dore.
Et voilà !
"Il est Doré"
Les autres
font dorer leur tabac !
Non, les autres font du poison.
Lucky Strike est doré.
Dois-je vous dire
ce qui s'est passé ?
Si, dites-le.
La publicité est basée
sur une chose :
le bonheur.
Qu'est-ce que le bonheur ?
C'est l'odeur de neuf
d'une voiture.
L'oubli des craintes.
Le panneau du bord de route
qui hurle le réconfort que,
quoi que vous fassiez,
ça va.
Pour vous, ça va.
Il est doré.
J'ai compris.
Tu m'as inquiété.
J'ignore
si tu étais soûl ou pas
mais tu étais inspiré.
Ça m'est tombé du ciel,
alors merci Là-haut.
Tu regardes trop bas.
Dans ta béatitude,
tu changes d'avis
pour la présidentielle ?
Je ne sais pas.
"Famille Patrie", c'est dur.
Je gâcherais tout.
Adorable modestie !
Un jeune et beau héros
de la Navy...
Tu convaincras l'Amérique
que Nixon est un gagnant.
M. Draper, des visiteurs.
Soyez plus spécifique, chérie.
Tu as sauvé la boîte.
Merci les gars, j'apprécie.
Tu étais fabuleux.
J'en tremble encore.
Tes camarades d'étage...
Je vous laisse.
Merci pour le score.
J'adore marquer.
Tu rattraperais Rachel Menken ?
Sois charmant comme j'ai dit.
Tu n'as pas marre de ma magie ?
Elle vaut 3 millions.
T'es une pute.
Peggy...
Demande des glaçons.
- Oui, M. Draper ?
- Minute !
Il va falloir boire ailleurs.
Où tu veux. Il est 17 h 15,
la petite fête commence.
Je ne crois pas.
Don, tous sur le pont !
Aide Pete à quitter son passé.
La prochaine fois.
Venez, Don nous rejoindra.
L'étude de Greta
n'était pas utilisable.
De quoi parles-tu ?
J'avais eu cette étude en main.
C'est dans les livres de magie,
les photocopieuses ?
Mais elle avait raison.
Bonne soirée, Pete.
Félicitations.
Vous avez été formidable,
paraît-il.
La peur stimule mon imagination.
Merci pour cette merveilleuse
1re journée
et pour...
m'avoir défendue
avec M. Campbell.
Peggy, je suis votre boss,
pas votre petit ami.
Deux : si Pete fouille
encore ma poubelle,
renoncez même au job
de vendeuse de sandwichs.
Il disait avoir oublié
son stylo. Je ne savais pas.
Je ne suis pas
ce genre de fille.
Bien sûr que non.
Rentrez. Mettez vos bigoudis.
Demain est un nouveau jour.
Peggy,
faites un numéro pour moi.
Reviens toutes les 15 minutes
avec ou sans boissons.
Toutes les 5 minutes !
Vivons ici !
On va pas juste regarder !
Tu as une femme, Salvatore ?
Allons, je suis italien !
On s'amuse, ici ?
- Comment t'as fait ?
- Elles bossent au Lavomat.
Appuie sur le bouton,
elles sortent.
On ne dérange pas ?
Que non !
La meilleure place ! On boit ?
Tout ce qui te rend comme tu es.
J'adore cet endroit.
La chaleur, le bruit
et plein d'hommes.
Et quels hommes !
Je suis déjà toute chose.
Tu dois l'être tout le temps.
J'aime m'amuser.
Pas possible ?
- Arrête.
- Tu aimes t'amuser !
Vraiment, c'est trop...
Trop délicieux.
Arrête. Que fais-tu ?
Tu le sais très bien.
Les filles, on devrait partir.
Allons !
Tu me fais mal.
Je serai sage.
Servez aux filles
ce qu'elles veulent.
Que faites-vous dans la vie ?
C'est le meilleur pubard
de New York.
Du monde !
Pour madame, un Mai Tai,
et un whiskey sec.
Vous me soû*** pour me prouver
que je fais une grosse erreur ?
Quel drink !
Ça vous a causé des ennuis ?
J'aurais dû garder mon calme.
Et vous traiter en cliente.
J'accepte vos excuses.
Donc, vous comprenez ?
Maintenant, oui.
C'était... rafraîchissant.
D'entendre ce que je soupçonne
les gens de penser.
Je ne suis pas si terrible.
J'étais sous pression.
Un autre budget.
Ce n'est pas important.
Non, en effet.
Sans envenimer les choses,
une question personnelle...
Dois-je boire un autre verre ?
Pourquoi
n'êtes-vous pas mariée ?
Vous cherchez le défaut ?
Vous êtes belle, cultivée...
Le mariage, une famille,
ne serait-ce pas mieux
que de vous battre
avec des gens comme moi ?
Étant femme, je ne peux
vous poser la même question.
Étant femme,
je dois bien faire un choix :
le tablier, ou le frisson
de faire du magasin de mon père
ce qu'il devrait être.
C'est donc ça ?
Vous ne vous mariez pas
pour le frisson des affaires ?
Oui, et...
je n'ai jamais trouvé l'amour.
Célibataire
car elle n'a pas trouvé l'amour.
J'avais écrit ça
pour vendre des bas.
L'amour n'est pas qu'un slogan.
L'amour ? Le coup de foudre
en plein cœur ?
On ne mange plus,
on ne travaille plus,
on le fuit en se mariant
et en faisant des bébés ?
Vous ne l'avez pas trouvé
car il n'existe pas.
Cet amour-là a été inventé
par des types comme moi
pour vendre des bas nylon.
Vraiment ?
J'en suis sûr.
On naît seul, on meurt seul.
La société multiplie les règles
pour faire oublier ça.
Moi, je n'oublie jamais.
Je vis sans lendemain
car il n'y a pas de lendemain.
Je crois le comprendre
seulement maintenant :
ça doit aussi
être dur d'être un homme.
Pardon ?
M. Draper...
- "Don".
- M. Draper.
J'ignore
en quoi vous croyez vraiment
mais je connais le sentiment
de se sentir déplacé,
déconnecté,
de voir de loin
le monde où évoluent les autres.
Quelque chose me dit
que vous connaissez ça aussi.
Je ne sais pas.
Un autre verre ?
Mais dites à votre chef
que vous m'avez charmée.
Donc nous nous reverrons ?
Je reviendrai au bureau lundi
pour une vraie réunion.
J'en serai ravi.
On n'achète rien !
Pour la 1re fois de la journée,
je ne vends rien.
Peggy habite ici ?
Attendez.
Tu le connais ?
On travaille ensemble.
Il est vraiment soûl.
C'est bon, Marjorie.
Que faisais-tu ?
J'étais dans ma chambre,
j'écoutais des disques.
Je me marie dimanche.
J'ai appris ça.
Tu me prends pour un sale type.
Pourquoi cette visite ?
Je voulais te voir ce soir.
Moi ?
Il fallait que je te voie.
Marjorie ?
Oui, Peg ?
Je vais me coucher.
J'ai appelé le bureau,
tu étais parti.
Je ne voulais pas t'embêter.
Tu ne m'embêtes pas.
J'ai pensé
que tu restais encore en ville.
Il y a un plat dans le four.
Sauf si tu n'as pas faim.
Je n'ai pas faim.
Je reviens.
Ne bouge pas.
J'ai souvent marché
dans cette rue
Le pavé toujours restait
sous mes pieds
Soudain dans les airs
je me sens soulevé
Je suis dans la rue où tu es
Y a-t-il ailleurs des lilas
au cœur de cette cité ?
Entend-on l'alouette
ailleurs dans cette cité ?
L'enchantement coule-t-il
de chaque porte ?
Non, c'est seulement
dans la rue
où tu es...
Sous-titrage : C.M.C.