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Démystifier le mythe : santé et bien-être trans
Mythe 1 : l'opération est la priorité pour toutes les personnes transgenres
L'opération joue un rôle important dans la transition de nombreuses personnes transgenres,
et autres personnes présentant une variation de genre.
Mais ce n'est pas LA priorité principale pour TOUTES les personnes transgenres et autres.
Il y a des centaines de raisons pour lesquelles certains choisissent de ne pas être opérés.
Avant tout, c'est une décision personnelle que l'on prend sur les conseils de son médecin.
Bien sûr, la vérité, une grande partie des personnes transgenres vous le dira,
c'est que le choix de l'opération est une décision complètement individuelle.
Il n'y a pas une seule manière, ou une "bonne manière" de faire sa transition.
Toutes les femmes ou tous les hommes trans n'ont pas l'intention de se faire opérer.
Il n'en reste pas moins que, pour certains d'entre nous, c'est une étape vitale.
Cela coûte très cher, pour une population où le chômage fait des ravages.
Souvent, un accord avec une assurance maladie qui accepte de rembourser les frais
est la seule manière, pour ces gens, d'obtenir une opération en conformité avec leur genre.
Je suis médecin de famille et gérontologue. J'ai un rapport très personnel avec mes patients.
Ces conversations, ces décisions doivent rester personnelles, entre le médecin et le patient.
Elles n'appartiennent pas au débat public.
Je sais que les gens sont souvent curieux, parfois avec les meilleures intentions du monde,
qu'ils aient envie de s'informer ou de vivre une relation avec une personne transgenre.
Mais en général, réduire quelqu'un à son parcours opératoire, à sa configuration anatomique,
c'est le déshumaniser, le traiter comme un objet
et c'est tout simplement impoli, c'est grossier.
Personne n'irait aborder quelqu'un qu'il ne connaît pas encore très bien,
pour le questionner sur ses organes sexuels. Tout le monde trouverait ça très déplacé.
N'importe quel professionnel de la santé, même de nos jours, rencontrant une personne trans,
ou entendant parler de son cas, se demande immédiatement si ce patient est opéré.
Est-il "pré-op" ou "post-op" ?
Alors que, bien sûr, il faudrait prendre en compte le patient dans sa totalité.
Récemment, facebook a autorisé la création de profils avec un marqueur d'identité de genre,
au-delà des cases "homme" et "femme" qui existaient auparavant.
C'est une très bonne nouvelle, et une affirmation de leur soutien.
Il faudrait maintenant que les professionnels de la santé, les compagnies d'assurance,
et les administrations dans d'autres domaines franchissent également cette étape,
et reconnaissent l'existence de ceux pour qui le choix "homme/femme" n'est pas suffisant.
L'existence de la diversité des genres qui existent dans notre monde.