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Allons-y. Ça y est, Bob. Salut ! Désolé. On a un peu de retard.
Excusez-moi une seconde.
Hé, Bob, attrape ! [Bris de verre] [Cris]
Désolé !
Bienvenue à "Culture en déclin". Mon nom est Peter Joseph.
Cette émission est conçue pour ceux qui cultivent un certain scepticisme
envers la société, car vous êtes peut-être comme moi.
Quand vous faites l'expérience de ce qu'on appelle la société globale,
vous vous sentez de plus en plus mal à l'aise,
peut-être même frustré, par la manière dont nous, la famille humaine,
avons choisi de nous organiser sur cette petite planète.
Feu Carl Sagan, astronome et partisan bien connu de la pensée scientifique,
dans sa célèbre série "Cosmos" sur PBS, posa un jour la question :
"Si une espèce supérieure venue d'un autre bras de la galaxie nous rendait visite
et que nous devions leur expliquer notre gestion de la planète,
sans mentionner l'état actuel des affaires humaines,
serions-nous fiers de nos descriptions ?"
Comment expliquerions-nous pourquoi presque la moitié du monde,
plus de 3 milliards de personnes survivent à peine dans une abjecte pauvreté et la maladie
ou meurent inutilement
au rythme d'environ une personne toutes les deux secondes,
tout ceci dans le sillage d'une réalité technologique avancée,
grâce à laquelle nous pourrions facilement nourrir, vêtir et loger chaque famille sur Terre
et leur donner un bon niveau de vie ?
Comment expliquerions-nous la guerre globale :
230 millions de personnes tuées par leurs semblables dans les 100 dernières années
au nom de quoi, une territorialité insensée, des ressources,
des idéologies dogmatiques et obsolètes ?
Tout ceci se produit dans l'ombre d'une reconnaissance scientifique émergente
du fait que nous sommes une seule famille partageant une maison
liée par les mêmes lois naturelles,
et donc la même idéologie opérationnelle cohésive.
Qu'en est-il de notre système économique, le fondement de notre société,
sans mentionner nos motivations dominantes ?
Comment expliquerions-nous que, plutôt que de nous organiser efficacement
en système unique pour gérer correctement cette maison commune,
nous optons puérilement pour la division, la concurrence et l'exploitation
par un jeu archaïque et complètement découplé de l'environnement.
Un jeu qui, en passant, ne semble pas seulement perpétuer
un vaste éventail d'atrocités sociales,
mais semble maintenant déstabiliser encore plus la société,
en affaiblissant notre santé publique.
Je suis désolé de dire qu'en tant qu'individu,
vos croyances m'importent peu, et je ne les respecte pas.
Pourquoi ? Parce que je ne respecte pas plus mes propres croyances.
Rien ne prouve que les valeurs traditionnelles,
les normes, les structures sociales ou les pratiques courantes
qui sont les nôtres aujourd'hui seront pertinentes demain.
La seule chose qui résiste à l'épreuve du temps est la notion même de changement,
la compréhension en constante évolution de nous-mêmes et de notre monde.
On pourrait croire que c'est en fait la définition de l'intelligence humaine.
Qu'en pensez-vous? Ce n'est pas tant ce que nous savons,
que la conscience de notre vulnérabilité.
Alors, en regardant par la fenêtre, demandez-vous :
voyez-vous de l'intelligence ou du dogmatisme ?
Voyez-vous une culture à l'écoute qui travaille à se réaligner
avec les ordres naturels au fil de leur déroulement,
ou voyez-vous des efforts désespérément obstinés,
particulièrement de la part des élites au pouvoir
qui tentent de résister au changement, au détriment
de toute l'expérience humaine ?
Vous savez, comme vous,
je ne suis peut-être qu'un membre de cette famille de 7 milliards d'humains ;
et comme beaucoup de familles, nous avons parfois nos différends,
mais parfois les choses vont si mal qu'une sérieuse intervention s'impose.
Cette série fait office d'intervention,
dans l'espoir de sauver une culture clairement en déclin.
Par le créateur de la trilogie Zeitgeist,
voici la pire émission de téléréalité de tous les temps :
La Réelle
GMP Films présente
La culture en déclin
Avec votre guide, Peter Joseph
C'est une année électorale aux États-Unis
et pour ainsi dire une année électorale pour le monde entier.
Le système politique des États-Unis, encore l'empire dominant,
a dépensé environ 25 milliards de dollars ces 10 dernières années.
Cette somme d'argent, pondérée et distribuée annuellement,
pourrait loger et nourrir tous les sans-abri aux États-Unis,
mettant effectivement fin à l'épidémie.
Peut-être, comme moi, à la fin de cette émission,
penserez-vous que l'argent serait ainsi mieux dépensé.
Quoi qu'il en soit, l'élection présidentielle de 2012
se prépare à être l'une des plus coûteuses
et l'une des élections les plus importantes de tous les temps
étant donné la crise de la dette actuelle, la crise du chômage
et l'énorme déstabilisation de la société en général.
Toutefois, je ne m'intéresse pas particulièrement à la gauche ou à la droite,
ni aux mérites politiques d'un quelconque candidat.
Ce qui m'intéresse, c'est l'idée même de démocratie globale
telle qu'elle existe traditionnellement, et à quel point elle est aveuglement acceptée
par la grande majorité des peuples sur cette planète, comme étant
la seule option pour satisfaire leurs intérêts et leur bien-être
et donc comme la méthode optimale de gestion sociétale.
Voilà ce qui m'intéresse.
(P. Joseph) Plutôt que d'argumenter sur le choix du prochain président,
pourquoi ne pas considérer des questions plus générales ?
Comme, peut-être,
pourquoi avons-nous même un Président ?
Est-on au Moyen-Âge ?
Je pensais que l'époque des rois, dictateurs et détenteurs uniques du pouvoir absolu
tirait à sa fin. Ou, plus généralement,
n'est-ce pas absurde de se réclamer d'une démocratie participative
quand le peuple n'a en fait rien à dire
quand il s'agit des véritables décisions prises par les élus ?
C'est déjà terrible que les élus n'aient littéralement aucune responsabilité légale
à tenir les promesses faites lors des campagnes électorales,
mais en plus, un examen historique des faits vous montrera
que le bien public a toujours été secondaire par rapport à d'autres intérêts,
surtout des intérêts financiers et commerciaux.
Naturellement, tout le monde sait cela, n'est-ce pas ?
Pourquoi le gouvernement des États-Unis, à l'encontre de tout intérêt public connu,
a permis au système bancaire,
un système qui ne crée absolument rien,
d'être renfloué grâce à quelques 13 billions de dollars ?
Vous avez une maison en bord de mer en Floride de 14 millions de dollars.
Vous avez une maison de vacances à Sun Valley, Idaho.
Vous et votre épouse avez une collection d'art de plusieurs millions de dollars.
(PJ) Alors que le public était abandonné à son trop-plein de dettes privées,
ses pertes d'emploi et une économie stagnante.
Si nous persistons dans cet absurde petit jeu que nous avons inventé,
à savoir l'économie de croissance, où les mouvements d'argent définissent tout,
ce serait peut-être une bonne idée de calculer ce qui pourrait vraiment aider
à opérer ce système économique à un niveau passable.
Donc, si vous augmentez les impôts des soi-disant riches,
vous augmentez en fait les impôts des créateurs d'emplois
et, si le but est la croissance du secteur privé,
vous devez admettre que le meilleur moyen de créer cette croissance
est de laisser le capital dans les mains des créateurs d'emplois.
(PJ) Si cet argent dépensé pour aider les banques
avait été utilisé pour alléger les dettes privées,
tout en laissant Goldman Sachs, JP Morgan
et toutes les autres institutions techniquement inutiles et non productives
faire l'expérience de l'échec et de la faillite qu'elles méritaient,
en nationalisant simultanément la totalité du système bancaire américain,
l'économie américaine aurait pu s'en tirer. Pourquoi ?
Parce que les banques ne contribuent à rien. Ce sont les travailleurs qui contribuent.
Dans ce système, la croissance passe par l'emploi.
Si vous voulez des emplois, il faut de la demande,
et pour cela il faut du pouvoir d'achat.
En aidant le public à payer ses dettes,
vous sèmeriez les véritables graines de la croissance.
Aussi évident que cela paraisse, on oublie une chose :
le renflouement des banques n'a en rien aidé l'économie,
il n'aide pas et n'aidera jamais
les économies souveraines en détresse dans le monde.
Pourquoi ? Parce que nous vivons non pas dans une démocratie, mais dans une ploutocratie,
et le seul vrai pouvoir est en fait derrière le rideau, non pas devant.
Les puissances financières et d'affaires possèdent et contrôlent non seulement ce pays,
elles contrôlent et possèdent la planète entière ;
et non, ce n'est pas une conspiration. C'est un trouble de système de valeurs.
Tant que le signe du dollar est associé à chaque brin d'herbe,
chaque territoire, chaque pensée fugace ou invention,
sans parler de l'évaluation du mérite des individus
pour leur droit de vivre par le travail, nous devrions nous y attendre.
Depuis l'institution de l'état lui-même,
associé au pouvoir sous-jacent de l'argent
comme moteur ultime des décisions humaines, et donc de la persuasion,
le véritable pouvoir a toujours été financier,
et ces petites gens que vous élisez tous les deux ans
ont aussi leurs propriétaires, ne l'oubliez pas.
- Démocratie : croyez-vous que ça existe aujourd'hui aux États-Unis?
- Quand on dit : "je crois", est-ce comme pour les feux de forêt, Dieu,
ou le diable ?
- Que pensez-vous du système démocratique américain ? - Il est cassé.
Il est très profondément cassé. - La démocratie nous vient de Grèce
et c'est la théorie selon laquelle les gens possèdent le gouvernement. Est-ce que
c'est le cas en 2012 dans ce pays ? Pas du tout ! C'est une corporatocratie.
(PJ) Tout compte fait, réfléchissons un peu plus précisément
à cette histoire de démocratie.
Puisque la tradition de notre démocratie veut que nous élisions
des représentants censés penser pour nous,
posons-nous la question critique : d'où viennent ces gens ?
Pourquoi ce sont eux, là dans votre TV et pas d'autres ?
Avez-vous décidé que ces gens sont les meilleurs choix
dans la compétition pour un tel pouvoir crucial,
ou avez-vous remarqué que les candidats les plus évidents
surtout les présidentiables semblent sortir de nulle part ;
et que les médias leur donnent une crédibilité par leur simple exposition répétée ?
Le terme "démocratie" vient du Grec "demos" qui veut dire peuple,
et "krates" qui veut dire gouvernement.
Les gens d'une société donnée expriment leurs opinions par le vote
et la politique est créée par l'intérêt majoritaire.
Ce processus semble avoir été formalisé en Grèce antique
et a subi des adaptations multiples depuis.
Toutefois, un certain cynisme a émergé assez rapidement
pour ce qui est du processus lui-même, étant donné
que cette idée présuppose que l'électorat
est suffisamment éduqué pour savoir ce qu'il fait.
Franklin D. Roosevelt déclara justement :
"La démocratie ne peut réussir que si ceux qui expriment leur choix
sont préparés à choisir avec sagesse.
Le véritable garde-fou de la démocratie est donc l'éducation."
Winston Churchill, pour sa part, était un peu moins indulgent,
en disant : "Le meilleur argument contre la démocratie
c'est une conversation de cinq minutes avec l'électeur moyen."
L'auteur à controverse Mark Twain a trouvé l'inévitable mot de la fin,
en disant : "Si voter faisait une différence, ils ne nous laisseraient pas le faire."
J'aimerais que vous vous demandiez : si nous étions l'élite dirigeante,
la "classe des investisseurs-propriétaires", selon Thorstein Veblen,
et si nous voulions préserver nos intérêts contre toute interférence,
que ferions-nous ?
D'abord, nous devons voir les choses de l'angle le plus large possible.
Nous devons faire en sorte que les électeurs soient aussi ignorants que possible
des problèmes pertinents pouvant contredire les pratiques de notre establishment.
En même temps, nous devons aussi éliminer autant que possible
toute pensée causale et scientifique.
Nous allons donc soutenir un système éducatif
extrêmement obsolète, sous-financé et démuni ;
un système ciblé sur l'obtention d'emplois
et non sur l'apprentissage d'une pensée critique et logique.
- Au cœur de la démocratie est la supposition que le public est éduqué
et pense de manière critique. Ils savent comment réfléchir et évaluer les choses
et peuvent donc prendre les bonnes décisions, n'est-ce pas ? Quelle est votre opinion
sur l'éducation américaine et ses effets sur le processus démocratique ?
- Je pense que nous avons de multiples problèmes d'éducation aux États-Unis.
Nous avons à faire au nivellement par le bas des États-Unis.
- Sentez-vous que ce genre de système éducatif appauvri
est en fait bénéfique à l'establishment ? - Absolument !
Qu'ils restent stupides, qu'ils soient facilement divertis.
S'ils ne sont pas informés, ils ne pourront pas résister !
(PJ) Toutefois, pour renforcer encore cela,
nous devons aussi promouvoir et récompenser
des systèmes de croyances soutenant l'obéissance passive ;
des systèmes de valeurs persistants, irrationnels,
et qui enferment la pensée.
La religion est vraiment très utile dans ces circonstances.
Est-il possible que la religion soit politisée
et que les candidats l'utilisent comme outil ?
Je crois que Dieu a créé l'Univers.
Les Écritures et Jésus nous ordonnent de nous y opposer de toutes nos forces.
Ne prions pas pour que Dieu soit à nos côtés
dans la guerre ou ailleurs, mais prions pour que nous soyons à Son côté.
Que Dieu bénisse l’Église adventiste du 7e jour.
Je pense que le Dieu qui nous aime, le Dieu qui nous a donné la vie et notre être...
Et à chaque matelot, soldat, pilote et Marine
impliqué dans cette mission, je vous le dis, vous faites l'oeuvre de Dieu.
(PJ) Si les gens sont formés à l'obéissance aveugle,
ils sont prêts à étendre cette obéissance à d'autres prétendants à l'autorité.
C'est fait.
Ensuite, il est crucial de reconnaître
une caractéristique sociologique unique de la condition humaine
qu'on appelle 'comportement grégaire'.
C'est la tendance que nous, humains, avons face à une foule,
de nous comporter de manière extrêmement irréfléchie et malléable.
Selon Charles McKay, célèbre auteur de
"Les délires populaires extraordinaires et la folie des foules" :
"On prétend que l'homme pense en troupeaux;
on verra qu'ils deviennent fous en troupeaux,
tandis qu'ils récupèrent leurs facultés lentement et un par un."
Mais cela ne s'applique pas seulement aux émeutes du foot.
Une telle persuasion des foules se génère par de simples événements culturels communs.
Souvenez-vous du 11 septembre. C'était une vraie folie de masse !
Cet événement a créé une folie de foule par la peur et la vengeance,
si bien que le gouvernement américain et d'autres n'ont pas ***é
à exploiter cette folie et à la diriger vers le soutien
d'une législation draconienne et d'invasions illégales.
Mais cette tendance au comportement grégaire n'est pas utile
que pour implanter et manipuler des problèmes perçus comme importants,
elle est aussi cruciale pour imposer des limites rigides aux débats,
induisant ainsi, envers ceux qui questionnent ces limites,
l'ostracisme et le rejet par le troupeau lui-même.
Par exemple, si quelqu'un propose
une distribution plus équitable des revenus dans la société :
"Toute la croissance advenue dans ce pays sur les 10 dernières années
est allée au 1, 2 % de l'élite." "Sales communistes !"
Si quelqu'un spécule sur l'évidente manipulation et corruption du pouvoir,
"Nom de Dieu ! J'en ai marre de ces conspirationnistes et de leurs mensonges !
La Réserve fédérale ne roule pas pour ses propres intérêts !"
Et que Dieu nous préserve de ces bonnes âmes
qui veulent appliquer la connaissance scientifique moderne
pour améliorer la société. "Ouais, bien sûr !
Nourrir, vêtir, et loger tout le monde sur la Terre grâce à la technologie ?
Quels crétins utopistes !" [Bris de verre]
Rappelez-vous, le meilleur moyen de contrôler la pensée humaine
consiste à établir une peur profonde du rejet social
et d'associer cette peur à des sujets culturellement tabous.
Le terrain étant ainsi préparé,
nous devons maintenant affronter le problème casse-pied
du public qui pourrait finir par comprendre
comment manoeuvrer une personne vers le pouvoir politique
et donc nous causer des problèmes.
Certaines mesures structurelles de prévention sont donc de mise.
Nous devons essentiellement nous assurer que ces candidats indésirables
soient incapables d'accéder aux principaux médias populaires
et s'ils y parviennent, nous devons les qualifier de détraqués.
Suggérez-vous que l'héroïne et la prostitution sont des exercices de liberté ?
Vous sous-entendez que "Vous savez quoi ?
Si nous légalisons l'héroïne demain, tout le monde va en consommer."
Combien d'entre vous consommeraient de l'héroïne si c'était légal ?
(PJ) Comment y parvenir ? Avec de l'argent,
et nos groupes de pression corporatistes en ont largement assez.
Nous devons juste nous assurer que l'utilisation de cet argent
pour influencer les politiques ne soit pas restreinte.
Dans une décision de la Cour Suprême de 1976, la liberté d'un candidat
d'utiliser sans limites son argent personnel pour sa campagne fut jugée légale,
assimilant de ce fait l'argent à la liberté d'expression.
Cela se traduit dans les faits
par la fin de l'impartialité réglementée des communications.
Ainsi, celui qui a le plus d'argent a le plus de ressources,
et donc d'influence. Parfait.
Allons un peu plus loin dans cette direction.
Assurons-nous que nos entreprises
reçoivent le droit légal de promouvoir sans limites nos petites marionnettes.
Heureusement, en 2010, nos amis de la Cour Suprême américaine
ont confirmé que le gouvernement ne pouvait pas restreindre
les dépenses politiques des grandes entreprises dans les élections de candidats
puisqu'elles sont protégées par le 1er amendement.
En achetant d'innombrables espaces publicitaires pour promouvoir nos candidats
à volonté, nous pouvons noyer médiatiquement l'opposition.
...Ça aussi c'est fait.
Ces grandes mesures étant en place,
il est important de contrôler aussi le déroulement
du processus électoral, du début à la fin.
Le meilleur moyen de le faire consiste à créer une fausse dualité :
l'illusion d'une compétition entre les partis.
Nous avons besoin d'un système à deux partis constamment en conflit entre eux,
mais qui poursuit les mêmes politiques élitistes
dont nous avons besoin pour maintenir notre avantage.
La beauté de cette farce des deux partis dominants,
c'est que non seulement elle offre au public l'illusion du choix,
mais, c'est important, elle opprime les partis tiers émergents.
Comme on le sait, ces partis tiers moralisateurs contrariants
ont toujours été des fauteurs de trouble.
Les amendements aux droits civiques, le suffrage des femmes,
les droits étendus des travailleurs, les lois contre le travail des enfants,
toutes ces agitations proviennent historiquement des partis tiers
et non du groupe dominant établi, c'est-à-dire nous.
Nous devons donc être vigilants.
Nous devons si bien habituer le public à cette dictature des deux partis
qu'il ne s'offusquera même pas quand on donnera aux deux partis
le contrôle direct du processus électoral lui-même.
Ils doivent avoir le pouvoir d'organiser les règles de réaménagement des districts,
les primaires, les comités électoraux et les débats,
et naturellement, nous la classe dirigeante, allons modérer leurs actions
par du lobbying, des contributions électorales, vous savez,
exactement ce que promet le libre marché : la liberté de tout manipuler.
Voici nos amis : la Commission des Débats Présidentiels, ou CDP.
En 1988, les partis démocrate et républicain
ou les démo-publicains comme j'aime les nommer,
ont établi la Commission des Débats Présidentiels.
Se faisant passer pour une institution non partisane, la CDP prit le contrôle
de l'événement le plus influent des élections, les débats présidentiels.
La CDP, une entreprise privée co-présidée par les anciens chefs
des partis républicains et démocrates, décide lors de tractations secrètes
qui participera aux débats, et de quels sujets on parlera.
Ces ennuyeux partis tiers, avec leurs idées controversées,
ne peuvent participer que si les "démo-publicains" le décident.
Vraiment, pouvez-vous imaginer ce qui se passerait si ces arrivistes casse-pieds
pouvaient vraiment se mettre à contester la logique convenue
et la portée réduite des sujets abordés dans nos débats manipulés ?
Mais franchement, l'infirmière, l'enseignant ou le policier
vit constamment une petite crise financière en fin de mois ;
ils doivent contracter encore plus de dettes pour payer leurs hypothèques.
Nous ne leur prêtons pas assez attention.
Nos politiques fiscales en sont un exemple classique.
Désolé de vous interrompre, M. le Président, mais je suis d'accord avec vous.
Toutefois, ne pensez-vous pas que les politiques fiscales
et d'autres admissions courantes sur ce qui nuit à l'Américain moyen
sont en fait très bénignes, si on les compare
aux fondations mêmes de notre système économique ?
Vous savez, gagner de l'argent par la dette en faisant payer un intérêt qui n'existe pas,
ce qui rend la dette toujours plus grande que l'argent disponible pour la payer,
ce qui crée encore plus de dettes pour la couvrir
et rend par définition l'échec et la faillite inévitables.
Non pas pour les classes supérieures, mais pour les classes moyennes inférieures.
(Pourquoi ?) Parce que les classes inférieures sont celles qui empruntent
pour leur maison et leur voiture, tandis que la classe supérieure gagne sur l'intérêt.
Plutôt que de payer des intérêts, elle perçoit des intérêts
grâce à ses dépôts et investissements.
Ceci garantit une division structurelle des classes.
N'est-ce pas digne de considération ?
Non ?
Encore un point sur le CDP,
nos grandes entreprises peuvent leur faire des dons directement,
aux partis, et imposer encore plus notre influence financière et nos priorités
en contournant de nouveau cette législation embêtante
interdisant aux entreprises de financer directement les campagnes électorales.
Un magnifique contournement.
Mais rien n'est parfait, et on n'est jamais trop prudent.
Parfois, les vieilles tactiques éprouvées sont encore utiles.
Rien n'est aussi démodé que la bonne vieille fraude électorale.
Faisons construire par nos copains entrepreneurs des machines de vote
à l'intégrité plus que douteuse,
et plaçons-les dans le plus de points stratégiques possible.
Oui, je sais, c'est bâclé. Il est publiquement connu
que ces machines sont piratables à distance avec 10 dollars de matériel
et une éducation scientifique de niveau primaire ;
mais comme la plupart des Américains sont obnubilés par leur dette,
leur niveau de vie décroissant et leurs pertes d'emplois,
les médias libéraux ne sont pas entendus.
Résumons.
Les libres penseurs reconnaissent
le besoin d'une adaptation constante au changement,
nous devons donc faire en sorte que l'éducation soutienne la tradition existante,
par l'apprentissage par cœur et non par la pensée critique et logique.
Ensuite, nous établissons des limites culturelles claires aux débats
et nous nous assurons que ceux qui dépassent les bornes
soient réduits au silence par la dérision et la dévalorisation.
Puis, nous devons exploiter le comportement grégaire
et le transmettre par l'intermédiaire de nos médias,
soit pour qu'il s'identifie aux problèmes que nous voulons privilégier, soit pour divertir.
En ce qui concerne l'influence à grande échelle,
nous devons être libres de faire ce que nous voulons
et d'utiliser nos riches entreprises pour influencer
à la fois l'opinion publique et les candidats eux-mêmes.
Notre statut légal de personne corporative nous assure maintenant la libre expression
et donc la libre dépense.
Ensuite, nous créons l'illusion publique de la compétition et du choix,
et nous prenons autant que possible le contrôle du processus électoral.
Nos pions Démo-publicains, grâce à notre incessant financement et lobbying,
s'en occupent très bien, y compris en restreignant le débat public
et en dénigrant tous les partis tiers qui s'ingèrent.
Si cela ne suffit pas, tant pis, nous recompterons les votes nous-mêmes
en piratant les boîtes noires de votes dans les états les plus influents.
Et ça continue !
Depuis le début de la civilisation,
les élites au pouvoir ont restreint avec succès les intérêts de la majorité
en régulant ses valeurs, en contrôlant les ressources par l'argent,
sans parler du contrôle des processus mêmes qui devraient les contester.
Est-ce une conspiration ? Ces hommes puissants se rencontrent-ils
dans des arrière-salles pour comploter leur maintien au pouvoir ?
En fait non, pas autant qu'on ne le pense.
Le plus drôle dans tout cela, c'est que ce processus
de manipulation s'auto-génère en réalité,
justifié qu'il est étape après étape
par des intérêts personnels primaires qui orientent le processus de A à Z.
La véritable corruption ne se déroule pas dans des réunions en coulisse, ou sur les docks ;
le vrai pouvoir réside dans la manière dont vous, le public,
perpétuez, approuvez tacitement et soutenez
ces mêmes systèmes sous-jacents qui vous oppriment.
Dernières pensées : beaucoup d'entre vous
interpréteront probablement cette vaste farce appelée démocratie américaine,
ou en réalité la farce de la démocratie globale,
comme un système nécessitant une meilleure régulation.
L'ACLU, Democracy Now, Michael Moore, Occupy Wall Street, Annie Leonard,
et d'autres institutions et personnes activistes intelligentes et franches
à la recherche du "changement"
opèrent toutes à l'intérieur des mêmes présupposés :
"Si seulement nous pouvions mieux réguler le pouvoir monétaire et corporatif,
nous pourrions réparer le monde."
Non.
Désolé, mais tant que les prémisses sociales elles-mêmes
et donc les moteurs psychologiques fondamentaux de notre économie :
le déséquilibre, la pénurie, l'intérêt personnel égoïste, l'exploitation et la compétition ;
tant que ces prémisses ne sont pas modifiées pour que le système récompense
et soutienne la collaboration, l'équilibre humain et écologique,
l'efficacité et la durabilité, rien ne changera vraiment.
Dans une condition sociologique où tout repose sur l'avantage sur les autres,
ce qu'on appelle la corruption aujourd'hui n'en est pas vraiment.
C'est simplement notre mode de fonctionnement.
Sérieusement, à quoi vous attendiez-vous ?
Dans une économie dont l'éthique est "tout est à vendre",
insistant sur la fausse notion que nous ne pouvons pas travailler ensemble intelligemment
pour le bien de tous, aucun niveau de soi-disant corruption
ne devrait nous surprendre.
Si nous supposons que nous perpétuerons cette philosophie économique ici,
et puis la nierons là-bas avec l'idée que certains éléments de la société
ne devraient pas accéder à la manipulation et aux gains monétaires
est complètement naïf et absurde ;
mais ne me croyez pas sur parole. Regardez nos va-et-vient,
nos passages d'une série de pratiques corrompues à une autre.
Bien sûr, nous réglerons quelques problèmes avec notre pensée immédiate,
mais tant que le système entier n'est pas revu dans ses fondements
on perd malheureusement notre temps
et il y aura peu d'améliorations.
En attendant cette évolution, détendez-vous, jouissez du spectacle
et d'ici la prochaine fois, je suis Peter Joseph
un agent et une victime d'une culture en déclin.
Aucun démo-publicain n'a été blessé
ou maltraité durant la réalisation de cet épisode.
(Toutefois, leur extinction pourrait être imminente.)
Cette émission a été possible grâce aux généreux dons de la Fondation Rockefeller,
George Soros, la Société Théosophique, le Groupe Bilderberg,
le Conseil des Relations Etrangères, le Nouvel Ordre Mondial, Alex Jones
et le culte satanique connu sous le nom de 'Mouvement Zeitgeist'