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Salut ! Aujourd'hui, nous allons parler des compresseurs.
Mmm... Les compresseurs... Qui a eu cette idée ?
À l'origine, à peu près au 20e siècle, les compresseurs ont été inventés
pour empêcher les niveaux trop élevés de faire griller le matériel.
Avant, quelqu'un qui savait lire la musique...
devait lire la partition pour suivre l'orchestre...
qui était enregistré en direct.
Son job était d'anticiper l'intensité sonore produite par l'orchestre
et de compenser en baissant le fader...
lorsque le niveau était trop fort et pouvait faire saturer le matériel.
Simple ! Puis quelqu'un a eu une idée...
et si on inventait une machine capable de faire ça automatiquement ?
Ils ont donc inventé une machine et viré le gars...
Puis, avec le temps...
les compresseurs sont devenus plus performants et abordables...
d'autres façons de les utiliser sont apparues...
mais à la base, ce sont des périphériques de suivi automatique du gain.
Ce sont des machines conçues pour garder les niveaux constants.
Pour illustrer cela, nous allons écouter une piste de voix...
qui a une grande dynamique... des "changements de niveau".
On va l'écouter brute, puis j'essaierai de suivre à la main
et on fera la même chose ensuite avec un compresseur.
Pour commencer, la piste brute.
Écoutez bien.
Ok, super ! Plutôt simple.
Pré-refrain...
On a nettement plus de niveau. Il s'est peut-être rapproché du micro.
Ouah !
Apparemment, on a encore plus de niveau sur le refrain.
C'est peut-être un drop, ou un montage à partir d'une autre prise...
ou alors il s'est vraiment trop rapproché du micro...
On ne peut pas laisser ça comme ça.
Je vais essayer de suivre à la main.
C'est parti, j'essaie de suivre ces niveaux au fader.
À partir du même endroit.
Ok, c'est en gros ma référence, je vais baisser d'environ 3 dB.
Pas mal...
Voyons sur le refrain.
Ouah !
Mmm...
Visiblement, j'ai sous-estimé la hausse de niveau du refrain
et je me suis fait surprendre sur le mot "Same".
Je vais refaire cette partie, en partant du pré-refrain...
j'étais autour de -3 sur le pré-refrain. Recommençons.
Ensuite... je reste ici, et je descends.
Mmm...
C'est mieux. J'aurais pu faire mieux sur "Let's get down"...
Je pense que ce genre de dynamique passerait avec le reste de la musique.
Écoutons maintenant la même chose, mais avec le compresseur...
sans que je ne fasse rien. Je remets le niveau à 0 ici...
et j'active mon compresseur, une émulation d'un LA-2A par UA...
souvent utilisé pour compresser les voix. C'est parti, écoutez !
Il ne fait presque rien ici, c'est notre niveau de référence. Et après...
C'est bien. Ça reste plus fort, tout en étant contenu...
Refrain...
Incontestablement, le compresseur s'en est mieux sorti que moi
pour gérer les mot "Same" et "Let's".
Mais il modifie le son de la piste ! Écoutons-la sans rien...
pas de compression, à -6 dB...
pour compenser le fait que la piste est plus forte...
manuellement... C'est parti.
Bien. Maintenant, je remets à 0 dB...
et je laisse le compresseur atténuer le niveau.
Si vous avez écouté avec attention...
vous avez dû entendre une différence entre le suivi manuel du gain
et le suivi automatique.
Si vous n'avez pas entendu de différence, pas de problème...
Appuyez sur Rewind et réécoutez jusqu'à ce que vous l'entendiez.
Vous y arriverez !
Le but ici est de former son goût...
sur les avantages et les inconvénients de la compression...
et d'utiliser ce goût pour décider si on a besoin de compresser ou non...
sur chaque piste individuelle.
Écoutons différentes pistes avec et sans compression
pour comprendre son impact sur la musique.
Voici une boucle d'une mesure de caisse claire
jouée par un vrai batteur sur une vraie batterie.
Écoutez bien les transitoires, les notes fantômes, le son des coups forts.
Essayez d'assimiler le son brut de la caisse claire. C'est parti.
Ok. Je vais utiliser un compresseur Digirack inclus avec Pro Tools.
J'utiliserai des presets, le but ici n'est pas de savoir créer ces sons...
mais d'entendre et d'imaginer des sons différents...
sans toucher au compresseur. J'ai donc créé des presets.
Sur cette caisse claire...
telle qu'elle sonne ici, le son des crêtes me dérange un peu.
Je n'aime pas ce "poing !", je n'aime pas ce son...
le micro était sûrement trop près de la caisse claire
et ça donne ce son que je n'aime pas. J'ai donc créé un preset...
qui essaie d'atténuer juste ces crêtes sur les 2e et 4e temps.
On écoutera 2 mesures sans rien et 2 mesures avec le compresseur.
C'est parti !
C'est super, c'est ce que je voulais.
Mais c'est une version très neutre de cette caisse claire.
Et si je voulais changer un peu le son ?
Je pourrais monter les notes fantômes...
pour les entendre plus. J'aime les nuances de son jeu de batterie.
Il faudrait alors atténuer ces crêtes suffisamment
pour pouvoir remonter le niveau de toute la piste
et mieux entendre les notes fantômes. Si les crêtes sont moins fortes...
alors on pourra monter les notes fantômes.
J'ai créé un preset pour ça, appelé Raise Ghost Notes.
C'est original ! 2 mesures sans, 2 mesures avec.
Il y a un compromis ici, car les crêtes sont écrasées.
C'est peut-être une bonne idée, ou peut-être pas...
les overheads rattraperont peut-être ça, je n'en sais rien.
Mais ça me donne une idée du résultat si je voulais changer radicalement
le son de la caisse claire en l'écrasant complètement.
On écoute 2 mesures sans et 2 mesures de la version écrasée.
Le son est complètement différent. On a le même compresseur...
3 réglages différents, 3 approches différentes...
et à la question : comment compresses-tu les caisses claires ?
je réponds : je n'en sais rien ! Quel son voulez-vous ?
C'est là toute la question.
Écoutons une grosse caisse.
J'utilise un compresseur Oxford, en bypass pour le moment.
On va écouter 2 mesures à plat et 2 mesures avec le réglage utilisé
quand j'ai mixé ce disque. Écoutez.
Dans ce cas, j'ai utilisé le compresseur pour lui donner plus d'attaque
et un genre de sustain bizarre.
À l'époque, je devais plus être en mode fiction
qu'en mode documentaire.
Je pense qu'il est très important d'avoir une vision...
du son final, avant même de commencer à toucher le matériel
et laisser cette vision dicter les réglages, et pas l'inverse.
En fin de compte, c'est une question de goût, c'est la beauté du truc.
Tout le monde vante le son des vieux disques...
ou parfois le son dont ils se souviennent.
Par exemple, prenez le temps d'écouter un vieux disque des Beatles...
comme "Love me do", sur vos moniteurs de studio.
Posez-vous cette question : est-ce que le son est fidèle à mes souvenirs ?
Allez-y, écoutez. J'attends.
Intéressant, non ?
À l'époque, ils n'utilisaient pas ou peu de compression.
Mais ils avaient la bande magnétique...
La bande produit comme un genre de compression, sans en être vraiment.
Ce serait une bonne idée d'écouter l'effet produit par une bande.
Imprimons cette piste de grosse caisse sur bande et comparons.
Je charge une bande du mieux possible, c'est tout un art...
J'ai un Studer B67 1/4", la bande 1/4" a un super son.
On travaillera en 30 ips, pouces par seconde...
avec une ancienne bande Studio Master 900, qui sonne très bien.
Chaque bande a un son différent, chaque magnéto a un son différent...
chaque vitesse a un son différent, mais on ne va pas s'en soucier.
On va se concentrer sur l'effet produit par la bande sur la musique...
on parlera du reste un autre jour.
Voici comment ça fonctionne : 2 positions...
quand le bouton est en haut, et ce témoin allumé...
on écoute l'entrée, et non le son de la bande.
Quand le bouton est en bas, et ce témoin allumé...
on est en repro, on écoute la bande.
On va commencer sans. Je jouerai 2 mesures avec et 2 sans.
C'est parti.
Super !
Si vous n'avez pas entendu, je vais le refaire.
Faites attention à la basse. Le son change-t-il ? Est-il plus épais ?
Plus devant ou derrière ? Ensuite, la caisse claire...
et surtout son attaque.
Est-elle pointue ? Est-elle agressive, anguleuse ?
Ou est-elle différente, plus douce ? Le son est-il moins brillant ?
Posez-vous ces questions, ok ? Allons-y !
D'abord sans, ensuite avec.
Bien ! Le son est super. PersonnelIement, j'adore.
J'ai fait plein de disques avant d'avoir pu écouter ou utiliser la bande.
J'ai passé beaucoup de temps à essayer d'imiter cet effet et ce son...
généralement, avec des compresseurs.
Parfois, ça marche...
parfois non, on peut en débattre...
mais en attendant, j'ai pensé que ce serait bien d'en parler.
C'était intéressant aussi ! Finalement, la bande a été remplacée.
Le numérique est arrivé, avec des grosses consoles et un nombre de pistes fou.
De plus, les musiciens ne jouent plus dans la même pièce pour enregistrer...
ce qui fait que les dynamiques ne se mélangent plus.
Elles ont un côté non naturel, sauf si vous les modifiez.
Et puis la musique moderne sonne de plus en plus « in your face ».
Les gens avalent le micro...
et si vous avez déjà vu une grosse caisse avaler un micro...
c'est une vision traumatisante !
Tout ça pour dire qu'au fil du temps, les compresseurs sont devenus...
de plus en plus incontournables et efficaces.
Heureusement, tous les DAW incluent 1, 2, 3, 4 compresseurs gratuits...
et vous pouvez en acheter d'autres.
Les unités matérielles sont aussi plus abordables et nombreuses.
En revanche...
ce n'est pas parce qu'on en possède une qu'on sait comment l'utiliser.
Je vous propose donc d'axer les prochaines vidéos
sur l'exploration des commandes des compresseurs, une à une...
pour apprendre à les régler et obtenir les sons que vous recherchez.
Et voilà !