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Quand des bandes d’enfants s’inspirent de « Gomorra » pour semer la terreur
édition abonné.
Quand des bandes d’enfants s’inspirent de « Gomorra » pour semer la terreur.
En Italie, des groupes de jeunes enfants multiplient les agressions en imitant la mafia.
Certains pointent la responsabilité de Roberto Saviano, l’auteur de l’ouvrage.
C’est une image si troublante qu’on se demande aussitôt si elle est tirée d’une fiction réaliste ou d’un réel devenu scène de film.
Huit enfants posent ensemble devant le seuil défraîchi d’un vieil immeuble, armes à la main.
Quel âge ont-ils ? 10 ans, 11 ans ? A peine plus sans doute, tant leurs silhouettes semblent encore marquées par les rondeurs de l’enfance.
Ils ont été saisis dans une attitude hésitant entre le côté emprunté d’une photo de classe et l’air de défi d’une bande de voyous.
Chacun brandit à la main une arme, qui un pistolet – sans doute factice –, qui un couteau, une masse, une batte de base-ball.
Ils se font appeler le « gang de la Parochiella », sévissent dans le quartier espagnol, en plein centre historique de Naples, et leur photographie de groupe, diffusée sur la page Facebook d’un de leurs amis plus âgés, mi-janvier, a fait le tour de l’Italie en quelques jours, se retrouvant même à la « une » de plusieurs quotidiens nationaux.
Leurs visages sont floutés, respect de la protection des mineurs oblige, ce qui accroît le réalisme de la scène tout en lui donnant un aspect plutôt incongru, mais personne en Italie n’a pris pour autant l’image à la légère.
En quelques jours, le « baby gang » de la Parocchiella est devenu le symbole parfait d’un phénomène face auquel les pouvoirs publics sont pour l’heure démunis : la multiplication d’agressions commises par des groupes de mineurs parfois très jeunes, en plein jour, dans les gares et autres lieux publics de l’agglomération napolitaine.
Depuis décembre 2017, sept cas d’actes de violences de ce type ont été recensés.
Surtout, leur apparition a suscité une de ces controverses qui se déroulent plus souvent dans les amphithéâtres des universités que dans le débat public : la fiction peut-elle inspirer le réel ? Elèves déscolarisés Car, interrogée par le quotidien turinois La Stampa sur ce phénomène qui semble se répandre partout dans le pays, Melita Cavallo,.