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Eerie Investigations rencontre Peter Joseph,
le réalisateur de "Zeitgeist : the movie" et de "Zeitgeist : Addendum".
Zeitgeist, terme qui désigne l'esprit ou l'humeur du temps
est le film de notre temps.
Avant d'être mis en ligne sur Internet
et de devenir rapidement un phénomène global,
ce film était un projet de création personnel.
Il présente de manière complète des faits derrière la religion,
les attentats du 11 septembre
et le système financier, ce qui lui valut une grande popularité.
Il atteint 15 millions de visionnements sur Google Video.
En octobre 2008 sortit le deuxième film "Zeitgeist : Addendum",
qui traite des effets négatifs du système bancaire sur l'humanité
et propose une alternative pour un meilleur avenir.
Peter Joseph, le réalisateur de "Zeitgeist" et "Zeitgeist : Addendum"
nous parle des raisons et des sources d'inspiration
pour la réalisation de ses deux films, et de ses espoirs pour le futur de l'humanité.
- Bonjour, Peter. Merci d'avoir trouvé du temps pour nous aujourd'hui.
Je sais que vous avez un emploi du temps chargé depuis votre arrivée en Angleterre.
Nous allons bien sûr parler de "Zeitgeist". - Bien sûr.
- De "Zeitgeist : Addendum". - Merci de me recevoir.
- C'est fantastique. Nous sommes bien contents.
Avant que nous parlions de "Zeitgeist",
pourriez-vous me parler
un peu de vous-même, de ce que vous faites, de votre formation,
et pourquoi vous avez lancé ce projet ?
- Mon activité de réalisateur publicitaire à New York
ne me permettait pas de m'accomplir.
J'avais un emploi comme monsieur tout le monde,
mais, au fond, j'ai toujours eu d'autres aspirations créatrices.
Je participais donc à d'autres projets, entre autres de films,
de projets off-Broadway et multimédias.
J'ai donc appris à travailler de façon indépendante à New York,
sans que ce soit réellement pour l'argent.
Au fil des ans, j'ai commencé à prendre conscience
que de nombreux problèmes sinistres accablaient le monde.
J'ai alors décidé qu'il serait bénéfique
autant pour la société que pour ma propre satisfaction
que de créer quelque chose qui ne serait pas
seulement l'art pour l'art,
mais serait aussi aussi bénéfique au système,
parce que l'art sans conscience, sous bien des rapports,
semble dénué de sens.
J'ai découvert au fil du temps que lorsqu'on se questionne
sur la contribution de l'art, on voit qu'il ne résiste au temps que dans la mesure
de sa véritable contribution à la condition humaine.
Remontez à J.-S. Bach et à l'Église
et à tous les éléments qui découlent de l'art,
mais qui dépassent l'apport strict de l'art pour l'art.
Un tableau constitue plus que l'expression de l'amour de la peinture,
mais communique des informations sur l'humanité
ou sur les conditions sociales à une époque donnée.
"Zeitgeist" fut une tentative de combiner mes intérêts artistiques
avec la promotion d'une cause sociale.
Je pense que l'élément déclencheur fut les évènements du 11/9,
une grande catastrophe, et au fil du temps
des informations nous révélèrent
le ridicule de la version des faits publiés par le gouvernement.
On commença à voir à qui tout cela profitait en réalité
en observant les guerres et certaines grandes entreprises.
Dans une certaine mesure, le déclencheur pour le premier "Zeitgeist" fut le 11/9.
Pendant que je me préparais à une œuvre artistique
représentant cet événement :
d'ailleurs, le premier "Zeitgeist" fut d'abord interprété
en tant que création multimédia à Lower Manhattan
sans aucune intention de le mettre en ligne.
Je l'ai montré gratuitement pendant 6 soirées à un groupe d'activistes,
et c'est seulement ensuite qu'il fut mis en ligne.
Il a alors suscité un grand intérêt. - Une explosion.
- Ce qui me mit dans une situation très délicate,
car je ne possédais pas les droits sur tout le film.
Ils étaient détenus par des amis rencontrés dans le mouvement.
J'ai donc dû régler toute cette pagaille après-coup.
Pour ce qui est du film lui-même, la religion
m'intéresse beaucoup depuis mon enfance.
Je n'ai pas grandi dans un environnement religieux très rigide,
mais je l'ai fréquenté dans une certaine mesure. Ma famille
était très catholique, mes parents n'étaient pas particulièrement religieux.
- Oui, j'ai également eu une enfance catholique.
- J'ai fréquenté une école catholique en tant qu'enfant.
J'en ai fait l'expérience et cela me parut étrange.
Un cours de science pouvait être suivi
d'un cours de religion. Dès mon jeune âge, cette situation
semblait relever d'une dichotomie qui me semblait assez insensée.
Je ne dis pas que les religions sont dénuées de valeur.
Elles jouent au contraire un très grand rôle historique.
Nombre de personnes qui ont vu le 1er film se sont méprises
sur mon message à propos de la religion.
Puisque j'y traite de l'histoire des religions.
La sorte d'histoire dont personne ne parle puisqu'elle
ne cadre pas avec la représentation établie de la religion. - Cliché.
- Je dois avouer que lorsque je l'ai regardé pour la première fois,
j'ai été absolument sidérée par le fait que vous
mettiez en évidence que la religion du Christ a des points communs
avec beaucoup d'autres religions et ça m'a vraiment coupé le souffle
parce que je l'ignorais complètement.
- Oui, l'Homme-Dieu qui meurt et ressuscite
- Cela s'est perpétué depuis des millénaires.
C'est une renaissance symbolique d'une idéologie païenne primitive.
Ces histoires de résurrection... - Cela remonte
au druidisme, à la croix solaire, au mythe du soleil.
- Exactement, c'est très ancien.
Cela représente le symbolisme multiple, quoique le soleil soit central.
Tout cela relève de l'astrothéologie qui sert à décrire le soleil
et les éléments stellaires ayant été transmutés
et transplantés dans les religions historiques,
qui ne sont pas des faits historiques. En retournant assez loin
dans l'histoire, on comprend que ce sont de pures allégories.
Il y a certes des personnages qui eurent une existence historique :
ainsi, dans le christianisme quelqu'un a probablement tenu
le rôle du personnage que le Christ incarne.
Mais avec la mise en forme de la bible,
le personnage du Christ a été transformé en figure totalement mythologique.
Aucun élément historique ou de documentation ne vient étayer
un Christ historique. En cela, c'est un défi, bien sûr.
- Que faut-il alors penser de la Bible ?
Il y a tellement de livres qui parlent du Christ
que vous vous êtes forcément mis à dos beaucoup de chrétiens.
- Et c'est mal interprété, à mon sens,
car, peu importe que le Christ de la Bible ait existé ou non,
ce qui compte, c'est le message. - C'est le message, oui !
- La religion a une propension au matérialisme,
qu'ils n'appellent pas comme cela, mais ils s'accrochent à quelque chose
et n'arrivent pas à s'en détacher.
Pour moi, c'est la définition du matérialisme.
Ils croient que la religion chrétienne se trouve dévalorisée
par le fait que ce personnage n'a pas existé,
ce qui n'est pas le cas, à moins d'avoir un rapport superstitieux à la religion,
mais ce n'est évidemment pas ce que je prône.
Je pense que la philosophie est beaucoup plus importante
que la superstition, qui a une connotation négative.
Lorsqu'il s'agit de notions telles que
celle d'un homme mourant pour nos péchés, je pense qu'on erre.
Je pense que c'est peu pertinent. Cela suppose un système
de contrôle dans lequel vous naissez coupables, et le Christ est mort
pour nos péchés. - C'est le péché originel.
- Oui. On y trouve à la fois des éléments déformés des bribes de vérité
telles que "aime ton prochain".
- Tout est donc mélangé, n'est-ce pas ?
- Effectivement. Pour poursuivre sur ce sujet,
le personnage du Christ est très composite,
car sa rhétorique est dichotomique.
Dans un passage il dit : "Je n'apporte pas la paix, mais l'épée",
"je dresserai le voisin contre le voisin", puis dans un autre
passage il dit : "Aime ton prochain et aime tes ennemis."
- Il s'agit donc d'un message un peu hétérogène ?
- Le texte lui-même est composite,
on retrouve ces dichotomies, le yin et le yang,
et de tels éléments chez beaucoup d'autres hommes-dieux,
ce qui prouve que encore mieux que…
- Vos recherches sur les différents personnages historiques
qui sont devenus des leaders religieux, voire des icônes,
quels sont ceux qui, selon vous, ont réellement existé ?
- Dans les grandes religions ? - Toutes les religions.
- Au sein des religions récentes, quelques-uns ont existé.
Mahomet a existé. C'est bien documenté par les historiens.
Mais plus on remonte dans le passé, plus les personnages
deviennent insaisissables, difficiles à définir.
Je me demande si Bouddha a réellement existé.
Sa symbolique est extrêmement solaire, comme celle de Krishna ;
symboles qui datent de milliers d'années avant le Christ.
En fait, je ne m'attarde guère là-dessus.
La question de leur existence importe peu, mais si vous remontez
assez loin, il n'y a aucune documentation historique civile.
Alors, si on n'en trouve pas, vous ne parlez
que de textes basés sur la foi
qui sont tendancieux de par leur nature même.
Je ne peux donc pas me prononcer. Je pense
qu'Allah n'existe pas comme tel.
C'est un dieu qui a été redéfini à partir
de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament.
En revanche, Mohamed, je suppose,
a existé, car des documents historiques
prouvent qu'il a vécu 800 ou 900 ans après le Christ.
Je pense qu'il a été altéré par interpolation
comme tous les autres.
Ils bâtissent quelque chose en se reposant sur les croyances précédentes.
Ce sont des apogées émergents, et les personnages
sont ceux qui figurent dans des textes antérieurs
et même dans les religions modernes
on trouve toutes sortes de choses étranges, comme la Scientologie,
qui reprennent ces types de modèle.
Alors, l'arrogance de la plupart des religions m'attriste.
Elles ne se rendent pas compte qu'elles sont interconnectées.
Je pense que si elles le voyaient, les disputes cesseraient.
Je dis que le problème général que posent les textes religieux
est qu'ils sont interprétés sémantiquement.
Le seul christianisme compte environ 34 000 sous-groupes
qui sont légèrement en désaccord entre eux.
L'Église Adventiste du 7e jour a de minuscules variations
d'interprétation. Je pense que c'est très dichotomique.
En définitive, le plus grand reproche
que je ferais à la religion est qu'elle divise l'humanité.
Ce n'est donc pas une institution progressiste. Elle a des miettes de vérité,
mais il est temps de dépasser ces dogmes
et ces croyances qui tendent vraiment à séparer l'humanité
parce que ce type de conscience ne susciterait rien de positif.
- Je parlais à quelqu'un de cela l'autre jour,
le fait que nous voulons tous travailler ensemble comme une seule humanité,
mais nous sommes confrontés à ces sous-groupes.
L'autre jour, je disais à quelqu'un : "Tu es rose et je suis bleu."
Nous essayons de tendre vers les mêmes choses, mais cela divise toujours
Or, avec la culture globale, le monde rapetisse
et c'est triste que nous ne parvenions pas à nous unir ;
nous semblons même nous éloigner.
- Oui, c'est vraiment triste de constater
que chacun reste dans son camp et refuse de s'unir...
- C'est vrai. - ... à cause d'une légère différence.
- On tend en effet à voir les différences
qui nous séparent d'autrui au lieu des similarités.
Dans le nouveau film, j'ai une belle citation de Carl Sagan.
Il dit : "Si un visiteur extraterrestre venait sur notre planète,
il verrait sans doute toutes les similarités
entre les espèces et leurs différences seraient insignifiantes."
Nous évoluons tous dans le même environnement
et partageons tous les mêmes besoins fondamentaux.
Je pense donc qu'il s'est produit un détournement de la conscience.
Pour user d'un tour rhétorique, je dirais que nous sortons à peine
de la jungle en ce qui a trait à notre conscientisation.
- Exactement ! - Avec le temps (c'est pourquoi
je réalise des films et que j'aborde certains sujets),
les gens comprendront que ces batailles viennent en bonne partie
des limites inhérentes au langage, parce que si je veux
vous décrire quelque chose, je dois les séparer par des mots :
"Ceci est une table, ceci est un verre."
La division est donc inhérente à notre conscience cognitive.
Nous n'avons pas atteint un niveau de conscience spirituel qui fait que
même si c'est un verre, il est fait des mêmes éléments que la table
et le fait qu'il en soit distinct est en fait assez suspect.
Les choses semblent ainsi à cause de nos 5 sens.
Selon la mécanique quantique
et les sciences avancées, c'est une mer où molécules se côtoient
et s'entremêlent et fait apparaître différentes choses
qui se passent dans un temps si vaste que nous ne pouvons
pas vraiment les reconnaître, donc nous ne les voyons pas.
Si j'applique ma main sur cette table,
elle va y laisser une empreinte chimique
qui va apparaître... - C'est juste.
Il n'y a donc pas de séparation. C'est s'illusionner
que de croire qu'il y ait séparation. - Pour poursuivre sur ce sujet,
c'est un peu en dehors des sentiers battus,
mais en parlant de chose qui laisse des traces
sonores et visuelles, des fantômes,
je sais bien que je m'aventure en terrain glissant,
mais des choses sont enregistrées comme nous le faisons ici.
Ce serait une chose qui aurait été coincée dans le temps
et qui pourrait apparaître si quelque chose la libérait. Qu'en pensez-vous ?
- Je n'ai jamais vraiment réfléchi à cela, mais je pense
qu'il existe beaucoup de choses que nous n'avons pas la capacité
de reconnaître. Le problème que pose l'esprit humain est qu'il ne voit
que ce qu'il a été conditionné à voir.
C'est à prendre au pied de la lettre.
Des tests psychologiques ont été effectués
au moyen d'une image dans laquelle sont cachés
de multiples symboles qui permettent ensuite de vérifier
l'état d'esprit d'un individu à un moment donné.
Si l'on montre cette image à une personne en colère,
elle reconnaîtra l'attribut négatif de cette image
et une personne heureuse y trouvera un attribut positif.
C'est fou à quel point nous projetons.
Il s'agit de choses dont nous n'avons pas conscience.
Je pense que beaucoup de personnes ne les reconnaissent pas,
car elles ne possèdent pas le vocabulaire pour les qualifier.
Cela comprend également les phénomènes
que l'on considère comme surnaturels.
Je dirais que d'une manière générale, tout est naturel
et que rien n'est surnaturel.
Une chose n'est surnaturelle que... - Parce que nous ne la comprenons pas, oui.
Pour ce qui est des fantômes, ou ce à quoi on donne ce nom,
nous avons une notion cognitive de ce que cela pourrait être,
mais ces apparitions peuvent s'avérer être
bien des choses différentes.
Ceux qui réalisent ces expériences sont parfois
trop fermés pour l'admettre. - Juste ! J'associe cela à.. Je l'appelle
depuis toujours : "une science supérieure" dont nous
ne comprenons pas encore le fonctionnement.
- Quand on dit c'est un phénomène surnaturel,
et que plus *** le phénomène est expliqué, les gens s'écrient :
"Ah, voilà l'explication !" - Oui. De même,
dans le passé, on croyait que l'on pouvait être possédé par un fantôme
qui vous rendait malade. - J'espère qu'on a évolué depuis.
- Oui, on continuera d'évoluer et de découvrir
toutes sortes de nuances sur des phénomènes inexpliqués
qui seront finalement expliqués par les connaissances technologiques
qui nous sont familières.
C'est un processus normal. C'est unique et typique du savoir.
Il n'existe pas de savoir tangible, pas plus
que de personnes instruites. Nos connaissances se transforment,
ou s'effacent pour laisser place à autre chose. - C'est comme un enfant
de la maternelle face à un professeur d'université.
Le professeur a disposé de beaucoup de temps
pour apprendre tout ce qu'il sait.
Ce n'est donc pas parce que cet enfant est ignorant
qu'il n'atteindra pas ce niveau à un moment de sa vie.
Par ailleurs, nous parlions des fréquences
et vous avez dit : "Nous voyons ce que nous voulons voir."
Parce que souvent nous refoulons certaines choses
peut-être parce que notre cerveau ne veut pas tout englober.
- Peut-être. - que nous ne voulons pas ce savoir.
- Cela me rappelle une histoire.
Je crois que c'est de Paul McKenna. Je n'en suis pas sûre.
Un hypnotiseur, dont vous avez peut-être entendu parler,
Il était sur scène et un homme en face de lui
portait une montre, mais un enfant lui bloquait la vue.
L'hypnotiseur lui dit : "Qu'est-il inscrit sur la montre ?"
Le type ne pouvait pas voir à cause de l'enfant, mais
il pouvait visualiser la montre comme s'il la voyait
à travers l'enfant. Comment pouvait-il à faire ça ? - C'est fascinant.
- L'hypnotiseur a pu en quelque sorte éliminer
ce qu'il avait en face de lui, à savoir l'enfant
qui obstruait la montre de sa vue et celui-ci a pu voir
à travers l'enfant ce que disait l'inscription
et je fus stupéfiée par cela. Cela tend à démontrer
que l'on pourrait percevoir les choses même jusqu'au niveau moléculaire.
On pourrait donc voir à travers le brouillard, comme on dit.
Puisque nous sommes sur le thème de la perception
des vraies choses, c'est justement le but
de "Zeitgeist" que de voir la réalité.
J'ai parfois l'impression, et j'ignore si vous sentez aussi
que nous sommes parfois à l'écoute d'une certaine fréquence,
qui fait que tout ce que nous disons correspond avec
ce qu'on veut nous faire dire. - Oui, les médias de masse font cela
quotidiennement, et ont ainsi créé l'illusion du terrorisme
qui en fait est statistiquement non pertinent
puisque nos chances de mourir
dans un attentat terroriste s'approchent de zéro.
Mais à la télévision, vous avez l'impression
que le sujet est toujours de mise.
Puis, ils modifient leur vocabulaire, et la guerre en Irak, par exemple,
n'est plus une guerre contre des insurgés, mais contre le terrorisme.
Ils montent ainsi constamment en épingle des absurdités,
et ils firent de même avec le communisme.
Ils ont besoin de créer des ennemis.
Les médias nous dictent nos modes de pensée, et cela génère un état d'esprit.
On a tendance à absorber cela et à nous y identifier,
puis nous projetons cette identité.
Nous sommes tellement influencés qu'il faut faire attention
à notre manière de nous comporter, et ce, à de multiples niveaux.
C'est un des aspects de la prise de conscience
que peu de gens comprennent. Pour le nouveau film,
le système de libre marché est une des choses dont je parle
et que j'appelle plus généralement le monétarisme
en tant que concept général, qui est en fait un mot inventé.
Peu importe que nous ayons affaire
à une société communiste, socialiste, fasciste ou de libre marché.
Chacune est dotée d'une structure compétitive
indissociable de la rareté qui sévit partout.
Un mécanisme de saccage de l'environnement est naturellement à l'œuvre.
Je ne dis pas naturellement dans le sens de "nous sommes ainsi".
Il y a un débat entre la nature et le comportement humains,
comme entre les tenants de l'inné et ceux de l'acquis.
Quant à ma compréhension personnelle,
elle me ramène au thème de la prise de conscience,
parce que je dirais
que 90 % de ce que nous faisons est du comportementalisme.
Autrement dit, notre environnement nous dicte comment communiquer.
Bien sûr, j'aurais pu naître au Moyen-Orient
ou dans une famille musulmane,
et je parlerais probablement arabe et serais musulman.
Par exemple, la religion,
quant au sujet précis dont nous parlions, est, quant à moi,
un lavage de cerveau, une forme de conditionnement
tel que nous l'avons déjà abordé.
Pour ce qui est des religions établies, c'est complètement arbitraire.
Votre religion sera celle de la région où vous êtes né.
Je trouve fascinant que la plupart des gens ne le voient pas ainsi.
Mais je m'éloigne un peu de mon propos
au sujet du libre marché, du capitalisme, etc.
Nous vivons dans un environnement qui récompense l'esprit de compétition
et la mentalité du couperet. Nos institutions créent des mentalités
de parasite qui permettent de gagner de l'argent pour survivre.
Pour obtenir de l'argent, il faut se battre,
mais nos institutions appellent cela
la négociation ou d'autres noms. - Des mots érudits.
- Oui, mais ainsi,
l'espèce humaine est divisée puisqu'elle doit se battre
quotidiennement : eux contre nous. Pour survivre,
il faut faire certaines choses dans son propre intérêt.
Vous êtes obligé de prendre au lieu de donner. Je pense que
notre environnement nous a conditionnés
à cette mentalité si égoïste qu'il n'y a plus de différence
entre la corruption en Irak, et un petit voleur.
On n'y voit plus la différence du tout. J'ai perdu le fil pour un instant.
Il n'y a plus de différence entre un petit voleur qui tente de survivre
dans un milieu où règne la rareté, par exemple
comme dans l'endroit d'où je viens, South Central à Los Angeles
où il n'y a pas d'emplois et tout le monde vend de la drogue.
Ils deviennent des toxicomanes, car ils sont frustrés
au sein d'un environnement d'une pauvreté épouvantable.
Ces gens sont mus par l'impératif de survie.
Il n'y a aucune différence entre ce type de criminalité et celle de l'élite
qui envahit un pays pour s'emparer de ses ressources et du pouvoir,
créant ainsi les conditions leur assurant
des gains personnels. C'est le même mécanisme.
Cet aspect n'a pas été compris.
C'est l'environnement qui est responsable de tout cela.
L'instinct de conservation est la base génétique qui nous motive
et qui est fondée sur ce qu'on nous a enseigné
au sujet des choses nécessaires. Pour en revenir à mon point de départ,
tout vient du système actuel ou y est incorporé.
L'environnement est manipulé pour obtenir ce dont on a besoin.
Si je veux un emploi, je dois convaincre le patron que j'en ai besoin.
S'il veut me donner un bas salaire, il doit me convaincre
que c'est tout ce qu'il peut me donner. Il faut que je sois convaincant,
car je suis en compétition avec un autre candidat.
Vous pouvez retourner cela dans tous les sens et finir par dire
que les choses sont ainsi faites, que ce n'est pas dramatique,
que ce n'est pas vraiment corrompu, j'entends cela constamment.
- Mais cela change un individu, n'est-ce pas ? Car comme vous dites,
vous devez devenir méchant
- Dans une certaine mesure. - Pour obtenir cet emploi...
Les gens disent : vous n'avez pas besoin de cet emploi-là,
mais tout le monde doit travailler.
C'est inhérent au système et personne n'en parle.
Un mécanisme avec cette mentalité avide,
manipulatoire et parasitaire.
Mon argument principal, que j'ai un peu escamoté,
est que le réveil des consciences se produira
quand les gens se rendront compte qu'il faut donner et non prendre.
Dans la nouvelle société dont je me fais l'avocat dans le nouveau film,
les gens comprendront que leur intégrité
n'a de valeur qu'au sein d'un monde intègre.
Par exemple, si en marchant dans la rue je vois un SDF,
je sais qu'il est probable
que cette personne commette un crime,
car elle pourrait voler pour survivre.
Elle pourrait être sous cette contrainte
comme un animal coincé et apeuré qui agit
simplement pour survivre. - Exactement, se battre
ou se laisser abattre ? - Oui, tout à fait.
Tant qu'il y a des SDF ou des personnes défavorisées,
voire maltraitées, je ne suis pas en sécurité.
Personne n'y pense vraiment.
Personne n'est en sécurité au sein du système actuel
parce qu'il sépare tout : les "possédants"
et les "possédés", par la génération
d'avantages pour certains et pas pour d'autres ;
des avantages issus de manipulations au profit d'un certain groupe.
Je décrirais cela comme une corruption inhérente au système.
Ainsi, la lutte contre cela, disons combattre quelqu'un
qui va vous voler et vous blesser, correspondrait
à combattre la corruption que génère l'élite dominante.
Il faut commencer à modifier l'environnement
et la conscience collective. Afin d'y parvenir,
les gens doivent comprendre qu'ils doivent contribuer au monde
dans son ensemble, et non à une seule communauté.
Il ne s'agit plus d'un mécanisme égoïste, de la survie du plus fort,
ni de la vieille idéologie d'Adam Smith du libre marché disant :
"Vous travaillez pour vous et chacun travaille pour soi,
alors la société prospérera grâce à l'action d'une main invisible."
C'est ce qu'il prétendait. Je ne dénigre pas Adam Smith.
Il a écrit beaucoup de bonnes choses. Ce n'est qu'un exemple.
C'est l'un des pères du système de libre marché,
mais sa doctrine imprègne d'autres formes économiques.
Certains pensent que je me contente qu'attaquer le capitalisme.
Je travaille sur ce concept du "Mouvement Zeitgeist"
qui tente de susciter un éveil de la conscience,
un changement de l'environnement de l'espèce humaine,
aussi ambitieux que cela puisse sembler.
Nous constatons que la plupart des mouvements
visent la politique, et sont régionaux et spécifiques.
Je n'ai encore jamais vu quelque chose s'efforçant d'unir l'humanité,
proposant un véritable processus de pensée tangible
et pas seulement constitué d'hyperboles idéalistes.
Après le premier film, tout le monde m'a demandé
ce qu'on allait faire à propos de ces problèmes
et bien sûr, j'y ai pensé moi-même.
Le premier film donne peu de réponses à tout ça,
sauf à la fin lorsque je parle de la prise de conscience générale
et du besoin de réaliser que nous sommes interconnectés.
Je souligne cet aspect rapidement grâce à différentes personnalités
qui figurent tout à la fin et que je reprends dans le nouveau film.
En faisant des recherches pour préparer le nouveau film,
j'ai découvert un homme nommé Jacque Fresco
et son projet qui s'appelle le Projet Venus.
Jacque Fresco a aujourd'hui 92 ans.
Il a consacré toute sa vie à penser à la conception sociale,
et à ce dont vous n'entendez jamais parler.
Il s'agit de concevoir une société dont tous profiteront
contrairement à l'environnement dans lequel nous évoluons,
le règne du chacun pour soi, avec différents niveaux
d'avantages différentiels et où tous veulent vendre quelque chose.
Rien n'est accompli dans cette société
à moins que cela ne rapporte de l'argent. Il y a toutes sortes
de problèmes, comme notre illusion de liberté. Certes,
nul ne vous empêchera d'aller dans un magasin et de consommer,
mais votre degré de liberté est proportionnel
à votre pouvoir d'achat. Au sein d'un système monétaire,
il ne peut y avoir de pays libre.
Nous sommes finalement les esclaves d'une structure corporatiste.
Pour l'essentiel, Jacque Fresco
m'a présenté des idées nouvelles auxquelles je n'avais jamais pensé.
Il m'a fallu beaucoup de temps pour les absorber,
comme la plupart des gens
qui les entendent pour la première fois,
car ils sont si endoctrinés
par la notion de liberté à connotation capitaliste
ou celle du libre marché où ils croient
que la liberté vient du pouvoir
d'aller acheter tout ce qu'ils ont envie, du fait
qu'ils peuvent choisir parmi 75 sortes de céréales dans un supermarché
tandis qu'il n'y a que deux partis politiques dans leur pays.
Il y a une perte de repères.
Ils n'ont pas conscience que la démocratie
est une parfaite illusion, car dans une vraie démocratie,
il faudrait d'ailleurs s'interroger sur ce qu'est une véritable démocratie.
Mais dans le système actuel, l'argent gouverne tout.
Il suffit d'observer une campagne politique dans le monde
surtout en occident, pour constater le rôle de l'argent
le soutien financier des bailleurs de fonds et de l'industrie de la finance
comme aux États-Unis, où Barack Obama
est si fortement soutenu par Wall Street.
Il a complètement surpassé McCain en matière de soutiens financiers.
Son financement provient largement des grandes entreprises et de la finance.
Ces gens placent au pouvoir ceux qui soutiennent l'industrie.
Les États-Unis ne sont qu'une grande entreprise.
Tout comme la Grande-Bretagne et tout le reste.
- Les gens qui l'ignorent doivent vraiment ouvrir les yeux.
- Absolument. Une des choses auxquelles
les gens ne pensent guère, c'est bel et bien le problème que pose l'argent.
Or, Jacque Fresco s'est penché sur ce problème
et ses conclusions me semblent parfaitement sensées.
On ne peut pas garantir un monde équilibré ou égalitaire, sans pauvreté,
ou un monde sans guerre, ni aucun de ces idéaux chrétiens
utopiques que les gens envisagent traditionnellement,
sans se demander pourquoi ils ne pourraient pas vivre
dans un environnement sans classes sociales, ni hiérarchie, ni élites.
Pourquoi des élites apparaissent-elles toujours ?
Pour comprendre la situation, il faut reconnaître que son outil
et son catalyseur majeur est le système monétaire,
car il perpétue la stratification sociale et la cupidité.
Il perpétue la pauvreté et la rareté.
En résumé, une des nombreuses choses
que j'ai apprises du Projet Venus,
c'est que le système monétaire génère de la rareté
parce qu'elle est source de profits. L'abondance ne pourra donc jamais régner,
et l'ensemble de la population ne pourra pas être nourri
dans un monde où personne ne peut en tirer du profit.
La rareté et les privations font partie intégrante du système actuel.
La corruption est inhérente au système. Jacque Fresco a réfléchi
à tout ce que je propose dans ce nouveau film
où je joins également mon propre cheminement.
Il ne s'agit pas que du Projet Venus ni de Jacque Fresco
et de l'idéologie sous-jacente à son discours,
nous invitant à concevoir une nouvelle société globale.
Ce n'est pas suffisant pour bien des gens
dans cet inquiétant nouvel ordre mondial qui voient le besoin
d'un certain degré d'unification technologique
au niveau mondial. Quand je dis cela, beaucoup me répondent :
"Cela ressemble à un gouvernement mondial."
- Oui, c'est sur les lèvres de beaucoup de gens. - Effectivement !
- Les gens craignent ce genre de cheminement. - Bien sûr.
Mais leur raisonnement est erroné,
car l'unification du monde est nécessaire. La gestion optimale de notre planète
exige une organisation mondiale.
Je prône donc l'unification technologique et intellectuelle.
Il ne s'agit pas d'abattre les frontières
ou de détruire les États-nations. D'abord, tous les pays sont primitifs par nature.
Le système monétaire et la nécessité de survivre
sont à l'origine même des pays.
Les pays existeraient dans le futur en tant que formes d'organisation.
Ce ne serait plus du nationalisme. - J'allais dire :
qui va mener le bal ? Qui dirigera le monde ?
On se débarrasse de l'argent, c'est même ce qu'ils essaient
de faire. - Ils essaient de supprimer la monnaie de papier.
Et ensuite ? - Ils veulent l'argent numérique.
- Si l'argent tangible disparaît, cela touchera bien des économies.
- Ils n'ont pas le contrôle en raison
de la traçabilité de l'argent tangible qu'ils avaient au temps
ou les monnaies étaient indexées sur l'or.
C'est du passé. Il ne reste désormais
que l'argent fiduciaire, comme aux États-Unis. Tôt ou ***,
ils feront disparaître les billets et on en viendra au point
où on ne pourra plus rien retracer ou comptabiliser.
Aujourd'hui, je peux voir les données mathématiques
de la Réserve fédérale et constater la corruption pyramidale.
On voit l'inflation ainsi que la dépréciation du dollar.
On peut plus ou moins voir les données économiques.
Quand ils auront implémenté la technologie pour le faire
ils en feront une illusion totale, ce qui est déjà le cas.
L'argent n'est pas réel. Les ressources, elles,
sont réelles, ce que Jacque Fresco a mis en évidence.
Nous devons donc aller plus loin et réaliser que seules les ressources comptent
et que nous devons utiliser les ressources couplées
à notre créativité, qui crée la technologie
et qui est essentiellement ce qui nous aide au quotidien
et nous est vraiment utile.
Tout relève de la technologie, de ce fauteuil à ce micro.
- Pourquoi ne parlerions-nous pas
de la technologie ? Je suis fascinée par la manière
dont on pourrait éliminer le pétrole et la pollution.
Parlez-nous un peu de l'énergie solaire et de l'énergie...
-...géothermique. - Oui, celle-ci.
- Il y a tant de sources d'énergie différentes.
Nous nous cantonnons au pétrole à cause de la structure corporative.
La durabilité est impossible dans ce type de système,
car toutes les entreprises pensent d'abord à leur survie ;
ce qui est indécent, car les systèmes qui possèdent…
L'évolution s'inscrit dans un cycle d'émergence dans lequel
de nouvelles découvertes remplacent l'existant.
Mais le problème que pose le système monétaire
est que l'argent provient d'une institution que ses créateurs ne veulent pas abolir.
Aussi longtemps qu'ils pourront se manœuvrer… - ... vers autre chose.
- Ils veulent implanter l'hydrogène aux États-Unis.
Pourquoi ? Parce qu'ils peuvent utiliser l'infrastructure de l'essence
au lieu de la technologie de batterie rechargeable,
qui en étonnerait plus d'un, si son potentiel était maximisé.
Étant donné que les puces électroniques
sont aujourd'hui miniaturisées, il n'y a aucune raison
pour ne pas parcourir 1600 kilomètres d'une traite avec une batterie.
C'est insensé de prétendre que c'est impossible.
Le système est parasitaire, paralysant. Nous sommes paralysés.
- Et parasitaire. - Oui, parasitaire par nature
et en plus le système paralyse le progrès.
Le progrès technologique est limité à cause
du système monétaire et du besoin d'auto-préservation.
- Mais comment faire ce saut ? - Il faut un virage.
- Le "Projet Venus", l'utopie ? - C'est la question la plus difficile.
- Comment s'y prendre ? - Cela prendra un changement de conscience.
Les gens doivent voir ce qui est important.
Il y a tellement de dichotomies religieuses et d'opinions, malheureusement.
Je ne suis ni ignorant ni naïf, je mesure la difficulté,
mais c'est la voie. Cela doit se produire.
Il faut que les gens prennent conscience de leur interconnexion
symbiotique et voir également
que tout émerge et change. Mais les gens
ne reconnaissent pas ces deux choses. Les religions
sont si arrogantes que les croyants croient être séparés et spéciaux.
Ils pensent être différents, disons, d'un insecte.
En réalité, il n'y a aucune différence qui tienne.
Mais ces enseignements primitifs qu'ils ont appris
se perpétuent, nous divisent et nous maintiennent séparés de la nature.
Le recul nous permet de réaliser notre connexion à la nature.
Le fait que nous soyons tous connectés avec la nature
nous fait comprendre que tous nos gestes ont des effets
sur nos relations et avec l'environnement.
Les entreprises qui polluent se moquent de l'environnement.
Personne ne s'en rend compte. Mais quand on s'en rend compte,
on voit qu'une vie en harmonie avec la nature
passe par l'écoute, la compréhension de ses processus,
ses lois naturelles. Il n'y a aucune raison de produire
des biens périssables. 75 % de la production est du gaspillage.
La production de biens génère tellement de gaspillage.
Par exemple, un ordinateur est constitué de pièces dont la durabilité
dépend du système de marché, qui décide de leur durée
en fonction du maintien des parts de marché.
On n'utilise pas des ressources de meilleure qualité pour fabriquer
des produits efficaces qui dureraient longtemps.
Les biens sont de moins en moins chers pour préserver les parts de marché.
- Tout est programmé pour se casser. - L'obsolescence planifiée.
- Exactement. Par exemple, lorsque j'étais enfant, un sèche-cheveux
pouvait durer une éternité. Aujourd'hui, tout tombe en rade
faute d'un meilleur terme. Au bout d'un an ou deux,
c'est endommagé. Ce n'est pas fabriqué pour durer.
- Donc non durable. - Oui, en l'occurrence.
- C'est abominable pour nous,
les ramifications sont nombreuses : les sites d'enfouissement et la pollution.
- Exactement. - En complète disharmonie avec la nature.
- Il y a tant de pollution. - Il faut donc d'abord
que toutes les opérations soient respectueuses de l'environnement.
Si vous n'êtes pas en position de le faire,
vous faites quelque chose de mal, et avec le recul
vous voyez que le système est mauvais.
Le système ne récompense pas ces notions.
Je pense que quand la prise de conscience s'installera
les gens commenceront à changer, et cela se produit déjà,
très lentement, malheureusement, car le système nous paralyse.
Je pense que, concrètement, nous devons construire
une nouvelle ville. C'est ce que propose le Projet Venus,
entre autres. On doit trouver
un endroit avec une surface étendue et flexible pour y bâtir la première
ville circulaire complètement autosuffisante
que Jacque Fresco a conçue et propose depuis des années.
Cela pourrait être une ville-test, ou un parc d'attractions.
Cela serait une expérience pour montrer aux gens
ce que ce serait s'ils le voulaient. Tout y serait autosuffisant.
Tout y serait fabriqué à partir de matériaux de première qualité.
Nous serons certes obligés de continuer de vivre
dans ce système, un gros soutien financier est donc nécessaire.
Mais, il existerait un précédent disant : "On peut le faire !"
On peut créer un environnement où le gaspillage est quasi nul.
Tout sera durable. - Mais il existe déjà des communautés
de ce genre, n'est-ce pas ? - Des petites. - J'ai entendu parler
d'une communauté appelée l'Unicorne installée sur une île.
- Une sorte de commune ?
- Oui, je crois. Les gens
décrochent du monde se construisent une maison
et vivent dans une communauté agricole. - À cause de la nécessité
de se limiter, causée par les restrictions financières.
Puisque cela se situe toujours dans le système monétaire
ils se privent de nos avancées technologiques.
Notre ville sera équipée de moyens de transport de pointe,
comme le train Maglev - Ça a l'air fantastique !
- Sans voiture, car tout sera conçu de manière à ce que vous puissiez
vous rendre à n'importe quel endroit de la ville le plus commodément possible.
Cette ville aura beaucoup d'attributs.
Les maisons seront constituées de matériaux ignifuges.
Faute de matériaux inflammables, plus besoin de pompiers.
Personne ne pense à ce genre de concept.
Dans notre société, les problèmes sont gérés par les lois.
Le but est d'éliminer les lois.
Il nous faut donc créer un exemple de ville
pour montrer au monde ce qui peut être fait.
La plupart des gens ignorent ce qui est techniquement faisable.
La technologie dont nous disposons aujourd'hui...
La technologie est notre divinité, pour ainsi dire.
C'est ce qu'on crée pour rendre notre vie plus facile.
Je ne dis pas qu'elle remplace d'autres formes de spiritualité,
mais concrètement l'utilité de la technologie
est source de liberté. Ni plus ni moins.
Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter.
L'argent et le capitalisme sont des outils qui nous dépannent
et ajoutent un peu à notre liberté, mais au prix de l'asservissement
basé sur la division en classes sociales.
Toute personne riche l'est au détriment d'autrui.
C'est tout simplement un équilibre arbitraire pour bien des raisons.
Il faut y mettre fin et concevoir un environnement au sein duquel
les gens vivront ensemble et commenceront à établir un mode de pensée
fondé sur un niveau de conscience différent,
pour en arriver au point où la technologie sera si avancée
qu'il n'y aura plus d'emplois monotones.
Sans argent, nous n'en aurons plus besoin.
Beaucoup d'emplois, comme ceux qui sont liés au droit, disparaîtront.
Nous nous occuperons des questions techniques. Les gens s'occuperont
de l'environnement parce qu'ils auront envie d'y participer.
Ils comprennent quel est leur rôle. Mais ils ne veulent ni obtenir,
ni travailler pour une récompense. Ils veulent donner
parce qu'ils comprennent que donner est l'essence du système.
Il est bien plus naturel de donner que de prendre.
Ils comprendront une chose encore plus importante,
à savoir que le système actuel est très primitif,
associant survie et avantages, puis obtenir un emploi, le garder
et manipuler l'environnement au service de son propre intérêt.
Cela n'est viable que dans une certaine mesure, on le constate.
Voyez les SDF, les guerres, la pauvreté, les épidémies
pour lesquelles aucun traitement n'est vraiment proposé,
des millions de morts en Afrique
dont personne ne se soucie. Tel est le prix du système.
Le niveau de conscience de la population va donc changer.
Les gens donneront, car ils auront pris conscience qu'autrement
les mêmes maux se perpétueront. Ils verront
qu'il en va de leur intérêt de pleinement contribuer à la société.
Le monde a besoin d'un tel éveil des consciences.
C'est essentiellement ce à quoi se dévouent
le Projet Venus et le Mouvement Zeitgeist,
des moyens populaires de divulguer des informations
et des connaissances et qui permettent également
d'inciter toute la planète à emprunter cette voie.
Je ne suis pas assez naïf pour croire que ce sera instantané.
Je pense que ça prendra quelques générations.
- Ce qui m'inquiète, c'est que ça semble absolument fantastique.
Si cela se réalisait, nous pourrions tous travailler ensemble
pour un projet tel que le Projet Venus.
Mais je pense, malheureusement, que les gens
qui contrôlent le monde ont un tel pouvoir…
Chaque jour ils cherchent à l'accroitre.
Je vous dis, ce matin même
j'ai vu à la télé l'apparition du pistolet Taser.
Je suis effrayée à l'idée que des policiers
puissent simplement abattre des gens avec ces pistolets Taser.
J'ai l'impression qu'ils régressent pendant que nous essayons de progresser.
Mais vous vous battez constamment contre cela.
Comment allons-nous faire le changement
à si brève échéance ?
- À court terme, nous devons poursuive un activisme global
et mener le combat à un niveau fondamental,
et poursuivre les protestations et l'activisme traditionnels.
Mais au fil du temps, la puissance des élites est proportionnelle
au soutien que leur accordent les populations.
À la fin du nouveau film, je recommande de boycotter
différents attributs du système.
Par exemple, si personne ne s'enrôle dans l'armée,
il n'y aura plus de guerre. Rien ne la justifie,
car l'organisation militaire est essentiellement…
Le fait qu'un pays soit puissant implique qu'un autre pays
cherchera la même puissance. Il faut stopper cela.
La guerre est non pertinente pour plusieurs raisons.
Si les puissants ne pouvaient plus compter sur l'armée,
certaines actions n'auraient plus de fondement.
Ils ne pourraient plus contrôler la population.
- La police finirait également par disparaître. La nouvelle conscience
aurait pour conséquence que les officiers de police
et les militaires se diraient : "Eh ! Attendez une minute !
pourquoi je soutiendrais un système qui me porte préjudice ?"
- Ils le diraient aussi aux autres : à votre famille, vos proches.
- Contre qui se battent-ils ? Nous sommes tous
des habitants de la même planète. - Si on approfondit un peu,
il n'y a pas de "eux". Je crois vraiment cela.
Je veux dire que ce "eux" a certes une existence temporelle
il existe effectivement un groupe de personnes arrogantes
qui détient le pouvoir depuis très longtemps,
mais nous soutenons cela. Ainsi, il n'y a que le "nous".
Tant qu'on pense en termes de "eux" au niveau cognitif
de fait, au niveau "psychique" ils continuent d'exister.
Ce n'est que quand notre conscience aussi s'éveille qu'on réalise
qu'il n'y a pas de "eux"... - Car nous,
pas moi personnellement, mais les gens leur donnent le pouvoir.
- Oui, ils renoncent au pouvoir.
- Ils soutiennent les systèmes qui ont été créés par les puissants,
mais en fait sont créés par nous. Ils ne réalisent pas
que l'un des problèmes fondamentaux
est que le "eux" n'existe pas. Je ne soutiens donc pas les activistes
qui perpétuent cela, ceux qui luttent contre le nouvel ordre mondial
les luttes contre ceci et cela. Ils n'ont rien compris.
Pour ma part, je n'aime pas cela.
Il faut qu'ils comprennent qu'il y a une raison qui explique
pourquoi ils font face à des hommes armés qui attendent
que les protestataires pacifiques se placent
au même niveau qu'eux afin qu'ils utilisent leurs armes automatiques.
Ils recherchent le conflit, alors même que le conflit ne résoudra rien.
Plus nous luttons contre quelque chose, plus la lutte se prolonge.
C'est donc quelque chose auquel les gens doivent penser.
- Nous devons mener des luttes pacifiques.
Il s'agit davantage d'un changement de conscience.
- Il s'agit de prise de conscience. Et de réveiller les gens.
J'aimerais beaucoup passer plus de temps avec vous.
- Je sais, espérons… - Je suis prise par le temps.
- Ce fut fantastique. Aussi, s'il vous plaît, revenez nous voir.
Lorsque vous reviendrez en Angleterre, j'espère que ce sera bientôt.
Merci beaucoup de nous avoir accordé votre temps. - Merci, j'apprécie.
Mille mercis à Peter de nous avoir accordé son temps.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur : www.zeitgeistmovie.com
et sur le site du Mouvement Zeitgeist : www.mouvement-zeitgeist.fr
Présentée par Karen Frandsen
Caméra et Son : Ian Pleasance
Thème musical : Mark Cocking et Rod Giles
Graphisme : Neal Pleasance Design
Recherche : Karen Frandsen
et Lisa Herbert
Montage et Post-Production : L'équipe de Eerie Investigations
Réalisateur : Ian Pleasance
Copyright © Eerie Investigations
Pour d'autres interviews et investigations, voir www.eerieinvestigations.com