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D'APRÉS L'OEUVRE DE DARCY RIBEIRO
LE PEUPLE BRESILIEN
Afrique. Le Continent Noir.
Endroit de l'astronef Terre...
oû, il y a des millénaires, l'espêce humaine est née.
Cet espace géographique abritait, depuis longtemps...
sociétés, langues et cultures três variées.
L'Afrique n'a jamais été homogêne, du point de vue humain ou culturel.
Quelques peuples africains, venus d'Angola, du Congo, du Mozambique...
du Nigeria, de l'ancien Daomé et d'autres parts du Continent Noir...
ont traversé l'Atlantique pour débarquer au Brésil.
Ces noirs sont devenus l'essentiel de la force de travail au Brésil.
"Toute la culture brésilienne est imprégnée d'héritage africain.
Sa présence a fait presque tout ce qui a été fait."
MATRICE AFRO
Les premiers Africains arrivés au Brésil...
vinrent de la côte occidentale africaine, au nord de l'équateur.
Ce fut le Cicle de Guinée.
Aprês vinrent les Bantous. Le mot bantou signifie "les hommes."
Lls venaient d'Angola et du Congo, en Afrique centrale atlantique.
Les peuples bantous avaient une longue histoire.
Ils faisaient de la céramique, pratiquaient l'agriculture...
et élevaient du bétail.
Ils avaient domestiqué plusieurs plantes et dominaient la métallurgie.
De plus, bien avant l'arrivée des européens en Afrique...
ils s'organisaient en états...
ils connaissaient le commerce, la monnaie et l'esclavage.
Les Bantous donnaient au fer une valeur sacrée.
Comme beaucoup de peuples, ils célébraient sa puissance divine.
En Afrique, et au Brésil, se répandirent les dieux métallurgiques.
Le sacré est présent à tout instant et toutes instances de la vie bantoue.
Le naturel et l'extra naturel sont inséparables.
Les Bantous croient en deux mondes: Le visible et l'invisible.
Ils croient que ces mondes interagissent.
Et en un dieu, créateur et pêre de tout ce qu'il existe.
Pêre des hommes, des choses et des insectes.
Dieu, créateur de toute la Création...
n'appartient pas au monde des créatures, des créés.
Il n'a pas été créé...
il est le commencement, sans début, de tout commencement.
Comme disent les Bakongos, au-dessus de tout rêgne Zambi Pungo.
"Calunga Zambi", disent les Ambundos.
Ces noms traduisent toujours l'idée d'union, d'attachement ou de lien.
Les Bantous adoraient des dieux appelés "inkices"...
et révéraient leurs ancêtres.
Les ancêtres ont leurs villages, comme les vivants.
Au village, ils ont des maisons et des champs...
sont seigneurs et possesseurs de la terre et de l'eau...
des forêts et de la brousse, de tous les animaux qui y vivent...
et des palmiers qui y poussent.
Les premiers lignages, les premiers clans...
les premières migrations territoriales...
légitiment le pouvoir sur ces territoires.
Pour cela, les individus qui descendent plus directement...
de certains ancêtres mythiques, détiennent le pouvoir.
Dans cette verticalité...
les plus vieux, plus proches de ces ancêtres...
détiennent non seul le pouvoir, mais le pouvoir religieux.
Par cela, nous comprenons le culte des ancêtres, le culte des morts.
Et ce sont ces morts qui emmênent, disons, les biens...
la possibilité de la fertilité des femmes...
de la fertilité des champs, pour l'agriculture...
d'éIoignement de certains dangers.
De là vient le culte constant aux ancêtres.
Toute vie est sacrée...
et le centre de la création, est l'être humain...
la premiêre réalité sacrée que Dieu a créé.
La vie humaine, l'homme, le centre de la création...
est le critêre du bien et du mal.
L'éthique noir-africaine est anthropocentrique et vitale.
Au rêgne du Congo, il y avait trois ordres.
L'aristocratie, les hommes libres et les esclaves.
Le roi ne se confondait pas avec les mortels ordinaires.
L'inceste avec sa sour le rendait le "sans-famille"...
pour pouvoir gouverner toutes les familles.
L'acte incestueux et l'initiation lui donnaient...
le pouvoir des sortilêges...
le pouvoir des sorciers.
Quand le roi apparaissait, il s'asseyait sur une chaise en ivoire...
et portait des bracelets en fer et en ivoire.
Ou sinon, de riches vêtements tissus...
ou, encore, certaines peaux d'animaux qui lui étaient réservées.
Sur la tête, un bonnet brodé. Sur l'épaule, une queue de zêbre.
Devant lui, à genoux, les gens se jetaient de la terre sur la tête...
avant d'implorer sa bénédiction, donnée par gestes de mains et doigts.
Parfois, dans les grandes occasions...
il se levait et avec les grand du pays...
dansait une danse réservée, pleine de pompe, de majesté et de grâce.
Le roi et son peuple connaissaient l'art de la guerre.
On dit que les tireurs du roi...
lançaient, successivement, 28 flêches...
avant que la premiêre flêche tirée n'atteigne le sol.
L'Afrique était un continent d'esclaves et de seigneurs d'esclaves.
Au rêgne du Congo...
l'aristocratie employait des esclaves pour cultiver les champs.
Parmi les noirs Haussa, esclaves étaient vendus et acquis...
servaient de soldats et de laboureurs...
et servaient de monnaie de commerce.
Ainsi, quand européens et africains se sont rencontrés...
ils savaient três bien ce qu'était l'esclavage.
Parmi les Bakongos de l'estuaire du Zaïre...
le mot pour "soleil" est "tango"...
et il signifie "temps"...
temps présent, heure, occasion, temps favorable, moment précis.
Ainsi, si un Bakongo veut savoir l'heure, il dit:
"Quel soleil est-il?"
Pour beaucoup de peuples africains...
le soleil symbolise la transition entre la vie et la mort.
Quand le soleil disparaît de la vue...
pour les Bakongos, il est le canot qui mêne les âmes au monde des morts.
Au 18ême siêcle...
il y a eu une modification parmi les noirs de notre population.
Certains marchants d'esclaves brésiliens...
sont restés sur la route d'Angola et du Congo...
mais ceux de Bahia sont allés à la Costa de Mina et au Golfe du Bénin.
Sont venues des vagues successives de Jejes, de Nagôs...
et, en moindre échelle, de Haussas.
Elle est descendue du ciel
Toute en blanc Couverte d'un voile
Odorilê, lemanjá Odorilê, ia Oio
Odorilê, lemanjá Odorilê, ia Oio
Les Jejes étaient des groupes ethniques de l'ancien Daomé...
ainsi que les "fon".
Les Nagôs étaient des groupes ethniques de langue iorubá.
Ces groupes ont donné la définition de la physionomie biologique...
et culturelle des gens de Bahia, Recife et de São Luis du Maranhão.
Les Jeje ont emmené leurs "vodum"...
les Nagôs leurs "orixás" et leurs "orikis".
Pour tout, l'Africain a un chant, un oriki, une forme de saluer...
il n'y a pas ça de mon péché, mon erreur.
L'orixá n'a pas de pensée négative.
L'orixá ne puni pas. Rien ni personne.
Le candomblé est une religion...
et notre formation est mystique, três particuliêre.
C'est une chose que la personne a dans le sang.
"E-e-e-epa, Oiá-ô. Grande mère.
Lá-o. Beauté noire Du ventre du vent
Dame du vent Qui décoiffe le terrain
Dame du vent Qui décoiffe les champs
Dame de ma tête."
Les Haussas étaient voisins des lorubans.
Il est probable qu'ils seraient un peuple autochtone...
chose plus que rare dans l'histoire de l'humanité.
Au 14ême siêcle, les Haussas ont été cernés par la marée islamique...
qui a envahit l'Afrique.
Ils ont appris à lire et à écrire en arabe.
Au début du 19ême siêcle ils vinrent au Brésil sous le nom de "malês"...
et ont promu de sanglantes insurrections contre l'esclavage.
Les nations haussas étaient fleurissantes...
et les plus avancées d'Afrique centrale.
Il était à prévoir qu'une nation si aguerrie et culte...
n'agisse pas comme une machine passive de plantation agricole.
Au-dessus de l'ignorance et de la brutalité du seigneur blanc...
l'islamisme s'est organisé comme secte puissante.
Les lorubás étaient un peuple, pas une nation...
et retraçaient leur origine à la ville de lfé...
espace ancestral réputé par ses raffinées sculptures en métal.
Au Brésil, les lorubans ont été appelés Nagôs.
Parmi les groupes lorubans...
les dieux varient d'une région à l'autre, d'un rêgne à l'autre.
A l'empire de Oió, par exemple, le centre de tout était Xangô...
le dieu du tonnerre.
"Afonjá, chef de Cossô, La feuille déjà fortifie...
Celui qui danse Parmi les enfants...
Fait le feu augmenter Sans qu'on le voie...
Nous ne voyons Que les feuilles qui crépitent.
Tombe dans la boue Celui est bête.
Personne ne peut corrompre Notre Ouri...
Seigneur du savoir Aux yeux brillants.
Il fend l'au-delà Et tout le ciel...
Il frappe le mur Du mensonge...
Il tue en perçant L'oil du menteur...
Il tue en scellant portes et ports, II tue qui ne sait pas penser.
Alanganju ôte les tuiles des autres Et les met chez toi.
L'eau est à côté du feu, Au milieu du ciel.
Ailé, il grimpe vite Jusqu'au ciel
Et fait le feu tomber Du milieu du ciel."
En plus de Oió, d'autres rêgnes iorubás sont de référence...
pour nous, brésiliens...
comme Ketu, le pays d'Oxóssi et lrê, le pays d'Ogum...
régions qui avaient connu, avant le contact européen...
la métallurgie, un haut niveau d'urbanisation...
une production esthétique sophistiquée...
et l'économie monétaire.
Les dieux changent ou meurent. Ogum, par exemple...
n'est pas seulement le dieu du fer, mais de la technologie.
Alors, aujourd'hui, soit au Nigeria ou au Brésil...
il est vu comme seigneur des nouvelles techniques...
du répertoire high-tech, de l'informatique.
Ogum est l'orixá des avant-gardes, des ordinateurs...
et comme il a ouvert son chemin, en temps mythiques...
il est, de nos jours, le dieu des routes.
Les orixás iorubans sont vivants parmi nous.
Donc, aujourd'hui, ils ne sont pas que iorubans...
mais sont des mythes multinationaux.
Quand tu arrives à quelque chose...
pour laquelle tu t'es sacrifié, tu as pleuré...
tu as passé de mauvais moments, tu la mets en valeur.
Si tu as souffert pour cela, tu le mets en valeur.
Le religion africaine est arrivée au Brésil...
par beaucoup de souffrance et de pertes...
et cela a renforcé le descendant d'africains...
parce qu'il sait qu'il a souffert à cause de son orixá...
à cause de son langage, de son nom, tout cela, de sa manière d'être...
et que si on a voulu couper cette caractéristique...
c'est qu'elle a de la valeur et qu'elle était une menace.
Et nous voyons que le nêgre est venu au Nouveau Monde...
il a planté et cultivé, à sa maniêre...
et a fait pousser beaucoup de choses...
et tout ce travail est en train d'être conservé.
Ce qu'il y a eu, au Brésil...
est que l'Africain s'est tellement dédié à la construction du pays...
qu'aujourd'hui ils ne sont plus eux-mêmes.
Ils sont nous, les brésiliens.
La culture brésilienne...
a une base noire, une base indienne...
et a incorporé, avec ces bases...
une vigueur qui lui permettra de fleurir formidablement...
mais qu'elle fleurisse par une grande créativité.
"Le nègre est, malgré toutes ses difficultés...
l'élément le plus créatif de la culture brésilienne."
Acanju Xangô Alapalá lapalá lapalá
Xangô Acanju
Acanju Xangô Alapalá lapalá lapalá
Xangô Acanju
Le fils a demandé au pêre Oû est mon grand-pêre
Oû est-il donc Mon grand-pêre
Le pêre a demandé au grand-pêre Oû est mon arriêre-grand-pêre
Oû est-il donc Mon arriêre-grand-pêre
Grand-pêre a demandé A arriêre-grand-pêre
Oû est mon arriêre-arriêre-grand-pêre?
Oû est-il donc Mon arriêre-arriêre-grand-pêre
Arriêre-arriêre-grand-pêre Arriêre-grand-pêre
Grand-pêre, pêre Xangô Acanju Et vive Egu.
Acanju Xangô Alapalá lapalá lapalá
Xangô Acanju
Acanju Xangô Alapalá lapalá lapalá
Xangô Acanju
Acanju Xangô Alapalá lapalá lapalá
Xangô Acanju
Acanju Xangô Alapalá lapalá lapalá
Xangô Acanju