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Bonne journée, non ?
Oui, c'est bien.
... arrive dans la station
pour des moments comme celui-ci.
Vous avez déchiré, les gars.
C'était "Sing, sing, sing" de Louis Prima.
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
- Amen.
- Amen.
"Que la paix soit sur cette maison
"et tous ses habitants."
- Et avec toi.
- Et avec toi.
"Quand le Christ est né
"par la Vierge Marie bénie,
il a fait sa maison parmi nous.
"Prions pour qu'il entre à présent
dans ce foyer et le bénisse de sa présence.
"Qu'il soit toujours à vos côtés,
partage vos joies,
"et réconforte vos peines.
"En accord
avec ses enseignements et son exemple,
"cherchez à faire avant tout de ce foyer
"un lieu d'amour qui répande loin
"la bonté du Christ."
- Amen.
- Amen.
"Seigneur, sois proche de tes serviteurs
"qui viennent loger ici
et sollicitent ta bénédiction.
"Sois leur refuge quand ils sont à la maison,
"leur compagnon quand ils en sont loin
"et leur invité bienvenu à leur retour,
"et reçois-les enfin dans le foyer
"que tu as préparé pour eux chez ton Père,
"où tu vis pour l'éternité."
- Amen.
- Amen.
Papa.
Ça va.
Restez finir avec le père Marcus.
Je rentre.
On peut pas faire beaucoup mieux.
Ici, dans les studios OZ, live,
le grand Duke Heitger à la trompette,
Herlin Riley revisite Gene Krupa
en deuxième ligne.
Herlin, j'ai une question. Prêt ?
Oui, quoi ?
Que feriez-vous dans la vie
si vous n'étiez pas un batteur du tonnerre ?
Dentiste.
- Vraiment ?
- Non, je déconne.
Je te fais marcher. Je suis batteur, mec.
Je vois. Et vous, les filles,
reprenant les Boswell Sisters
de la Nouvelle-Orléans.
Avec le classique de 1936
de Louis Prima "Sing. Sing, Sing",
encore un cadeau de la ville au monde entier.
En fait, je crois pas
que les Boswell aient chanté ça.
- Tu es sûre ? Je crois...
- Non,
c'était les Andrew Sisters.
Notre arrangement s'inspire de leur version,
celle de Goodman et Prima,
mais Boswellisée.
Bien, je crois pourtant
que les Boswell l'ont faite, et en mieux.
- Bon.
- Tout est meilleur avec la sauce piquante
et si ça vient de Louisiane.
- Oui.
- C'est vrai.
Bien sûr, ils sont tous morts, maintenant.
Prima, Krupa, les Boswell...
Mort, mort, mortes...
Ils ont quitté ce monde
et pourrissent pour l'éternité.
Ce n'est pas vraiment un problème pour eux,
car ils ont laissé leur empreinte.
Ils ont laissé quelque chose.
Un héritage.
Ça va, Davis ?
Oui, ça va. Au top.
Bien sûr, à l'intérieur,
comme à l'intérieur de nous tous,
un squelette tente de sortir
et de faire son truc.
Mais il va finir par faire ce qu'il veut de nous.
Tous égaux devant la mort.
Ça fait réfléchir, non ?
C'est pourquoi on y pense si peu.
Alors que dites-vous, mesdames ?
De la mort ?
Après tout, citons un ancien résident
de la Nouvelle-Orléans,
le grand Count No 'Count en personne,
William Cuthbert Faulkner...
On est quel jour ?
Mercredi.
- Non, quelle date ?
- Le 21.
- Quoi ?
- Davis.
C'est son anniversaire demain.
Il va avoir 40 ans.
"Au coucher du soleil,
nous prenons des attitudes furieuses,
"avec des gestes morts de poupées..."
M. Everett.
Tim Collington, FBI.
Je fais partie du bureau local.
- Comment...
- FBI.
On ne peut pas s'en empêcher, parfois.
Vrai.
On a su que vous deviez revenir ici
et on voulait être sûrs de vous voir.
J'admire votre travail sur Henry Glover.
Vraiment ?
Où allez-vous ?
On peut prendre un café ?
Je dois louer une voiture
et poser mes affaires à l'hôtel.
Pas de problème. On se retrouve
dans le salon dans une heure ?
D'accord.
Super. À tout à l'heure.
Je ne vous indique pas l'hôtel ?
Bon.
Ceci était à M. Gilday.
Trouvé dans la poubelle.
J'ignorais où l'envoyer,
mais il paraît que vous
vous y intéressez.
Je veux rester anonyme.
Vous revenez travailler sur Glover ?
En fait, non. Autre chose.
On ne veut pas vous faire obstacle.
Votre travail sur Glover est remarquable.
- Merci.
- Et on est là
parce que le patron veut vous parler.
Le patron ?
Le procureur de l'État.
- Letten ?
- Correct.
Je ne dirai à Letten
ni à personne d'autre
quoi que ce soit qui ne soit pas publié.
Et non, vous n'aurez pas accès à mes notes.
Et je ne partagerai pas mes documents.
Je suis journaliste, pas officier de police.
- Compris.
- Pendant trois ans, Jim Letten ne fait
que poursuivre les anciens de Morial,
et avec l'arrivée des démocrates,
il s'intéresse soudain aux droits civiques.
Votre bureau devrait avoir honte.
- Vous le savez ?
- Ce n'est pas le mien.
Ni le mien.
Ils sont à Washington.
La Division des droits civiques.
Pas étonnant que Jim Letten se bouge.
On devrait peut-être tous avoir honte.
Ou peut-être que les gens ont fait
ce qu'ils ont pu.
Vas-y, Robert.
Bon. Vous savez ce que c'était, ça ?
Robert qui voulait mettre
un max d'impro en 12 barres.
Mais écoutez, le but aujourd'hui,
c'est jouer du blues,
en changeant une ou deux notes
de la phrase standard.
On peut mettre un bémol à la troisième,
passer à la seconde pour la tonique.
D'accord ? Jouez ensemble.
Un, deux, trois, quatre.
D'accord ?
Jouer des altérations de blues est simple.
Il suffit de changer une ou deux notes.
Allez, à toi. Prête ?
Un, deux, deux, et une.
Oui.
Vous entendez ça ?
Ça, c'est du blues. Allez, tout le monde.
Delmond.
Delmond.
Del.
Tu es réveillé depuis longtemps ?
Tu as faim ?
Non.
Viens.
Il faut d'abord changer le sol
de la deuxième salle de bain.
D'accord.
J'avais rien dit,
parce que je voulais pas
que ta sœur reporte le père Marcus.
Il a uniquement accepté
par respect pour ta mère.
En vérité, cette maison n'est pas finie
tant qu'on n'a pas changé
le carrelage d'origine.
On aurait dû l'enlever avec tout le reste.
C'est pas beau.
Je comprends.
Et il faut raccorder cette applique.
Mettre un variateur.
Quand tu étais sur le toit,
tu as remarqué la gouttière à l'arrière ?
Non.
Elle est rouillée.
Il faut s'en occuper,
sinon l'eau va couler sur le mur.
Tu aurais dû le voir,
quand tu étais là-haut avec la branche.
D'accord, je m'en charge.
Et puis...
Je ne pourrai pas faire la marche.
Prends ma couronne
et ajuste-la pour toi.
C'est toi qui les mèneras en ville
cette année.
- Tu crois pas que George devrait...
- Non.
Toi.
- Mais toutes ces années, il...
- Toi.
- Bonsoir, Mlle Sonastine.
- Antoine.
- On travaille *** ?
- Pas plus que vous.
C'est pour une activité périscolaire.
Je range tout juste.
Je sais. À ce propos, il faut que je vous parle.
Oui ?
On ne pourra pas conserver cette activité.
Comment ça ?
On a des problèmes avec l'assureur
quand l'école est ouverte le soir.
- Si on ne sécurise pas le bâtiment...
- Pour l'amour du ciel.
Je sais.
Mais ça peut affaiblir toute l'école.
C'est ce qu'on me dit.
On peut pas faire ça ailleurs ?
Là encore, il est question de responsabilité
si les élèves se réunissent à l'extérieur...
Vous me dites que j'ai des gamins
qui veulent faire de la musique
et qu'on n'a pas de solution ?
Vous me dites qu'il y a plus de risques
qu'ils soient assis dans cette salle
plutôt que dans la rue ?
C'est une décision du conseil.
Je ne peux rien contre.
Je suis désolée, Antoine.
Pardon. Je passe.
J'ai déjà donné 20 à chacun des voisins,
donc ne fais pas
comme si c'était pas pour toi.
Moi et mon ombre.
Plus que ça, et c'est pas la peine
que je débranche le juke-box.
Content de vous voir rétablie, Mlle LaDee.
Très content.
Tu peux fermer pour moi, ce soir ?
Tu vas voir le grand chef ?
Je dois libérer sa fille,
c'est mon jour.
Ne le laisse pas revenir, cet enfoiré.
Ils ont enregistré, ces mecs ?
Ils sont passés en studio ?
Tu arrives trop ***.
Ils ont sorti un ***
et feront leur premier album l'an prochain.
Les Revivalists, hein ?
Combien d'entre eux se rasent déjà ?
On dirait des gamins.
Ils sont assez grands pour déchirer, mec.
Tu vas nous faire virer.
Elle est en retard.
Elle a accepté de vous rencontrer.
Je lui fais confiance.
Je vous présente quand elle arrive,
mais ensuite, je vous laisse.
Compris.
Pour être franc,
je ne veux pas être en situation
de défendre qui que ce soit de l'exécutif.
Pas après ce que ces gens ont vécu.
La voilà.
Bonjour. Patrice. Tu vas bien ?
Voici l'agent Harkness et l'agent Rollins.
Les types dont je t'ai parlé.
Tiens, assieds-toi.
Mlle Glover, on ne peut pas
réparer ce qui s'est passé.
Je sais que ça fait longtemps
que vous et votre famille attendez.
Mais nous sommes là.
Un héritage ?
Mon héritage.
Si je meurs demain, qu'est-ce qu'il restera ?
Un beau cadavre.
Tu crois ?
Sous un certain angle
et une certaine lumière, oui.
Tu pourras avoir un cercueil ouvert
chez Charbonnet.
En tout cas,
qu'est-ce qui serait différent dans cette ville
du fait de mon existence ?
Certaines chansons.
Quelques classiques sous-estimés
qui n'ont eu que peu de promotion, c'est sûr,
mais personne ne prononcera mon nom
avec celui de Toussaint.
Davis,
allons voir Toussaint au Gentilly Stage.
Désolée. Je plaisante.
Et ton label ?
C'est toi qui l'as lancé. Il marche bien.
- Voilà un héritage.
- Non.
C'est Don B et Tante Mame qui s'en chargent.
Je commence à me dire
que pour la musique de la Nouvelle-Orléans,
ma tante est peut-être une idiote-savante.
De nos jours, on dit savante. C'est mieux.
- Et si j'ouvrais un club ?
- Un club de musique ?
Non, de jeunes républicains.
Oui, un club de musique.
- Beaucoup de problèmes.
- Comme quoi ?
- Des ivrognes.
- J'aime les ivrognes.
- Des musiciens.
- J'aime les musiciens. Certains.
Deux autres clubs de Rampart Street
ont fermé cette année.
Mon groupe s'est trouvé
devant les portes fermées du Caledonia.
La rue tout entière
qui comptait plein de clubs connus est vide.
Un nouveau Caledonia,
ou un Funky Butt... Voilà un héritage.
Bon anniversaire, Davis.
- Tu t'es souvenue.
- Oui.
Ce n'est que le début, chéri.
Attends mon jour de congé,
et je te ferai un repas entier.
Une fête tardive.
Qui vaut mieux que toi ?
Personne de ta connaissance.
Ça s'appelle "Cornhole" ? Sérieux ?
C'est le sport local.
Cornhole.
On peut parier ?
Ce serait peut-être plus intéressant
en pariant.
Ou en buvant et en pariant.
Ou avec des filles,
on pourrait boire et parier avec elles.
Ensuite, on n'aurait plus de bière,
et on pourrait braquer un caviste,
on s'éclaterait bien.
Voilà.
D'abord, l'horreur
avec Cherise et son petit ami,
complètement absurde.
Personne ne s'en remet.
Et on vient m'annoncer
qu'on arrête l'activité périscolaire ?
Personne s'intéresse
à ce qui se passe ou quoi ?
Dis-moi que c'est autrement où tu es.
Que c'est mieux au lycée.
À John Mac ?
C'est la Nouvelle-Orléans, comme pour toi.
En me réveillant ce matin,
j'avais même pas envie de me lever.
Tu vois ce que je veux dire ?
On essaie de construire quelque chose et...
Je peux pas te dire que ça ira mieux, Antoine.
Je viens de voir le meilleur
joueur de caisse claire de la décennie
condamné à sept ans à Angola.
J'ai vu sa vie être bousillée au tribunal
la semaine dernière.
Quel est l'intérêt, alors ?
Si tu cherches une raison de démissionner,
tu peux en trouver.
Pas de problème.
C'était plus simple
quand je ne connaissais pas tout ça.
J'étais juste un musicien.
De concert en concert, de groupe en groupe.
Ça te manque ?
Pourquoi maintenant ?
Pourquoi pas ?
Je vais pas devenir capitaine.
J'ai assez cotisé pour ma retraite.
C'est si dur de me voir en autre chose ?
Pourquoi faut-il être défini
par le métier qu'on fait ?
Mark, c'est un type bien, non ?
C'est Mark. C'est pas son boulot.
Ce n'est pas Mark le comptable,
et tu n'es pas Kay, la femme au foyer.
- Salut.
- Bonsoir.
Désolé du retard.
Les garçons.
J'ai entendu mon nom.
Pas pour rien, j'espère.
Non. On parlait du fait que le travail
ne devrait pas définir la personne.
Je ne suis pas Terry le flic,
et toi, Mark le comptable.
Surtout pas.
Déjà, je suis un conseiller retraite.
Un actuaire, pas un comptable.
Actuaire, c'est ça. Désolé.
Mais bon, tu es Mark,
quoi qu'il arrive.
Je suis Terry,
quoi qu'il arrive.
On sait papa, tu es Terry.
Mais qu'est-ce que tu vas faire
si tu n'es plus flic ?
Je vais... emballer des courses.
Tenir un bar.
Vendre des melons sur le bord de la route.
Peu importe, non ?
Peut-être reprendre les études.
Apprendre quelque chose de nouveau.
Devenir actuaire, peut-être.
- Seigneur.
- C'est si terrible ?
Les melons, ça me paraît pas mal.
- Papa, t'es réveillé ?
- Oui.
Tu veux écouter un truc ?
Je travaille sur un morceau.
J'ai pas encore le pont,
mais j'ai bossé la mélodie.
Ça swingue ?
Bien sûr que non.
Les musiciens de jazz moderne
savent pas swinguer.
Je bidouille cette phrase
que j'ai entendue d'une trompette...
Dans une parade qui est passée par là.
Je joue les variations
sur une musique provisoire.
Un pianiste qui s'y connaît
peut faire davantage.
Zachary Richard déchire.
C'est pour ça qu'il est tête d'affiche.
Vous partez ?
Je veux rester le voir.
Comme on est à Eunice,
on est assez près de chez nous
pour dormir dans notre lit
en partant maintenant.
Mais toi, pas vraiment.
Bon, on se voit demain à la Nouvelle-Orléans
pour la balance.
21 h. Salut.
Soyez prudents sur la route.
Hé, la fille a apporté des papiers pour toi.
- La fille ?
- Melanie.
La gentille dame
qui s'occupe de nous
maintenant que Marvin est trop fier
pour le faire.
Attends. On a vendu 6 000 disques
et on est encore plus dans le rouge
qu'au début ?
C'est n'importe quoi. Elle est où ?
Elle est repartie pour Austin.
Avant, Marvin ne ratait pas un concert.
Maintenant, sa doublure ne reste même pas
pour la 2e partie.
Tu sais quoi ? Qu'il aille se faire foutre.
Quelqu'un te raccompagne au motel ?
- Je me débrouillerai. Merci.
- D'accord.
Alors, à demain.
Il n'y avait donc aucune balle
pour établir une comparaison ?
Non. Je tentais d'établir
si je bossais au sein d'une brigade
engagée dans l'enquête
sur de possibles meurtres par la police
ou si la brigade était impliquée
dans leur dissimulation.
- Une des balles avait disparu ?
- Oui, pour empêcher la comparaison.
Qu'auriez-vous fait
si la balle n'avait pas disparu ?
Auriez-vous autorisé
une fausse comparaison ?
Bien sûr que non.
Ce n'était pas pour fabriquer une preuve.
Si vous m'appelez à la barre,
j'expliquerai ce que j'ai fait et pourquoi.
Et je témoignerai aussi
sur le climat d'obstruction et de corruption
dans la brigade criminelle.
Et ensuite, tous les avocats de la défense
vous contreront.
On tournera en rond.
Je crois que le jury verra
que Terry est honnête.
L'explication fonctionne.
Peut-être, peut-être pas.
On ferait peut-être mieux
de ne pas s'en servir.
La défense regardera sûrement
le rapport balistique,
constatera d'autres preuves disparues
et s'en tiendra là.
Si vous m'appelez à témoigner,
j'exposerai ces enfoirés.
Je vous tiens au courant.
Je ne vaux pas la peine, hein ?
C'est peut-être mieux pour toi.
Pardon.
Oui.
Chez Donna était là.
Là, c'était Funky Butt.
En face, Congo Square
et J&M Record un peu plus haut.
C'est une terre bénie.
Je sais.
Ce n'est pas
la glorieuse source d'argent
que tes potes banquiers et toi
voulez faire en face.
C'est un trou, Davis.
Je sais.
Tous les clubs de la Nouvelle-Orléans
sont et étaient des trous.
Tip's, Funky Butt, Glass House, Maple Leaf.
Un endroit où on aura peur
de casser une pinte par terre
ne conviendra pas.
Tu cherches quoi ?
Des investisseurs. À commencer par toi.
Si tu me dis que le quartier va être rezoné
pour faire des immeubles de luxe
ou un nouvel hôpital,
j'achète sans hésiter.
Mais un club ?
Tu veux pas un bâtiment qui dise
que tu es venu, as vu et as vaincu ?
Allez, quoi !
Partage mon rêve !
Nourris-le !
Accroche-le à ta mamelle argentée.
- Tu vas lui donner mon nom ?
- Oui. Je...
Si y a l'argent qu'il faut, je m'en fiche.
Je veux qu'il existe.
Chez Hidalgo, Bar et Grill Blue Note.
Mon Dieu.
Je vais parler à des gens.
Je promets rien. Je veux voir ce qu'on en dit.
Mais si tu lui donnes mon nom,
c'est mort.
Chez Hidalgo ? Merde.
On dirait un camion Tex-Mex
qui s'est égaré loin de Waco.
Le fait que Marvin nous refile
à la petite jeune était un message.
Tu crois qu'il va nous lâcher ?
Il me met la pression
pour aller à Nashville ou Austin
enregistrer avec des musiciens
et tourner avec des gens choisis par lui.
Que veux-tu faire ?
Je veux rester avec ce groupe,
jouer ce qu'on joue.
- Que dit le label ?
- J'en sais rien.
Ils font beaucoup d'affaires avec Marvin.
Ils pencheront plutôt pour lui que pour moi.
- Tu ferais quoi ?
- Moi ?
Je suis un cajun têtu sorti de sa prairie.
Je boirais sûrement un pack de bières,
je monterais sur mon tracteur
et je défoncerais la BM de Marvin.
Sérieusement ?
Je ferais un disque à Nashville pour voir.
Saisir l'occasion.
C'est une chance de succès. Saisis-la.
Si je veux garder deux violons,
tu me suis ?
Je ne veux pas retravailler
tous les morceaux
avec un mec country de Nashville.
Je vais réfléchir.
C'était Stoudamire ?
Tom Stoudamire.
Le lieutenant chargé des entrées
à cette heure-là.
Il est revenu au poste
et a demandé les effets de Gilday.
Vous lui avez donné l'enveloppe.
Elle était scellée ?
- Vous l'avez vu l'ouvrir ?
- Il l'a ouverte.
L'a vidée sur le comptoir devant lui.
Il a pris l'inhalateur, est allé dans le bureau,
et je l'ai vu le balancer à la poubelle.
Vous êtes allée le récupérer ?
Il a quitté le bureau, je suis allée
à la poubelle, et il était dans la corbeille.
Vous l'avez gardé ?
J'ai su que vous défendiez
la famille de cet homme.
Alors je vous l'ai envoyé.
Je dois vous demander.
Comment m'avez-vous trouvée ?
C'était une écriture de femme.
Trois femmes travaillaient ce jour-là.
Vous étiez la deuxième sur ma liste.
Vous vouliez que je vous retrouve, non ?
Je devrais y retourner.
Je veux pas rater l'appel.
Merci de votre aide, agent Duval.
Ça peut me coûter mon emploi.
Peut-être.
On fait pas mieux que Chez Stein.
Quand est-ce que je vous perds
au profit de Galveston ?
Je devrais déjà y passer plus de temps.
J'ai des gens sur le terrain,
mais ils font autre chose.
Je n'en doute.
La dernière démolition touche à sa fin.
Le mois prochain,
on établit les titres des dernières propriétés.
Je pourrai vous donner votre part.
Pour le Centre de jazz, il reste quoi ?
On a presque fini les papiers à la mairie.
Il faut s'occuper
de quelques amis du maire en plus.
La plupart pour pas longtemps,
mais certains, pour tout le projet.
Pour moi, c'est bon signe.
J'ai une autre question.
Et les propriétés
de l'autre côté de Rampart Street ?
Les vieux clubs ?
Ça vaut le coup de racheter ?
Si le Centre de jazz marche, ça pourrait
rajeunir l'arrière du Vieux Carré.
Rampart est calme, maintenant.
Pas de bruit, pas d'ivrognes.
Ce calme nous garantit la bonne volonté
des associations de quartier.
Si on veut qu'elles soutiennent
le Centre de jazz,
on peut pas s'entourer de clubs.
Il vaut mieux faire venir les gens
dans un lieu où on contrôle l'affiche.
Pourquoi cette question ?
Pour rien.
Vas-y, Big Slam !
Papa !
Davina !
Papa, reste avec moi. Davina !
- Je suis là.
- Appelle les urgences.
Reste avec moi.
- Voilà.
- Merci.
Bon.
Bon début.
- Comment ça ?
- C'est samedi soir.
Je veux continuer à jouer.
- Trois parties, ça te suffit pas ?
- Sûrement pas.
Qui joue *** ?
Il paraît que Wolf et ses gars vont jouer
au Bocat's Lounge.
D'accord.
Un peu de gin, de jus.
De l'herbe.
- Réservé aux musiciens.
- Je connais.
C'est vrai.
Et toi ?
Tu es prêt à tenter de persévérer ?
Voilà.
- Amuse-toi bien.
- Oui.
Appelle Cheri. Elle doit venir.
Atlanta est trop loin.
C'est l'heure, Davina.
J'appellerai de l'hôpital.
- Vous montez à l'arrière ?
- Oui.
Tu as raison.
Merde.
- Merde.
- Quoi ?
C'est ces mecs qui compliquent tout.
Fais les variations, Antoine. C'est tout.
J'ai mal au crâne rien
qu'à vous voir passer la porte.
Commence pas, Antoine.
Je joue ce que tu veux.
Je m'en fiche. Choisis un air et allons-y.
D'accord, M. Jordan.
Je vais me faire virer par M. Kidd Jordan
et Donald Harrison Junior en une séance.
Je croyais que c'était pour le plaisir.
T'as intérêt à jouer ce que tu connais
par cœur, sinon tu vas saigner.
D'accord. Tu as raison.
On va faire un vieux classique.
Allons-y.
Oui.
J'espère que Ronnie a pu manger.
- Il est stable.
- C'est-à-dire ?
Delmond est avec son père.
Ils organisent
son retour à la maison.
Mais il lui faudra des soins infirmiers
et il sera sous morphine.
Ce ne sera pas long, Mlle LaDee.
ON NE TRAÎNE PAS - NI ARMES
- NI DROGUES - NI T-SHIRT BLANC
Merde. Il fait jour.
Pas normal.
Je veux un taxi, rentrer
et plonger dans mon lit.
C'est là que je perds
tout le respect que je te dois.
Qui fait la parade aujourd'hui ?
T'es complètement cinglé ?
Allez, Rebirth ? New Birth ? TBC ?
Je suis un musicien de la Nouvelle-Orléans.
Je joue jusqu'au dernier concert.
Les Stooges vont Uptown.
VIP Ladies arrivent de Tchoupitoulas.
Mais si tu continues,
tu ferais mieux de manger
et de boire un café.
Un Irish coffee, peut-être.
Bonjour.
L.P. ?
- Je pensais que tu nous avais oubliés.
- Allons.
Tu l'as dit, quand on a
la Nouvelle-Orléans dans le sang...
Oui. Qu'est-ce qui te ramène chez nous ?
Je bosse sur le tuyau
du membre de la milice.
J'ai de nouvelles infos justifiant
un deuxième tour.
Bienvenue, alors.
Le truc incroyable, c'est qu'à l'aéroport,
des types du FBI m'attendaient.
Ils m'ont emmené parler à quelqu'un
que je ne peux te décrire
que comme un responsable haut placé.
Letten ?
Je ne confirme rien,
mais bon sang, Toni, tu es forte.
- Il voulait te voir ?
- Oui.
Il voulait me féliciter
et me dire qu'ils sont partis pour la totale.
Danziger, Glover, ton affaire, Abreu.
- Celle d'avant l'ouragan.
- Raymond Robair ?
Ils veulent tout ce qu'ils peuvent trouver.
En tout cas, ils font tout comme.
Peut-être qu'ils pousseront
pour un jugement convenu sur la police.
J'avais hâte de te mettre au courant.
Je sais que...
Tu te cognes la tête contre les murs
depuis plus longtemps que moi.
Oui, le pire c'est
que j'en oublie même que je le fais.
À notre réussite.
Mais ces clubs de jazz, c'est tout le passé.
Pour être passés,
ils le sont.
Si je voyais quelque espoir, je te le dirais.
Les types avec qui je bosse
s'intéressent au Centre national de jazz.
Tout ce qui va à l'encontre de ça
n'a aucun intérêt.
Mais les crevettes
et le porridge, parfaits.
- Merci, chef.
- C'est gentil.
Toujours pas de nom, ici ?
Censuré rue Dauphine.
Oui, ce connard de Feeny me tient en otage.
Incroyable.
Tim Feeny est un des participants
à l'appel d'offres
pour un restaurant dans le Centre de jazz.
Je viens de le voir sur la liste
avec Besh, Link et le reste.
J'espère que tu t'exprimeras contre.
Par tous les moyens.
- J'offre le déjeuner.
- Non, c'est moi.
Je n'aime pas ça du tout.
On le sait.
Mais tu dois pas tourner les talons au label.
Nous, on le ferait pas.
On lâcherait ton joli cul sur demande
en moins de deux.
On garde les concerts prévus.
On finit en beauté.
Bien sûr.
À l'unique Cadillac du Bayou.
- Au fait, pour le 2e violon...
- Oui ?
Qu'est-ce... ?
- Oui !
- Tu es béni.
J'ai cru un instant
qu'ils venaient réparer le trou.
Tu peux rêver.
Je devrais rester avec les autres.
Je le sens plus, tu vois ?
Regarde qui est là.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Comment va-t-il ?
- Dans les vapes. C'est la morphine.
Viens par là.
Il grandit, celui-ci.
LaDonna.
Une amie de votre père. Enchantée.
Oui. Merci d'être à ses côtés.
- Je peux...
- Oui. Bien sûr.
- Il sait que tu viens...
- D'accord.
Vas-y.
Alors, tu en as eu assez ?
- Moi ?
- Oui, toi.
Toute la nuit et toute la journée
comme si tu étais jeune.
- Tu veux prouver quoi ?
- Rien. Je suis musicien. Je veux jouer.
Où tu vas, maintenant, le musicien ?
Me trouver un autre concert, mec.
Taxi.
Miguel. Mec !
Seigneur, c'est majestueux !
Ma nana sait cuisiner.
Le dessert n'est pas de moi.
Tout le reste, oui, mais...
C'est la recette de Frank Brigtsen
édition de circonstance limitée
en l'honneur d'un provocateur local
qui entame sa cinquième décennie.
La recette de Frank Brigtsen ?
Tu la mettras par écrit ?
Je jure que ça ne sortira pas d'ici.
Sûrement pas.
Après ce soir, même moi, je devrai l'oublier.
J'en ai fait le serment.
Méchante femelle.
Alors ?
Quel repas incroyable.
Inoubliable.
Merci.
Davis, je veux te demander un truc,
j'espère que tu ne te vexeras pas.
Vas-y.
Tu sais qu'on adore Janette.
On l'a trouvée trop bien pour toi
dès la 1re fois.
- Et la deuxième.
- Et la troisième.
Si on peut appeler les aller-retours,
tu la vois, tu la vois plus, que vous...
- On t'a adorée à chaque fois.
- Très gentil.
Et la violoniste, Annie.
Adorable, si je peux me permettre.
Elle est adorable. Rien à dire.
Et celle entre Janette 1re version
et Janette 2e version.
- Comment s'appelait-elle ?
- Claudia.
- Claudia.
- Jolie et pleine de talent.
On a une de ses lithos dans le salon.
Toutes des femmes super classes, Davis.
De notre point de vue,
un vrai défilé de charme, classe et beauté.
La question est ?
Messieurs, je partage votre étonnement,
chez ma mère.
Je te remonterai les bretelles plus ***.
Femme.
Papa ?
La musique que je t'ai jouée l'autre jour...
Je l'ai composée pour toi.
Je sais.
Hé ?
Si on faisait un bébé ?
Davis.
Ferme-la.
M. Batiste, vous avez pas l'air en forme.
Aujourd'hui, on apprécie la musique.
On écoute la musique
et on se tient tranquille.
Bon, ça va. Hé !
Qui dans cette salle veut apprendre
à devenir un musicien pro ?
Levez la main.
Qui veut apprendre le métier de musicien ?
Bien, alors, écoutez-moi bien.
Coca-Cola, aspirine
et la soupe yakamein de Mlle Linda,
bien salée.
La Sainte Trinité.
Dans plusieurs années, quand cette leçon
aidera vos petites fesses
à soulager la pire des gueules de bois,
vous vous rappellerez qui vous a enseigné
la musique d'ici.
Oui.
Bon.
Sortez la partition de Tootie Ma.
Vous allez tous venir au tableau
noter un nouveau solo.
Chacun de vous. Robert, tu commences.
Ramène tes os et fais quelque chose.
Voilà. C'est bien.
N'écris pas trop fort.
Hé !
Viens dire au revoir.