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Traducteur: Cécile Mazurier Relecteur: Raphaël L.
J'avais hâte de faire partie du thème « Rêve »,
puis j'ai découvert que j'ouvrais la section « Cauchemar ».
(Rires)
Il y a des choses sur la crise climatique qui s'y rattachent très certainement.
J'ai quelques mauvaises nouvelles,
mais j'ai bien plus de bonnes nouvelles.
Je vais suggérer trois questions
et la réponse à la première
implique nécessairement un peu de mauvaises nouvelles.
Mais attendez, car les réponses à la deuxième et à la troisième question
sont vraiment très positives.
La première question est donc : « Devons-nous vraiment changer ? »
Bien sûr, la mission Apollo, entre autres,
a changé le mouvement écologiste,
a vraiment lancé le mouvement écologiste moderne.
18 mois après la découverte de cette photo de lever de Terre,
le premier Jour de la Terre a été organisé.
Nous avons beaucoup appris sur nous-mêmes,
en regardant notre planète depuis l'espace.
L'une des choses que nous avons apprises
a confirmé ce que les scientifiques disent depuis longtemps.
L'un des faits les plus essentiels
de la crise climatique a quelque chose à voir avec le ciel.
Comme cette photo l'illustre,
le ciel n'est pas cette vaste étendue sans limites
qui apparaît lorsque nous levons les yeux depuis le sol.
Le ciel est une membrane d'atmosphère très fine
qui entoure la planète.
Il est à l'heure actuelle l'égout à ciel ouvert de notre civilisation industrielle
telle qu'elle est organisée aujourd'hui.
Nous y crachons 110 millions de tonnes de pollution
à effet de serre et cause du réchauffement mondial toutes les 24h,
gratuitement, allez-y.
Les sources de gaz à effet de serre sont nombreuses,
et je ne vais pas toutes les énumérer.
Je vais me concentrer sur la principale,
mais l'agriculture est impliquée, ainsi que les régimes et la population.
La gestion des forêts, le transport,
les océans, la fonte du permafrost.
Je vais m'intéresser au cœur du problème,
qui est le fait que nous dépendons encore de carburants sales, à base de carbone,
pour 85% de toute l'énergie que notre monde consomme chaque année.
Vous pouvez voir sur cette image qu'après la Seconde Guerre Mondiale,
les taux d'émission ont vraiment commencé à accélérer.
La quantité accumulée de pollution provoquée par l'homme
qui se trouve dans l'atmosphère
capture autant d'énergie thermique supplémentaire
que celle de 400 000 bombes atomiques de classe Hiroshima
qui exploseraient toutes les 24h, 365 jours par an.
Ce fait a été vérifié encore et encore,
conservateurs, c'est la vérité.
Notre planète est grande, mais —
(Bruit d'explosion)
c'est beaucoup d'énergie,
surtout lorsque vous la multipliez 400 000 fois par jour.
Toute cette énergie thermique
réchauffe l'atmosphère et tout le système terrestre.
Jetons un œil à l'atmosphère.
Voici une représentation
de ce que nous pensions être la distribution normale de température.
Le blanc représente les jours à température normale ;
1951-1980 ont été choisis arbitrairement.
Le bleu sont les jours plus froids que la moyenne,
le rouge sont les jours plus chauds que la moyenne.
La courbe entière s'est déplacée vers la droite dans les années 80.
Et vous verrez dans le coin en bas, à droite,
l'apparition d'un nombre statistiquement important
de jours extrêmement chauds.
Dans les années 90, la courbe a encore bougé.
Ces dix dernières années, vous voyez que les jours extrêmement chauds
sont maintenant plus nombreux que les jours plus froids que la moyenne.
Ils sont en fait 150 fois plus courants sur la surface de la Terre
qu'ils ne l'étaient il y a tout juste 30 ans.
Nous avons donc des températures record.
Quatorze des 15 années les plus chaudes jamais mesurées avec des instruments
appartiennent à ce nouveau siècle.
La plus chaude de toutes est l'année dernière.
Le mois dernier était le 371e mois consécutif
plus chaud que la moyenne du 20e siècle.
Et pour la première fois, le mois de janvier le plus chaud,
mais un mois plus chaud de 1,1ºC
que la moyenne.
Ces températures élevées ont un effet sur les animaux,
sur les plantes, les gens, les écosystèmes.
Mais de manière globale, 93% de cette énergie thermique supplémentaire
est emprisonnée dans les océans.
Les scientifiques mesurent l'accumulation de l'énergie bien plus précisément
à toutes les profondeurs : océan profond, moyen, les premiers centaines de mètres.
Et elle aussi, elle accélère.
Elle remonte à plus d'un siècle.
Plus de la moitié de son augmentation s'est produite ces 19 dernières années.
Il y a des conséquences.
Le premier ordre de conséquence :
les tempêtes en milieu marin s'intensifient.
Le typhon Haiyan a survolé des zones du Pacifique
3°C plus chaudes que la normale,
avant qu'il ne frappe Tacloban.
Ce fut la tempête la plus destructrice à avoir jamais frappé.
Le pape François, qui a apporté une telle différence face à ce problème,
a visité Tacloban tout juste après le typhon.
L'ouragan Sandy a survolé des zones de l'Atlantique
5°C plus chaudes que la normale,
avant de frapper New York et le New Jersey.
Le deuxième ordre de conséquence nous affecte tous maintenant.
Beaucoup plus de vapeur d'eau des océans les plus chauds s'évapore dans le ciel.
Le taux planétaire moyen d'humidité a augmenté de plus de 4%.
Et elle crée ces rivières atmosphériques.
Les scientifiques brésiliens les appellent « rivières volantes ».
Toute cette vapeur d'eau supplémentaire se concentre au-dessus du sol
où des tempêtes entraînent ces énormes déluges.
Cette photo a été prise dans le Montana.
Regardez cette tempête en août dernier.
Elle se déplace au-dessus de Tucson, en Arizona,
elle inonde littéralement la ville.
Ces déluges sont vraiment inhabituels.
En juillet dernier, à Houston, au Texas,
il a plu pendant deux jours, 613 milliards de litres.
Ce volume représente plus de deux jours du débit entier des chutes du Niagara
au milieu de la ville,
qui était, bien sûr, paralysée.
Ces déluges record créent des inondations et des coulées de boue historiques.
Cette vidéo a été prise au Chili, l'an dernier.
Et vous voyez cet entrepôt qui passe par là.
Des camions-citernes passent par là.
C'est en Espagne, en septembre dernier,
vous pourriez appeler ça la course des voitures et des camions, je suppose.
Tous les soirs, le journal télévisé est comme une randonnée
à travers le livre de l'Apocalypse.
(Rires)
Je veux dire, vraiment.
Le secteur des assurances l'a certainement remarqué,
les pertes se sont accumulées.
Ils ne se font aucune illusion sur ce qu'il se passe.
Et la causalité exige un moment de discussion.
Nous sommes habitués à penser aux causes et aux effets linéaires :
une cause, un effet.
Ici, c'est une causalité systémique.
Comme le grand Kevin Trenberth l'a dit :
« Les tempêtes sont différentes.
Il y a tant d'énergie et de vapeur d'eau supplémentaires dans l'atmosphère.
Chaque tempête est différente désormais. »
Cette même chaleur supplémentaire extrait l'humidité du sol
et cause ces sécheresses plus répandues, plus intenses et plus longues,
et beaucoup se préparent en ce moment.
Elles ***èchent la végétation
et causent plus de feux dans l'Ouest de l'Amérique du Nord.
Il y a certainement des preuves de ce phénomène, beaucoup de preuves.
Plus d'éclairs, alors que l'énergie thermique s'accumule,
il y a une quantité considérable d'éclairs supplémentaires.
Ces désastres provoqués par le climat
ont aussi des conséquences géopolitiques et créent de l'instabilité.
La sécheresse historique liée au climat qui a démarré en Syrie en 2006
a détruit 60% des fermes en Syrie,
a tué 80% du bétail,
et a conduit 1,5 million de réfugiés du climat dans les villes de la Syrie,
où ils se sont heurtés à l'autre 1,5 million de réfugiés
de la guerre d'Irak.
Avec d'autres facteurs, ces désastres ont ouvert les portes de l'enfer
que les gens essaient désormais de fermer.
Le ministère de la Défense des États-Unis a averti depuis longtemps
des conséquences de la crise climatique,
y compris les réfugiés, les pénuries d'eau et de nourriture
et les pandémies.
En ce moment, des maladies microbiennes des tropiques se répandent
vers les latitudes du nord ;
la révolution des transports est en grande partie responsable.
Mais les conditions changeantes modifient les latitudes et les zones
où ces maladies microbiennes peuvent devenir endémiques
et modifient le champ des vecteurs,
comme les moustiques et les tiques qui les véhiculent.
L'épidémie Zika maintenant —
nous sommes mieux situés en Amérique du Nord
car il fait encore un peu trop froid
et que nous avons un meilleur système de santé public.
Mais lorsque l'on conseille à des femmes
de certaines régions d'Amérique du Sud et Centrale
de ne pas tomber enceinte pendant deux ans —
c'est une information nouvelle, qui doit capter notre attention.
Le Lancet, l'un des deux plus importants journaux médicaux au monde
a appelé l'été dernier cette épidémie une urgence médicale.
Il y a beaucoup de facteurs.
Elle aussi liée à la crise d'extinction.
Nous sommes en danger de perdre 50% de toutes les espèces vivantes sur Terre
d'ici la fin de ce siècle.
Déjà, des plantes et animaux terrestres
se dirigent vers les pôles
à une vitesse moyenne de 4,5 mètres par jour.
En parlant du Pôle Nord,
le 29 décembre dernier, la même tempête qui a causé une inondation historique
dans le Midwest américain
a augmenté les températures au pôle Nord
de 27,8ºC de plus que la normale,
causant la fonte du pôle Nord
au milieu de la longue nuit polaire, hivernale et noire.
Et lorsque la glace terrestre de l'Arctique fond,
le niveau de la mer monte.
Les photos magnifiques de Paul Nicklen, de Svalbard, illustrent ce problème.
C'est plus dangereux si elle vient du Groenland
et en particulier de l'Antarctique.
Les dix plus larges villes à risque face à la montée des eaux
en terme de population se situent surtout en Asie du Sud et du Sud-Est.
Lorsqu'on la mesure par le nombre de biens à risque, la première est Miami :
trois trillions et demi de dollars à risque.
Numéro trois : New York et Newark.
J'étais à Miami l'automne dernier pendant la super Lune,
l'une des journées où la marée est la plus haute.
Des poissons de l'océan nageaient dans certaines rues
de Miami Beach, Fort Lauderdale et Del Rey.
Ça arrive désormais régulièrement pendant les plus hautes marées.
Pas avec la pluie ; ils l'appellent « l'inondation ensoleillée ».
Ils remontent les égouts.
Le maire de Miami parle pour beaucoup lorsqu'il dit
que l'époque où l'on voyait ce problème
sous un angle partisan est révolue.
C'est une crise qui empire jour après jour.
Nous devons aller au-delà de l'esprit de parti.
Je veux prendre un moment pour honorer ces représentants républicains —
(Applaudissements)
qui ont eu le courage l'automne dernier
d'intervenir et de prendre un risque politique
en disant la vérité sur la crise climatique.
Le coût de la crise climatique augmente.
Je n'ai même pas mentionné beaucoup de ces aspects.
C'est un fardeau énorme.
Je n'en mentionnerai qu'un de plus,
parce que le mois dernier, le Forum Économique Mondial, à Davos,
après son enquête annuelle menée par 750 économistes,
a dit que la crise climatique est le risque numéro un
pour l'économie mondiale.
Des banquiers centraux,
comme Mark Carney, directeur de la Banque centrale du Royaume-Uni,
disent que la vaste majorité des réserves de carbone est non-combustible.
Carbone subprime.
Je ne vais pas vous rappeler ce qui est arrivé avec les subprimes,
mais c'est la même chose.
Regardez tous les combustibles fossiles qui ont été brûlés
depuis le début de la Révolution Industrielle.
C'est la quantité qui a été brûlée ces 16 dernières années.
Voici tous ceux qui ont été prouvés et qui ont été enregistrés ;
28 trilliards de dollars.
L'Agence internationale de l'énergie dit que seule cette quantité peut être brûlée.
Alors le reste, 22 trilliards de dollars —
non-combustible.
Un risque pour l'économie mondiale.
C'est pourquoi le mouvement de désinvestissement est sensé
et n'est pas qu'un impératif moral.
La réponse à la première question : « Doit-on changer ? »,
est oui, nous devons changer.
La deuxième question : « Peut-on changer ? »
Voici les nouvelles réjouissantes !
Les meilleures prévisions au monde il y a 16 ans
disaient que d'ici 2010, le monde serait capable d'installer
30 gigawatts de capacité éolienne.
Nous avons battu cet objectif de 14 fois et demi.
Nous constatons une courbe exponentielle d'installations éoliennes.
Le coût diminue dramatiquement.
Certains pays — prenez l'Allemagne, une puissance industrielle
avec un climat pas si différent de celui de Vancouver, en passant —
un jour, en décembre dernier,
a reçu 81% de toute son énergie par les ressources renouvelables,
en particulier solaire et éolienne.
Beaucoup de pays reçoivent en moyenne plus de la moitié.
Plus de bonnes nouvelles :
le stockage de l'énergie, pour les batteries en particulier,
commence à prendre son envol
parce que le coût a dramatiquement diminué
pour résoudre le problème de l'intermittence.
Avec le solaire, c'est encore plus formidable !
Il y a 14 ans, les meilleures prévisions disaient que nous installerions
un gigawatt par an d'ici 2010.
Lorsque nous sommes entrés en 2010, nous avons battu cet objectif de 17 fois.
L'an dernier, nous l'avons battu de 58 fois.
Cette année, nous sommes sur la bonne voie pour le battre de 68 fois.
Nous allons gagner.
Nous allons l'emporter.
La courbe exponentielle pour le solaire est encore plus raide et dramatique.
Lorsque je suis monté sur cette scène il y a 10 ans, voici où elle était.
Nous avons vu une rupture révolutionnaire
avec l'émergence de ces courbes exponentielles.
(Applaudissements)
Et le coût diminue de 10% par an
depuis 30 ans.
Et il continue à diminuer.
Le milieu des affaires l'a certainement remarqué,
parce qu'il dépasse le point de la parité réseau.
Le taux de pénétration d'une énergie solaire bon marché commence à croître.
On comprend la parité réseau avec cette ligne, ce seuil,
en-dessous duquel l'électricité renouvelable est moins chère
que l'électricité provenant des combustibles fossiles.
Ce seuil est un petit peu comme la différence
entre 32ºF et 33 ºF,
ou entre 0 et 1ºC.
C'est une différence de plus d'un degré,
c'est la différence entre la glace et l'eau.
Et c'est la différence entre les marchés qui sont gelés,
et le flux de capital vers de nouvelles opportunités d'investissement.
C'est la plus grande nouvelle opportunité commerciale
de l'histoire mondiale,
et 2/3 des investissements se trouvent dans le secteur privé.
Nous constatons une explosion de nouveaux investissements.
Depuis 2010, les investissements mondiaux
dans l'électricité renouvelable ont surpassé ceux de l'énergie fossile.
Le fossé n'arrête pas de s'accroître depuis.
Les prévisions pour le futur sont encore plus dramatiques,
bien que l'énergie fossile est encore subventionnée
40 fois plus que les énergies renouvelables.
Et à ce propos, si vous ajoutez ici les prévisions sur le nucléaire,
surtout si vous supposez que le travail effectué
pour découvrir des formes de nucléaire moins dangereuses,
plus acceptables et plus économiques,
ça pourrait changer encore plus dramatiquement.
Y a-t-il un quelconque précédent à une telle adoption rapide
d'une nouvelle technologie ?
Il y en a beaucoup, mais regardons les téléphones.
En 1980, AT&T, puis Ma Bell,
ont commandé à McKinsey une étude de marché mondiale
de ces nouveaux téléphones mobiles encombrants apparus à l'époque.
« Combien peut-on en vendre d'ici l'an 2000 ? », ont-ils demandé.
McKinsey est revenu et a répondu : « 900 000 ».
Effectivement, lorsque l'an 2000 arriva,
ils en vendirent bien 900 000 — les trois premiers jours.
Et pour le reste de l'année, ils en vendu 120 fois plus.
Il y a maintenant plus de connexions cellulaires
qu'il n'y a de personnes dans le monde.
Pourquoi avaient-ils non seulement tort, mais vraiment tort ?
Je me suis moi-même posé cette question : « Pourquoi ? »
(Rires)
Je crois que la réponse est en trois parties.
D'abord, la coût a diminué bien plus rapidement et de façon inattendue,
même lorsque la qualité augmentait.
Les pays à faibles revenus et les endroits sans réseau fixe
ont fait un grand bond vers la nouvelle technologie.
Cette grande expansion se passe dans les pays en développement.
Qu'en est-il des réseaux électriques dans les pays en développement ?
Eh bien, c'est pas terrible.
Dans beaucoup d'endroits, ils n'existent pas.
Il y a plus de personnes sans électricité du tout en Inde
que la population entière des États-Unis d'Amérique.
Maintenant, on nous donne ça :
des panneaux solaires sur des cases,
et de nouveaux modèles commerciaux pour les rendre accessibles.
Muhammad Yunus a financé celui-ci au Bangladesh avec un micro-crédit.
Voici un marché de village.
Bangladesh est le pays au déploiement le plus rapide au monde :
en moyenne deux systèmes par minute, nuit et jour.
Nous avons le nécessaire :
assez d'énergie solaire parvient sur Terre chaque heure
pour fournir les besoins en énergie du monde entier pendant un an.
C'est d'ailleurs un peu moins qu'une heure.
La réponse à la deuxième question : « Peut-on changer ? »,
est clairement oui.
Et c'est un « oui » définitivement ferme.
La dernière question : « Allons-nous changer ? »
Paris a été un progrès.
Certaines clauses sont contraignantes
et les bilans habituels vont être importants.
Mais les nations n'attendent pas, elles y vont.
La Chine a déjà annoncé qu'au début de l'année prochaine,
elle adoptera un système de plafonnement national.
Il y a de fortes chances qu'elle se lie à l'Union Européenne.
Les États-Unis ont déjà changé.
Toutes ces centrales au charbon ont été proposées
ces dix dernières années et annulées.
Toutes ces centrales au charbon ont cessé leur activité.
Toutes ces centrales ont annoncé leur cessation d'activité.
Toutes — annulées.
Nous avançons.
L'an dernier — si vous regardez tous les investissements
pour la nouvelle production électrique aux États-Unis,
presque 3/4 venaient d'énergies renouvelables,
principalement éolienne et solaire.
Nous sommes en train de résoudre la crise.
La seule question est : combien de temps va-t-il nous falloir pour y arriver ?
Il est important que beaucoup de gens s'organisent
pour insister sur ce changement.
Près de 400 000 personnes ont défilé à New York
avant la session extraordinaire des Nations-Unies sur le sujet.
Des milliers, des dizaines de milliers,
ont défilé dans les villes autour du monde.
Je suis donc extrêmement optimiste.
Comme je l'ai déjà dit, nous allons gagner.
Je vais finir avec cette histoire.
Lorsque j'avais 13 ans,
j'ai entendu ce projet du Président Kennedy
pour envoyer une personne sur la Lune et la ramener saine et sauve d'ici 10 ans.
J'ai entendu les adultes de l'époque dire :
« C'est irresponsable et cher, ça pourrait bien échouer. »
Mais huit ans et deux mois plus ***,
à l'instant où Neil Armstrong a posé un pied sur le Lune,
on a entendu une vague d'acclamations
dans la salle de contrôle de la NASA à Houston.
Voici une anecdote peu connue à ce sujet :
l'âge moyen des ingénieurs système,
les contrôleurs dans la salle ce jour-là, était de 26 ans,
ce qui veut dire, entre autres,
que leur âge, lorsque le défi a été lancé, était de 18 ans.
Nous avons maintenant un défi moral
qui est dans la tradition des autres défis que nous avons relevés.
L'un des plus grands poètes américains du siècle dernier,
Wallace Stevens,
a écrit une phrase qui m'est restée :
« Après le dernier 'non' vient un 'oui,
et c'est de ce 'oui' dont le monde de demain dépend. »
À la naissance du mouvement abolitionniste,
il a rencontré des non les uns après les autres.
Puis est venu un oui.
Le mouvement des suffragettes et du droit des femmes
a rencontré des non sans fin, jusqu'à ce qu'enfin, il y eut un oui.
Le mouvement des droits civils, contre l'apartheid,
et plus récemment, le mouvement pour les droits des gays et lesbiennes,
ici aux États-Unis et ailleurs.
Après le « non » final vient un « oui ».
Lorsque tout défi moral important est enfin réduit
à un choix binaire entre ce qui est juste et ce qui est mauvais,
le résultat peut être prédit en raison de notre nature en tant qu'êtres humains.
Pour 99% d'entre nous, c'est ici que nous nous trouvons maintenant,
et c'est pourquoi nous allons gagner.
Nous avons tout ce dont nous avons besoin.
Certains doutent encore que nous possédons la volonté d'agir,
mais à mon avis, la volonté d'agir est en soi une ressource renouvelable.
Merci beaucoup.
(Applaudissements)
Merci.
Merci.
Merci beaucoup.
Chris Anderson : Vous avez une combinaison incroyable de talents.
Vous avez cet esprit scientifique qui peut comprendre
l'éventail complet des problèmes,
et la capacité à le transformer en un langage des plus éclatants.
Vous avez dirigé cette session parce que personne ne peut faire ça.
C'était incroyable de le voir il y a 10 ans,
c'est incroyable maintenant.
Al Gore : C'est gentil à vous, Chris, mais honnêtement,
j'ai beaucoup de très bons amis
dans la communauté scientifique qui sont incroyablement patients,
et qui passent du temps avec moi à m'expliquer ces choses
encore et encore,
jusqu'à ce que j'ai ces explications dans un langage assez simple,
que je peux comprendre.
C'est la clé pour essayer de communiquer.
CA : Votre discours. La première partie : terrifiante.
La seconde partie : pleine d'espoir.
Comment savons-nous que tous ces graphiques, tout ce progrès,
sont assez pour résoudre ce que vous avez montré au départ ?
AG : Je crois que la traversée —
ça ne fait que 15 ans que je suis dans le monde des affaires.
L'une des choses que j'ai apprises est qu'apparemment, c'est important
si un nouveau produit ou service est plus cher
que celui déjà sur le marché, ou moins cher.
Il s'avère que si c'est moins cher, ça fait une différence.
(Rires)
Et lorsque cette limite est dépassée,
beaucoup de choses changent vraiment.
Nous sommes régulièrement surpris par ces développements.
Feu Rudi Dornbusch, le grand économiste, a dit :
« Les choses prennent plus de temps que vous ne le pensez,
et elles arrivent plus vite que vous ne l'auriez pensé possible. »
Je crois vraiment que nous en sommes là.
Certaines personnes utilisent la phrase « la singularité solaire »,
ce qui signifie que lorsque l'on passe en-dessous de la parité réseau,
non-subventionnée dans la plupart des endroits,
alors c'est le choix par défaut.
Dans l'une des présentations d'hier, celle sur le jitney,
on a vu un effort dans l'utilisation des régulations pour le ralentir.
Et je ne crois pas que ça va marcher.
Il y a une femme à Atlanta, Debbie Dooley,
qui est la présidente du Tea Party d'Atlanta.
Ils l'ont recrutée pour taxer
les panneaux solaires et les réguler.
Elle venait d'installer des panneaux solaires chez elle
et ne comprenait pas la requête.
Alors elle a formé une alliance avec le Sierra Club.
Ils ont créé une nouvelle organisation appelée le Green Tea Party.
(Rires)
(Applaudissements)
Ils ont vaincu la proposition.
En fin de compte, voici la réponse à votre question.
Ça sonne un peu niais et c'est peut-être un cliché,
mais il y a 10 ans — et Christiana y a fait référence —
des personnes dans ce public ont joué un rôle incroyablement important
dans la génération de ces courbes exponentielles.
Ça n'a pas marché économiquement pour certains,
mais ça a lancé cette révolution globale.
Et ce que les personnes dans le public font maintenant...
-- nous allons gagner.
Mais le plus important, c'est la vitesse à laquelle nous allons gagner.
CA : Al Gore, c'était incroyablement puissant.
Si cette année s'avère être l'année où cet esprit de parti change,
comme vous l'avez dit, ce n'est plus un problème d'affiliation,
mais vous rassemblez des gens des deux côtés,
supporté par la science, par ces opportunités d'investissement,
supporté par la raison, que vous allez l'emporter —
ça alors, c'est réellement passionnant.
Merci beaucoup.
AG : Merci beaucoup de me faire revenir à TED.
(Applaudissements)