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1er JOUR
Dieu leur pardonnera.
Il leur pardonnera
et les accueillera au Ciel.
Je peux pas laisser passer ça.
Anthony, joue pas avec le feu.
Anthony !
Entre, mon gars.
C'est bien, donne ça à Sonny.
Ça roule, vieux ?
Rends-moi service,
va me faire une course.
Je peux pas,
je vais chez tonton Lenny.
T'en as pour 5 mn,
amène-toi.
Il en était.
Ça gaze, mec ?
J'ai des cachetons d'enfer.
Je te les fais...
à 15 livres les 2, ça roule ?
C'est de la bombe, mec.
Bon trip, mec.
Super.
Merci, mec.
- Je peux t'aider ?
- Pardon ?
Tu mates quoi ?
Toi, enculé !
À plus.
Ouais, mais ça le fait pas.
Pas question.
Ok, à plus.
- Salut, les gars.
- Ça roule, Herb ?
Une bibine ?
- Qui en veut ?
- Ça va.
Sonny...
- Une ligne de coke ?
- Non, ça va.
Vérifie que ta bière
est pas trafiquée.
J'ai rien mis !
J'ai vu Gina en ville.
Déjà eue, déjà faite.
Courte, sa jupe.
Pareil que si elle portait rien.
Elle sera sur ma moquette
ce soir, cette jupe.
- À plus, joyeux lurons.
- Ça gaze.
- Te fais pas choper.
- T'inquiète.
Excuse, pour tout à l'heure.
J'ai perdu la boule.
Je sais pas ce qui m'a pris,
pas idée.
- La honte. Ça craint.
- C'est rien.
C'est quoi, ton nom ?
Herbie.
Pas ton surnom !
C'est mon nom,
je m'appelle Herbie.
Ça me ressemble pas. J'ai honte
d'avoir perdu le contrôle.
Pas de problème.
L'eau a passé sous les ponts.
Laisse couler.
"Ils m'ont embrochée,
rôtie et filmée."
La vie est dure.
Elle est pas morte ?
"Janey et Rebecca t'attendent
pour s'astiquer sous la ***."
Avec plaisir,
si j'avais une *** !
- "J'adore les bites anglaises".
- Sans blague ?
"Vous avez du jus
hyper goûteux."
Sale cochonne.
Pas aujourd'hui, merci.
C'est Herbie, crétin.
C'est Herbivore.
"Janet aime ça al fresco,
"elle écarte les jambes
en plein air."
- C'est quoi, "al fresco" ?
- C'est dans l'***, non ?
***, quoi.
"Partant
pour un 'tête-à-queue' ?"
Non merci.
"J'avale sa bite profond..."
Ça baigne ?
On s'en roule un ?
- Roule.
- Prends du matos à Sonny.
Relax !
Lui en pique pas trop.
Tu t'en es pas privé !
Il vérifie.
Touche pas aux acides.
Touche pas aux acides.
J'étais au pub tout à l'heure...
Écoute, Tuff ! J'étais au pub...
Un peu de business,
un peu de repérage.
À peine je suis entré,
y a un mec
qui me fixe.
Je lui fais "Tu veux ma photo ?"
Il fait "Euhhh", genre gogol,
pas cap' de causer.
Là, je fais
"Putain, tu mates quoi ?"
Et il fait "Toi, enculé !"
- Sans déc ?
- Sérieux.
Après,
je passe au Club voir Sonny.
Je sors par-derrière,
tu vois les escaliers ?
Je bigophone, et il surgit.
Comme un fantôme, droit sur moi.
Genre "Aaargh !" ?
Flippant. Là, j'ai flippé !
- Tu l'as cogné ?
- Non, il se met à s'excuser.
Le gus rapplique,
il te menace,
il te gueule "Aaargh"
et tu lui serres la pince ?
Correct. Flippant, hein ?
Toi, t'es flippant !
Tu sais qui c'est ?
J'ai cogité toute la journée.
Tu sais qui c'est ?
Un cinglé local, non ?
Non, Tuff.
Le frangin à Anthony.
Le frangin à Anthony, mec.
Patti !
Je veux rentrer.
Arrêtez !
Laissez-le, le bousculez pas.
Le bousculez pas,
il va avoir peur.
Ok, tu dois y aller,
mais écoute.
J'aime pas...
J'aime pas les gens malpolis,
tu piges ?
Je voulais pas te frapper.
C'est pas grave.
Tu saignes pas. Hein ?
Il va bien...
C'est qu'un grand benêt, hein ?
Ça va te faire du bien.
Ça te filera une faim de loup.
Je dois y aller, Sonny.
J'en veux pas.
Fais-moi confiance.
Mon salaud !
Je te jouerais pas un sale tour.
Je suis pas comme ces porcs !
Vas-y, mon pote.
Arrête, il en veut plus.
Il en veut plus.
Hein ? Non.
Écoute, ce qu'il faut faire...
T'es un peu embrumé ?
T'es un peu embrumé,
là-dedans, Anthony ?
Il est parano, putain !
Ôte tes paluches
de ta casquette, gros bébé.
Ça faisait bizarre
d'être en ville, hein ?
Hein ?
Ça a pas changé, hein ?
Non, c'est toujours
un trou de merde.
Je savais
que ça changerait pas.
C'est quoi,
ces lignes dans tes cheveux ?
Ça ? C'est toi qui as fait ça.
- Sûrement pas.
- Si.
- Non.
- Quand tu les as coupés.
Tu veux ressembler
à un rappeur ?
Non.
Je vais les laisser pousser.
Tu les veux comment ?
Je sais pas, longs.
Comme Bon Jovi ?
Je dois retourner en ville
régler des trucs.
Je veux pas y aller,
Richard.
T'es pas obligé.
C'est le matos à Sonny ?
Il va disjoncter !
Non : Sonny est Cher-itable !
On expérimente
un nouveau mélange.
C'est toi, l'astronaute en chef.
Donne-nous
ton avis de connaisseur. ***.
Alors ?
Ta réaction à chaud, allez !
Intéressant.
À chaud !
Réfléchis pas trop.
Époque byzantine ?
Époque byzantine...
Je te file un indice : l'Italie.
- C'est vrai, y a un...
- Les Italiens adorent.
Maintenant que tu le dis...
Pense "pizza, olives"...
Putain, c'est du parmesan !
Enfoiré !
Sniffe-moi ça !
Je me casse, les mecs.
Ça va aller ?
Ouais, j'ai du business au pub.
À plus.
Gaffe à mes rideaux !
J'assure. À plus.
À plus. Fais gaffe.
T'inquiète.
- Passe le bonjour à Sonny.
- T'inquiète.
Il est à la masse. Tu l'as vu ?
Putain de bordel !
Tuff !
Y a un mec à la porte avec
des putains d'yeux énormes !
On dirait un putain d'éléphant !
Il est planté là, à la porte !
Putain, mec !
Y avait un mec, là.
Il était là !
Il était là,
avec un énorme bleu de travail.
Des yeux énormes !
Un éléphant !
Il était où ?
Là, à la porte. Planté là !
Avec un bleu de travail
et des yeux énormes !
Tu trouves ça drôle ?
Tu nous fais courir
comme des cons !
- Tu déconnes grave.
- Regarde-moi ! J'invente pas !
Planté là,
avec des yeux énormes !
Rentre !
- Je pieute ici ce soir.
- Pas question !
Laisse-moi pieuter ici,
je déconnerai pas !
Prends tes trucs et dégage !
Putain !
DERNIER SOUFFLE
- Putain, c'est quoi ?
- Je vous l'avais dit !
Putain, mon appart !
Et le matos à Sonny ?
On te retrouvera !
Où est la came à Sonny ?
On te retrouvera !
Où elle est ?
Elle était sur la table !
- La came à Sonny !
- On est morts !
Regarde dans tes poches !
Je l'avais pas prise !
Vérifie quand même, crétin !
Elle est peut-être tombée
derrière le canapé...
- Elle s'appelait comment ?
- Cynthia.
Non, Ruby. Ruby !
Avec sa putain de dent cassée.
- Un vrai cageot.
- Elle était mimi !
Je la tchatche pendant 2h30
et tu la laisses filer !
Tu t'es endormi !
Pas vrai !
Tu m'as laissé tomber.
Tu t'es endormi.
Mes couilles !
Je reposais mes yeux.
2e JOUR
Putain, ça me plaisait !
Herbie,
vaut mieux que tu lui dises.
- Moi ?
- C'est ton histoire.
Quelqu'un d'autre
peut pas lui dire ?
On connaît pas ton histoire !
Dis que le matos a disparu,
point.
Il croira que je l'ai pris.
La mauvaise nouvelle d'abord.
Il peut rien faire.
Dis que la came a disparu.
Il va disjoncter !
Came disparue, appart destroyé,
mur tagué.
Et l'éléphant ?
Parle pas de l'éléphant,
je t'assure.
Appelle, il est là.
Sonny, y a urgence.
Je dois te causer !
Il s'excite, là-haut !
Cogne pas si fort !
Qui cogne à la porte ? Toi ?
Je cognais pas !
Alors ?
Tu vas bien ?
Ouais. Vous voulez quoi ?
- On peut entrer ?
- Vous voulez quoi ?
- On entre ?
- Vaut mieux entrer.
On sera pas longs.
Entrez.
- Qui cognait à la porte ?
- Pas moi.
- T'as cogné à la porte.
- Non.
Je te repose la question.
C'est pas moi.
J'ai pas cogné à la porte.
Y a plein de cachets.
Les jaunes, c'est quoi ?
J'en mets des comme ça ?
Pourquoi des types filent
de la drogue aux jeunes ?
Pour contrôler leur esprit.
Parce qu'eux-mêmes,
ils sont faibles.
Ils sont pires que des bêtes.
Et merde, je mets tout !
Regarde ça.
Putain ! C'est des acides.
Tu vas faire quoi, avec ?
Je vais leur mettre
une dose massive.
Je vais les envoyer
dans l'espace.
Mais le vaisseau spatial
redescendra pas.
Le culot, pour ton appart !
- T'as vu la tronche à Sonny ?
- Il l'a maquillé !
Comment il a fait ?
Putain, c'est zarbi.
Il est entré
que pour le maquiller !
S'il peut entrer et faire ça...
Il fait ce qu'il veut,
c'est un pro.
- Sonny voudra pas nous croire.
- Il est furax.
Le voilà.
Tout est parti, vieux.
Encore un peu, là.
Je croyais qu'on avait un deal.
Quoi, un deal ?
- C'est pas nous !
- On a rien fait !
Quelqu'un s'est pointé chez moi
et a destroyé mon appart.
Il a tagué le mur,
cassé ma lampe.
T'as touché à mon matos ?
T'y as touché ?
On est sortis,
on l'a laissé sur la table...
Je demande
si t'as touché au matos ?
On tripe pas avec ta came.
On la vend ! J'y touche pas.
Tuff ?
J'y ai pas touché.
Il a vu le gus. Dis-lui, Herbie.
Un mec m'a suivi
toute la journée.
Je sors de chez Tuff,
je vois l'éléphant...
L'éléphant ?
Vous me prenez pour un débile ?
Explique, et rapidos.
J'étais au pub et là,
il m'a traité,
et puis il m'a suivi...
- Traité de quoi ?
- D'enculé.
Je l'ai revu derrière ton Club
quand je suis passé te voir.
Il était à mon Club ?
Ouais, à l'arrière.
- Le même type ?
- Le même.
J'ai cogité toute la journée,
parce que c'est zarbi.
Je suis allé chez Tuff zoner
un peu, me poser quoi.
Là, je descends et y a ce truc.
À la porte vitrée.
- Un truc ?
- Genre éléphant.
Je lui ai dit
de pas parler d'éléphants !
Le problème, c'est que
mon matos s'est envolé.
Et toi, tu causes d'éléphants.
Explique-moi tout gentiment
et on réglera ça.
Qui est l'éléphant ?
C'est le frère à Anthony.
Je le jure ! Parole !
Salut, Soz !
T'es chez moi,
tu me causes,
tu deviens mon pote.
Et tu laisses ces connards
te toucher, te peloter ?
T'es grave !
Tu sais pourquoi
ton frangin est parti ?
Parce que t'es un débile !
Il me l'a dit,
il l'a dit à tout le monde :
"Mon frère Anthony
est un putain de débile,
"alors, je me casse à l'armée,
à des millions de kilomètres."
Écoute-moi.
Anthony, putain,
t'es pas facile.
Quand t'es ici,
tu dois respecter mes règles.
Joue pas à ce petit jeu-là,
c'est pas juste.
Tu me fous les boules.
On va jouer à "Anthony
suce la queue de Sonny".
Il met sa grosse bite
dans ta bouche et tu la suces.
Tu veux jouer à ça ? Sinon,
t'as droit au Prix Surprise.
Tu choisis quoi ?
Alors ?
T'as 3 secondes pour choisir.
Choisis :
"Suce ma bite"
ou "Prix Surprise".
À quoi tu veux jouer ?
Choisis !
À quoi tu veux jouer ?
Au Prix Surprise.
- Elle marche ?
- Non, c'est de la merde.
Dommage.
- Monte pas dedans.
- T'inquiète pas.
Vise-moi ça !
Ça peut servir.
- Elle est belle.
- Mal aiguisée.
Mal aiguisée.
Elle est vieille.
Tu l'as vu ?
Non, mais Herbie l'a vu.
Il crevait de trouille.
On était dehors
quand il a fait ça.
Y a que Herbie qui l'a vu.
Comment il est entré ?
Il est malin.
Comment il a fait ?
Entré et ressorti en 3 mn !
Excuse l'interruption.
Je veux causer à ces 3 crétins !
On avait dit pas de conneries !
On a rien fait !
Qui a fait ça, crétin ?
- Ça vous fait rire ?
- Y a pas que ça.
500 livres, ça m'a coûté,
crétins !
Arrêtez !
Minute !
La ferme !
- Dis-lui...
- Je lui dirai quand je veux !
D'après Herbie, on a
un visiteur. Dis-leur, Herbie.
Le frère à Anthony est revenu,
c'est lui.
J'espère
que tu me fais marcher !
Un putain de commando
à lui tout seul !
Minute !
- Il est passé par la fenêtre.
- C'est vrai, Sonny ?
C'est vrai ? Qui aurait
les couilles de faire ça ?
- Y a écrit quoi ?
- On s'en fout !
Ferme-la, con de gitan !
Et la meuf ?
Patti ?
- Où elle est ?
- Elle a une grande gueule.
Ouais, quelqu'un a ouvert
sa grande gueule.
Où elle crèche, maintenant ?
Tu le sais ?
Tu te fous de moi !
Je baise pas avec un gogol.
- Pas question.
- Une fois.
Pas question !
Alors, je peux descendre ?
Si tu veux pas, j'y peux rien !
Tout juste !
T'as filé mes clés
à un bidasse ?
Quelles clés ?
De quoi il parle ?
Qu'est-ce qu'il fout chez moi ?
Tu les vois ?
Tu fais quoi ?
Fais-le sortir de chez moi !
- Il est Ok. Pas de danger.
- S'il fait du mal à ma fille...
Dis-moi la vérité.
Qu'est-ce que tu fais ?
J'ai pas baisé avec un bidasse.
Je t'en prie...
T'as du pot.
Va te faire foutre !
- Ouvre au gros lard.
- Va dans le coffre.
Elle est réglo.
C'était qu'un coup à tirer !
J'ai baisé avec lui,
mais putain...
Tu me déposes chez moi ?
Non, tu vas nulle part.
Vous autres non plus.
On a du boulot.
Y a de la bouffe chez moi.
Arrête-toi !
Arrête-toi ! Il est là !
Va par là.
T'es sûr que c'est lui ?
- Marche arrière !
- Où ?
Fais marche arrière.
C'est lui, là-bas.
On sort et on le cogne.
Je m'en charge.
Restez là,
je m'occupe de lui.
Qu'est-ce qu'il fout là ?
Comment tu vas...
Rich ?
Ça roule ?
Les gars
ont une idée ridicule...
C'était moi.
C'était toi. Je m'en doutais.
Qu'est-ce que tu fais ?
Je glande.
Tu glandes. Chez moi ?
Tu maquilles toujours les mecs
comme des meufs ?
À quoi tu joues ?
Ça me regarde.
Pas quand t'es chez moi.
- Où tu crèches ?
- À la ferme Motson.
- Tu vas venir me voir ?
- Peut-être.
T'as pas peur de moi, hein ?
Ils sourient et tout.
Il jauge la situation.
Ferme-la.
Tu m'inquiètes beaucoup.
T'as raison d'être inquiet.
Si j'étais toi,
je monterais dans cette bagnole
et je me casserais.
J'armerais tes guignols
et je les lancerais sur moi.
Parce que je vais
vous tomber dessus.
J'aime pas qu'on me menace.
Je te menace pas, on en est plus
au stade des mots.
Je t'ai regardé dormir,
j'ai regardé ton cou.
J'étais à ça de le trancher.
Je t'ai là, vieux.
Alors remonte en bagnole
et casse-toi.
Chope-moi le premier.
Je pourrais bien.
Il fout quoi ?
- Il revient.
- C'est tout ?
Il partira pas, c'est simple.
J'ai vu ses yeux, il est
pas pareil qu'à son départ.
Il a parlé de nous ?
Ouais.
Il nous invite quand on veut.
Il a dit
"Passe, invite les gars".
- Poli, hein ?
- Il nous invite ?
Cinglé.
- Où il crèche ?
- À Motson.
La ferme ?
On fait quoi, alors ?
J'en sais rien.
On y va, on l'attire dehors,
je tire avant qu'il nous bute.
Tu vas le flinguer ?
Si quelqu'un a
une meilleure idée, j'écoute.
Comment on l'attire ?
Je dis "Je vais te flinguer".
J'en sais rien !
On dit qu'on veut
racheter la came.
On frappe, on l'attire dehors,
je tire. C'est simple.
Ça craint, Sonny.
- Qu'est-ce qu'on peut faire ?
- Lui filer un avertissement.
Il partira pas.
Faut le buter.
Putain, j'y crois pas !
Je manque de sommeil.
T'as des sandwichs, John ?
Un truc à bouffer ?
Y a de quoi derrière le bar.
- Des chips, des trucs.
- Ouais, apporte ça.
Je suis 100 % avec toi, Sonny.
Oublie pas.
Ça craint.
Putain, on s'active ?
Je deviens louf, ici.
On fait un truc, n'importe quoi.
Un jeu de cartes.
On se fait un jeu de cartes ?
Soz, allez. Joue avec nous.
Pourquoi pas ?
Donnez-moi 5 mn. Je dois finir
de chier mon dîner.
C'est John !
Richard devait être là !
Qu'est-ce qui lui est arrivé ?
UN DE MOINS
Sonny, on se tire !
Sonny, faut qu'on se tire d'ici.
- Occupe-toi des gars !
- J'y vais.
3e JOUR
- Bonne chance, Al.
- À tout de suite.
Bonne chance, Al.
Salut, gros porc !
Il a une hache, putain !
- On peut régler ça, mec.
- Je dirai quand ça sera réglé.
On peut régler ça
en discutant.
T'as du culot de venir,
vu ta forme !
J'ai du fric pour toi.
Putain, flingue-le !
Je vais vautrer ta couenne
dans la boue.
T'as flingué Al, crétin !
Abruti !
Démarre !
- Tu l'as flingué !
- Démarre !
Enfoiré !
Aspire, aspire !
Comment tu te sens ?
T'es à ma place !
- Je m'assieds avec lui.
- Non, moi !
Je m'occupe de lui.
On s'en roule un ?
La boîte de vitesse est HS,
on est foutus.
On est coincés ici.
On rentrera en ville à pied.
Non, il nous attend.
Il va nous tuer.
Où tu veux aller ?
- Par là.
- Où ?
Là-bas.
N'importe où, je m'en fous !
Tuff,
on est dans un coin paumé !
Dans un coin paumé avec lui.
Putain...
t'as flingué Al !
- C'était un accident.
- Tu l'as vu, Herbie !
Tu l'as vu !
Herbie, viens avec moi.
Allez.
Herb, viens avec moi.
On sera mieux en ville.
Soz, viens. On se casse.
Et on fera quoi ? Autant sauter
du haut d'une falaise !
Putain, viens !
Tuff, ressaisis-toi.
Reviens en ville avec nous.
Vous allez crever avec lui.
Allez vous faire voir !
Vous allez crever !
Tu sais quand t'es venu
à mon école
courir dans une course ?
Je me souviens.
C'était bien, hein ?
T'étais le meilleur.
T'as gagné le plus d'argent.
300 livres, je crois.
- Et quand t'as joué au foot ?
- Je me souviens.
T'étais le meilleur aussi.
Et le petit qui montrait son cul
dès qu'il avait le ballon !
C'est Michael.
Michael Parks.
Ils voulaient tous
me donner la main.
Oui.
Ils te donnaient tous la main.
Pas moi.
Non, pas toi.
J'ai pas besoin de ça, moi.
Faut fouiller partout.
Vérifier qu'il y a personne.
Putain, mec !
Sonny,
t'as rien de plus grand ?
C'est ça l'intérêt.
Ce petit surin,
on voit pas que tu l'as.
Mets-le comme ça.
Personne sait que tu l'as.
C'est un vrai couteau
de l'armée, ça.
On jette un oeil en haut ?
Il est à l'armée, lui.
Ça va, Soz ?
Je vois que dalle.
Y a personne.
Ça va, mec ?
Ça roule, ici.
- Y a personne ici.
- T'es sûr ?
Personne.
T'en veux un ?
Il est con, Tuff.
Pourquoi il s'est tiré
comme ça ?
- Tu crois qu'il reviendra ?
- Il va rappliquer bientôt.
On aurait pas dû le laisser.
C'est un faignant,
il marchera jamais jusqu'ici.
- Je te mets de la flotte ?
- Ouais, vas-y.
Remplis jusqu'à la ligne.
Jusqu'à la ligne. Ça va !
J'arrive pas à le croire...
Soz, putain tu schlingues !
J'en sens même le goût.
Putain,
je sens le goût dans ma bière !
On est pas forcés
d'être tous ici.
Je descends pas tout seul.
T'as rien d'autre à laver ?
Ça, c'est à recycler.
Tu les gardes, non ?
Seulement si tu les laves,
ils puent.
- Ils sont propres.
- Non, sens !
Celui-là schlingue !
Putain, c'est lourd, ce truc !
C'est une idée. Si tu laves
les "Bolino" après manger,
ils peuvent servir de tasses.
- Ou de verres.
- Genre chopes.
- Pour la bière.
- Les demis.
On faisait ça tout le temps.
Combien tu soulèves ?
La consigne pour le plastique,
c'est 5 pence... Non, 3.
Le verre, c'est 5.
Si tu mets les 3 avec les 5,
tu perds du fric.
Faut faire le tri sélectif,
séparer les 5 et les 3.
Parce que le verre, c'est 5.
T'as nourri les poissons ?
Je les ai nourris ce matin.
- J'ai la tronche comment ?
- Je me sens pas bien.
Prends-moi ça !
Prends ça !
Je me sens pas bien.
Prends ça.
- Minute.
- J'arrête.
J'ai la tronche comment ?
Je la sens flasque.
Je suis pas rouge ?
T'as l'oeil un peu rouge.
J'irais voir le toubib,
à ta place.
- T'as nourri les poissons ?
- Je les ai nourris ce matin.
Où tu vas ?
Je veux qu'on m'aide !
Tu veux bien m'aider ?
T'es le diable.
J'aimerais bien.
Jésus ?
Le diable ?
Jésus...
Me touche pas !
La teuf te plaît pas ?
Lève-toi et danse !
Dansez à ma teuf !
Lève ton cul de ce fauteuil !
Pourquoi tu ris, enculé ?
Tu me déçois beaucoup.
Un bail, que je planifie ça.
Tu croyais t'en tirer comme ça ?
Putain, c'est pas vrai !
Redresse-toi ! Lève la tête !
Fais bien attention.
Debout, toi !
Tu sais pas qui je suis ?
Je peux partir ?
Ça, tu vas partir !
Tu vas partir.
Toi, tu pars ?
Non.
Je vais mettre le point final.
Ça va être la fin de tout ça,
pour toi.
Regarde-moi comme ça,
c'est ça.
Tiens-toi droit, bouge pas.
Je vais te fermer ta gueule.
Bouge pas.
Je veux te montrer un truc.
Entre toi et moi.
Reste là.
Essuie ton nez.
Ouvre.
Ouvre.
C'est quoi ?
Ouvre.
C'est qui ?
C'est pas Tuff.
C'est dur à croire, hein ?
Tu veux l'embrasser ?
Dis-lui quelque chose,
c'est ta dernière chance.
T'as peur ?
Je la referme ?
Pardon, vieux.
C'est dur de perdre
quelqu'un de proche, hein ?
Tu veux que je la referme ?
Pourquoi t'as fait ça ?
Il a essayé de s'enfuir.
Tu sais pourquoi
t'es vivant ?
T'es un brave mec.
Un deal :
dis-moi ce que je veux,
je te laisse vivre.
C'est vrai ?
Il y en a un autre.
Où il est ?
Je sais pas où il vit.
Putain.
Tu les écoutes.
Ils sont là-dedans.
T'es où, toi ?
- Où t'es ?
- Je suis là.
T'es là.
- Si je parle, je pars ?
- Je te l'ai dit.
- Ok.
- Alors ?
Je connais pas la rue.
Pas grave.
Weston.
Tu me mens ?
- Je te retrouverai.
- Parole.
- Je sais que c'est Weston.
- Tu sais que je te retrouverai.
Alors,
je sais que tu dis la vérité.
Tu me laisses vivre, hein ?
- Je t'ai promis.
- C'est vrai.
Je reviens pas sur ma parole.
Sûr ?
Tope là !
Je suis réglo.
C'est ça, faut que ça sorte.
Faut que ça sorte.
C'était pour moi ?
La vérité.
C'est pas grave, maintenant.
- Pas grave ?
- Non, plus maintenant.
- J'aurais rien fait.
- Je sais.
Et merde ! Viens là.
4e JOUR
Donne le ballon.
- Je te le donnerai pas.
- Donne !
- Allez !
- Arrête.
Les garçons ! Venez là.
J'avais dit une heure.
Où vous étiez ?
C'est quoi ?
- Un masque.
- Enlève-le !
Qu'est-ce que tu fais avec ça ?
- Qui t'a donné ça ?
- Un soldat.
- Quoi ?
- Un soldat.
- C'est quoi, ça ?
- Un couteau.
Je sais,
mais pourquoi t'as ça ?
Le soldat me l'a donné.
Le soldat ?
Il a dit
qu'il connaissait papa.
Il a dit ça ?
Vraiment ?
Mark !
Descends, tu veux ?
Venez, on y va en voiture.
Il vous a pas touchés, hein ?
Vous le reconnaîtrez ?
Oui,
il avait une veste verte...
- Je peux vous aider ?
- Bonjour. Mark est là ?
Il vient de sortir
avec les garçons.
Dommage.
De la part ?
Je m'appelle Richard,
je suis un vieil ami.
C'était vous, dans le parc ?
- Vous avez vu mes garçons ?
- Oui.
Ils sont géniaux.
- Super.
- Ils sont super, oui.
- Ils se sont fait gronder.
- Ah bon.
À cause d'un masque
et d'un couteau.
- J'étais toute retournée.
- Il était pas aiguisé.
Oui, mais c'est irresponsable.
J'ai eu très peur.
Vous êtes une bonne mère.
Oui, je suis une bonne mère.
Une femme bien.
Vous me redites votre nom ?
Je m'appelle Richard.
Je lui dis juste
que vous êtes passé ?
- Je repasserai.
- Très bien.
Le frère d'Anthony.
Le frère d'Anthony, très bien.
Merci.
Pourquoi t'es assise
dans le noir ?
Je vous attendais.
- Ça va, les garçons ?
- Ça va.
Vous allez jouer
avec l'ordinateur ?
- On a vu personne.
- Il est venu ici.
Comment, il est venu ici ?
Dès que vous êtes partis,
il est arrivé.
- Il est entré ?
- Non.
Ça craignait pas.
Il était pas...
Il était un peu bizarre.
Il a dit quoi ?
- "Dites que Richard est passé".
- Tu le connais pas ?
Je l'ai jamais vu de ma vie.
Jamais.
Mais il a demandé après toi.
Tu traînais avec son frère,
dans le temps. Anthony.
Qu'est-ce qu'il y a ?
Qu'est-ce qui va pas ?
Je le connais.
Je sais qui c'est.
Anthony ?
C'était un gosse, un jeune mec.
Il était un peu simplet.
Plus jeune que nous.
Il était...
trop simplet
pour savoir ce qu'il faisait.
Et puis Richard
est parti à l'armée.
Anthony s'est mis
à traîner avec nous.
On rigolait avec lui,
mais Sonny
a poussé le bouchon trop loin.
Il poussait toujours
le bouchon trop loin.
Anthony comprenait pas
ce qui arrivait,
il savait pas où il était.
Il était pas comme nous, il...
Il comprenait pas !
Il comprenait rien.
On est montés dans un fourgon,
on gobait des acides.
Sonny lui en a donné.
Je voyais que ça déconnait,
je voyais son visage.
Il était...
Il était complètement parti,
le pauvre gosse.
Je pensais
que vous m'aimiez pas.
On t'adore.
T'es mon pote.
Au pas ! En rangs !
On va voir le frère à Anthony.
Il est cool...
C'est du poison ! Non !
On va se promener.
On va se promener.
Debout.
C'est la maison du diable.
Je veux pas aller
chez le diable !
C'est la maison du diable !
Non !
Debout, pour voir le diable !
Debout, pour voir le diable !
Mets ton chapeau !
Debout, putain !
Crie pas !
Chaque fois que tu cries
ta mère tombe malade
et Richard risque de se choper
une balle dans la tête.
On veut pas de ça, hein ?
Si tu bouges, t'es mort.
Arrête de baver et ferme-la !
Bouge pas !
J'étais le dernier,
j'aurais pu rester.
Rester avec lui. Mais les autres
sont remontés dans le fourgon.
On l'a laissé là.
Je voulais pas le laisser.
On l'a retrouvé.
Il s'était suicidé.
Il s'est pendu là-bas.
5e JOUR
Lève-toi.
Pas un bruit.
Debout.
Prends tes clés de voiture.
Un bruit et je te l'enfonce
dans la colonne.
Là.
Tu te souviens de moi ?
Pourquoi je t'ai amené ici ?
C'est ici qu'Anthony s'est...
S'est ?
Où il s'est quoi ?
Aie les couilles de le dire.
Où il s'est pendu.
Pourquoi lui ?
Parce qu'il était faible ?
Parce qu'il était débile ?
Il était pas débile.
C'était un putain de débile !
"Richard, je viens avec toi."
"Où tu vas, Richard ?"
Une vraie nunuche !
Il t'admirait.
Il me foutait la honte.
Qu'est-ce que tu lui as fait ?
Qu'est-ce que t'as fait ?
On...
J'ai dit "toi" !
Toi, qu'est-ce que t'as fait ?
Pas les autres enculés !
Je les ai pas arrêtés.
Je les ai pas arrêtés.
T'aurais dû,
t'aurais empêché un carnage.
Qu'est-ce que tu veux dire ?
Ils sont tous morts.
Je les ai exécutés !
T'es le dernier.
Maintenant,
c'est moi le monstre.
Il m'appelait ?
Quand vous le torturiez,
il m'appelait ?
Il hurlait mon nom ?
Oui.
Il le hurle toujours.
Je t'aime, Anthony.
Je t'aime,
mais je peux pas le faire.
Je peux pas.
Je peux pas faire ça.
Tu ferais mieux de prendre ça.
Prends-le.
Je veux pas.
Si tu le prends pas,
je vais faire un truc horrible.
Prends-le.
Toi...
t'étais censé être un monstre.
Maintenant,
c'est moi la bête.
J'ai du sang sur les mains.
Regarde ce que
vous m'avez fait faire.
Vas-y.
Enfonce le couteau !
Non, je peux pas.
S'il te plaît, je sais pas
de quoi d'autre je suis capable.
J'ai des gosses.
J'ai des enfants.
Je veux juste reposer
avec mon frère.
Où t'es ?
Ça va aller.
Ça va aller. Je t'en prie.
Regarde ce que je suis devenu.
J'ai fait des choses horribles.
Pense à tes enfants.
Pense à tes enfants.
C'est ça, vas-y.
Qu'on en finisse.
Enfonce-moi le couteau !
Y a pas d'autre moyen
d'en finir.
Pense à tes enfants.
Tes enfants. Allez.
Enfonce le couteau.
Je t'en prie.
Je t'en prie, aide-moi.
C'est fini. C'est fini !
Fais-le.
À la mémoire de
Martin Joseph Considine
Adaptation : Brigitte Lescut
Sous-titrage : C.M.C.