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- Vous pouvez signer ici, s'il vous plaît ?
- Voilà.
- Merci.
- Je vous en prie.
Bonjour, Will. Un paquet pour toi.
Personne n'imagine, le jour de son mariage,
faire partie des 46 %
qui ne finiront pas heureux.
JUGEMENT DE DIVORCE
Will ?
Figure-toi qu'on a obtenu les Quaker Oats.
Bravo. Tu dois être tout excité.
Mais bon,
je n'aurais jamais pensé travailler
aussi longtemps
dans une agence de publicité
à chercher un moyen pour que les enfants
mangent telles céréales plutôt que d'autres.
Mais le mardi et le vendredi
sont mes jours préférés.
Je finis le travail tôt
pour aller chercher ma fille, Maya, à l'école.
C'est fabuleux de trouver le bon rythme
pour la journée.
Et aujourd'hui, j'ai trouvé le rythme parfait.
Les salopes peuvent m'embrasser le...
L'autre rythme idéal.
51e rue Est
Merci.
De rien.
PERDU ! SVP $$ POUR RÉPARER VAISSEAU
ET RENTRER SUR MA PLANÈTE ORDON !
MERCI !
Mais parfois, peu importe la façon
dont nous menons notre vie,
ÉCOLE HUDSON MERRILL
il n'y a aucun moyen de savoir
ce qui nous attend.
- Allez, allez !
- Mais que se passe-t-il ?
Tu savais qu'ils avaient
éducation sexuelle aujourd'hui ?
Ils sont pas trop jeunes ?
- Si ! Ça a été la cata.
- Au moins, ça les a fait lire.
Il y a un livre !
"Les 250 millions de spermatozoïdes
sont éjaculés
"et commencent leur course folle
vers les trompes !
"Cent millions meurent instantanément..."
Je vais chercher Maya.
Tu couches toujours avec papa ?
- Quoi ?
- Alors ?
- On va rentrer, parler...
- Oui, hein ?
- On va rentrer en parler.
- Je te dé*** !
Arrête !
J'essaie de comprendre des choses !
Il faut qu'on parle.
C'est là que l'homme sort son pénis
de son pyjama
et qu'il l'enfonce
dans le vagin d'une dame...
D'accord, mais Mme Gallagher
n'a pas utilisé le mot "enfoncer".
Si.
Mais je ne comprends pas,
car la sœur de Sammy Boigon
a dit qu'il était un accident.
Comment peut-on accidentellement
enfoncer un pénis dans... Bonjour, Luis.
- Bonjour.
- Comment peut-on...
Arrête de parler de "pénis" et d"'enfoncer".
Dis "zigounette" ou "zizi".
C'est plus joli.
- Dis-moi comment Sammy est un accident.
- C'est compliqué.
- Pénis ! Pénis.
- D'accord, ça suffit.
Bon, ils...
Ce n'est pas comme si son père
avait glissé sur une peau de banane.
L'accident, c'est que sa mère
est tombée enceinte.
S'ils ne voulaient pas de bébé,
pourquoi avoir eu des rapports sexuels ?
C'est une très bonne question.
On peut dire qu'ils s'exerçaient.
- Je suis un accident, moi ?
- Non.
- C'est ça, hein ?
- Non.
Tu as vraiment été désirée.
Je savais exactement ce que je faisais.
FRAGILE - MANIPULER AVEC SOIN
J'aimerais savoir
comment tu as rencontré ma maman.
Pourquoi dis-tu toujours "ma maman"
comme si je ne la connaissais pas ?
Parce que maintenant que vous divorcez,
elle est à moi, pas à toi.
- Ah, c'est ça ?
- Raconte-moi.
Et la vraie histoire, pas :
"On s'est vus, on est tombés amoureux,
"on a voulu faire de cet amour
"une famille et on t'a faite."
Tu sais quoi ? Je te raconterai exactement
notre rencontre.
- Quand je serai plus grande.
- Oui.
- Je sais, l'amour n'est pas un conte de fées.
- Ah bon ?
Vraiment.
Tu as eu une autre petite amie
avant de la rencontrer ?
Allez, dis-moi la vérité.
J'en ai eu deux sérieuses.
Et d'autres femmes avec qui j'ai flirté.
Tu sais.
Quoi ?
Comment on dit "salope" au masculin ?
Il n'y a pas encore de mot,
mais ça ne va sûrement pas tarder.
Tu es végétarienne, cette semaine ?
- Oui.
- Super.
J'imagine que tu n'étais pas
son premier petit ami.
Il était peut-être bizarre ou méchant.
Ou peut-être
que vous avez été amis très longtemps
et qu'au moment
où tu allais mettre ton pénis
dans un autre vagin...
Allez, bonne nuit, Maya.
... tu as su que maman était faite pour toi !
C'est l'heure de dormir !
Tu dois encore me dire
comment tu es tombé amoureux d'elle.
Tout simplement parce qu'elle était
intelligente, belle et drôle.
Alors, maintenant,
elle est bête, laide et ennuyeuse ?
- Pas du tout.
- Alors, quel est le problème ?
- C'est compliqué, Maya.
- Tout est compliqué avec toi.
Je parie que si tu me racontais l'histoire,
tu réaliserais que ce n'est pas compliqué.
Que tu l'aimes.
Je sais que c'est dur pour toi,
mais que crois-tu ?
Que si je te raconte ça, tout va s'arranger ?
Ça ne marche pas comme ça.
On ne le sait pas. Raconte-moi, et on verra.
Non. Game over. C'est l'heure de dormir.
Non, ce n'est pas l'heure de dormir !
C'est l'heure de l'histoire !
- Maya.
- Il faut que je sache.
Il faut que je sache.
Bon, d'accord !
Je vais te la raconter,
- mais tu ne sauras pas qui est ta maman.
- Bon.
Tu n'auras qu'à trouver toi-même.
- Bon.
- Et je change les noms
et certains faits. Je viens de le décider.
- On verra si tu es futée.
- Ça me va. C'est un roman-mystère.
- Super. C'est bon. Tu es prête ?
- Non.
Non.
- Prends ton temps.
- Pas de problèmes.
- Je le sais.
- Assieds-toi ici.
- L'oreiller de la princesse.
- Merci.
- Tu parles.
- D'accord.
Je suis prête.
Il était une fois,
avant l'ère des courriels, des portables
et autres reality shows,
Jeunes Démocrates Américains
en 1992, pour être exact,
à Madison, une petite ville du Wisconsin,
vivait un jeune homme
nommé William Hayes.
- Bonne année, Will.
- Oui, à toi aussi.
Ce jeune homme était très, très amoureux
de son amour de fac.
On l'appellera...
- Emily !
- Emily !
Emily !
- Salut.
- Salut.
Dix, neuf, huit...
Devine qui sera le type le plus heureux
de la Terre dans quelques secondes.
Toi.
... deux, un !
Bonne année !
Ils formaient le couple parfait.
Mais pour vraiment comprendre
comment ce jeune homme
a fini par épouser ta mère,
tu dois aussi savoir
qu'il avait une ambition de folie,
un rêve incroyablement gênant.
Levez-vous tous
pour le Président
des États-Unis d'Amérique,
William
Matthew
Hayes.
Tu voulais être Président ?
Je ne vois pas pourquoi
tu veux travailler avec Clinton à New York.
Pourquoi ne peux-tu pas depuis Madison ?
Parce qu'ils ont besoin de moi à New York,
pas ici.
Ils ont besoin de lui, Em. Will est le
meilleur. Tu ne peux pas le laisser faire.
Tu ne connais pas les New-Yorkaises ?
Elles sont chaudes,
et en plus, elles couchent,
ce que je respecte totalement, d'ailleurs.
- Si Charlie avait raison ?
- Il n'a jamais raison.
- Il est retardé.
- J'ai peur que New York te transforme.
- Le changement a du bon.
- Si on change ensemble.
Eh bien, on changera ensemble.
D'accord ? Deux mois à New York.
Je serai vite revenu.
On a bien un projet ?
Et je n'imagine pas
que tu me laisses seul ici avec Emily,
car elle m'a toujours attiré...
Et je n'ai aucun scrupule.
Attends ! J'allais oublier.
Il faut que tu donnes ça à Summer.
Je ne connais qu'elle à New York.
- Je veux que tu la voies.
- Summer Hartley ?
- Oui.
- C'est son nom ?
Elle était de ma promo à Cambridge.
Tous les gars voulaient coucher avec elle.
Toi aussi, sûrement.
Tu pourrais lui envoyer.
- Ce serait peut-être mieux.
- Non.
C'est quoi ?
Une chose que j'aurais dû
lui envoyer il y a longtemps.
Je t'aime, William Hayes.
Allez, vas-y. Sois brillant.
On dirait qu'Emily
pourrait être une bonne maman.
- Mais je ne sais pas si c'est ma maman.
- Pourquoi ça ?
On sait tous que la fiancée
du début de l'histoire
se fait toujours plaquer.
Ce qui veut dire que ma mère
est peut-être Summer Hartley.
Je n'oublierai jamais ce jour.
J'arrivais dans la ville
dont j'avais toujours rêvé
pour travailler sur une campagne
à laquelle je croyais à fond.
En plus de ça,
j'étais sûr que quelques heures plus ***,
le chef de campagne réaliserait
combien j'étais brillant.
Que j'allais écrire des discours,
que je développerais des stratégies
et que rapidement...
Will Hayes ?
- Gareth Henderson.
- Gareth.
- Enchanté.
- Enchanté. Avançons, Hayes.
J'ai amené mon C.V. et quelques discours
que j'ai écrits pour le député Sweeney.
Fabuleux. J'ai hâte de les parcourir
pendant mon considérable temps libre.
En attendant, voici une commande
de café et d'encas
qu'il me faut tout de suite.
Attends !
Il faut que je ramène le café ?
On ramène tous du café à un moment.
Là, c'est à toi. Allez.
On marche toujours, Hayes.
Amène le café avant 10 h,
ou Arthur va me tuer !
Donc il faudra que je te tue. J'ai déjà tué.
- Il faut que tu le saches.
- Qu'est-ce que c'est ?
C'est un téléphone portable,
que je puisse t'appeler à tout moment,
n'importe où et pour n'importe quoi.
- Je peux avoir une aspirine, s'il vous plaît ?
- Attention !
Bienvenue dans l'équipe, Hayes !
- Bonjour.
- Hein ? Bonjour.
Dans quatre semaines,
les électeurs de l'État de New York
choisiront leur prochain candidat
pour être Président.
Si Bill Clinton gagne,
je veux que vous sachiez
que ce sera la conséquence directe
de l'engagement et de l'énergie
de tous ceux qui sont présents ici.
C'est clair. C'est un fait.
Comprenez l'importance de ce travail.
Absolument chacun d'entre vous est...
Que fais-je ici ?
C'est le nouvel embauché.
- Bonjour.
- Hé, c'est le type du P.Q. ?
- Un paquet de Morley Red, s'il vous plaît.
- 3,25.
3,25 ? Elles coûtent 2,15 $ à Madison,
dans le Wisconsin.
Retournez là-bas.
- N'oubliez pas d'écrire.
- Oui. Envoyez une carte.
Attends ! Stop !
Tu fumais ?
Non. Oui.
Je ne voulais pas te le dire.
Bon, j'étais jeune, bête,
et ça fait des années que je n'ai pas fumé.
Je te promets.
Tu as autre chose à me révéler ?
Je ne pense pas.
- Je peux avoir dix copies ?
- Mets-les sur la pile.
Non, c'est pour Arthur.
J'en avais besoin pour hier.
Donc si c'est possible...
Tu es le type du P.Q.
- Attends. Qui c'est ?
- C'est April.
Oui, je suis le type du P.Q.,
mais je gère aussi le café et les encas.
Todd du service compta, m'appelle Crystal,
même si c'est sûrement un nom de fille.
- Combien de copies ?
- Dix, s'il te plaît.
- De ça ?
- Oui, des deux.
Pourquoi es-tu venue soutenir Bill Clinton ?
Juste pour l'argent.
Je suis payée 12 $ de l'heure,
ce qui est mieux que le baby-sitting,
et en plus, j'en avais marre.
Tu es bien démocrate ?
Pourquoi doit-on être obligatoirement
démocrate ou républicain ?
Je me bats avec la photocopieuse.
Attends, tu es apolitique, c'est ça ?
Je ne suis rien. Pourquoi devrais-je adhérer
à quelque chose ?
Pourquoi devrais-je avoir une opinion
sur tout ?
Vraiment, que sais-je des missiles,
de la sécurité sociale ou des impôts ?
Et les droits civils ou le droit des femmes ?
Leur droit de disposer comme elles veulent
de leur corps ?
Je fais ce que je veux de mon corps.
C'est apathique.
- Je ne suis pas apathique.
- Si.
Non. C'est juste que ces rigolos
pour qui tu travailles
ne s'intéressent qu'à leur nombril.
C'est totalement faux.
Tu crois que Clinton va changer
beaucoup de choses ?
- Oui.
- Il va faire l'inévitable.
- Tu te trompes.
- Ne m'oblige pas à t'agrafer la tête !
Il va changer les choses
pour les Afro-Américains.
Pour les femmes aussi. Il les comprend.
- Bon sang !
- Regarde ce qu'il a fait dans l'Arkansas.
Lis ses projets sur la santé, l'éducation.
- Enfin, laisse tomber.
- Désolée.
- Oui, désolé.
- Je me suis endormie.
- Vraiment désolée.
- C'est bon.
Réveille-toi dans une nouvelle Amérique.
- Je te crois.
- Ça a été très intéressant.
- Tu m'as convaincu. Tu n'es rien.
- Je ne suis rien.
Je vous répète à tous...
Écoutez ! Regardez tous !
GENNIFER FLOWERS
MAÎTRESSE DE CLINTON ?
Oui, j'ai été 12 ans
la maîtresse de Bill Clinton.
Montez le son.
Cela fait deux ans que je mens à la presse
sur nos relations pour le protéger.
Le fait est que je l'aimais.
Et maintenant, il me dit de démentir.
Je suis fatiguée de toute cette déception
et de tous ces mensonges.
Tu as raison sur un point.
Il connaît bien les femmes.
- C'était sympa.
- Au revoir, le type du P.Q.
Au revoir, chef-copieuse.
Ça n'en finit donc jamais.
Ils le repassent sans cesse.
- Ça va se calmer.
- Oui.
Les gens s'en fichent.
- C'est ça, le truc.
- Je ne comprends pas.
Il paraît que Bush a une maîtresse.
Tout le monde en parle, alors pourquoi
en a-t-il le droit, et pas Clinton ?
Parce qu'elle craint.
Seuls ses cheveux suffisent
pour ironiser sur Clinton.
Tu parles ! Tout le monde a ses défauts.
Ces fausses rousses avec les faux ongles ?
- Papa aime ça.
- C'est horrible.
Gareth, tu es absolument répugnant.
C'est drôle, mais j'aime les femmes
qui disent : "Absolument répugnant".
Tu sais ce que j'aime ?
Les brunes aux cheveux longs
avec des lunettes sexy.
J'ignore pourquoi.
Ça me fait l'effet de la kryptonite.
Moi, c'est pareil.
J'aime les types qui en pincent pour moi.
Ça demande réflexion. Portons un toast.
Ça me va.
- À Bill et ses faiblesses.
- Oui.
- À Bill.
- À Bill.
Allô ?
C'est moi !
- C'est Emily ?
- C'est Emily ?
- Bonjour, Emily !
- Bonjour, Emily !
C'est quoi, tout ce bruit ?
Rien. Seulement des imbéciles de collègues
qui se moquent de moi
parce qu'ils n'ont pas de superbe fiancée
à laquelle ils tiennent énormément !
Tu as bu.
Tu es belle.
- Tu es en chaleur.
- Tu as peut-être raison.
Emily ? Viens à New York.
Tu adoreras ici.
L'énergie, les gens. C'est incroyable.
Ouah, tu viens de parler d'énergie ?
Will, tu n'as pas parlé d'énergie ?
Quoi ?
Tu ne reviendras jamais.
Oh, arrête.
Je veux juste que tu viennes un week-end.
Tu as raison. Je suis navrée.
Tu as appelé Summer ?
Non. Je lui ai laissé un message,
mais elle ne m'a pas rappelé.
Mais, tu vas bien ?
Oui, je me sens juste un peu seule,
et tu me manques énormément.
C'est très dur.
Oui. Je comprends.
- Que fais-tu debout ?
- M. McCormack.
Ça fait une semaine
que tu regardes ce paquet.
Comment s'est passée la fin de soirée ?
Bien, je suppose.
Je suis dans le pétrin. J'aime cette fille !
En général, c'est bien.
C'est déjà dur
d'être le premier Président noir à être élu
sans avoir Julia Roberts à ses côtés
pour l'inauguration.
Voilà qui est mûrement réfléchi, Russ,
passer de parties de jambes en l'air
à la fonction de Président.
Ouvre-le.
Je sais que tu meurs de savoir
ce qu'il contient.
Rien que son nom, Summer Hartley,
me rend...
Regarde ! C'est un peu déchiré là !
Je le vois.
Passe par là. Vas-y.
Merci. Oui.
- Un journal intime.
- Bon sang. Montre-moi.
Non ! Arrête immédiatement !
On ne peut pas lire ça.
"Le dortoir des garçons est derrière la cour.
On voit leur fenêtre du nôtre.
"Les soirées sont chaudes et animées.
"On est toutes à moitié nues,
comme si les garçons ne nous voyaient pas.
"Certaines d'entre nous n'ont pas de poils.
Ma nouvelle amie
"Emily est adorable
"et gênée par tout ça. Elle attend toujours
de voir ce que je vais faire."
Ne t'arrête pas ! C'est trop excitant.
Où en étais-tu ? Là.
"C'est notre dernière nuit,
et notre projet est prêt depuis des jours.
"Emily et moi sommes les dernières à partir,
"et en arrivant aux escaliers,
j'attrape fermement le poignet d'Emily.
"Elle me regarde en toute confiance,
et je sais ce qui va se passer."
- Tu le sais ?
- J'imagine, oui.
Oh là là !
Que fais-tu ? C'est génial, mec !
Attends un peu.
C'est ton Emily ?
Bonne nuit, Russell !
Elle est vraiment ouverte !
Range la photo !
Ouah !
- Qui est-ce ?
- Will Hayes. J'ai appelé tout à l'heure.
Vous êtes témoin de Jéhovah ?
Non.
Ouah, vous êtes grand.
Bonjour.
- Entrez.
- D'accord.
Fermez la porte derrière vous.
À clé !
Summer vous demande de patienter.
Elle revient, elle veut que vous attendiez.
- Qu'avez-vous là-dedans ?
- Je l'ignore. Êtes-vous le père de Summer ?
Oui, je suis son papa.
- Un verre ?
- Non, merci. C'est un peu tôt pour moi.
Tôt. Vous êtes nouveau ici ?
Parlez-moi de vous. Que faites-vous ?
Que voulez-vous faire ?
Quels sont vos rêves ? Vos envies ?
Que voulez-vous faire
quand vous serez grand ?
- Asseyez-vous !
- Merci.
Que faites-vous pour l'instant ?
Ne dites rien.
Vous travaillez pour votre papa.
- Non.
- Ne dites rien !
Wall Street. Non !
Vous êtes un lèche-cul
dans un cabinet d'avocats du nord.
- En fait...
- Non ! J'abandonne. Que faites-vous ?
Je travaille pour Bill Clinton,
candidat aux élections présidentielles.
Non.
Je sais qui est Clinton.
En fait, j'en sais plus sur lui
que sa propre mère.
- C'est vrai ?
- Oui.
- Que faites-vous ?
- Que fais-je ?
Je bois !
Buvez !
Soyez un homme.
Voilà ! C'est pas mieux ?
Avalez !
Alors, parlez-moi de Bill Clinton.
Réveillez-vous.
Voulez-vous une aspirine ?
- Vous devez être Will.
- Bonjour.
Je vois que vous avez mieux résisté
à l'alcool que mon petit ami.
- Ce n'est pas votre père ?
- C'est ce qu'il vous a dit ?
C'est mon directeur de thèse.
Qu'a-t-il dit d'autre ?
Il m'expliquait comment être un homme mûr,
plutôt qu'un homme-ado
- comme je parais être.
- Avez-vous appris quelque chose ?
Oui, ça implique de beaucoup boire.
Jurer et se battre.
- Sexe ?
- Oui.
Même si les vrais hommes
appellent ça autrement.
C'est-à-dire ?
J'ai quelque chose pour vous.
De la part d'Emily.
- Je ne l'ai pas vue depuis longtemps.
- On emménage ensemble à l'automne.
Arrête, papa !
Non, c'est pas vrai !
Oh, c'est...
Elle attend ma réaction et je cède.
Je l'embrasse.
Avez-vous lu ça ?
Non.
- J'ai lu une page.
- Une page.
- Deux pages tout au plus.
- Deux ?
Quand vous et Emily
vous touchez et vous embrassez.
- Ah, oui, ce passage.
- Très bien décrit. Je m'y sentais presque.
Vous écrivez très bien. Enfin...
Vous devriez le garder.
Le lire quand vous vous sentez seul.
- Non, c'est votre journal. Je ne peux pas.
- Non, je n'en ai vraiment pas besoin.
Je m'en souviens,
donc je vais le laisser traîner.
Gardez-en une copie en mémoire.
Je l'apprécierai sûrement.
Je me demande pourquoi
Emily vous a demandé de me le donner.
Hampton ?
- Hampton ?
- Tu te réveilles ?
Voici Hampton Roth. Un écrivain fabuleux.
- Son livre sur la campagne de McGovern...
- Oui.
- Vous...
- Oui.
Avez-vous déjà couché
avec un sexagénaire ?
- Non.
- Alors, ne jugez pas.
Je ne juge pas. Regardez-vous.
Vous êtes belle, sophistiquée,
vous écrivez bien.
Merci.
Pour plaire à une femme comme vous,
il faudrait...
- Un homme mûr.
- C'est ça.
- Difficile de rivaliser.
- À moins d'avoir l'esprit de compétition.
- Ravi d'avoir fait votre connaissance.
- C'était un plaisir également.
Je suis très gêné d'emmener le...
Navrée.
J'étais juste curieuse.
Hampton m'encourage
à développer ma curiosité.
Il dit que c'est crucial
pour être un bon journaliste.
Oui.
Summer ! Papa a faim !
Quand on parle du loup. Je dois y aller. Oui.
Mais où es-tu passée ?
- Allez, au revoir.
- Au revoir.
Appelez de temps en temps.
On sortira tous manger.
Oui, ça me ferait plaisir.
- Oui.
- Hé !
- Tu vas l'appeler ?
- Tu es fou ?
- Alors, que vas-tu faire ?
- Que vais-je faire ?
Je vais rester sur mes positions.
Mon avenir est avec Emily. On a un projet.
Qui pourrait impliquer un truc à trois.
Ou à quatre si ce vieux est toujours là.
Tu ne m'aides pas.
Je n'aurais jamais dû ouvrir ce journal.
C'est une boîte de Pandore chaude et sexy.
C'est quoi, un truc à trois ?
- Comment ?
- Un truc à trois ?
Un jeu auquel les adultes jouent parfois
quand ils s'ennuient.
Enfin, bref, qu'est-il arrivé à Emily ?
Rien. Je voulais attendre sa visite,
mais j'ai décidé de faire une chose grave.
Une semaine avant les primaires,
j'avais évolué dans mon travail.
J'étais passé des encas et du papier W.C.
aux autocollants.
Mon Dieu, ayez pitié !
Attendez, s'il vous plaît.
Que fais-je ici ?
Pousse-toi ! Encore un peu !
Encore ! Pousse-toi !
Encore, encore, encore !
Je vous informe
que les nouvelles pancartes sont prêtes.
Elles sont belles.
J'ai préparé trois discours
pour le député Sweeney.
Comment c'est, la fac ?
Il vient du Texas. Il s'appelle George Bush.
Mais ce n'est pas le Président.
C'est plutôt le fils aîné de George et Barbara
qu'on prend pour conseiller politique
de la Maison-Blanche.
Bryant, tu as oublié les Texas Rangers.
Ah, d'accord.
S'il est intelligent,
il retournera jouer au base-ball.
- Oui.
- Quelqu'un a vu Hayes ?
- Non.
- Non.
Hayes ! Où est Hayes ? Hayes !
C'est vrai que tu es sorti premier
de ta promo à Madison ?
- Oui.
- Bon.
- Allez. Marchons.
- On marche.
Voici une liste des diplômés de Madison
à New York.
Ils gagnent plus de 200 000 $ par an.
On collecte des fonds lundi,
10 000 $ l'assiette. Il reste 15 tables.
Ce n'est pas possible.
Tu dois en vendre cinq.
Attends. Plus de café et encas ?
- On verra comment ça va.
- Gareth.
- Quoi ?
- Merci. Tout va bien pour moi.
- D'accord, Hayes.
- D'accord.
- Voilà le bureau.
- Dis donc. Ouah !
C'est drôle, le P.Q.
C'est bien parce que c'est ironique.
Eh oui, tout le monde. C'est mon bureau.
J'ai un bureau et une liste.
Plus un téléphone. Et cette corbeille vide.
Non, je ne pense vraiment pas
que le gouverneur soit caractériel,
Mme Perleman.
Savez-vous
que 50 % des Américains pensent
qu'on devrait légaliser la marijuana ?
Allô ?
Non, il n'a pas triché
pour être exempté de service militaire.
Et puis, savez-vous
que la majorité des Américains croit
que la guerre du Vietnam
était une grosse erreur ?
Les deux jambes.
Je suis navré. Ça doit vous manquer.
Oui, je comprends votre souci,
mais vous devriez vous rappeler
que le gouverneur vient de la ville de Hope.
Et Hope représente l'espoir, donc...
Non, je sais que c'est mélodramatique,
mais je pense aussi
que ce pays aurait besoin
de mélodramatique.
Ce serait parfait. Non, merci.
Deux places.
Fabuleux. Merci, M. Bishop.
Oui, le dîner est jeudi prochain.
Oui, ce matin, Hillary m'a dit
qu'elle voulait rencontrer
nos militants les plus importants.
Non, vous seriez content de la rencontrer.
Oui.
Une table complète ?
Non, c'est tout à fait possible.
Je vous mets donc une table. Parfait.
Alors, à jeudi prochain.
D'accord, merci.
Je viens de vendre une table complète
pour 50 000 $.
C'est moi qui l'ai formé.
Type du P.Q. ! Type du P.Q. !
Bonsoir, messieurs.
Un paquet de Red, s'il vous plaît.
3,60. Nouvelle taxe et nouvel avertissement.
Bon sang !
AVERTISSEMENT - Fumer Tue à Petit Feu
Dites-moi la vérité.
- Clinton y a touché ou pas ?
- Ça change quoi ?
Comme si ta nana te trouve au lit
avec une autre et que tu lui dis :
"On n'a rien fait."
- Ça va lui manquer, à elle ?
- Oui. Bonjour.
- Bonjour.
- Un paquet d'American Eagles bleu.
4,25.
4,25 ? Quoi, un paquet de cigarettes
te coûte 4,25 $ ?
Celles-ci ont moins de produits chimiques.
- Ce sont donc de bonnes cigarettes.
- Si l'on peut dire.
S'il y a moins de produits dedans,
elles devraient coûter moins cher, non ?
Il y a du salpêtre dans tes cigarettes,
ce qui les fait se consumer plus vite,
donc tu en fumes plus.
Alors, finalement,
tes cigarettes coûtent plus cher.
Chef-copieuse, je crois que tu paies
pour la photo de l'aigle
et les jolies couleurs pastel.
Ça me rassure sur ton mode de vie.
Le reste, c'est plutôt n'importe quoi.
- Tu paries ?
- Oui.
- Vingt dollars.
- Je les ai.
Les plus faciles jamais gagnés.
- C'est vrai ?
- Oui.
C'est drôle. Dans une minute, j'en aurai 40.
On va inhaler la même quantité
en même temps.
- Oui.
- Trois, deux, un, partez.
- C'est mon anniversaire aujourd'hui.
- Joyeux anniversaire !
Pourquoi ne le fêtes-tu pas ?
Mon copain devait m'emmener
au restaurant et à une soirée.
Mais au dernier moment, il a eu un boulot
à Philadelphie qu'il doit accepter, car...
En fait, il s'intéresse plus à devenir
le prochain Kurt Cobain
qu'à être mon petit ami.
Qui est Kurt Cobain ?
Tu me fais marcher !
Quoi ?
Fume.
- Regarde.
- Regarde.
- D'accord.
- Non, c'est bon.
Le fait que j'aie raison
et que tu aies tort me satisfait amplement.
Je ne me défile jamais sur les paris,
c'est tout.
Je vais t'emmener au restaurant
pour ton anniversaire.
- Qu'en dis-tu ?
- Un rendez-vous ?
Non, ce n'est pas ça.
Je trouve juste dommage
que tu ne fasses rien pour ton anniversaire.
- C'est tout.
- Alors, je vais te dire.
Je veux bien que tu m'emmènes à la fête,
car je ne pourrai jamais y aller seule.
Oui, je vais y aller la tête...
Je ne me sens pas du tout à l'aise ici.
Mais si.
Donc Emily est ton amour de fac ?
- Tu es absolument incroyable.
- Quoi ?
La façon de prendre ce qu'on dit
pour le transformer
et y ajouter une connotation négative.
- C'est fou. Je n'en reviens pas.
- Je ne voulais pas faire ça.
- Mais je comprends.
- Je trouve ça mignon.
- Tu vois, tu recommences.
- Ah ?
- Oui.
- Je ne m'en rends pas compte.
Ce doit être dur pour toi d'imaginer
une relation basée sur le respect mutuel
sans aucun masochisme, comme tu dis.
Alors, si ton histoire avec Emily
est si parfaite,
pourquoi ne l'épouses-tu pas ?
Qu'est-ce qui t'en empêche ?
Rien.
- Ouah !
- Ouah !
Elle l'aura demain. J'ai réservé
dans un restaurant français chic.
Tu vas le faire devant tout le monde ?
- Oui. Et alors ?
- Rien. Ça prouve que tu es sûr de toi.
Que vas-tu dire ?
- Je réfléchis encore. Je ne sais pas.
- On peut s'exercer.
Tu devrais t'exercer avec moi.
Je suis douée pour ça. Je serai Emily.
Je suis Emily, ton amour de fac.
Tu voulais me demander quelque chose ?
- Emily...
- Attends, il faut t'agenouiller.
Non, pas à genoux.
Elle serait contente de te voir à genoux.
- Je ne le ferai pas.
- C'est une erreur. Bon.
- Emily.
- Oui, William.
Ne me fais pas rire. Emily,
veux-tu
m'épouser ?
- Non.
- Oh, mon Dieu.
Comment ça, "Veux-tu m'épouser ?"
On ne s'est pas vus depuis des semaines !
Tu n'as pas l'air heureux ou excité
à parler de notre mariage !
Tu me demandes d'abandonner ma liberté,
ma joie de vivre
pour une institution qui a 50 % d'échecs ?
Et pourquoi je t'épouserais ?
Enfin, pourquoi tu veux m'épouser ?
Hormis pour un désir bourgeois de répondre
à un idéal que la société nous inculque
depuis notre enfance pour promouvoir
la société de consommation ?
Oh là là !
- Tu aurais dû t'agenouiller !
- Tais-toi !
Voilà.
Je veux t'épouser,
car tu es la première personne
que je veux voir au réveil, le matin,
et la seule que je veux embrasser le soir.
Car la première fois que j'ai vu ces mains,
je ne pouvais pas m'imaginer
ne pas les prendre.
Mais surtout, quand on aime quelqu'un
autant que je t'aime,
le mariage est la seule chose qui manque.
Alors est-ce que...
tu veux m'épouser ?
Bien sûr. Peut-être.
Il faut que je réfléchisse.
Tu me raccompagnes ?
- Tu veux un thé ?
- Je veux bien.
Dis.
Pourquoi as-tu autant d'exemplaires
de Jane Eyre ?
- C'est une longue histoire.
- C'est vrai ?
Ça fait environ 300 pages.
Plus sérieusement. Pourquoi ?
Pour mes 13 ans,
je voulais des boucles d'oreilles dorées,
et à la place, mon père m'a acheté
un livre broché de Jane Eyre.
À l'intérieur, il a écrit une superbe dédicace,
qui m'a laissée de marbre à l'époque
tellement j'étais dégoûtée
à cause des boucles,
mais ça s'est terminé en tragédie,
car c'est le dernier cadeau qu'il m'a fait.
Comment ça ?
Il est mort trois semaines plus ***
en voiture.
Mince, c'est horrible.
Je suis navré.
- Tu l'as déjà lu ?
- Non.
Je le lis tous les ans, tous les deux ans.
Je le redécouvre toujours.
C'est toujours différent.
Bref, quand je suis partie à la fac,
ma mère a vendu notre maison
et, j'ignore comment, Jane Eyre a disparu.
Maintenant, dès que je vois
une boutique de livres d'occasion,
je cherche l'exemplaire que mon père
m'a acheté pour mon anniversaire.
Je ne le trouverai jamais.
C'est bête, mais c'est devenu
une sorte de superstition...
- Ce n'est pas bête.
- Merci. Un dada.
Et ceux-ci ?
Ce sont ceux qui ont une dédicace.
"Avec amour, espoirs
et des rêves de deuxième chance. Alice."
Qu'est-ce que c'est ?
Kurt Cobain. C'est Nirvana. Tu aimes ?
Oui.
Tu trouves bête
que je veuille devenir politicien ?
- Oui.
- Merci.
Non, je comprends ce désir.
C'est facile de bien t'aimer.
C'est vrai. Tout à fait.
Je me demande juste
si tu veux que les gens t'aiment un peu trop.
C'est vrai aussi.
Je devrais vouloir qu'ils me détestent.
Je vais vite travailler là-dessus.
Tu as des idées ?
Non, mais tu commences bien.
- Ah bon ?
- Je te dé*** déjà.
Bien.
Que veux-tu faire quand tu seras grande ?
Tu es trop intelligente
pour faire des photocopies
- et la nounou.
- Non.
- Je ne sais pas !
- Que fais-tu d'autre ?
Je ne sais pas, et je ne sais pas
comment le savoir. Tu sais ?
Tu sais, ce que je veux vraiment faire,
c'est aller dans des endroits
dont je ne connais rien.
J'ai des économies.
Mais je ne peux même pas faire ça.
Sûrement parce que je suis
dans une routine avec ce type.
Tu devrais le quitter.
Je sais que cela ne me regarde pas,
mais tu es trop bien pour lui.
C'est vrai.
- Tu sais ce qui est super ?
- Non.
On peut rester ensemble sans même penser
- à flirter ou à une quelconque attirance.
- Tout ça.
C'est très cool.
Oui.
Il faut que j'y aille.
Imbécile !
- Oh là là !
- Le voilà !
- Je savais qu'il reviendrait vite.
- Salut ! Je voulais te faire une surprise.
- J'ai voyagé de nuit !
- C'est fou !
Je disais juste à Emily qu'Arthur t'avait
envoyé à Albany préparer un peu.
- Préparer.
- Oui. Comment ça s'est passé ?
- Comment ? Super bien !
- Super.
- Super.
- Super.
- Tu vas bien ?
- Oui, je faisais juste un peu d'exercice.
- Je suis monté en courant.
- D'accord.
Je vais au bureau.
J'ai eu une dure journée. Enchanté.
- Moi aussi.
- Bien.
Bien.
Bonne chance.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Bon.
- Oui.
Hé.
- C'est drôle. Ta langue a changé de goût.
- Quoi ?
Elle a un goût différent.
- C'est bizarre.
- Ce n'est pas mauvais, juste différent.
C'est peut-être l'eau du robinet ici.
Ou le pH... Je ne sais plus ce que je raconte.
Je t'avais dit que New York te changerait.
- On pourrait aller se balader ?
- Oui.
- S'aérer ?
- Oui, tu pourrais voir New York.
J'adorerais.
- Je t'ai déjà dit...
- J'allais...
- Excuse-moi. Vas-y.
- Quoi ?
Je t'ai déjà parlé du jour où mon père
a demandé ma mère en mariage ?
Non.
Papa allait voir maman
pour lui demander sa main,
et il est tombé sur son ex, Caroline Hopper.
Ils parlaient, se regardaient,
tous ces vieux sentiments ont ressurgi.
Et il s'est dit :
"Je peux partir tout de suite
avec Caroline Hopper,
"être un homme heureux.
"Je n'ai qu'à l'embrasser."
Mais il a préféré regarder
ma mère s'en aller.
Là, il a su qu'il n'y avait rien à craindre.
Tu comprends ?
Suis-je Caroline Hopper ou ta mère ?
Mon Dieu, je suis ta mère !
- Quand je t'ai vue ce matin...
- Will, non.
- ... J'ai été...
- Ne dis rien.
- Lève-toi. Arrête.
- ... convaincu.
- Attends.
- Je n'ai pas à avoir peur.
- Réfléchissons.
- Je n'ai pas peur.
C'est comme le jour où...
Will !
J'ai couché avec Charlie !
Je croyais qu'on avait un projet.
Tu avais un projet, Will.
Tu as un très gros projet !
- Tous les deux.
- Je ne peux plus faire semblant
- de vouloir en faire partie.
- On a décidé
- ensemble.
- J'ignorais comment te le dire.
Comment dire à quelqu'un qu'on aime
qu'on ne veut plus la même
- chose ?
- Le meilleur moyen ?
Coucher avec son colocataire, bien sûr.
C'était lâche de ma part, je suis navrée.
Bien.
Tu m'achèves.
Non. Je te laisse partir.
Car si on reste ensemble,
on sera malheureux.
Je t'empêcherai de réaliser...
- Ce n'est pas vrai.
- ... tes incroyables rêves.
Et après, tu me détesteras pour ça.
- Non.
- Si.
Je ne veux pas ça, et toi non plus.
Fais-moi confiance.
Tout se passera bien pour toi, M. Hayes,
sans moi.
Ouah !
Oui.
Ouah !
Voici Tom Brokaw à New York.
Bonsoir. Bill Clinton a peut-être été blessé
à New York,
mais on se demande à quel point.
Car après tout, c'est le grand survivant,
le vainqueur
aux primaires de New York, et de loin.
GAGNANT PRÉVU - NEW YORK
KANSAS - CLINTON
Fait le tour de la lune
Je vois la passion dans tes yeux
Parfois c'est une belle surprise
Parce qu'il y a un temps où je ne faisais que
Salut !
Félicitations !
Il paraît que tu restes. Tu dois être ravi.
Oui, il m'a demandé,
et je suis hyper content.
Vraiment ? On dirait
que tu sors d'un enterrement.
Ou que tu en veux à la vie.
Ça va aller. Mais cette chanson
donne trop envie de vivre.
Je sais. Et cette danse. Que ça s'arrête.
Je suis désolé pour l'autre soir.
Ça va. Je me disais juste
que Lucas ne serait pas d'accord.
- Ou bien Emily.
- Bien.
Et puis, nous deux,
on est un peu comme des chats et chiens.
Oui.
- L'huile et l'eau.
- Du papier de verre et un cul nu.
- C'est très grossier.
- Tu serais le cul.
D'accord. Non, merci.
- J'en serais honoré.
- Lennon et McCartney.
- C'était un bon duo.
- Quand ça allait,
mais ils ne pouvaient même pas être amis.
- On peut au moins être amis.
- Certainement.
- Enchantée.
- Santé.
- Allons danser.
- Non.
- Pourquoi ?
- D'accord.
- Tu es prêt ?
- Oui.
Je crois qu'Emily, c'est fini.
Copines - Qualités
J'ai du mal à croire
qu'elle s'est entraînée avec Charlie.
- Moi aussi.
- Il reste donc April. Peut-être Summer.
- Une autre ?
- J'étais trop occupé.
Je travaillais dur sur la campagne.
Bref, quand Clinton a été élu,
Russell et moi avons monté
une société de conseil
et travaillé sur toutes les campagnes.
La mairie, le sénat.
Même pour le ramasseur d'animaux.
Très intéressant, papa,
mais tes petites copines ?
- Maman ?
- J'ai recommencé à voir des femmes.
- Mais rien de sérieux.
- Qu'est devenue April ?
Une semaine après la mort de Kurt Cobain,
elle a quitté son petit ami.
Elle est partie voyager.
Elle a voyagé à travers le monde,
comme elle en rêvait.
Elle dit que c'est suite à quelque chose
que je lui ai dit pour son anniversaire.
On a commencé à s'écrire des cartes,
puis des lettres.
Et très rapidement,
même si un monde nous séparait,
on est devenus super amis.
C'était en 1994,
et une nouvelle vie démarrait à New York.
D'autres boulots, plus d'argent.
Bientôt Internet !
L'ère Internet débutait.
Et tout le monde à Manhattan
a vite eu un portable.
Tu m'entends, là ?
Toujours collé à l'oreille.
Notre ancien patron, Arthur Robredo,
nous a donné notre premier gros contrat.
- C'est pour vous.
- Merci.
J'avais enfin réussi ma carrière.
- Gareth.
- Hayes.
Bonjour.
Mettons-nous au travail.
Quoi de neuf par là-haut ?
New York venait enfin, à moi,
plutôt que le contraire.
LE DÉCLIN DE PRESQUE TOUT
"L'espèce la plus menacée de notre nation
"n'est ni le pic-vert
ni un poisson quelconque.
"C'est la langue dans notre tête !
"Écoutez le langage
vil et tronqué d'aujourd'hui.
"Le vocabulaire moyen fait un tiers
de celui d'il y a un siècle.
"Les mots nous tombent de la bouche
et meurent à nos pieds !
"La condition du vocabulaire est réduite
"et se dégrade
avec le courant de la culture pop,
"intoxiqué par la paresse..."
Will ?
"... infantilisé par des médias
pour les jeunes..."
- Hé.
- Hé.
C'est mon homme-ado préféré.
Tu fais très homme mûr.
Merci. C'est un peu le but recherché.
- Comment va Emily ?
- Emily.
Elle joue désormais
dans un autre journal intime.
- Comment va le professeur ?
- Il est super.
- Il est drôle.
- Il m'a quittée pour une deuxième année.
Il m'a dit que c'était pour mon bien.
Tout le monde semble dire ça maintenant.
Qu'as-tu fait de beau ?
J'écris des articles débiles
pour le New York Magazine.
J'attends une grande promotion.
"Et les bordels du Nevada ne paient pas
les impôts pour rien."
- Je vais aller écouter le professeur.
- Oui.
Jolies lunettes.
"Écoutez vos enfants si vous le pouvez."
- Merci.
- Whisky sur glace, s'il vous plaît.
William Hayes !
Du... Ne me dites pas !
Du Wisconsin ! Oui, l'État du fromage.
C'est gentil de vous joindre à nous.
- Un autre, s'il vous plaît.
- Bien sûr.
Summer m'a dit que vous écriviez
des discours pour Arthur Robredo.
- Elle m'a dit que vous voyiez une 2e année.
- Non. En fait, ce sont deux 1 re année,
qui s'ajoutent à une deuxième année,
je suppose.
Venez marcher. Pourquoi travailler
pour un charlot comme Arthur Robredo ?
Si je me rappelle notre première rencontre,
vous avez des principes et des idéaux.
Ne me dites pas que vous êtes un
de ces jeunes parvenus en costume Armani.
Tu as été parfait, chéri.
Il est gentil ? Toi aussi ?
- Gentil ? Oui, il sait se retenir.
- Oui, tout à fait.
D'abord, Arthur Robredo n'est pas
un charlot. Il a gravi les échelons.
Il a été flic, chef d'entreprise.
C'est un fou. C'est exactement
ce que je dis dans mon livre.
Tenez. Lisez-le. C'est gratuit.
La beauté, les idéaux, l'amour,
tout cela ne veut plus rien dire.
- Il ne reste que le pouvoir et l'argent.
- J'ai lu tous vos livres,
et le pouvoir et l'argent vous obsèdent.
C'est parce qu'il n'en a pas.
N'est-ce pas, chéri ?
L'amour est ce qui m'importe le plus.
- Comme tu le sais.
- Oui.
C'est pour ça que tu me gardes.
Pour préserver ton ambition
perfide et vorace sous contrôle.
J'ai une idée.
Pourquoi n'utiliseriez-vous pas
votre brin de pouvoir et d'influence
pour que Summer puisse écrire un article
sur votre Robredo ?
Ainsi, Summer a de l'avancement,
et c'est vous qui en parlez.
- Et vous, qu'y gagnez-vous ?
- Oui.
Ce doit être l'amour. Rien que l'amour.
Encore de l'amour.
- Je savais que Summer reviendrait.
- Ah bon ?
Au début,
je ne voulais pas de Summer pour maman.
Mais maintenant, je l'aime bien finalement.
Tu l'as invitée à sortir ?
Je le voulais, mais c'était impossible,
car elle écrivait l'article.
Pourquoi Robredo ne prend pas de risques
LE DUR DÉMOCRATE NEW-YORKAIS
- Ouah, c'est bien.
- Will, c'est vraiment bien.
Tu es sûr que ce n'est pas trop flatteur ?
Non, c'est parfait. C'est vraiment...
Mais un passage m'a gêné.
"William Hayes,
"rédacteur en chef de Robredo,
est entier et d'une beauté adolescente."
- Adolescente ? Enfin...
- Oui.
Tu sais, au départ, j'avais écrit :
"William Hayes a des yeux ensorcelants
et le regard intrigant de quelqu'un
"dont on veut arracher les vêtements",
mais l'éditeur m'a fait modifier.
La vérité n'a pas sa place
dans le journalisme.
Tu as toujours voulu être journaliste ?
Non. Jusqu'à 16 ans, je voulais être actrice.
Chanter à Broadway.
Non, c'est vrai ?
Oui. C'est difficile à croire ?
Les actrices ne sont-elles pas
demandeuses, émotives et fragiles ?
Tout ça.
Quoi ? Je n'ai pas besoin d'affection ?
Je ne suis pas sensible ?
- Il me faut beaucoup d'affection.
- Je ne dis pas ça.
- Il me faut beaucoup d'affection.
- Tu comprends ?
Je dis que j'aimerais t'entendre chanter.
- Comment ?
- Chante-moi une chanson.
- Tu veux que je chante pour toi ?
- Pourquoi pas ?
- Tu en as une préférée ?
- Oui.
- Ah bon ?
- Oui.
Bon.
Comme ils seraient heureux
Les millions de Timothy et William
- Je suis un William.
- Ne m'interromps pas.
De m'attraper
Mais tu as mis tant d'insistance
Que tu as usé ma résistance
Je suis tombée
Et ça s'est développé
Ce n'est pas que tu sois attirant
Ouah !
Tu veux bien l'essayer ?
Ce n'est pas si moche que ça.
Tu connais le plus drôle ?
Elle coûte 1 000 $.
J'ai le béguin pour toi, mon lapin
Frank Sinatra, Linda Ronstadt.
- Pourquoi ?
- Plein de C.D.
Si tu regardes au dos,
tous ont une chanson en commun, c'est...
- I've Got A Crush On You.
- Absolument tous.
- Comment ça marche ?
- Il m'en reste pas mal.
Moi aussi.
- J'ai presque fini.
- Moi aussi.
Le monde me pardonnera ma fantaisie
Car j'ai le béguin, mon bébé, pour...
Je ronflais ?
Tu sais ce que je n'ai jamais fait ?
Quoi ?
Je n'ai jamais passé ma journée au lit
avec un type vraiment génial.
Moi non plus.
Je ne plaisante pas.
Je trouve toujours autre chose
de plus important à faire.
Le travail m'obsède.
C'est compulsif.
Tu veux passer toute la journée
au lit avec moi ?
On ne fait rien.
Bonjour. C'est Summer. Laissez-moi
un message, et je vous rappellerai.
C'est le Dr Levenstein
des soins intensifs
du Columbia Presbyterian. Nous avons...
Les soins intensifs ? Allô ?
- M. Roth a fait une rupture de l'aorte.
- Qu'est-ce que ça signifie ?
On compare ça à un pneu qui explose
sur l'autoroute
après avoir roulé trop vite trop longtemps.
Alors, M. Roth ? Vous êtes à l'aise ?
Je gagne ma vie.
Allez, ma douce, faites-moi un sourire.
J'ai attendu toute ma vie pour la sortir.
Pauvre Hampton.
Summer est arrivée.
- Que fait-il ici ?
- Bonjour, Hampton.
Bonjour.
Ils n'ont pas touché ça.
Non, ne me parlez pas d'organisations.
Ne parlez pas d'osmose.
J'en suis malade
que tu sortes avec ce gamin.
Vraiment ? Ce n'est pas l'alcool,
les cigarettes ou les deuxième année ?
- Aucun rapport avec ça.
- Aucun rapport.
Je veux que tu saches
que j'ai donné mes organes à la science,
hormis un que je te donne.
- C'est trop gentil, mon cœur.
- Non, pas ça.
Non, mon cœur, idiote.
Dis-moi que tu ne l'aimes pas.
Je ne peux pas.
Je peux avoir une cigarette ?
La dernière volonté du condamné.
Je n'y crois pas. Tu exagères tout le temps.
Personne n'est en train de mourir.
Qu'est-ce que ça te fait si je l'aime ?
C'est toi qui nous as fait mettre ensemble.
Je pensais que tu le materais
et que tu le larguerais.
Tu es vraiment adorable.
Tu es trop mignon, tu vois.
- J'ai lu l'article sur Robredo.
- Oui.
Ça fait plus de 20 ans
qu'il fait de la politique à New York
et tout ce que tu as trouvé, c'est que sa fille
a un problème de comportement alimentaire.
Qu'est-ce que tu racontes ?
Fais ton travail.
DAILY NEWS
CLINTON SOUTIENT ROBREDO
J'ai du mal à croire
qu'on va enfin rencontrer le Président.
- Regarde.
- Regarde un peu.
On a fait du chemin
depuis notre chambre d'hôtel sur la 8e av.
Merci beaucoup.
Je n'y crois pas ! Je n'y crois pas !
Quel est l'idiot qui a oublié
de vérifier les menus et programmes ?
Il n'y a aucun logo
sur les menus et programmes.
C'est vrai ?
Les employés de l'hôtel
ne laissent entrer personne.
Les syndicalistes empêchent la diffusion.
Quelqu'un a vu Robert Klein ?
J'étais avec lui il y a une heure. Il est parti.
Je crois qu'il était ivre.
Comment savoir où est Robert Klein ?
Vous n'allez pas me croire,
mais il grêle à Chicago.
Et alors ?
Eh bien, le Président arrive de Chicago.
- D'accord.
- On a d'autres soucis.
Dis-moi comment tu as pu laisser faire ça.
- Quoi ?
- Pourquoi l'agresser comme ça ?
Ouh là, ouh là, ouh là !
Respirez un bon coup. Demandons à l'hôtel
si on peut avoir une connexion Internet
et une imprimante.
- J'appelle l'agent de Klein.
- Super.
Bois un coup, Gareth.
J'ignore qui tu es,
mais tu as le magasin ouvert.
Ça irait si tu avais un slip.
Je vais voir la météo de Chicago.
La table sept est prête. Six pâtes.
Deux poissons. Emmenez ça tout de suite.
Même si vous n'êtes pas pour lui,
il est quand même
le Président des États-Unis.
Ça vous revient ? Donc si j'étais vous,
- je sortirais mes gars du camion et...
- Gareth !
Tu ne peux pas parler
à un syndicaliste comme ça !
- Ce type...
- Tout ira bien.
Regarde, vérifie.
J'ai téléchargé le logo du syndicat.
Si tu pouvais le mettre sur un menu,
en faire 500 copies au magasin du syndicat.
Ce serait super.
Je dois faire des copies ?
On en fait tous à un moment de notre vie.
Là, c'est à toi.
Ce n'est pas drôle, Hayes. C'est...
Oui, c'est très sage. Où vas-tu ?
En balade ! Je reviens dans une demi-heure.
Quel imbécile !
- Oui.
- William Hayes ?
Lui-même.
Je vous regarde en ce moment même.
Et je sais tout de vous
et de votre ami Robredo.
En fait, j'en sais tellement
que je pourrais vous faire plonger.
Ah bon ?
- À qui ai-je l'honneur ?
- Rencontrons-nous, et vous verrez.
- Où êtes-vous ?
- Pas loin.
J'ai peu d'expérience avec tout ceci.
Vous chauffez.
Vous êtes de plus en plus chaud.
De plus en plus chaud.
Vraiment très chaud !
Je t'ai eu !
Je te croyais partie pour l'été.
Non, c'est ce que je pensais aussi,
mais il y a eu un truc fou.
Je campais sur une superbe plage de Crète
avec plein de gens cool.
Il y avait un type que j'aimais bien, Paco,
maussade et sexy,
parlant peu et tout à fait mon genre.
Un soir, je dansais avec lui.
Il m'a embrassée,
- un baiser très profond.
- Oublie les détails.
- Et qu'ai-je fait ?
- Je l'ignore. Qu'as-tu fait ?
Je me suis mise à pleurer.
- Des larmes roulaient sur mes joues...
- Évidemment.
... il n'a rien vu, car bien sûr,
ses mains parcouraient mon corps.
C'était bien,
mais ça me bouleversait encore plus,
car j'ai tout de suite
vu toute notre histoire, du présent à l'avenir.
Le fou début chaud, Paco qui se complaît
dans mon amour et mon admiration...
- Que fait-on ici ?
- Je récupère un truc.
J'en ai pour une minute.
Puis le moment inévitable,
j'ignore pourquoi...
- Bonjour.
- Bonjour.
J'ignore pourquoi,
mais c'est toujours comme ça,
quand l'amour et l'admiration l'énervaient,
il trouvait un moyen pour me blesser.
Évidemment, après, il s'en voulait.
Alors...
j'ai décidé de décrocher ses superbes lèvres
des miennes,
retirer sa main de mon cul,
- et je suis partie.
- Bien joué.
- Je suis partie, Will ! J'ai quitté Paco !
- Bien joué.
- Mais personne ne le quitte !
- C'est intéressant.
Et j'ai décidé de changer de vie.
Mais il fallait que je le dise à quelqu'un.
Quand j'ai réalisé qui était ce quelqu'un,
- c'était très inattendu.
- Tenez, monsieur.
C'est comme un truc qui crève les yeux,
mais qu'on ne voit pas.
C'est quoi ?
Moi aussi, j'ai une nouvelle pour toi.
Oh là là ! Pourquoi es-tu si énervée ?
Tu ne trouves pas ça bizarre
qu'on se soit écrit si longtemps
et que tu ne m'aies pas dit
que A, tu étais tombé amoureux,
et B, tu étais tombé amoureux !
- Je t'ai dit que je voyais quelqu'un.
- Oui.
Tu as acheté
une bague de fiançailles en diamants !
Je suis désolé. Je n'osais pas te le dire.
Pourquoi ça ?
Je ne sais pas.
J'aime tellement cette fille.
Je veux juste
que tu sois heureuse pour moi.
Évidemment, je peux être heureuse pour toi.
Pauvre April.
Elle a toujours été l'amie dans cette histoire.
Mais elle réalise
qu'elle ne veut pas être seulement l'amie.
Elle veut être la petite amie,
sauf que c'est trop ***.
Je ne comprends pas.
Tu écoutais, ou quoi ?
Elle est rentrée pour toi.
Il y a le logo du syndicat
sur tous les menus.
La météo est meilleure à Chicago.
Le Président sera ici pour 20 h.
Où est Russ ?
Il te rejoindra au restaurant avec Arthur.
Je suis plus drôle ici.
Je ne peux pas arrêter ma jambe
Tu es en avance.
Je suis content de te voir.
- Tu es superbe.
- Merci. Toi aussi.
- Jolie cravate.
- Évidemment.
Le magazine m'a demandé
de refaire un article sur Robredo.
- Super.
- Oui, c'est super. C'est aussi...
C'est...
Lis-le.
- Tu l'as déjà écrit.
- Oui.
- Il a fait ça ?
- Oui.
Ils ont fait sortir un détenu avant l'heure.
Tu sais, je crois que c'est arrivé
il y a si longtemps,
et vous êtes bien placés dans les sondages.
Le temps n'importera pas,
car c'est un démocrate dur sur les peines.
C'est...
Quand les gens liront ça...
Summer, écoute-moi.
Si tu fais publier ça, on ne s'en sortira pas.
On en fera sûrement un plat
pendant une semaine, et ça passera...
Je parle de nous deux.
"Candidat Anéanti
par la Petite Amie d'un Rédacteur."
- Sois réaliste.
- Je fais juste mon travail.
Je ne l'ai pas mis dans le premier article.
Mais si je ne l'écris pas,
quelqu'un d'autre le fera.
Laisse-les faire.
Ne le fais pas publier, d'accord ?
Tu l'as déjà fait.
M. Arthur...
Oui.
J'aimais beaucoup Summer.
Incroyable qu'elle soit devenue...
- Briseuse de cœur ?
- Non.
Opportuniste ? Traîtresse...
- Garce.
- Maya.
Comment a-t-elle pu te faire ça ?
Elle l'a dit. Si elle ne l'avait pas écrit,
un autre l'aurait fait.
Et c'était vrai.
Alors, elle te l'a brisé ?
Quoi ?
Qu'est-il arrivé quand l'article est sorti ?
DAILY NEWS - IL EST ÉLIMINÉ
Tu t'es planté. Tu t'es vraiment planté.
Je t'en prie.
Je n'ai pas besoin d'entendre ça.
Quand je saurai
ce que je suis censé en retirer,
- je t'écrirai !
- Oui, j'ai hâte.
Alors, j'ai perdu ma fiancée,
mon travail et mon ami.
Pendant longtemps,
rien ne semblait m'importer.
Mais je n'étais pas le seul
à avoir des problèmes.
Je n'ai pas couché avec cette femme,
Mlle Lewinsky.
Je n'ai demandé à personne de mentir.
- Allô ?
- Tu regardes ?
Ces allégations sont fausses.
April ?
Oui, April. Tu pensais que c'était qui ?
Tu regardes ou pas ?
Bien sûr que oui.
Tu crois qu'il l'a fait.
Je ne crois pas. Je sais.
Regarde-la. Je l'adore.
Elle est vraiment son type.
Pourquoi as-tu mis si longtemps
à me rappeler, rouquinette ?
Je croyais t'avoir perdue.
- On dirait que ça fait des années.
- Je t'appelle bien, là ?
Oui.
Comment vas-tu ? Quoi de neuf ?
J'ai une nouvelle colocataire, Olivia.
Et je travaille dans une librairie.
Ce livre appartient à Barbara Baker !
Mais j'ai envie de reprendre mes études.
Cool.
Tu sais que je dé*** mon travail ?
J'adorais ça, mais je me sens médiocre.
M. Hayes,
Navré, cet exemplaire de Jane Eyre
n'a aucune dédicace près du titre.
Cherchons-nous toujours ?
- Tu vois quelqu'un ?
- Moi ? Oh... Non, du tout.
Pas de sexe depuis la réélection de Clinton.
Dommage. Continuez, je vous prie.
LA ROBE DE MONICA !
Lewinsky n'a pas lavé sa robe présidentielle
Et alors ? Il a assez de rapports sexuels
pour tout le pays.
Ne sois pas si dure.
Tu devrais faire comme lui
et séduire une stagiaire.
C'est drôle que tu en parles.
Une jeune et jolie stagiaire
a commencé il y a une semaine.
Super. Invite-la à sortir.
Je devrais, hein ?
Mais je ne pense pas le faire.
Je ne veux pas une passade.
Je veux une vraie relation.
Oublie la vraie relation.
On ne la trouve pas, ça arrive comme ça.
Ça veut dire quoi ? Je ne comprends pas.
Eh bien, arrivé à un certain âge, on est prêt.
Prêt pour des enfants, un engagement, ou...
- Monsieur.
- ... une maison.
- La table est prête.
- Merci.
Tu comprends ?
Et la personne avec qui on est
à ce moment-là, c'est la bonne.
Ce ne serait pas une question de personne,
mais de moment.
- Exactement.
- D'accord. Je vois.
Il n'y a donc jamais eu de type
qui t'a fait penser : "C'est bon.
"C'est lui. C'est le bon."
Non.
Alors, pourquoi n'es-tu pas
en train de t'amuser ?
C'est ce que je fais.
- Ah bon ?
- Oui.
En ce moment, je vois un certain Kevin.
- Kevin.
- Kevin.
Qui c'est, celui-là ?
Où... Comment se fait-il
que tu ne m'en aies jamais parlé ?
Je t'en parle maintenant.
Ouah, ils ont du thé à la menthe fraîche.
J'adore ça.
J'adore la bière.
Ça dépend de la signification du mot "est".
Si ça veut dire : "Il n'en est rien",
c'est tout à fait vrai.
Bonjour, c'est April.
Je veux te parler de ton anniversaire.
Appelle-moi.
Bonjour. J'espère que c'est le bon numéro.
On dirait bien ta voix.
C'est Emily !
Je suis à New York et je me disais
qu'on pourrait prendre un café
et prendre des nouvelles.
Mon numéro...
Bonjour, c'est April. J'ai toujours besoin
de te parler. Rappelle-moi.
Ne m'oblige pas à venir te faire du mal.
D'accord, j'arrive !
Oui, j'arrive.
Oui, me voilà.
Que fais-tu là-dedans ?
- C'est ce que tu vas mettre ?
- Quoi ?
C'est ta soirée d'anniversaire.
Tout le monde t'attend.
Oh, bon sang !
Cinq minutes, d'accord ? Cinq...
- Je suis par terre.
- Ça va ?
Oui. Je vais juste rester au sol une minute.
Tu mangeais des nouilles.
Allez, tout le monde, le voici !
Merci.
Bonjour.
Je n'imaginais pas que tu serais ici !
Je ne pouvais pas rater ton anniversaire.
On vient de Washington.
Bon anniversaire, mon beau.
Quelle superbe femme je vois, là !
Tu as eu ta chance, mon gars.
Hayes.
Viens.
- Ça fait plaisir de te voir.
- Oui. Tu fais...
S.D.F., je sais.
- Où est Kelly ?
- Là-bas.
C'est sa première sortie
depuis que le bébé est né.
Félicitations.
L'affaire Iran-Contra.
Armes contre pétrole. Pas de problèmes.
Mais une petite pipe,
et c'est la procédure de destitution.
- Pas de politique !
- On devrait peut-être le destituer.
Oh là là ! Attendez ! Il a dit ça ?
- Pourquoi pas ? On a tous cru en lui.
- Tu l'adores.
Je le pensais différent des autres guignols,
mais ce type ne sait même pas
définir le mot "est".
Que se passera-t-il s'ils emploient
un mot compliqué, comme "vérité" ?
- Je revoterais pour lui.
- Sans hésiter.
Will est bien marrant.
Oui, on remplit la baignoire
et on lâche un grille-pain.
Ça devrait être marrant.
Joyeux anniversaire
Joyeux anniversaire
Joyeux anniversaire, cher Will
- Où est-il ? Où est Will ?
- Je l'ignore. J'étais avec lui.
Tu as raté ton gâteau d'anniversaire.
- C'est moi qui l'ai fait.
- Tu l'as fait.
Tu te rappelles la chanson ?
Dans ton appartement.
Viens comme ça, en ami
Comme un ennemi connu
- "Souvenir", pas "ennemi".
- Je sais, je sais.
- Il y en a qui ont trop bu.
- Non.
Non, non.
- Si.
- Oui.
- Tu es trop belle.
- Merci.
Quoi ?
En fait...
En fait...
je t'aime bien.
Je t'ai toujours bien aimée.
"Bien aimée."
C'est pathétique. C'est si faible.
"L'amour", d'un autre côté...
Tu te sauverais en courant avec un tel mot.
Je t'aime.
Je suis amoureux de toi, April.
- Pourquoi ne me l'avoir jamais dit ?
- Sois franche.
Tu sais très bien pourquoi.
Je ne t'ai jamais intéressée.
Tu es fou.
- Arrête.
- Quoi ?
- Pas comme ça.
- Comme quoi ?
Regarde-toi, tu es en vrac, Will.
Pourquoi ne pas me l'avoir dit
quand tu allais bien ?
- Je vais bien.
- Pas du tout.
Tu es en vrac.
Je suis en vrac ?
C'est drôle, que ça vienne de toi, April.
Tu pourrais faire ce que tu veux
et tu travailles dans une librairie.
Pourquoi ?
Au moins,
j'ai essayé de faire quelque chose.
Je dis juste ça en ami,
je te jure, juste en ami,
mais tu devrais peut-être
demander de l'aide.
Te faire soigner.
J'ignore s'ils ont ce qu'il faut, mais si oui...
D'accord.
... tu pourrais être une bonne candidate.
- Je devrais me faire soigner ?
- Oui.
Sors de mon porche !
April ?
Tu as raison.
C'est compliqué, n'est-ce pas ?
Tu aimes April qui aimait Lucas,
puis elle était amoureuse de toi,
mais toi de Summer,
qui elle, a toujours été
très amoureuse de Hampton.
Et maintenant que tu aimes April,
elle aime Kevin.
Et personne ne t'aime.
C'est compliqué.
Oui.
Que s'est-il passé ensuite ?
Jane Eyre, Random House, 1943.
C'est un superbe exemplaire,
connu pour l'illustration sur la couverture.
Mais il y a une très belle dédicace
à l'intérieur avec une citation du livre.
"À April, ma fille chérie.
'Le cœur humain a des trésors cachés,
- "'dans le secret gardés..."'
- "'dans le silence scellés
"'les pensées, les espoirs,
les rêves, les plaisirs,
"'dont les charmes se brisent si révélés'
"Ton père qui t'aime."
- Bonjour, Olivia.
- Bonjour, Will.
- Comment ça va ?
- Bien.
Ça fait longtemps que tu n'as pas laissé
de message de désolation.
Ils étaient sympa, n'est-ce pas ?
Désolé pour ça.
- April est ici ?
- Elle est à l'école.
- À l'école ?
- Oui.
- Elle a commencé une licence à la N.Y.U.
- Super. Ouah !
- Tu peux attendre. Elle rentre bientôt.
- Je veux bien.
Installe-toi.
Je dois finir une lettre de candidature.
- Bonne chance.
- Merci.
Bonjour.
Comment ça va ?
Kevin.
Will Hayes.
J'attends April.
Es-tu le Kevin dont elle a parlé
il y a quelque temps ?
Je l'espère.
À moins qu'elle ne collectionne les Kevin.
Kevin, téléphone !
En tout cas, je suis sûr d'être le seul Kevin
à vivre avec elle.
Vous avez déjà choisi ?
- Non.
- Non ?
Will ?
William Hayes ?
Bon sang !
- C'est toi !
- Summer.
Tu es superbe.
Crois-moi si tu veux, je voulais t'appeler.
- Je suis enceinte.
- Comment ?
- C'est vrai ?
- Tu y crois ?
- Assieds-toi. Félicitations.
- Merci.
Qui est l'heureux élu ?
- Sam Knowles.
- D'accord.
Mais il ne fait plus partie de ma vie.
- Il n'a pas réussi ?
- C'est ça.
Je n'ai jamais eu besoin d'un homme.
Tu es celui de qui j'ai été le plus proche.
Vraiment, quand j'étais avec toi,
je me disais : "C'est le bon."
Mais j'ai tout fait foirer.
- Non.
- Si, si.
Écoute,
j'organise une soirée dimanche.
- Je veux que tu viennes.
- Oh, bon sang !
Seize heures. Pas d'excuses.
Tu viendras ? S'il te plaît ?
Je vais voir si je peux.
- J'aimerais vraiment que tu viennes.
- Je viendrai.
Je veux revoir tous ceux que j'ai pu blesser.
Et je suppose que ça prendra
environ neuf mois,
donc c'est parfait.
- La voilà qui part. Au revoir.
- Au revoir.
William Hayes.
- Papa, c'était peut-être une mauvaise idée.
- Quoi ?
Me raconter cette histoire,
cet amour mystérieux.
- Et si je n'aime pas qui est ma maman ?
- Bien sûr que tu l'aimeras.
Et tu vas bientôt le savoir, car cette nuit-là...
C'est Summer, n'est-ce pas ?
Et tu n'es pas mon père.
C'est pour ça que tu n'es pas resté avec elle.
Ne t'inquiète pas, Maya.
C'est juste une histoire.
Et celle-ci a une fin heureuse.
Tu parles d'une fin heureuse !
Toi et ma maman, qui qu'elle soit,
vous divorcez.
Où est le bonheur, là-dedans ?
Bon, on devrait s'arrêter là.
Non !
Alors, si on prenait un thé ?
Si tu veux, je continuerai l'histoire.
Ça te va ?
- Maya ?
- D'accord.
Papa ?
Je n'imaginais pas que tu aies pu boire,
fumer et que tu aies été aussi couillon.
Mais je t'aime quand même.
Merci.
Bon, d'accord.
Non, ne mange pas
avant d'arriver à notre banc !
Tu es de bonne humeur.
Je crois que j'ai découvert
qui était ma maman dans l'histoire.
- C'est vrai ?
- Oui.
- Alors, c'est qui ?
- Je ne le dirai pas.
La dernière fois qu'on a vu William Hayes,
il venait de réaliser que la femme
qu'il aimait vraiment, April Hoffman,
aimait un autre homme.
Je sais. C'est horrible.
Mais il a accepté une invitation
chez une de ses ex, Summer Hartley,
qui, si elle s'avère être ma mère,
je m'enfuis au Canada.
Je ne plaisante pas.
- Il est mort l'an dernier.
- Oui.
- Tu as su ?
- Je l'ai lu dans le Times.
- Oui.
- Oui.
- Bon sang. Mort au bureau. D'une attaque ?
- Oui.
J'imaginais qu'il mourrait
de façon plus dramatique.
Ils ont omis de dire qu'il était sur le divan
avec la fille du doyen.
- Non !
- Je plaisante.
En fait, il était totalement seul,
et le gardien l'a trouvé bien plus ***.
- Tu veux un verre ?
- Je suis navré.
- Il doit te manquer.
- Oui.
Tiens, c'est pour toi.
- Oh, Will.
- Oui.
Elles sont superbes.
Et toi aussi.
- Summer.
- Will.
Ne joue pas avec moi.
Je vois où tu veux en venir.
Tu vas bientôt me dire
quelque chose d'absolument adorable.
- Vraiment ?
- Oui. Et ce sera super.
Puis je retomberai sous ton charme,
et on sait où ça nous mène.
- Un garçon peut manquer à une fille.
- On sait que ça finit mal.
Oui, c'est possible,
mais je n'ai plus le temps de souffrir.
- Alors, laissons tomber tout ça.
- D'accord.
Je comprends.
On peut être amis ?
- Oui !
- Oui.
- On reste amis. D'accord.
- Parfait.
Tu sais quoi ?
J'aimerais que tu rencontres quelqu'un.
Oui. Suis-moi.
Une de mes anciennes amours,
et je crois que vous allez
vraiment bien vous entendre.
Emily.
Je vais les mettre dans un vase.
- Tu es...
- Tu es...
Tu es superbe.
- Que fais-tu à New York ?
- J'y habite.
Je travaille au service éducation de la ville.
- Je t'ai appelé.
- Je sais.
- Je voulais te rappeler.
- Menteur.
- J'ai perdu ton numéro.
- Bien sûr.
- C'est vrai. Tu sais quoi ?
- Will...
Tiens, donne-moi ton numéro.
Je vais l'enregistrer dans mon portable,
pour ne pas le perdre, d'accord ?
C'est le 212-664-7665.
Six, six, cinq. Tu vois ? Je l'ai.
Et je ne le reperdrai jamais.
- Non, vas-y, je t'en prie.
- Excuse-moi.
- Allô.
- Bonjour, c'est Will.
Je suis vraiment désolé
d'avoir perdu ton numéro.
Je viens d'avoir un flash d'enfer
de toute une vie,
de ce qui n'est jamais arrivé.
Que nous est-il arrivé ?
Tu as couché avec mon colocataire.
Je suis désolé.
Si je me rappelle bien,
c'était mon "projet", non ?
- Le projet. Tu te rappelles ?
- Oui.
Qui parle ainsi ?
Non, ce n'était pas le projet.
Tes rêves me faisaient peur,
mais quand on a rompu,
je me suis sentie perdue.
Je me sens toujours perdue, d'ailleurs,
notamment au niveau des relations.
Oui.
Oui, moi, c'est pareil.
As-tu déjà songé
qu'il nous fallait peut-être un autre projet ?
Attends ! Arrête ici ! Reviens en arrière.
Bon, stop. Maintenant, avance lentement.
Nous y voilà.
Voilà, ici !
Voilà comment j'ai compris !
Maman fait ça quand elle se sent mal.
Elle met sa main dans mes cheveux
et me dit d'être géniale
ou d'être optimiste,
et cela m'aide toujours à aller mieux.
- On dirait une super maman.
- C'en est une.
Donc tu es vraiment sûre à 100 %
qu'Emily est la femme
qui vient à notre rencontre ?
Absolument.
C'est ça ?
- Maman !
- Coucou !
Je suis si ravie que ce soit toi.
- Qui d'autre ça pourrait être ?
- Personne.
- Bonjour, Will.
- Bonjour, Sarah.
Maman, papa peut-il aller
au zoo avec nous ?
Bien sûr, s'il en a envie.
J'adore les zoos. Allons-y.
- Devine, maman.
- Quoi ?
On a étudié les rapports sexuels
à l'école, hier.
- C'est vrai ?
- Oui.
C'est vrai.
J'adore les pingouins.
Moi aussi.
Moi, pareil.
Savez-vous qu'ils restent en couple
toute leur vie ?
Même si, comme nous a dit M. Monell,
parfois, le mari et la femme se séparent
pour leurs flux migraineux.
- Migratoires.
- Migratoires.
Ils sont parfois séparés quelques années,
mais ils se retrouvent presque toujours.
Savez-vous ce qu'ils font
quand ils se retrouvent
après tout ce temps ?
Ils mettent la tête en arrière,
se secouent les palmes
et chantent aussi fort que possible !
Allez, chérie, on y va !
On s'est bien amusés, aujourd'hui,
mon petit monstre. À mercredi prochain ?
À plus.
Papa !
- Merci de m'avoir raconté l'histoire.
- Je t'en prie.
- J'ai oublié de te dire la fin heureuse.
- C'est quoi ?
Toi.
- Je t'aime.
- Moi aussi, je t'aime.
Va vite rejoindre ta maman. Au revoir.
Tu vas bien ?
Oui ?
M. le Président ! M. le Président !
Will Hayes, j'ai travaillé
sur votre campagne de 1992.
Bonjour. Je cherche April.
Vérifie qu'ils ont bien un avocat, d'accord ?
- D'accord.
- Merci, John.
Je ne t'imaginais pas faire ça.
- C'est génial.
- Merci.
- Tu fumes toujours ?
- J'ai arrêté.
- Moi aussi. Tu habites au même endroit ?
- Non, à Brooklyn.
Toujours où tout se passe.
- Tu as quelqu'un ?
- Non, pas en ce moment. Et toi ?
- J'ai divorcé.
- Je sais.
Je suis désolée.
Pourquoi ?
Pour toi, le mariage ne sert à rien.
Et tu ne m'as jamais écoutée.
Tu étais toujours dans tes bagues.
- C'est pour ça qu'avec Kevin, vous n'avez...
- Oh, non, pas lui. Il...
Il manquait vraiment un truc avec Kevin.
Je ne sais pas.
C'est drôle. Ce n'était pas ça. Tu vois ?
Oui.
- Je suis contente de te voir.
- Moi aussi.
J'ai quelque chose pour toi.
Merci beaucoup.
Comment l'as-tu trouvé ? Enfin, où ?
C'est ce qui est difficile à expliquer.
Ça va te paraître nul.
Ça fait un moment que je l'ai.
Depuis quand ?
Des années.
De nombreuses années.
Je voulais...
Je voulais te le donner.
Mais...
Je n'ai pas pu. J'ignore pourquoi.
Je suis passé te l'amener chez toi, un jour.
J'ai essayé, mais Kevin était là et...
Je n'ai pas d'excuse. Je suis désolé.
C'est inexcusable.
- Tu devrais partir, Will.
- April ?
Tu devrais partir.
Tu ne lui as jamais donné ?
Après tout ce temps ?
- Je sais.
- Mais ça venait de son papa.
Je sais, je sais.
Et tu es parti ?
Oui.
Pourquoi as-tu changé tous les noms,
sauf le sien ?
Comment ça ?
Dans l'histoire, maman, c'est Emily,
et Summer la fameuse Natasha,
rédactrice de magazines.
Mais tu n'as pas changé le nom d'April.
Pourquoi ?
Pourquoi ça te travaille comme ça ?
Parce que je veux que tu sois heureux.
Tu sais,
je suis heureux.
Papa, je sais que tu ne l'es pas.
Enfile ton manteau.
- Taxi !
- Taxi !
Elle a dit qu'il manquait un truc avec Kevin,
mais ce truc
ne manquerait peut-être pas avec toi,
- ce qui est une bonne nouvelle, non ?
- Peut-être.
Peut-être.
Sais-tu que 35 personnes tentent de sauter
du pont de Brooklyn chaque année ?
Souvent pour des histoires de cœur.
Je m'en souviendrai.
- Oui.
- Bonjour.
C'est moi, Will.
April ?
Que fais-tu ici ?
Allez, dis-lui.
Qui est-ce ?
Ma fille, Maya.
C'est un peu exagéré, non ?
M'amener ta fille.
Que suis-je censée faire ?
Tu pourrais nous faire entrer.
Elle ne va pas nous laisser entrer.
Je pense que tu fais erreur.
Allez, on part.
Attends encore un peu. Elle va nous ouvrir.
Allez, ma fille, voilà ce qu'on va faire.
Je vais compter jusqu'à 30, d'accord ?
Si elle ne nous a pas ouvert, on rentre
et on n'en reparle plus jamais.
- Marché conclu ?
- Oui.
Prête ?
- Un, deux, trois...
- Un, deux, trois...
- ... quatre, cinq, six...
- ... quatre, cinq, six...
- ... 14, 15, 16, 17...
- ... 14, 15, 16, 17...
Si elle nous fait entrer,
raconte-lui l'histoire comme à moi.
- Et elle saura.
- Elle saura quoi ?
Je ne peux pas t'expliquer, mais elle saura.
- ... 25, 26, 27...
- ... 25, 26, 27...
- Vingt-neuf.
- Vingt-neuf.
Vingt-neuf et un quart.
Vingt-neuf et demi.
Vingt-neuf trois-quarts.
Qu'y a-t-il après ?
L'heure de rentrer.
Mais ce n'est pas
ce qui était censé se passer.
- Je sais.
- Je pensais vraiment
qu'elle aurait entendu par l'interphone
et qu'elle aurait ouvert,
ou descendu les escaliers et dit...
Quelle histoire ?
Quelle histoire ?
- J'ai gardé le livre...
- Oui ?
... parce que c'est la seule chose
qui me restait de toi.
- Tu dois être Maya.
- Tu dois être April.
Que fait-on maintenant ?
Tu nous fais entrer,
et on te raconte l'histoire.
D'accord.
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