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TRENTE SECONDES SUR TOKYO
Cent trente et un jours
après le 7 décembre 1941,
une poignée de jeunes hommes
sans rêves de gloire
porta le premier coup au cœur du Japon.
Voici leur véritable histoire.
Oui ? Un instant. Votre appel, colonel.
Merci.
Allô. Le capitaine York, je vous prie.
Vous savez, si cela fonctionne,
cela donnera un avantage précieux
à nos soldats, du Bataan à Singapour.
Et cela renverra
pas mal de *** dans leurs îles.
- Cela va fonctionner, général.
- J'en suis sûr.
Allô. Allô, York ? Doolittle à l'appareil.
York, je veux que 24 B-25
et autant d'équipages de volontaires
se tiennent prêts à la base d'Eglin
au plus tôt.
Ils devront passer trois mois à l'étranger.
Il s'agit d'une mission secrète.
Ils ignoreront leur destination
jusqu'à leur arrivée.
C'est exact, des volontaires.
Dites-leur de n'en parler à personne.
C'est un ordre.
Je vous rejoindrai dans quelques jours.
Zéro-deux-deux-quatre-un à la tour d'Eglin.
Trois B-25 demandent
l'autorisation d'atterrir.
À vous.
Armée quatre-un. Prenez par la gauche.
Direction du vent : nord par nord-est.
Posez-vous sur la piste numéro trois.
Nous y sommes.
Avez-vous jamais vu
une piste aussi large ?
C'est une sacrée piste.
On pourrait se poser les yeux fermés.
J'aimerais tant connaître
notre destination.
Et moi donc.
Hé, attends que je prenne ma caméra.
Comment est la vue depuis le nez, Clever ?
Superbe. La Floride, les palmiers,
les alligators, des beautés qui se baignent.
Hé, Thatcher, regarde un vrai paysage.
Ce n'est pas aussi beau que Billings.
Tu n'as pas été malade, cette fois ?
Non. J'ai eu du mal quand on a passé
la montagne, mais je me suis accroché.
- Zéro-deux-deux-quatre-un.
- Un instant.
Nous ferons le tour par la droite,
et une fois au-dessus de la piste,
nous nous séparerons. Appliquez-vous.
Ça va me porter bonheur.
J'ai coupé le contact !
- 17 h 25. Pas mal.
- Oui, on a fait vite.
Faisons vérifier le moteur gauche.
Il hoquetait.
La vue était superbe, Lawson.
Tu as fait une belle manœuvre.
Mon film sera artistique.
Un jour, je ferai un atterrissage forcé,
tu verras.
Thatcher dit que la Floride
ne vaut pas Billings.
Pour lui, à partir de 300 habitants,
- c'est surpeuplé.
- Le dernier recensement
estime la population de Billings
à 16 380 habitants.
16 000 ! Oh, non, Thatcher,
tu dois confondre avec tout le comté.
Non, il a raison, Clever.
Ils comptent les vaches là-bas.
- Désolé.
- Oui.
- Les caméras sont interdites.
- Quoi ?
C'est exact.
Nous préparons des opérations secrètes,
les règles sont strictes.
Je ne vois rien de secret.
Je vais devoir faire un rapport.
Ce sont les ordres.
Bon. D'accord.
Regardez, Brick Holstrom est toujours
parmi nous.
On pensait
que ton coucou arriverait demain.
Ce bijou vole si bien,
on n'a pas vu passer
les 300 derniers kilomètres.
- Vous êtes prêts ?
- Oui. Viens, Brick.
Thatcher, je vais revenir
pour te montrer tes quartiers.
À vos ordres.
Allez, Davey, tu as une idée.
De quoi s'agit-il ?
- Quelle est notre destination ?
- Je te l'ai dit.
On m'a juste dit que ce sera à l'étranger,
qu'on partira trois mois
et que ce sera dangereux.
Je tiens l'information de Joe Randall.
Il dit qu'on forme des escadrilles
pour garder le canal.
Qu'y a-t-il de dangereux
à patrouiller là-bas ?
Ne nous faisons pas de souci.
Ski nous donnera toutes les informations.
Nos trois avions sont arrivés.
- Bien. Sont-ils en bon état ?
- Oui.
Asseyez-vous.
Où sont nos quartiers, Ski ?
Le gouvernement a loué un hôtel.
On l'appelle le Club des Officiers.
Vous y séjournerez
si vos femmes viennent.
Les officiers résident dans le bâtiment 5.
Emmy va-t-elle venir ?
EDW. J. YORK - CAPITAINE
- D'ici quelques jours.
- Où puis-je caser Thatcher ?
Les soldats sont au bâtiment 12.
D'accord.
- Rien d'autre ?
- Non.
Du moins, pas avant demain matin.
À demain, alors.
Ski, les gars meurent d'envie
de savoir ce qui se prépare.
Vous en savez autant que moi.
Nous en saurons peut-être plus
demain matin.
Nom d'un petit bonhomme !
Regardez qui est là !
Je veux bien être pendu par les orteils
si ce n'est pas l'orgueil de Randolph Field.
Comment va ?
Bien, Shorty.
Dès qu'on a entendu la musique,
on a su que tu n'étais pas loin.
- Tu t'es aussi porté volontaire ?
- Oui.
J'étais stationné à Minneapolis.
Je n'ai jamais eu plus froid de ma vie.
J'aurais fait n'importe quoi
pour revoir le soleil.
- D'où viens-tu ?
- De Columbia, en Caroline du Sud.
- Bob !
- Salut, Ted.
Vous vous connaissez ?
On était stationnés ensemble à Kelly.
- Bob était présent à mon mariage.
- Ton mariage ?
On ne me dit jamais rien.
Quand t'es-tu fait passer la corde au cou ?
Ça fera six mois dans six jours.
Ça m'en bouche un coin. Tope-là !
Davey, que fais-tu ici ?
- Brick !
- Salut, Don.
- Tu ne chasses pas les sous-marins ?
- C'est du passé.
- Tu es dans le coup ?
- J'ai un bon équipage,
et cette mission a l'air de valoir
son pesant d'or.
- Tu sais ce qui nous attend ?
- J'ai une petite idée.
Ah bon ? Je t'écoute.
Les mers du sud.
On va dézinguer quelques ennemis.
Tu crois ?
Trois.
C'est vrai. Je prends deux cartes.
- Vous savez, j'ai une idée.
- À quel sujet ?
À propos de notre destination.
À mon avis...
Non, ce n'est pas ça. Laissez tomber.
Deux.
- Moi aussi, j'ai un avis.
- Ah bon ?
À mon avis, tu es un imbécile
de t'être porté volontaire.
Qu'est-ce que c'est que cette plaisanterie ?
Je ne sais pas. Tu es marié à une fille bien.
Je n'aurais jamais fait ça
si j'étais à ta place.
Oublie ça. Tu dis deux ?
Je relance de deux.
Ça y est, ils remettent ça.
Allez, lève-toi. Pour qui te prends-tu ?
Tu as déjà transporté un navigateur
dans ton avion, Spike ?
Moi non plus, jusqu'à cette mission.
On va voir des choses étonnantes.
Je le sens.
Que je sois écorché vif !
Est-ce que je vois deux valeureux citoyens
allongés sur le dos
alors que l'on entend l'hymne du Texas ?
Debout, messieurs.
De quoi te plains-tu ?
Tu viens de la Virginie.
Exact, gros malin,
mais mon ami vient du Texas,
et il est très susceptible.
- Bonjour, Joe.
- Bonjour, Joyce. J'ai des nouvelles.
Les gars, bouclez-la !
Taisez-vous. Écoutez.
Jimmy Doolittle est ici,
il est lieutenant colonel, à présent.
Jimmy Doolittle !
Un gars du sud de la Californie.
Chantons Eyes of Texas
pour le lieutenant colonel Jimmy Doolittle.
Garde-à-vous fixe !
Messieurs, le lieutenant colonel Doolittle.
Repos.
Vous êtes ici
car vous vous êtes portés volontaires.
On vous a dit
que c'était une mission dangereuse.
Je ne peux pas vous en dire plus,
mais j'insiste, ce sera dangereux.
Le plus important, pour le moment,
est le secret.
Ne dites même pas à vos femmes
ce que vous voyez ici.
Et si vous croyez savoir où vous irez,
vous avez tort.
Ne parlez pas de vos intuitions.
Si quoi que ce soit s'ébruite,
vos vies et celles de milliers d'hommes
seront en danger.
À présent,
je veux vous poser une question.
Quelqu'un a-t-il tenté de vous faire parler
à ce sujet ?
Tant mieux.
Si quelqu'un, sur ou en dehors de la base,
tient à savoir
pourquoi vous êtes ici,
même si c'est demandé innocemment,
vous devez me donner son nom
et je le transmettrai au F.B.I.
Ce sera l'entraînement le plus dur
que vous ayez reçu.
Vous serez toujours affecté
au même équipage et au même avion.
Le soldat ou l'avion qui échouera
sera éliminé.
Dans votre B-25, vous ferez des choses
que vous croyiez impossibles.
Si l'un d'entre vous a des doutes,
il doit abandonner immédiatement,
je promets
que nul ne lui en tiendra rigueur.
Si vous avez une femme, des enfants,
si autre chose
vous pousse à hésiter,
c'est parfaitement compréhensible.
En fait,
il est de votre devoir d'abandonner.
Très bien. Nous tiendrons ces réunions
aussi souvent que possible. Ce sera tout.
Ce matin,
nous partons en vol d'orientation.
Il y a quatre terrains auxiliaires.
Un, deux, trois, quatre.
Trouvez-les et localisez-les.
Nous ignorons lequel nous utiliserons
pour nos épreuves,
alors familiarisez-vous avec tous.
Survolez la campagne,
nous nous retrouverons
à 15 h 30. Y a-t-il des questions ?
On change les bougies de mon moteur.
Pour gagner du temps,
puis-je voler avec Jones ?
D'accord, Smith. Très bien.
Vous pouvez regagner vos avions.
On dirait que ce n'est pas demain
que tu vas déambuler
dans la grande rue de Billings.
La rue principale est Minnesota Avenue.
Il était vraiment sérieux.
- Il m'a rendu nerveux.
- Oui, moi aussi.
- Lieutenant Lawson ?
- Oui.
Quelqu'un vous attend
devant le bureau de poste.
Merci. Je me demande qui peut bien...
Je reviens tout de suite.
Ellen !
- D'où viens-tu ?
- Je suis allée te voir en Caroline.
- On m'a dit que tu étais ici.
- Comment vas-tu ?
Bien, merci. Et toi, tu tiens le choc ?
Oh, oui. Tu n'as pas changé.
Bien sûr que non.
Tu ne peux pas déjà voir les changements.
- C'est une blague ?
- Oui.
C'est toi qui es drôle.
Dis-moi, chéri, es-tu surpris ?
Je n'arrivais pas à en croire mes yeux.
Viens, je t'offre à boire.
Je suis sacrément content de te voir.
Coca Cola - 5 c - GLACÉ
Viens, allons ailleurs.
Dis-moi, chérie, pourquoi es-tu si belle ?
Il le fallait bien pour rencontrer
un garçon si charmant.
J'ai beaucoup de choses à te dire.
Je t'écoute. As-tu vraiment été surpris ?
En fait, non, pas exactement.
On ne peut pas se lancer à la légère.
- Naturellement, il faut saisir sa chance.
- Je vois.
N'est-ce pas une manière froide
de voir les choses ?
Ne t'emporte pas.
Il faut voir cela de manière froide.
C'est ce qui compte le plus dans ma vie.
- Et moi ?
- Tu en fais partie aussi.
- C'est pour ça que je veux en discuter.
- C'est très généreux. Vas-y, Ted.
Tout d'abord, il faut que cela reste secret.
- Ne le dis à personne.
- Tu n'es pas...
Tu regrettes que cela soit arrivé ?
Oh, non, pas du tout.
C'est un secret militaire, j'ai mes ordres.
Militaire... De quoi parles-tu ?
Ce travail. N'as-tu pas reçu ma lettre ?
- Non. As-tu reçu la mienne ?
- Non.
Ce doit être très drôle, mais...
- Hé, Lawson ! Ted Lawson !
- Ici.
Que caches-tu...
- Ellen, quand es-tu arrivée ?
- Il y a cinq minutes. Comment vas-tu ?
Bien. Mais je vais devoir vous interrompre.
Doolittle est venu nous voir décoller.
D'accord. Je te verrai ce soir pour le dîner.
Il y a un hôtel à deux kilomètres d'ici.
Je ne l'ai pas encore vu,
mais on m'a dit qu'on ne peut pas le rater.
- Je le trouverai.
- Je suis désolé de devoir te laisser.
BUREAU DE POSTE
N'oublie pas le dîner.
Est-ce que quelqu'un a pris
une lettre pour moi ?
Oui. J'en ai pris une ce matin.
J'ai oublié de vous la donner.
- Apporte-la.
- À vos ordres.
Je suis désolé.
Bon. Merci. Prends le relais, Davenport.
D'accord.
Hé ! Je vais avoir un bébé !
Ça vient d'Ellen.
Elle va être... Je vais être papa.
Bonjour, pilote.
Je suis désolé de t'avoir réveillée.
Je ne dormais pas.
Je réfléchissais en somnolant.
Désolé de ne pas être rentré pour le dîner.
On avait beaucoup de choses à vérifier.
Tu as dû croire que j'étais horrible,
ce matin.
Je n'ai eu ta lettre que plus ***,
je n'étais pas au courant.
Je sais. Assieds-toi.
- Je suis très heureux pour le bébé.
- Je le savais. Je n'étais pas inquiète.
Tu sais, ça va te paraître étrange.
Peu importe que ce soit un garçon
ou une fille. Ce n'est pas important.
Je veux que tu ailles bien.
C'est très sérieux.
- Qu'y a-t-il de si drôle ?
- Je réfléchissais.
Ici, tu te prépares
à affronter un grand danger
et tu te fais du souci pour moi.
À ta place, j'aurais une peur bleue.
- Mais j'ai quand même peur.
- Question de routine, pilote.
Chaque femme entreprend cette mission
une ou deux fois dans sa vie.
Pourquoi ne viens-tu pas t'allonger ?
Tu sais, Ellen,
je suis heureux de t'avoir.
Ce doit être ce à quoi je pensais
dans mon sommeil.
Ça m'a presque fait peur.
Il semblait que je me disais :
"Et si je ne l'avais jamais rencontré ?"
Une chose est sûre,
tu ne traverserais pas le pays
en me poursuivant
d'aérodrome en aérodrome.
Il y a autre chose :
tu ne serais pas enceinte en pleine guerre.
Ce n'est pas ce que je voulais dire.
Si je ne t'avais jamais rencontré,
je ne me serais jamais sentie
si proche de quelqu'un de ma vie.
Mariés depuis six mois,
deux semaines de vie commune.
Ce n'est pas ce que j'entends par "proche".
Tu ne comprends pas, Ted,
c'est précisément cela.
Si on peut se sentir proches
en étant physiquement éloignés,
tout va pour le mieux.
Oui, oui, tu dois avoir raison.
Prends-moi dans tes bras.
Je réfléchissais au Noël de l'an dernier.
Le sapin était installé dans ce garage,
à Portland.
- Cette pièce était horrible.
- Oui.
Nous avions prévu un dîner de Noël.
Tu es tombé en panne d'essence
et tu as atterri dans la boue à Illwaco.
Je ne t'ai pas revu
avant le lendemain de Noël.
Oui, c'était difficile.
Mais j'ai quand même eu une écharpe.
Ce n'était pas exactement
ce que nous avions prévu.
C'était notre premier Noël ensemble,
loin de tout,
mais l'endroit importait peu,
je savais que tu étais là. Oh, Ted,
c'était le plus beau Noël de ma vie.
Tu es née pour épouser un pilote, Ellen.
Je l'ai su dès que je t'ai vue.
En fait, c'est pour ça que je t'ai épousée.
- J'ai un aveu à te faire.
- Je t'écoute.
En vérité, tu ne m'as pas épousée.
C'est moi qui t'ai épousé.
Ah bon ?
La première fois que je t'ai vu,
à la bibliothèque,
je me suis dit : "Oh, oh, c'est pour moi."
Et à partir de là,
jusqu'au moment où on a tiré du lit le juge
d'une ville de l'Idaho,
rien n'a été accidentel, Ted.
J'avais tout prévu comme ça.
- Tu te crois futée, pas vrai ?
- Je n'en suis pas sûre.
Et tu n'as pas opposé
une grande résistance.
Et j'imagine que le bébé était prévu,
lui aussi ?
Ça, tu ne le sauras jamais, pilote,
tu ne le sauras jamais.
Les gars travaillent ***, en ce moment.
Oui. Sais-tu pour combien de temps
tu vas partir ?
Une fois cette mission terminée,
je demanderai un congé.
Deux semaines, peut-être trois.
On partira en lune de miel,
comme tu le voulais.
Oui, rien que nous trois.
Ted.
J'espère que je ne serai pas aussi grosse
que cette femme à Chicago.
Chaque membre de l'équipage
doit connaître le métier des autres.
Les pilotes s'entraîneront
à tous les postes.
Les navigateurs apprendront le travail
des bombardiers, etc.
Au cas où l'un de vous serait abattu.
Encore une chose.
Certains avions, c'est certain,
tomberont aux mains de l'ennemi.
Pour cette raison, j'ai ordonné
qu'on enlève vos viseurs Norden.
Le capitaine Greening a conçu un viseur
qui sera parfait pour notre mission.
Pas de questions ?
Le capitaine York va continuer.
Je te le dis,
on va patrouiller au large du Brésil.
Pourquoi changer les viseurs Norden ?
Nos avions ne peuvent être capturés
si on chasse les sous-marins.
- Je n'avais pas pensé à ça.
- Ce Doolittle est un joyeux drille.
"Au cas où l'un de vous serait abattu."
Il sait motiver les troupes.
Oh, c'est Ted, c'est Ted !
George volait bas pour me saluer
au début.
Il ne le fait plus. On le leur interdit.
- Je me demande s'il m'aime encore.
- Ne t'inquiète pas.
Chaque fois que Ski a un nouvel avion,
il en tombe amoureux,
mais il revient toujours à moi,
surtout quand il a faim.
Ils vont partir trois mois.
Je vais travailler
dans une usine d'armement.
Je ne pourrais pas supporter
de rester assise chez moi à attendre.
Que vas-tu faire, Ellen ?
Oh, je ne vais rien faire
en attendant mon bébé.
- Un bébé !
- Un bébé !
Ellen, pourquoi n'avoir rien dit ?
Je ne sais pas. J'ignorais comment le dire,
jusqu'à maintenant.
En fait, ce n'était pas si difficile à dire.
Je vais en avoir un, moi aussi.
- Quoi ?
- C'est vrai ?
C'est fantastique.
George et moi en avons parlé,
mais puisqu'il doit partir,
- je crois que j'ai trop peur.
- C'est ce que je pensais, mais...
Ted et moi avons réfléchi
que depuis Pearl Harbor,
tout s'est passé pour le mieux.
Et j'ai pensé
que si quoi que ce soit devait lui arriver,
même si je sais que tout ira bien,
j'aurai le bébé, et à travers lui,
Ted serait toujours vivant.
Je me demande ce que nous ressentirons
quand ce sera terminé.
Imaginez un peu ça :
pouvoir s'installer dans une petite maison
et élever ses enfants
sans jamais avoir de doutes.
Nous aurons les mêmes doutes
que nous avons maintenant.
Par exemple, sera-t-il rentré pour le dîner ?
Nous allons débuter
la partie la plus secrète de la formation.
Des patrouilles quadrillent ce terrain,
personne ne vous dérangera.
Voici le lieutenant Miller, de la marine.
Il va vous apprendre à décoller.
Au lieu d'un décollage normal
en 500 m à 150 km/h,
il vous montrera comment faire
en 150 m et à 80 km/h
avec des bombes et un réservoir plein.
Vous ne tenterez pas ces décollages
depuis la base d'Eglin,
où vous pouvez être vus.
Le lieutenant Miller vous parlera
du protocole de la marine.
Si ceci vous donne un indice
quant à notre but
ou quant à la tâche qui vous incombe,
n'en parlez pas entre vous.
Le lieutenant Miller va prendre la relève.
Messieurs,
ces drapeaux sont placés
à 30 m, à 60 m, à 90 m, à 120 m et à 150 m
de la ligne de départ.
La ligne au centre du terrain
vous guide durant votre décollage.
Pour ce qui vous attend,
dévier de la trajectoire est interdit.
Il faut atteindre la puissance maximale
avant de desserrer les freins.
Démarrez, compte-tours
et pression de collecteur au maximum,
les volets de vos ailes rabaissés.
Vous devrez pousser vos moteurs
jusqu'à la limite.
Vous saurez que c'est le bon moment
en vous fiant à vos sens
plus qu'à vos instruments.
Desserrez les freins et envolez-vous.
Je ne m'attends pas à vous voir réussir
du premier coup.
- Gray.
- Oui, lieutenant.
Manch et vous essaierez en premier.
Nous resterons ici
et nous évaluerons vos décollages.
À vos ordres.
L'observation des vols d'essai
sera aussi bénéfique
que la pratique.
Mettons-nous en ligne
et voyons comment il s'en sort.
- Quelle est la vitesse du vent ?
- 13 km/h.
Ses moteurs ne tournaient pas assez vite.
Lawson, vous êtes le suivant.
Pour cet exercice,
décoller vos roues de 30 cm est suffisant.
Peu importe la hauteur,
vous devez décoller
avant d'atteindre le drapeau.
Après, nous rentrerons
le train d'atterrissage vers 140 m,
l'avion planera grâce aux moteurs.
- Mais n'essayez pas tout de suite.
- À vos ordres.
Tirez sur le manche à balai
de toutes vos forces.
À vos ordres.
Avez-vous déjà fait décoller un B-25
en 150 m, lieutenant ?
Non. Mais vous réussirez.
Ne vous inquiétez pas.
Observez Lawson.
Vous devez pousser vos moteurs
aussi haut, si ce n'est plus haut.
Environ 200 m. La queue a traîné.
Il n'a pas relevé ses roues assez tôt.
Ce décollage était complètement raté.
Ton avion donnait l'air
d'un canard rhumatisant.
Que dites-vous de ce type ?
Il décolle comme une grand-mère
et il a l'audace de se moquer
d'un vrai avion.
Si le terrain était boueux,
tu serais toujours au sol.
À ta place, je me ferais du souci
pour le coucou que Gray et toi pilotez,
- pas pour le canard rhumatisant.
- Je suis insulté. Venez, les gars.
Ça ne sera pas long à réparer.
Canard rhumatisant.
GARÇON - FILLE
Jonathon - Ann
Ted.
Aimes-tu le prénom Linda,
si c'est une fille ?
Oh, oui, oui, c'est très bien.
Non, peut-être Nichola. Nichola ?
Ça sonne bien, n'est-ce pas ?
Pardon ? Oh, oui.
Chérie, nous ne sommes pas obligés
de décider cela maintenant.
Non.
Ted.
Il n'a pas été grièvement blessé,
n'est-ce pas ?
- Qui ?
- Johnny Adams.
- Comment as-tu su pour Johnny ?
- Les nouvelles vont vite.
- Il n'a pas été blessé ?
- Bien sûr que non.
Je ne sais pas qui répand ces rumeurs.
Chaque fois qu'un nez est abîmé,
on parle d'un crash.
Ted.
Tu travailles depuis le dîner.
Viens prendre un peu l'air.
D'accord.
C'est joli.
Je suis désolé de n'avoir pas pu passer
plus de temps avec toi.
Je peux attendre.
Nous avons tout le reste de nos vies.
Tu as raison.
Quelque chose est en fleur ?
Ça sent bon, n'est-ce pas ?
- Ted ?
- Quoi ?
Je t'en prie, ne te fais pas de souci.
Je ne me fais pas de souci,
je travaille, c'est tout.
Tu sais, ça va être quelque chose
de très important.
Tu ne te fais pas de souci pour ça.
C'est à cause de moi que tu es inquiet.
Et tu as tort, Ted.
Bob Gray a-t-il essayé de t'effrayer ?
- Non.
- D'accord.
Parce qu'il n'y a pas de quoi être inquiète.
Idiot, comme si je l'ignorais.
Si quoi que ce soit arrivait,
tu toucherais une pension
qui vous mettra, le bébé et toi,
à l'abri du besoin pendant un moment.
Qu'est-ce que je raconte ?
Il ne va rien m'arriver.
Ted, regarde-moi.
C'est de toi
que le bébé et moi aurons besoin.
Ni toi ni moi ne devons avoir peur, Ted.
Maintenant qu'il y a le bébé,
je suis sûre que tu vas revenir.
CANARD RHUMATISANT
Il faut qu'on réussisse
ou Shorty va encore se moquer de nous.
Oui.
- Tu entends ces moteurs ?
- Quelle douce musique.
Allez, les gars.
On a bossé 10 semaines
et on a une soirée pour s'amuser.
- Je suis en pleine manœuvre.
- Chauffe la piste.
Danse, transpire. Là où tu iras,
personne ne te serrera dans ses bras.
Hé, tu sais danser, ou quoi ?
Quand tu te feras canarder par la D.C.A.,
tu regretteras de n'avoir pas plus dansé.
Je suis médecin, pas aviateur, Shorty.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Shorty organise une fête.
En quel honneur ?
On m'a dit qu'il commémore
la constitution du Texas.
- La constitution du Texas ?
- Je vais aller voir ça.
Va chercher ta femme.
C'est l'anniversaire de Sam Houston.
Sam Houston ?
Même s'il n'a jamais vu le Texas,
Manch connaît son affaire.
- Salut, Lawson.
- Quelle est la cause de ce désordre ?
On fête l'admission du Texas.
Et ce n'est pas le désordre,
c'est une véritable guerre.
- Tu as vu Ellen ?
- J'ai vu tout le monde.
- Salut.
- Tu m'accordes cette danse ?
Toutes.
À partir de maintenant,
je te les accorde toutes, même la dernière.
Et je t'aime, Ski.
Je t'aime, je t'aime, je t'aime.
C'est drôle. Ce Lawson était aussi gracieux
qu'un jeune bœuf texan.
Regarde-le, à présent.
Sa femme est peut-être
en partie responsable.
Tu l'as dit, Clever.
Il y a une chose
que je devrais te dire plus souvent,
- mais je n'en ai jamais l'occasion.
- Laquelle ?
Je t'aime, tout simplement.
J'ai reçu une lettre de ta mère ce matin.
Elle me demande de prendre soin de toi.
- Comment je m'en sors ?
- Tu dépasses les espérances de ma mère.
Tiens.
Souris et chante, à présent.
Ted.
Le téléphone sonne.
- Le téléphone, Ted.
- Oui, oui.
Oui ? Maintenant ? D'accord.
D'accord.
Bon.
Qu'y a-t-il ?
Encore un appel de nuit. Quelle soirée !
Je suis désolée.
Quelle heure est-il ?
3 h 10.
- Tu as la gueule de bois ?
- J'ai un peu mal à la tête.
- Je ne suis pas habitué à faire la fête.
- Pauvre chéri.
Rendors-toi.
Je serai de retour pour le petit-déjeuner.
J'ai tellement sommeil. Bonne nuit, chéri.
Ou plutôt, bonne matinée.
Si jamais j'obtiens un congé,
je dormirai six jours de suite.
Je me demande pourquoi
on nous a appelés.
Vos avions ont été révisés, le plein
est fait. Ils sont prêts au décollage.
Vous décollerez les uns après les autres,
le premier avion part dans 45 minutes.
Le capitaine York vous donnera
les autorisations.
Il y a une chose
que vous devez bien comprendre.
Après votre décollage,
vous ne verrez personne, vous ne parlerez
ou ne téléphonerez à personne.
Il n'y a pas d'exceptions.
Poursuivez vos tests de consommation
d'essence jusqu'à votre destination.
La tâche qui vous sera confiée
nécessitera du vol à basse altitude,
alors pour ce vol,
vous pourrez voler en rase-mottes.
Gardez à l'esprit que les cow-boys
portent de grands chapeaux,
alors faites attention. Ce sera tout.
Vous êtes prêts à faire ce pour quoi
vous vous êtes portés volontaires
et je tiens à vous remercier
pour le travail fourni.
Je vous verrai d'ici quelques jours.
Bonne chance.
J'espère que je pourrai dire au revoir
à Ellen.
Ne t'inquiète pas.
Votre destination est la base d'Alameda.
Prenez par le sud,
ravitaillez à San Antonio et poursuivez.
Commencez à l'appel de vos noms.
Premier vol, Holstrom,
Jones, Lawson. Deuxième vol...
- Ted.
- Ça y est, chérie. Nous partons.
- Quand ?
- Maintenant.
Où est mon sac B-4 ?
- Dans le placard. Je vais le chercher.
- Merci.
Chaussettes, chemises.
- Mes cravates sont dans le placard ?
- Oui.
Tant mieux.
Mince ! Ne va pas là-bas pieds nus,
j'ai cassé un verre.
D'accord.
- Tu as oublié ta brosse à dents.
- Mince !
- Tu as tout ?
- Je crois.
Parfait.
Sois sage et occupe-toi bien du bébé.
- C'est promis, Ted.
- Fais attention à toi.
Ted, je t'écrirai une lettre chaque jour
en ton absence,
je ne les posterai pas, ça ne sert à rien.
Mais j'écrirai quand même.
Comme ça, nous serons en contact.
Nous nous sentirons proches.
Au revoir.
Au revoir, pilote.
Dis-moi, chérie, pourquoi es-tu si belle ?
Il le fallait bien pour rencontrer
un garçon si charmant.
Je reviendrai.
Regardez, le Bay Bridge est à notre droite.
Le Bay Bridge est à notre droite.
Le Bay Bridge ? Et si on passait dessous ?
- Pourquoi ?
- Pour que je puisse filmer.
Que je filme cette superstructure
par-dessous.
- Allez, Lawson.
- Ça te dit ?
- D'accord. Si ça lui fait plaisir.
- Merci.
J'espère qu'il n'y a pas de câbles
sous cette arche.
C'est parti.
Refaisons un passage.
J'ai oublié la pellicule.
On nous attend à la base. Oublie ça.
C'est sûrement ma seule chance.
Hé, regarde.
McClure, regarde en bas.
- C'est un porte-avions.
- Oui. Et regarde le pont.
Des B-25. Doux Jésus. C'est donc ça.
Ça fait court.
Pilote à bombardier. Pilote à artilleur.
Pilote à artilleur.
Thatcher. Thatcher.
L'interphone est mort.
Nous le signalerons à Doolittle en arrivant.
Et le moteur gauche aussi.
Que penses-tu du bruit qu'il fait ?
Je n'entends rien.
- Tout va bien sur votre avion ?
- Oui, lieutenant.
Vous serez remorqué sur l'embarcadère.
Ils s'occuperont de vous.
À vos ordres.
Ils n'attendent pas qu'on soit à terre.
- Les marines sont présomptueux.
- Miller est un marine.
Miller n'est pas vraiment un marine.
C'est un pilote.
Hé, Spike.
- Spike.
- Spike, qu'y a-t-il ?
Je me suis plaint
de la pompe d'admission,
Doolittle a envoyé l'avion au hangar.
Alors, tu ne pars pas ?
Non, et cet avion est en parfait état.
- C'est le meilleur de l'escadrille.
- C'est dur.
J'ai failli lui parler de notre interphone.
Toi aussi, tu serais resté ici.
Je vais surveiller ces marines.
- J'ai peur qu'ils abîment l'avion.
- Bonne idée.
Qu'est-ce que vous dites de ça ?
Ils vont casser l'arrière du Canard.
Comment s'est-on retrouvés
chez les marines ?
- Ce bateau est vraiment énorme.
- Oui, allons y jeter un coup d'œil.
- Salut, Spike.
- Salut, Spike.
- Au revoir, Spike.
- Salut, les gars.
Lieutenant Lawson, au rapport.
- Bettinger, emmenez le lieutenant au...
- 306.
- Au 306.
- Par ici, lieutenant.
À plus ***.
Lieutenant McClure, au rapport.
Voici vos quartiers.
M. White et M. Felton sont à terre.
Merci.
Serez-vous capable de retourner
tout seul sur le pont ?
Oh, oui. Merci.
Que fais-tu ici ?
Je me promène. Et toi, que fais-tu ici ?
Je me promène.
- Tu es perdu, toi aussi ?
- Moi, perdu ? Je suis pris au piège.
J'ai parcouru des kilomètres.
C'est le plus gros bateau
que j'ai jamais vu.
Oui. J'aimerais que le pont soit plus long.
La lampe des fumeurs est éteinte.
La lampe des fumeurs est éteinte.
"La lampe des fumeurs est éteinte",
il est interdit de fumer.
- D'accord.
- Et pourquoi ?
On remplit les réservoirs.
Un signal nous indiquera que c'est fini.
Bonjour.
Vous avez fini par venir.
Oui, on faisait le tour du rafiot.
- Et vos quartiers ?
- Parfaits.
Une chambrée avec un lit de camp.
Un lit de camp ? Suivez-moi.
Je vais vous montrer de vrais quartiers.
Et je suis sérieux.
Chapeau bas. Chapeau bas.
- Regardez qui voilà.
- Nous avons des invités.
Quelle idée de faire venir des gens
des quartiers populaires !
Pour plaisanter,
nous l'appelons la cabine de l'amiral.
On dirait que vous avez besoin
d'une ***.
Ce n'est pas tout.
Il y a autre chose. Suivez-moi.
Avec plaisir.
Attention aux tapis.
À l'intérieur, messieurs, il y a une chose
qui va vous en mettre plein la vue.
Le premier arrivé après le dîner
garde le lit.
Vous savez qui ça sera.
Quel est le vaurien...
Sors de là, espèce de charançon !
Nom d'un épouvantail !
Qui a laissé rentrer ces voyous ?
Moi, j'ai un lit de camp.
C'est là qu'il va passer la nuit.
- Debout.
- Oh, lieutenant !
Quand vous irez dîner,
pensez à me rapporter
un sandwich au rosbif
et une part de tarte aux myrtilles.
- Es-tu toujours content d'être venu ?
- Oui. Pas toi ?
- J'ai un drôle de pressentiment.
- Ah bon ?
Ça ne va peut-être pas être aussi facile
qu'on l'avait pensé.
Oui, je me suis dit la même chose.
Mon avion est là-bas.
Je vais y jeter un coup d'œil.
Voilà mon Canard. À demain matin.
- Bonne nuit.
- Bonne nuit.
Qui va là ?
- C'est toi, Thatcher ?
- Oui.
Tu peux te rasseoir, Thatcher.
Ils l'ont sacrément bien arrimé.
Oui, lieutenant, ils ont fait du bon boulot.
Je me faisais du souci pour l'avion,
alors, j'ai pensé venir vérifier.
Tu es un solitaire ?
Tout le monde l'est un peu, lieutenant.
Arrête de m'appeler lieutenant, Dave.
Comment sont tes quartiers ?
- Bien.
- On mange bien ici, pas vrai ?
Je n'ai pas aussi bien mangé
depuis longtemps.
Que feras-tu
quand tu rentreras, Thatcher ?
J'ai une petite amie à Billings.
Je l'épouserai, si nous rentrons.
Tout va bien se passer.
Bonsoir.
- Bonsoir.
- Bonsoir.
Je voulais sortir observer les étoiles,
mais il y a trop de brouillard.
C'est sûr, c'est un sacré brouillard.
- Que faites-vous ici ?
- Nous prenons l'air.
- Oui, on étouffe là-dessous.
- C'est vrai.
Le Canard Rhumatisant vous inquiète.
Vous êtes pires que des grand-mères.
Moi, je vais me coucher.
- Bonne nuit.
- Bonne nuit.
Bonne nuit, Ted.
L'air est vivifiant.
La lampe des fumeurs est allumée.
La lampe des fumeurs est allumée.
- Quoi ? Que se passe-t-il ?
- C'est le clairon.
Les sous-marins attaquent
à l'aube et au crépuscule,
on se prépare à l'assaut.
Voici Jig White, je suis Bud Felton.
- Enchanté.
- Enchanté.
- Comment ça va ?
- À plus ***.
- Sommes-nous en route ?
- Depuis cinq heures.
Ravi de t'avoir à bord.
Quartier général,
équipez les postes de combat.
Soldats de l'armée de l'air,
équipez vos avions.
Le seul moyen de quitter le pont,
c'est d'utiliser une grue.
Peut-être. Mais nous pensons pouvoir
décoller par nos propres moyens.
D'où viennent-ils ?
Cela s'appelle une escorte.
Ils se sont joints à nous cette nuit.
La marine aime faire les choses
en douceur.
On dirait que ça va être
un sacré spectacle.
Ça m'a fendu le cœur
d'avoir dû me lever ce matin. Quel lit !
Shorty Manch.
Voici Jig White et Bud Felton.
- Bonjour.
- Salut.
Ce veinard dort dans la chambre
de la cabine de l'amiral.
Oui. C'est vraiment confortable,
mais il n'y a pas grand-chose à faire.
Je pensais qu'on jouait au poker ici.
Ils doivent bien y jouer
de temps en temps.
Et à Pete Sept-Orteils ?
Vous y jouez de temps en temps ?
Pete Sept-Orteils ?
C'est une sorte de poker à sept cartes.
- Je serais heureux de vous l'appendre.
- Je ne connais pas.
Attention, soldats de l'armée de l'air !
Soldats de l'armée de l'air !
Rendez-vous aux quartiers des officiers.
- À plus ***.
- Rendez-vous...
Ça a été un plaisir.
Il faudra qu'on se revoie.
On pourrait organiser une partie de poker.
À plus ***.
J'ai l'impression
qu'il a envie de jouer au poker.
Je me demande s'ils ont été payés
avant d'embarquer.
Repos.
Pour ceux
qui ne l'auraient pas encore deviné,
nous partons pour le Japon.
La marine nous emmènera à 400 milles
des côtes japonaises.
Nous allons bombarder Tokyo, Yokohama,
Kobe, Osaka et Nagoya.
Vous travaillerez de nuit
et vous pourrez choisir
la ville que vous préférez.
Il va falloir jouer serré.
Les Chinois ont préparé de petites pistes
hors des territoires occupés par le Japon
où nous atterrirons après le raid.
Ils nous ravitailleront
et nous partirons pour Chongqing.
À partir de maintenant,
nous sommes constamment en danger.
En cas d'attaque maritime,
restez près des avions
avec des extincteurs
et laissez la marine s'en occuper.
En cas d'attaque aérienne,
décollez et atterrissez à terre.
La marine donnera les positions
aux navigateurs deux fois par jour.
Encore une fois,
je tiens à vous rappeler que si...
Si l'un de vous ne se sent pas à la hauteur
de cette tâche, il peut abandonner.
Nous avons quelques réservistes,
vos postes pourront être pourvus.
Le capitaine York va vous expliquer
quoi faire de vos avions.
Nous nous retrouverons demain à 14 h 30.
Des questions ?
Colonel, pouvons-nous fumer
pendant ces réunions ?
Je n'y vois pas d'objection si la marine
est d'accord. Autre chose ?
Rompez.
48, 49, 50.
51, 52, 53, 54,
55, 56... Oh, désolé, Manch.
- Je fais un peu d'exercice.
- Ah bon ? Pas moi.
Je mesure ce fichu pont.
Neuf...
Soldats, vous vous posez sûrement
des questions à propos de cette mission.
Je tiens à vous informer
que les soldats à bord du Hornet
vont bombarder le Japon.
La marine va les rapprocher au maximum
de l'ennemi.
C'est une opportunité
de combattre les ***
avec leurs propres armes.
Ceci est une opération conjointe.
Sachons nous montrer dignes
des soldats à bord du Hornet
qui effectueront cette mission.
Bonne chance, bonne chasse,
puisse Dieu veiller sur nous
durant notre mission.
Tu en veux ?
Merci.
Vous êtes sacrément chanceux
pour des novices.
Il paraît que la Virginie
est un bon endroit pour chasser.
Pardon ? Oh, oui. Jouons, les gars.
- Quelle est la mise ?
- À toi, Manch.
C'est de Virginie
que viennent les présidents ?
Oui. Enfin... Je mets cinq.
Je relance de dix.
Thomas Jefferson y a vécu aussi.
Je me couche.
Beaucoup de gens y ont vécu.
Vous êtes sûrs de n'avoir jamais joué
au Pete Sept-Orteils ?
Tu dois miser dix, Manch.
Ont-ils trouvé un remède
à ce problème de ver parasite ?
Il n'y a jamais eu de ver parasite
en Virginie.
- J'ai une petite suite.
- Moi aussi, du sept au valet.
J'ai une couleur.
J'ai perdu. Je vais me coucher.
- Quelqu'un s'est fait du blé.
- Un peu.
- Tu as eu de mauvaises cartes.
- Oui.
Il faudrait qu'on remette ça.
C'est ça. À plus ***.
Tu n'as pas de bouquin
sur la Virginie, Manch ?
L'armée de l'air, de vrais pigeons...
Vous devriez être dans la marine.
Prends la couchette, Lawson.
Je dormirai dans le lit de camp.
- Et pourquoi ?
- C'est aussi mou qu'un lit de plumes.
Je n'ai jamais réussi à dormir dedans.
Oui. Ce n'est pas mal. Merci.
Merci beaucoup.
Le lieutenant Randall va nous parler
du décollage depuis le porte-avions.
M. Randall.
Dès que vous serez dans vos avions,
c'est moi qu'il faut regarder.
Démarrez vos moteurs dès que l'avion
qui vous précède se met en position.
Quand je ferai ce signe,
poussez vos moteurs à fond.
Si leur bruit ne me convient pas,
vous continuerez plus longtemps
que vous ne le jugez nécessaire.
Je peux le reconnaître mieux que vous.
Je vous ferai ce signe
quand vous devrez prendre position.
Quand vous serez en position,
je vous ferai un dernier signe.
Quand j'abaisserai le bras,
vous décollerez.
Vous partirez directement pour le Japon.
Encore une chose.
Une fois en place pour le décollage,
aucun retard ne peut être pris.
Si votre avion cale,
qu'il ne démarre pas immédiatement,
qu'il y a un problème,
nous n'aurons pas le temps d'y remédier.
La marine a pour ordre de pousser
l'avion par-dessus bord
et de laisser place au suivant.
Le lieutenant Jurika
a des plans détaillés et des photos
des villes et des cibles désignées.
Il a passé de nombreuses années
au Japon.
Il serait de bon ton
qu'il vous donne une idée
du genre de personne
que vous rencontrerez
si vous devez y atterrir.
M. Jurika.
J'étais assistant de l'attaché naval
à notre ambassade au Japon,
assez longtemps pour apprendre
à connaître l'Orient.
Que devons-nous faire, M. Jurika ?
Comment devons-nous nous conduire
si nous atterrissons au Japon ?
Je vous conseille de ne pas avoir
à vous poser au Japon.
Le parcours que je vous ai choisi
commence ici.
Les cheminées sont en brique rouge.
C'est une fonderie immense.
Puis, en suivant le contour de la baie,
en espaçant les bombes de 10 secondes,
vous devriez détruire ces deux cibles.
Des ateliers d'usinage
appartenant à deux frères
dont j'ai oublié le nom.
Mais je ne les aime pas.
Larguez la bombe incendiaire ici.
Ce parcours vous convient-il, Lawson ?
C'est toi qui largues les bombes, Clever.
Le parcours me convient s'il te convient.
- Pas de problème.
- Tant mieux.
Jones, avez-vous déterminé l'itinéraire ?
Oui. Par ici.
Vous décollerez d'ici.
Vous passerez à l'ouest de Tokyo
à le vitesse minimum
et en volant à 50 pieds.
Quand vous atteindrez la baie,
montez à 1 500,
larguez vos bombes,
redescendez et partez en mer,
- sud sud-est de Yakushima.
- Pouvons-nous emporter les cartes ?
Prenez ce qu'il vous faut.
N'écrivez rien dessus,
votre provenance doit rester secrète
si vous vous faites capturer.
Au fait, je décolle en premier,
avec quatre bombes incendiaires.
Ça devrait éclairer Tokyo pour vous.
Et si les *** ont pris la piste
quand nous arrivons en Chine ?
Lors de votre approche,
les Chinois vous signaleront
si les Japonais l'ont prise.
Dans ce cas, vous devez continuer
jusqu'à la panne d'essence,
éjectez-vous et détruisez vos avions.
Oui.
Un changement dans la disposition
des ballons captifs au-dessus de Tokyo.
Ce ballon et celui-ci
ont été déplacés ici et là ce matin.
Le changement de position de ces ballons
m'a fait réfléchir.
Imagine ça, un tas de types bossent dur
dans un sous-marin
dans la baie de Tokyo.
Ce sont des gars comme nous,
ils émergent la nuit
pour donner les positions des ballons.
Je ne laisserai plus jamais dire du mal
de la marine.
Ces gars sont forts.
C'est vrai.
Et ils ne sont pas mauvais au poker.
Je ne te le fais pas dire.
Je pensais rapporter un cadeau
de Chongqing à Ellen,
un kimono ou autre chose.
Mais ces marines m'ont lessivé.
Crois-le si tu veux,
mais il ne me reste que 14 dollars.
Il me reste huit ou dix dollars.
Oh, non. Non. J'ai réfléchi,
la cartouche de cigarettes vaut
60 cents ici.
Mais à Chongqing,
les gars la paient sept dollars.
Vraiment ?
Alors je vais charger le Canard
de cigarettes.
C'est une bonne idée.
- Belle nuit pour les sous-marins.
- Oui.
Tu sais, c'est drôle.
Quand j'étais gosse,
mon rêve était de voyager en bateau.
Je l'ai réalisé.
Et le Japon se trouve là-bas.
Ma mère employait un jardinier japonais.
Il avait l'air sympathique.
Je ne dé*** pas les Japonais.
C'est drôle. Je ne les aime pas,
mais je ne les dé*** pas.
Moi non plus. Je ne sais pas trop.
Oui.
C'est difficile à savoir.
Pourtant, nous sommes là.
Je voulais juste être
ingénieur aéronautique.
Je me suis engagé en 1940,
ça me semblait le mieux à faire.
Je n'en voulais à personne.
Et je me rends compte que je vais larguer
une tonne d'explosifs
sur une des plus grandes villes du monde.
Tu ne vas pas faire le dégoûté ?
Oh, non.
L'idée de tuer de nombreuses personnes
ne me plaît pas.
Si je ne largue pas une bombe sur eux,
ils largueront une bombe sur Ellen.
Oui, tu as raison.
Je me demande combien d'entre nous
s'en sortiront.
La moitié, à ce qu'on dit.
- Et tout le monde pense en faire partie.
- Oui.
- Quand vas-tu te marier, Bob ?
- Quand je trouverai une fille comme Ellen.
Ça serait fantastique. Nous quatre.
Quand ça sera fini,
j'aimerais m'acheter un petit ranch.
Assez grand
pour avoir 40 ou 50 têtes de bétail.
Un joli puits et une maison.
Ce serait épatant pour les enfants.
J'ai toujours adoré les ranches, moi aussi.
Une bonne année rapporte beaucoup
si tu peux nourrir 40 têtes.
- Pourquoi ne pas faire ça ensemble ?
- Si tu es d'accord...
- Marché conclu.
- Bien.
Bien sûr, si nous avions 80 têtes,
nous serions bien parés.
- Nous aurions notre viande.
- Du lait, du beurre, des œufs,
tout ce qu'il faut.
Quand on a une maison,
on n'a pas de souci à se faire.
- Il y aura du gibier dans la région.
- Oui, ce sera bien.
Vivement la fin de cette guerre.
En cas d'urgence,
il n'y aura pas de réunion.
Pas d'instruction de dernière minute.
Nous décollerons, c'est tout.
En cas de problème
moins de 30 mn après le décollage,
faites demi-tour et amerrissez.
La marine tentera de vous repêcher.
En cas de problème après 30 mn,
vous devrez continuer.
Après 30 mn,
la flotte fera feu sur tout avion.
Ne jetez pas les bidons d'essence
que vous utilisez.
Cela laisserait une piste
menant les *** au Hornet.
Gardez les bidons
et jetez-les tous en même temps.
Je vais vous répéter quelque chose.
Vous devez bombarder les cibles militaires
qui ont été désignées et rien d'autre.
Bien sûr, dans une mission de ce genre,
on ne peut éviter les pertes civiles.
Les usines d'armes emploient des civils.
Si votre morale réprouve
ces morts nécessaires,
si vous pensez que vous vous considérerez
comme un meurtrier après cela,
je veux que vous abandonniez.
Quelqu'un prendra votre place.
Je vous promets
que personne ne vous en voudra.
Sauf changement de dernière minute,
nous décollerons demain soir.
Encore une chose.
À Chongqing,
j'organiserai une fête pour vous
dont vous vous souviendrez
toute votre vie.
Vous êtes des types extra.
Je suis fier de travailler avec vous.
Bonne chance.
- 12 cartouches de cigarettes.
- 12 cartouches ?
C'est pour un régiment !
Je n'ai jamais vendu tant de cigarettes.
- On fume beaucoup.
- Vous devez les manger. Quelle marque ?
Peu importe.
- Vous en voulez beaucoup, c'est tout.
- Exactement.
D'accord.
Ça fera 7,20 $.
Attention. Notre porte-avions
a été repéré par les navires ennemis.
Que les soldats de l'armée de l'air
gagnent leurs avions. Décollage immédiat.
Voilà un ***, juste trois minutes
après qu'on l'a repéré.
Ça veut dire qu'il a eu deux minutes
pour dire à Tokyo ce qu'il a vu.
Chargez toutes les bombes au plus vite.
- Tu es prêt ?
- Je suis prêt depuis cinq jours.
Vérifie qu'ils n'abîment pas le Canard.
À vos ordres.
Ne parle pas de la tourelle cassée.
À vos ordres.
- On va décoller, pas vrai ?
- Oui !
Nom d'une bombe incendiaire !
J'ai tout préparé.
- Merci.
- Désolé
que le temps ne soit pas meilleur.
- Au revoir, Felton.
- Colle-leur une bonne raclée.
C'est promis. Merci pour tout.
Dans la marine, vous êtes des types bien.
Au revoir.
Quittez le pont et démarrez vos moteurs.
Et ma monnaie ?
Ils nous donnent 15 bidons au lieu de 10.
Bien. En décollant maintenant,
nous serons à Tokyo en plein jour.
N'oublie pas les ballons captifs.
Tu vas me dire que c'est bien
car tu pourras filmer.
- Tu ne plaisantes pas à ce sujet.
- Vérifions tout une dernière fois.
Hé, Bob.
- Quoi ?
- Es-tu devant moi ?
En quatrième place.
On se verra à Chongqing.
Tu l'as dit.
- Comment ça se passe ?
- Doolittle va décoller d'ici peu.
Puis, ce sera Hoover, Holstrom, Gray
et Jones. Nous sommes septièmes.
Un chiffre porte-bonheur.
Ted, Ted. Hé, Ted, Ted, hé.
Range ça quelque part, veux-tu ?
- Qu'est-ce que c'est ?
- Des disques.
Le phonographe est dans mon avion.
Je n'ai pas de place.
On se verra à Chongqing
et on mettra le feu à la piste.
D'accord, Shorty.
- Fais attention à ça, McClure.
- D'accord.
- Pilote à artilleur.
- Artilleur à pilote. À vous.
Vérifie la tourelle, si tu peux.
J'ai voulu la réparer.
Elle est toujours coincée.
Nous utiliserons l'énergie auxiliaire.
À vos ordres.
Nous sommes
dans un sacré pétrin, Lawson.
Ce n'est pas le moment d'y penser.
Non, je parlais de décoller en avance.
Désolé, Davenport.
Je crois que je suis sur les nerfs.
- Soute à bombes dégagée ?
- Soute à bombes dégagée.
- C'est bon à droite ?
- C'est bon à droite.
- C'est bon à gauche ?
- C'est bon à gauche.
Il a réussi. Il a réussi.
Relève tes volets.
VENT : 095°
VITESSE : 13 NŒUDS
VIEUX SOIXANTE-DEUX
Hé !
Bonne chance. Faites-le pour la marine.
- D'accord, Miller.
- Et merci.
J'aimerais vous accompagner. Adieu.
- Adieu.
- Adieu.
Salut, les gars.
- Encore quatre avant nous.
- Démarrons.
C'est parti.
- C'est bon à droite ?
- C'est bon à droite ?
C'est bon à droite.
C'est bon à gauche ?
C'est bon à gauche.
Ces marines viennent nous pousser.
Ils ne jetteront pas cet avion
par dessus-bord.
Allez, petit. Vas-y.
Vas-y. Vas-y.
Pression hydraulique ?
- C'est bon.
- Pression des freins ?
C'est bon.
Voilà Bob.
Encore deux avant nous.
Admission ?
Hé, l'armée de l'air. Ted !
Bombarde-les pour moi.
En arrivant à Chongqing,
on dira que la marine a organisé ça.
Ils le sauront quand ils verront
comme on t'a lessivé. Bonne chasse.
- Soute à bombes fermée.
- Soute à bombes fermée.
- Pilote à artilleur. Tout est prêt ?
- Tout est prêt.
- Abaisse les volets.
- Volets abaissés.
Voilà Hallmark.
Nous allons décoller. Bon atterrissage.
CANARD RHUMATISANT
C'était juste !
Oui.
Relève les volets.
Ils n'étaient pas abaissés.
Ça alors ? Qu'avons-nous encore oublié ?
Du café, des sandwiches, de l'eau,
plein de choses.
Pilote à artilleur. Thatcher.
Artilleur à pilote. Je vous écoute.
- Tout va bien, Thatcher.
- Oui, lieutenant.
Commence à ravitailler.
- On a consommé plus de 150 litres.
- À vos ordres.
Nous sommes en route.
Si quelqu'un a une patte de lapin,
qu'il ne la lâche pas.
Quelle est notre position, McClure ?
Nous sommes à une heure et 58 minutes
des côtes.
Reçu, Thatcher ? Leurs avions de combat
ne vont pas tarder.
- Fais bien attention.
- C'est ce que je fais.
Il n'y a rien en vue.
Peut-on réessayer la tourelle ?
Oui. Interrupteur de relais enclenché.
Ça marche,
mais en cas de panne,
l'auxiliaire lâchera vite.
Je la désactive.
- Sommes-nous loin du premier avion ?
- À environ une heure.
Alors on risque des ennuis.
Oui, mais ce n'est rien de comparable
à ce qui attend ceux qui nous suivent.
J'aurais préféré décoller de nuit.
Tu as entendu le moteur hoqueter ?
Non, il tourne comme une horloge.
Je dois entendre des bruits.
Navigateur à pilote.
Pilote à navigateur. À vous.
Nous allons bientôt atteindre
les côtes japonaises.
Regarde.
- Tu vois ce drapeau ?
- Oui.
- On garde nos bombes pour nos cibles.
- Ils nous font signe.
Ces types sont cinglés.
Côtes japonaises droit devant.
Fujiyama.
Nous allons nous faire canarder d'ici peu.
Des avions.
- Pilote à...
- Je les ai vus.
- Dois-je enclencher la tourelle ?
- Non, un instant.
Je ne sais pas ce qui leur prend.
Ils n'ont pas dû nous voir.
Voilà Tokyo. Regardez bien.
À notre retour, on voudra savoir
à quoi Tokyo ressemblait.
Ce doit être Davey Jones
qui les bombarde.
Pilote à bombardier,
ouvrez la soute à bombes.
- Voilà, les cheminées de brique rouge.
- Pilote à bombardier,
- on approche du haut-fourneau.
- Je m'en occupe.
Ils ont notre altitude.
Première bombe larguée.
Deuxième bombe larguée.
Troisième bombe larguée.
Quatrième bombe larguée.
- Six avions en approche par la droite.
- Thatcher ?
Je les attends.
Pourquoi ne plongent-ils pas ?
Ils s'en vont.
Nous n'allons pas attendre
qu'ils reviennent. Nous filons.
Nous devons faire partie
de la bonne moitié.
Ce n'est pas fini.
Nous ne sommes pas encore en Chine.
J'ai un sacré mal de tête.
- Avais-tu peur ?
- J'ai encore peur.
- McClure, suivons-nous le parcours ?
- Nous n'en dévions pas.
600 litres. J'espère que cela suffira
à nous amener à Zhangzhou.
Oui, et j'espère que les ***
n'y seront pas avant nous.
Où sommes-nous, McClure ?
À environ 300 km de Zhangzhou.
- Nous allons atteindre les côtes sous peu.
- Nous ne verrons rien dans le noir.
Pilote à équipage.
Nous allons reprendre de l'altitude.
Nous sauterons en parachute.
Nous allons redescendre et tenter
un atterrissage. Attention aux rochers.
Parés à l'atterrissage.
McClure, sors nos armes.
Enlevez vos parachutes et passez
vos gilets de sauvetage. Prenez vos armes.
Train d'atterrissage sorti. Volets abaissés.
Vitesse : 215 km/h.
210.
180.
Mon avion est détruit.
Mon avion est détruit.
- Tu es blessé ?
- Je ne... Je ne sais pas.
Je ne peux pas bouger mes bras.
Votre jambe est dans un sale état.
Va chercher Davenport.
Ted, Ted, regarde-moi.
C'est de toi
que le bébé et moi aurons besoin.
Toi et moi ne devons pas avoir peur, Ted.
Maintenant qu'il y a le bébé,
je suis sûre que tu vas revenir.
Lawson !
Dois-je tirer, lieutenant ?
Non, attends.
- Ce sont peut-être des ***.
- Ne tire pas, Thatcher.
Hé ! Hé !
Il dit qu'il est chinois.
Comment dit-on américain ?
Cette jambe doit être opérée.
Elle est brisée.
Moi, Charlie.
Américains.
- Nous sommes américains.
- Américains.
Américains.
Il nous faut un médecin,
et il faut que vous nous aidiez
à nous rendre à Zhangzhou.
Tchang Kaï -chek.
- Nous sommes ses amis. Chongqing.
- Chongqing !
- Oui.
- C'est ça.
Nous devons aller à Chongqing.
Chongqing loin, loin d'ici. Très loin.
Médecin. Médecin.
Charlie, va chercher un médecin.
Fais venir un médecin.
Charlie, fais venir un médecin
ou nous mourrons.
Médecin, un li.
Un li représente 500 m en Chine.
Un li. Vas-y.
Ramène un médecin.
Médecin, Japonais. Japonais.
Peut-être que le Japonais,
le soldat japonais,
viendra ici.
Japonais pas venir la nuit.
Bateau, vous prendre bateau.
Allez.
Arrête !
Je crois qu'il veut
que vous échangiez des balles.
Ami.
Charlie, ami.
Charlie, partir. Charlie, ami.
C'est ça, Charlie, partir. Au revoir, Charlie.
Les *** doivent nous encercler.
- Et les autres équipages, où sont-ils ?
- Éparpillés sur les côtes chinoises,
s'ils sont encore en vie.
Je crois que je vais perdre connaissance.
- Moi, Ted, choisis Ellen.
- En tant qu'épouse légitime.
En tant qu'épouse légitime.
- De l'aimer et de la chérir.
- De l'aimer et de la chérir.
Jusqu'à ce que la mort nous sépare.
Jusqu'à ce que la mort nous sépare.
Jusqu'à ce que la mort nous sépare.
Jusqu'à ce que la mort nous sépare.
Ne les laissez pas m'amputer.
Ne les laissez pas m'amputer.
- Ne les laissez pas m'amputer.
- Lawson, arrête, Lawson.
- Ne les laissez pas...
- Lawson.
- Qu'y a-t-il ?
- Tu criais.
Merci.
Je m'appelle Foo Ling.
Vous êtes ici chez vous.
Nous savons ce que vous avez fait
et nous vous en sommes reconnaissants.
Notre navigateur a
les deux épaules cassées.
Y a-t-il quelqu'un qui puisse s'en occuper ?
Personne.
Mais nous espérons
que l'aide va bientôt arriver.
Merci.
Comment vont-ils ?
Nous les avons lavés. Ils ont été pansés.
Mais nous n'avons pas de médicaments.
Même pas d'aspirine.
Qu'est-ce que c'est ?
- Voici le docteur Chung.
- Enchanté.
Nous venons de loin,
nous voulons rentrer chez nous.
Nous avons cherché un médecin partout.
Je comprends.
Avez-vous des calmants, docteur ?
Ils souffrent énormément.
Nous espérons avoir des médicaments
à l'hôpital de mon père.
L'hôpital ? Où se trouve-t-il ?
À Lin Hai. À environ 60 li d'ici.
- Je suis venu vous y emmener.
- C'est drôle, docteur.
Il y avait beaucoup d'avions
et nous avons dû décoller en avance.
- Vous comprenez.
- Oui.
Ils ne sont pas en état de faire le voyage.
Il faut partir sans tarder.
Les Japonais ont capturé un équipage hier,
non loin d'ici.
Tellement d'avions, nous ignorons
ce qu'il est advenu des autres.
Ils sont éparpillés sur les côtes chinoises.
Mes compatriotes cherchent les vôtres.
Nous les ramènerons.
J'ai de l'argent. Prenez-le.
Je vous en prie, lieutenant,
vous avez assez fait pour nous.
- Quoi ?
- Les bombes que vous avez larguées.
Essayez de vous reposer.
Nous devons aider la CHINE
FONDS DE SOUTIEN À LA CHINE
Les Japonais sont dans le village
que nous venons de quitter.
- Chan.
- M. Parker.
- Mme Parker.
- Docteur Chan.
- Comment vont-ils ?
- Ils sont mal en point.
- J'ai besoin de vous.
- Où sont les *** ?
Ching Ming a été pris
trois heures après notre départ.
Ils ont déjà capturé
un équipage américain.
N'aurait-il pas mieux valu
les envoyer à Hop Sai ?
Ils n'auraient pas supporté le voyage.
Voici mon père, le docteur Chung.
- Aidez les autres, je vous en prie.
- Ne vous inquiétez pas.
Nous nous occuperons de tout le monde.
Vous n'aurez pas à l'amputer ?
Nous n'espérons pas.
Nous ne pouvons pas savoir.
Vous avez fait un long voyage.
Vous devez vous reposer.
À la mission, nous n'avons
que du désinfectant et des bandages.
Des coursiers sont partis ravitailler.
Y a-t-il moyen d'envoyer un message ?
Je voudrais rassurer ma mère.
La région grouille de Japonais.
Pensez-vous
que nos familles sont au courant ?
Nous écoutons la radio.
Ils ont parlé du raid,
mais les détails restent secrets
pour la sécurité des soldats.
En ont-ils retrouvé ?
Il paraît qu'un équipage
doit arriver ici bientôt.
D'après ce que j'ai compris,
il compte un médecin.
Ce doit être l'équipage
du lieutenant Smith. Pardon.
L'équipage du lieutenant Smith
a été secouru.
Smith ?
Ils ont trouvé le lieutenant Smith
et Doc White. Ils viennent ici.
L'équipage de Don Smith.
Doc White volait avec Don Smith.
Ils ne vont pas tarder.
C'est drôle, n'est-ce pas ?
La manière dont la tête de Clever
balance d'arrière en avant,
d'arrière en avant.
Il faut que quelqu'un aide Clever.
Les Chinois sont des types bien,
mais je n'aime pas leur musique.
Shorty Manch deviendrait fou
s'il entendait cela.
Oui.
Comment va Lawson ?
Sa jambe est en mauvais état.
Le docteur Chung pense
qu'il a la gangrène.
On dirait un avion japonais.
Vous devriez fuir et me laisser ici.
Ils me croient évanoui,
mais j'entends ce qu'ils racontent.
Les *** sont de plus en plus proches.
Pourquoi ne fuyez-vous pas ?
Nous ne restons pas à cause de vous.
- Aucun d'entre nous ne peut voyager.
- Je pensais à voix haute.
J'imagine qu'Ellen et moi
n'irons plus skier.
C'est dommage.
Je voulais lui apprendre
de nouvelles techniques.
Ne dites pas ça. Vous allez vous en sortir.
Que ferait une femme, à ton avis ?
Ellen et moi aimons skier.
Ça serait drôle s'ils me coupaient
la jambe, tu ne crois pas ?
Essayez donc de dormir.
Oui, ça serait drôle.
Tu épouses un type
qui a deux bras et deux jambes.
Quand il revient, il n'en a plus.
- Docteur Chung.
- Où sont-ils ?
Comment ça va, l'ancêtre ?
Avez-vous fait bon voyage ?
- Les voilà.
- Salut, les gars.
- Comment allez-vous ?
- Comment ça va ?
- Salut, sergent.
- Content de te voir.
- Mince, que vous est-il arrivé ?
- Rien de grave.
Le Canard est cané.
Oui, et McClure essaie de voler depuis.
On vous dirait sortis
d'un champ de bataille.
Vous n'avez pas meilleure mine.
Et vous ne sentez pas la rose.
Un bon bain, et on n'en parlera plus.
- Ça sera moins simple pour vous.
- On mange bien, ici ?
Je mangerais bien un bon gros steak,
des oignons frits,
une pomme de terre au four
recouverte de beurre
et trois bouteilles de bière...
Tu mangeras des germes de soja,
c'est tout.
- Où sont Lawson et Davenport ?
- À l'étage.
- Lawson est bien amoché.
- Tu devrais aller le voir.
Il a vraiment besoin de toi, Doc.
Ça fait plaisir de vous revoir, les gars.
Hé, l'ancêtre, le chop suey est bon, ici ?
Il ne parle pas anglais.
Désolé.
Oui, et quand Shorty a sauté,
il avait deux calibres 45, un fusil,
un 22 automatique, son Luger,
un couteau de chasse, un couteau Bowie
- et une hache.
- Il est unique.
Il a rempli sa chemise de chocolat
mais il a oublié de boutonner le col.
Quand son parachute s'est ouvert,
il a semé des confiseries
sur tout le nord de la Chine.
- Qu'est-il arrivé à son phonographe ?
- Il s'est écrasé avec l'avion.
Le lendemain il a filé une peur bleue
aux Chinois.
Ils n'avaient jamais vu personne
de si grand.
Et Bob Gray ?
Il va bien. Je crois qu'il est à Chongqing.
Oh, "Moi, Charlie" m'a dit
de te passer le bonjour.
Sans lui, les *** nous auraient capturés
le premier jour.
Oui, nous aussi.
J'aimerais revenir un jour
et me battre à ses côtés.
Moi aussi.
Maintenant, c'est fini.
Vous continuerez cette discussion demain.
Trois-quarts de litre, ce n'est pas mal.
Vous devriez dormir.
Tu es une vieille grand-mère, Doc.
Mais je ne vais pas forcer,
pour te faire plaisir.
Salut, Lawson.
Merci, Doc.
Comment va ma jambe, Doc ?
Ce n'est pas joli à voir, Lawson.
J'en saurai plus d'ici 48 heures.
Merci.
- Hé, Don.
- Oui ?
Dis à Doolittle de nous attendre
pour la fête.
D'accord, Davenport. On vous attendra.
- Où est Thatcher ?
- Il est avec Lawson. Il ne va pas tarder.
D'accord.
J'aurais aimé rester
jusqu'à ce que vous soyez prêt à partir.
Ils vont s'occuper de nous.
Il n'y a pas de raison que vous risquiez
de vous faire prendre en restant ici.
Je sais, mais je pourrais être utile
au cas où les *** viennent.
Thatcher, quand tu rentreras
aux États-Unis,
si tu vois ma femme,
dis-lui juste que je vais bien.
Ne lui dis pas qu'il y a eu des problèmes.
Je comprends, lieutenant.
Et dis bonjour à ta petite amie à Billings.
Je le ferai, lieutenant.
- Au revoir.
- Au revoir, Thatcher.
Bonjour.
- Bonjour, Lawson.
- Bonjour, Doc.
Je vais essayer de ne pas te faire mal
pendant l'examen.
Merci.
Tu vas m'amputer, Doc ?
Oui, je crois.
Nous en avons discuté,
il n'y a rien d'autre à faire.
Il est difficile de devoir amputer quelqu'un.
Ça va aller.
Après tout, une jambe de bois
n'est qu'une chaussure qui monte haut.
Quand vas-tu m'opérer ?
Je vais te faire une injection maintenant.
Vous avez des anesthésiants ?
Nos coursiers en ont rapporté ce matin.
Ce sera une anesthésie locale, Lawson.
Sous la taille, tu ne sentiras rien.
Tu seras conscient.
On ne peut pas faire mieux.
Magnifique.
Je pourrai faire attention
que tu n'en coupes pas trop.
Bon, Lawson.
Nous allons devoir te retourner.
L'effet n'est pas instantané.
Nous allons te transporter
dans la salle d'opération.
- Doc ?
- Oui ?
- À quel niveau vas-tu couper ?
- Oh, pas trop haut.
- Vais-je conserver mon genou ?
- Non, Lawson.
- Tu sens quand j'appuie ?
- Non. Écoute, Doc.
Non. Quand l'anesthésiant
ne fera plus effet,
- il n'y en aura plus.
- Juste une chose.
Oui.
Si quoi que ce soit arrive,
ne parle pas de l'opération à Ellen.
Autant qu'elle pense
que je suis mort en un seul morceau.
D'accord, Lawson. Tu ne vas rien ressentir.
Mais tu pourrais sursauter,
alors l'infirmière va te tenir.
D'accord, Doc.
Vas-y.
Quand tu as dit "pas de genou",
tu ne plaisantais pas.
Si je coupe bas, il faudra réopérer
et ton corps ne le supportera pas.
Qu'est-ce que tu attends, Doc ?
Nous faisons de notre mieux. Du calme.
D'accord. Mais faites vite.
Je crois que je commence à sentir
mon autre jambe.
Je crois que je peux remuer mes orteils.
Je crois que je peux bouger la cheville.
Vite, Doc, je le sens.
Vite, Doc, vite.
- Allô.
- Allô. Allô, Ellen ?
- Ted, où es-tu ?
- Dans un camp de bûcherons.
J'ai dû atterrir en catastrophe
dans une mare de boue.
- Tu n'es pas blessé, au moins ?
- Non, je n'ai rien.
- As-tu décoré le sapin ?
- Oh, oui, Ted. Tu devrais le voir.
- Il est si beau.
- Ya-t-il quelque chose dessous ?
- Oh, oui.
- Eh bien, ouvrons les cadeaux.
- Nous ne pouvons pas faire ça.
- Bien sûr que si. Vas-y.
Si tu le dis.
Même si mon avion est abîmé,
je peux quand même fêter Noël.
Oh, Ted, c'est la plus jolie
boîte de bonbons
que j'ai vue de toute ma vie.
Tant mieux.
Y a-t-il autre chose sous le sapin ?
- Voyons voir. Oui.
- Eh bien, ouvre le paquet.
C'est une écharpe en soie.
Et on dirait qu'elle est faite à la main.
- Je parie qu'il y a mes initiales dessus.
- C'est injuste.
Tu l'as vue quand je la tricotais.
Je connais ma femme.
- Ted, j'aimerais tant que tu sois là.
- Moi aussi, chérie.
Je penserai à toi, ce soir.
Je serai assise devant le sapin
en écoutant des chants de Noël à la radio
et en pensant à toi.
Merci. Et merci aux éclaireurs.
Tout le monde tient à vous remercier
du fond du cœur
pour ce que vous avez fait.
Lieutenant, mon père m'a demandé
de vous remettre ceci.
Il est dans notre famille
depuis le quinzième siècle.
Mon père me supplie de vous dire
que la beauté appartient à la beauté,
et il demande que vous l'honoriez
en offrant ceci à votre femme.
Oh, merci. Merci.
J'ignorais que vous aviez entendu parler
d'Ellen, ma femme.
Vous avez souvent parlé d'elle.
Il y a écrit : "Voici un héros américain
qui a bombardé le Japon.
"Quand il vient rendre visite
au peuple chinois,
"accordez-lui le respect et l'honneur
qui lui sont dus."
Il arrive de Kow Chai.
Un autre équipage a été capturé
et les Japonais avancent
dans notre direction.
Lawson pourra voyager
d'ici quelques jours.
Je vais bien, Doc.
Je peux voyager immédiatement.
J'ai peur qu'il ne soit trop ***
dans quelques jours.
Voici *** Tsung.
Il a marché
depuis son village natal de Kow Chai.
Et il demande l'honneur
d'offrir des cadeaux aux alliés américains.
Merci.
Merci.
Merci.
Merci beaucoup.
Merci.
Merci. Merci beaucoup.
Il était plus gêné que moi.
Je m'en sors déjà pas mal.
Je dirais même très bien
pour votre premier jour.
Je crois qu'il va falloir
que je sois plus prudent.
Je ne veux pas qu'on me voie faire ça.
Je ne veux pas qu'on me voie
avant que j'aie une nouvelle jambe.
Lieutenant White,
la nouvelle vient de tomber.
L'avion américain viendra vous prendre
à Zhangzhou demain à 17 h.
Fantastique.
Nous devons faire vite
ou les Japonais seront là avant nous.
- Quand partez-vous ?
- Nous restons.
Nous sommes habitués.
- Tenez. Cela vous sera utile.
- Merci.
M. Parker et vous avez tant fait pour nous,
nous ne l'oublierons pas.
- Au revoir.
- Au revoir.
- Bonne chance.
- Merci.
- Au revoir. Dieu vous bénisse.
- Au revoir. Merci.
Mon père tient à vous dire
que votre visite nous a honorés
et qu'il priera pour que vous rentriez
sain et sauf.
Ne nous accompagne-t-il pas ?
Il doit rester avec son peuple.
Ils auront besoin de lui ici.
Au revoir, monsieur.
- Au revoir, docteur.
- Au revoir.
- Au revoir, et merci pour tout.
- J'espère que nous nous reverrons.
Moi aussi, docteur.
Au revoir, docteur, et merci.
Merci.
Contactez-moi
si vous venez aux États-Unis.
Je serai dans l'annuaire de Portland.
- Avec plaisir.
- Au revoir, docteur.
J'ai un regret, lieutenant,
nous n'avions pas de médicaments
pour calmer votre douleur.
- Vous m'avez sauvé la vie.
- J'espère que vous reviendrez nous voir.
Nous reviendrons.
Peut-être que ça ne sera pas nous,
mais des gens qui nous ressemblent.
J'aimerais être avec eux.
- Vous êtes quelqu'un de bien.
- Merci, et au revoir.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Venez, asseyez-vous.
- Merci.
Je sais ce que vous ressentez.
Prenez les commandes.
Merci.
Vous sentez ça ?
C'est l'Amérique.
Les États-Unis d'Amérique.
À chaque fois que je reviens,
l'odeur est encore meilleure.
Oui.
- Je vous comprends.
- Je viens de Pittsburgh.
Ça peut vous paraître étrange,
mais je crois pouvoir sentir
la fumée de charbon
venant des bords
de la rivière Monongahela. C'est fou, non ?
Non. Je viens de Californie
et je peux sentir les fleurs d'oranger.
Impossible, c'est trop loin.
Ça doit venir de Floride.
Les oranges de Californie
ont meilleur goût,
mais celles de Floride sentent aussi bon.
Allô. Oui.
Comment ?
- Un instant. Ellen.
- Oui ?
Ellen, Washington au téléphone.
Allô ?
Oui, je suis Mme Lawson.
Bonjour, colonel.
Je veux dire général Doolittle.
Oh, oui, je vais bien, merci.
Non, pas du tout excitée, général.
Oh, il est de retour, maman.
Il est revenu. Il est revenu.
Oh, oui, général, comment va-t-il ?
Oh, oui.
Je comprends.
Bien entendu.
Oui, je serai prête.
Je sais, je sais.
C'est si gentil de votre part, général.
Oui, merci. Oh, oui, merci, général.
Merci.
Pleure, ma chérie.
C'est fini, pleure.
Il est rentré ce matin, maman.
Le général Doolittle vient de le voir,
donc, c'est vrai.
Le général Doolittle m'envoie
un billet d'avion.
Ted ne veut pas me voir.
Il ne veut pas me voir
car il a perdu une jambe
et il ne veut pas que je le sache
avant qu'il ait une nouvelle jambe
et qu'il sache s'en servir.
Comme si cela faisait une différence.
Rien ne peut faire de différence,
du moment qu'il est en vie.
Oh, je vais le voir, je vais le voir.
Eh bien,
cela signifie qu'il faut préparer ta valise
au plus vite.
Le teinturier a-t-il fait porter mes habits ?
Je vais prendre cet ensemble.
Et ma veste bleue.
Ça a toujours été sa préférée.
Je ne peux prendre aucun
de mes beaux vêtements.
Ils ne me vont plus.
Penses-tu que Ted fera attention
aux vêtements que tu portes
ou à ton allure ?
Ça a toujours été le cas.
Oh, maman, j'ai peur.
Il n'y a pas de quoi avoir peur.
Beaucoup de gens perdent
une jambe ou un bras
- et continuent à vivre normalement.
- Je n'ai pas peur pour Ted.
- J'ai peur pour moi.
- Pour toi ?
La plupart des couples vivent
les changements ensemble.
Les maris s'habituent
car ils sont présents.
Ted est parti il y a longtemps,
et j'étais mince à l'époque.
Pendant tout ce temps,
c'est comme ça qu'il m'imaginait.
Ted t'aime, Ellen, et tu l'aimes.
C'est pourquoi aucun de vous
ne remarquera ces changements.
- Tu le penses, maman ?
- J'en suis sûre.
Tout de même,
si je tenais ma veste comme ceci,
en rentrant dans la pièce,
ne crois-tu pas que cela me cacherait
juste un peu ?
Bonjour, Lawson.
Comment vous sentez-vous ?
- Assez bien.
- Vous avez l'air en forme.
Merci.
- Je vous en prie, asseyez-vous.
- Merci.
- Qu'avez-vous prévu ?
- À quel sujet ?
Au sujet de l'avenir. Avez-vous décidé ?
Pas vraiment.
J'ai toujours voulu être
ingénieur aéronautique.
Je reprendrai mes études
une fois que je serai réformé.
Qui a dit que vous alliez être réformé ?
Je ne serai pas très utile avec...
De quoi parlez-vous ?
Croyez-vous que nous laisserions
quelqu'un d'aussi expérimenté partir ?
- Tant mieux. Merci.
- Ne me remerciez pas.
Je pense à une chose, Lawson.
Laquelle ?
Votre femme sait que vous êtes ici ?
- Non.
- Et pourquoi ?
Je pensais attendre d'avoir
ma nouvelle jambe et d'être guéri.
Le choc sera moins grand pour elle.
Le choc ?
Quel genre de femme avez-vous épousée ?
C'est une fille très bien.
Alors, elle mérite d'être au courant.
Elle mérite de vous voir.
Non. Si cela ne vous gêne pas,
je préfèrerais attendre.
Quand je la reverrai, je serai bien habillé
et j'aurai une nouvelle jambe.
Je l'emmènerai dîner
dans le meilleur restaurant
et je danserai avec elle.
- Cela risque de prendre du temps.
- Non.
Je vais bien. Et d'ici un mois ou deux...
D'ici un mois ou deux,
vous aurez repris le travail.
J'essaierai de revenir vous voir, Lawson.
- Je l'espère.
- Au revoir.
Au revoir.
Votre femme est-elle enceinte ?
Oui.
Je suis père de deux enfants,
ils travaillent pour l'armée.
Si mes enfants et tous les autres enfants
impliqués dans cette guerre
pouvaient faire en sorte
que ce soit la dernière,
votre enfant serait sacrément tranquille,
n'est-ce pas ?
C'est vrai.
Il fallait que je vienne.
Ted, Ted, Ted. Laisse-moi t'aider.
Non, Ellen. Tu vas faire mal au bébé.
Quand tout allait mal,
quand tout semblait perdu pour moi,
je revoyais ton visage, ton joli visage.
Je savais que tu rentrerais, Ted.
Dis-moi, chérie.
Pourquoi es-tu si belle ?
Il le fallait bien pour rencontrer
un garçon si charmant.
Fin
French