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Ceci n'est pas une histoire d'évasion.
C'est une histoire de survie.
Cela se passe dans la prison
de Changi à Singapour, en 1945.
Les Japonais n'avaient pas
besoin de garder Changi
comme un camp ordinaire
de prisonniers de guerre.
Les détenus de Changi
n'avaient pas de frontière suisse
ni de pays neutre où aller se réfugier.
Ils étaient maintenus en captivité
non pas par des murs, des barbelés,
ou des postes de mitrailleuses, mais
par la terre et la mer autour d'eux.
Et ni la jungle,
ni l'océan n'étaient neutres.
Ils ne vivaient pas à Changi.
Ils subsistaient.
Ceci est l'histoire de cette existence.
Redressez-la.
Vous! Caporal.
Entrez.
Retournez vos poches, caporal.
Vous avez gagné ça au jeu,
bien sûr.
Comment ça se fait?
Comment se fait-il que vous ayez
autant et que nous ayons si peu?
Un jour vous
commettrez une erreur.
Et toute votre fortune ne pèsera
pas lourd contre ma liste.
Et quand vous ferez
ce faux pas, je serai prêt.
Et vous finirez là.
Dans ma cage.
Je ne joue pas à être
le prévôt de ce camp.
Et la chance finit toujours
par cesser de sourire.
La vôtre aussi, vous verrez. Vous êtes
cupide, comme tous les criminels.
Je tiens à souligner que
je n'ai pas à supporter ces âneries.
Je ne suis pas dans votre armée
minable, mais dans la nôtre.
Si vous cherchez une raison de vivre,
quand tout cela sera fini,
venez me trouver.
Je vous casserai la gueule.
Nous verrons.
Mais si vous faites
le moindre faux pas,
nous verrons combien de temps
vous survivrez dans ma cage.
Et après ma cage, je vous...
Je vous livrerai
personnellement aux Japonais.
- Que se passe-t-il, ici?
- Rien, mon colonel.
Je fouillais juste le caporal.
Vous avez le droit de le fouiller
et de l'interroger, Grey,
mais pas de le menacer
ou de le maltraiter. Pas de ça.
Ce n'est pas malin
de se promener ainsi attifé.
Vous cherchez les ennuis. C'est sûr.
Mais quand même,
c'est mal de l'avoir menacé.
Ce n'est pas une façon
de traiter un soldat.
Je crois que...
Des excuses...
Si vous le demandez, mon colonel,
- alors je m'excuse.
- Très bien...
Très bien, caporal, rompez.
Mais attention à votre tenue.
Oui, merci, mon colonel.
Il est invité à la quatre.
Ok, je m'en occupe.
Donne ça au colonel Brant.
Dis-lui de ne pas arriver
si ***, la prochaine fois.
D'accord. Tu sais où il est?
Près du cachot. C'est
son tour de surveiller Grey.
- C'est tout?
- C'est tout pour lui.
Trouve le type avec le bras.
Il a une livraison.
Viens, Tojo, on va prendre le thé.
C'est ces poules-là?
- T'as entendu la nouvelle, Max?
- Non.
La guerre va durer
encore 10 ans. Officiel.
Ces trois dernières années
n'étaient que le hors-d'œuvre.
Lee m'a dit de te dire
qu'il avait fait ta lessive.
Je lui ai demandé
et il m'a dit de te le dire.
Prends-en une.
King, t'as pas besoin de...
Ça va. Je t'appellerai
en cas de besoin.
Tu veux ma bouffe, aujourd'hui?
- Tu parles.
- Elle est à toi.
Max. Tu vois le type,
là-bas, avec le nègre?
Va me le chercher.
Eh, mec.
Le King veut te voir.
- Le quoi?
- Le King.
Il y a une garden-party, ou quoi?
Arrête tes blagues.
Il veut te voir.
Je plaisante pas. On prend
notre famille royale très au sérieux.
- Pourquoi veut-il me voir?
- J'en sais rien. Viens.
Drôle de protocole.
Allez. Viens.
J'ai été convoqué, je crois.
Ouais. Assieds-toi.
Tu fumes?
Oui.
Oui.
Alors, sers-toi.
Pourquoi je t'ai jamais rencontré?
- Aucune idée. J'ai pas bougé.
- Ton nom?
Marlowe, Peter Marlowe.
Et vous?
Confortable, la chaise?
Très.
- Elle m'a coûté 80 thunes.
- Vraiment?
- J'aurais jamais deviné.
- T'aurais dit plus, hein?
Je n'aurais rien dit
du tout, je crois.
Je n'ai jamais été doué
pour deviner le prix des chaises.
J'allais préparer de la bouffe.
Ça t'intéresse?
Je viens de déjeuner, merci.
Tu pourrais manger encore, non?
Tu veux un œuf?
Excusez-moi,
qu'attendez-vous de moi?
- De quoi?
- Personne ne donne d'œuf comme ça.
Je suis pas comme tout le monde.
- Pas vrai, Max?
- Non. T'es pas comme tout le monde.
- Tu le veux ton œuf ou pas?
- Bien sûr que je le veux.
Ok, il est à toi.
Comment tu le veux?
- Au plat.
- Ok.
Tu vas avoir un œuf au plat.
Tu n'es pas un proche des Fortnum
ou des Mason, par hasard?
C'est qui?
Ce n'est rien. Ils ont une petite
épicerie familiale, au pays.
Pas mal, hein?
Max m'a bricolé ça.
Je lui disais que
tu avais branché les plaques.
- Ça marche bien, hein?
- Y'a intérêt.
- Je dois impressionner le Britannique.
- Le Britannique est impressionné.
Tu le parles plutôt bien, non?
Le britannique?
Je veux dire l'anglais?
- Non, le patois local.
- Oui, j'imagine. Pas trop mal.
Dis-moi quelque chose.
- En malais?
- Oui.
- Quel genre de chose?
- Peu importe. Je veux t'entendre.
C'est plutôt bien.
T'as entendu ça, Max?
Ça veut dire quoi?
C'est difficile
à traduire littéralement.
Mais en gros ça veut dire:
"Quand est-ce que je dois
vous lécher le cul?"
Après l'œuf, jamais avant les repas.
Assiettes.
Alors?
Pas mal. Pas mal du tout.
Y'a pas de meilleurs
œufs que ceux-là.
T'énerve pas, Fortnum.
Quand on dit pas mal,
on ne veut pas dire "pas mal".
- On veut dire merveilleux.
- Ah, ouais?
Et quand vous dites "merveilleux",
ça veut dire quoi?
Un peu risqué.
Laisse tomber.
- Lève les pieds.
- Quoi?
Lève les pieds.
- Tu t'encanailles, Marlowe.
- Sois pas snob.
Un bon policier
ne peut pas être snob.
On est tous les mêmes,
la culotte baissée.
- Où est ton brassard?
- Dans ma poche.
Tu devrais l'avoir au bras.
C'est les ordres.
- Les ordres des ***. On s'en fout.
- C'est aussi ceux du camp. Mets-le.
- Vous avez un problème?
- Non, mon lieutenant.
Je me remets du plaisir de vous
avoir vu deux fois aujourd'hui.
Le colonel Sellars a signalé
le vol d'une bague en or.
Une bague en or. Mince.
- C'est grave, ça, dites donc.
- Vous connaissez le colonel Sellars?
- Vous pouvez me le décrire?
- Vous jouez aux cartes avec lui.
Ce colonel Sellars-là. Oui.
Il joue comme un officier anglais
et un gentleman. Bien sûr.
Ne faites pas le malin, caporal.
Répondez aux questions.
- Il vous a montré la bague?
- Non, on n'a même pas parlé mariage.
- Je vous préviens...
- Vous ne m'accusez pas, là?
- T'as du feu, Grey?
- Non. Je n'accuse personne.
Tu me passes ton Ronson?
- Ronson?
- Oui, dans ta poche de chemise.
Eh bien, c'est nouveau ça, non?
Oui. Il était à moi.
- On jouait au poker. J'ai perdu.
- Tu as quoi?
Je l'ai perdu au poker.
J'avais une suite,
mais il avait mieux. Dis-lui.
- On jouait au stud...
- Quelles cartes?
- Les miennes?
- Les siennes.
- Full aux as par les deux.
- Tu mens!
Ça va pas de dire ça, Grey!
C'est pitoyable.
Je pensais l'avoir avec ma suite,
alors j'ai tout misé.
Même le Ronson.
Comment joue-t-on au stud-poker?
- Au stud-poker?
- Comment on y joue?
- Au stud? Au stud-poker ordinaire?
- Oui.
On va te montrer.
Rien ne vaut une démo.
Vous voyez, c'était mon...
- Je veux que ce soit toi!
- Calme-toi!
Peu importe. Pas besoin
de cartes pour te montrer.
Quatre cartes découvertes.
Tu peux visualiser ça.
Et une carte cachée.
C'est comme les sept familles,
dans la chambre d'enfant.
Nous n'avions pas
de chambre d'enfant, Marlowe.
On a eu chaud.
Tu l'as dit.
Tiens.
Je t'embauche.
Vingt dollars par semaine.
Ok, disons 30.
Garde ton fric.
- Qu'est-ce que j'ai dit?
- C'est moi. Garde ton fric.
Vous, les Yankees,
vous pouvez pas comprendre.
Je suis juste passé de 20 à 30.
Quand quelqu'un te fout dedans,
tu le payes pas pour t'en avoir sorti.
L'argent, ça se mérite.
- J'ai fait quoi?
- Rien, King.
30, c'est plus que la moyenne.
T'as été réglo.
Rien à foutre des Britanniques.
Ouais, rien à foutre.
Les forces alliées continuent
de progresser en Belgique.
Aux Philippines, nos troupes
continuent leur avancée sur Manille.
Formosa a été bombardée en plein
jour par des B-29, sans pertes.
En Birmanie, les troupes britanniques
et indiennes sont à 50 km de Mandalay.
Vous venez d'écouter les titres.
Prochaine transmission à 6 h.
- Ça va?
- Ouais.
La vessie s'est remise à marcher.
- Qu'y a-t-il?
- Rien. Je reviens du parc.
La vieille vessie remarche.
C'est une bonne nouvelle.
Merveilleux. Merci de m'avoir
réveillé pour me le dire.
Mon Dieu, donne-moi
un peu de ton courage.
J'ai si peur.
Je suis un tel lâche.
T'en as vraiment mangé, à Java?
Pas qu'à Java. Ici aussi.
Et toi aussi.
Quoi?
On avait dit qu'on
cuisinerait rien de répugnant
- sans en discuter. On l'avait dit.
- Je sais!
Tu étais mourant.
Pourquoi on les récolte?
C'est bourré de protéines.
Pour l'hôpital, les grands malades.
T'étais malade, tu te souviens?
T'étais mourant.
- J'en ai vraiment mangé?
- Tu en as redemandé.
La prochaine fois, je veux savoir.
Et c'est un ordre.
- Excusez-moi, major.
- Oui?
- Je m'en occupe.
- D'accord.
Le colonel Smedley-Taylor dit que
deux de vos hommes se sont battus.
Deux seulement? Qui ça?
Le caporal Townsend et
le soldat Gurble. Ils sont au cachot.
- Je m'en occuperai après l'appel.
- Major?
Dommage pour
le Ronson de Marlowe.
Oui, il aurait dû faire attention.
Le jeu, c'est de la connerie.
Il est bon pour un homme
de ne point toucher de femme.
Néanmoins, pour éviter la fornication,
que chaque homme ait son épouse
et que chaque femme ait son mari.
- Je peux les voir seul?
- Bien sûr.
Faites-les sortir.
Pourquoi vous battiez-vous? Je veux
la vérité, pas de bobards. Townsend?
Eh bien? J'attends.
Ce salopard m'a accusé d'avoir
volé la bouffe de mon pote.
- C'est vrai.
- Ça suffit.
Si vous avez une accusation à faire,
allez-y. On n'a pas toute la nuit.
Je suis chargé de la cuisine et
aujourd'hui on devait faire 184 rations.
- C'est mon pote, j'avais confiance.
- J'ai pas pris un grain. Juré.
A mon retour,
il manquait deux rations.
- Je sais, mais j'y ai pas touché.
- Elles manquaient?
- Je n'y ai pas touché.
- Elles manquaient ou non?
Oui, major.
Vérifions le poids.
- J'ai vérifié, devant lui.
- Vérifions à nouveau.
Passez devant. Allons
à l'entrepôt et réglons ça.
Le jour de ma dernière permission,
elle a dit...
J'ai dit:
"Je resterai pur pour toi."
Mon Dieu, je ferai
tout ce que vous voudrez.
Ne la laissez pas croire
que je suis mort.
Qu'elle ne croie pas
que je suis mort.
En ce qui me concerne,
Gurble, l'affaire est close.
Vous êtes exclu de mon régiment.
Vous êtes mort. Vous n'existez pas.
Et pas un mot là-dessus.
- J'ai juré de...
- Pas un mot!
Bonnes nouvelles, hier soir.
On n'est qu'à 50 km
des poissons volants.
J'allais oublier. Mon épouse aimerait
que vous veniez dîner, ce soir.
On a quelques invités,
à la bonne franquette.
Remerciez-la bien de ma part,
mais je suis déjà pris.
Bon. Eh bien, tant pis.
Une autre fois, peut-être.
Je suis désolé pour l'autre jour.
J'ai été idiot. Je t'ai offert
l'argent pour te remercier.
Ce n'est rien. J'ai mauvais caractère
et un horrible accent. J'ai l'air snob.
Les Britanniques sont susceptibles.
Ces mecs-là feraient tout pour 1 dollar.
Rien. Va trouver Prouty dans
le Jardin d'Eden et conclus l'affaire.
Je suis pas comme Hawkins.
Je garde pas mon chien en laisse.
Je peux t'offrir une Kooa?
Est-ce que ça va, ça?
Bien sûr. C'est différent.
Il y a une radio dans cette case!
Je m'en occupe.
Laissez-moi entrer.
- Bonjour, capitaine.
- Ce n'est pas un bon jour.
Il y a une radio ici. C'est contraire
aux ordres de l'Armée lmpériale.
Oui...
Je ne suis pas au courant.
- Vous êtes au courant?
- Non, mon colonel.
- Et vous?
- Non, mon colonel.
Où est la sans-fil?
On la trouvera de toute façon.
Où est-elle?
J'exige que les responsables
la remettent immédiatement.
Je vous le demande
une dernière fois. Vous, votre nom?
- Lieutenant Spence.
- Où est-elle?
J'ignore de quoi
vous parlez, colonel.
Grey! Vous êtes le prévôt.
S'il y en a une,
vous serez responsable.
- Je ne suis pas au courant.
- Vous devriez!
Vous passerez en cour martiale,
ça sera mis dans votre dossier.
- Brough! Que savez-vous?
- Rien. Et c'est major Brough.
C'est le genre d'ennuis
que nous causent les Américains.
- J'ai pas à supporter ça.
- Garde-à-vous.
Je suis un officier américain,
vous n'avez pas à me parler ainsi!
Il n'y a ni radio, ni sans-fil,
comme vous dites, dans cette case.
Et s'il y en avait une,
je ne vous le dirais pas, colonel.
Eh bien alors nous fouillerons la case.
Voilà ce qu'on va faire.
Chaque officier restera
au garde-à-vous devant son lit.
- Compris? Au garde-à-vous!
- Fermez-la, Jones.
- Il y a une sans-fil dans cette case.
- Oui, et j'ai dit: "Fermez-la."
- Je peux vous aider?
- Il y a une radio ici.
- D'après la Convention de Genève...
- Je connais les règles d'éthique.
Si vous pensez qu'il y a une radio,
cherchez-la. Si elle est là, prenez-la.
- Vous devez faire respecter la loi.
- Seulement les lois civilisées.
Avant de citer la loi,
respectez-la vous-même.
Donnez-nous les vivres et
les médicaments auxquels on a droit.
- Un jour vous irez trop loin, colonel.
- Un jour, je mourrai, capitaine.
Probablement d'apoplexie...
A force de faire respecter les lois
d'administrateurs incompétents.
Je rapporterai votre insolence
au Général Shima.
Faites donc.
Et dites-lui bien que chaque homme
doit attraper 20 mouches par jour
et que je dois les compter et vous
les apporter personnellement.
Tout le monde dehors.
Fouillez la case, maintenant.
A qui est cette couchette?
Je l'ignore. Je demanderai.
Et ça. Et ça.
A qui est cette couchette?
- Votre nom?
- Capitaine Daven, infanterie.
- Vous avez fait cette radio?
- Oui.
Je le lui ai ordonné.
C'est ma responsabilité.
- C'est vrai?
- Non.
- Qui d'autre était au courant?
- Personne. Je l'ai faite seul.
Ça va, mon vieux.
J'ai aussi peur que toi.
Vous, prenez cette couchette
et suivez-moi.
Docteur, vous pouvez venir?
Il a de la chance. Plus de douleurs.
De quoi est-il mort?
Du blues de Changi, principalement.
Le désir de vivre?
Non, pas vraiment...
Caporal.
Vous êtes bien caporal?
Le caporal King?
Il a cessé de croire au désir
absurde de ne pas vouloir mourir.
Il y a une différence, vous savez.
Ou peut-être pas.
J'imagine que ce genre de subtilités
ne vous touchent pas beaucoup.
Peut-être. Je touche du bois.
Je ne me fierais pas à ce bois-là.
Il est probablement contaminé.
Vous n'auriez pas du tabac?
- On dit que vous avez ces petits plus.
- Si...
Je venais lui en apporter.
Il n'en a plus besoin. Merci.
Vous devriez me dire
votre secret, un jour.
Ça doit avoir une valeur médicale.
J'ai juste de la chance.
Oh, non.
Ça ne peut pas être ça.
Merci. Vous pouvez me la laisser?
Je ne fume pas.
Vous pouvez me passer
mes bottes? Je dois me lever.
- Où sont-elles?
- Au pied du lit.
Je les ai gardées.
- Je les ai gardées en bon état.
- Oui, en effet.
Voilà.
Ça me suffit, merci.
Je vais mourir.
- Infirmier.
- Oui?
Dites-leur de prendre
le lit du sergent Masters.
Celui du capitaine Daven aussi.
Mais qu'ils me laissent les bottes.
Oui, docteur. Et le colonel Hutton?
Je lui donne de la quinine?
- Bien sûr que oui.
- Désolé. Je devais demander.
Seuls les médecins
peuvent en prescrire.
Donnez-lui de la quinine
et cessez
de vous prendre
pour Florence Nightingale.
On a deux appendicectomies,
demain matin.
Bien. J'irai les voir avant de partir.
- Vous voulez que je les fasse?
- Non.
- Bonsoir, docteur.
- Bonsoir, Stevie.
J'ai terminé l'autopsie de l'homme
retrouvé dans le trou de sonde.
Mort par suffocation.
Un homme retrouvé tête
la première dans un trou de sonde
- meurt à coup sûr de suffocation.
- Oui.
J'ai écrit...
J'ai mis sur le certificat de décès:
"Suicide provoqué par
des troubles de l'équilibre mental."
- Vous voulez ça?
- Oh, merci.
Vous l'avez identifié?
Oui. Le soldat Gurble.
Drôle de nom.
- Je me suiciderais pas ainsi.
- Non.
A moins qu'on l'ait mis là.
- Pourquoi dites-vous ça?
- Ils ont fait une enquête.
- Il avait volé des rations.
- Je vois.
Meurtre ou suicide,
je dirais qu'il le méritait, pas vous?
Oui, j'imagine.
- Je vais finir ma tournée.
- Oui. Bonne nuit, colonel.
Tu veux fumer, Stevie?
- Le voilà!
- Le laissez pas s'enfuir!
- Le voilà!
- Le laissez pas s'enfuir!
- Attention, attention!
- Sortez-le de là!
- Attrapez-le!
- Le voilà!
- Attrapez-le!
- Là!
Allez, arrêtez!
Ça suffit! Arrêtez.
Vous allez arrêter?
Laissez-le où il est.
Ne le tuez pas.
- J'ai une meilleure idée. Tex?
- Ouais?
Va chercher une couverture.
- Une couverture?
- Ouais. Allez, dépêche-toi.
Là. Toi et Max, attrapez-le.
Je le veux vivant.
- Avec ma couverture? T'es fou?
- Je t'en aurai une autre. Vas-y.
Viens. Donne-moi l'autre bout.
On lui met dessus
et on saute, ok?
- D'accord.
- Allez. Maintenant!
- Je l'ai eu!
- Prends-le!
- Allez.
- Je l'ai eu!
C'est bon.
Arrêtez! Du calme!
- Max, prends-le.
- J'en veux pas. C'est sa couverture.
Tex, va faire le café
pendant que je réfléchis.
Approchez. Venez
écouter la parole du King.
Et toute la cour
se rassembla, obéissante.
Venez, venez, venez.
Bien, on a attrapé un rat vivant.
- Ouais, et alors?
- Alors? Sers-toi de ton imagination.
Qu'est-ce qui manque à Changi?
Ouais, à part ça.
- De la nourriture, pas vrai?
- Quel rapport avec les rats?
Bon Dieu.
Tu ne penses pas
à ce que je crois que tu penses?
T'as pigé.
- Mais on ne va pas en manger.
- En manger?
- Manger quoi?
- De la viande de rat.
T'es dingue ou quoi?
Qui achèterait de la viande de rat?
Laissez-moi finir. Personne,
bien sûr, s'ils savent que c'est du rat.
Mais s'ils l'ignorent?
Si on dit que c'est du lapin?
Il n'y a pas de lapins en Malaisie.
On trouvera quelque chose.
Pas la peine de s'en faire.
Et de l'écureuil,
tu crois que ça marcherait?
C'est ça, de l'écureuil.
C'est pas très appétissant.
Attendez une seconde.
Je sais.
- Je sais. De la biche.
- De la biche?
Quel genre de gibier
il y a, chez toi?
Non, pas de la biche ordinaire.
Je parle de rusa tikas.
Ils font à peu près...
Ils sont petits.
20 cm de haut.
Pour les autochtones,
c'est le fin du fin.
Rusa tikas,
ça signifie "biche-souris".
Alors c'est ça.
On va vendre des rusa tikas.
D'abord, voyons si
c'est un mâle ou une femelle.
Après on en prend un du sexe opposé
et c'est le début de la fortune.
Comment on sait le sexe?
J'ai lu dans un magazine
que les *** sont bons à ça.
- C'est pour les œufs, ducon.
- Laissez-moi faire. Je vous le dirai.
Ok. Tu t'en occuperas.
On a deux choses à faire.
Trouver un autre rat et tout
apprendre sur leurs mœurs.
- Vexley est l'homme qu'il nous faut.
- Vexley? Qui c'est, Vexley?
Suivre mes cours?
- Vous le voulez vraiment?
- Si ça ne vous ennuie pas.
Non. J'en serais ravi.
Ravi.
- Chef d'escadrille Vexley.
- Enchanté.
Salut, Peter.
Très bien, alors.
Biens assis?
Bien. Aujourd'hui...
Aujourd'hui je vais vous parler
du plus gros des mammifères:
La baleine.
Que savez-vous des baleines?
Les baleines sont,
sans aucun doute,
la forme la plus élevée
de toutes les créatures.
Prenez la baleine bleue,
l'animal vivant le plus puissant.
Prenez sa façon de s'accoupler.
C'est merveilleux.
Il n'y a pas d'autre terme.
Le mâle
entre en état d'excitation
en soufflant de magnifiques
nuages d'écume.
Puis, il frappe l'eau avec
sa queue près d'une femelle,
qui l'attend d'un patient désir
à la surface de l'océan.
Puis, il plonge vers les profondeurs
et jaillit hors de l'eau,
immense, énorme, colossal,
et retombe en faisant tonner
sa nageoire dorsale,
battant l'écume,
frappant la surface des flots.
- Une question?
- Oui, et les rats?
Je vous demande pardon?
Les baleines, c'est intéressant,
mais... Et les rats?
- Comment ça, les rats?
- Vous vous y connaissez?
Les rongeurs sont très différents.
Bien, retournons...
- Comment ça?
- Quoi?
En quoi sont-ils différents?
J'en parlerai la prochaine fois.
Ce sont des créatures répugnantes.
En quoi sont-ils répugnants?
A cause de leurs mœurs?
- Tout en eux est...
- Une cigarette?
Eh bien...
Merci, caporal.
Prenez-en deux.
Vous en aurez besoin,
si vous nous parlez des rats en détail.
Eh bien...
Voyons...
Bien, messieurs. Une femelle peut
avoir jusqu'à douze portées par an
et jusqu'à 14 petits par portée.
Les petits naissent aveugles
au bout de 22 jours.
22 jours après l'accouplement,
messieurs.
Les petits ouvrent
les yeux après deux semaines
et peuvent se reproduire
après deux mois.
- Bon Dieu!
- Ça veut dire quoi?
Ça veut dire qu'après six mois,
on aura des tikas jusqu'aux genoux.
Bon Dieu.
D'un autre côté, ils ont
des mœurs plutôt répugnantes.
Premièrement: Ils sont cannibales.
Deuxièmement: Ils se battront
si on ne s'en occupe pas.
Mais d'un autre côté,
ils mangent n'importe quoi.
N'importe quoi, mort ou vif.
Donc, pas de problèmes de logistique.
J'en ai eu un autre.
Pendant que vous discutez, je m'active.
- C'est le bon sexe.
- Comment le sais-tu?
- J'ai regardé.
- Qu'attendons-nous?
Tex, Dino, faites le guet.
Vexley sait de quoi il parle.
Messieurs, mettons-nous
à compter les jours.
Il a l'air différent.
Tu trouves pas
qu'il a l'air différent?
Oui, on dirait un homme marié.
La voie est libre?
Viens, on a du boulot.
Tu veux bien me servir
d'interprète ce soir?
Ouais. D'accord.
Qu'as-tu là-dedans, Marlowe?
- De la nourriture.
- Je peux voir?
Arrête de me chercher
des poux, Grey.
Ça vient d'où?
- On me l'a donné.
- On peut deviner qui, hein?
- Où l'amènes-tu?
- A l'hôpital.
- Pour qui?
- Mac. D'autres questions?
Non. Pas pour l'instant.
N'oublie pas, toi et ton copain escroc
êtes sur ma liste.
J'ai pas oublié l'histoire du Ronson.
De quoi tu parles?
Je n'ai désobéi à aucun ordre.
Ça viendra, Marlowe.
Quand on vend son âme,
on finit par payer.
Arrête avec tes bondieuseries.
Je juge un homme
par ses fréquentations.
Ton ami est un escroc,
un menteur et un voleur.
Tu as raison pour une chose, Grey.
C'est mon ami.
Mais ce n'est ni un escroc,
ni un voleur.
Mais c'est un menteur.
Nous sommes tous des menteurs,
Grey. Tu as menti pour la radio.
Il faut mentir pour survivre.
On fait plein de choses
pour survivre.
Comme lécher le cul
d'un caporal pour de la bouffe?
Je l'ai dit en premier, Grey.
Tu me croiras pas,
mais je l'ai dit avant toi.
Ça ne l'intéresse pas.
Le marché est au plus bas.
C'est pour ça qu'il risque sa vie.
Dis-lui 3000.
Dis-lui désolé que ce soit si cher.
- Il en offre 600.
- Dis-lui d'aller se faire voir.
Non, non. C'est une blague.
Tu te débrouilles très bien.
Dis-lui que le propriétaire
serait offensé par une telle offre.
- Alors?
- Il est monté à 1000.
J'ai besoin de plus que ça
pour supporter l'odeur.
Dis-lui que j'ai vendu la même
il y a une semaine pour 3000.
Dis-lui que je trouve
qu'il a une bonne tête, etc.
Tu sais, le baratin habituel.
Fais monter le prix petit à petit.
Je dois aller voir le propriétaire.
Quatre cents? Tout le monde sait
qu'une Omega vaut au moins 2000.
Je sais, mais faute de grives,
on mange des merles.
J'ai fait de mon mieux. Vraiment.
J'en suis sûr, caporal.
Ce n'est pas votre faute.
Mais... Que dois-je faire?
Essayez encore une fois.
Je vous en prie.
J'ai confiance en vous.
J'en veux au moins 1200.
Je ne peux pas faire
grand-chose, mais...
Ok, je vais réessayer.
- 2600 dollars?
- 2600.
Fais gaffe, il crache quand il veut
faire croire qu'on le vole.
C'est Bela Lugosi.
Il reviendra.
- Il est monté à 2100.
- C'est ce qu'il était prêt à payer.
Dis-lui 2600 ou rien.
2200,
c'est sa dernière offre.
Oui, probablement.
Dis-lui que j'accepte.
Qu'il est trop fort pour moi.
Dis-lui que je dois laisser tomber ma
commission pour payer la différence.
- Seulement 900?
- J'en ai peur.
J'ai sué sang et eau pour ça.
900 moins la commission.
Je suis très déçu.
C'est tout ce qui me restait.
Ça devient de plus en plus dur.
Bonne nuit.
- Je t'ai pas porté chance, hein?
- Tu me dois deux dollars.
- Deux quoi? Pour quoi?
- C'est ta commission.
J'allais pas te faire
travailler pour rien.
Je veux pas être payé
à faire l'interprète. J'aime ça.
Prends-les. 108 $. Dix pour cent.
Tu les as mérités.
Comment je peux me faire 108 $
sur un total de 2200,
quand il n'y a pas eu de profit?
Je n'en veux pas.
Je me demande comment
tu as fait pour survivre jusqu'ici.
Il faut voir les choses en face.
Ton cher major Prouty
me vend une fausse montre.
Il mérite pas un sou de plus.
Il se moque de ce qui m'arrivera
si la montre marche pas.
Peut-être l'a-t-il volée.
Il en voulait 1200.
J'en ai demandé 2600 à Torusumi
qui l'a payée 2200 car il sait qu'il peut
la revendre pour 3500.
J'ai donné 900 à Prouty.
900 moins dix pour cent.
Et il doit penser qu'il m'a eu.
Tout le monde est content.
Maintenant les frais. J'ai payé 100 $
pour faire réparer la montre.
Pour qu'elle ne tombe pas
en pièces entre ses mains.
120 de plus par mesure de sécurité.
Ça fait 1120.
2200 moins 1120,
ça fait pile 1080 $.
Dix pour cent de ça, c'est 108.
Je t'ai donné 110,
donc tu me dois deux dollars. Ok?
Tu les as gagnés. Ils sont à toi.
On n'a rien pour rien.
Non.
Hauts les cœurs, mon vieux.
En rentrant chez toi,
passe voir Brant.
Donne-lui sa part, d'accord?
- Brant? Le colonel Brant?
- Oui, le colonel Brant.
Donne-lui sa part. Il la prendra.
Fais-moi confiance. Bonne nuit.
Bonne nuit.
Au meurtre!
Au meurtre! Je veux porter
plainte pour meurtre.
Je demande
la cour martiale pour meurtre!
Regardez! Regardez!
Cette bête a tué un de mes enfants.
Qu'elle soit jugée pour meurtre!
- De quelle bête parles-tu?
- Cette bête-là, ce meurtrier!
Il est fou. C'est un accident.
Le chien s'est échappé, c'est tout.
C'était un accident.
Il l'a tué. Il a tué
mon enfant et l'a mangé!
- C'est une poule, pas un gosse.
- Mes poules sont mes enfants.
Je le tuerai lui et sa sale bête.
Je suis désolé.
Si je pouvais, je lui en payerais 20.
Mais je peux pas.
- Bon Dieu, faites quelque chose.
- Je ne peux que faire un rapport.
- Débarrasse-toi de ce chien.
- Comment ça?
- Comment ça?
- Débarrasse-t-en. Tue-le!
- Vous pouvez pas me l'ordonner.
- Bien sûr que si.
Il devait pas venir ici.
Il a tué la poule.
Je vais le tuer, ce sale clebs.
Œil pour œil.
Colonel Foster, j'ai demandé au
Capitaine Hawkins de tuer son chien.
C'est moi qui vais le tuer,
comme il a tué mon bébé.
Colonel Foster, acceptez mes excuses,
je ferai n'importe quoi.
- Laissez-moi garder mon chien.
- Si vous continuez, colonel,
je vous arrête.
Je me vengerai. Assassin.
Je me vengerai.
Je me vengerai.
Je me vengerai.
Mon bébé.
Mon bébé.
Grey, annulez cet ordre,
je vous en prie.
Ce n'est rien du tout.
Je ferai n'importe quoi.
Tu sais que je ne peux pas.
Désolé, je ne peux rien faire.
Tue ton chien.
Peu importe comment,
mais fais-le vite.
A l'aide! Aidez-nous.
Je vous en prie, aidez-nous.
Aidez-nous.
Je vous en prie.
Tu es bien sûr?
C'était ça le message:
"Rendez-vous à la 54"?
Entrez.
C'est mon anniversaire.
Je vous invite à dîner.
C'est du vrai? C'est du vrai?
C'est vraiment du porc?
Espèce d'enfoiré.
Comment tu l'as eu?
C'est une longue histoire.
Tu n'as pas inventé la roue,
par hasard?
- C'est quoi, ce boucan?
- C'est toi, Griffiths?
- Tu veux qu'on finisse en taule?
- Non, désolé. Désolé.
- Mettez-la en sourdine, alors!
- C'était qui?
Griffiths. C'est sa cellule.
Je la lui loue 3 dollars de l'heure.
- On n'a rien pour rien.
- T'as loué la cellule?
Griffiths est un malin.
Y'a des milliers de types, ici.
Pas moyen d'être seul. Il loue
ça à qui veut être tranquille.
Je parie que c'était pas son idée.
On peut rien te cacher, pas vrai?
Combien ça vous rapporte, caporal?
Juste dix pour cent.
Vérifie la porte, Tex.
Si l'odeur s'échappe,
on risque gros.
Ça manque de sel, je crois.
Qu'en pensez-vous?
Je ne sais pas. Je bave trop,
j'en ai perdu le sens du goût.
Pete?
- Juste un peu, juste un peu.
- Je peux? Je peux?
Tu as peut-être raison.
Juste un peu, alors.
Merci d'avoir léché la cuillère.
Tu dois nous dire où tu l'as eu.
C'est... le chien de Hawkins.
- Le chien de Hawkins?
- C'est pas du porc?
- Arrête de plaisanter.
- T'as dit que c'était du porc.
C'est toi qui l'as dit.
Je n'ai rien dit.
Incroyable!
Mon Dieu, je sais pas
ce que je vais faire.
Ça change quoi?
Du chien, du porc, ça change quoi?
De la viande, c'est de la viande.
Il a raison. Il n'y a pas de mal
à manger du chien.
- Les Chinois en mangent.
- On n'est pas chinois.
- Tu as faim, non?
- C'est pas ça. On connaît ce chien.
- C'est le chien de Hawkins.
- Attends un peu.
Ça change quelque chose
que tu le connaisses?
Ça, c'est couper
les cheveux en quatre.
- Tenez, sentez-le.
- Pas la peine de le sentir.
Ça a vraiment l'air succulent.
Mais c'est ce que Pete a dit.
Vraiment? Vous avez déjà
cuit un homard vivant?
Vous avez déjà pêché un poisson
pour le faire griller directement?
Et ce qu'ils font
aux oies en Europe?
On cloue leurs pattes
et on les gave de maïs
jusqu'à ce que leur foie explose.
Me parlez pas du chien de Hawkins.
Si vous n'en voulez pas, tant pis.
C'est une prison libre.
Vu comme ça,
il n'y a rien de choquant.
Ça change tout.
C'est le chien de Hawkins.
Faux, c'était le chien de Hawkins.
Maintenant, c'est juste de la viande.
Vous l'avez goûté, non?
Pas vrai?
Il était bon, non?
Alors, pourquoi vous dégonfler?
Vous en avez déjà mangé.
Alors...
Qu'est-ce qu'on attend?
Réfléchissez vite. Filez, les gars.
Voilà, une journée de plus.
2163 officiers et soldats.
245 kilos de riz,
ça fait 115 grammes par homme.
Il manquait quatre kilos et demi
dans un sac pesant 9,2 kg.
- Dysenterie?
- Oui. C'est dur, aujourd'hui.
- Merci. A la semaine prochaine.
- Prenez soin de vous.
- Pas la peine.
- Désolé. Une maladresse.
Ce poids a été truqué.
Quoi? Lmpossible. Faites voir.
Non, il n'est pas truqué.
C'est un trou de rectification.
Il était sûrement
plus lourd qu'il devait l'être.
Vous avez failli m'inquiéter.
- Ils sont tous truqués!
- Ils sont rectifiés.
Dites pas ça. Je connais
mes poids et mesures.
Les trous de rectification,
ça n'existe pas.
Si le poids est défectueux,
il n'est pas vendu.
- Que savez-vous de ça?
- Rien, mon lieutenant.
- Je ne vous crois pas.
- Vous ne pouvez pas m'accuser.
- Je n'en sais rien.
- On va faire un essai, d'accord?
Je vais montrer ça aux hommes,
- on verra ce qu'ils feront.
- Attendez, lieutenant.
Vous avez raison.
Mais ce n'est pas moi. C'est le colonel.
Il m'a pris à voler un peu de riz.
Il a dit qu'il me dénoncerait
- si je ne l'aidais pas.
- Taisez-vous, imbécile!
Vous n'allez pas le croire.
Il essaye de me compromettre.
- J'ignorais ce qui se passait.
- C'est lui qui a la clé.
La clé du coffre
où on range les poids.
- Ça pouvait pas être moi.
- La ferme, Blakeley!
Fermez-la, vous m'entendez?
Depuis quand utilise-t-on ces poids,
colonel? Un an, deux ans?
Je l'ignore. S'ils sont truqués,
je n'y suis pour rien.
Mais vous avez la clé du coffre.
Oui, mais ça ne...
Vous avez examiné ces poids?
- Non.
- N'est-ce pas étrange?
Non. Vous n'avez pas
à m'interroger, lieutenant.
J'espère que vous dites la vérité.
Vous me menacez?
Je vous ferai passer en cour martiale.
Ça m'étonnerait. Je fais mon devoir.
Ces poids ont été truqués.
- N'est-ce pas?
- Je suppose, oui, mais...
- Bien.
- Ça ne signifie pas...
Ça signifie que vous
ou Blakeley êtes responsables.
- Vous seuls avez le droit d'être ici.
- C'est pas moi.
- Je n'ai qu'une livre sur 10.
- Fermez-la!
Ne dites rien.
Ils nous mettraient en pièces.
- Je l'espère, Blakeley.
- Ecoutez, Grey, on peut s'arranger.
Peut-être qu'ils sont truqués,
mais vraiment très peu.
Blakeley, attendez dehors.
Restez où vous êtes, Blakeley.
Blakeley n'a pas à sortir,
n'est-ce pas, colonel?
Non. Les murs n'ont pas d'oreilles.
Vous aurez une livre
de riz par semaine.
- C'est tout?
- D'accord, deux livres.
Et une demi livre
de poisson séché.
Pas de sucre ou d'œufs?
C'est pour l'hôpital,
vous le savez.
Qu'en dites-vous?
Voilà ce que j'en dis, colonel.
Je vais voir
le colonel Smedley-Taylor
et lui rapporter
ce que vous venez de dire.
Et je vais lui montrer ça. Et si
tout cela finit dans un trou de sonde,
ce que j'espère, je serai
le premier à vous y conduire
et je vous y jetterai personnellement,
mais pas trop vite.
Car je veux vous entendre crier
longtemps avant que vous mouriez.
Oh, mon Dieu.
Vous autres Australiens êtes les seuls
voleurs qui fournissez en gros.
Voici mon offre.
Vous fournissez les cages
et vendez le produit
et vous touchez 50 pour cent.
- Ça vous intéresse?
- Ouais, c'est une bonne offre.
Alors, ça marche?
Rien ne vaut de faire des affaires
entre gens du même monde.
Quand commencerez-vous à livrer?
Je dois m'organiser.
Voyons voir.
- Kurt, à ton avis?
- Cinq semaines.
Ils devraient faire
de la viande d'ici un mois.
Je pensais vendre que les cuisses.
Dix par semaine.
Pour en faire un commerce de luxe.
Je dois dire que je préférerais
ne pas en vendre aux potes.
Aux copains...
Ça me semble pas juste.
Il a pas tort, King.
Oui, c'est vrai.
Pas aux copains.
J'ai aussi pensé à ça.
Messieurs,
nous n'en vendrons qu'aux officiers.
- Qu'aux officiers?
- A partir des majors.
Un génie. Ce type est un génie.
J'ai vu le lieutenant-colonel Jones
et le quartier-maître Blakeley.
Je les ai relevés de leurs fonctions.
Nous devons oublier cette histoire.
Je dis "nous"
car vous devez l'oublier avec moi.
C'est même un ordre.
Oubliez que c'est arrivé.
Nous ne pouvons pas,
on les a pris la main dans le sac.
C'est notre nourriture.
Ils doivent être punis.
Néanmoins,
vu les circonstances,
- j'ai pris cette décision.
- Quelles circonstances?
Vous ne pouvez pas faire ça.
Me dites pas ce que je peux faire.
Pardon, mon colonel.
Mais ce sont des voleurs.
Je les ai attrapés.
- Je répète, l'incident est clos.
- Bon Dieu, pas question!
Pas question. Ils mangent
pendant que nous crevons de faim.
- J'insiste pour qu'ils...
- Vous n'avez pas à insister.
J'ai l'intention d'envoyer ceci
au commandant du camp:
"Je félicite le Lieutenant
Robin Grey, du Royal Tank Corps,
pour son rôle de prévôt
de la prison de Changi.
Il accomplit son devoir
dans des conditions difficiles
et sans aucun doute,
de manière admirable.
J'aimerais le recommander
pour le grade de capitaine."
Espèce d'hypocrite.
Vous êtes dans la combine.
Vous ne vous en tirerez pas
comme ça, aucun de vous.
J'ai pas de preuves contre vous.
Mais j'en ai contre les autres.
- J'ai ce poids.
- Il a quoi, ce poids, lieutenant?
- Il a quoi, ce poids?
- Ce n'est pas le même.
- C'est pas celui que je vous ai donné.
- Vous vous trompez, lieutenant.
C'est bien celui-là.
Vous êtes jeune, Grey.
Vous comptez rester
dans l'armée après la guerre?
C'est bien.
L'armée a besoin d'officiers
intelligents et travailleurs.
Je suis sûr de pouvoir
convaincre le commandant,
en plus de ma recommandation,
de vous accorder
une commission permanente.
Vous êtes surmené
en ce moment, ça se comprend.
Nous vivons des temps terribles,
Grey.
Terribles.
Mais il faut avoir
une bonne vision des choses.
Je considère qu'il est impératif
d'oublier cette tragique affaire.
Pour le bien de tous.
Rien de bon ne peut sortir de là.
Je suis sûr qu'après y avoir réfléchi
aussi soigneusement que moi,
vous comprendrez
la sagesse de ma décision.
Vous avez une objection contre
le fait que je transmette cette lettre?
Bien.
Alors, c'est fait.
Votre promotion est confirmée.
Bonne nuit, capitaine.
Ok, les gars,
amenons-le au camion. Allez.
Allez, balancez-le vers vous.
Il faudra revenir par là.
- Attendez!
- Attendez!
Faites-le rouler!
Pas de nourriture trop riche.
Vous pourrez encore jouer au violon.
Vous avez de la chance.
Pas d'os cassé.
Tâchez de penser à autre chose.
Vous avez des places pour la pièce?
Ça devrait être bien.
J'ai participé à l'écriture,
à la réécriture plutôt, du dernier acte.
J'ai vu la production originale
pendant ma lune de miel.
Jessica Tandy, je me souviens.
Elle jouait le personnage
de la jeune femme libérée.
Elle avait une réplique...
Je m'en souviens
comme si c'était hier.
Le jeune homme lui disait:
"Ma chère Audrey."
C'était sa réplique à lui, en fait.
"Ma chère Audrey", disait-il.
"Vous aurez des boutons sur le nez
si vous le buvez trop chaud."
Je ne l'oublierai jamais.
Bien que c'eût été
ma lune de miel,
je suis tombé amoureux d'Audrey,
la jeune femme libérée.
Et maintenant, c'est Sean
qui va jouer le rôle.
- Qu'y a-t-il, Stevens?
- Rien, mon colonel.
Vous mentez, Stevens. Vous vous
rasez les jambes et vous mentez.
Mais vous avez de la compassion.
C'est ce qui vous sauve.
- De quoi, mon colonel?
- De vous-même, Stevens.
Je pensais que vous alliez dire:
"D'un destin pire que la mort."
Ça n'existe pas.
Tu as des places
pour le premier soir?
Je n'avais jamais vu
de pièce avant d'être ici.
Des films, oui, mais
j'avais jamais vu de pièce.
Buster Crabbe.
Tu connais Buster Crabbe?
Oui, je crois.
C'est le genre d'acteur que j'aime.
Buster Crabbe, Edward G. Robinson.
Ces acteurs, mec,
ils ont tout compris.
Ça va?
Oui, ça va.
Ça fait juste un peu mal.
Tu sais, avant d'être ici,
j'avais rien compris.
J'aimais lire les magazines.
Je regardais les belles filles
sortir de leurs voitures,
aller à des dîners de gala.
Et elles étaient toujours avec
des porcs. Tu sais, des vrais porcs.
Vieux et gros,
mais ils avaient tout pigé.
Allons-y.
A plus ***.
Je disais à ma femme
qu'on a fait ce qu'il fallait...
- Le faire piquer comme ça.
- Quoi?
Ma femme l'a très mal pris,
mais je lui ai expliqué
qu'ils ne sentaient rien.
Le vétérinaire lui a fait une piqûre
et il s'est endormi.
Je le tenais dans mes bras.
Il n'a rien senti.
Il s'est juste endormi.
Pete?
Où étais-tu?
Je te cherchais.
Ça va pas?
C'est arrangé avec Tinker.
On vend le diamant ce soir.
- Qu'y a-t-il?
- Ils vont me couper le bras.
J'ai la gangrène.
Ecoute, Pete. Comprends
bien ce que je vais dire.
Je veux pas être un salaud,
mais j'ai besoin de toi, ce soir.
Pete, écoute, je sais ce que je dis.
Ce n'est pas qu'une affaire.
Si la guerre finit les *** vont
massacrer tous ceux du camp.
La seule chance
de survivre est de les payer.
C'est notre seule chance.
- Il faut faire cette affaire.
- Merde! La guerre n'est pas finie!
Ferme-la! Ferme-la!
Je suis désolé. Je suis désolé.
Je suis désolé, Pete, mais
tu dois traduire pour moi ce soir.
Je trouverai quelque chose,
je te le promets.
On doit avoir ce fric.
Tu le sais ça, non?
De toute façon, c'est toi et moi.
Je trouverai quelque chose,
je te le promets.
Viens, maintenant.
Viens.
T'as jamais été giflé, hein?
- Ça va? Tu tiens le coup?
- Ouais.
Ouvre bien les mirettes.
Je t'appelle quand j'ai besoin de toi.
- Il a l'argent.
- Compte-le.
30000 en dollars d'ici à 8 contre 1.
Je reviens avec la marchandise.
- Tout est là.
- Bien. Montre-lui le diamant.
C'est Grey! C'est Grey!
Ne bougez pas!
Poursuivez-les!
Par là.
Vous les voyez?
Les voilà!
Ils sont par là. Venez!
Par ici!
Par ici.
Ramenez-vous! Ramenez-vous!
On a une chance.
Passe par le grillage.
Je te couvre.
- J'y arriverai jamais.
- Bien sûr que si.
Quand tu seras passé,
enterre le fric et reviens
par le même endroit.
- Je te couvre. Vas-y, putain!
- J'y arriverai jamais.
Mais si.
Sauve le fric
et je sauverai ton bras.
- Quoi?
- Tu m'as bien entendu. Allez, vas-y!
Comment peux-tu...
Comment peux-tu?
Caporal! Ne bougez plus.
- Fouillez-le.
- D'accord.
Que se passe-t-il?
- Il n'a rien sur lui.
- Où est Marlowe?
- Je n'en sais rien.
- Où est l'argent?
- Quel argent?
- L'argent de la vente du diamant.
Quel diamant?
Très bien. Très bien, caporal.
Le guerre va se terminer un jour
et je vous retrouverai.
D'accord. Je vous crois.
Mais en attendant...
Pete a franchi le grillage.
Assure-toi qu'il rentre sain et sauf.
- Tu voulais me voir?
- Ouais. Il me faut des médocs.
De l'antitoxine. Une bouteille.
Et de la poudre antiseptique.
- C'est beaucoup, ça.
- Je vais être franc. C'est pour Pete.
Sans ça, ils vont lui couper le bras.
Il a la gangrène.
Combien ça coûte
de sauver un bras?
Pour un copain, je le fais à 400.
Prix spécial.
- Ok, ça marche.
- Ça prendra trois jours.
- Non, mon pote, il me le faut ce soir.
Alors, c'est 400 de plus.
Ok. Ok, t'as gagné.
Mais sois là ce soir, d'accord?
Pete, tu viens faire le quatrième?
On t'a gardé une place.
C'est déjà distribué,
mais sans embrouille.
Ça va, Peter?
Les nouvelles sont bonnes, non?
Qui a distribué ça?
C'est toi, McCoy.
Ça ne sera pas long. Oh, non.
Qu'avons-nous là?
Deux piques, je crois bien.
Si c'est mon tour.
Ce n'est pas ton tour.
Je passe.
- Pete?
- Quoi? Oh, trois carreaux.
Je passe.
- Trois piques, je crois.
- Je passe.
- Je passe.
- Tu passes?
- Tu passes.
- Il faut avoir la foi, Peter.
- Je ferai de mon mieux.
- Tu feras quoi?
- Je vais tenter.
- Qu'as-tu dit? La foi?
Me parle pas de foi.
Pas besoin d'entendre ces âneries.
Vicaire, "padre",
peu importe ton titre.
Tu sais où tu peux
te la mettre, ta foi?
- C'est bon.
- Ne dis pas "c'est bon".
Il sait de quoi je parle,
pas vrai, mon père?
- Pete, écoute...
- Oh, la ferme.
J'aimerais parler de Dieu, de la foi,
de la miséricorde et tout ça.
Que peut-il faire, Dieu, vraiment?
- Il peut guérir.
- Il peut quoi? Guérir?
Tu as dit "guérir"?
Il a fait du bon boulot, ici.
Une de ses plus grandes réussites.
Mourir de dysenterie
et de cécité importe peu.
Il s'en fout de ça.
Tu sais ce que je crois?
Que Dieu est un maniaque.
Un maniaque sadique et vicieux!
Tu peux te le garder
ton Dieu, curé, et ta foi aussi.
Ce n'est qu'une sale plaisanterie.
- Où est l'infirmier?
- Stevens n'a pas pu venir.
- Je vais lui faire la première.
- Tu sais le faire?
Bien sûr.
T'as l'eau bouillante?
- Ouais, juste là.
- T'as intérêt à savoir.
Verse une goutte là-dedans, mec.
Laisse le reste sur le feu.
D'abord, une piqûre de morphine.
Après, je vais nettoyer
la plaie le mieux possible.
Donne-nous plus de lumière. Vite.
Voilà, c'est fait.
Stérilise-la à nouveau.
Et remplis-la avec ça.
Viens par là, d'accord, mon pote?
Voilà.
On va retirer ce bandage.
C'est moche.
C'est peut-être trop ***.
Débarrasse-toi de ça.
Tex.
Regarde bien.
Si Stevens ne vient pas,
tu devras le faire.
Il faut lui faire une intraveineuse.
Avant tout, trouver la veine.
Tu vois, elle est là.
Tu y rentres l'aiguille
et tu tires le piston jusqu'à ce qu'il
y ait un peu de sang dans la seringue.
Tu vois? Comme ça
t'es sûr d'avoir eu la veine.
Une fois que tu es sûr,
tu injectes l'antitoxine.
Mais lentement, mec.
Tout doucement.
Jusqu'au bout. Là.
Il faut faire ça toutes les six heures.
Si t'en rates une, c'est comme
si t'avais rien fait.
- Il va être paf longtemps?
- Deux heures, j'imagine.
On peut régler ça, maintenant.
On règlera ça
après l'affaire du diamant.
Non, mec. J'ai livré,
je veux être payé. Le diamant
- n'a rien à voir avec ça.
- Tu peux attendre un peu.
Je peux pas attendre.
Si j'ai pas...
Attends un peu.
Me dis pas que t'as pas le fric.
Je l'ai, je l'ai...
Je sais pas où il est.
Y'a que lui qui sait.
Il faut vraiment
qu'il s'en sorte alors, pas vrai?
Je repasserai bientôt.
Bonne nuit, mec.
J'ai été le chercher?
- T'en fais pas pour ça.
- J'ai été chercher le fric?
Non, pas encore. T'en fais pas.
Dès que tu iras mieux.
T'as toujours ça.
J'ai tenu ma promesse.
T'as eu la première piqûre. C'est
pour ça que t'étais dans les vapes.
Je ne sais pas quoi dire.
Tu pourrais dire que je suis un génie.
Tu pourrais dire ça.
Ça va mieux. Et j'ai ton fric.
Enfoiré!
Enfoiré. On a réussi!
On a réussi!
Allez, dis-le. Je suis pas le King?
Je suis pas le King?
- Ça sent pas la cuisine?
- Si, capitaine.
Toute la matinée.
Ça semble venir de partout.
Je vous félicite...
Délicieux, absolument délicieux.
Un peu filandreux, peut-être,
mais délicieux.
Oui, excellent, excellent.
Excellent.
Eh bien...
J'en reprendrais bien encore.
On pourra en avoir d'autres?
Peut-être. Je jouis
d'une certaine influence.
- Colonel?
- Toujours rien.
Le commandant
discute encore avec eux.
Pourquoi n'y a-t-il pas eu
de représailles?
Quand ils trouvent une radio,
y'a toujours des ennuis.
Il ne s'est rien passé
d'autre, cette nuit?
Ça s'est passé si vite.
Ils les embarquaient quand je me suis
réveillé. J'ai pas pu leur parler.
Ils ont l'air
d'être toujours là-dedans.
- Ils veulent nous voir, George.
- Vous savez ce qui se passe?
Non, je n'ai rien appris.
Ils sont très polis. Mais...
A moins qu'ils veuillent
faire un exemple.
Ils sont très polis
quand ils vont exécuter quelqu'un.
- On va le savoir.
- Nous tous?
Ils veulent voir
tous les officiers supérieurs.
Nous, l'empereur, avons ordonné
au Gouvernement lmpérial de dire
aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne,
à la Chine et à l'Union Soviétique
que nous acceptons
leur déclaration commune.
L'ennemi a utilisé
une bombe inhumaine
et a infligé à des innocents
de graves blessures et une tuerie.
Continuer la guerre mènerait non
seulement à notre annihilation,
mais aussi à la destruction
de la civilisation humaine.
Comment protéger nos innombrables
sujets, qui sont comme nos enfants?
Comment demander le pardon à l'esprit
divin de nos ancêtres impériaux?
Quand nous pensons
à nos sujet morts au combat,
à tous ceux qui sont
morts trop jeunes
et aux familles qu'ils laissent derrière
eux, nous sommes bouleversés.
Nous voulons œuvrer pour un avenir
de paix pour les futures générations,
en tolérant l'intolérable
et en endurant l'insupportable,
en nous rappelant du poids
de nos responsabilités
et de la distance qu'il reste à parcourir
et en concentrant nos efforts
sur la construction d'un avenir
fondé sur la morale
et l'honnêteté.
Nous jurons de brandir bien haut
la fleur de nos valeurs nationales,
résolus à ne pas nous laisser distancer
par la marche du progrès mondial.
Nous vous demandons à vous,
nos sujets, d'incarner notre volonté.
Si je comprends bien...
La guerre est finie?
Oui, la guerre est finie.
La guerre est finie!
On a réussi! On a réussi!
Ça n'a pas de sens.
Ça n'a aucun sens.
Si tu nous faisais
le café de la victoire?
- Et mes rats?
- Quoi?
Qui s'occupera de mes rats
quand je serai parti?
- T'es pas encore parti.
- Et eux, alors?
Tu comprends pas,
ils sont nés en captivité.
Ils connaissent rien d'autre.
Ouvre donc leurs cages.
Ils apprendront.
Je me demande...
Les choses doivent bien
avoir changé, au pays.
Je parie que les choses
ont bien changé, au pays.
Fais-le.
Que fais-tu?
Regarde mes pompes!
Fais-moi un café,
caporal.
Sors avant que je te mette
mon pied dans la gueule.
Oh, fais ça.
Fais ça et je te fais rétrograder.
N'oublie pas que j'ai le grade.
Je suis premier sergent.
Premier sergent.
Je te traînerai en cour martiale.
- Tex, ramasse la cafetière.
- Ecoute, écoute!
Tu veux quoi? Du fric?
J'ai du fric. De l'argent japonais.
Tiens, 90 thunes.
Assez pour une tasse de café, non?
Fais-le. Fais-le, caporal.
- Tex, prends cette cafetière.
- Ne bouge pas, soldat!
Ne bougez pas, tous!
A partir de maintenant, c'est moi
le commandant de cette case!
En vertu des pouvoirs qui me
sont conférés, cette case est...
Je vais te tuer!
Non! Que faites-vous?
Que faites...
Que faites-vous?
Je me demandais où tu étais.
Je t'ai pas vu à la pièce.
Qu'est-ce que tu veux?
Lieutenant?
Je voulais te voir.
Eh bien, tu m'as vu.
Allez, soldat, salue-moi.
J'ai dit: Salue-moi.
Salue-moi, sale enfoiré.
Allez dans le corps
de garde et restez-y.
La prochaine fois que
je demande de saluer, saluez!
Vous aussi.
Bonjour.
Je suis Weaver, bataillon de para.
Dites-moi ou montrez-moi
qui commande ici.
Vous êtes britannique?
Pas besoin d'avoir peur de moi.
J'avais les jetons, moi aussi.
Je ne savais pas quoi dire.
Je faisais que me répéter.
Vous êtes bien britannique?
La guerre est finie.
On m'a envoyé en avant.
Pour m'occuper de vous.
Cigarette?
C'est des vraies. De chez nous.
Des Player, vous vous souvenez?
Qu' y a-t-il?
Qu'y a-t-il?
La guerre est finie.
Bienvenue à Changi.
Dieu merci, quelqu'un de normal.
Je suis le Capitaine Weaver.
On m'a envoyé m'occuper du camp
avant l'arrivée imminente des troupes.
Je me demandais
si c'était moi qui avais un problème.
La plupart sont en état de choc.
Ça fait longtemps.
Oui, j'imagine.
- Vous n'êtes pas britannique?
- Non, américain. Le caporal King.
Nous sommes quelques
coloniaux, ici.
Le major Brough est notre
commandant. Vous aimeriez le voir?
Oui. Oui, bien sûr.
Qui sont ces pauvres types?
Juste des types. Des officiers.
- Des officiers?
- Oui.
Ce sont les cases des officiers.
Les soldats sont dans les murs.
- Ils sont tous comme ça?
- Pardon?
Ils sont tous dans le même état?
- Pourquoi êtes-vous si différent?
- Pardon?
Pourquoi êtes-vous si différent?
- Que voulez-vous dire?
- Vous êtes bien habillé,
ils sont en haillons.
Y'a pas de mal
à faire attention à sa tenue.
Vous êtes en forme, aussi, non?
J'ai fait attention à moi, capitaine.
- Pas de mal à ça non plus, hein?
- Non, pas du tout.
- Où se trouve le commandant?
- Par là-bas. Le dernier bungalow.
Bien.
Je ne vous oublierai pas, caporal.
Je verrai le major Brough
dès que possible.
- Que voulez-vous dire?
- Vous verrez, caporal.
J'aurais aimé avoir ton cran, Fortnum.
J'ai pas pu lui parler.
Je me suis sauvé. Les autres aussi.
Il était si réel. Trop réel.
C'est dingue, non?
C'est fini, on a survécu.
Mais c'est quand même dingue.
Que t'a-t-il dit?
Il m'a posé quelques questions.
Qu'a-t-il dit?
Il t'a rien dit?
Rien que je ne sache pas déjà.
C'est bien fini, non?
C'est pas une erreur?
Non. Laisse tomber.
C'est toi le chanceux, maintenant.
Laisse tomber?
Eh, je te parle, là.
Tu m'as appelé
lieutenant, hier soir.
C'est la deuxième fois
que tu m'évites.
Y'a que la guerre qui a changé.
On reste les mêmes.
Ecoute, les gens
ne changent pas à cause...
Quand il n'y a plus de danger.
Je n'ai pas changé.
J' ai pas honte de notre amitié.
On a survécu.
Toi et moi.
Tu as oublié?
Je ne serais pas là, sans toi.
Tu te souviens de ça?
Tu as travaillé pour moi.
Je t'ai payé. C'est tout.
Fortnum, l'amitié n'est pas
une affaire de 10 pour cent.
Ne me demande pas
d'oublier tout ça.
Je t'en prie. Sinon à quoi bon?
Je n'ai pas changé.
Mais ce n'est que toi.
Mon pote. Un à la fois.
Un ami.
C'est tout ce dont on a besoin.
Ce n'est que le début.
Femme et fille tuées dans
un bombardement à Coventry en 1941.
- C'est vide. Où sont-ils passés?
- Quoi?
Où sont-ils passés?
Vous êtes sourds ou quoi?
- Qui ça?
- King. Les Américains!
Oh, les Yankees.
Ils s'en vont.
Ils doivent être en train de partir.
Allez, tout le monde aux camions.
Allez, les gars.
Allez, les gars.
Allez, on a un avion à prendre.
Allez, les gars.
Dans le camion, caporal, allons-y.
Rentrez chez vous, Yankees!
Ça valait le coup d'attendre.
Le voir ainsi remis à sa place.
C'est à notre tour, Marlowe.
On va faire justice au pays aussi.
Churchill et sa bande
ont perdu les élections.
Ce n'est plus vous
qui faites tourner le monde.
C'est à notre tour.
Tu peux toujours
être fier d'avoir été son ami.
Tu ne comprends pas que tu es
vivant grâce à ce qu'il t'a donné.
Je n'ai rien eu de lui.
Il ne m'a jamais rien donné.
La haine, Grey. Juste la haine.
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Ripped by:
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