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4 janvier 1964
Quel âge avez-vous ?
Cinquante-cinq ans.
Je serai sûrement exécuté.
Je serai pendu dans 3 ans.
J'aurai 40 ans.
N'importe comment, je mourrai avant
d'atteindre votre âge.
Cinquante-cinq.
Vous avez vécu dix ans de plus que moi.
Et vous vivez encore. C'est injuste.
Que voulez-vous dire ?
Vous avez tué des gens.
Je vais mourir.
Et vous vivrez.
Et vous baiserez.
Enoziku, cesse de fredonner !
Il va faire froid en prison,
n'est-ce pas ?
Il y fera froid.
VENGEANCE IS MINE
Produit par Kazuo Inoue
Basé sur le roman de Ryuzo Saki
Scénario de Masaru Baba
Photographie par Masahisa Himeda
AVEC
Ken Ogata
Mayumi Ogawa
Mitsuko Baisho
Chocho Miyako
Nijiko Kiyokawa
Rentaro Mikuni
Réalisé par Shohei Imamura
Enokizu ! J'espère qu'on te pendra !
Bonjour.
Bon ? Regardez mon champ.
Un problème ?
Oui. Il y a un coréen ivre par là.
Je vais voir. Excusez-moi.
Elle met du radis râpé sur le poisson !
Quelle belle-fille !
Il est mort ! C'est pas un coréen !
Il est japonais !
Victime : Tanejiro Shibata
Cause de la mort : fracture du crâne ;
coup de poignard à la poitrine.
Heure de la mort ; entre 14h et 17h,
le 18 octobre.
Homicide ou suicide : homicide.
Victime : Daihachi Baba
Cause de la mort : poignardé au visage,
au cou, au front, et à la poitrine.
Importante perte de sang.
Heure de la mort : entre 16h30 et 17h,
le 18 octobre.
Homicide ou suicide : homicide.
Vous attendiez ce camion à 14h.
À 14h, le 18 octobre.
C'est ça ?
La sacoche de Shibata...
contenait 269.000 yens.
Voici les billets.
Vous avez acheté une radio avec.
Regardez.
Ils sont tachés de sang.
Le sang de Shibata.
Ça ne sert à rien de vous taire !
Inspecteur, prêtez-moi un coupe-ongle.
Je ne suis pas encore inculpé.
Allez-y doucement.
Il neige encore.
Il neige rarement en janvier.
9 janvier.
Il se plaignait de troubles du sommeil.
"Vous savez tout ce que j'ai fait."
"Faites ce que vous voulez."
C'est tout ce qu'il a dit.
Je le ferai parler.
Chikuhashi, préfecture de Fukuoka.
Le 18 octobre 1963.
Salut. Que fais-tu ici ?
Je te présente Enokizu.
On se connaît depuis...?
Longtemps.
Voici Joseph.
N'importe quoi.
Il s'appelle Baba.
Il a une morale très stricte,
alors, on l'appelle Joseph.
C'est ton opposé, alors.
Si c'est comme ça, descends.
Pardonne-moi.
Il reste combien de boutiques ?
Trois.
À Karita ?
Bien.
Pourquoi ?
Un ami y a un élevage de porcs.
Je m'y rends. Vous viendrez avec moi ?
Pour boire ?
Non !
Je suis peut-être vieux,
mais je suis quand même en service.
Que se passe-t-il ?
Sûrement un accident.
Elles sont mûres, non ?
Si elles sont mûres,
j'en prendrai pour Daihachi.
Ce Joseph...
Ça doit lui déplaire que je sois venu.
Mais ça va si je rentre
dans une demi-heure.
Il se trouve par là, ton ami ?
Enokizu !
Qu'est-ce que tu fais ?
Sale vieux !
Shibata est allé jusqu'où ?
Qu'est-ce qui le retient ?
Il est tellement ivre qu'il en a honte.
Il a dit d'attendre
encore une demi-heure.
Il est 16h.
Juste 20 minutes.
Vous pouvez être rentrés à 17 heures.
Je vais voir ce qui se passe.
Combien ?
650 yens.
Celui-ci ?
430 yens.
Le moins cher.
Il est vraiment venu boire ici ?
C'est étrange, il est 5 heures passées.
Stop !
Baba.
J'ai tué Shibata.
Épargne-moi
J'ai une fille.
Je ne dirai rien.
Fais ce que je dis.
Je t'emmènerai à l'hôpital.
Qu'est-ce que tu fais ?
Je tiens mes promesses.
Je ne parlerai jamais.
Je prendrai ça.
Est-ce que Madame est là ?
Non ? Où est-elle ?
Je vois. Je rappellerai.
Un corps a été découvert...
à 17 heures, le 17.
Une ménagère a découvert
le corps d'une femme,
quasiment un squelette,
dans la ville de Kitakushu.
Si la presse savait ça...
Allez-y !
Vous croyez pouvoir me faire parler ?
Ne prenez pas la vie des autres
à la légère.
Pourquoi ne pas nous expliquer
comment vous avez tué Shibata ?
D'où vient le canif ?
Écoutez.
Écrivez ce que je vais vous dire.
Le canif était à Chiyoko Hata.
Elle m'a dit de tuer avec.
Ce n'est pas sa version.
Vous avez vérifié ?
Écoutez. Voilà ce qu'elle a dit.
Je voulais le tuer avec le canif.
S'il refusait qu'on se sépare,
je pensais le tuer.
C'est la dernière fois, OK ?
Prends du riz.
Tu as dit
qu'on ne se verrait plus, mais...
Mange.
Des cornichons, aussi.
Tu veux encore du riz ?
Plus *** ?
Partons loin d'ici.
Je ne suis rien sans toi.
Marions-nous.
Et si je refuse ?
Je te tuerai !
D'accord, d'accord.
C'est bon, j'ai compris.
J'ai cru que j'allais les lui couper.
Il a eu peur. Il est rentré chez lui.
Et le canif ?
Il est resté sur place.
Dans cette pièce ?
Oui.
Il m'a appelé le lendemain.
Après l'avoir tué ?
Il voulait que j'aille à Osaka avec lui.
Et ?
J'ai refusé.
Pourquoi ?
Parce que je suis mariée.
Alors, vous avez refusé ?
De plus, je ne pensais pas
qu'il pourrait s'en sortir.
Regardez, ils ont gagné !
C'est une victoire pour les Lions,
2 à 0 !
Un camionneur recherché
pour une affaire de meurtre.
La mer est bien noire.
Nous sommes à mi-chemin
entre Shikoku et Kyushu.
Si on plongeait d'ici,
on serait perdu à jamais.
Sûrement.
À mes chers parents,
Kazuko, Hiroko et Aiko.
Pardonnez-moi de m'être donné la mort.
Excusez-moi pour tous les problèmes.
Mon cœur déborde,
je ne peux plus écrire.
Bien que vous connaissiez mes actes,
pardonnez-moi, je vous en prie.
Sincèrement, Iwao, depuis le ferry.
Vous étiez avec Enokizu
entre janvier et août l'année passée ?
Oui, il travaillait
pour une société de Beppu.
En allant à Kokura,
il passait souvent à mon restaurant.
Voilà un cadeau qu'il m'a offert.
Vous êtes strip-teaseuse ?
Oui, depuis un moment.
Excusez-moi, mais,
saviez-vous qu'il était marié ?
Oui, je le savais.
C'était un mariage de raison.
À cause de la religion, selon lui.
Pour moi, c'était un homme bon.
Mais j'ai un enfant.
Il voulait coucher matin et soir,
ça m'a rendue folle.
Je vois.
Ça aussi.
J'ai rompu avec lui.
C'était entièrement ma faute.
Je vois.
Nous pourrions avoir
d'autres questions plus ***.
Au fait.
Il a laissé une carte
pour vous sur le ferry.
Je voyage vers la mort.
Ma vie est en bout de ligne.
Je vois des policiers partout.
Hé ! Inspecteur !
Pourquoi ne pas
me l'avoir montrée plus tôt ?
Il dit qu'il va se tuer.
C'est une diversion.
Arrêtez ça !
Pourquoi ne pas me l'avoir dit ?
Merci beaucoup.
Mon fils a toujours été un problème.
Désormais, c'est un meurtrier.
Je ne sais quoi dire.
Pourriez-vous nous parler de ses amis,
ses fréquentations ?
Des gens qu'il pourrait chercher à voir.
Je ferai tout pour vous aider.
Je ne peux le croire.
C'était un si bon fils.
Kayo !
Mère !
Emmène-la, qu'elle aille prier.
Cette maison est envahie par le mal.
Le démon vit ici.
J'ai honte.
Bienvenue.
Il y a quelqu'un ?
De nouveaux clients.
Bienvenue.
Je suis désolé.
Ce n'est rien.
Nous ne voulons pas déranger.
Votre femme est malade ?
Oui, malade depuis 20 ans.
Elle a des problèmes de cœur.
Elle se sent faible.
De plus, elle souffre pour Iwao.
Vous venez tous deux de Goto ?
Oui.
Imbécile !
Vous, les chrétiens, êtes les seuls
à nous refuser vos bateaux.
C'est de l'indiscipline !
Nous ne refusons pas,
mais vous ne demandez des bateaux
qu'à nous, les catholiques. C'est injuste.
Lève-toi.
Les bateaux !
Iwao !
Satanés chrétiens !
Sois maudit !
Va-t'en !
Idiot !
C'est ton fils ?
Pardonnez-le.
Vous pouvez prendre les bateaux.
Bien. Répétez après moi :
C'est avec plaisir,
pour l'Empereur,
que j'offre ces bateaux.
C'est avec plaisir...
pour l'Empereur...
que j'offre ces bateaux.
Rentre à la maison. Le dîner est prêt.
Allons-y.
Papa est un lâche.
Ne dis pas ça.
Il a donné les bateaux.
Il a perdu.
Iwao, tu n'es qu'un enfant !
Tu ne comprends pas.
Ne me mens pas !
La marine me les a payés.
Avec l'argent,
j'ai acheté cette auberge à Beppu.
Iwao est devenu plus rebelle.
De pire en pire.
Il était en école de redressement
durant la guerre.
Automne 1946.
Il a volé une jeep aux Américains.
Il a passé deux ans en prison.
J'ai pensé qu'une femme le calmerait,
alors, j'ai arrangé une rencontre.
Sources chaudes de Kannawa, à Beppu.
Excusez-moi.
Où puis-je trouver Enokizu ?
À cette heure-ci...
Qui êtes-vous ?
Je suis Kazuko Ohmura,
de Fukuoka.
Iwao est chez le coiffeur.
Un rendez-vous ?
Si c'est urgent,
je peux lui laisser un message.
Pas besoin.
Heureux que tu sois venue.
Qu'est-ce qui ne va pas ?
Des pourparlers de mariage !
Mon père me l'impose.
C'est un laideron.
Je ne me marierai pas avec.
J'ai vu sa photo.
Elle ressemble à ça.
Où vas-tu ?
Présente-moi à tes parents.
Pas aujourd'hui.
Les pourparlers de mariage.
Idiot !
C'est aujourd'hui que tu décides
de nous amener une étrangère !
Je me suis déjà excusé.
De toute façon, je la préfère à l'autre,
bien qu'elle soit bouddhiste.
Mais j'en ferai une chrétienne.
Cela vous dérange ?
Oui ! Je te l'interdis !
Je ne lui en veux pas.
C'est ton attitude qui me dégoûte.
Je suis enceinte de trois mois.
Et l'autre ?
Dois-je la rencontrer ?
Qu'est-ce qu'elle va faire ?
Contacter Enokizu ?
Elle pourrait essayer de lui dire...
Que nous sommes par là ?
Prenez vos œufs de l'enfer.
Ne vous brû*** pas.
Je me souviens quel est votre œuf.
Excusez-moi.
Combien pouvez-vous gagner par jour ?
Prenez-en un.
Merci. J'ai toujours voulu en goûter.
Pourquoi allez-vous sur les quais
chaque matin ?
Je ne sais pas.
Vous pensez qu'il s'est tué ?
S'il était mort, vous n'auriez pas
à vous préoccuper de lui.
Où peut-être
voulez-vous le prendre vivant ?
Ça doit être dur pour vous.
Chaque jour est un enfer.
Quand êtes-vous devenue catholique ?
Quand nous nous sommes mariés.
Vous avez divorcé, et vous êtes remariés ?
Il m'a trompée dès le début.
Mais Jésus dit qu'abandonner
est le pire des péchés.
Je ne perds jamais espoir.
Et je respecte mon beau-père.
Automne 1959 - Station thermale de Ehime.
Kazuko.
Reviens, s'il te plaît.
S'il te plaît, je t'en prie.
Cesse de travailler ici.
Reviens, s'il te plaît.
Père...
J'assume le péché d'Iawao.
Je ne le laisserai pas le réitérer.
Ma femme veut voir ses petits-enfants.
Grand-père !
Vous ne devriez pas avoir à rester ici.
Allons ensemble à Beppu.
Demandons à votre mère
de vous ramener à la maison.
J'ai pris ma décision avant de partir.
Ça ne sert à rien de me demander.
Mais...
Iwao et toi êtes catholiques, non ?
Dieu interdit le divorce. Tu le sais.
Dois-je vous laver ?
Laissez-moi vous laver le dos.
Vous êtes venu de loin.
Ça doit être dur pour vous.
J'y ai réfléchi.
Je retournerai à Beppu.
Vraiment ? Merci beaucoup.
Ma femme en sera contente.
Cela fera du bien à Iwao aussi.
Je ne reviens pas pour Iwao, ou sa mère.
Alors, pour Dieu ?
Pour Dieu non plus.
Je reviens...
pour vous.
À mon tour,
laisse-moi te laver.
Tu es fatiguée.
Très fatiguée.
Ça fait mal ?
Mes mains sont rudes.
J'ai posé des filets,
manœuvré des bateaux.
Il pleut.
Pauvre femme !
Vas-y. Ne sois pas trempée.
Deux semaines plus ***...
Prison de Kokura
Condamné pour escroquerie.
Ça va bien ?
Lève-toi.
Elle travaillait à Shikoku.
Elle est revenue voilà deux semaines.
Vous vous remarierez.
Occupe-toi de tes affaires.
Ne parle pas comme ça.
Yu a juré devant Dieu
que tu resterais avec elle pour la vie.
Ça te regarde ?
Je t'enverrai les documents.
Comment va maman ?
Comment va-t-elle ?
Pas très bien.
Ne lui fais plus de peine.
Où est mon beau-père ?
Il est sorti.
Il a dit avoir une réunion.
Une réunion ?
Je croyais que c'était demain.
Amène le saké.
Prends-en.
Désolée.
Il est sorti pour nous, je parie.
Que voulez-vous dire ?
Il sait que je t'aime.
Non ! Vous êtes ivre, M. Yasuda.
N'es-tu pas seule sans ton mari ?
Encore un peu.
Tu peux boire beaucoup.
Non !
Arrête la comédie.
Vous me faites mal.
Je m'en fiche.
Arrêtez !
Je n'arrêterai pas.
Ton corps dit oui, quoi que tu dises.
Écoute, Kazuko.
Ton beau-père est au courant.
Père...
L'été suivant.
Libéré sur parole.
Pourquoi n'es-tu pas venu
directement à la maison ?
Ça a dû être dur.
Comment vas-tu ?
Pas si bien, pas si mal.
Et toi ?
Je vais bien. J'ai un boulot.
Vraiment ?
Oui. Je vais marcher droit, maintenant.
Je travaille dans les relations publiques.
Vraiment ? Après tout, tu as 36 ans.
J'ai vu une voyante.
Elle a dit que tu t'élèverais
au-dessus de la masse.
J'étais heureuse de l'entendre.
Argent de poche.
Merci, maman.
Je savais pourquoi tu m'appelais.
Comment va papa ?
Comme d'habitude.
Il a tué un chien l'autre jour.
Parce qu'il avait mordu Kazuko.
Il est devenu fou et l'a attrapé.
Il l'a enterré jusqu'au cou,
et ils ont versé
de l'eau bouillante dessus.
Papa a fait ça ?
Non. Kazuko a versé l'eau.
Elle est très émotive.
Tout peut arriver entre elle et ton père.
Bienvenue à la maison.
Tu as traversé de durs moments.
Comment vont les enfants ?
Ils vont bien.
Ils sont à l'école, à cette heure-ci.
Viens ici.
Nous sommes mariés, non ?
Il est arrivé quelque chose ?
Est-ce qu'il est arrivé quelque chose ?
Non.
Écoute,
j'étais en prison.
Tu étais seule. Quoi que tu aies fait,
je le comprendrai.
C'était de ma faute.
Dis-le-moi, je ne me fâcherai pas.
Qui était-ce ?
Papa ?
Non.
On dit que vous vous aimez, toi et papa.
Ce n'est pas vrai !
Penses-y.
Ça ne serait pas si étrange.
Ça te plairait ?
Si ce n'était qu'une fois.
Quel est ton problème ?
On n'est pas en prison...
Arrête tes histoires de dingues.
Un saint homme
courant après sa belle-fille ?
J'aimerais voir ça.
Nous n'avons rien fait.
Je le jure devant Dieu.
Alors qui ?
Dis-moi ! Qui est-ce ?
Pardonne-moi.
C'était de ma faute.
Dis-moi !
Êtes-vous M. Yasuda ?
Je suis Enokizu. Je vous ai appelé.
Allons par là.
Voilà l'argent que vous avez demandé.
50.000 yens.
Pardonnez-moi.
Je ne savais pas qu'elle était mariée.
Je ne le referai plus.
Bien sûr que non !
La prochaine fois, j'incendie ta maison.
Mais... c'est ton père qui a arrangé ça.
Quoi ?
Il m'a demandé de le faire.
Vraiment ?
Arrête ! Laisse-moi.
En voiture !
Elle le savait ?
Pas au début.
Qu'a-t-elle fait ensuite ?
Le train démarre.
Je veux plus d'argent.
Comme tu te rabaisses !
Tu as été son mac.
Je ne ferais jamais rien de tel.
Tu nies ?
Naturellement.
J'étais désolé pour elle.
Je n'ai fait qu'en parler à Yasuda.
Tu n'aurais pas dû !
L'as-tu déjà estimée ?
Elle est revenue,
mais n'a plus de joie dans sa vie.
Tout le monde sait, pour toi.
Elle doit protéger ses enfants.
Elle doit aussi s'occuper de ta mère.
Elle doit faire marcher l'auberge.
Qu'y a-t-il de si drôle ?
Nous sommes ta famille.
Nous pouvons tout affronter.
Mais elle n'est que ta femme.
Qu'est-ce que ça signifie ?
Et mes sentiments ?
As-tu couché avec mon père chaque nuit,
quand j'étais en prison ?
Quoi ?
Yasuda me l'a dit.
Elle disait "Père",
en écartant les jambes.
C'est un mensonge.
Ne mens pas.
Oublie Dieu.
Tu vénères ta belle-fille.
C'est horrible, ce que tu dis.
Tu n'es qu'un animal.
Viens.
Ne t'en prends pas à Kazuko.
Si tu me suspectes toujours,
tue-moi, et tranche ma tête.
Fais-le !
Vas-y !
Tu es mon fils, mais je ne t'aime pas.
Tue-moi !
Que fais-tu ?
Combien devons-nous souffrir
par ta faute ?
Je ne suis plus un enfant.
Je peux comprendre.
Arrêtez votre comédie.
Un homme que j'ai connu en prison
a couché avec sa femme et sa belle-mère
en même temps.
Si seulement j'étais une femme
pour me marier dans cette famille.
26 octobre
Enokizu apparaît à Okayama
pour la première fois
après le meurtre de Chikuhashi.
18 novembre
Enokizu commet une escroquerie à Hiroshima
pour une somme de 80.000 yens.
23 novembre
Hamamatsu
Y a-t-il une auberge tranquille par ici ?
Une petite ?
Où je peux trouver une femme.
Oui.
C'est loin ?
Non, c'est assez proche.
C'est au bout de l'allée, à droite.
Auberge Asano
Bonjour.
Un client.
Un chauffeur de taxi
m'a parlé de cet endroit.
Un taxi Yamato ?
Je vais garder ceci.
Elle est grippée ?
C'est ma mère.
Elle est alitée depuis quelques jours.
Je vais le faire.
C'est bon.
Écrirez-vous votre nom ?
Inventez-m'en un.
Mais c'est le règlement.
Je ne peux l'écrire.
J'enseigne la microanalyse
à l'université de Kyoto.
Je maîtrise les équations,
mais j'ai oublié mon nom.
L'université de Kyoto ?
C'est très réputé.
Vous trouveriez ça bizarre si
un professeur d'université
demandait une prostituée ?
Non.
Je vous en envoie une tout de suite.
Quel type préférez-vous, professeur ?
Fujiko Yamamoto ?
Non. Une comme Lollobrigida.
Même les érudits
ont besoin de femmes, parfois.
Cela fera 4.000 yens.
Payez-la directement.
Même 4.000, ce n'est pas rien,
quand on est en fuite.
Mère, nous devrions appeler le docteur.
Je hais les docteurs.
Pas encore ?
Professeur, vous êtes insatiable.
J'ai l'impression d'être observé.
C'est sûrement la vieille.
On dit qu'elle aime observer.
Celle qui a la grippe ?
Je croyais qu'elle était au lit
avec 40° de fièvre.
Je ne me suis pas lavé
après le mah-jong.
Jun ! C'est sale.
Tu peux me prêter 100.000 yens ?
J'en ai assez de tenir un café.
Je veux du changement.
Pas moyen. La dernière fois,
tu as tout dépensé aux courses.
Qui te l'a dit ?
Saleté de Matsunagi !
Allez, s'il te plaît. 50.000, ça m'ira.
Tu aimes ça, n'est-ce pas ?
Tu vas arrêter, Jun !
Je ne te refuse pas l'argent.
Je veux juste que tu ailles bien.
Ensuite, tu iras jouer.
Tu ne comprends pas ?
Je vais bien, maintenant !
Contrairement à toi, je ne peux plus
batifoler avec des jeunes hommes.
Qu'y a-t-il de mal
dans les courses de bateaux ?
Ne t'inquiète pas. C'est toujours pareil.
Tu fais toujours exprès
C'en est assez !
Je suis ta mère ! Respecte-moi !
Tu n'es que la bonne, ici ! Idiote !
S'il vous plaît, non.
Vous toussez encore.
Excusez-nous pour le bruit, professeur.
J'étais déjà levé.
Elle est toujours comme ça.
Quoi ?!
Ça suffit.
Vous voulez voir les régates ?
Prenez ça, et allez-y.
Cela pourrait guérir votre rhume.
Vous la gâtez.
Ce n'est rien.
Ma mère est loin d'ici, à Kyoto.
J'aurais fait ça pour elle.
Je vais à l'université de Shizuoka.
J'aurai peut-être un appel de mon adjoint,
le professeur Tomita.
Dites-lui que je rentrerai vite.
Bonjour.
Tu as beaucoup dormi.
Ce professeur m'a tenue
éveillée toute la nuit.
Ici Asano.
Le professeur est déjà parti.
Je vois. Attendez.
Oui, le voilà.
Je vous le passe.
Madame ? J'ai manqué le train,
mais j'aurai le suivant.
Tu ne sais toujours pas tenir les comptes ?
Pour ce que tu sais, ça ne se note pas.
Vous avez dit qu'il le fallait.
Mais tu en fais trop.
Ce jeune homme est revenu hier, non ?
Le mah-jong se joue à quatre.
Trois personnes sont venues.
Bienvenue, professeur.
Je vais vous faire le thé.
Il reste ici ?
Il est professeur à l'université.
Il n'en a pas l'allure.
Tu es toujours avec ce jeune homme ?
Non.
Je t'ai fait surveiller.
N'importe quoi ! Quel est ton problème ?
Tu as une autre femme.
Tu as hypothéqué cette maison.
Tu lui as acheté une boutique.
Quelqu'un de la banque me l'a dit.
Idiote ! Tu devrais mieux me connaître.
Œil pour œil.
Tu as dit que tu rembourserais la maison
et que tu la mettrais à mon nom.
Il me faudrait virer mes employés,
leur verser des indemnités.
Mets-la à mon nom...
Les Jeux Olympiques
seront bons pour les affaires
mais pour mon affaire dans le textile...
Tu me l'avais promis...
J'ai mal à la jambe.
Je tiens mes promesses.
Pourriez-vous dire à ma fille
de se séparer de ce jeune homme ?
C'est une affaire privée.
Je ne veux pas m'y mêler.
Vous êtes professeur.
Elle vous écoutera.
Et Ideike l'aime toujours.
Elle devrait se séparer de ce jeune homme.
Ainsi, Ideike continuera à la payer.
Comment vont les affaires à l'auberge ?
Comme ci, comme ça.
Ne pensez-vous pas qu'Haru
a beaucoup économisé ?
Je me le demande.
Elle n'est pas très maligne.
Ça ne me dérangerait pas,
si elle avait une relation avec vous.
Pensez-y.
Bonne chance pour les courses.
Me revoilà.
Oh ! Bonjour.
Vous buvez ?
Vous joindrez-vous à moi, professeur ?
Qu'est-ce que c'est ?
Je voulais acheter quelques livres,
mais j'ai trouvé autre chose.
Pour vous.
Merci, professeur.
Si seulement tous les hommes
étaient comme vous.
Quel bonheur.
Ce saké ?
Non, vous.
Vous avez peut-être raison.
Un professeur comme vous,
se payer une prostituée tous les soirs.
Si vous veniez me voir,
je n'aurais plus besoin d'elles.
Non.
Je ne fais plus confiance aux hommes.
Bonjour ! Mme Asano est ici ?
Je réponds ?
Je le fais.
Non, j'y vais.
M. Asano ?
Je distribue ces affiches.
Pourriez-vous en mettre une ?
Bien sûr.
Des clients suspects ?
Pas en ce moment.
Si vous voyez quoi que ce soit,
prévenez-nous.
Certainement.
La police ?
Oui, il m'a donné une affiche à mettre.
Oublie ça. Buvons ensemble.
Que faisais-tu ?
J'ai appelé au club il y a des heures.
Qu'est-ce qui t'a retenue ?
Je suis désolée.
Il va rester ici ?
Il m'a encore appelée.
Il est gentil.
Non, ton client prend un bain.
Où est Madame ?
Elle est au lit.
Elle a mal au ventre.
Vraiment ? J'ai des médicaments pour ça.
Ne t'en occupe pas.
Elle est dans la chambre du professeur.
Dans sa chambre ?
C'est donc ainsi ?
Qu'est-ce que tu regardes ?
Je voyage beaucoup.
Alors, j'aime les cartes.
J'ai encore beaucoup d'endroits à voir.
C'est bon de savoir que...
le Japon est plus grand
que je le pensais.
Pas comme le tien.
Mon quoi ?
Tu es plus étroite que je le pensais.
Parce que tu n'as jamais eu d'enfants.
Tu es vulgaire.
J'ai fini, à l'université de Shizokua.
À quoi ressemble ta femme ?
À rien de particulier.
On m'a forcé à l'épouser.
Ta mère est intéressante.
Je ne pense pas.
Elle est juste bizarre.
Je ne sais rien sur son passé.
Mais il y a quelque chose
de peu commun en elle.
Tu es un vrai professeur.
Tu sais juger les gens.
Tu le penses ?
Ce n'est pas secret, mais...
Elle a tué quelqu'un.
Tué ?
Durant la guerre,
elle vivait avec une vieille femme.
Cette femme a fait du mal à ma mère.
3 décembre - Enokizu apparaît à Taira,
préfecture de Fukushima.
8 décembre - Enokizu commet
une escroquerie à Hokkaido.
12 décembre - Cour du district de Chiba.
Que l'accusé s'avance.
Avez-vous compris
ce qu'a dit le procureur ?
Alors, je vous le demande.
Vous êtes accusé d'avoir volé 50.000 yens
à Saburo Matsuhita de Chiba.
L'avez-vous fait ?
Dis que tu ne l'as pas fait !
Tu avais un complice !
Dis quelque chose !
Tais-toi.
Que l'accusé se rassoie.
Le procureur le prouvera.
Tsutomo sera relâché sur caution,
à 14 heures.
Puis-je connaître votre nom ?
Mme Wakita, sa tutrice légale ?
Mon nom est Aihara.
Je suis avocat.
Maître Kubota m'a demandé
de faire libérer Tsutomu.
Nous sommes-nous déjà rencontrés ?
Qui ne vous connaît pas en ces lieux ?
Vous exagérez.
Voici M. Kubota.
Sa caution a-t-elle été déterminée ?
Pas encore, mais ne vous inquiétez pas.
Aidez-nous, s'il vous plaît.
Combien avez-vous apporté ?
100.000 yens.
Où avez-vous eu votre diplôme, maître ?
À l'université de Tokyo.
Mon père était juge.
Je voulais être journaliste,
mais mon père m'a fait faire mon droit.
Vous êtes une élite.
Maître, et pour la caution ?
Je m'efforcerai pour qu'ils la fixent
à moins de 100.000 yens.
Vraiment ?
Mais avant cela, vous devriez
aller le voir en prison.
Sermonnez-le sur ses responsabilités.
Dites-lui à quel point il a été dur
de trouver l'argent de la caution.
Je le ferai.
Sa tutrice est allée le voir ?
J'appelle le palais de justice.
La caution sera fixée d'ici 5 minutes.
Je vais la payer pour vous.
Ensuite, il sera libéré.
Il sortira bientôt.
Attendez ici. Donnez-moi l'argent.
Merci beaucoup.
Voilà.
Faites de votre mieux.
Faites-moi confiance.
J'attendais ce taxi.
Vers où ?
La gare.
Montez avec moi.
Vite.
J'ai de la chance de rencontrer
un avocat comme vous.
C'est le destin.
J'ignore tout
des transactions de terrains.
Encore pire, le vendeur est en prison.
Vous êtes à la première
association du barreau ?
Non, je suis membre de la deuxième.
Où habitez-vous ?
À Zoshigaya.
Je vis seul, dans un appartement minable.
Ce n'est pas trop dur de vivre seul ?
J'ai l'habitude.
Vous mangeriez un sukiyaki avec moi ?
On pourra parler un peu.
Monsieur...
Mes chaussures !
Vous partez déjà ?
La fille n'est pas venue.
Arrêtez vos conneries.
Mes chaussures !
Vous n'étiez pas debout, mère ?
Je me suis endormie.
Je suis désolée.
Je pensais qu'elle viendrait.
Combien ?
C'est 2.000 yens.
Mais 1.000 suffiront.
J'ai appelé le club plusieurs fois.
Pourquoi personne n'est venu ?
Il ne fallait pas s'endormir.
J'étais fatiguée.
Par les courses ?
Allô ? Club Shiragiku ?
Asano à l'appareil.
Pourquoi n'avoir envoyé personne ?
Le portail était ouvert.
Je m'excuse, mais...
les filles ont peur de votre grand-mère.
C'est que... elle les observe.
Iwao Enokizu fait partie des trois
personnes les plus recherchées du Japon.
Regarde, c'est ce professeur !
Quel professeur ?
Je te l'ai dit, celui qui est resté
sur moi toute la nuit.
Impossible.
Ils se ressemblent, c'est tout.
Tu crois ?
Il lui ressemble vraiment.
Écoute, si c'est vraiment lui,
on pourrait toucher une récompense.
N'y pense plus, c'est trop dangereux.
En plus, nos affaires sont illégales.
Oui, tu as raison.
... tué un marchand à Okayama...
Bonjour Monsieur.
Vous désirez ?
Du bœuf pour un sukiyaki.
Combien ?
400 grammes.
Je prends ça.
Et trente pointes.
Vous avez du ruban adhésif ?
C'est vraiment sale.
Nous avons tant de clients.
Ils veulent voir la maison d'Iwao.
Les gens aiment le malheur des autres.
Ils jasent parce qu'on veut envoyer
Mère à l'hôpital.
Elle est malade. On n'y peut rien.
Elle ne verra peut-être pas
l'année prochaine.
Nous serons seuls, alors.
Iwao sera pendu.
Il ne faut pas dire ça.
On pourra le dire quand on sera seuls ?
Père.
Tu ferais mieux de divorcer
et te marier à un autre.
Trouve un homme
qui s'occupe de tes enfants.
Ça ne vous dérange pas
si je vous laisse seul ?
Il n'y a pas d'autre solution.
Comment pourrez-vous vivre seul ?
J'irai en maison de retraite.
Je m'assoirai au soleil,
seul, à radoter.
Viens me voir une ou deux fois par an,
avec tes enfants.
Je viendrai tous les jours.
Prendre soin de vous.
C'est le téléphone. Réponds.
Hé, le vieux !
Où est l'ouvre-boîte ?
Dis-le-moi.
Aujourd'hui, je suis un client.
Peux-tu lui montrer la salle d'eau ?
Mademoiselle, s'il vous plaît.
Ce jeune homme... Jun quelque chose.
Il est à Kagoshima, désormais.
Il est en lune de miel.
Vous mentez.
Non, c'est la vérité.
La mariée est de bonne famille.
Il ne te l'a pas dit ?
C'était un raté,
mais tu es stupide, toi aussi.
Oui, je le suis.
Cette maison va être mise aux enchères.
Je suis peut-être stupide,
mais c'en est trop.
J'ai beaucoup d'employés.
J'ai besoin de beaucoup d'argent.
Encore des histoires.
Je ne la laisserai pas être vendue.
Ne te plains pas. Regarde ton âge.
Un recommandé, c'est pour vous.
M. Ideike, ne quittez pas Haru.
Vous en avez fait une vraie femme.
Elle vous aime, après tout.
S'il vous plaît.
Voilà pour ne pas être observé.
Merci. Vous m'avez bien appris.
Joli kimono. C'est de la soie ?
C'est de la laine, idiote.
Elle est jeune, mais ses seins tombent.
Il l'a amenée pour te faire rager.
On dirait qu'il t'aime après tout.
Mère.
Le professeur m'a envoyé de l'argent.
Je suis à Tokyo pour enseigner.
Nous autres professeurs
ne sommes pas riches, mais...
achète un peu de saké avec ça.
C'est vraiment un homme bon.
Oui, ici Asano.
Je viens de recevoir votre lettre.
Où êtes-vous maintenant ?
À Ikebukuro ? À Tokyo ?
Emmène-moi loin d'ici.
Pourquoi tu ne dis rien ?
C'est quoi, cette chanson ?
Ça vient d'une île.
Une île ? Laquelle ?
Je ne sais quasiment rien sur toi.
En fait, je ne sais rien sur toi.
Tu ne me connais pas non plus.
Et alors ? Restons des étrangers.
Comme des bêtes.
Des bêtes.
On va le voir ?
John-John, qui a eu trois ans ce jour-là
a dit au revoir à son père,
comme le lui a demandé sa mère,
Jacqueline.
Une scène bien triste.
Selon les vœux de Mme Kennedy,
les funérailles se sont déroulées
comme celles de Lincoln.
Ainsi, John F. Kennedy, le jeune idéaliste
que l'Amérique avait élu
repose pour l'éternité
au cimetière d'Arlington.
Fin
Bulletin d'information de la police.
Cet homme est Iwao Enokizu.
C'est un ancien chauffeur.
Âgé de 37 ans.
Recherché pour meurtre et cambriolage.
Il est toujours en liberté.
Enokizu a assassiné deux employés
de chez Monopoly Corporation
le 28 octobre dernier.
C'est aussi un imposteur.
Il se présente comme un avocat,
ou un professeur.
Prévenez la police
si vous avez des informations.
Mourrons-nous ensemble ?
Je le pense vraiment.
Je ne veux pas que tu sois impliquée.
Tu m'as menti.
J'en suis désolé.
Enokizu toujours en cavale.
Qu'est-ce que tu fais ?
J'installe ça.
Tu as été aux courses ?
Comment pourrais-je ?
Tu étais partie. Où ça ?
Tokyo.
À Tokyo ? Pour quoi faire ?
Voir le professeur.
Le professeur d'université ?
Tu sais que c'est un assassin ?
La police le recherche.
Tu le sais aussi ?
Tu le sais ?
Où l'as-tu quitté ?
Il est ici, en haut.
Je n'ai pas faim.
Si tu perds ton appé***, tu es fichu.
Tu te feras arrêter.
Pourquoi es-tu ici ?
Tu veux nous attirer des ennuis ?
Mère...
Sors d'ici !
Moi aussi, j'ai fait de la prison.
J'y ai passé 15 ans.
J'ai enfin retrouvé une vie normale.
J'en ai assez des policiers,
des meurtres...
Je veux vivre une vie normale.
Une vie normale ?
Tu es partie pendant 15 ans.
Que crois-tu que j'aie fait
pendant ce temps ?
J'ai dû quitter l'usine de textiles
à cause de toi.
J'ai dû me cacher.
Tu as ruiné ma vie.
J'étais une fille normale.
J'avais des rêves.
Maintenant, je suis une maquerelle.
Tu appelles ça une vie normale ?
Tu la ruines encore.
Les filles et les clients
ne viennent plus.
C'est à cause de toi.
Les filles ont peur de toi.
Les belles filles ne veulent plus venir.
Tu le sais !
Je vais partir.
Je m'en vais.
Je pars avec toi.
Pourquoi devoir partir ?
C'est le destin, professeur.
Professeur ? C'est juste Iwao Enokizu.
Quelle est la différence ?
Nous pouvons aller à Okinawa, ou Taiwan.
Tu te feras tuer.
Je m'en fiche.
Je n'ai plus le goût de vivre.
D'accord.
Je vais sortir.
Ça va ?
Elle va bientôt revenir.
Tu crois ?
Et si elle va à la police ?
Que va-t-on faire ?
On n'y peut rien.
Attendons.
Mais...
On n'a pas le choix.
Tu as faim ?
J'ai ramené à manger pour toi.
Comment gagner ? Tu portes la poisse.
Tu crois que ces lunettes vont te servir ?
Tu es courageux.
Vous m'avez dit de venir.
Si tu fugues avec Haru, j'y peux quoi ?
La course suivante ?
3-4. 3-6.
C'est jour de malchance, aujourd'hui.
Je suis à sec. Tu peux me prêter un peu ?
Pourquoi ne pas gager votre bague ?
Si tu es si méchant,
je vais parler à la police.
Allez-y.
Prenez les numéros que j'ai dits.
D'accord.
On va peut-être gagner.
J'ai gagné 60.000 yens.
Gardez-les.
Prends cet argent, et pars d'ici.
Je ne dirai rien à personne.
Prends tout.
Ça ne me servira à rien.
Ne me tue pas, Enokizu.
Je sais que tu y penses.
J'y ai pensé quand vous êtes sortie
l'autre nuit.
Alors, c'est la deuxième fois.
La troisième fois, tu le feras peut-être.
Ne souris pas comme ça.
Tu penses qu'on est les mêmes, des tueurs.
Je ne vois pas ça comme ça.
Je nous vois plutôt
comme deux prisonniers.
Eh bien, non.
Nous ne sommes pas en prison.
Le monde a changé.
Bien sûr. Ça empire chaque jour.
J'ai tué cette vieille peau
parce que je le voulais vraiment.
Je me suis sentie très bien en le faisant.
Tu te sens bien ?
Non.
Tu n'as pas tué
ceux que tu voulais vraiment tuer ?
Peut-être pas.
Tu es trop faible.
Tu seras pendu.
Qu'est-ce qui ne va pas ?
Ta mère m'a appelé.
Elle veut que vous vous réconciliiez.
Ne lui donne pas de soucis.
Vous n'êtes venu que pour ça ?
J'ai de l'argent. L'hypothèque est levée.
Satisfaite ?
La fille t'a quitté, n'est-ce pas ?
Tu es toujours le même.
Me revoilà.
Eh bien, M. Ideike !
Dites à votre fille
que c'est un déshonneur que
de s'occuper de la fille d'une meurtrière.
C'est dur pour moi.
De plus, je dois m'occuper
de la meurtrière aussi.
Vous auriez pu finir par mendier !
Mais qui couche avec une mendiante ?
Quoi ?!
Qu'est-ce qui ne va pas avec moi ?
Regarde, vieille peau.
Je vais la baiser devant toi.
À l'aide !
Ça ne sert à rien de crier.
À l'aide !
20 décembre.
La police rapporte que la victime
était Kyohei Kawashima, avocat.
La scène du crime, son appartement,
a été saccagée.
Il est prouvé que 50.000 yens
ont été volés.
Les enquêteurs pensent que le crime
a été commis par Iwao Enokizu.
Une source fiable rapporte
avoir vu Enokizu à Ikebukuro.
Malgré tout...
M. Ideike ne peut t'oublier.
Les hommes et les femmes sont comme ça.
Arrête.
Non.
Tu n'es plus une enfant.
Jusqu'où iras-tu avec Enokizu ?
Ses photos sont partout. À la TV aussi.
Les policiers ne sont pas stupides.
Tu comptes toujours t'enfuir avec lui ?
Que feras-tu si je pars ?
Eh bien, je l'ignore.
Je n'ai nulle part où aller.
J'imagine que je mourrai dans le fossé.
Demain, c'est l'anniversaire de ton père.
Oh, j'avais oublié.
J'ai tué un autre homme à Tokyo,
l'autre jour.
Je sais.
Que vas-tu faire ?
Et si je meurs ?
Et s'ils me pendent ?
Je ne mourrai pas.
Je ne mourrai pas avec toi.
Je veux un enfant de toi.
Je peux avoir un enfant.
Je veux porter ton enfant.
Excuse-moi, je ne savais pas.
Tu as faim ?
Je vais préparer à manger.
Où est ta mère ?
Au cimetière.
Dans quelques jours,
nous aurons de bonnes marinades à l'ail.
Dans quelques jours ?
C'est bien.
Je viens d'une famille de fermiers.
On aimait beaucoup les marinades.
Tu en fais tous les ans ?
L'année prochaine,
et celle d'après, aussi ?
Quand je serai mort,
tu en feras toujours ?
Donne-m'en une gorgée.
Dans ton verre.
Aide-moi à boire.
Merci.
Encore une gorgée.
Un lointain endroit...
Merci.
Prêt sur gage Marufuku.
Près du parc ?
L'auberge Asano ?
Chéri, un client.
Il veut gager des habits, et des meubles.
Où est-ce ?
Une auberge, près du parc.
J'y vais en camion.
Dis-lui que j'y serai à 6 heures.
À 6 heures pile.
Pourquoi fait-il si sombre ?
C'est quoi, tout ça ?
Où est Haru ?
Elle est malade. Elle dort en haut.
Bonjour.
Qui a commandé ça ?
Madame, je pense.
Trois portions de sushis.
Alors, on a gagné aux courses ?
Rien du tout.
Les sushis sont arrivés.
Je lui en apporte.
Kayo !
Et l'hôpital ?
Si je dois mourir, que ce soit ici.
Il ne faut pas.
Reste tranquillement au lit.
Vous êtes le prêteur sur gages ?
Oui. Marufuku.
Par là.
Je ne peux pas déjà mourir.
Je suis toujours une femme.
Je ne lui laisserai pas mon mari.
Arrête tes bêtises !
Et le poste de télévision ?
Pas s'il n'est pas neuf.
100.000 pour le téléphone.
Mais je dois m'assurer
qu'il peut être mis en gage.
On verra demain.
Prenez des sushis.
En tout, ça fera 46.000
pour ce que je prends aujourd'hui.
4.000 de plus, pour arrondir.
Vous avez votre sceau ?
Prêteur sur gages Marufuku.
Qu'est-ce qu'il y a ?
Rien.
Monsieur l'agent !
Je serai transféré à Kokura ?
Prends soin de toi.
Au moins jusqu'à ce que je meure ?
À propos de Hamamatsu...
Je ne comprends pas pourquoi.
Sûrement pas.
Je ne le sais pas moi-même.
J'en ai tué trois là-bas.
Qui était le troisième ?
Haru était enceinte. J'étais le père.
J'en suis sûr.
Elle le savait aussi.
L'enfant commençait
à se former dans son ventre.
Parloir de la prison de Kokura
J'ai vu une photo de toi et Kuzako
dans un magazine.
Dans l'article, tu disais
"C'est de ma faute."
Ne dis pas de telles choses.
Tu n'as rien à voir avec moi.
J'ai vu le prêtre aujourd'hui.
Tu as été excommunié.
Excommunié ? Maintenant ?
Du coup, nous ne pourrons pas t'enterrer
dans le caveau familial.
Ta mère est morte hier.
Mais tu ne peux pas être inhumé avec elle.
Je m'en fiche.
Jette mes os à la décharge,
ou n'importe où.
Rien d'autre ?
Je ne te pardonnerai jamais.
Qui te l'a demandé ?
Dieu non plus ne te pardonnera pas.
Nous avons le même sang.
Le sang du démon coule en nous.
J'ai souhaité que toi et ta mère
mouriez rapidement.
Je voulais coucher avec Kazuko.
Ce n'est pas déjà fait ?
Non, j'ai appris à contrôler mes pulsions.
Je ne peux pas trahir Dieu.
Tu n'es que paroles.
Alors...
J'ai demandé au prêtre
de m'excommunier, moi aussi.
Je ne serai pas enterré
au caveau familial non plus.
Et quand mourras-tu ?
Je ne sais pas.
Iwao, tu dois respecter Dieu,
même si tu as été excommunié.
Je n'ai pas besoin de Dieu.
J'ai tué des innocents.
Je serai tué.
C'est tout.
Il n'y a rien de plus.
Alors, pourquoi avoir fui ?
Parce que je voulais courir,
libre, indépendant.
Va-t'en. Fin de la réunion.
Père et fils,
c'est tout ce que ça nous rapporte ?
Nous serons toujours différents,
même après notre mort.
Tu ne me pardonneras jamais.
Mais je ne te pardonnerai jamais non plus.
Quitte à tuer quelqu'un,
ça aurait dû être toi.
Tu ne pourrais pas me tuer.
Tu n'as pas le cran de tuer ton père.
Tu le penses ?
Tu ne tues que des gens
que tu ne hais pas.
Sois maudit.
J'ai envie de te tuer.
Cinq ans plus ***.
J'ai reçu une lettre de la prison.
Elle dit qu'il a été courageux.
Il est mort comme un homme.
J'ai reçu une lettre de lui.
Il m'a demandé
de ne pas prendre un autre homme.
Ça lui ressemble.
Tu devrais penser à te remarier.
Change ton nom, et remarie-toi.
Mais vous avez dit à Aiko
de ne pas vous laisser seul.
Non, c'est faux.
Et à Hiroko, aussi.
Tu passes trop de temps avec moi,
c'est mauvais.
Parce que je suis un homme.
Iwao a toujours dit
que vous étiez gentil.
Il a peut-être raison, mais...
Je vous aime pour ça.
Fais-le.