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A LA MEMOIRE DE
JIM HENSON ET RICHARD HUNT
NOËL CHEZ LES MUPPETS
D'APRÈS LE CONTE
DE CHARLES DICKENS
- Quel délicieux repas !
- A qui le dites-vous !
- Et maintenant, qu'allons-nous faire ?
- Déjeuner ?
Excellente idée !
- Calmez-vous, les melons !
- On nous vole, à l'aide !
Qu'est-ce qu'il a mon pif ?
Par ici, mesdames.
Regardez mes belles dindes de Noël.
Dindes ! Achetez votre dinde de Noël !
Rentre dans ta caisse !
Achetez votre poisson boomerang !
100%% frais !
Lancez-le et il revient aussitôt vers vous !
Pommes de Noël !
Achetez vos pommes de Noël.
- De belles pommes bien rouges.
- 2 pence la pièce, tant qu'il en reste.
- Elles ne vont pas faire long feu.
- Je crée une pénurie. Le prix va monter.
Rizzo !
Bonjour, bienvenue
au Noël chez les Muppets.
- Je vais vous raconter cette histoire.
- Et moi, m'empiffrer.
- Je m'appelle Charles Dickens.
- Et moi, Rizzo le Rat.
- Tu n'es pas Charles Dickens.
- Mais, si !
Un Charles Dickens aux poils bleus
qui traîne avec un rat ?
Tout à fait.
Charles Dickens était un écrivain
du 19è siècle, un génie.
- Merci beaucoup.
- Pourquoi devrais-je te croire ?
Parce que je connais Un chant de Noël
sur le bout des doigts.
Prouve-le !
J'ai un grain de beauté sur le pouce
et une cicatrice sur le majeur...
Ne nous parle pas de tes doigts,
raconte-nous l'histoire.
Merci. D'accord.
Il faut dire, avant tout,
que les Marley étaient morts.
- Quoi ?
- L'histoire commence ainsi.
Ils étaient aussi morts
qu'un clou de porte.
Quel bon début !
II me donne la chair de poule.
- Merci, Rizzo.
- De rien, Monsieur Dickens.
De leur vivant, ils étaient les associés
d'un impitoyable prêteur sur gages,
du nom d'Ebenezer Scrooge.
- Il va bientôt apparaître au coin de la rue.
- Où ?
- Quand ?
- Là, tout de suite.
Et voici, M. Ebenezer Scrooge.
Ça s'est rafraîchi tout d'un coup.
Lorsqu'un vent froid souffle,
il vous transit jusqu'aux os
Mais rien dans la nature ne glace plus
votre coeur que des années de solitude
Il vous couvre d'indifférence
comme une dame se couvre de poudre
- Le pire de tous
- Le plus haïet le plus maudit
Est celui que nous appelons Scrooge
- Le plus méchant
- Le plus maudit
C'est Ebenezer Scrooge
Voici M. Sornettes
Voici M. L'Aigri
Si l'on décernait un prix au plus grand
grippe-sou du monde, il serait lauréat
Le vieux Scrooge aime son argent
car il croit qu'il lui donne du pouvoir
S'il devenait un goût,
il serait sûrement amer
Même les légumes ne l'aiment pas.
Voici M. Rapiat, voici M. Le Rapace
Roi incontesté des sournois
Il loue une fortune ses maisons lugubres
et pleines de courants d'air
- Pauvres, nous vivons dans l'indigence
- C'est pire encore pour les souris
S'il vous plaît, monsieur, du fromage.
Sa solitude doit le rendre tellement triste
Il redouble d'efforts
pour nous convaincre qu'il est méchant
Il est vraiment victime
de la peur et de l'orgueil
Regardez de plus près, un homme gentil
se cache peut-être derrière ce visage
Voici M. Le Coléreux,
voici M. L'Orgueilleux
Il n'a pas le temps d'avoir des amis
ou de s'amuser, il est toujours en colère
Ne lui demandez pas un service
car il devient encore plus méchant
Pas de croûtes de pain
pour les indigents
Pas de fromage pour nous, les souris
Scrooge aimait le froid.
Il était dur et tranchant comme le silex,
secret, renfermé
et aussi solitaire qu'une huître.
Voici M. Sans coeur, voici M. Le Cruel
Mené par sa cupidité,
il ne donne jamais, il prend toujours
Si être avare est un mode de vie,
entraînez-vous et répétez
Et tous vos efforts seront récompensés,
car Scrooge ne s'améliore pas
Chaque jour, à la moindre occasion,
Scrooge est de plus en plus avare
Comme le temps passe vite !
Regardez-moi ça.
Sornettes !
Quel homme déplaisant !
C'est qu'il maniait la meule
d'un poing ferme, Scr...
Cette ville est vraiment très sale !
A qui le dis-tu !
Merci de me donner
un rôle dans ce conte.
C'est qu'il maniait la meule
d'un poing ferme, Scrooge !
Le vieux pendard savait mieux
que personne pressurer, tordre,
arracher, serrer, gratter et tondre.
- Bob Cratchit...
- Oui, M. Scrooge.
Qui est-ce ?
M. Applegate. Il est venu vous parler
de son... emprunt.
Vous êtes en colère mais ce n'est pas
ma faute si les paiements sont en retard.
Dieu sait qu'avec Noël... Je vous
en supplie, ne me criez pas après...
Tout cela et ma petite Gwen
qui souffre des poumons...
Le docteur est cher. Criez tant que
vous voudrez mais ça ne changera rien
parce que vous ne tirerez rien
d'un homme exsangue. C'est la vérité.
Merci de ne pas m'avoir crié après.
M. Cratchit, rédigeons
les mandats d'expulsion pour demain.
Monsieur, demain, c'est Noël.
Très bien. Faites-en un paquet cadeau.
- Laissez-nous vous aider, M. Cratchit.
- Il y en a beaucoup, aujourd'hui.
- Tenez.
- Attention !
Nous sommes très occupés à Noël,
M. Cratchit.
Les gens préparent des festins,
donnent des fêtes,
dépensent l'argent
de leur emprunt en frivolités.
Décembre est le mois des saisies...
le mois des moissons
pour les prêteurs sur gages.
- Demandez-lui, M. Cratchit.
- Allez, patron, demandez-lui.
M. Scrooge,
il fait de plus en plus froid, ici.
Les comptables souhaiteraient une autre
pelletée de charbon pour le feu.
- Impossible de tenir les comptes.
- Nos plumes sont gelées.
Et que diraient mes comptables
s'ils allaient grossir les rangs...
des chômeurs !
Vague de chaleur !
Sur mon île, au soleil...
Je crois que vous les avez convaincus,
une fois de plus.
Qui d'autre que Fred, neveu de Scrooge,
allait frapper à la porte, à ce moment ?
Fred était son unique parent vivant.
- Fred, son neveu ? Je ne vois personne.
- Fais-moi confiance.
Mon oncle vous êtes là ?
Encore une prédiction réalisée,
M. Dickens !
Joyeux Noël, oncle Scrooge !
Que Dieu vous garde !
Joyeux Noël ! Bah ! Sornettes !
Entre vite, il fera plus chaud à l'intérieur.
Noël, des sornettes !
Vous ne parlez pas sérieusement.
Je crois qu'il fait plus froid ici que dehors.
Quel droit avez-vous d'être joyeux ?
N'êtes-vous pas pauvre ?
Et vous d'être maussade ?
N'êtes-vous pas riche ?
Bien répondu. Le vieux est sans voix.
Si je pouvais agir à ma guise,
chaque imbécile qui crie "Joyeux Noël"
serait rôti avec sa dinde et enterré
avec une branche de houx dans le coeur.
- Il a recouvré l'usage de la parole.
- Mon oncle !
Célébrez Noël comme il vous plaira
et laissez-moi le fêter à ma manière.
L'époque de Noël est une période
de bonté, de charité et de joie.
Et quoiqu'il n'ait jamais mis
une once d'or dans mes poches,
Noël m'a fait du bien et m'en fera encore.
Aussi, dis-je : Merci, Seigneur !
Et comment célèbre-t-on Noël
si l'on perd son travail ?
La coutume voulait que, la veille de Noël,
des messieurs bien intentionnés
visitent des bureaux
afin de collecter des dons
pour les pauvres et les sans-logis.
M. Scrooge, je suppose ?
Qui êtes-vous ?
Nous sommes membres d'une fondation
charitable. Souhaitez-vous faire un don ?
Soyez les bienvenus !
Cet honorable monsieur est M. Scrooge.
- Il est très généreux.
- Silence, mon neveu !
En cette époque de l'année
dédiée à la joie, M. Scrooge,
nous pensons que nous devrions
nous occuper des pauvres.
N'y a-t-il pas de prisons
ou d'asiles de pauvres ?
Un grand nombre, monsieur.
Je m'en réjouis. Vous m'avez fait peur.
Parmi nous, quelques-uns s'efforcent
de réunir des fonds pour les pauvres.
- Pour combien dois-je vous inscrire ?
- Pour rien.
- Vous désirez rester anonyme ?
- Je désire qu'on me laisse en paix.
- Je ne fais pas bombance à Noël.
- Cela est tout à fait vrai.
Et je n'ai pas les moyens
de permettre aux oisifs de le faire.
N'avez-vous pas autre chose à faire ?
Malheureusement, oui, mon oncle.
Je vais faire mon don
et vous laisser effectuer le vôtre.
Merci mille fois.
Joignez-vous à Clara et moi, demain,
pour le dîner de Noël.
- Pourquoi vous êtes-vous marié ?
- Parce que j'étais amoureux.
C'est encore plus ridicule
que de fêter Noël.
Je veux conserver jusqu'au bout
mon humeur de Noël.
Joyeux Noël
et bonne et heureuse année !
- Joyeux Noël, Fred.
- Joyeux Noël, Bob.
Sornettes !
Nous disions donc, monsieur,
au sujet du... don
Eh bien, voyons voir...
Je sais comment il faut traiter
les pauvres.
Mes impôts entretiennent les asiles de
pauvres. Les sans-logis n'ont qu'à y aller.
- Mais certains préféreraient mourir.
- S'ils préfèrent mourir, qu'ils le fassent.
Cela diminuera l'excédent de population.
Oh mon Dieu !
Voici la porte. Je vous en prie.
Eh bien, Beaker, suivez-moi. Nous avons
fait perdre assez de temps à M. Scrooge.
Que voulez-vous ?
Un penny, pour la chanson.
Pardon, M. Scrooge,
mais c'est l'heure de fermer le bureau.
Très bien. A demain matin, 8 heures.
Allez, demandez-lui.
- Demain, c'est Noël.
- Dans ce cas, à 8 heures 30.
Une demi-heure de congé
n'est pas coutume pour le jour de Noël.
Très bien. Combien d'heures de congé
donne-t-on, d'habitude ?
Eh bien, toute la journée.
- Toute la journée ?
- Non, ça c'est l'idée de la grenouille.
M. Scrooge, pourquoi ouvrir le bureau,
demain ? Les autres seront fermés.
Il n'y aura personne avec qui négocier.
Nous gaspillerons beaucoup de charbon
pour entretenir le feu.
Bonne excuse pour détrousser
un homme tous les 25 décembre.
Mais comme je suis la seule personne
qui le sache...
prenez la journée entière.
Silence !
Merci, M. Scrooge.
Arrivez ici d'autant plus tôt,
le lendemain matin.
Leur employeur enfin parti,
Bob Cratchit et les comptables se
livrèrent à la plus agréable des activités :
la célébration de Noël.
Il est parti !
Messieurs, fermons le bureau pour Noël.
Il y a de la magie dans l'air, ce soir,
de la magie dans l'air
Le monde est merveilleux quand
on aime et que l'on se soucie des autres
Cette nuit sera pleine de ferveur
Après tout, il ne reste plus
qu'une seule nuit avant Noël
Le monde sourit aujourd'hui,
le monde resplendit
Un inconnu ne l'est plus
s'il vous dit bonjour
Et que nous formons une grande
famille, nous nous amusons tellement
Après tout, il ne reste plus
qu'une seule nuit avant Noël
Prêt ? C'est parti.
Fini !
Très bien, messieurs.
C'est l'époque de l'année
où l'on est heureux et joyeux
Nous la sentons arriver
avec une vague de plaisir
C'est l'époque de l'année
où les saints peuvent compter sur nous
Pour répandre la bonne nouvelle
de paix et l'amour
Qu'est-ce que c'est ?
C'est la fête de Noël des pingouins,
à la patinoire.
Hors de question !
Amusant, non ?
Aujourd'hui, il flotte, dans l'air, quelque
chose de bénéfique pour nous tous
Oui, le coeur gonflé par la foi,
nous brillons comme le soleil
Et chacun le perçoit,
au plus profond de soi
Après tout, il ne reste plus
qu'une seule nuit avant Noël
Après tout, il ne reste plus
qu'une seule nuit avant le jour de Noël
Joyeux Noël !
Scrooge habitait l'appartement de feu
ses associés, Jacob et Robert Marley.
- Du pain ?
- Pas pendant le travail.
Comme tu voudras.
Cette maison n'était qu'un tas de briques
dans une rue lugubre.
N'oubliez pas : les Marley étaient morts
et ils se décomposaient dans leur tombe.
N'oubliez surtout pas sinon rien de ce qui
va suivre ne va vous paraître merveilleux.
- Pourquoi murmures-tu ?
- Pour accroître la tension.
Jacob Marley ?
Ça va ?
Sornettes !
Gonzo, réponds-moi !
Monsieur Dickens, je veux dire.
Dire que Scrooge ne tressaillit pas,
serait mentir.
Le moment était passé
et rien n'avait changé.
Il n'a pas eu mal,
il n'a même pas perdu sa concentration.
Viens, Rizzo, suivons-le à l'intérieur.
Un instant, j'ai perdu un petit sac
de bonbons à la gelée.
- Viens ici, tout de suite.
- D'accord.
Attention.
Scrooge monta en se moquant
de l'obscurité comme d'une guigne.
L'obscurité ne coûtait pas cher,
c'est pourquoi Scrooge l'aimait.
Mais l'incident à la porte
avait agacé Scrooge.
Avant de fermer sa porte pour la nuit, il
inspecta toutes les pièces de sa maison.
- Bon, ça suffit maintenant.
- Pardon ?
Comment sais-tu ce que fait Scrooge,
il est là-haut et nous, nous sommes là.
Je te l'ai déjà dit, les conteurs
sont omniscients. Je sais tout.
Taratata, Monsieur je-sais-tout.
Pour s'assurer que tout était en ordre,
Scrooge fut obligé d'allumer des lampes.
Comment peut-il faire une telle chose ?
C'est ma plus belle robe de chambre.
Je ne l'ai pas abîmée.
Regarde, c'est Ebenezer Scrooge.
Il a l'air plus vieux
et plus méchant que jamais.
Je savais qu'il ne nous décevrait pas.
- Qui êtes-vous ?
- De notre vivant, tes partenaires,
- Jacob...
- Et Robert Marley.
On dirait bien que c'est vous.
Mais je ne veux pas le croire.
Pourquoi doutes-tu de tes sens ?
Parce que la plus petite chose
suffit à les troubler.
Un léger mal d'estomac
en fait des imposteurs,
vous pourriez aussi bien n'être
qu'une bouchée de boeuf mal digérée,
une boulette de moutarde,
une parcelle de fromage.
Qui que vous soyez, vous sortez
de la cave plutôt que du caveau !
- "De la cave plutôt que du caveau".
- Quel mauvais jeu de mots !
Tu ferais mieux de laisser
la comédie aux comédiens.
Jacob, Robert, je vous en prie, ne me
critiquez pas. Vous l'avez toujours fait.
- On se moquait toujours de toi.
- Ça fait du bien.
Ça fait du bien de faire,
à nouveau, quoi que ce soit.
Que me voulez-vous ?
Nous sommes Marley et Marley,
avares et cupides
Nous avons profité des pauvres,
tout simplement ignoré les nécessiteux
Notre spécialité, c'est faire le mal
et semer la peur et le doute
Et si vous ne pouviez pas payer
votre loyer, nous vous jetions à la rue
Une année, nous avons expulsé
tout un orphelinat.
Je me souviens des mômes,
debout sous la neige.
Avec leurs petits ours en peluche
tout gelés.
Nous sommes Marley et Marley,
notre coeur était noir
Nous aurions dû savoir que notre
méchanceté nous condamnerait aux fers
Captifs, liés, nous sommes chargés de
doubles chaînes, croulant sous le poids
Comme la liberté vient
en prodiguant l'amour
La haine conduit à la prison
Vous n'étiez pas insensibles aux autres.
C'est vrai, nous aimions
quelque chose chez les hommes.
Je crois que c'était leur argent.
Condamné, Scrooge,
tu es à jamais condamné
Ton avenir est un supplice
causé par tes crimes
Tes chaînes sont forgées
par tes dires et tes actes
Amuse-toi bien, car ton heure venue,
un cauchemar t'attend
Que sont ces horribles chaînes ?
Celles que, de notre vivant,
nous avons forgées avec notre cupidité.
- Toi, aussi, tu es enchaîné.
- Dites-moi quelques mots de réconfort.
Des mots de réconfort ?
Tu vas être hanté par trois esprits.
Hanté ? J'aimerais mieux m'en passer.
Sans leur visite, aucun espoir d'éviter
le sort qui est le nôtre.
Attends-toi à voir le premier demain,
quand une heure sonnera.
Ne pourrais-je les voir d'un seul coup ?
Quand une heure sonnera.
Change !
Les esprits des associés de Scrooge
disparurent alors dans l'obscurité,
le laissant une fois de plus,
seul, dans sa chambre à coucher.
Ça fait vraiment peur. On devrait
faire attention aux gosses dans le public.
T'inquiète ! C'est de la culture générale.
Des bonbons à la gelée ?
lls n'ont pas quitté ma poche.
Qu'est-ce qu'il y a ?
Sornettes !
- Allez, vas-y !
- Je ne suis pas à l'aise du tout.
Tu voulais savoir ce qui se passe.
Sa chambre est de ce côté. Saute !
Dans la vie, je dé*** deux choses
seulement : le vertige et sauter de haut.
C'est trop ***. Vas-y, je t'attrape.
Dieu sauve mon petit corps brisé !
Raté !
Un instant, j'ai oublié
mes bonbons à la gelée.
- Quoi ?
- Tu peux passer à travers ces barreaux ?
- Bien sûr.
- Tu es vraiment un crétin.
Qu'est-ce que tu veux dire ?
Scrooge sombra
dans un sommeil silencieux et sans rêve.
On va se couper la queue en tombant.
Tu veux voir ce qui se passe, non ?
Regarde, c'est la fenêtre
de la chambre de Scrooge.
Attends-toi à voir le premier fantôme
quand une heure sonnera.
Etes-vous l'Esprit
dont la venue m'a été annoncée ?
Je le suis !
- Mais, vous n'êtes qu'une enfant.
- J'ai dix-neuf cents ans.
Je suis le Fantôme des Noëls passés.
- Qu'est-ce qui vous amène en ce lieu ?
- Ton bien.
Une nuit de repos ininterrompu
aurait suffi.
Ta rédemption, alors.
Prends garde ! Viens avec moi !
Je vous en supplie. Je ne suis
qu'un mortel, exposé aux chutes.
Il suffit que ma main te touche
pour que tu puisses voler.
- Qu'est-ce qu'on fait ?
- Rien. Accroche-toi bien.
Attention, Rizzo !
Bonsoir, Londres !
Au revoir, déjeuner !
Esprit ?
Oui ?
Rien.
- Regarde.
- Je ne veux pas regarder.
Esprit, quelle est cette lueur au loin ?
Ce ne peut être l'aube.
C'est le passé.
Rizzo, regarde, c'est magnifique.
On va atterrir.
Rizzo, accroche-toi bien.
Désolé.
- Rizzo, je te présente Louise.
- On s'est déjà rencontrés.
Et c'est ainsi qu'ils arrivèrent
dans l'enfance d'Ebenezer Scrooge.
J'ai fait le plus mauvais voyage
de ma vie.
- Nous sommes arrivés à bon port.
- Sains et saufs, enfin !
Gentil, le minou, gentil.
Je suis du New Jersey.
C'était l'après-midi de la veille de Noël
et Scrooge sentait un millier d'odeurs,
dont chacune lui rappelait
mille pensées, espérances et joies
oubliées depuis bien, bien longtemps.
C'est ma vieille école.
C'est ici que j'ai passé mon enfance !
Lui, c'est Henry
et lui, Edmund, mon meilleur ami.
Bonjour, les garçons. Bonjour !
Ce ne sont là que des ombres
de ton passé.
Elles ne peuvent ni te voir ni t'entendre.
Suis-moi.
Allons à l'intérieur.
Rizzo, arrête de jouer avec le chat.
A l'aide ! Au secours !
Un flot immense de souvenirs
submergea Scrooge
alors qu'il contemplait
sa vieille salle de classe.
Je connais très bien cette salle de classe.
Les bureaux...
l'odeur de la craie...
J'ai choisi ma profession dans cette salle.
Et lui, t'est-il familier aussi ?
Scrooge aperçut un petit garçon,
un garçon qu'il connaissait très bien,
très très bien, en fait.
Mon Dieu ! Mais, c'est moi !
Le dernier coche va partir.
Il ne rentre jamais chez lui pour Noël.
Je n'ai que faire de Noël !
J'étais souvent seul.
J'avais ainsi plus de temps
pour lire et étudier.
Les vacances de Noël me permettaient
de faire davantage de devoirs,
de me retrouver... seul.
- Un rat ne comprend pas ça.
- Tu n'as jamais été un enfant solitaire ?
Pour ta gouverne,
j'avais 1274 frères et soeurs.
Purée, un rat ne peut pas comprendre
une chose pareille.
Voyons un autre Noël passé ici.
Ils se ressemblaient tous.
- Rien n'a jamais changé.
- Mais toi, tu as changé.
La valse des années continua,
impitoyable, et, en un instant,
Scrooge vit toute son enfance
défiler devant ses yeux.
Il vit sa vieille salle de classe se délabrer.
Maître Scrooge,
c'est le jour de la remise des diplômes.
Mon vieux maître d'école. Il m'a donné
la leçon la plus importante de ma vie.
Debout ! Construisez votre vie
comme cette école est construite.
Travaillez dur, travaillez des heures
entières et ayez l'esprit créateur.
Ebenezer, la vie est une occasion rêvée !
Aujourd'hui, vous faites votre entrée
dans le monde réel.
Vous devez travailler sans relâche.
Travaillez dur et, un jour, votre vie
sera aussi stable que cet édifice.
- Je voulais réparer cette étagère.
- Oui, maître.
Vous allez faire votre apprentissage
dans une société renommée de Londres.
Aujourd'hui,
vous devenez un homme d'affaires.
Je meurs d'envie de commencer !
Vous aimerez faire des affaires.
A l'américaine, bien sûr.
Sam...
- A l'anglaise, je veux dire !
- Bien.
Oui, maître.
Voici votre contrat, Ebenezer.
Viens, Scrooge. Il y a encore
beaucoup de choses à voir.
Et n'oubliez pas,
pas de pourboire pour le conducteur.
Quelques instants plus ***,
Scrooge était dans la rue d'une ville,
en train de regarder un édifice
qu'il n'avait pas vu depuis des années.
Dis-moi, Ebenezer Scrooge,
connais-tu cet endroit ?
Si je le connais ? C'est ici
que j'ai eu mon tout premier travail.
C'est l'usine de poulets en caoutchouc
de Fozziwig.
C'était la veille de Noël, la nuit tombait,
et les allumeurs de réverbères
étaient à l'ouvrage.
Allume le réverbère, pas le rat !
- Je m'excuse.
- Eteins-moi ! Eteins-moi !
- Rizzo !
- Quoi !
- Merci.
- De rien.
Voici le vieux Fozziwig, en chair et en os.
Regardez, les allumeurs de réverbères
sont au travail. C'est la veille de Noël.
Quel employeur ! Aussi dur
et impitoyable qu'un pétale de rose !
Que la fête commence !
C'est la fête de Noël des Fozziwig !
Rizzo, voyons !
Accroche-toi à ce bâton.
Joyeux Noël !
Merci.
Mesdames et messieurs,
silence, s'il vous plaît.
- Je devrais te remercier, non ?
- De rien.
S'il vous plaît, puis-je avoir
votre attention, un instant ?
Ce sont les frères Marley, mes anciens
associés. Ils sont bien jeunes.
Puis-je avoir votre attention,
s'il vous plaît ?
Silence !
- Merci.
- C'est mieux ainsi.
Bienvenus à la fête de Noël des Fozziwig.
La tradition veut que moi,
je prononce un petit discours.
Et la tradition veut que nous,
nous fassions un petit somme.
Ignorez-les. Voici mon discours de Noël.
Merci à vous tous et joyeux Noël !
- C'est ça, votre discours ?
- Ridicule !
- Du réchauffé !
- Sans intérêt !
Court !
J'ai adoré !
Ces discours m'ennuient à mourir !
Que le bal commence !
Mme Fozziwig va ouvrir le bal.
Vas-y, maman !
Musique !
Regarde, il y a un buffet, par ici.
J'ai la dalle.
Ma mère m'a toujours dit
de ne pas manger du raisin qui chante.
Excusez-moi, M. Fozziwig.
J'ai vérifié les comptes. Savez-vous
combien vous coûte cette fête ?
Mais, c'est Noël, Maître Scrooge !
II faut être généreux !
Arrêtez de travailler, amusez-vous.
Rencontrez des gens. Allez !
Espèce d'idiot dansant !
J'adore ces fêtes de Noël annuelles.
Nous devrions en organiser deux par an.
- Pardon.
- Maître Scrooge.
- Excusez-moi.
- Belle, Ebenezer Scrooge.
Le comptable le plus doué de cette ville.
Ebenezer, je vous présente Belle,
une amie de la famille.
Enchantée.
Je suis heureux
que vous vous soyez rencontrés.
Te souviens-tu de cette rencontre ?
Si je m'en souviens ?
Oui, je m'en souviens...
Il y a eu, bien sûr, une autre veille
de Noël avec cette femme.
Quelques années plus ***.
S'il vous plaît...
ne me montrez pas ce Noël-là.
Faut-il attendre encore une année
avant notre mariage ?
Je n'y peux rien, Belle.
Nous n'avons pas assez d'argent
pour acheter une maison décente.
- Mes investissements n'ont pas fructifié.
- Comme l'année dernière, donc.
Les affaires ne sont pas bonnes.
Vous êtes associé,
vous avez votre propre société.
- Et je n'entre pas dans mes frais.
- Vous vouliez être associé.
C'est pour vous.
Je vous aime, Belle.
Non, vous m'avez aimée.
Esprit, ne me montrez plus rien.
Pourquoi vous plaisez-vous
à me torturer ?
Je t'ai averti que c'étaient les ombres
des choses qui se sont passées.
Ne me reproche rien :
elles sont ce qu'elles sont !
Laissez-moi.
Epuisé, Scrooge resta seul,
dans sa chambre à coucher.
Il demeura ainsi jusqu'à ce que
l'horloge sonnât une heure.
- C'était quoi ?
- Deux heures du matin.
- Trop tôt pour le petit-déj' ?
- Oui.
Génial ! C'est l'heure du dîner.
Scrooge savait que le deuxième fantôme
apparaîtrait sous peu.
Cependant,
alors que l'horloge finissait de sonner...
Rien.
Entre ! Et apprends
à mieux me connaître, l'ami !
Entre ! Et apprends
à mieux me connaître, l'ami !
- Je l'ai déjà dit ?
- Oui.
Je suis le Fantôme du Noël présent.
Et c'est la nuit avant l'aube
qui précède le jour de Noël !
T'ai-je dit que je suis
le Fantôme du Noël présent ?
- Vous me l'avez dit.
- Entre ! Apprends à mieux me connaître.
Vous m'avez l'air
d'un petit distrait, Esprit.
Non, je suis un gros distrait !
Mon esprit est rempli
de scènes du présent.
Et le présent, c'est le Noël !
Je n'ai jamais vu votre pareil.
Vraiment ? Plus de dix-huit cents
de mes frères sont nés avant moi !
Dix-huit cents !
Famille ruineuse à nourrir !
As-tu remarqué que, à Noël,
tout est merveilleux ?
A vrai dire, Esprit, non.
Je n'ai peut-être jamais compris
ce qu'était Noël.
Tu le comprendras,
avant que ce jour ne se termine !
Oh, non ! Non !
Nous allons sortir dans le monde.
- Marrant, n'est-ce pas ?
- Bien sûr.
Puis-je te souhaiter
la bienvenue au matin de Noël ?
C'est le chant d'un choeur, dans la rue
C'est rentrer chez soi
pour se réchauffer devant le feu
Partout où il y a de l'amour, c'est Noël
Une coupe de gentillesse partagée
avec notre prochain
Des retrouvailles émues
avec un ami ou un frère
Partout où il y a de l'amour, c'est Noël
C'est la période de l'année
où le coeur prime
Un moment privilégié
où l'on se soucie de son prochain
Nous sommes prêts à aimer
C'est la période de l'année de l'Esprit,
Le message, si nous l'entendons,
Dure toute l'année
C'est en offrant un cadeau
à son prochain
Des mitaines tricotées par votre mère
C'est ainsi que l'on montre
que l'on aime, c'est Noël
Un géant silencieux
dont nous nous souviendrons toujours
Pour l'âme, c'est l'été, en décembre
Oui, lorsque l'on fait tout son possible
pour aimer, c'est Noël
C'est la période de l'année
où le coeur prime
Un moment privilégié
où l'on se soucie de son prochain
Nous sommes prêts à aimer
C'est la période de l'année de l'Esprit
Le message, si nous l'entendons,
Dure toute l'année
C'est le chant d'un choeur, dans la rue
C'est rentrer chez soi
pour se réchauffer devant le feu
Partout où il y a de l'amour, c'est Noël
Partout où il y a de l'amour,
C'est Noël
Esprit, je ne le savais pas.
Je souhaite voir mes amis, ma famille.
Montrez-moi ma famille.
Mon cher neveu Fred et Clara,
son épouse. Ils dînent avec des amis.
Regarde ! Des fruits !
Nous avons mangé le plum-pudding,
et maintenant ?
- Jouons !
- Oui, pas de Noël sans un jeu.
- Pratique-t-on des jeux à Noël ?
- J'adore les jeux.
- Ces fruits, tu sais, c'était de la cire.
- Oui, ils avaient un drôle de goût.
Et si on jouait à "Oui et Non" ?
C'est un très bon jeu.
Devinez ce que je suis.
Fred a toujours d'excellentes idées.
J'ai une bonne idée.
J'attends vos questions !
- Est-ce un légume ?
- Non.
- Un minéral ?
- Non.
- Un animal ?
- Quoi d'autre, alors ?
- Le trouve-t-on dans une ferme ?
- Jamais !
- En ville ?
- D'habitude, oui.
- Tire-t-il un cab ?
- Sûrement pas !
- C'est un chien ?
- Non.
- Un chat ?
- Un chat ?
- C'est moi qui l'ai dit en premier !
- Non.
- S'agit-il d'une créature nuisible ?
- Souvent.
- Une souris ?
- Un rat ?
- Vous m'avez appelé ?
- Un cafard ?
- Une sangsue ?
- Je jubile !
Je sais ! Une créature nuisible mais
ni un rat, ni une sangsue, ni un cafard ?
Qui peut-elle bien être ?
- C'est Ebenezer Scrooge !
- Oui !
Merveilleux.
C'est à mourir de rire.
Viens,
il y a encore beaucoup de choses à voir.
Plus rien ! Je ne veux plus rien voir.
Par ici.
Pourquoi ce lieu reculé de la ville ?
C'est Noël ici, aussi, tu sais.
Voici la maison de Bob Cratchit.
Peut-être fut-ce le naturel généreux et
la sympathie de l'Esprit pour les pauvres
qui les conduisirent tout droit
chez le fidèle commis de Scrooge.
Une oie !
On fait rôtir une oie dans cette maison !
- Pousse-toi !
- Ne ramone pas la cheminée.
Tu empêches l'odeur de monter.
- Est-ce là, la maison de Bob Cratchit ?
- Comment le sais-tu ?
Vous venez juste de me le dire.
Eh bien, d'ordinaire,
je suis digne de confiance.
- Qui est-ce ?
- Mme Cratchit, bien sûr.
Peter, continue à tourner cette broche.
Une oie bien rôtie doit l'être à la broche.
- Ça sent tellement bon, maman.
- Oh, oui !
Quelle délicieuse odeur !
- Je n'en crois pas mes yeux !
- Je suis bloqué ! Sors-moi d'ici !
Je savais que la littérature
n'était pas ton fort.
Au moins, j'ai atterri sur quelque chose
de mou... et de chaud !
Ça brûle ! Ça brûle !
Maman ! Tu as dit que nous
ne pouvions pas manger les marrons
avant le retour de papa et de Tiny Tim.
Je n'étais pas en train de les manger.
Je vérifiais qu'ils n'étaient pas brûlés.
La cuisine est un art, ma chérie.
Et ne crie pas, Betina.
- Moi, je suis Belinda.
- C'est moi Betina !
- Bien sûr, ma petite Betina.
- Belinda !
Peu importe.
C'est l'époque de l'année
où l'on est heureux et joyeux
Nous la sentons arriver
avec une vague de plaisir
C'est l'époque de l'année
où les saints peuvent compter sur nous
Pour répandre la bonne nouvelle
de paix et l'amour
Allez, fiston. Allons voir
si le dîner de Noël est prêt.
Oh, oui !
Joyeux Noël à vous tous !
Papa !
Joyeux Noël, les filles !
Joyeux Noël, Peter !
Ça suffit, les enfants.
Il est temps de mettre la table. Allez.
Attendez-moi.
- Joyeux Noël, Emily.
- Joyeux Noël... Cratchie.
Je suis tombé dans la cheminée
et j'ai atterri sur une oie brûlante.
Toi, au moins, tu t'amuses.
Quoi ?
Peter, le dîner de Noël... l'oie... l'oie...
Allons, mon fils ! Tu t'excites trop.
Va te reposer sur ton siège.
- A-t-il été sage à l'église ?
- Comme une image.
Il m'a dit qu'il espérait
qu'on l'avait regardé
car ça doit être agréable,
surtout le jour de Noël,
de penser à Celui qui fit marcher les
mendiants et rendit la vue aux aveugles.
Quel enfant remarquable !
Les Cratchit arrivèrent alors,
au moment qui était sans doute
le plus heureux de toute l'année !
- Quel dîner de pauvres...
- Mais très apprécié.
- Je paie Bob si peu.
- A Monsieur Scrooge !
Je lève mon verre
à la santé de mon employeur.
A M. Scrooge, le patron de la fête !
Le patron de la fête, vraiment !
Si je le tenais, je le régalerais
de toutes les bonnes choses
que je pense de lui
et je parie qu'il s'étoufferait.
Ma chérie, les enfants...
le jour de Noël.
Je pense... qu'en ce jour béni de Noël,
notre devoir nous commande de boire
à la santé de M. Scrooge,
même s'il est odieux, pingre, méchant,
insensible et mal habillé.
A M. Scrooge, le patron de la fête !
Vous serez très joyeux et très heureux
aujourd'hui, je n'en doute pas !
Pas de doute !
Santé !
Que Dieu nous bénisse,
tous autant que nous sommes.
La vie est pleine de belles surprises,
chaque jour est un cadeau
Le soleil se lève
et il me remonte le moral
Il me remplit de rires,
il me remplit de chansons
Je regarde dans les yeux de l'amour
Et je sais que je ne suis pas seul
Bénissez-nous tous,
qui sommes ici réunis
Cette famille affectueuse
que j'aime de tout mon coeur
Rien ne vaut la maison
Et tout chemin me ramènera
là d'où je viens
Bénissez-nous tous,
pour que, de notre vivant,
Nous réconfortions notre prochain
et lui pardonnions
Nous avons tellement à partager
Avec les nécessiteux
qui nous entourent
Laissez-nous toujours nous aimer
les uns les autres
Conduisez-nous vers la lumière
Laissez-nous entendre
la voix de la raison
Chanter dans la nuit
Protégez-nous contre la colère
Et rattrapez-nous quand nous tombons
Parlez-nous dans nos rêves,
et s'il vous plaît, oui, s'il vous plaît
Bénissez-nous tous
Bénissez-nous tous
avec des années de jeu
Avec des jeux bruyants
et des larmes de joie
Nous Vous cherchons
et nous gardons la tête haute
Dans nos prières et nos rêves, nous
Vous demandons de nous bénir tous
Nous Vous cherchons
et nous gardons la tête haute
Dans nos prières et nos rêves, nous
Vous demandons de nous bénir tous
Mettons-nous tous à table et dînons.
Esprit, dites-moi si Tiny Tim vivra.
Ça, c'est l'avenir,
mon royaume est le présent.
Cependant, je vois un siège vide
au coin de la cheminée
et une béquille sans propriétaire.
Si l'avenir ne change rien à ces ombres,
cet enfant va mourir.
Et puis après ?
S'il doit mourir, qu'il le fasse,
cela diminuera l'excédent de population !
Oh, Esprit !
Alors que les Cratchit
disparaissaient dans l'obscurité,
Scrooge eut les yeux rivés sur Tiny Tim
jusqu'au dernier instant.
Suis-moi, il ne me reste
plus longtemps à vivre.
- Esprit, vieillissez-vous ?
- Bien sûr !
- La vie des esprits est-elle si courte ?
- Ma vie sur ce globe est très brève.
Je crois qu'elle se terminera
quand minuit sonnera.
Maintenant ? Mais, Esprit,
vous m'avez tant appris.
Aucun acte, aucun dire de Scrooge
n'auraient pu arrêter
le mouvement implacable
de ces cloches impitoyables.
Esprit, ne me laissez pas.
Tel est mon devoir.
Vous m'avez beaucoup appris.
Vous m'avez changé !
Et maintenant, je te laisse
avec le Fantôme des Noëls à venir.
Avec l'avenir, vous voulez dire ?
- Dois-je vraiment ?
- Va et apprends à mieux le connaître.
Suis-je en présence
du Fantôme des Noëls à venir ?
Esprit, je vous redoute encore plus
qu'aucun autre spectre que j'ai vu.
C'est trop effrayant.
Je ne veux plus rien voir.
Tu as raison.
Au revoir, les amis.
On se retrouve pour le dénouement.
Je suis prêt à vous accompagner
et à apprendre avec reconnaissance.
Ne voulez-vous pas me parler ?
La nuit passe vite.
Esprit, conduisez-moi !
Non, je ne sais pas grand-chose.
Je sais seulement qu'il est mort.
- Quand ?
- La nuit dernière, je crois.
Je me demande quelle était sa maladie.
Je croyais qu'il ne mourrait jamais.
J'ignore la cause de sa mort. Je voudrais
juste savoir où est son argent.
- Vous n'êtes pas le seul.
- Ce n'est pas à moi qu'il l'a légué.
Ce seront probablement
de très piètres funérailles.
Je ne connais pas une seule âme
qui va y aller.
Ça ne m'ennuie pas d'y aller...
si l'on donne à déjeuner.
A propos de déjeuner...
Je connais certains de ces hommes.
De quel pauvre diable parlaient-ils ?
Vous revenez de la maison du défunt,
si je ne m'abuse ?
Dommage qu'il ne soit pas mort
il y a des années, le vieux grippe-sou !
Voyons un peu. Qu'apportez-vous
au vieux Joe ? Que m'apportez-vous ?
Qu'avez-vous
pour que je me souvienne de lui ?
Joe, laisse-les tranquilles !
Moi, j'ai récupéré chez son couturier
ses boutons de col.
En nacre.
Non, non... Moi, j'ai récupéré
ses rideaux de lit, en soie damassée.
De la soie de très mauvaise qualité...
mais qui vaut bien quelques pièces.
Moi, j'ai ses draps !
Ses draps ? Mais, Mme Dilber,
ils sont encore tout chauds !
Je ne paie pas plus
pour la chaleur humaine.
Vous devriez, c'est la seule chaleur
humaine qu'il n'ait jamais eue !
Esprit, je comprends. Le sort
de ce malheureux pourrait être le mien.
C'est à cela que tend une vie comme
la mienne. Seigneur miséricordieux !
Faites-moi voir une scène
où la tendresse règne dans ce monde...
ou je serai à jamais hanté
par cette horrible conversation.
C'est la demeure de Bob Cratchit.
Oh, oui, Esprit !
Une demeure remplie de joie et de rires.
Merci de m'avoir conduit en ce lieu.
Tout est si calme.
Esprit, pourquoi tout est-il si calme ?
- Maman, tu pleures encore.
- La lumière me fait mal aux yeux.
Rien n'est arrivé à Tiny Tim, j'espère !
Cela va mieux à présent. Mes yeux
se fatiguent à travailler à la bougie.
Je ne voudrais pas montrer mes yeux
fatigués à votre père lorsqu'il rentrera.
Il ne va pas tarder.
Je trouve qu'il marche un peu moins vite
que d'habitude depuis quelques soirs.
Bonsoir, mes chéris.
Papa !
Bonsoir, les filles. Bonsoir, Peter.
Les enfants, allez mettre la table,
s'il vous plaît. Merci.
- Et le cimetière ?
- Il va être magnifique.
Tu aurais dû venir voir comme l'endroit
est vert, cela t'aurait fait du bien.
J'ai choisi un endroit pour Tim
d'où il peut voir...
C'est un endroit sur la colline d'où l'on
voit les canards et la rivière. Tiny Tim...
Tiny Tim adorait regarder
les canards dans la rivière.
Doit-il exister un Noël
qui apporte cette scène terrible ?
Comment pouvons-nous la supporter ?
Séchez vos larmes, les enfants.
La vie est faite de rencontres
et de séparations.
Je suis sûr qu'aucun de nous
n'oubliera jamais ni Tiny Tim
ni cette première séparation.
Devons-nous retourner
dans cet endroit ?
Je dois apprendre
quelque chose d'autre, n'est-ce pas ?
Esprit... je sais
ce que je dois vous demander.
J'ai peur mais je dois le demander.
Quel est le malheureux dont la mort
a causé tant de joie aux autres ?
Répondez à une seule question.
Ces ombres sont-elles l'image
de ce qui doit arriver sans rémission
ou de ce qui adviendra peut-être ?
Il est possible de changer ces faits.
Il est possible de devenir
un homme bon !
Esprit, je vous en supplie, non !
Ecoutez-moi, je ne suis plus
l'homme que j'étais.
Pourquoi me montrer ces choses,
s'il ne me reste plus d'espoir de salut ?
J'honorerai Noël et je m'appliquerai
à en entretenir le culte toute l'année.
Je vivrai dans le passé,
le présent et l'avenir.
Je ne me déroberai pas aux leçons
enseignées par les esprits.
Dites-moi qu'il est encore possible
d'effacer l'inscription sur cette pierre !
Esprit, je vous en supplie.
Répondez-moi.
Je suis chez moi !
C'était la colonne de son lit. Le lit était
son lit, la chambre était sa chambre.
- Salut, les amis. On est de retour.
- On vous l'avait promis.
Mais ce qui faisait de Scrooge
le plus heureux des hommes,
c'est qu'il avait toute sa vie devant lui
et qu'il pouvait la changer.
Je vais vivre dans le passé, le présent
et l'avenir ! Oh, Jacob et Robert Marley !
Que le Ciel et Noël soient bénis
pour ce qui m'arrive !
Je vous le dis à genoux,
mes vieux Jacob et Robert, à genoux !
Ils ne sont pas arrachés. Ils sont là.
Je suis là, ce qui est bien surprenant.
Je ne sais que faire.
Je suis léger comme une plume.
Je suis heureux comme un ange.
Je suis joyeux comme un écolier.
- Tu crois qu'on ne craint rien ici ?
- Qu'est-ce qui pourrait bien arriver ?
- Hé, mon garçon !
- Qui ? Moi ?
Vous voulez dire moi, monsieur ?
- Quel jour sommes-nous ?
- Pardon ?
Quel jour sommes-nous,
mon joli petit garçon ?
Aujourd'hui ! Mais, c'est le jour de Noël.
C'est le jour de Noël.
Je ne l'ai donc pas manqué.
Les esprits ont tout fait
en une seule nuit !
Ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent !
Bien sûr !
Connais-tu la boutique
du marchand de volailles ?
Un garçon intelligent.
Un garçon remarquable.
Ont-ils vendu la grosse dinde
en devanture ?
Celle qui fait deux fois ma taille ?
Elle y est encore.
C'est un plaisir de bavarder avec toi,
mon garçon. Va l'acheter.
- Vous n'êtes pas sérieux !
- Je suis tout à fait sérieux.
Va l'acheter et je te donnerai un shilling.
Non, je te donnerai cinq shillings.
Le garçon partit comme une flèche...
tant il était désireux de...
Désolé.
Je vais l'emmener chez Bob Cratchit.
Quelle surprise ! Elle est deux fois
plus grosse que Tiny Tim.
Quelques minutes plus ***,
mis sur son trente et un,
Scrooge sortit dans les rues de la ville
pour souhaiter un joyeux Noël
à tout le monde.
Joyeux Noël !
Je n'en reviens pas ! Merci !
En cette radieuse matinée,
les gens déferlaient partout.
Et il rencontra vite
deux visages familiers.
Excusez-moi, messieurs. A propos de
la libéralité dont vous m'avez parlé, hier...
inscrivez-moi pour...
- Pour cette somme-là ?
- Pas un penny de moins.
Cette somme couvre
bien des paiements en retard.
Seigneur ! Je ne sais quoi dire.
Si seulement nous pouvions
vous offrir quelque chose !
Un cadeau ?
Un cadeau pour moi ?
Merci.
Je vous remercie cinquante fois.
Joyeux Noël !
- Voici votre dinde, M. Scrooge.
- Suis-moi, mon garçon.
Avec un coeur reconnaissant,
avec une joie sans borne
Avec une famille qui s'agrandit,
chaque fille et chaque garçon
Seront ma nièce et mon neveu
Seront ma nièce et mon neveu
M'apporteront amour, espoir et paix
M'apporteront amour, espoir et paix
Chaque nuit s'achèvera
et chaque jour commencera
Avec une prière de remerciement
et un coeur reconnaissant
Avec un grand sourire,
et ma porte grande ouverte
Je vous souhaiterai la bienvenue,
ce qui est à moi est à vous
Avec un toast à votre santé
Avec un toast à votre santé
Et la promesse de partager ma richesse
Et la promesse de partager ma richesse
Je naviguerai sereinement,
je tracerai une carte
Sur une mer d'amour
et avec un coeur reconnaissant
La vie est un long voyage
Qui sait où il finit
JOYEUX NOËL À MES COMPTABLES
Et, si vous voulez évaluer
la grandeur d'âme d'un homme
Il vous suffit de compter ses amis
Arrêtez-vous et regardez autour de vous
Le bonheur que vous voyez
Renaît chaque jour
Ne le laissez pas s'échapper
La vie est tellement précieuse
Avec un coeur reconnaissant bien vif
Je fais cette promesse :
le moindre de mes souffles
Sera utilisé pour chanter vos louanges
Sera utilisé pour chanter vos louanges
Et pour vous supplier de partager
mes jours
Vous supplier de partager mes jours
Avec la garantie amoureuse
que même si nous nous séparons
Je vous tiendrai en grande estime
dans mon coeur reconnaissant
Je vous tiendrai en grande estime
dans mon coeur reconnaissant
Dans mon coeur reconnaissant
Bob Cratchit !
Ah, vous voilà !
Vous n'étiez pas au bureau,
ce matin, comme convenu !
Mais, c'est ce qui était convenu,
monsieur.
Vous m'aviez donné congé.
Moi, Ebenezer Scrooge ?
Serais-je capable d'une chose pareille ?
Non... Oui, mais, vous l'avez fait.
- Bob Cratchit, cela ne peut plus durer.
- Et moi, je ne peux plus endurer cela.
- Par conséquent, Bob Cratchit...
- Par conséquent, quittez ma maison !
Par conséquent,
je vais augmenter votre salaire.
Et moi, je vais vous mettre un...
Pardon ?
Oui, Bob. Je vais augmenter votre salaire
et rembourser votre emprunt.
Je vous en prie, monsieur. Entrez. Oui.
Votre famille me ferait-elle l'honneur de
se joindre à moi pour partager une dinde
en ce glorieux jour de Noël ?
Joyeux Noël !
Scrooge fit mieux encore
qu'il ne l'avait promis.
Il fit tout cela, et beaucoup plus encore.
- Et, Tiny Tim ?
- Tiny Tim qui ne mourut pas...
C'est génial !
Pour Tiny Tim,
Scrooge fut un second père.
Il devint un aussi bon ami, un aussi
bon maître, un aussi bon homme
qu'il serait possible d'en trouver un
dans la bonne vieille ville de Londres.
On disait toujours de lui que,
si un homme au monde savait célébrer
Noël, c'était bien lui.
Puisse-t-on en dire autant de nous,
de nous tous !
Et pour reprendre la prière de Tiny Tim :
"Que Dieu nous bénisse,
tous autant que nous sommes !"
L'amour que nous avons trouvé
l'amour que nous avons trouvé
Nous l'avons en nous
aussi nous ne sommes jamais seuls
L'amour que nous avons trouvé
l'amour que nous avons trouvé
Le rêve le plus doux
que nous ayons jamais fait
L'amour que nous avons trouvé
l'amour que nous avons trouvé
Nous l'avons en nous
aussi nous ne sommes jamais seuls
Beau conte, M. Dickens.
Merci, si vous l'avez aimé,
vous devriez lire le livre.
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