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Shaolin vs Ninja (v.01)
Contribution : azotx23z
Correction : Ulairi
Une production Shaw Brothers
Maître !
Maître !
Votre père arrive.
- La Japonaise est avec lui ?
- Oui.
À quoi elle ressemble ?
Je l'ai vue de loin. La tête...
Le corps...
Petite, elle était déjà laide.
Ça n'a pas dû s'arranger.
Exactement.
- Vous oubliez d'être malade.
- Comment faire ?
Faites comme si vous aviez
de la fièvre.
Mais je n'en ai pas.
Couchez-vous.
Qu'est-ce que tu fabriques ?
Laissez-moi faire.
Qu'est-ce que vous faites ?
Malgré sa fièvre,
il veut absolument boire du thé.
Père.
Il est brûlant.
Il faut appeler le médecin.
Je lui ai suggéré mais il a refusé.
Je suis revenu exprès
m'occuper de ton mariage.
Pourquoi tu refuses un médecin ?
Je préfère la mort à un mariage forcé.
Des âneries ! Un homme adulte
doit se marier.
Tout est arrangé depuis votre enfance.
Yumiko a grandi avec toi.
Et tu parles de mariage forcé !
Elle avait la morve au nez.
Une fille change beaucoup
en grandissant.
La beauté de Yumiko
est célèbre à Kyoto.
Tao.
Je suis en affaires avec son père
depuis toujours.
Une collaboration sans faille.
Ce mariage a été décidé
il y a longtemps.
Sois un peu raisonnable.
Ce mariage est une transaction !
Les études ne t'ont pas réussi.
Quoi que tu dises,
ça s'appelle un mariage forcé.
Tu...
Ne t'emporte pas.
- Comment peux-tu...
- N'insiste pas.
Shou-guan, appelle le médecin.
- Dépêche-toi !
- Oui.
J'espère que tu te plairas ici.
Repose-toi bien.
Maître !
- Quoi ?
- Venez.
Regardez.
Tao, qu'est-ce que tu as ?
- C'est vraiment elle ?
- Oui.
Tao !
Père, j'ai oublié le japonais.
Comment on dit : "Comment vas-tu ?"
Bonjour, comment vas-tu ?
Yumiko, tu parles très bien chinois.
Père, c'est toi qui lui as appris ?
Depuis toute petite,
elle apprend avec ton père.
Tu es malade, parait-il.
Il faut te reposer.
Je vais bien.
SHAOLIN CONTRE NINJA
Script : Pang Chi-ming
Costumes : Liu Chi-yau
La mariée arrive.
Tu as vu cette robe ?
Une robe blanche, c'est impossible.
Ça porte malheur de se marier en blanc.
Regarde ! Même ses chaussures !
Ce n'est pas possible.
La cérémonie va commencer.
Le marié et la mariée
se prosternent 3 fois.
Elle ne s'agenouille pas.
- Quel culot !
- C'est vrai.
Agenouillez-vous.
Le marié et la mariée se prosternent
3 fois devant le maître.
Première fois.
Deuxième fois.
Troisième fois.
Remerciez les parents et amis.
Inclinez-vous.
Deuxième fois.
Troisième fois.
C'est des bruits d'entraînement
ou de bagarre ?
- Plutôt des bruits de bagarre.
- Qui se bat ?
Le maître s'entraîne de si bonne heure ?
Je ne pense pas.
Il vient de se marier.
Il ne se lève pas si tôt.
Je sais !
Il bat sa femme.
N'importe quoi. Vous l'avez vu faire ?
Non. Mais on l'a entendu.
Ils viennent à peine de se marier.
- Où les as-tu entendus ?
- Dans la cour.
La cour... Allons voir.
C'est vrai ça.
Je préviens le vieux maître.
Allons-y.
Gordon Liu
Bonjour, Yumiko.
Bonjour.
Tu te lèves toujours très tôt !
Dors-tu suffisamment ?
Je me lève à 6 heures
pour faire de l'exercice.
Yumiko.
Quand même pas ?
Je l'ai entendu moi-même.
Père !
Tu repars déjà ?
Mes affaires au Japon m'attendent.
Où est Yumiko ?
Elle descend.
Mizuno Yuka
Père.
Vous transmettrez le bonjour
à mon père.
- Dites-lui que je suis heureuse ici.
- D'accord.
Que mon mari est gentil avec moi.
Yumiko.
Tu es la belle-fille idéale.
Quand je serai parti...
Ne t'en fais pas.
Tao, dans un couple,
il faut être proche et s'aimer.
Il est indigne pour un mari
de maltraiter sa femme.
- Yumiko.
- Père.
S'il te maltraite, fais-le-moi savoir.
Shou-guan.
Qu'as-tu raconté à mon père ?
Je...
Il m'a fait la morale.
- Rien du tout...
- Parle !
- Je vous jure.
- Parle !
- Vous y tenez ?
- La vérité !
Je lui ai dit
que vous battiez votre épouse.
Bonjour.
Bonjour.
N'est-ce pas le bruit
de quelqu'un frappant sa femme ?
Approche.
Allez, viens.
Maître, ça va ?
Tu lorgnes encore ?
Déguerpis !
Yumiko, tu as fini ?
J'ai fini.
Va te reposer.
J'ignorais que tu ne connaissais rien
aux arts martiaux.
Je t'ai fait mal ?
Tu trouves que je n'y connais rien ?
À quoi t'entraînais-tu ?
D'abord au karaté.
Et la prise, c'était du judo.
- Qu'y a-t-il ?
- Tu exagères.
Le judo est notre art martial national.
Je connais le judo.
Mais on voit ta poitrine.
C'est un vêtement d'entraînement.
Il est très pratique.
On dit que voir les dessous des femmes
porte malheur aux parieurs.
Les Chinoises qui font du kung-fu
ne frappent pas comme ça ?
C'est un peu différent.
Elles s'efforcent
de rester gracieuses et élégantes.
Par exemple, la posture du cheval
se présente ainsi.
Comme ça ?
Comment peut-on bouger ?
Avancer. Reculer.
On appelle ça "la pince".
Et comment tu frappes ?
- Montre-moi !
- C'est fait.
- Encore.
- C'est fait.
"Coups de pied sous la robe."
Une attaque indétectable.
Pudique.
Et bien élevée.
Regarde toi : Tu es très pudique !
Quand une Japonaise se bat,
c'est toujours avec énergie.
Je t'ai blessé ?
Non.
Ce n'est pas grave si tu manques
de grâce quand tu t'entraînes.
Mais il ne faut pas crier.
Pourquoi ?
Les domestiques croient que je te bats.
C'est la première fois qu'on te voit
depuis ton mariage.
Tu laisses de côté le kung-fu ?
Pas du tout.
Il sert de sac de sable à sa femme.
Il a beaucoup progressé.
Que dis-tu ?
Que ta femme a un bon niveau
en arts martiaux.
Quelqu'un l'a vue te projeter et tu...
- Qui ?
- Tais-toi !
C'est Shou-guan qui me l'a raconté.
Depuis qu'il l'a surprise,
il n'arrête pas de perdre au jeu.
Il n'a pas gagné de tout le mois.
Tu...
Maître, pitié !
Ce sont eux qui brodent.
Je n'y suis pour rien.
Comment l'auraient-il su ?
C'est votre femme, pas la mienne.
Je ne sais pas ce qu'elle fait.
C'est vous qui le savez.
Bouge pas !
Pitié, maître !
Ça va mal.
La cour de derrière s'écroule.
- Quoi ?
- La cour de derrière.
Que fais-tu ?
Je m'entraîne.
Arrête !
Tu peux t'entraîner sans casser le mur
et abîmer les statues.
Je n'ai ni planchettes
ni sac de sable.
Comment m'entraîner ?
Il ne me reste que le mur.
1, 2, 3,
4, 5, 6.
À ce train-là,
avant 6 mois,
il n'y aura plus de maison.
Ça va ! Shou-guan, un maçon !
Oui.
Je t'interdis désormais
de t'entraîner.
Pourquoi ?
Yumiko.
Il vaut mieux
que je t'apprenne le kung-fu.
- Le kung-fu ?
- Oui.
Les Chinoises sont plus délicates.
Elles frappent moins brutalement.
Je ne suis pas une Chinoise.
Ton mari est chinois.
Tu apprendras le kung-fu.
Apprends les arts martiaux japonais !
Si tu abats un mur par jour,
on ne saura bientôt plus
où dormir.
Peux-tu changer
ta façon de t'entraîner ?
Rassure-toi,
mes instruments vont arriver.
Quels instruments ?
Un paquet du Japon !
Pas une dot : Des armes !
Des armes ? Il y a même un sabre.
Yumiko, ces armes...
C'est moi qui les ai commandées.
Une épée japonaise.
Le kendo.
Sapristi !
Maître, regardez ça.
Pas mal.
Il y en a d'autres.
Des dagues.
Ce n'est pas tout.
Yumiko...
Une lance.
Tu t'enfuis ? D'accord !
Le crochet. Spécialement conçu
contre les fuyards !
Ça suffit !
Il y en a d'autres.
Tu pratiques bien les arts martiaux,
pourquoi le lui interdirais-tu ?
Si tu savais...
Elle se bat contre toi ?
Elle ne jure
que par ses arts martiaux.
Où pourrait-elle s'entraîner ?
Tu as bien une salle d'entraînement.
Yumiko a du caractère.
Ma salle de kung-fu ne lui plaira pas.
La maîtresse s'installe
dans votre salle d'entraînement.
Laissez-la faire.
Mais non ! Elle nous fait retirer
tout votre matériel.
Allez ! Sortez-moi tout ça.
Que faites-vous ?
Ce sont les ordres
de la maîtresse.
Rentrez-les !
Sortez-moi ça.
Il y en a encore.
Dépêchez-vous un peu.
Arrêtez !
Qu'est-ce que ça veut dire ?
Tu as une belle salle d'entraînement.
Si tu me l'avais dit avant,
je n'aurais pas abattu le mur.
Que fais-tu de mes armes ?
Il nous en faut des vraies.
Yumiko, ce sont de vraies armes.
Tout ce fourbi, je n'y connais rien.
On dirait un tas de ferraille.
De la ferraille ?
Ça, c'est une épée.
C'est la reine des armes.
Elle est née
il y a des milliers d'années
et se perpétue depuis.
Chaque école a son style propre.
"L'épée des 8 Trigrammes".
On dirait une fille qui danse.
Puissance, énergie, férocité, force.
Voilà le sabre !
On dirait un mendiant qui bat un chien.
Pas d'insultes !
Au Japon, les adeptes du kendo
vénèrent leur sabre
comme un objet sacré.
Tu vénères ce bout de fer ?
Il fallait l'épouser !
Tu...
Maître, maîtresse !
Cessez de vous battre. Arrêtez !
Tu vois la différence
entre de la ferraille
et une épée ?
Maîtresse, votre épée.
Ce n'est pas une lance.
Ça, c'en est une !
En garde !
Maître, maîtresse, arrêtez !
Appelle vite l'oncle !
Trop grands cercles.
Tu laisses plein de failles.
La brutalité ne sert à rien.
Démonstration.
Cette frange s'appelle un pare-sang.
Elle brouille la vision et...
Elle empêtre l'arme adverse.
- Vite !
- Qu'y a-t-il ?
Ne vous battez plus !
Arrêtez !
Oncle.
Qu'est-ce que vous fabriquez ?
Je lui enseigne nos arts martiaux.
Je n'ai pas de temps à perdre
avec ces bêtises.
- Tu parles du kung-fu ?
- Oui.
- De la bêtise !
- Parle pour toi !
Le kung-fu ne vaut rien.
Qui l'a emporté tout à l'heure ?
Vos arts martiaux respectifs
ont leur utilité.
Maître, que fait-on de ces armes ?
Ce que vous voulez !
Chinoises d'un côté,
japonaises de l'autre.
Yumiko, viens manger à table.
Viens, toi.
S'agenouiller n'est pas digne.
Au Japon, c'est de la politesse.
Autrefois, avant d'être décapité,
un condamné
devait manger comme toi, à genoux.
Tu ressembles à un futur décapité !
Tu jettes des œufs !
C'est une arme secrète.
Je vais t'apprendre.
Au moins, maintenant tu es assise.
Une table n'est pas une arme secrète.
Tes plats sont ici. Viens manger.
Mangez donc !
Apporte-lui ses plats.
Oui. Vite !
Tu y as touché. Je n'en veux pas.
C'est bon.
En Chine,
on a des tas d'armes secrètes.
Voici un dard.
Une étoile de fer.
Des aiguilles.
Anneaux volants.
Poignards volants.
Poignards volants japonais.
Dards volants.
Dards en croix.
Petite guillotine.
Boule-hérisson.
C'est quoi ?
Des fléchettes de manche !
De manche ?
Une vraie arme secrète.
Très bien.
- Une épingle est une arme secrète ?
- Oui.
Admirable.
Écarte-toi !
N'aie pas peur. Je n'en ai plus.
Tes gestes sont trop amples.
On a le temps d'anticiper.
Ça, ce sont des flèches dorsales.
Imparables !
Yumiko, que fais-tu ?
Laisse-moi.
Laisse-moi, je te dis.
Quel caractère !
De mauvaise humeur dès le matin !
Shou-guan, toutes les armes japonaises,
sabre, lance, armes secrètes,
proviennent de la Chine, pas vrai ?
Euh... Oui...
- Dis-le.
- Elles proviennent de Chine.
Non. Shou-guan.
Il y a 1000 ans, le Japon
possédait déjà toutes ces armes.
Simplement, elles ressemblent
aux armes chinoises, pas vrai ?
- Oui...
- C'est faux.
Votre écriture dérive de la nôtre.
- On parle d'arts martiaux.
- On parle d'arts martiaux.
- C'est pareil.
- C'est pareil.
Les arts martiaux,
c'est pour se battre.
Battons-nous !
Avec quoi ?
Tout !
Maître, maîtresse...
Shou-guan !
Regarde. C'est ta faute.
C'est la tienne !
Tu as commencé.
Tu as dit : "Battons-nous".
Mais pas ici !
- Où ?
- Dans la salle.
Ça s'appelle "blocage avec la main".
"Coup de pied chinois."
"Coup de pied ciseaux."
"Paumes jointes de Bouddha."
Judo !
Va la poster !
L'oncle, ils se battent encore.
Descends !
Prends garde !
Je recommence.
Tao, arrête.
"Béquille du porteur d'eau."
Tu en redemandes ?
Ta béquille est plus courte.
Tu perdras.
Maîtresse.
Comment peux-tu...
C'est comme ça ?
Vraiment !
Pourquoi tu te caches ?
Tu as honte d'avoir été vaincue ?
Je t'attends.
Es-tu vaincu ?
Vaincu ?
Quel est ce déguisement ?
Ignorant ! C'est pour pratiquer
l'art du ninja.
C'est une technique très puissante.
J'ai été gentille.
Si j'avais ajouté un explosif,
tu serais en lambeaux.
Et si j'avais empoisonné la lame,
tu serais mort.
Avez-vous ce genre d'art martial ?
Oui. Mais on ne l'appelle pas
l'art du ninja.
On l'appelle "le traquenard".
Poisons, parfums mortels,
flèches secrètes,
sont interdits dans le kung-fu.
C'est réservé aux vauriens.
Vas-y ! Déballe tes insultes !
Je ne t'insulte pas. C'est la réalité.
La Voie, c'est la droiture.
C'est la victoire.
D'accord. Mais la bassesse
n'est pas un moyen reluisant.
- Je suis basse ?
- Je ne parle pas de toi.
Ne pratique pas cet art du ninja.
Tu ne connais rien à cet art.
Cet art de la pénombre
ne m'intéresse pas.
Inculte ! Tu ne mérites pas
de m'affronter.
Arrêtez !
"Coup de pied."
"Lion à la balle."
"Coup de pied retourné."
Avec qui t'es-tu battu ?
Personne, mais...
Combien de fois déjà
t'ai-je sermonné ?
Le kung-fu que je t'apprends
ne doit pas servir à se bagarrer
pour un oui
ou pour un non.
Le kung-fu exige une constante humilité.
Telle est la Voie des arts martiaux.
- Avec qui t'es-tu battu ?
- Avec...
Quelqu'un qui vantait la supériorité
des arts martiaux japonais.
On s'est affrontés
avec toutes les armes.
Je l'ai emporté.
Ça ne devait pas être
un authentique expert.
Qui était-ce ?
Peux-tu nous le présenter
afin que nous nous instruisions.
Maître...
Oui. Qu'on s'instruise...
Taisez-vous !
Ce n'est pas très commode.
Je lui ai confisqué toutes ses armes.
Ça va l'embarrasser.
Maître.
Elle est partie quand ?
Juste après que vous soyez sorti.
Tu ne l'as pas retenue ?
- Elle...
- Il fallait me prévenir !
J'ai essayé. Mais la maîtresse
m'a gratifié d'un coup de pied
japonais.
Au risque de recevoir une gifle,
j'ai préféré vous le dire.
L'oncle et la tante ?
Ils...
- Oncle, tante !
- Le bateau est parti.
Port de Yokohama
Soyez le bienvenu.
Par ici, s'il vous plaît.
Maître, votre invité est arrivé.
Je vous en prie.
Tarô.
Assieds-toi.
Yumiko t'a-t-elle écrit ?
De petites disputes sont inévitables.
En Chine, il y a un dicton :
"Un beau-père doit être sourd et muet."
Yumiko est intelligente.
- Je risquais de ne plus la voir.
- Que dis-tu ?
Yumiko...
C'est la faute de Tao.
Je rentre en Chine !
Trop ***.
Elle veut rester ici.
Comment ? Yumiko est ici ?
Oui. Suis-moi.
Tu ne m'as jamais écrit.
Oui. J'étais toujours très occupée.
Qui est cet homme ?
Yumiko.
Un mariage malheureux
est une chose très douloureuse.
Père.
Kurata Yasuaki
Pourquoi es-tu revenue ?
Tao est au courant ?
Je ne sais pas.
Je suis ici
depuis plusieurs jours.
Il aurait pu au moins t'accompagner.
Est-ce que vous...
Yumiko est ma belle-fille. Lâchez-la !
Ne vous battez pas.
Il...
Voici Takeno Sanzô,
un expert renommé de l'art du ninja.
Pour ne pas être maltraitée,
entraîne-toi dur.
Reviens. Tao te demandera pardon.
Je veux d'abord perfectionner
ma technique.
Viens.
Au revoir.
Zhong-heng.
Depuis l'enfance,
ils s'entraînent ensemble.
Ils sont très proches.
Rentre vite en Chine.
Dis à Tao de la reprendre avant que...
Compris, je pars immédiatement.
- Maître.
- Fiche-moi la paix !
La lune éclaire celui qui revient...
Père, c'est toi.
Tao, Yumiko est au Japon.
Il fallait la suivre !
Elle n'en vaut pas la peine.
Voyou ! C'est ta femme !
Ma femme ?
Va au Japon lui demander pardon.
Si tu n'y vas pas,
tu risques de la perdre.
Elle a revu un ninja
nommé Takeno.
Il est très prévenant.
Laisse Takeno la taquiner !
Reste là. Tu vas m'écouter !
N'insiste pas. Tu viens d'arriver.
On en parlera demain.
On discutera posément.
Tao, tu vas trop loin.
Qu'y a-t-il ?
Maître, je...
J'ai les hanches en compote.
J'ai une idée plus efficace
que prier le bodhisattva.
Encore tes âneries.
Mon postérieur !
Cette fois-ci, c'est du solide.
Je vous assure que votre femme
reviendra sagement.
- C'est vrai ?
- Bien sûr.
Asseyez-vous d'abord.
Asseyez-vous.
Tenez.
Allez !
- C'était bien ?
- Oui.
Tu progresses vite.
L'art du ninja
m'a trop accaparé.
Sans cela, tu serais ma femme.
M. Takeno.
Mlle Yumiko, une lettre.
"Lettre de défi."
"LI parait qu'il y a des arts martiaux
au Japon.
"Si les arts martiaux chinois
"rayonnent dans l'univers,
ceux du Japon
"sont insignifiants.
"Dans chacun de nos duels,
les miens ont vaincu les tiens.
"Depuis ton retour,
tu as dû progresser.
"Oseras-tu revenir te mesurer à moi ?
"Si tu me bats une seule fois,
je m'inclinerai.
"He Tao"
Qu'en pensez-vous ?
Maître.
Que répondre ?
Dis-moi.
Quel est le niveau de ton mari ?
Il est...
Il semble plutôt élevé.
Je vais aller en Chine le défier.
Maître.
Moi aussi.
Omae Hitoshi
Moi aussi.
Harada Chikara
Moi aussi.
Yana Nobuo
Moi aussi.
Sumitomo Shiro
Moi aussi, maître.
Ryûzaki Hayato
Nakazaki Yasutaka
Mlle Yumiko, au revoir.
Résidence des He
Je suis sûr
qu'elle va arriver aujourd'hui.
Peut-être même que...
La jeune maîtresse a tant de parents ?
Où est-elle ?
Où est He Tao ?
Vous êtes son grand frère ?
Son grand-père ? Son oncle ?
Son cousin. Son petit frère.
- La lettre de défi ?
- Oui.
On vient relever le défi.
Maintenant, il est...
Vous n'êtes pas...
Va chercher He Tao !
Maître... Devant la maison...
- Qu'y a-t-il ?
- Venez voir.
Vous êtes...
Êtes-vous He Tao ?
Oui.
Je suis Takeno Sanzô.
Un nom fameux.
Vous me flattez.
Voici notre maître katô,
célèbre dans tout le Japon.
J'ai étudié
l'art martial japonais du ninja.
Tous ces experts ont leur spécialité.
Nous venons relever le défi.
Le défi ?
Je n'ai rien
contre les arts martiaux japonais.
Vous avez écrit cela ?
Destinataire : Yumiko Koda
Je l'ai envoyée à ma femme.
Comment l'avez-vous eue ?
Yumiko est japonaise.
La défier, c'est nous défier.
C'était personnel.
Yumiko n'est plus votre femme.
Que dites-vous ?
Voici un expert en kendo.
Vous tenez une épée chinoise.
Mesurez-vous.
Ce n'était pas mon intention.
Pas mal du tout.
Prends mon sabre !
Quelle impolitesse !
Parlez pour vous.
Vous comptez
sur votre supériorité numérique.
- Venez !
- Rassurez-vous.
Les Japonais ne font pas
ce genre de choses.
Le prochain duel
sera contre lui.
Un expert en karaté.
Il vous affrontera seul.
Je vous dirai où.
Tao.
Tu es dans de sales draps.
Comment imaginer ça ?
On ne peut pas faire preuve
de faiblesse.
Il faut organiser un vrai tournoi.
*** Zhen-qiang.
Un simple échange d'expériences
serait sans conséquence.
Mais si jamais on l'emporte sur eux,
ils enverront un autre groupe.
Et ainsi de suite.
Il risque d'y avoir des blessés.
Réfléchissez. S'entraîne-t-on pour ça ?
Que faut-il faire ?
On ne va pas laisser He Tao
y aller seul.
Le maître a raison.
Il ne faut pas aggraver les choses.
Je les affronterai
les uns après les autres.
Si je perds, je serai le seul concerné.
Nos arts martiaux
ne seront pas impliqués.
C'est bien. Tu as compris.
Tu as de bonnes bases.
Il n'est pas sûr que tu perdes.
Contre le karatéka, ce sera
la confrontation de deux boxes.
Leurs poings sont puissants.
Ce ne sera pas facile.
Tu n'es pas de taille.
Tao, ne te décourage pas.
La boxe chinoise est plus variée
que la boxe japonaise.
Quelle boxe dois-je utiliser ?
Celle de l'arhat de Shaolin.
- Dur contre dur.
- Non !
Tu as le choix.
Mais à mon avis,
il faut faire appel à la souplesse.
La boxe du Japon est dure et féroce.
Il faut lui opposer
ingéniosité et agilité.
Et avoir une attaque puissante.
C'est quelle boxe ?
"La boxe ivre."
Liu Chiangmai
Je vais le supplier.
Ça ne servira à rien.
Il ne veut pas d'élèves.
Que faire ?
Approchez.
Si le maître l'apprend,
ce sera terrible.
C'est pour la bonne cause.
Allez-y.
Encore !
Vous voulez vous asseoir ?
Je vous en prie.
Dépêchez-vous !
Il ne bouge plus.
Continuez !
- On a pris assez de baffes.
- À ton tour.
Tu as saisi ?
Oui.
Presque.
Presque ?
Retournes-y.
Le regard doit être fixe.
La force est dans la souplesse.
La hanche pivote avec le corps.
Pas ivres légers.
Tu as compris sa boxe ?
À peu près.
Rentrons à la salle nous entraîner.
D'accord. Allons-y.
Au revoir.
Tu es revenue ?
Comment as-tu pu écrire cette lettre ?
Elle était adressée à toi.
- Pas à eux.
- Je...
Tu crois m'intimider
en amenant ces gens ?
Je ne les ai pas amenés.
Si je perds, ça n'a aucune importance.
Pourquoi as-tu refusé le sabre
de l'expert de kendo ?
Il ne me l'a pas offert.
Après avoir admis sa défaite,
il te l'a tendu.
C'était une marque de respect.
Il te montrait son admiration.
C'était donc ça.
Tu aurais dû le prendre des deux mains.
L'ennemi aurait pu devenir un ami.
Et maintenant...
Tu as méprisé son geste.
Pour un samouraï,
c'est l'insulte suprême.
Il peut se suicider.
Maintenant, ils sont résolus
à te vaincre à tout prix.
Une lettre de défi.
"Demain à midi,
à la colline des chèvres.
"Takeno Sanzô"
Frère Sanzô.
C'est ma faute.
Tout provient d'un malentendu.
Veux-tu les supplier pour moi ?
Je ne peux accepter qu'il te maltraite.
Je vais défendre ton honneur.
Je ne veux pas.
Pourquoi les as-tu suppliés ?
Et la réputation de ton mari ?
Des Chinois ne reculent pas.
Messieurs les aînés,
veuillez m'instruire.
Il s'est enivré !
Comment avez-vous pu boire !
Dites-lui que c'est la boxe ivre
de la Chine.
C'est la boxe ivre de la Chine.
Arrête. Tu as perdu.
J'essaie encore.
J'ai perdu.
Vous pouvez disposer de moi.
On avait dit un duel par jour.
Oui.
Demain, il ira chez vous.
Et après...
Il a un nunchaku
et un bâton court semblable à...
À notre béquille ?
Mais il y a tout de même
certaines différences.
Même au Japon,
ce genre d'arme est rare.
Il va pouvoir varier ses coups.
Que vas-tu lui opposer ?
Nunchaku...
Béquille...
...et voilà. Maître ?
Mon bâton-triple !
Oui.
Le bâton-triple équivaut
à sa béquille et son nunchaku.
Le bâton-triple aussi est varié.
Ton bâton-triple est plus long
que mon nunchaku.
J'admets ma défaite.
Il a perdu parce que le bâton
est plus long que son nunchaku.
Ne te réjouis pas.
Il y a encore demain.
Maître, j'ai perdu.
Demain.
Viens !
Le combat est fini.
Tu es prêt ?
Il te demande si tu es prêt.
On avait dit un par jour.
Oui.
Que fait-il ?
Il attend.
Il attend ?
Jusqu'à l'aube ?
Tu vas attendre ici ?
D'accord.
Attends.
Il dit qu'on est demain.
Demain ?
Le jour n'est pas levé.
Minuit passé. On est demain.
Tu es fourbe !
Je ne me suis pas reposé.
Tu te défiles ?
Mais non. Viens un peu !
Tu t'avoues vaincu ?
Tu es fourbe. Tu t'es enduit d'huile.
À fourbe, fourbe et demi.
Si tu refuses le combat, tu as perdu.
Je tiens à me battre !
Vas-y !
Il est tombé.
Tu ne te bats plus ?
Il dit qu'il a perdu.
Parce que son surnom est
"Ne tombe jamais".
Il était vraiment très fort.
Non. Le plus redoutable est Takeno.
Avec son art du ninja,
il peut surgir à tout moment.
J'ai une excellente idée.
Demain, au Lac clair.
Viens, si tu es un Chinois.
Vieil homme,
où se trouve le Lac clair ?
Le Lac clair ?
- Comment ?
- Le Lac clair.
Le Lac clair ? C'est par là.
Merci.
Je vous y conduis.
Attendez-moi.
- Venez.
- Merci.
Dans l'art du ninja,
réalité et illusion s'entrechoquent.
- Pas mal.
- Tâtez du sabre ninja.
Vous avez gagné la première manche.
Je vous attends au Lac clair.
Alors ?
Que dites-vous de l'art du ninja,
maintenant ?
Qu'avez-vous d'autre ?
La boxe japonaise du crabe.
Pas mal.
La boxe chinoise de la grue.
Maître.
J'ai gagné.
Ne le tue pas. Donne-lui une leçon.
Je vais lui couper les mains.
Le blocage des points vitaux
et de la respiration
est d'une grande élévation,
même pour un ninja.
Je suis admiratif.
Ce n'est pas le degré suprême.
Le degré suprême est celui de la Vertu.
M'approuvez-vous ?
Frère Sanzô,
pouvez-vous traduire
ce que j'ai à dire à ces maîtres ?
Ma lettre ne visait pas
les arts martiaux japonais.
Je ne voulais
que faire revenir ma femme.
J'ai insulté le maître de kendo
parce que je ne connaissais pas
le rituel des samouraïs.
Ces duels
m'ont fait découvrir la grandeur
des arts martiaux japonais.
Acceptez mon sabre.
Adaptation : Jean-Marc Bertrix