Tip:
Highlight text to annotate it
X
Tu la connais.
La secrétaire du Colonel Gray.
Incroyable. Une vraie dévoreuse.
Ça fait des mois
qu'elle me court après.
Jody est malade.
- Je te mets au bureau.
- Mon cul, oui.
Garde le contact radio.
Le brouillard est vache, ce soir.
Ça bougeait tout à l'heure
à Fort Vine.
Si tu as froid,
Patti Jean, appelle-moi.
J'ai ma petite laine.
- Ça vaut pas un homme.
- Toi non plus.
Ici Foxtrot Un.
Ici Foxtrot Un à centrale 297.
J'ai fait fuir un couple d'amoureux.
À en juger par la voiture,
ils pourraient se payer l'hôtel.
- Reste en contact radio.
- Oui, papa.
Foxtrot Un.
On a forcé une porte
au Club des Officiers.
Attends voiture 2 Bravo en renfort.
Bouge pas, Patti Jean.
Bud est déjà en route.
Pas un geste !
Ici voiture 1 Bravo.
J'ai eu un accident.
Un véhicule suspect,
Lincoln couleur claire,
se dirige vers le sud.
Elle arrive de Presidio.
Le salaud m'a sorti de la route !
Merde ! Accroche-toi.
On va l'avoir.
Il se dirige vers Arguello Gate !
Zeke, ne le poursuis pas
hors de la Base.
On va avertir la Police de San
Francisco. Ils s'en chargeront.
Tu me reçois ?
Zeke, réponds-moi, merde !
On va lui couper la route !
- Ça va ?
- Ouais.
Alors, dugland ?
C'est quoi, ça ?
Ta schnouf de 4 heures ?
C'est pas à moi.
- Non ?
- Non.
J'ai emprunté cette veste à un ami.
Et ça, c'est à lui.
C'est tout.
C'est vrai ?
Alerte générale. Possible délit.
Lincoln roulant vers l'est
sur Lombard Avenue.
Allez. On se bouge.
Reste là, Leroy.
Garde ça jusqu'à mon retour.
- Enfin, messieurs, c'est illégal !
- Porte plainte.
Prenons en chasse Lincoln grise
direction sud vers California,
Vitesse, plus de 110 km/h.
À toutes les voitures du secteur,
convergez.
Ici Charlie 5.
Sur California, direction est.
Roger, Charlie 5.
Austin.
Oui, j'arrive.
Je te donne une dernière chance.
- Avec qui t'étais ?
- J'en sais rien.
Tu es trop con pour avoir fait
un coup pareil tout seul.
Entrez.
Quand tu étais à l'armée,
tu n'étais pas stationné à Presidio ?
Si, pourquoi ?
Tu vas enquêter
sur une fusillade chez eux.
Adresse-toi au Colonel Caldwell.
Je le connais. J'aime pas ce type.
Et alors ? Te laisse pas emmerder.
Tu es mal barré.
Ça sera ta 3e inculpation.
La troisième.
Ça va chercher gros.
- Mange ta merde.
- Tu te trompes, là.
Je mangerai du homard
dans des restaurants
pendant que tu passeras ta vie
en cabane.
C'est toi qui boufferas de la merde.
C'est leur spécialité.
Howard commence à comprendre.
- Ça ira. Je vais trouver de l'aide.
- Mon cœur.
- Prêtre...
- Quoi ?
Pas un geste !
Tu bouges et j'allume ton copain !
Sors ton flingue. Doucement.
Par terre et lance-le-moi.
Ou je lui pète le crâne !
- Lui donne pas ton arme.
- Tu veux mourir ?
Non... Et toi ?
- Pose ce revolver.
- Passe-moi ce revolver.
Réfléchis bien, vieux.
Si tu me descends, il te descendra.
Non. Si tu détournes les yeux,
je t'abats.
Je n'hésiterai pas.
C'est foutu pour toi.
- Je vais tirer !
- T'arrête pas de le dire.
Je te crois pas.
Mon collègue est prêt à dégainer.
Ton plan est plutôt foireux, non ?
La vie ou la mort, à toi de choisir.
On a besoin de renfort !
Allez, tout le monde.
Reculez.
Ça ne vous concerne pas. Allons-y.
Le spectacle est terminé.
Allez, reculez.
Zeck, comment ça se présente ?
Austin, que viens-tu foutre ici ?
- Sans blague !
- Sans blague.
T'as pas volé cet insigne ?
Que s'est-il passé ? Un officier
s'est pris une balle dans le pied ?
C'est Patti Jean. Tuée sur le coup.
- Désolé, Jay.
- Le vieux est là ?
Si je peux faire quoi que ce soit...
C'est un palmier Kentia.
Peu importe, Sgt Mueller.
Quand l'avez-vous arrosé ?
Pardon, mon Colonel,
dois-je rédiger mon rapport ?
Qui êtes-vous ?
John Mueller,
je dirige le Club des Officiers.
- Vous avez vérifié l'inventaire ?
- Oui, monsieur.
Il n'y a rien à voler,
il n'y a que des fournitures.
Non ? Quelqu'un voulait
quelque chose et a tué pour ça.
- Oui, monsieur.
- Cessez de m'appeler "monsieur".
Il manque quelque chose ?
Non, mon... Il ne manque rien.
- La porte a été forcée.
- J'ai remarqué.
Mon équipe prend la suite.
- Vous ne touchez à rien.
- Vraiment ?
Écoutez-moi bien.
Cette enquête relève
d'une double juridiction : l'Armée
et la Police de San Francisco.
La Police, c'est moi.
Le service des enquêtes criminelles
se charge bien des crimes, non ?
À moins de faire une erreur,
vous êtes toujours Prévôt
Divisionnaire.
Mon Colonel.
- Vous avez fini ?
- Ça se peut.
Écoutez-moi, mon garçon.
J'étais disposé autrefois à vous
tolérer à cause de Patti Jean.
Cette époque est finie.
Alors écoutez-moi bien.
C'est moi qui commande ici.
Alors tant que vous serez ici,
tenez votre langue.
Ou je vous coupe les couilles
pour vous les servir en salade.
- C'est compris ?
- Oui, mon Colonel.
Bien.
Mueller,
avez-vous arrosé cette plante ?
Dites quelque chose.
- Quoi ?
- C'est un début.
Inspecteur Austin.
Brigade criminelle.
- Qui êtes-vous ?
- Il faut pas faire comme ça.
Vous êtes censé me présenter
votre insigne.
Fermez la porte.
- Quoi ?
- Fermez la porte.
Bonjour, Inspecteur Austin.
De la Brigade Criminelle.
Je cherche le Colonel Caldwell.
Il habite ici
mais il travaille ailleurs.
J'avais deviné.
Vous voulez attendre dehors,
Inspecteur ?
Non, j'aimerais entrer.
Donna Caldwell.
La fille du Colonel.
Vous êtes là pour la fille
qui s'est faite tuer ?
Le téléphone n'a pas arrêté.
C'est tellement petit ici,
il se passe jamais rien d'excitant.
Je sais. J'ai servi sous les ordres
de votre père il y a quelques années.
- J'ignorais qu'il avait une fille.
- Pourquoi avoir quitté l'armée ?
- J'avais mes raisons.
- Mon père en était une ?
Ouais...
Vous êtes très jolie.
- C'est dur ?
- Qu'est-ce qui est dur ?
- D'être un policier.
- Oh, ouais.
Êtes-vous en train de me draguer ?
Je croyais que c'était l'inverse.
Votre père vous dira
des tas de choses sur moi.
- Quelles choses ?
- Pas très flatteuses.
Mais vraies ?
À vous de voir. Ça vous dit
de dîner ensemble, ce soir ?
- Vous ne perdez pas de temps.
- Comment je peux vous contacter ?
J'aurais dû vous faire un déca.
Il va rentrer d'un instant
à l'autre. Il est intelligent.
Un seul coup d’œil sur nous
et il sera fixé.
- Fixé sur quoi ?
- Je vous plais.
Ça le fera flipper.
Plus ***, en tête-à-tête,
il vous ordonnera
de ne pas vous approcher de moi.
Mon père ne m'ordonne rien.
On a un accord.
- Il brisera votre accord.
- Il le tient depuis que j'ai 7 ans.
- Vous 7 ans ? Jamais. Libre ce soir ?
- Je suis une femme libre.
Ma carte. Avec mon adresse
et mon téléphone personnel.
Appelez-moi.
Tu te souviens de Jay Austin ?
Oui, je me souviens de lui.
Et il se souvient de toi.
Que faites-vous chez moi ?
Le rapport balistique a identifié
l'arme qui a tué notre policier.
C'est la même qui a tué Patti Jean.
- Alors ?
- Un Tokarev 33.
Une arme russe.
Un peu mince
pour venir prendre le café.
- Que voulez-vous ?
- Que vous m'aidiez.
Mon instinct me dit qu'il appartient
à quelqu'un de la base.
Votre instinct est nul.
Il pourrait appartenir à un Russe.
Ils ont un consulat ici.
On a pu le rapporter du Vietnam.
Pour la dernière fois :
que voulez-vous ?
J'ai demandé au Sgt Garfield,
au champ de tir,
si quelqu'un chez vous
possédait un Tokarev.
Il a dit peut-être.
Quand j'ai voulu en savoir plus,
il a eu une crise d'amnésie
et m'a parlé de paperasserie.
Vous voulez que je parle à Garfield.
Vous ne deviez travailler
qu'avec vos hommes.
Je n'étais qu'un Prévôt
Divisionnaire.
Vous savez quoi ?
Laissez tomber.
Attendez.
Allons-y.
- Bonjour, mon colonel.
- Repos, sergent.
L'Inspecteur Austin
de la Police de San Francisco.
- C'est au sujet du Tokarev 33.
- Oui.
- Vous en avez en stock ?
- Non.
Vous m'avez dit avoir
des renseignements à ce sujet.
Exact. Mais vous n'aviez pas parlé de
renseignements.
Vous avez demandé
si on en avait un stocké ici.
Amusant.
Ça m'amuse beaucoup.
Vous aussi ?
Que pouvez-vous me dire
au sujet d'un Tokarev 33 ?
J'en ai réparé un
pour rendre service à un officier.
Le percuteur était brisé.
J'en ai fabriqué un tout neuf.
Le nom de cet officier ?
Bon sang, regardez-moi, pas lui !
Le nom de l'officier ?
- Le Colonel Lawrence.
- Paul Lawrence ?
Vous le saviez.
Vous le saviez, bon Dieu !
Ce sera tout, Sergent.
J'ai dit quelque chose
qu'il fallait pas ?
- Allons le voir...
- Pas question.
Je peux obtenir un mandat.
Pas dans un établissement militaire.
Vous essayez de me *** dessus
comme si j'étais un arbre.
Vous pensiez
ne pas avoir besoin de moi.
Et soudain tout change... Non.
Si vous voulez voir le Colonel
Lawrence, vous passerez par moi.
Ce qu'il y a eu entre vous,
c'est du passé.
Vous aviez tort à l'époque,
aujourd'hui, c'est pareil.
Si vous voulez que je vous aide,
il faudra respecter le règlement.
- Vous venez ?
- Je préfère marcher.
... en première année de l'Académie
militaire
avant de décider de revenir
dans le civil.
Les Bears sont dessus... Gilbert.
Voilà MacDougal qui se lance.
L'arbitre laisse jouer...
Un plongeon, mais en vain.
Qui gagne ?
Les méchants sans doute.
Tu vas sortir dans cette tenue ?
- Comment ça ?
- On voit à travers.
- Autant sortir toute nue.
- J'y penserai.
Bonne nuit.
Tu vas retrouver Austin,
n'est-ce pas ?
Ce n'est pas une bonne idée.
- Il savait que tu dirais ça.
- Il t'a dit pourquoi ?
- Ça ne regarde que vous deux.
- Alors ne t'en mêle pas.
- Je ne te dis pas qui fréquenter.
- Je ne le permettrais pas.
Ce ne serait sûrement pas
cette Myra,
la rouquine qui fait ton café
le jeudi matin.
Ce n'est pas pareil.
Il y a des choses que tu ignores.
- Austin a servi sous mes ordres.
- Il me l'a dit...
- Il t'a dit beaucoup de choses.
- Assez.
Ne sois pas dupe. Il n'a aucun
respect pour les femmes.
Et tu en as beaucoup pour Myra.
Moi j'en ai.
Il t'utilisera contre moi.
On va encore se disputer ?
Je m'inquiète pour toi.
Je le sais.
Qu'y a-t-il entre vous deux ?
C'était il y a deux ans.
Tu étais à l'université
- Il patrouillait avec Patti Jean.
- La victime d'hier soir ?
Ils ont interpellé Paul Lawrence
qui avait un peu bu. Échange de mots.
- Et Austin s'est emporté.
- Emporté ?
Il a prétendu que Lawrence
avait insulté la fille.
Il l'a tabassé et jeté au trou.
Et tu es allé l'en sortir.
Même si Lawrence avait insulté
la fille,
ce n'était pas une raison
pour le passer à tabac.
- Ça dépend de l'insulte, non ?
- Il est allé trop loin.
Tu le défends
sans même le connaître.
- Je vais apprendre à le connaître.
- Je ne veux pas que tu le voies.
- C'est un ordre ?
- Oui.
Que devient notre accord ?
Il m'a dit aussi
que tu le romprais.
Ne m'attends pas, je rentrerai ***.
Quel con !
- Bonsoir.
- Bonsoir.
- Je suis en retard ?
- 10 minutes.
Ce n'est pas un retard.
Chez moi, on se serait déjà lancé
à ma recherche.
Vous êtes très belle.
- Je ressemble à mon père, dit-on.
- Seigneur, non.
- Il sait où vous êtes ?
- Oui, il sait.
J'ai une question qui exige
une réponse claire.
- Je n'ai que des réponses claires.
- Pourquoi m'avez-vous invitée ?
- À votre avis ?
- Selon mon père, pour m'utiliser.
- Et à votre avis à vous ?
- Je ne sais pas.
Votre père et moi, on ne s'aime
pas beaucoup. Ce n'est pas un secret.
Il y a eu un incident au Presidio.
J'ai alpagué un colonel ivre.
Je l'ai envoyé au trou.
Après l'avoir tabassé ?
Je savais que votre père
vous raconterait des conneries.
Vous m'avez aussi dit que j'avais
le droit de savoir.
Il a résisté puis il s'en est pris
à ma co-équipière.
Vous aviez une relation avec elle ?
C'était ma co-équipière. Il a tenté
de me frapper, mais il a raté.
Je l'ai cogné une fois.
- Vous êtes allé trop loin ?
- Pas du tout. Il le méritait.
Le salaud a voulu m'envoyer
en cour martiale.
Et votre père est arrivé.
Quelle entrée. Impeccable.
Il n'a pas cherché à savoir pourquoi.
Ça lui était égal.
"Combien", "quand", "quoi",
ça il sait.
Un officier était en cause.
C'était tout ce qui comptait.
Ma parole ne valait rien.
Je n'étais que l'un de ses hommes.
Vous savez ce que le colonel a fait ?
Il l'a fait libérer.
Et j'ai perdu un de mes galons.
Alors j'ai démissionné.
Je m'intéresse à vous,
pas à votre père.
- Prouvez-le.
- Quoi ?
Ça peut se faire de deux façons.
On reste là 2 heures à bavarder,
à peser le pour et le contre.
Ou on prend le raccourci.
- Suivez-moi.
- C'est à vous de me suivre.
Vous ne savez pas où vous allez.
Que faites-vous ?
Vous m'avez donné votre adresse.
Oh, mon Dieu.
Après l'université, je suis rentrée
pour faire le point sur mon avenir.
Mon père me voit en femme d'officier
avec des millions de gosses.
Et ça te rendrait heureuse ?
Et ta mère ?
Elle et ton père sont divorcés ?
Non.
J'avais deux ans
quand ma mère s'est suicidée.
Désolé.
Où vas-tu ?
Il faut que je rentre.
- Je veux te revoir.
- Je t'appelle.
Vous restez calme.
C'est moi qui parle.
Bonjour, mon colonel.
Le Colonel Lawrence vous attend.
Merci.
- Content de vous voir, Alan.
- Paul.
Que fait-il ici ?
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Enquête officielle.
- Où est le revolver, connard ?
- Quelle délicatesse.
- Où est le Tokarev ?
- Je vous emmerde !
Ce revolver est une pièce
à conviction.
Je n'ai pas à répondre
à ses questions merdiques.
Écoute-moi, Paul.
Il fera appel à un Juge Fédéral.
- Qu'il le fasse.
- Je ne veux pas en arriver là.
On passera l'arme
à l'examen balistique.
Si l'examen est négatif,
vous n'entendrez plus parler de lui.
- Je ne l'ai pas.
- Où est-il ?
Je l'ai perdu au poker
il y a deux semaines.
- Qui l'a gagné ?
- C'est pas vos oignons !
- J'en fais mes oignons.
- Sortez de mon bureau !
Venez. J'ai dit, venez.
Quand vous quitterez Presidio
vous serez sur mon terrain,
et j'aurai votre peau.
Je ne vous laisserai pas le protéger
à nouveau, compris ?
Je suis ébloui
par votre professionnalisme.
Il mentait.
Si vous le couvrez, ça ira mal.
Même dans une tête
aussi vide que la vôtre,
il doit bien germer une idée
de temps en temps.
Par exemple qu'on n'a peut-être pas
besoin du revolver.
Qu'on a déjà une balle
de ce revolver.
Ne vous forcez pas trop,
vous risquez une crampe.
- Bonjour, mon colonel.
- Repos, sergent.
Après l'avoir réparé, avez-vous
essayé le Tokarev du colonel ?
Oui mon colonel,
j'ai tiré 4 ou 5 balles.
Vous ne les auriez pas gardées,
par hasard ?
Si, au fond de ce baril.
Vous devriez les retrouver
facilement.
Ce sont des balles de 7,62 mm.
Elles devraient sortir du lot.
À côté des 45 et des 9 mm.
En voici une.
Celle-ci provient du Tokarev
du Colonel Lawrence.
Merci, Sergent.
Si elle correspond à celle
qui a tué votre flic et le nôtre,
je veux votre parole
que vous passerez par moi.
- Bien sûr.
- Ce n'est pas tout.
Mais dans le cas contraire,
vous laissez Lawrence tranquille.
À prendre ou à laisser.
Marché conclu.
Un certain Peale a appelé hier
pour signaler le vol de sa Lincoln.
Genre caïd. Grosse fortune.
- Et alors ?
- Je ne vous invite pas à venir.
Ça me plairait sans doute pas. Mais
si vous y tenez, c'est d'accord.
Vous êtes tout miel, soudain.
Passez me prendre au musée.
PRESIDIO - MUSÉE DE L'ARMÉE
La guerre civile a tué plus
de soldats que toute autre guerre.
- Comment ça se fait ?
- Les 2 camps étaient américains.
C'est bête.
Ce drapeau flottait sur Fort Sumter
quand la guerre a éclaté.
- C'est quoi, ça ?
- Ce n'est rien. Reviens.
Demande-lui de te dire ce que c'est.
Ne l'écoute pas.
Il n'a pas les compétences.
C'est la Médaille d'honneur,
la plus haute décoration.
C'est toi qui l'as laissé entrer ?
Julius, regarde bien la photo.
L'un des hommes est Lyndon Johnson,
Président des États-Unis.
Il remet la médaille à ce soldat.
Où est le service de sécurité ?
- N'importe qui peut entrer ?
- Vous le reconnaissez ?
Dans le temps,
il était plus beau.
Merde alors !
Ce bonhomme devant vous,
c'est le Sgt Maclure.
- Demande-lui comment il l'a gagnée.
- Quel âge as-tu ?
- Huit ans.
- Tu veux vivre jusqu'à neuf ?
Pas par son charme. Il l'a gagnée
au Vietnam. Dans la jungle.
Séparé de son unité,
il trouve un officier blessé
quasiment à l'agonie.
Il le ramasse.
En essayant de rejoindre
les lignes américaines,
Il tombe sur une troupe ennemie
qui voulait prendre en embuscade
une patrouille américaine.
Il pose l'officier par terre.
Et avec son F.M. et quelques
grenades, il attaque l'ennemi.
Seul contre 40 ou 50 soldats.
- 50 ?
- Il les a tous exterminés.
Malgré ses blessures,
il repart chercher l'officier
et le ramène à bon port.
- C'est quoi, cette arme ?
- Un calibre 45.
L'officier reconnaissant
le lui a offert.
- C'est quoi le Vietnam ?
- Un pays où on s'est battus.
- Connais pas.
- C'est arrivé.
On les a ratatinés ?
Remerciez le Sergent
de nous avoir fait visiter le musée.
Merci, Sergent Maclure.
Revenez quand vous voudrez.
On les a ratatinés ?
- Merci, mon colonel.
- Il n'y a pas de quoi.
J'aurais dû laisser
ton cul d'Écossais là-bas.
Sans les Écossais,
le monde serait en panne de Scotch.
La prochaine fois que tu agonises
dans la jungle, appelle un taxi.
Donna te tracasse toujours ?
On ne peut plus discuter sans
que l'un de nous se mette en rogne.
Ce n'est plus une gamine.
Et tu refuses de la voir grandir.
Elle sort avec Jay Austin.
Tu te souviens de lui ?
Celui qui a flanqué Lawrence
au trou ?
Je n'ai jamais aimé Lawrence.
C'est un sale con.
Ça ne m'avance pas.
Bref, Austin est flic à présent.
Cette soldate qui s'est faite tuer.
Elle faisait équipe avec Austin
quand ils ont coincé Lawrence.
Austin est excité à l'idée
d'épingler Lawrence encore une fois.
- Lawrence est dans le coup ?
- Je l'ignore.
L'arme est un Tokarev. Lawrence dit
en avoir perdu un au poker.
Vraiment ?
- Lawrence ne coopère pas.
- Austin a peut-être raison.
- Je ne veux pas que Donna le voie.
- Ça ne dépend pas de toi.
Elle le voit uniquement
pour me contrarier.
- Alors dis qu'il te plaît.
- Il n'est pas pour elle.
Tu accepterais qu'on t'interdise
de voir quelqu'un ?
C'est différent.
Il y a peut-être un peu de toi
dans ce jeune homme.
Ce qui veut dire ?
J'ai connu un bel officier avec
son manuel dépassant de sa poche.
J'ai pensé : "L'Armée a enfin trouvé
le moyen de me baiser".
Mais tu n'as pas si mal tourné.
Il te fallait un peu de temps.
Austin a peut-être besoin
d'un peu de temps.
- Il y a quelqu'un ?
- Par ici.
- Ça va, Chef ?
- Je fonctionne.
- Toujours aussi grande gueule ?
- Il paraît.
Normal.
Un peu de temps.
M. Peale va vous recevoir.
- L'inspecteur Austin, monsieur.
- Jay Austin.
Le Colonel Caldwell,
Prévôt Divisionnaire au Presidio.
Arthur Peale.
Vous désirez quelque chose ?
Bière, café ?
- Non, merci.
- Mon assistant, Mark Wallach.
- Enchanté.
- Café, pour moi.
Alors, de quoi s'agit-il ?
J'aimerais vous poser
quelques questions.
Au sujet de ma voiture ?
Vous l'avez retrouvée ?
Elle a servi dans la fusillade
de mardi à 4 h 30 au Presidio.
Celle dont parle le Chronicle ?
- J'en ai bien peur.
- Mark, vous entendez ?
La Lincoln a servi
dans la fusillade du Presidio.
- Sans blague.
- Quand avez-vous pris la voiture ?
C'est celle de ma femme.
On est sortis dîner.
Nous avons laissé la Lincoln ici.
Le lendemain, elle avait disparu.
- Transcorps, c'est quoi ?
- Notre Société holding.
On se diversifie en ce moment.
Une chaîne de bijouteries,
des centres commerciaux, etc.
Où avez-vous dîné ?
Chez Jake.
Un restaurant de fruits de mer.
- C'est loin d'ici ?
- Merci de votre accueil, monsieur.
Votre voiture est étudiée
par nos experts.
On vous la rendra d'ici 90 jours.
Peu importe la voiture.
Retrouvez ces criminels.
Merci.
Vous étiez bien pressé.
Un rendez-vous chez le coiffeur ?
C'est vous qui pinaillez
sur nos compétences respectives.
C'est ma juridiction.
Je menais mon enquête.
Une enquête, ça ?
"Désolé, M. Peale,
"mais votre voiture est impliquée
dans un homicide. Vraiment navrés."
Vous n'avez pas l'air de comprendre.
C'est moi qui commande ici.
Vous n'avez pas même remarqué
ce qu'il y avait sur la table.
J'ai vérifié Peale au fichier central
sous toutes les coutures.
Je ne l'aime pas, mais il est net.
Quand aurez-vous le rapport
balistique sur le Tokarev ?
- Dans deux heures.
- Bien.
Venez, je vous offre un café.
Vous plaisantez ?
Non, je ne plaisante pas.
Je veux vous parler de Donna.
Pour me demander mes intentions ?
Exactement.
- Vous êtes vraiment incroyable.
- Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
On s'éclate, Major ?
- On s'en va ?
- Non. Après mon café.
- Donc...
- Alors, Major.
Je vous parle.
- Suffit, bonhomme.
- Pardon, Major ?
- J'ai dit "Suffit".
- J'ai bien entendu le Major ?
Il me donne des ordres, à moi ?
Tu pues, Major.
C'est quoi que tu cocottes ?
La naphtaline ?
Tu vas faire quoi, Major ?
Vous tenez à vous battre ?
Je ne me servirai que d'un pouce.
- Un pouce ?
- Le pouce droit.
Le gauche est trop fort pour toi.
Allez !
Les gars...
À la loyale.
- Debout, mec !
- Allez !
Je vais l'avoir !
Tu vois ces feuilles de chêne ?
C'est de l'argent.
Signe que je suis
Lieutenant Colonel.
Pour un Major, elles sont en or.
Tu comprends ?
- Oui, mon colonel.
- Bien.
La prochaine fois, tu reconnaîtras
le rang d'un officier,
et il ne te blessera pas
accidentellement.
- Compris ?
- Oui, mon colonel.
- Merci.
- Au sujet de votre fille,
mes intentions sont honorables.
J'adore cet endroit.
C'est ici que les soldats
échangent leurs mensonges.
Ils méritent de reposer ensemble.
J'ai déjà mon petit coin
réservé par là.
Ce cimetière est fermé depuis 1962.
Mais pas pour moi.
Mon voisin sera un caporal
de la guerre hispano-américaine.
On va s'en raconter, des histoires !
"Caporal, arrête de me parler
de tes canons".
"Nos Claymore et nos AK-47
au Vietnam,
"c'était autre chose".
- Papa t'a dit de me parler, non ?
- Non, c'était mon idée.
Vous montez sur le ring
tous les jours ?
C'est comme de parler à un mur.
Il est têtu, la vache.
Ce qui n'est pas ton cas, bien sûr.
- Ce Austin te plaît ?
- Oui.
On se voit beaucoup en ce moment.
Tu ne le vois pas
pour contrarier ton père ?
Un peu, au départ. Il veut
que j'épouse le Capitaine Gordon.
- C'est ce que tu veux ?
- Bien sûr que non.
- Qu'il l'épouse lui-même.
- C'est ce que je lui ai dit.
Mais ce garçon est différent.
Il me fait peur.
- Pourquoi ?
- Je sais pas.
Il m'envahit.
C'est pas de lui que tu as peur,
c'est de toi.
- Je suis laid mais pas stupide.
- Je te trouve superbe.
Bonjour, mon colonel.
- Vous avez la clé du magasin ?
- Oui, mon colonel.
Ouais.
J'espère pour toi que c'est bien
ce que je pense, mon salaud.
Le paquet que tu voulais ?
Tu le trouveras à Chinatown.
Au 1412 Washington.
- Vite, il n'y sera pas longtemps.
- Merci, à charge de revanche.
- Surprise !
- Vous ne pouvez pas m'arrêter.
Faux. On n'est pas au Presidio ici.
On est dans le monde réel,
tu n'es plus colonel et je te tiens.
- Vous n'avez pas le droit.
- J'ai un mandat d'amener.
Une balle de ton Tokarev
qui, selon un rapport balistique,
a servi à tuer Patti Jean.
Tu sais ce qui me ferait plaisir ?
Que tu t'opposes à l'arrestation.
Rien qu'un peu.
Ça me ferait vraiment plaisir.
"Vous avez le droit
de garder le silence...".
Dégage !
Merde !
Vous deviez passer par moi.
J'avais votre parole.
- Il a fui, je l'ai poursuivi.
- J'avais votre parole.
Le rapport balistique est formel.
C'était lui. Vous niez l'évidence.
- Vous savez ce que vous avez fait ?
- J'ai démasqué l'assassin.
Vous pouvez prouver
que c'est lui qui a tiré ?
Il l'a prouvé en fuyant.
Pourquoi serait-il entré dans le Club
des Officiers par effraction ?
Lawrence ne peut plus rien dire !
Vous avez fait une belle connerie.
Un parfait idiot.
Vous vous trompez sur Lawrence.
Il est dans le coup.
Je ne me suis jamais trompé sur lui.
Je ne l'ai jamais aimé.
Pourquoi vous l'avez soutenu,
lui plutôt que moi alors ?
Vous aviez enfreint la loi.
Vous étiez le flic, lui le vilain.
Vous ne pigez toujours pas ?
Vous croyez que Lawrence
est seul dans cette affaire ?
En sortant de chez Peale,
j'ai voulu vous en parler.
Les sous-verres sur la table.
Les sous-verres ?
De "la Caravelle",
un bar de Saigon.
- Vous avez épluché son casier.
- Il est net.
Parce qu'il n'a jamais violé
personne ? Et son dossier militaire ?
- Il n'était pas dans l'armée.
- Et les souvenirs de Saigon ?
Il collectionne les sous-verres.
J'ai fait ma petite enquête,
moi aussi.
Peale était de la C.I.A.
Conseiller provincial à Long Binh
en même temps que Lawrence.
- Ils se connaissaient ?
- À votre avis ?
Et comment je saurais ça ?
Comment le savoir avec tous
vos secrets militaires à la con !
Quelqu'un s'est introduit dans
le magasin pour une raison grave.
Bon Dieu, l'eau !
Une seule plante avait été arrosée.
Les autres étaient à sec.
Une bonbonne vide,
là où Mueller n'est jamais entré.
- Et Mueller ?
- Il a un alibi.
Il n'aurait pas forcé la porte,
il a la clé.
J'ai l'adresse
de la Société des Eaux.
- Ils ouvrent à 9 h.
- Je vous prends chez vous à 8 h 30.
Écoutez, j'étais...
Et merde !
- Laissez-moi faire, d'accord ?
- Non, pas d'accord.
Comment allez-vous procéder ?
Il s'agit de ne pas éveiller
les soupçons.
Je suis fort à ce jeu.
- Salut.
- Oh, oui !
Le Service Livraisons ?
Il est devant vous.
Il s'appelle Gloria.
Gloria.
- Vous êtes fan des "Dead" ?
- À fond. Et vous ?
Depuis mon premier concert en 73
à Winderland.
Ils m'ont eu
et depuis je suis un fan.
- C'est intense...
- Vous étiez au réveillon d'Oakland ?
Les 6 concerts.
J'ai dormi dans le parking.
- C'était vraiment relax.
- Combien de concerts en tout ?
179 avec Anaheim.
Mon ami n'en rate pas un
depuis 4 ans.
Pas moi, à cause du boulot.
Lui, son père est riche.
Le travail, c'est tuant.
Qui est le Général Washington ?
- Mon père.
- Pas marrant.
- Pire que ça.
- Il aime les classiques chiants ?
À votre avis ?
Ça m'embête, Gloria,
mais la semaine dernière
j'ai emprunté la voiture de mon père
et je l'ai garée devant
le Club des Officiers au Presidio.
Quelqu'un m'est rentré dedans.
J'avais vu un de vos camions
qui faisait une livraison.
Le chauffeur a peut-être vu
quelque chose ?
Mon père ne me croit pas.
Il croit que c'est moi.
- Il vous croit jamais, c'est ça ?
- Et le vôtre ?
Je ne vous ai rien dit.
Le Club des Officiers au Presidio ?
On livre le mardi.
Le chauffeur s'appelle Spota.
- Il est là aujourd'hui ?
- Il pointe demain à 8 h 30.
- Il a un prénom ?
- Et vous ?
- Jay.
- Lui, c'est Georges.
Je préfère le vôtre.
J'abuse mais,
vous pourriez me donner son adresse ?
- Discrétion totale.
- Je ne sais pas...
Il a l'air d'un homme
qui attendra demain matin ?
732 Vermont St.
Je ne vous ai rien dit.
Merci.
- Je peux vous envoyer un truc ici ?
- Bien sûr.
Un copain a piraté
un concert de Dylan.
Je vous envoie une copie.
- Je sais pas quoi dire.
- Dites merci.
Entre fans des "Dead",
faut se serrer les coudes.
À plus.
- Hé, Général.
- Colonel.
Vous devriez vous dérider un peu.
J'essaierai.
Le livreur d'eau s'appelle Spota.
- Georges Spota ?
- Vous le connaissez ?
Il y avait un Sergent Spota sous
les ordres de Lawrence à Long Binh.
C'est peut-être lui.
Il est en congé aujourd'hui
mais il pointe demain matin à 8 h 30.
On a livré de l'eau au Presidio
le jour où Patti Jean a été tuée.
- C'est quoi, les "Dead" ?
- Vous pouvez pas comprendre.
Essayons.
- Les "Grateful Dead".
- Les "Grateful Dead" ?
- Les "Grateful Dead".
- Je ne comprends pas.
Quelle surprise.
J'ai quelque chose à vérifier
en rentrant.
- Quoi ?
- Je vous dirai demain.
Moi aussi,
j'ai une chose à vérifier.
À demain.
Je détestais.
Dès que je me faisais un ami,
papa était muté
et je devais dire au revoir.
J'ai connu pas mal d'endroits !
Leavenworth, Kansas.
Toujours très spécial en été.
Et les Noëls inoubliables
de Fort Bragg.
Qu'est-ce qui se passe là-dedans ?
À quoi tu penses ?
Ce qu'on a fait jusqu'ici,
ça te suffit ?
Comment ça ?
Je ne sais pas comment dire ça,
alors je vais juste le dire.
Ce qu'on a fait jusqu'ici,
c'était formidable.
C'était... un jeu.
C'est dingue parce que d'habitude,
c'est ce que j'aime.
Ce que j'essaie de te dire,
c'est que tu comptes pour moi.
J'ai juste du mal à le dire,
c'est tout.
M. Wooten, je vous prie.
Wooten, ici Alan Caldwell.
Bien, bien.
Et chez toi, à Langley ?
Tu vas ramasser des bleus aux fesses,
assis comme ça à ton bureau.
Rends-moi un service.
Il y a ici une société holding :
la Transcorps.
T.R.A.N... Je sais bien
que tu connais ton alphabet.
Appuie sur une touche et dis-moi
quelles compagnies elle contrôle.
Merci. J'apprécie beaucoup.
Mes amitiés à Linda.
Non, on n'est pas quittes.
Dis-lui qu'elle s'est trompée.
Je suis toujours beaucoup plus beau.
Au revoir.
- On peut partir ?
- J'ai commandé un verre.
- On s'en va ?
- M'accorderez-vous cette danse ?
Laissez tomber.
Capitaine Gordon, Inspecteur Austin.
Un policier.
- C'est très impoli, Jay.
- Vous ne vous plaisez pas ici ?
- Pas du tout, tête de nœud.
- Qu'avez-vous dit ?
Pourquoi tu fais ça ?
- Je ne veux pas jouer à ça.
- Je vous ai posé une question.
J'ai entendu.
Il faut que tu pousses les gens,
hein ? Le plus loin possible.
Si on sortait ?
Je dois me battre
contre ce con, pour toi ?
Vous voulez régler ceci
en gentleman ?
- À votre convenance.
- Selon l'usage des nobles anglais.
C'est ça que tu voulais voir ?
Du calme, Colonel. J'en ai fini.
Quelles qu'aient été mes intentions
à son égard, oubliez-les.
Elle est dangereuse.
Tu n'en rates pas une.
Pourquoi l'as-tu invité au Club ?
Une grenade n'aurait pas fait
plus de dégâts.
- Laisse-moi tranquille.
- Tu es fière de toi ?
Et toi, tu es fier de toi ?
- Quoi ?
- C'est toi qui as tout combiné.
Qu'est-ce que tu racontes ?
Tu décides qui je peux voir ou pas.
C'est sûrement
dans tes stupides dossiers.
Tu me demandes jamais mon avis.
Tu m'imposes tes choix.
Je ne suis pas enrôlée
dans ton armée.
- Je suis libre.
- Et quels résultats !
Tu ne m'aides pas,
tu m'imposes des règles.
C'est toi qui décides
de ce qui est juste ou pas.
- Tout ceci est ridicule.
- Ne me tourne pas le dos !
- Je refuse d'écouter tes sottises.
- Parfait.
Toi, tu as tout dit,
alors les autres n'ont qu'à se taire.
- Exactement.
- Espèce de lâche !
- Ça suffit !
- Ça ne suffit pas !
De quoi tu as si peur ?
- Tu crois que je suis comme elle ?
- Arrête.
Tu lui as tourné le dos
à elle aussi ?
- Arrête !
- C'était de ta faute, salaud !
Vas-y.
Mon colonel.
Bon Dieu, que faites-vous là ?
Je me cuite, ça se voit pas ?
- Vous êtes même à un stade avancé. -
Et ce n'est pas fini.
Je monte sur le toit.
- Pourquoi ?
- Ta fenêtre me scie le cul.
- Pourquoi vous n'entrez pas ?
- Parce que je suis dehors.
- Vous savez l'heure qu'il est ?
- M'en fous.
Eh bien, pas moi !
- Vous avez bu tout ça tout seul ?
- Ouais.
- Tu peux la garder.
- Merci.
- Je l'ai perdue.
- Qui ça ?
Donna.
Vous ne l'avez pas perdue.
Elle a grandi.
- Il faut l'accepter.
- Ah oui ? Elle me hait.
Non, elle essaie
de se mesurer à vous.
C'est pas toujours facile.
Vous attendez la perfection.
Y a pas beaucoup de gens parfaits.
- Tu sais combien je l'aime ?
- Oui, je sais.
L'important c'est qu'elle le sache,
elle, pas moi.
Quand le lui avez-vous dit
pour la dernière fois ?
Elle le sait.
Il y a des murs avec qui
il est plus facile de discuter.
C'est mon revolver
que tu agitais sous mon nez ?
Oui, je l'ai emprunté au musée.
- Pourquoi ?
- Je voulais l'avoir en main.
Pourquoi faire ?
J'avais mes raisons.
Passez-moi ça.
Je me dis que c'est plus facile de
gagner que de porter une médaille.
Tous ces dormeurs,
ils se foutent bien de nous.
Nous, on se fout bien d'eux,
c'est ça qui compte.
Tu sais ce que je pense ?
Je pense que l'Amérique
est une grande demeure de luxe.
Et nous les Dobermans.
- Les Dobermans ?
- Le proprio entend du bruit en bas.
Il est bien content d'avoir
cet affreux gros chien, non ?
Mais...
le lendemain, il reçoit
ses amis et enferme le chien.
Pourquoi ?
Parce qu'il a un peu honte.
Cette même nuit, il lâchera
son chien pour se protéger.
Si un intrus s'amène
et que le chien lui mord pas le cul,
son maître lui filera
une bonne tannée.
C'est comme ça.
Je vais te dire autre chose.
Je m'en souviens
comme si c'était hier.
J'avais 10 ans. À nouveau licencié,
mon père rentre en disant,
"On va quitter l'Écosse.
On part en Amérique."
Et il me donne ce livre
de Thomas Jefferson.
Je le dévore. Et je me retrouve
sur le pont de ce bateau.
Et mon père qui crie :
"La voilà !"
Les yeux à hauteur du bastingage.
la Statue de la Liberté.
Ce regarde et cette couleur verte
sur son visage...
Tu sais...
elle est vraiment très belle.
C'est comme ça
que je vois l'Amérique.
C'est pour ça que je suis soldat.
On n'a pas besoin
de la gratitude des gens,
parce que...
C'est pas ça qui compte.
Ou bien ça.
Sergent Maclure...
- je suis complètement bourré !
- Comme un Polonais.
Cette expression qu'il avait.
Il avait peur.
Je n'avais jamais vu ça avant.
Toute ma vie, il m'a enseigné
à ne jamais en dire trop,
à ne jamais trop montrer.
à ne jamais perdre contrôle.
Ça marche.
Tu es invulnérable
si tu ne laisses personne entrer.
Je reconnais
que j'ai bien appris avec lui.
Il essaie même de me tenir
à distance et ça fait mal.
C'est ce que j'essayais
de faire avec toi.
Continue.
J'ai donc essayé
de garder le contrôle.
Je pouvais coucher avec toi
mais à mes conditions.
C'était bien.
Je contrôlais la situation.
Malheureusement,
plus on passait de temps ensemble,
plus ça me faisait peur.
D'où l'incident
que j'ai provoqué au Club.
Je ne pouvais plus fuir.
Alors j'ai voulu que ce soit toi
qui prennes la fuite.
Je ne veux plus te faire souffrir
comme ça.
Parce que...
Parce que je t'aime.
10 minutes en retard.
J'ai une bonne
et une mauvaise nouvelle.
- Quelle est la bonne ?
- Donna est avec moi.
C'est ça, la bonne nouvelle ?
- La mauvaise, c'est que je l'aime.
- Moi aussi.
On va parler de ma vie privée
comme ça toute la matinée ?
- Non.
- Bien.
La voiture qui a tué Lawrence
est au nom de Spota.
Arthur Peale contrôle
les Eaux Minérales Black Mountain.
EAUX MINÉRALES
BLACK MOUNTAIN
Il est dans le second camion.
Numéro 68.
- Vous le reconnaissez ?
- Oui, c'est le Sergent Spota.
FORCE AÉRIENNE DES ÉTATS-UNIS
BASE AÉRIENNE TRAVIS
Comme ça, devant tout le monde.
C'est toujours le meilleur moyen.
On s'emmerde pas à se cacher.
Vous arrivez d'où, Capitaine ?
Vol spécial de Clark, mon colonel.
Des Philippines ?
Oui, de la Base Aérienne de Clark.
- Venez, il s'en va.
- Merci.
- Qu'y a-t-il aux Philippines ?
- Je ne sais pas.
Pourquoi de l'eau des Philippines ?
On est prêt à tuer pour ce
qu'il y a dans cette bonbonne.
De l'eau arrive des Philippines.
Elle est livrée à Spota.
Spota la livre à l'usine
de traitement.
Mais il se trompe.
Il la livre au Club des Officiers.
Quand il s'aperçoit de son erreur,
il y retourne.
Patti Jean le surprend et il la tue.
Je veux savoir
ce qu'il y a dans cette bonbonne ?
Qu'est-ce que vous avez ?
Il y a une pièce manquante.
En rapport avec les Philippines.
Il y a quelqu'un d'autre.
Il y a une pièce manquante.
Peale, Lawrence, Spota...
ils se sont tous connus au Vietnam.
Qu'est-ce qui manque ?
Oh, merde !
Il a servi au Vietnam avec Lawrence.
Ils avaient besoin de lui
ou d'un homme comme lui.
Il connaît tous les services
d'intendance en Orient.
Tout le monde est parti, ça va.
C'est du premier choix. Notre ami
de Manille s'est bien débrouillé.
Vous pouvez aussi lui dire
qu'on arrête tout.
- Que faites-vous ici ?
- Personne ne devait trinquer.
- Un accident.
- Et la fille ?
- Lawrence a payé.
- Ça ne suffit pas. On arrête tout.
C'est un peu ***
pour avoir des remords, non ?
- C'est fini.
- Pour qui tu te prends ?
Pour l'infanterie !
La guerre est finie, pépé.
Tout le monde s'en fout.
Retourne au musée
jouer aux soldats.
Je vais t'aplatir à te faire causer
par ton trou de balle.
Où allez-vous ?
Bordel ! Quel con !
C'est ridicule,
je suis sûr qu'on peut s'entendre.
Nous sommes désolés
de ce qui est arrivé,
mais on n'y peut rien.
Vous ne comprenez pas.
C'est terminé.
Ça vous mènera où ?
Je vais réparer les dégâts.
Vous voulez déclencher l'alarme ?
Tenez. Vous en aurez besoin.
On va se faire canarder.
- Il veut plus de fric.
- Je ne vous aime pas. Dites-lui.
Allez. Ouvrez-la.
Je sais que ça ne vous plaisait pas
d'être mêlé à ça.
Que vous êtes un homme d'honneur.
Mais Lawrence vous tenait.
Du marché noir au Vietnam,
ou je ne sais quoi.
Une bêtise que vous avez faite
il y a longtemps.
Pour garder votre réputation,
vous avez fermé les yeux.
Vous avez toute ma sympathie
mais pourquoi tout gâcher
maintenant ?
Et votre réputation avec.
Vous ferez du tort à tout le monde,
vous y compris.
J'en ai rien à foutre.
Je ferai ce qui est juste.
Quelqu'un est entré.
Dégageons d'ici !
Erreur !
De retour au merdier, colonel !
Mais bon Dieu, pourquoi ?
Peu importe.
Ils ont merdé.
Mais je vais réparer les dégâts.
Non !
Non !
J'aimerais que vous me rendiez
un service.
Quoi ?
Retardez votre rapport de 48 heures.
Le temps de l'enterrer
avec les honneurs.
Il le mérite.
- S'il vous plaît.
- D'accord.
Merci.
Aucun de ceux qui ont connu
le Sergent Maclure
pourrait l'accuser de perfection.
Mais seul Dieu peut le juger
maintenant. Je m'y refuse...
Et je refuse de présenter
des excuses en son nom.
C'était mon ami.
C'était un soldat.
Nous avions l'habitude
de dire que l'armée
n'était pas une question
de vie ou de mort.
C'était bien plus que ça.
On s'est connus au Vietnam.
J'étais son Lieutenant,
lui mon Sergent.
Je ne sais toujours pas
qui était aux ordres de qui.
Il a eu la chance d'être un héros
dans une guerre peu héroïque.
Il me disait l'autre jour
que gagner une médaille
était plus facile que de la porter.
C'est la seconde fois
que je perds un être
qui m'est très cher.
Chaque fois que je viens en ce lieu,
je n'entends que le silence,
un sentiment de vide.
Maclure entendait autre chose.
J'espère pour lui qu'il avait raison.
Il y a tant de choses que...
que j'aurais voulu lui dire.
À lui et à d'autres.
Maintenant qu'il n'est plus,
je me rends compte...
que rien ne doit rester
sous silence...
Même entre ceux
qui ne se livrent pas facilement.
Et nous voici,
en ce lieu qu'il aimait tant.
Pour lui dire adieu.
Connaissant Maclure...
il doit être impatient
de se mettre en route.
Prêts...
En joue...
Feu...
Feu...
Feu...
Les couleurs...
Je voudrais que tu le gardes.
Si on allait faire un tour ?
J'aimerais beaucoup.
Tu viens ?