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LA CORDE
Ouvre !
Non...
Il faut voir si...
Je sais.
Mais pas tout de suite.
Restons un peu là comme ça.
Phillip nous...
nous n'avons guère de temps.
L'obscurité t'a éprouvé.
Le noir fait toujours peur
à qui a été enfant.
J'ouvre. D'accord ?
Voilà ! C'est mieux.
Belle soirée...
Dommage de n'avoir pu agir
rideaux ouverts.
On ne peut pas tout avoir...
et après tout il faisait jour !
- Ça va maintenant ?
- Oui.
Range-les dans mon bureau.
C'est une pièce de musée
à présent.
Il faudrait le garder
pour la postérité.
Mais je me refuse
à dépareiller le service !
Dans ce verre... David Kentley
a bu pour la dernière fois !
Limonade ou bière
auraient mieux convenu.
David n'était pas homme
à boire du whisky.
Ni à être assassiné !
En effet.
Tout bon Américain meurt jeune
à la guerre hein ?
Les gens comme David
prennent de la place c'est tout.
Il était donc la victime parfaite
d'un crime parfait.
De plus il était un peu...
vieux jeu.
Ce qui peut légitimer le meurtre !
II est mort...
mais il est toujours ici !
Dans huit heures
il reposera au fond d'un lac.
En attendant il est ici !
Que fais-tu ?
Pas fermé à clé !
Ça augmente le risque.
Du reste la serrure est cassée.
J'ai hâte qu'on le sorte d'ici.
J'aurais préféré quelqu'un d'autre.
C'est un peu *** non ?
Qui t'aurait convenu ?
Kenneth ?
N'importe qui aurait fait l'affaire
je suppose.
Toi peut-être.
Tu m'as toujours terrifié.
Depuis le lycée...
Ça fait partie de ton charme.
Je plaisante Brandon.
J'ai moins de maîtrise que toi
alors je t'attaque.
C'est un peu stupide non ?
Oui très stupide.
Je peux avoir à boire ?
Certes.
Le champagne est de rigueur.
J'en avais mis au frais.
- Quand ?
- Juste avant l'arrivée de David.
Tu étais sûr de ton coup ?
Je n'entreprends que
ce que je peux réussir.
J'ai toujours aspiré
à être un artiste.
Le crime peut être un art.
Tuer peut procurer
autant de joies que créer.
Réalises-tu que nous avons exécuté
notre plan ?
Sans la plus infime anicroche.
Tout a été parfait !
Nous avons tué par défi du danger...
pour le plaisir de tuer.
Nous sommes vivants !
Merveilleusement vivants !
Le champagne lui-même
n'est pas digne de nous.
Ça me va.
Tu n'as plus peur
n'est-ce pas ?
Ignorer la peur nous distingue
des autres hommes.
Ils parlent du crime parfait
sans l'exécuter.
Personne ne commet un meurtre
gratuitement pour voir.
Personne... sauf nous.
Tu n'as plus peur Phillip ?
Pas même de moi ?
C'est bien.
Mais tu m'étonneras toujours.
C'est encore mieux !
A David naturellement.
- Qu'as-tu éprouvé ?
- Quand ?
Pendant.
Ma foi je n'en sais rien.
Pas grand-chose à ma connaissance...
avant qu'il ne devienne flasque...
et que j'aie su que c'était fini.
Alors une joie énorme m'a submergé.
Toi qu'as-tu ressenti ?
- Cette réception n'est-elle pas une erreur ?
- Cette soirée couronne notre oeuvre.
Elle est la signature de l'artiste.
Ne pas la donner équivaudrait...
...à peindre une toile
sans la pendre ?
Je n'aime pas trop cette image !
Ça risque bien d'être
l'image de cette soirée !
- Cette soirée sera passionnante.
- Avec ces là ?
Ils sont ternes d'accord.
Les Kentley surtout.
Mais il fallait qu'ils soient là
Après tout
ce sont les parents de David.
Pour tout faciliter !
Ne t'inquiète pas
Janet les dégèlera.
Elle compte bien épouser David.
Je ne crois pas
qu'elle puisse y arriver...
et toi ?
Non je ne crois pas.
Elle pourra se rabattre sur Kenneth.
En tout cas nous avons fait preuve
d'une grande considération en...
Prends l'autre.
Pourquoi ?
T'occupe pas.
Viens avec moi.
Que vas-tu faire ?
J'ai une idée de génie.
Qu'est-ce que tu fais ?
J'achève un chef-d'œuvre !
Tu exagères !
Pas du tout !
II serait élégant de dîner
dans cette pièce...
là
N'est-ce pas une trouvaille ?
Au moins... comme ça
personne n'essaiera de l'ouvrir.
Tu ne m'estimes pas
à ma juste valeur.
Je crois que si.
Pressons-nous.
Mme Wilson ne va pas tarder.
As-tu oublié de lui emprunter sa clé ?
Je l'ai.
J'ai prétendu avoir perdu la mienne.
Comment comptes-tu expliquer ça ?
II faut trouver une raison.
- On ne peut laisser seul notre invité.
- Que diras-tu aux autres ?
Laisse-moi réfléchir.
Vraiment tu t'énerves
trop facilement Phillip.
Nous avons une explication
très simple...
juste là
De quoi t'inquiètes-tu ?
Le vieux Kentley vient voir ces livres.
Disposons-les sur la table
comme ça
il les prendra facilement.
Quelle prévenance !
Les livres...
- Qui est-ce ?
- Mme Wilson.
Pourquoi cries-tu ainsi ?
Vas-y retire-la.
C'est ce que ferait Mme Wilson.
Ton attitude devant des tiers
équivaudrait à des aveux.
Prends ça !
Si on n'avait pas éteint
je l'aurais vue.
- Tu es parfait !
- Nous devons être parfaits.
Il n'y a qu'un crime à mes yeux.
Commettre une erreur.
La faiblesse en est une.
Parce qu'elle est humaine ?
Parce qu'elle est commune.
Je...
Vous me devez 2 dollars 40 de taxi.
La circulation m'a retardée.
Vous êtes à l'heure Mme Wilson.
J'ai fait cinq magasins
pour votre pâté. Quel prix !
Pourquoi gaspiller votre argent ?
Je suis donc allée là
où M. Cadell se fournit.
Mais la prochaine fois
que nous recevons...
Bonsoir Mme Wilson.
Qu'est-il arrivé à mon couvert ?
Nous transportons tout ici.
J'avais pourtant dressé
une jolie table.
Bien sûr mais voyez-vous...
M. Kentley vient voir les livres
que j'avais dans le coffre.
Vous ne voudriez pas
que le pauvre homme s'agenouille.
- Ça a l'air bizarre.
- Vraiment ?
Surtout les chandeliers
ils n'ont rien à faire là !
Au contraire
ils évoquent une sorte d'autel
où vous pouvez entasser
les victuailles du sacrifice.
"Entasser" est bien le mot.
La place manque pour un beau couvert.
Vous en trouverez...
Vous m'aurez à l'usure.
Et les livres ?
Disposez-les sur la table.
Vous en avez de ces idées...
J'ai bien trop à faire
pour parler de ça de toute façon.
Qu'est-ce que tu as ?
Elle a vu !
- Vu quoi ?
- La corde !
II faut la cacher.
Pourquoi ?
Pourquoi ?
C'est une corde courante banale.
Pourquoi la cacher ?
Sa place est à la cuisine.
Il y a du champagne au frais.
On va servir du champagne ?
Si c'est une soirée de gala
je vais soigner ma tenue.
M. Cadell offrait du champagne
pour les grandes occasions.
J'en ai bu une fois avec lui...
pour mon anniversaire !
Vous pourrez reprendre
cette idylle ce soir.
M. Cadell est invité.
M. Cadell est extrêmement gentil.
- Rupert vient ?
- Je ne te l'ai pas dit ?
Je croyais que Rupert te plaisait.
C'est le cas.
Rupert Cadell est l'homme le plus
susceptible d'avoir des soupçons.
Mais il pourrait apprécier
le côté artistique. Ça m'exalte.
Moi ça me fait peur !
Baisse la voix !
Avec les autres
c'eût été trop simple Phillip.
Quant à Rupert...
j'avais songé à nous l'adjoindre.
Plus on est de fous !
II manque de cran.
C'est quelqu'un de brillant...
mais il est trop délicat.
Il conçoit mais n'agit pas.
Nous avons du courage.
Rupert en manque.
Il en a eu pendant la guerre.
Attention à votre manche.
Les voici !
Sommes-nous prêts ?
On ne peut plus prêts !
Ne jouez pas du piano au lieu de manger.
Vous maigrissez.
Prenez du pâté avant qu'ils avalent tout.
Espérons qu'il est bon !
Mon plateau !
Allez à la cuisine
j'irai ouvrir.
Que la fête commence !
- Entre !
- Ça va Brandon ?
Mets ton chapeau ici.
Ça faisait longtemps.
C'est pour ça que j'étais si étonné
quand tu as appelé.
- Content de te voir !
- Moi aussi.
Ça va bien ?
Comme d'habitude. Et toi ?
Je prépare mes examens.
J'en mets un coup avant les autres.
Je suis le premier ?
Pourquoi suis-je toujours
en avance ?
Parce que tu arrives à l'heure.
C'est un anniversaire ?
Ne fais pas cette tête Kenneth.
Ce serait plutôt le contraire.
Phillip fait des adieux provisoires
au monde.
Où vas-tu ?
Chez la mère de Brandon
à la campagne.
Bouclé !
Pour qu'il travaille 6 h par jour.
Je le fais débuter.
Au Town Hall !
Bravo ! Epate-les à mort !
Très joli !
Vous trouvez ?
Qu'y a-t-il ?
Je suis flatté.
De cette petite soirée d'adieux.
Nous faisons d'une pierre
deux coups.
Nous la donnons aussi pour M. Kentley.
Le père de David ?
- David doit venir ?
- Bien sûr.
Qui encore ?
Rien que des gens que tu connais.
Les Kentley Janet Walker.
Tu n'es pas content de la voir ?
Janet et moi c'est fini.
Tu ne le savais pas ?
Non je l'ignorais !
Tu le savais toi ?
Vaguement.
Je ne tiens jamais compte des potins.
Tu devrais...
Eh bien... Janet et David...
Tes chances avec Janet sont peut-être
plus grandes que tu ne crois.
Que veux-tu dire ?
Ne dérange pas ma coiffure.
Tu sens bon. C'est quoi ?
L'infâme lotion
que tu m'as offerte.
- J'ai toujours eu bon goût.
- Tu es ravissante !
Je ne le serai plus
quand tout sera payé.
J'ignore quand je suis drôle.
Si j'essaie c'est catastrophique.
Tu vas donc jouer au Town Hall ?
Tu vas nous jouer un mauvais tour
en devenant...
célèbre.
Vous vous connaissez je crois.
Fascinant hein ?
Me voilà en panne sèche.
Que dirais-tu
à une coupe de champagne ?
"Salut champagne !"
J'ai essayé d'être drôle.
Ça va Ken ?
Très bien.
Et ton nouvel emploi ?
J'ai toujours ma rubrique
"Comment garder un joli corps".
Pour quel magazine ?
Un magazine minable...
"Allure".
N'est-ce pas une nouvelle toile ?
- Elle te plaît ?
- C'est de qui ?
Un jeune artiste primitif.
Ma sœur a trois ans
et ce qu'elle fait est très primitif.
Ignoble individu !
N'ai-je pas vu une autre nouveauté ?
Je ne crois pas. Laquelle ?
Je t'étranglerais volontiers !
Pourquoi ?
Ton sens de l'humour
est trop malfaisant !
Que veux-tu dire ?
Pourquoi inviter Kenneth ?
Nous avons rompu
et je suis fiancée à son meilleur ami.
Exquise soirée !
Je suis navré mais...
il est ardu de suivre tes amours.
Après moi il y a eu Kenneth.
A présent c'est David.
Pourquoi cette bifurcation
au fait ?
David est plus sympathique.
Il est certainement plus riche.
C'est outrageant
même venant de toi !
Depuis quand n'ai-je pas dit:
"Ça picote" !
Ne réponds pas !
- Rupert vient paraît-il ?
- Il est en tout cas invité.
- Comment va-t-il ?
- Qui est-il ?
Cadell a été notre directeur au lycée.
Il veillait sur ces trois petits anges ?
Non quatre.
Il a aussi essayé d'instruire David.
N'est-il pas éditeur ?
II pourrait m'employer.
Il ne publie que les oeuvres qu'il aime...
philosophiques surtout.
Petits caractères et grands mots ?
Rupert a des idées avancées.
Il présume que...
les gens qui savent lire
peuvent aussi penser.
Je l'aime bien !
Tu te rappelles vos conversations
au lycée ?
Brandon restait des heures
aux pieds de Rupert.
Lui aux pieds de quelqu'un ?
II te disait des choses étranges hein ?
Quelles choses ?
Rupert supporte mal
les conventions mondaines.
Il estime que tuer est un crime
pour la majorité mais...
un privilège pour une minorité.
Laissez je m'en occupe.
M. Kentley !
Ravi que vous ayez pu venir.
Ma femme est souffrante.
J'ai amené ma belle-sœur Mme Atwater.
Enchanté Madame.
Moi aussi. Je suis à New York
depuis quinze jours.
Alice n'a cessé d'être malade.
Et Henry catalogue sa bibliothèque.
Il m'arrive de lire mes livres Anita.
Je suis de passage
et ce n'est que ma seconde sortie.
Dommage que Mme Kentley
soit enrhumée.
A cette époque c'est dangereux.
J'espère qu'elle garde le lit.
- Oui merci.
- Tant mieux.
Un rhume dangereux...
par cette chaleur ? C'est inconcevable !
II y a deux ans je suis restée au lit
3 semaines. Le médecin...
Suivez-moi Mme Atwater.
Non. C'est Kenneth Lawrence.
Excusez-moi.
On le prend facilement pour David
même avec de bons yeux.
Nous vous avons rarement vu
ces temps-ci mon garçon.
Je travaillais.
La ressemblance est purement physique.
Vous connaissez Mlle Walker.
Je viens de terminer
votre horoscope.
Les astres sont bénéfiques.
Vous épouserez bientôt...
un grand jeune homme blond
doté d'un père exquis.
Anita c'est moi qui vous l'ai dit.
Bien sûr mais les astres
le confirment.
Mme Atwater
voici M. Phillip Morgan.
- Oh votre main !
- Ce n'est rien.
Mon verre était fêlé.
Un peu de champagne Madame ?
Avec grand plaisir.
Papa en buvait chaque matin...
mais Henry n'en raffole pas.
M. Kentley je vous sers ?
Je préfère du whisky
avec beaucoup d'eau.
David est là ?
Je comptais le voir arriver
avec vous.
Il nous a dit qu'il serait ici.
Il a téléphoné du club
il potassait...
son tennis.
C'est par là qu'il pêche.
Il est trop intelligent pour travailler.
David sait ce qu'il fait.
Comment va Mme Kentley ?
Comme d'habitude.
Aujourd'hui c'est un rhume.
Elle veut que David l'appelle
dès qu'il sera là
David est son unique enfant.
Le mien aussi
mais j'accepte qu'il grandisse.
Je vais téléphoner à Mme Kentley.
David a pu aussi passer la voir.
Je peux téléphoner ?
Dans la chambre.
Tu n'en veux pas un autre ?
S'il te plaît !
Charmant garçon.
David devrait le voir davantage.
Je vais l'appeler.
Kenneth...
il y a trop d'air dans ton verre.
Non ça va.
Porte ça à Janet veux-tu ?
- Pourquoi ?
- Je pensais que ça te ferait plaisir.
Elle est dans la chambre
elle téléphone.
- Tu voudrais que David nous surprenne ?
- Le choc serait trop dur.
Je ne pratique l'astrologie qu'en amateur.
- Vous êtes douée !
- J'essaie...
Vous voulez savoir
si votre concert sera un succès ?
Voyons un peu.
Vous êtes né un 14 juillet.
Sous le signe du Cancer.
La Lune influe sur vous.
Votre main s'il vous plaît.
Connaissez-vous l'heure
de votre naissance ?
Bons doigts. Forts.
Des doigts d'artiste.
Et le concert ?
Ces mains vous vaudront
la célébrité.
Vous allez jouer ?
Que c'est charmant !
- David n'y était pas ?
- Il va sans doute arriver.
Votre toucher s'est amélioré.
Je commençais
à ne plus compter sur vous.
Je ne suis pas comme ça.
Mme Atwater M. Rupert Cadell.
- Enchantée.
- Merci.
- Le directeur de Sommerville ?
- Je l'étais.
Mon fils David a été votre élève ?
Mlle Walker...
Brandon m'a parlé de vous.
- Avec justice ?
- Méritez-vous la justice ?
Le petit Kenneth Lawrence !
Comme vous avez grandi !
Le lycée est loin.
Ne vous gênez pas.
Rupert c'est chic de vous revoir.
Pourquoi ?
Sans importance !
Ravi aussi de vous revoir.
Ce liquide a l'apparence
du champagne.
Et du bon.
En quel honneur ?
Je vous l'ai dit au téléphone.
J'avais invité M. Kentley...
pour lui montrer ces éditions originales.
Et comme Phillip et moi partons...
Vous me l'avez dit aussi.
Vraiment ?
J'en ai fait également
une soirée d'adieux.
D'où le champagne ?
C'est la vérité !
Vous bégayiez toujours
quand vous étiez agité.
Je le suis toujours
quand je reçois.
Voyons voir...
C'est le pâté que vous aimez.
Je ne l'aime plus.
Je vous taquinais.
- Vous êtes méchant.
- Merci !
Commencez à découper.
J'apporte le reste tout de suite.
M. Brandon je l'ai trouvé !
J'ignore ce qu'elle avait perdu.
Merveilleuse Mme Wilson !
Je l'épouserais bien.
C'est superbe !
J'espère que David va arriver.
Où est-il ?
Je l'ignore.
M. Kentley inquiète
- Et vous ?
- Moi ? J'ai faim.
Qu'est-ce que c'est que ça ?
Pourquoi servir sur un coffre ?
J'ai mis mes livres
dans la salle à manger.
Les coffres ça vous connaît !
II y en avait toujours un
dans les histoires qu'il racontait.
"La branche de gui" était votre préférée
n'est-ce pas ?
De quoi s'agissait-il ?
J'ai oublié le début.
Il y avait une belle jeune fille.
Le jour de ses noces
elle se cacha dans un coffre.
Une serrure secrète joua.
50 ans après
on retrouva son squelette.
Je m'en souviendrai...
Servez-vous.
A propos de squelette
avez-vous vu cette chose au Strand ?
J'ai adoré.
Je n'ai pas aimé l'actrice.
Elle est sûrement Scorpion.
Mais quelles robes hein ?
Divines !
Sublimes !
J'irai voir ça.
Je suis folle de James Mason.
Il est sensationnel !
Sinistre et captivant.
Le signe du Taureau... Très opiniâtre.
Mais j'ai un aveu à faire.
J'aime Mason autant qu'Errol Flynn.
Je prendrais bien Cary Grant !
II est Capricorne.
Quelle agilité ! II est divin !
Une telle...
Tout à fait.
Il était sensationnel
dans ce truc avec Bergman.
Quel titre déjà ?
"Le Quelque chose
de quelque chose" ?
Non cette pièce
c'était "Quelque chose" tout court.
Je l'ai sur le bout de la langue.
C'était bien "Quelque chose".
J'ai adoré ça...
et Bergman !
Une Vierge comme toutes ces...
vous savez.
Qu'elle est jolie !
Une fois je suis allé au cinéma.
J'ai vu Mary Pickford.
J'en raffolais.
Vous ne l'avez pas aimée ?
Elle avait le type Vierge.
Dans quel film ?
Le titre m'échappe.
"La Chose de la chose".
Ou simplement "Quelque chose".
Une chose dans ce là
Je ne vous crois pas !
N'abusez pas du pâté.
A cause des calories !
Phillip peux-tu aider Mme Atwater ?
Asseyez-vous.
Je vous apporte votre assiette.
Je me demande
ce qui peut retenir David...
C'est un jeune homme très populaire.
Je te sers.
Aile ou cuisse ?
Un peu de chaque
pour Mme Atwater.
- Et pour toi ?
- Je n'aime pas le poulet.
Bizarre !
Tu es bien le seul.
Tu n'es pas d'accord Brandon ?
- Et pourquoi ça Phillip ?
- Sans raison.
Freud prétend qu'il y a une raison
à toute chose. Même moi !
II n'y en a aucune.
Il me semble que si
et une raison plutôt curieuse. Non ?
Laquelle ? Raconte.
- Rien de passionnant.
- Mais si !
Raconte.
Ça s'est passé il y a 3 ans
chez ma mère
dans le Connecticut.
Nous étions partis à la ferme
chercher des poulets.
C'était un beau dimanche matin...
les cloches des églises sonnaient.
Phillip lui tordait le cou
de quelques poulets.
En général
il s'y montrait fort habile...
mais ce là
il opéra un peu mollement.
Une de ses victimes se rebiffa et...
C'est un mensonge !
L'histoire est fausse.
Jamais je n'ai étranglé un seul poulet.
Jamais ! Et tu le sais !
Que de passion
pour un malheureux poulet mort !
Nous avons été ridicules.
Je vous présente nos excuses.
La bagarre est finie ?
- Il semblerait.
- Dommage !
Vous étiez partis
pour vous étrangler mutuellement.
- M. Cadell !
- L'honneur d'un homme était en jeu !
Un poulet est un aussi bon prétexte
pour un crime...
qu'une blonde
des liasses de dollars...
ou que n'importe quelle
raison habituelle.
Vous n'approuvez
tout de même pas le crime ?
Mais si.
Que de problèmes résolus !
Le chômage...
la misère...
la queue pour des billets de théâtre...
C'était terrible de faire la queue
pour cette nouvelle opérette.
Voyons ça s'appelle...
"Machin-Chose"
avec Mme Untel ?
Visez bien
et vous aurez de bonnes places.
Avez-vous eu du mal à entrer
dans des restaurants huppés ?
Un léger coup de couteau...
"Veuillez me suivre Madame.
"Enjambez le corps du maître d'hôtel.
"Voici votre table".
Vous êtes terrible !
Je poignarderais bien mon concierge.
Pas de couteaux
pour le personnel hôtelier.
Ces là sont promis
aux supplices lents...
avec les amis des oiseaux les enfants
et les danseurs de claquettes.
Et les propriétaires !
Cherchez-vous un appartement ?
Appelez Mlle Matraque
au Service des Instruments Contondants.
Idée divine !
Si elle répond à vos désirs...
Mais alors on s'entretuerait !
Le meurtre après tout est
ou devrait être un art.
Pas un des sept grands
mais un art tout de même.
Il devrait être l'apanage...
d'une petite élite.
Les victimes sont des êtres inférieurs
sans intérêt.
Evidemment.
Certains prônent
le crime en toute saison.
Je pencherais pour...
la semaine de l'égorgement...
ou la journée de l'étranglement.
Peut-être est-ce la sénilité...
mais je goûte peu
cet humour macabre.
Je n'y mets pas d'humour !
- Ce n'est pas sérieux ?
- Bien sûr !
- Vous me faites marcher.
- Aucunement.
L'idée que le meurtre
est un art réservé à l'élite...
Comme la chasse !
Vous n'êtes pas sérieux.
Je suis une personne très sérieuse.
Qui décide qu'un être
est assez inférieur pour être tué ?
- L'élite en question.
- Qui la compose ?
Des gens comme moi...
Phillip...
Rupert peut-être.
Désolé Kenneth pas vous.
Des hommes d'un niveau supérieur...
au-dessus des concepts traditionnels.
Le Bien et le Mal ont été inventés
pour l'être inférieur.
Vous rejoignez Nietzsche
et son surhomme ?
Comme Hitler !
C'était un paranoïaque.
Ses surhommes
étaient des brutes sans cervelle.
J'aimerais pendre les survivants...
mais pour leur stupidité !
J'aimerais pendre les incapables
qui encombrent ce monde !
Alors que je sois pendu trop stupide
pour savoir si vous êtes sérieux.
J'aime autant ne plus entendre...
votre mépris pour une humanité...
que je crois civilisée.
Civilisée ?
Qui dit civilisation dit hypocrisie.
Mais Rupert lui a l'intelligence...
et l'imagination...
Cela suffit !
Où sont les livres pour M. Kentley ?
Je voudrais les regarder aussi.
Dans la salle à manger.
Voulez-vous voir
les livres maintenant ?
Excusez-moi.
Je me suis laissé emporter.
Ce n'est pas grave.
C'est une bonne collection
d'éditions originales.
J'aimerais les voir...
Puis-je téléphoner ? Ma femme
a peut-être des nouvelles de David.
Vous avez été un peu loin.
Projetez-vous de supprimer
quelques êtres inférieurs ?
J'ai des lubies. Qui sait...
- Voulez-vous voir les livres ?
- J'aimerais beaucoup.
Quand j'étais petite
j'ai pas mal lu.
L'enfance est le temps des bizarreries.
Kenneth
mets donc la radio ou un disque.
Une ambiance musicale bien choisie
peut faire des merveilles.
Il est démoniaque hein ?
Nous réunir...
et puis cette musique douce !
II fait toujours des choses comme ça.
Je vais dans l'autre pièce
- Pour les livres ?
- Pour que Brandon me voie.
Son opinion compte ?
II pense que je t'ai lâché
parce que David est riche.
Pourquoi y aller alors ?
Je me sens gênée ici avec toi.
Ça t'étonne hein ?
Eh bien
je le suis et ça ne me plaît pas !
Tu pourrais être gêné aussi
par politesse.
Pourquoi ?
C'est toi qui as rompu.
L'ami Brandon serait fou de joie
s'il savait ça !
- Qu'as-tu ?
- Rien. Je réfléchis.
Sur quoi ?
Sur la vanité féminine.
Je suis également gênée parce que...
David et toi n'êtes plus amis.
Par ma faute.
Je suis une telle idiote !
J'en donne au moins
une bonne imitation.
Pourquoi fais-je de l'esprit
avec tous sauf David ?
David n'y a pas droit ?
Avec lui je me détends...
grâce à toi.
- A moi ?
- Oui.
Te rappelles-tu ce sombre dimanche
où nous avons rompu ?
David et moi nous sommes promenés.
Je marchais tête baissée.
La fille pétulante était loin.
Je me suis laissé aller
j'ai vidé mon cœur.
J'ai dévoilé la vraie Janet !
Quand je m'entends dire
des choses pareilles...
Oh où David peut-il être ?
Je ne suis pas très malin.
Pourquoi ?
Jamais je n'ai deviné que tu...
Brandon et sa musique douce !
Tu aimes David n'est-ce pas ?
Je ne comprends plus.
Brandon m'a laissé entendre...
que j'avais une chance avec toi
comme David...
- Il connaissait notre rupture ?
- Et tes fiançailles.
Il a prétendu tout ignorer
quand je le lui ai dit.
Je vais tirer ça au clair
une bonne fois pour toutes.
As-tu une seconde ?
Qu'a-t-il contre les gens ?
Que manigances-tu ?
De t'apporter du café.
Tu as dit à Kenneth
de ne plus se ronger...
au sujet de David et moi.
Ce n'est pas tout à fait...
C'est la même chose !
Pourquoi ?
La colère sied à certaines femmes.
Ce n'est pas ton cas.
Tiens le preux chevalier !
- David ne viendra pas.
- Attends un peu.
Il n'est jamais en retard.
S'il avait été empêché il aurait appelé.
Tu as tout combiné
pour qu'il ne vienne pas.
Très malin !
Je ne crois pas à une soirée
juste pour M. Kentley.
Non ton humour pervers
exigeait autre chose.
J'espère que tu t'es bien amusé.
Pas moi !
Un accroc Brandon ?
Janet a le chic
pour être enquiquinante.
Je pense que...
Qu'entendiez-vous par "un accroc" ?
Vos soirées sont si parfaites
que le moindre ratage surprend.
Il semble que David lui manque.
Il me manque aussi d'ailleurs.
Il nous manque.
- Deux desserts M. Cadell ?
- Un pour vous et un pour moi trésor.
Les autres ne semblent pas
apprécier la glace.
Ils ont pourtant besoin
de se rafraîchir.
Quelle curieuse soirée !
Ce n'est pas que ça m'étonne.
- Pourquoi ?
- J'aurais pu le prédire.
Ces messieurs ont été nerveux
toute la journée.
Brandon dit qu'il l'est
quand il reçoit.
C'est la première fois.
D'habitude il me laisse faire.
Il reste beaucoup de poulet !
- C'était différent ?
- Oui plutôt.
M. Brandon m'a bousculée
pour que je nettoie et mette le couvert.
Puis il m'a dit de prendre
tout l'après-midi pour faire les courses.
Tout après-midi
après cette folle matinée !
- A-t-il dit pourquoi ?
- Une lubie je pense.
A mon retour M. Phillip et lui
se disputaient sans retenue.
A quel sujet ?
Si je savais pourquoi
croyez-vous que je le dirais ?
- J'espère que oui.
- Non je suis une tombe.
Regardez-moi ça !
J'ai le double de travail.
Il faut aussi que je reprenne
les livres sur la table...
pour les remettre dans ce coffre
où ils étaient.
- Pourquoi avoir servi là ?
- Je n'y suis pour rien.
J'avais dressé un très joli couvert
dans la salle à manger.
Elle vous en ressasse encore
les inconvénients ?
Pourtant... c'est plus commode.
Les gens n'ont pas eu
à se déplacer pour manger.
Ils se sont déplacés
pour le dessert et le café.
Servez les invités...
Ne leur faites pas de discours !
II s'est levé du mauvais pied !
Ma position est embarrassante.
- C'est-à-dire ?
- Je semble être le seul à m'amuser.
Avec Mme Atwater.
Que se passe-t-il Phillip ?
Pourriez-vous éteindre ?
La lumière me gêne pour jouer.
Je suis intrigué
quand on ne répond pas à mes questions.
Vous m'avez posé une question ?
Oui je vous en ai posé une.
Laquelle ?
J'ai demandé ce qui se passait ici.
Une soirée.
Plutôt étrange.
Qu'y a-t-il au juste ?
Quoi donc ?
Assez de ce là !
Ne tournez plus autour du pot !
Calmez-vous...
N'arrêtez pas.
- J'ai soif.
- Je vous sers. Jouez.
- Scotch ?
- Non cognac.
Vous aimez ce petit air hein ?
Si je savais ce que je veux savoir...
Hélas ! Je ne sais rien.
Je soupçonne tout au plus.
Je disais que...
- Comme ceci ?
- Merci.
- Vous vous en servez ?
- Parfois.
Je croyais
que c'était pour les débutants.
Bon je vous le demande.
Que soupçonnez-vous ?
J'avais oublié...
Où est David ?
Je l'ignore. Pourquoi ?
- Brandon le sait.
- Je ne crois pas.
- Allez !
- Interrogez Brandon.
Je l'ai fait.
Mais il est trop absorbé
par son jeu du triangle.
Pourquoi joue-t-il ?
Où veut-il en venir
avec Janet et Kenneth ?
- Pourquoi riez-vous ?
- Pour rien.
Suis-je si loin de la vérité ?
II ne se passe rien Rupert.
Vous êtes allergique à la vérité...
c'est votre second mensonge.
Et mon premier ?
Quand vous avez nié
avoir étranglé des poulets.
Brandon a inventé cette plaisanterie
qui n'avait rien de drôle.
Il n'a rien inventé.
Rassemblez vos souvenirs...
vous constaterez que je sais.
Il y a un an j'étais à la ferme.
Un matin je vous ai vu à l'œuvre.
Vous êtes un excellent étrangleur.
J'ai démenti son histoire...
pas le fait que j'ai tué des poulets.
On ne parle pas de ça
pendant un repas.
Vous ne l'avez pas dit.
On ne mange plus.
Pourquoi avoir menti ?
Je n'aime pas parler de...
De quoi ?
D'étranglement ?
- Prenez-les j'insiste.
- Brandon c'est très généreux.
Vous appréciez plus que moi
les éditions originales.
C'est très gentil.
Qu'y a-t-il ?
Vous ne voulez pas
qu'il prenne ces livres ?
Non ! Je veux dire...
ça m'est égal.
Je les trouve
maladroitement attachés.
David est prudent.
Je sais bien mais il appelle toujours
quand il est retenu.
- Il me demande d'être ponctuelle.
- C'est normal.
J'ai changé
je ne suis jamais en retard.
Ce n'est pas typiquement féminin !
Je préfère la politesse.
Vous parlez comme papa !
Je me souviens un jour quand David...
Du calme Phillip.
Rupert a des soupçons !
II me faut un verre.
Lâche-moi !
Ne me dis plus
ce que je dois faire et ne pas faire !
Je n'aime pas ça
et je ne le supporterai plus !
J'espère
que je n'ai pas bouleversé Phillip.
Il a dû mélanger les alcools.
- Vous semblez troublé aussi.
- Vraiment ?
Quelque chose vous affecte
fortement tous les deux.
Une dame demande M. Kentley
ou Mme Atwater.
Ça doit être Alice.
J'y vais Henry.
1ère porte à gauche dans le couloir.
La première chambre.
Pensez-vous
que David soit chez vous ?
Je l'espère
S'il y était c'est lui qui téléphonerait
et non pas Mme Kentley.
N'est-ce pas Brandon ?
Le David que j'ai connu
était poli et ponctuel.
Il n'a pas changé.
S'il n'est pas chez lui...
où peut-il être ?
Je n'en sais rien !
II peut être n'importe où.
Au club ou... chez les Bradley
qui reçoivent aussi.
Il a pu passer chez Janet.
- Pourquoi ?
- Pour la prendre.
J'ai téléphoné chez moi
tout à l'heure.
- Il n'y était pas ?
- Non j'ai laissé un message.
Il serait bon de savoir
où il était cet après
- Qu'en pensez-vous Brandon ?
- Je n'en ai pas la moindre idée.
- Il serait bon de trouver où il était !
- Je suppose...
Il est parti pour le club
et je sais qu'il y est arrivé.
De là on nous a téléphoné
qu'il nous rejoindrait ici.
- Qui a appelé ?
- Je l'ignore.
Alors il a rencontré quelqu'un
qui a modifié ses projets.
Y étiez-vous cet après ?
Non... et je le regrette.
Ni vous ni Brandon non plus ?
Nous avions de quoi faire
avec la soirée.
Vous avez travaillé cet après ?
Aucun contact avec David ?
Non... Pourquoi ?
II aurait pu vous téléphoner
qu'il serait en retard.
Ni Phillip ni moi ne lui avons parlé
depuis notre invitation.
- C'est étrange...
- Comment ça ?
J'ai cru l'entendre téléphoner
à Phillip hier matin.
Oui... J'avais oublié.
Oh ? Au sujet de la soirée ?
II voulait savoir
à quelle heure ça commençait.
Je vais vous aider...
Vous remettrez les livres en place
demain matin.
Je ne comptais pas venir.
Il le faudra.
Laissez les livres pour l'instant.
Alice n'a aucune nouvelle.
Elle est folle d'inquiétude !
- Je vais lui parler.
- Elle a pleuré puis elle a raccroché.
- Je suis inquiète
- Qu'a-t-elle dit ?
Elle a téléphoné plusieurs fois
partout où il aurait pu être.
Elle pense qu'il a eu un accident.
Alertez la police.
Ce n'est pas nécessaire.
David n'est plus un gamin.
Je suis sûr qu'il n'a rien.
Il vaut mieux que je rentre
ma femme a besoin de moi.
- Ce n'est pas son genre.
- Je comprends...
Je peux vous accompagner ?
Je vais chercher...
Vos livres.
Je suis vraiment désolé.
Appelez-moi
dès que vous avez des nouvelles.
Je suis sûre qu'il va rentrer.
Je suis heureux
qu'on ait eu cette conversation.
C'est réciproque.
David le sera aussi.
Viens donc avec nous.
- C'est le tien ?
- Oui je l'emporte.
Je prends mon chapeau.
- Tu pars avec Janet ?
- Nous partons tous ensemble.
Que t'avais-je prédit ?
Bonsoir et j'espère que Madame
ira bientôt mieux.
Et donnez-moi
des nouvelles de David.
Votre chapeau M. Cadell...
Merci d'être venue.
Merci de m'avoir invitée.
Nous devons partir.
Ce n'est pas le vôtre !
Et voilà
Vous partez aussi ?
"Merci de cette délicieuse soirée".
"C'était charmant".
Cette soirée mérite
de devenir historique !
Elle ne pouvait mieux se dérouler.
Si... sans Rupert.
Il m'a aidé à exposer mes théories.
Il a "épicé" la soirée.
Epicer la soirée !
En furetant partout
en nous tirant les vers du nez ?
L'as-tu vu m'interroger ?
- A quel propos ?
- Peu importe...
Tu ne songeais
qu'à ta touche personnelle !
Cette façon de ficeler les livres !
C'était génial non ?
Tu flanqueras tout par terre
avec tes "touches géniales".
Plus bas !
Mme Wilson est là
Tu tiens à être ivre hein ?
Je le suis.
- Me traiter de menteur c'était puéril.
- Cette histoire l'était aussi.
- Pourquoi as-tu menti ?
- Je devais.
T'es-tu jamais soucié
de ce qu'éprouvent les autres ?
Je ne suis pas sentimental.
Rien ne compte...
sauf que M. Brandon
a aimé cette soirée.
M. Brandon l'a donnée
et M. Brandon s'en est délecté.
Moi elle m'a rendu malade !
Bois encore
et ce sera pire demain.
Si j'ai une gueule de bois
elle sera mienne !
Une fois que ce sera fini
nous mériterons des vacances.
Où voudrais-tu aller ?
Mais avant
il faudra revenir ici quelques jours.
J'ai prié pour que ce ne soit
qu'un cauchemar.
Mais pourquoi ?
J'ai peur.
Je crois qu'on va se faire prendre.
Aucun danger !
S'il y en a eu... il n'y en a plus.
Il me faut une clé pour demain matin.
Si toutefois vous partez ce soir.
- Oui nous partons.
- Très bien.
Vous avez mauvaise mine.
J'ai besoin de repos aussi.
Mais revenez en pleine forme
tous les deux.
Amusez-vous bien et écrivez-moi.
N'oubliez pas vos bonnes manières !
- Qui appelles-tu ?
- J'appelle le garage.
Ici M. Brandon Shaw.
Voulez-vous m'apporter ma voiture ?
Oui tout de suite. Merci.
Tirons les rideaux.
Qui est-ce ?
- C'est sans doute le garage.
- Pas déjà !
C'est peut-être Mme Wilson.
Faisons comme si on n'était pas là
Avec ces lumières ?
Va répondre.
C'est Rupert !
II veut monter.
Il a oublié son porte-cigarettes.
Qu'il monte.
- Mais il ment ! II a deviné !
- Boucle-la et réponds-lui !
- Je ne peux pas !
- Réponds-lui.
Montez donc.
Non il est un peu fatigué c'est tout.
Non mais on va le retrouver rapidement.
Ecoute-moi. Rupert monte.
Il faut te ressaisir.
Phillip tu m'entends ?
Bois au besoin mais ressaisis-toi
et ne dis pas un mot.
Ce sera fini dans cinq minutes.
J'ignore ce que Rupert sait...
mais de toute façon...
il sera reparti dans cinq minutes.
Pendant ces cinq minutes
sois maître de toi.
Je ne serai pas pris à cause de toi
ou de quiconque.
Personne ne me fera échouer.
Il n'est pas chargé dis-moi ?
Désolé de vous déranger.
Vous partiez ce soir
et je tiens à mon porte-cigarettes.
Je ne voulais pas vous alarmer.
Pas du tout.
Phillip n'est pas très sociable ce soir.
Savez-vous où il peut être ?
Un tel oubli étonne hein ?
Un psychanalyste dirait que
ce n'est pas moi qui l'ai oublié...
mais mon subconscient
car je voulais revenir.
Mais...
pourquoi ce désir de revenir ?
Oui pourquoi ?
Pour notre compagnie...
ou un autre verre.
Excellente idée !
Un dernier verre ?
Bien sûr. Pur ?
- Coupé si possible.
- Très bien.
Veux-tu servir Rupert ?
Voyons...
j'avais encore mon porte-cigarettes...
alors que je me tenais là
J'aidais Mme Wilson à ouvrir le coffre
et vous vous êtes approché.
Le voici...
juste où je l'avais laissé !
- Puis-je avoir ce verre ?
- Bien sûr.
- Ça ne vous ennuie pas ?
- Ça devrait ?
Vous êtes peut-être...
Fatigués.
- C'est sûr ?
- Il vous l'a offert !
- Excusez Phillip il a un peu trop bu.
- Pourquoi pas !
Après tout c'était une fête.
Rien ne vaut un bon verre
en agréable compagnie.
Je m'en réjouis.
Je ne veux pas vous importuner.
Vous avez des choses à faire.
Vos valises. Ne partez-vous pas
ce soir pour le Connecticut ?
Nos bagages sont faits.
Prêts... Sauf qu'il reste un hôte
dont il faut vous débarrasser.
Je vais filer...
dès que j'aurai fini mon verre.
Ne vous pressez pas.
Merci. J'aimerais rester un peu.
Et même assister à votre départ.
Je m'arrache mal à une soirée.
Surtout quand l'ambiance a été...
exaltante.
Ou étrange...
comme celle-ci.
Qu'entendez-vous par "étrange" ?
J'ai dit "étrange" ?
Vous préférez
la consonance d'un mot à son sens.
Qu'est-ce que je voulais dire ?
Je pensais peut-être à David.
Qu'y a-t-il d'étrange à son sujet ?
II n'est pas venu.
Il aurait pu lui arriver quelque chose.
- Quoi par exemple ?
- Se faire écraser ou attaquer.
- En plein jour ?
- Ah oui j'avais oublié.
Il devait faire grand jour
quand ça s'est passé.
Quand...
Que s'est-il passé ?
Enfin ce qui a pu arriver à David.
Rien probablement.
Toutefois...
où est-il ?
- Quelle est votre théorie ?
- La mienne ?
- Je pensais à celle de Janet.
- Elle en a une ?
Oui je l'ai entendue malgré moi.
Vous l'auriez séquestré
ou tout fait pour qu'il ne vienne pas.
Seules vos théories m'intéressent
Rupert.
Croyez-vous que j'ai...
enlevé David ?
Au lycée ce genre de forfait
vous aurait tenté...
pour l'expérience
les émotions le danger.
Ce serait plus difficile
à réaliser maintenant hein ?
Vous y arriveriez.
Comment ? Disons...
Supposez que vous soyez moi...
Comment élimineriez-vous David ?
Dans ce domaine
vous me surclassez.
Mais que feriez-vous à ma place ?
Si je voulais me débarrasser de David
je l'inviterais à boire un verre...
au club ou dans un bar.
Mieux encore ici.
Personne ne nous verrait ensemble.
Très adroit. Pas de témoins.
Quoi d'autre ?
A l'heure convenue David arrive.
Je vais au devant de lui
dans l'entrée.
Je le complimente sur sa mine.
Je prends son chapeau.
Je l'invite à entrer...
Je bavarde pour le mettre à l'aise.
Je lui offre un verre.
Il s'assied.
J'essaie de créer
une ambiance agréable.
Phillip se met au piano.
David est robuste je crois.
Il faudra l'assommer.
Je passe derrière sa chaise
et je le frappe sur la tête.
Il s'affale sur le sol.
Où mettriez-vous le corps ?
Aidé de Phillip
je le porte hors de la pièce...
je le descends
et je le fourre dans ma voiture.
On vous verrait !
Selon vous ça n'a pu se passer
qu'en plein jour.
C'est vrai j'avais oublié.
Alors je cache le cadavre
jusqu'à la nuit.
Bien entendu...
Mais où Rupert ?
Le chat et la souris !
Mais qui est le chat
et qui est la souris ?
- Tais-toi !
- Ça suffit !
Toi mêle-toi de tes affaires !
Ça ne me regarde pas en effet.
Je ne suis pas sa nourrice.
Dans l'état où il est
il est inutile que vous restiez.
Sauf si vous cherchez autre chose
que votre porte-cigarettes.
Comme savoir
si vous vous êtes débarrassés de David ?
Exactement.
Vous êtes aussi imaginatif que Janet !
Non je ne le crois pas.
Janet m'y a fait penser
mais je n'en aurais pas parlé...
si la peur d'une découverte
n'était allée se nicher dans votre poche.
C'est un revolver hein ?
C'est surtout cela
qui a aiguisé mes soupçons.
Et pour ne rien vous cacher...
j'ai un peu peur.
Je suis navré.
Je comprends vos craintes.
C'est pour la campagne.
Ma mère a peur des voleurs.
- Tu as fini Phillip ?
- C'est bon.
Tu as entendu ce qu'il a dit ?
II pensait que...
C'est curieux ce qu'on peut bâtir
à partir de faits très simples...
Surtout après quelques verres.
Où en est le vôtre ?
Je vais filer.
Le grand air te fera du bien Phillip.
Il y a peu de circulation
ça ira vite.
La nuit est radieuse
vous aurez beau temps.
Je serais volontiers parti avec vous.
C'est toujours passionnant
de conduire la nuit.
Rouler avec vous deux
pourrait ajouter...
au suspense.
Vous aviez raison.
Les livres étaient mal attachés.
Il l'a !
II sait ! II sait !
C'est plutôt toi que je tuerais !
Tu voulais qu'un autre sache hein ?
Pour que tu puisses l'éblouir
comme au lycée !
Je t'avais dit
qu'il découvrirait tout !
Nous sommes perdus !
Tu m'y as forcé !
Je te hais !
Espèce d'ivrogne !
Je suis désolé Rupert.
A cette distance on ne rate pas.
Il ne vous visait pas !
II ne sait ni ce qu'il fait...
ni ce qu'il dit.
Je voulais cacher
qu'il est devenu alcoolique.
Reculez là
Phillip est ivre.
Vous ne croyez pas
à ses élucubrations ?
Je suis fatigué.
J'ai peur aussi dans un sens.
Je ne veux plus feindre.
Malgré moi
il faut que je regarde dans ce coffre.
- Etes-vous fou ?
- J'espère que oui... de tout coeur.
Ça ne vous concerne pas.
Il faut que je regarde.
Allez-y !
J'espère que le spectacle vous plaira !
Je n'arrivais pas à le croire.
Laissez-moi vous expliquer.
Vous pouvez expliquer ça ?
A vous oui.
Vous comprendrez.
Rappelez-vous notre discussion
avec M. Kentley...
La vie des êtres inférieurs
est sans intérêt disions-nous.
Nous prétendions vous et moi...
que les concepts du Bien et du Mal
n'existent pas pour une élite.
- Vous vous en souvenez ?
- Oui.
C'est ce que Phillip et moi
avons concrétisé.
Nous avons vécu
ce dont nous parlions vous et moi !
Je savais que vous comprendriez
parce que vous devez comprendre !
Jusqu'à cette minute...
le monde et les êtres humains
m'étaient restés incompréhensibles.
J'ai tenté de me frayer un chemin
par la force de l'esprit.
Vous m'avez relancé
mes propres paroles en pleine figure.
Vous avez eu raison.
Il faut être fidèle à ce qu'on dit.
Mais vous avez dénaturé
le sens de mes paroles.
Vous les avez déformées...
pour en faire un prétexte
à un crime sordide !
Ce n'était pas leur sens Brandon.
Vous n'aviez pas le droit.
Seul un instinct
profondément amoral...
a pu vous mener à ce meurtre.
Mais tout en moi
me l'aurait interdit...
et repousse toute idée de complicité.
Vous m'avez rendu honteux.
Honteux de mes concepts
d'êtres supérieurs ou inférieurs.
Mais je vous en remercie.
Car je sais à présent...
que chaque homme
est un être distinct...
avec le droit de vivre
et de penser à sa guise.
Mais en respectant la société.
De quel droit vous rangez-vous
dans une soi-disant élite ?
De quel droit avez-vous proclamé
que ce jeune homme...
est un être inférieur
donc bon à tuer ?
Vous êtes-vous pris pour Dieu ?
Avez-vous cru l'être
en étranglant David ?
Ou en faisant de son cercueil
un buffet ?
Je l'ignore...
mais je sais ce que vous avez commis !
Un meurtre.
Vous avez étranglé un homme
qui pouvait vivre et aimer...
choses que vous ne connaîtrez plus !
- Qu'allez-vous faire ?
- Je laisse ce soin à la société.
Je sais ce qu'elle vous réserve.
J'y contribuerai.
Vous allez mourir Brandon !
Tous les deux vous allez mourir !
Ils arrivent.
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