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Envoyez-en, des parachutes !
Envoyez-les !
Gagnons la guerre !
Votre laissez-passer ?
Pas d'ouvriers sans laissez-passer
Je ne suis pas ouvrière.
- Pourquoi êtes-vous là ?
- Je cherche un caporal nommé...
Il faut un laissez-passer,
même pour voir le général.
Et ça s'obtient où ?
Chez l'officier de la Sécurité.
Où est-il ?
Il est en sécurité à Washington.
Votre caporal a le temps
de passer général.
Droite, gauche, en avant !
Défilons à travers la ville.
Compagnie à gauche !
Ça veut dire : "Tournez !"
J'aimerais avoir 21 ans,
pour porter le fusil.
Je me ferais vite soldat !
La belle vie que voilà.
J'aimerais jouer du clairon,
à la tête du peloton !
C'est gentil d'être venu !
Ça ne vous a pas trop dérangé ?
Entrez dans les rangs !
Surpris de me voir ?
Pour une surprise !
Je ne suis pas intelligente
comme toi, Joe...
mais je me rachète par le cur.
- Ça a été ?
- Tu m'as bien manqué.
- M'man a dit...
- Elle va bien ?
Quand j'ai eu ton mot, m'man a dit
"Va lui souhaiter bon voyage" .
Et je serais venue sans ça.
Aller à l'école de pilotage
n'est pas un drame.
Je pourrais éclater en sanglots.
Je suis si fière de toi !
Entre !
Impossible.
Je n'ai pas de laissez-passer.
Attends.
Ne t'attire pas d'ennuis pour moi !
De tels ennuis, j'en redemande !
Caporal, laissez-la passer.
- Vous êtes celui qu'elle cherche ?
- Exactement.
Fallait le dire,
que vous êtes sa fiancée.
Tu réponds d'elle.
Je te confie mes affaires.
Merci.
Félicitations, caporal,
pour votre nomination
comme élève-pilote !
Salut, Carmen.
Visez-moi la garce, qui ramène
ses miches à l'heure du déjeuner.
Cause toujours !
Je n'aime pas t'entendre.
Je le dénoncerai, ton retard !
Fais-le, et je t'arrache
l'il qui te reste.
Je t'emmène danser
chez Billy Pastor ?
T'es en retard,
et t'es trop petit.
Moi je ne perds jamais de temps.
T'es en train d'en perdre !
Le vent me pousse ailleurs.
Pourquoi pas vers moi ?
Décide-toi,
et laisse-nous les autres.
Je ne choisis pas un homme,
et nul homme ne me choisit.
Ça ne se passe pas ainsi.
Je ne sais jamais...
où mon cur
m'entraîne.
L'amour est un enfant sauvage
qui jamais n'obéit.
L'amour n'est l'ange de personne.
Il ne s'intéressera pas à toi.
L'un se fendra d'un diamant,
et je lui refuserai une cigarette.
L'autre me traitera en chienne,
et je ne lui refuserai rien.
C'est ça, l'amour !
Si tu m'aimes, je suis tabou.
Si tu résistes, je te voudrai !
Et si je t'aime...
tu perdras tout !
Alors te voilà averti.
Ne me dis pas
que je ne t'ai pas prévenu.
Je t'aurai dit la vérité.
Si je t'aime,
tu perdras tout !
Un sandwich au poulet.
Quand l'amour veut s'envoler...
aucune cage ne lui résiste.
Il tire sa révérence...
et au loin s'enfuit.
Écoute...
et retiens ma leçon :
Si je te veux, je t'aurai.
Et sitôt t'abandonnerai.
Tu seras perdu,
dès que je t'aimerai !
Alors, tu vas apprendre à piloter ?
J'espère que tu te serviras
d'un de mes parachutes !
Je t'offre une soirée d'adieu
chez Billy Pastor.
Viens me chercher à 8 heures.
Je ne suis pas libre ce soir.
Si tu changes d'avis,
tu sais où me téléphoner.
Ce qu'elle est jolie !
J'en sais rien.
Chez nous, les gars diraient
que c'est un volcan.
Et je crois que tu l'as réveillé.
Je n'ai rien fait pour.
C'est toi qui le dis.
J'ai une fiancée.
Mais j'habite loin
et tu connais le dicton :
"Loin des yeux, loin du cur."
Mais tu n'es pas comme les autres.
Tu n'as pas ta pareille.
Sauf...
ma mère...
Tu parles comme ma mère.
Tu marches comme elle.
Je sais pourquoi je tiens à toi.
Parce que je suis comme mon père.
Je parle comme ta mère.
Je marche comme ta mère.
Je sais que si tu tiens à moi...
c'est que tu es comme ton père.
Vois ce que Dieu a fait.
Il nous a faits voisins,
pour qu'on puisse s'aimer.
Tout comme papa et maman.
Es-tu ma Cindy Lou ?
Oui, je suis ta Cindy Lou.
Et je suis toute à toi !
Et je suis tout à toi.
Je suis ton Joe,
ma Cindy Lou...
- Et si je demandais au capitaine...
- J'irai avec toi.
... de m'accorder l'autorisation
pour que l'aumônier
nous marie en vitesse ?
N'attendons pas la fin de la guerre.
J'ai une permission de 24 h,
ce sera notre lune de miel.
Mais que diront nos parents ?
Pas de mariage à l'église ?
Toi, qu'en dis-tu ?
Ne bouge pas.
Je cherche le capitaine.
Tu m'as dénoncée...
Je t'avais prévenue.
Retourne à ton trottoir !
Un paquet de linge sale.
Voyons voir qui est là.
Qui a commencé ?
Moi.
Caporal...
prenez cette prisonnière en charge.
"Entrave à l'effort de guerre"
"Destruction de biens de l'État" .
Vous m'entendez ?
Emmenez cette prisonnière.
Si tu m'aimes, je suis tabou.
Si tu résistes, je t'aimerai !
À remettre aux autorités,
à Masonville.
L'armée laisse aux civils
la joie de coffrer les civils.
Mais je suis en permission.
Vous l'étiez. Cas d'urgence !
Votre permission, on verra plus ***.
Vous partez pour votre école
demain matin.
Vous avez toute la nuit
pour vous occuper d'elle.
Voici votre procès verbal.
Fais ton devoir, caporal.
Emmène-moi.
Je sollicite respectueusement
une permission de 5 mn.
- Pourquoi ?
- Raisons personnelles.
Respectueusement refusée.
Vous en êtes responsable
jusqu'à sa bonne remise aux civils.
En route !
Carmen Jones va-t-en prison !
Ça ne va pas, mon petit ?
Il s'est proposé pour conduire
Mlle Jones en prison.
La route est longue...
Méfiez-vous des caporaux.
J'ai confiance en Joe.
Prends ton temps.
Plus vite on arrive,
plus vite on se quitte.
Arrête.
Reste à ta place !
C'est ce que je fais !
Bon, bon ! Repousse-moi
tant que tu voudras...
Je ne lâcherai pas prise !
Tu ne vas pas me mener en prison ?
Ça t'avancerait bien,
que je sois enfermée !
Allons plutôt dans une boîte que
je connais, à la sortie de la ville.
On se paiera du bon temps.
Tu vas en prison.
Il y a une boîte, pas loin,
que tient mon ami Billy Pastor.
Celui qui veut aller vite en besogne
peut y emmener une fille.
Je vais aller saluer
mon vieux copain.
Une femme peut-elle boire seule ?
Danser et aimer seule ?
Il me faut un petit ami.
Je viens de virer le dernier.
À présent,
je suis libre comme l'air.
Et la liberté,
j'en veux toujours plus.
Des tas de types me téléphonent
pour avoir un rendez-vous.
Espérant mieux, je les repousse.
Mais je commence à m'impatienter.
Où cela va-t-il me mener ?
À qui serai-je fidèle ?
Je n'ai rien décidé,
j'attends que tu t'en charges.
Qu'en dis-tu ?
Le temps presse.
À dix heures au coin de la rue...
Tâche d'y être.
Je n'attendrai pas le déluge.
Ta pouliche s'impatiente.
Et quand elle court,
c'est pour gagner !
Pas question.
- Je me dégourdis les jambes.
- Dégourdis-les assise.
Ce que tu peux être dur !
Tu ne me laisses pas
la moindre chance !
Désolé, tu es aux arrêts.
Parce que tu m'emmènes
vraiment en prison ?
Tu n'y resteras pas longtemps.
Une minute, c'est déjà trop.
Je ne supporte pas les barreaux.
Les ordres
sont les ordres.
J'entends rien.
Ancienne route
interdite aux véhicules à moteur
Tu n'arriveras pas à Masonville
par là.
Rien n'arrête cette jeep.
Tu crois ça, mon joli ?
Tu perds ton temps,
tu n'arriveras à rien.
Tu vas déglinguer la tuyauterie.
Bon, tu vas descendre.
Ce que t'es fort !
Tu m'as soulevée
comme une plume !
Et tu dois bien danser !
On s'amuserait bien ensemble !
À ta place...
je ferais demi-tour
pour revenir au passage à niveau.
De là, en suivant la voie...
on arrive chez moi à Sanitobia.
Le train de Masonville y passe.
Tu veux encore me rouler ?
Plus maintenant...
je te le jure.
Bon. Faisons comme tu dis.
En avant, et pas de blagues.
- Tu me crois, maintenant ?
- J'attends d'être à Masonville.
Toujours méfiant ?
Regarde qui nous revient !
Carmen Jones !
Ce sont bien des galons d'amiral ?
C'est mieux encore :
il va être pilote.
Vraiment ?
Voyons... pour un aviateur,
il faut un petit dîner soigné.
Tu veux un beau poulet ?
On a tout comme légumes,
et des pêches juteuses.
On dînera à Masonville.
Où est le train ?
Il vient quand la lune se lève.
Et ici elle se lève très ***.
À quelle heure passe ce train ?
À 10 h. J'ai le temps de te faire
un dîner que tu n'oublieras jamais.
Attends !
Pour toi, l'aviateur !
Et à l'il !
- Merci, mais...
- Nous acceptons.
Faites-vous dire la bonne aventure
Salut !
Ça va ?
Je ramène un copain pour dîner.
Quelque chose ne va pas ?
- Tu vas avoir des ennuis. Bientôt.
- Quel genre d'ennuis ?
J'ai trouvé une plume de busard
sur le seuil.
- Une plume de busard ?
- Juste avant que tu arrives.
Elle va éloigner les mauvais esprits
au clair de lune.
Avant que ce busard ait ma peau...
il faut que je me dépêche de vivre.
Ne me dis pas que tu crois
aux esprits.
Allez, que la fête commence !
Bois un coup
pendant que je cuisine.
Merci, je ne bois pas.
S'il n'y avait que des soldats
comme toi...
l'armée serait dans de beaux draps.
Mais c'est ce qui me plaît chez toi.
Tu n'es pas comme les autres.
Non, tu n'es pas du tout
comme les autres.
Et cette fille, c'est du sérieux ?
Du vraiment sérieux ?
Nous allons nous marier...
dès mon retour au camp.
C'est pour ça que tu es si pressé
de me laisser à Masonville !
Je retarde la lune de miel.
Mais attends...
Tu ne sais pas enlever la boue.
Tu as raison de te marier.
Tu as besoin d'une femme
qui te bichonne.
Je vais le faire.
Tu ne ferais que tout salir.
Tu veux avoir des histoires
avec la P.M. ?
Adieu, l'école de pilotage !
Mais je te vois rentrant
de la guerre couvert de médailles.
Cette fille...
Elle en donnera une
à chacun de tes gosses.
Gagne-toi plein de médailles.
Il t'en faudra une par an.
Je ne veux pas de gosses tant que
je n'ai pas une bonne situation.
Tu as tout prévu, même ça !
Je ne veux plus travailler
à la ferme.
J'irai à l'école
pour tout savoir sur les avions.
Toi, après la guerre, quand l'usine
aura fermé, tu reviendras ici ?
Peut-être oui, peut-être non.
Je ne pense jamais à demain.
Pas la peine...
tu trouveras sans peine un mari.
Mariée, moi ?
Jamais !
Elles ont besoin de cirage.
Je m'en occupe.
Ça, c'est mon boulot.
Si, tu te marieras...
et tu auras
une ribambelle de gosses.
Pas de danger !
Ce n'est pas dans les cartes.
Ne t'arrête pas à ces boniments !
Les cartes ne mentent jamais.
N'y pensons donc pas.
Une fille comme toi
se tire toujours d'affaire.
Qu'en sais-tu ?
Regarde-toi. Tu as tellement plus
que les autres filles.
Tellement plus de quoi ?
Ta ceinture est mal mise.
Je vais l'arranger.
Et alors ?
Tu te méfies toujours de moi ?
Ou tu te méfies de toi-même ?
Excuse-moi, chéri.
Mais je ne pourrais pas
supporter la prison.
Il faut que je sois libre
ou alors je meurs.
Ne m'en veux pas, car je t'aime...
comme je n'ai jamais aimé.
Je croyais
que je ne te reverrais jamais.
J'ai tout essayé...
Pas de visites,
les 15 premiers jours en prison.
Excuse-moi de pleurer comme ça.
Ce n'est rien, Cindy.
Et toi, ça va ?
J'ai attendu...
Je voulais tant te voir.
Rester ici ne sert à rien.
Rentre donc chez toi.
Tu veux que je parte ?
Je pensais à ton bien, Cindy.
Je ne peux vivre sans toi.
On ne te traite pas mal ?
Très bien.
Quand sortiras-tu ?
Je l'ignore.
On t'enverra quand même
à l'école de pilotage.
Je sais ce qui s'est passé,
mais je te pardonne. Je te connais.
Je sais que c'est fini avec cette fille.
Un paquet pour toi.
Ce doit être de maman.
Je lui ai demandé un gâteau pour toi.
Les visites sont terminées.
À la soupe !
Cette fleur que tu m'as envoyée,
c'était mon amie, nuit et jour.
Je la voyais qui se fanait.
Mais elle gardait son doux parfum.
Dans ma prison, aux heures obscures,
mes yeux se posaient
sur cette fleur.
Et je dormais la nuit entière,
rêvant de toi.
Puis je m'éveillais solitaire.
Et je disais aux murs du cachot :
Elle ne vaut pas plus
que les autres.
Comme toutes les autres,
ce n'est qu'une fille.
Puis je me disais : Je délire !
La seule chose qui me manquait
n'était ni le manger ni l'argent,
mais toi seulement
et tu le sais.
Il n'y a que toi qui me manques.
Je veux être avec toi.
Je ne sais rien de toi.
Je ne connais rien aux étoiles.
Je sais juste
que la vie est triste sans toi.
Je ne sais que ça.
Je te désire telle que tu es.
Carmen...
je t'aime.
Merci de m'avoir conduite.
Reste donc,
pour aider le moral des troupes.
Non, je rejoins ma base.
On m'a demandée ?
Deux bataillons, pas plus !
- Tu sais de qui je parle.
- Pas de caporal du nom de Joe.
Je vais vous dire
pourquoi je danse :
Ce n'est pas
que la musique soit douce.
J'aime qu'une musique soit douce.
Mais ce n'est pas ça
qui fait danser.
Des profondeurs de la basse
naît un rythme bien scandé...
qui me fouette le sang.
Et cela me suffit bien.
Quoique...
Marque le rythme, batteur...
et je me passe de mélodie.
La musique m'envahit et m'électrise.
Un million de volts
passent dans mon corps.
Mon cur bat à se rompre.
Je rêve...
Et dans ce rêve, je sens...
un seul cur battre dans le monde.
Et maintenant ce cur bat vite.
Et sur son rythme je peux danser.
Je suis bien contente
de pouvoir danser.
Après moi, le déluge !
Demain matin,
il peut bien pleuvoir.
Ce soir, je m'éclate.
Et tant pis pour demain.
Je flanque mes soucis à la porte...
d'un coup de balai !
Verse-m'en une rasade.
Tu brûles toujours pour ce gars ?
Un vrai fourneau !
Tu devrais être aux cuisines.
C'est la vie.
Husky Miller !
Ah, merci,
que je suis donc heureux.
Heureux de voir ici
tant d'amis assemblés !
Comment je vais ?
Pour tout dire,
je vais vraiment très bien.
Dix-sept victoires de suite...
Dont cinq gagnées aux points.
Les autres par K.O.
Jackson et Johnson,
Murphy et Bronson.
Se suivant l'un l'autre.
Et l'un suivant l'autre
au monde des rêves.
Comment je vais ?
Vous me le demandez ?
Mon entraîneur m'a tout appris.
Derrière les cordes, je le vois,
je l'entends murmurer :
Rappelle-toi, mon grand...
Debout, bats-toi jusqu'au gong.
Ne lâche pas.
Rends coup pour coup.
Continue à frapper,
jusqu'à ce que ça donne !
Montre-leur ce que tu sais faire.
Jusqu'à ce que tu entendes le gong.
Bats-toi jusqu'au bout !
Quand on livre
un combat en plein air
Autour du ring illuminé
Dans le noir...
Cent mille yeux vous scrutent.
Des cigarettes scintillent,
dansant une polka autour du stade.
La foule se tait... puis hurle.
Quelqu'un lance son poing.
Touché ! Tu restes groggy.
Affalé dans les cordes.
Soudain, tu vois ton entraîneur.
Son il supplie : Reprends !
Il dit : Rappelle-toi !
Debout ! Bats-toi jusqu'au gong !
Un triple ban pour Husky Miller,
le futur champion du monde !
À boire pour tout le monde !
Salut, l'allumeuse !
Ton nom déjà ?
Tiens, on se connaît ?
Je t'ai tout de suite repérée !
Et toi ?
Non, tu as fait une entrée
si discrète...
Le champion tombe toutes les filles
par K.O. au 1er round.
Excusez,
je respire mal à ces hauteurs.
T'es payé pour me couler
auprès des filles ?
Cette fille te volera tout ton temps.
Tu as un train à prendre.
Il ne part
que dans une heure.
Mais tu as promis à l'entraîneur
dix heures de sommeil.
Si j'ai promis, je tiendrai,
mais écoute et écoute bien :
Demain, quand j'arrive à Chicago,
je veux que l'allumeuse y soit.
Et si Chicago ne lui dit rien ?
Alors, tu pourras exercer
tes talents ailleurs.
"Exercer tes talents ailleurs ?"
Ça veut dire ?
Qu'on risque bientôt
de crever de faim.
Viens chercher l'argent
où il est, Myrt.
C'est notre abreuvoir,
mais on ne vous chasse pas !
Je jurerais que j'ai vu
ces messieurs chez Husky Miller.
D'où le connaissez-vous ?
New York.
Ou la Nouvelle Orléans...
- Pourquoi êtes-vous dans ce resto ?
- Pour passer le temps.
- Vous ne connaissez personne ici ?
- Comme qui ?
Celle-là, par exemple.
Carmen ? C'est ma meilleure amie.
Mais que lui voulez-vous ?
Rien. Venez donc vous garer
à côté de nous.
- Puisque vous insistez.
- En effet, j'insiste.
À boire pour ces dames !
- Je leur apporte quoi ?
- Demande-leur !
Vous voulez ?
- Quelque chose de léger.
- Qui mousse ?
Du champagne ?
C'est trop cher !
Pas pour Rum Daniels,
le manager de Husky.
- Vous êtes son manager ?
- Lui, c'est *** Franklin.
Le manager du manager.
Sers-nous le meilleur champagne.
Dommage qu'on parte pour Chicago
dans une heure !
Pas le temps d'arroser une amitié
nouvelle. Venez donc avec nous.
Quelles sont les conditions ?
Non mais,
pour qui nous prenez-vous ?
Mais non !
Nous pensions seulement au plaisir
d'être en votre compagnie,
de faire les boutiques avec vous
et de vous offrir ce qui vous
plairait : un diamant, un vison...
Bien sûr, si on a inventé mieux
comme fourrure...
Nous sommes vieux jeu : le vison
et les diamants nous suffisent.
En route !
Il ne faut pas rater ce train.
Au fait, vous pourriez
emmener votre copine.
Carmen ?
Pour Husky Miller.
Et si elle dit non ?
Alors personne ne prendra le train.
J'ai compris.
Ça ne m'étonne pas.
Mais ne parlons pas tous à la fois.
Mlle Jones, Rum,
manager de Husky, et ***.
Ils nous emmènent à Chicago,
Frankie et moi.
On a la plus grande suite
du plus grand hôtel.
- Ils nous offrent des robes.
- Des diamants, du vison !
Tout pour se vautrer dans la soie.
Permettez-moi de vous inviter
au nom de Husky Miller.
Ils t'invitent à venir avec nous
à Chicago. Pour être avec nous.
On va s'amuser comme jamais !
Tous frais payés,
plus les extra.
Pour moi,
une pelletée de diamants.
- Réellement ?
- À votre avis !
Mais qu'attendez-vous en échange ?
Tu le lui demanderas après.
Viens d'abord à Chicago.
Alors, qu'en dis-tu ?
Venez avec nous
dans l'express de Chicago !
- Ne manque pas ce voyage.
- Ce ne sera pas long.
Ce train roule aussi vite
qu'un ouragan.
Une demi-journée suffit
pour se trouver très loin d'ici.
Allons, partons !
Ce train de luxe n'attend pas.
Il siffle tout au long du voyage.
Il fend l'air et,
plus rapide que l'éclair...
gravit les collines...
traverse les orages.
Allons, partons !
Prenons l'express de Chicago !
Vite, le temps presse !
Carmen viendra.
J'en suis sûre.
Alors, en route.
Laissez-moi parler !
Si vous tenez tant à partir, partez.
Moi, je ne suis pas du voyage.
Je ne veux pas en être.
Je ne veux pas !
Carmen, venez avec nous.
Je ne veux pas en être.
Je ne veux pas !
Ces hésitations
nous font perdre du temps.
Je ne veux pas en être.
Je ne veux pas !
Qu'est-ce qui vous retient
à ce point ?
Que se passe-t-il ?
Si je le dis, vous rirez tous !
Pas moi. Dis-nous.
Promettez-moi de ne pas rire.
Il y a un homme dont je suis folle !
- Carmen est folle d'un homme !
- Elle ferait mieux d'aller à Chicago.
C'est sûr.
On ne plaisante pas avec l'amour.
J'en suis pantois...
Et moi sans voix.
Les oiseaux dans les branches
le chantent :
"Carmen aime un homme !
Carmen aime !"
Mais dites-nous : viendrez-vous ?
Pour vous envoler avec nous.
Un autre soir, j'aurais dit oui.
"Faisons la fête !"
Mais déjà l'oiseau-moqueur chante :
"Carmen aime un homme !
Carmen aime !"
Laissez-moi ici avec mon Joe...
Prenez ce train et partez !
Il faut venir !
Une autre fois !
Qui sait s'il y aura
une autre fois ?
Vous êtes si sûre
qu'une autre fois viendra,
où encore on vous invitera ?
Sans contrepartie ?
C'est vrai que j'aimerais y aller...
Alors Carmen ?
Vous venez avec nous ?
J'ai toujours voulu
aller à Chicago.
Je sens que tu vas t'y plaire...
Et y faire un malheur !
Vous venez ?
Parlons peu, mais bien.
Il faut que je vous exhibe
à Chicago, à tout prix.
Husky réglera la note.
Quand une fille le botte,
il la couvre de bijoux.
Quand j'aime un homme,
il n'a pas besoin d'être riche.
Et si je ne l'aime pas,
rien n'y fera !
Qui te parle d'aimer ?
Une fois à Chicago...
s'il ne te plaît pas,
ce n'est la faute de personne.
Je n'ai rien contre lui,
mais il choisit mal son moment.
Et tu attends bêtement, alors
que tu pourrais aller à Chicago ?
Vas-tu te réveiller
et venir avec nous ?
J'attends Joe !
Ça fait un mois !
Il ne viendra plus.
Il viendra dès qu'il sera relâché.
Pour le cas
où vous changeriez d'avis...
voici des billets
pour un compartiment de luxe.
- Ce serait du gaspillage.
- Vous ratez une bonne occasion.
Nous allons continuer la fête
dans le train.
Ne laisse pas cet argent s'éloigner.
J'avais peur que tu ne sois pas ici.
Je t'y attendais tous les soirs.
On ne te recherche plus ?
J'ai eu un sursis.
Toi, j'ai bien cru
qu'on ne te libérerait jamais.
Je pensais tout le temps à toi,
pendant que tu étais loin de moi.
Je rêvais de ce soir.
Je me demandais
si tu serais aussi amoureux
que ta Carmen est amoureuse de toi.
Il faut que je te dise
quelque chose.
Tout à l'heure.
Quand Carmen t'emmènera chez elle.
Carmen délacera tes souliers...
Je ne peux pas rester.
Je dois vite rejoindre ma base...
et prendre le car
pour l'école de pilotage.
Mon capitaine a obtenu
qu'on m'y accepte quand même.
Et nous ?
On sera loin l'un de l'autre ?
600 km seulement.
Seulement ?
Tu viendras pour mes permissions.
C'est parfait : une permission
d'amour pour Carmen !
Va à ton école ! Envole-toi vite !
Dans ton lit, tu n'auras
qu'à reluquer des photos de pin-up.
Regarde.
Je l'ai toujours gardée
sur moi... ici.
Ça ne sonne pas vrai.
C'est vrai, je le jure.
Si tu m'aimais vraiment,
tu viendrais à Chicago avec moi.
J'ai l'argent
et j'ai même les billets.
J'ai économisé pour offrir
du bon temps à mon homme.
Je ne peux pas partir,
et tu le sais !
Je veux m'endormir dans tes bras...
et m'éveiller à tes côtés.
Je ne veux pas déserter.
Tu peux bien perdre quelques heures
avec moi avant ton départ.
L'armée ne serait pas d'accord.
Tu parles d'un amant !
Quel passionné tu fais !
Un vrai glaçon !
Encore une infraction
et je ne serai jamais élève-pilote.
Tu es trop poule mouillée
pour que je perde mon temps.
Poule mouillée est le mot.
De la belle graine d'officier !
Et ça veut être pilote !
Ne commence pas !
C'est pas un homme pour toi,
Carmen.
Même pas foutu
de boutonner ton froc !
T'oserais frapper ton sergent ?
C'est plus 4 semaines,
mais 4 ans que ça te coûterait.
Viens, mignonne,
on va se donner du bon temps.
Allons-y.
Bas les pattes !
Vraiment ?
Oblige-moi, mauviette !
Je crois qu'il a son compte.
C'est 4 ans,
quand on frappe un supérieur ?
Peut-être même plus.
- Cache-le dans ces buissons.
- Quelqu'un le trouvera.
- On sera loin alors !
- Non, ce serait déserter.
Si on le trouve ici,
c'est la prison. Viens !
Vite, ne ratons pas le train.
Qui est-ce ?
C'est Husky Miller, le boxeur.
Je l'ai rencontré chez Billy.
Souffle dessus.
ça les fera sécher plus vite.
Bon, tu peux couper le courant.
Ça chatouille !
Tu es un as de l'harmonica !
Quelle piqûre de moustique !
Inutile de te peinturlurer
pour moi !
Passe-moi mes nylons.
Tu ne vas pas sortir ?
Je vais à l'épicerie.
J'ai mon homme à nourrir.
Je ne sais pas comment te le dire,
mais je...
Je suis à sec. J'ai donné le fond
de mes poches à la logeuse.
J'ai un peu de mitraille.
Je ne veux pas que tu paies !
Il faut bien qu'on mange.
Pas avec tes économies.
Tout ce que j'ai t'appartient,
sans exception.
Si seulement je pouvais sortir.
Avec la P.M. qui te recherche ?
Tu te retrouverais en prison...
avant d'avoir eu le temps
de dire "ouf"
Doucement !
- Il n'y a pas le compte !
- Husky paiera le reste.
Vous avez découvert Husky ?
Je vendais des Bons de la Défense
sur les quais de New York.
Et voilà qu'il arrive,
portant une jeep à bout de bras.
Je me suis dit tout de suite :
"Voilà mon homme !"
L'oubliez pas,
dans votre canard !
Regardez qui est là !
Le Ciel a exaucé nos vux !
Carmen Jones !
Où est-ce que t'avais disparu ?
Je me suis bien amusée.
Où ça ?
Au marché aux puces ?
Admire, et vise-moi
ce bouchon de carafe !
Et quant à ce qui t'attend...
Tu pourrais pas me dépanner ?
T'es fauchée ?
T'as pas un billet ou deux ?
Tu te trompes d'adresse.
La voilà, ta banque.
Demande-lui tout ce que tu voudras.
Husky n'attend que ça.
J'ai une opération champion
en vue pour notre champion.
Mlle Jones !
Que nous sommes donc heureux !
Il était temps que tu arrives !
Husky arrêtait déjà les frais.
Elle veut dire
que Husky te cherchait.
Comment tu vas ?
On a razzié les magasins,
mais Husky ne marche plus.
Avec Mlle Jones,
la razzia reprendra.
Je te l'avais promise
pour avant le grand combat !
Qu'est-ce que t'attendais
pour venir ?
Tu es encore là ? Tu cherches
à attraper un courant d'air ?
Cet entraîneur !
Bouge pas, la fête va commencer.
Bravo ! T'as tapé dans l'il
d'une planche à billets.
Je ne suis pas venue
pour ce punching-ball.
Quoi, il te plaît pas ?
Il arrive trop ***.
- T'es toujours avec ton caporal ?
- Alors, tu me dépannes ?
Rum m'inonde de cadeaux,
mais ne me donne pas un sou.
Suis-moi, je vais lancer un emprunt.
J'attends ici.
Sois aimable avec Husky,
ou je ne tirerai rien de Rum.
Avance une chaise pour Madame !
Regarde ces muscles...
à côté de ton caporal !
Le meilleur l'emporte :
c'était fatal !
Mets-toi ça dans la tête :
je ne suis pas venue pour toi.
Elle est trop timide
pour avouer tout de suite.
Je comprends !
Alors, cet emprunt, ça vient ?
J'en ai marre de ces boniments.
Quel emprunt ?
Pour des choses...
Achète tout, je paie la note.
Merci, Frankie,
mais ça ne colle pas.
Pourquoi tu t'en vas ?
Carmen n'est pas à vendre.
Détends tes beaux muscles
et laisse-moi m'occuper d'elle.
C'est pas de ma faute.
Tu connais les femmes.
Je ne te revois pas tant que
tu ne la ramènes pas pour de bon.
Emmène ton manager avec toi.
C'est triste de voir une fille
comme toi aussi gourde.
Garde ton caporal, d'accord...
mais ne renonce pas à ce pactole.
Je joue franc jeu.
Change la donne, agis en femme.
Un homme pour l'utile,
et l'autre pour l'agréable !
Je vais te parler franchement.
Si tu ne prends pas Husky,
Myrt et moi on se retrouve à la rue.
Fais-le pour nous, au moins.
Je voudrais bien t'aider.
- Mais ?
- Je ne peux pas.
L'amour, ce n'est pas
une situation d'avenir.
Tu changeras de partenaire.
Plus vite que tu ne crois.
Je te tiendrai au courant.
Téléphone-moi ce jour-là.
Voici le numéro.
N'attends pas trop.
Husky pourrait se lasser.
Au revoir !
Tu en as mis du temps !
J'ai dû attendre.
Tout ce temps-là ?
Je suis rentrée au plus vite.
Tu rapportes plein de paquets.
Tous ces trucs
avec si peu d'argent ?
Comment t'as fait ?
Qu'est-ce que ça peut faire ?
Je veux savoir.
Ne me fais pas passer
un interrogatoire.
Si tu n'as rien à cacher...
Qu'en penses-tu ?
Que veux-tu que je pense ?
Pourquoi ne réponds-tu pas ?
Pense ce que tu veux.
- Je ne rends pas de comptes.
- À moi, si.
- Je t'aime, ça me donne des droits.
- Je ne t'appartiens pas.
Je n'appartiens à personne.
Où vas-tu ?
Je reviendrai peut-être.
Carmen !
Excuse-moi !
C'est infernal !
Tu sors encore ?
J'ai envie de faire un tour.
Tu viens d'en faire un.
J'ai envie de recommencer.
Excuse-moi pour tout à l'heure.
Mais il n'y a pas de quoi
tout casser.
Je n'ai aucune raison
de cacher la vérité.
Je n'en peux plus
d'être bouclée ici.
Mais la P.M. me cherche partout.
Je dois rester caché ici.
Toi, oui. Mais pas moi.
Comment ça ?
Je vais me sortir un peu.
Avec qui ?
Tu tiens à le savoir ?
Puisque je te le demande.
Parfait : avec une amie, Frankie.
La fille qui travaille chez Pastor ?
Qu'est-ce qu'elle fait ici ?
Elle est avec la bande
de Husky Miller.
Mes bas sont droits ?
Elle te jette dans les bras de qui ?
Tu n'iras nulle part ! Tu resteras
où tu dois rester : avec moi.
Je ne comprends plus.
Tu te trouvais bien ici,
qu'est-ce qu'il y a eu ?
J'ai pris un bol d'air frais
et je veux en reprendre.
Pas sans moi !
Tu n'es peut-être pas au courant :
on ne tient pas Carmen en laisse.
Je ne me laisse pas commander
par les hommes.
Il me faut ma liberté...
sinon adieu.
Mais ce n'est pas une prison, ici !
Si, grâce à toi !
Pas pour moi.
J'y passerais ma vie entière...
si tu restais.
Mais sans toi, c'est pire qu'une
prison : pas d'air ni de lumière...
Et si je ne revenais pas ?
Tu ne m'échapperas jamais.
Je te suivrai le long des fleuves
par-delà la mer !
Au ciel et en enfer.
Pourquoi cette question ?
Pour entendre ta réponse.
Tu me fais mal.
Excuse-moi,
je ne l'ai pas fait exprès.
Reviens vite.
Pense que je t'attends.
Laisse une bougie allumée
à la fenêtre.
Pauvre champion ! Défense de boire,
de rire, défense de tout !
Toujours à s'entraîner...
Tu veux pas te laisser tenter ?
Va te rhabiller !
Verse-moi à boire !
- Tu as déjà sifflé tout un siphon.
- Un dernier pour la route.
Le grand jour approche.
Oublie cette femme.
J'essaie, figure-toi.
Je t'avais dit
que je ne voulais plus te voir.
Message reçu,
mais regarde qui est là.
Tout doux, retarde le K.O.
Laisse-nous apprécier l'artiste.
La bonne aventure !
- Viens, allons au calme.
- Non, je veux regarder.
Serai-je heureuse en amour ?
Je ne sais pas.
Mais les cartes ne mentent pas.
Coupez !
Le sept !
Un présage !
Bon ou mauvais ?
Silence, s'il vous plaît.
Tu auras de l'argent mais je me
demande où tu iras le dépenser.
Cette fille a-t-elle un bel avenir ?
Ou sera-t-elle une paumée ?
Allons, les cartes !
Ne mentez pas !
Dites-lui ce qu'elle deviendra.
Allons, les cartes,
dites-lui tout !
Tout est prêt.
Allons-y !
Allons !
Voyons ce qu'elles diront pour moi.
Tu vas rencontrer un type bien.
Voici ton petit secret.
Le neuf de pique !
C'est le neuf ! La voilà.
Ma vieille compagne...
La mort, qui m'ouvre ses bras.
Il ne servirait à rien de fuir...
quand elle vous poursuit.
Mieux vaut tout debout
la regarder en face.
Si elle est face à vous.
Il faut être prêt à la suivre.
On ne choisit pas l'heure.
Je n'emplirai pas
mes beaux yeux de larmes.
Je n'en ai pas le temps.
Je savourerai chaque seconde
qui me reste.
Avant qu'elle m'abatte.
Je rirai et chanterai
à m'user le souffle,
avant qu'elle me fauche.
Je ne me refuserai aucun plaisir.
Je vivrai pleinement
jusqu'au jour de ma mort.
Le neuf !
Salut, la mort !
Mon Joe !
C'était toujours mon Joe !
Il n'y avait que moi. Tu disais
qu'il n'y aurait personne d'autre.
Nous nous aimions.
Nul ne l'ignorait.
À entendre parler les gens,
tous le savaient.
Les gosses dans la rue, partout,
criaient : "Voilà Cindy Lou,
qui n'appartient qu'à Joe !"
Vous le saviez, Seigneur,
que c'était vrai...
Et Joe n'était qu'à Cindy Lou.
On vient vérifier sa permission.
Il est là depuis 8 jours déjà.
C'est une maison respectable.
Regardez cette photo.
Il habite chez vous ?
Au premier. Chambre 24.
C'est trop ***.
Husky a fini son entraînement.
Les journaux parlent d'une femme
qui sort avec lui.
Qui s'appelle Carmen ?
Elle est dans sa loge, par là.
Désolé, on a déjà donné.
Je viens pour Mlle Carmen Jones.
Je dois la voir.
Moi ?
La petite qui était avec Joe ?
Je viens pour lui. Il n'y a que vous
qui sachiez où il est.
Que ferait une brave fille
comme vous avec un déserteur ?
Peu importe ce qu'il a fait.
Je veux le retrouver.
Dites-moi où il est.
Tu m'as donc abandonné !
Bien sûr, avec lui
c'est la grande vie...
De belles robes,
le grand monde et tout !
La "dernière" de Husky Miller !
Mais ça ne se passera pas
comme ça !
C'est fini, nous deux. Va-t'en.
Pars avec cette petite.
Tu voudrais bien ! Tu voudrais
que je file pour te laisser libre !
Mais tu viendras avec moi.
- Viens avec moi, Joe.
- Laisse-moi.
- Qui est ce clown ?
- Je ne t'ai pas sonné.
Et toi, t'es qu'une traîtresse.
Husky, tu vas le tuer !
Husky, ne fais pas ça !
Aucun homme
ne t'arrachera à moi !
- Tu veux m'empêcher ?
- Tu vas voir !
- Tu vas t'attirer des ennuis.
- Ne t'en mêle pas.
La police !
- Qu'est-ce que tu attends ?
- Bougez pas !
Joe, arrête !
Je ne vaux rien, Cindy.
Rentre chez ta mère.
Range ça.
Tu ne me fais pas peur.
J'ai pas peur non plus.
Ça suffit, Husky !
C'est pas le moment.
La P.M. !
File par la sortie de secours !
Viens avec moi.
Elle n'ira nulle part avec toi.
- C'est fini, nous deux.
- Alors, pourquoi m'aider ?
Je hais les prisons.
Par ici, messieurs !
Il est allé par là.
Rentre à la maison.
Tu n'es pas à la hauteur.
Comment aimer un homme
qui ne veut pas de moi ?
Il a pourtant été bon et gentil.
Il préfère cette fille des rues.
Mais je ne peux pas
le chasser de mon cur.
J'ai peur, mon Dieu, je tremble...
comme une feuille au vent.
Je suis seule, mon Dieu !
Seule !
Il s'est trouvé une autre femme...
L'a -t-il tenue dans ses bras ?
Seigneur, je ne puis le croire.
Ne lui laissez pas mon Joe !
Faites qu'il la rejette.
Joe, tu étais à moi.
Souviens-t'en.
Tu m'as dit que tu m'appartenais.
À toi !
J'étais toujours à toi !
Il n'y avait que moi.
Tu disais
qu'il n'y aurait personne d'autre.
Nous nous aimions.
Nul ne l'ignorait.
À entendre parler les gens,
tous le savaient.
Les gosses dans la rue, partout,
criaient : "Voilà Cindy Lou,
qui n'appartient qu'à Joe !"
Baissez les yeux, Seigneur,
et faites...
que Joe me revienne.
Mon Dieu,
daignez le remettre
dans la bonne voie,
le droit chemin.
Seigneur,
soyez mon guide.
Seigneur, j'en appelle à Vous.
Et voici le grand match,
en dix rounds.
Avec Husky Miller, de Chicago...
et son adversaire brésilien,
le champion poids lourd
sud-américain...
Kid Poncho !
Qu'est-ce que t'en penses ?
Ce n'est que le commencement.
Donne-moi du chewing-gum.
En 2 minutes 20 secondes,
au second round,
vainqueur par K.O., Husky Miller !
Viens avec moi
ou tu n'iras nulle part.
Tu avais promis d'être à moi
toujours. Tiens ta promesse.
Tu n'as donc pas compris
que c'était fini ?
Je te tuerai plutôt.
C'est l'occasion ou jamais.
Je ne demande qu'une chose :
t'aimer.
Tenir ta main dans la mienne.
Sentir ton cur contre mon cur.
Recommençons, veux-tu ?
Repartons de zéro.
Si tu veux qu'un feu reprenne...
là où il y a eu du feu...
C'est du charbon neuf qu'il faut.
Notre flamme est morte.
Froide comme neige.
On a eu du bon temps,
n'est-ce pas ?
Mais c'est fini.
L'océan n'est pas assez profond
pour noyer mes souvenirs.
Ces riens qui nous amusaient tant
quand nous étions ensemble,
ces choses qu'on se disait
et qui n'appartenaient qu'à nous.
Tu ne facilites pas les choses :
pour toi comme pour moi.
N'as-tu pas compris : C'est non !
Notre amour a vécu.
Oublies-tu combien je t'aimais ?
Plus que tout au monde !
Partons et recommençons
une nouvelle vie.
Seuls, toi et moi !
N'y a-t-il pas l'ombre
d'une chance ?
Réponds !
Ce ne serait pas vrai !
Je ne mentirai pas !
Je regarde la vie en face.
Aucun homme ne rira de moi !
Reste, ou je te tue !
Soit, tue-moi.
Ou laisse-moi partir.
Pour la dernière fois.
Reprends ta bague minable !
Tu as tout perdu !
Sale garce ! Tu m'as trahi...
depuis le début !
Ce n'était qu'un jeu pour toi.
Fini de jouer !
Pendez-moi haut et court
et laissez-moi rejoindre
ma chérie,
mon seul amour,
ma Carmen !
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