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LE TRAIN MYSTÉRIEUX
C'est si long. On dirait qu'on est
dans ce train depuis une éternité.
Eh, encore combien de temps
avant Memphis ?
Encore deux jours.
Il y a des fuseaux horaires,
en Amérique.
Memphis, Tennessee.
Pour Memphis,
tout le monde descend.
Jun, Memphis !
On y est ! On y est !
"Mister Baby"
Et avec deux jours d'avance.
"Loin de Yokohama"
"Bienvenue à Memphis"
Bel écho !
Whoo.
C'est très différent
de la gare de Yokohama.
Je préfère la gare de Yokohama.
Elle est moderne.
Tu plaisantes ?
La gare de Memphis
est beaucoup mieux.
Elle est ancienne,
et avec une bonne atmosphère.
Je préfère la gare de Yokohama.
Une atmosphère moderne.
Je préfère ici.
Excusez-moi.
L'un de vous a des allumettes ?
- Des allumettes ?
- Oui, des allumettes.
Oui, s'il vous plaît !
Du feu !
Merci.
Je vous en prie.
Eh, il parlait japonais !
Merci beaucoup !
Attention aux passagers.
Le River Cities en provenance
de Kansas Ville a été retardé.
Il arrivera à 17 heures 05.
Sun Studio est au 706 Union Avenue,
mais tu sais...
je préférerais aller d'abord
à Graceland, la maison d'Elvis.
Sun Studio d'abord.
Ils ont tous enregistré là-bas...
pas seulement Elvis.
Carl Perkins...
Oui, mais Elvis reste le King.
D'accord, d'accord, Graceland d'abord,
juste pour s'en débarrasser.
Alors, on va à Graceland d'abord ?
Formidable !
Allons-y !
Attends.
Peut-être qu'on devrait
aller d'abord à Sun Studio.
Non, Graceland.
"Chaucer Street"
"Chaucer Street".
"Sun"
Regarde ! Sun Studio !
"Studio - Ouvert
Entrez s'il vous Plaît"
Je croyais qu'on allait d'abord
à Graceland.
Oui, moi aussi.
Eh bien, bonjour.
Comment ça va, aujourd'hui ?
Vous voulez bien vous mettre
en ligne juste ici ?
La visite va bientôt commencer.
La Maison de Disques Sun
a d'abord été fondée à Memphis...
par le présentateur de radio
Sam Phillips en 1952.
Son premier objectif était d'enregistrer
un peu de la musique du Delta...
qui était enregistrée dans le Nord,
et Sam a pensé...
"Pourquoi aller enregistrer dans le Nord
quand je pourrais enregistrer ici ?"
Eh bien, c'est ici même dans cette salle
que M. Phillips a enregistré...
Howlin' Wolf, Rufus Thomas,
Charlie Feathers, les Prisonaires...
James Cotton, Johnny Cash,
Billy Lee Riley...
Carl Perkins, Roy Orbison,
Jerry Lee Lewis...
et bien sûr, le roi
du rock and roll lui-même...
Elvis Presley.
En juin 1953,
ce jeune homme finissait le lycée...
et il s'est rendu au studio Sun
pour enregistrer une chanson...
qu'il disait destiner
à l'anniversaire de sa mère...
mais l'anniversaire de sa mère
n'était que dans des mois.
Peu importe, Sam a enfin trouvé
une chanson qu'il aimait, et il a dit...
"Voilà ce que j'aime. Voilà ce que
je cherche. Continuez de jouer".
Eh bien, ils étaient excités.
Ils avaient une chanson qui passa
bientôt à la radio en 1954...
Probablement le 9 ou le 10 juillet...
Et ils durent passer cette chanson
entre 7 et 11 fois, ce soir-là.
Eh bien, le standard
resta allumé, là-haut.
Les gens voulaient savoir
s'il était noir ou blanc.
Les Blancs appelaient.
Les Noirs appelaient.
Le fin mot de l'histoire, c'est que
la chanson allait devenir un succès.
Elle parle tellement vite !
Je suis à bout.
Pas de Graceland pour l'instant.
C'est d'accord ?
Oui, je suis d'accord.
Mais je languissais
d'aller à Graceland.
Vraiment ? Je croyais
que tu ne voulais pas y aller.
Faisons juste le tour.
D'accord.
Eh, c'est mon tour d'être devant.
"Coiffeur - Charlie's"
C'est stupide, putain !
- On pêche ?
- Non.
"Shades"
Elvis Presley, le King.
Carl Perkins était meilleur.
Le King.
Tu sais, Memphis ressemble
à Yokohama.
Il y a juste plus d'espace.
Si on enlevait 60 % des buildings,
à Yokohama...
ça ressemblerait à ça.
Ça ne ressemble pas du tout
à Yokohama !
C'est l'Amérique,
et la ville d'Elvis.
On n'a pas eu Elvis, au Japon.
Ça ne ressemble pas du tout
au Japon.
Comment vous êtes tous arrivés
dans le merdier de mon frère, putain ?
Qu'est-ce que vous avez putain,
à me sauter dessus comme ça ?
Vous avez un sacré culot...
Regarde, un hôtel !
Il a l'air marrant !
On y descend ?
Eh Silver Fox, il y a le feu ?
Où tu vas ?
"Liquide Seulement"
Et sur Jupiter ?
Au moment de sa mort,
s'il avait été sur Jupiter...
Elvis aurait pesé 293 kg.
Deux cent quatre-vingt-treize ?
Bon sang !
Bonsoir.
Bonsoir.
Vous désirez ?
On voudrait une chambre très bon marché,
s'il vous plaît. Vous en avez ?
Toutes nos chambres pour deux
font le même prix.
Qu'est-ce qu'il a dit ?
Je ne suis pas vraiment sûre.
Je suis désolée.
C'est trop cher.
Nos chambres font
22 dollars la nuit...
pour deux.
Payables d'avance.
Je vois.
Je crois que c'est
vingt-deux dollars.
D'accord.
D'accord, merci.
Pour cette nuit, 22 dollars.
Merci.
Chambre 27.
Et n'oublie pas de les aider
avec leur bagage.
Merci.
Bonne nuit.
Travaillez bien.
Bonne nuit.
Passez une bonne nuit.
Merci.
Le voilà encore !
Oui, et pas Carl Perkins.
Pas de télé.
Pas de télé.
Oui. Salut. Merci.
- Attendez, s'il vous plaît.
- Oui, bien sûr. Je vous en prie.
Attendez, s'il vous plaît. Merci.
Je vous en prie.
Cette prune vient du Japon.
- Du Japon ?
- Oui.
Merci.
Attention !
Jun, pourquoi tu prends seulement
des photos des chambres où on est...
et jamais ce qu'on voit dehors,
quand on voyage ?
Ces autres choses
restent dans ma mémoire.
Les chambres d'hôtel et les aéroports,
ce sont les choses que j'oublierai.
Oui, je suppose.
Oh, je t'ai montré
mes importantes découvertes ?
Regarde-le.
Étudie attentivement son visage.
Maintenant, regarde ça.
C'était un ancien roi du Moyen-Orient.
Il lui ressemble vraiment, pas vrai ?
Elvis le Bouddha.
La Statue de la Liberté à New York,
c'est aussi Elvis !
Tu vois ?
Elvis a eu plus d'influence
que je ne pensais.
C'est vrai !
En voilà encore une !
Là...
regarde...
Madonna ressemble aussi à Elvis.
Oh non, pas Madonna !
Je t'en prie !
Je crois que
tu ne devrais pas la manger.
Oui, tu as probablement raison.
- Tu vas la manger ?
- Non, je ne vais pas la manger.
Eh, ma prune.
Pourquoi as-tu toujours un visage
aussi triste ? Tu es malheureux ?
Je suis très heureux.
C'est juste que
mon visage est comme ça.
Je ne peux rien faire
pour t'égayer ?
Maintenant, tu as l'air
un peu plus heureux.
Attends !
Laisse-moi te l'allumer.
Merci.
Alors maintenant, tu te sens
un peu plus heureux ?
Je me sens pareil.
J'étais déjà heureux.
Tu ne crois pas que tu portes
trop de rouge à lèvres ?
Qu'est-ce que tu regardes ?
Memphis.
Ça ressemble à Yokohama
avec 60 % des buildings en moins ?
Non, ça n'y ressemble pas du tout.
Ce n'est pas Yokohama.
C'est l'Amérique.
A quoi tu penses ?
Avoir dix-huit ans...
c'est cool...
et si loin de Yokohama...
C'est cool d'être à Memphis.
Il n'y a rien, maintenant.
Mitzuko ?
Les femmes...
se soucient-elles toujours
de leurs cheveux ?
De quoi tu parles ?
De toutes les fois
où on a fait l'amour...
et c'est la onzième,
je n'ai jamais pensé à mes cheveux.
Onze ?
Et si c'est ce que tu penses...
essaie de te raser
la prochaine fois.
Ça me blesse le visage.
Mais je me suis rasé
il y a à peine deux jours.
Merci, Mel.
C'est Mel, notre ingénieur.
J'ai bien compris.
Je t'adore.
Oui, un autre classique
de M. Roy Orbison avec les Roses...
connus auparavant comme les Teen Kings,
pour les fans de faits insolites.
Avec "Domino", nous sommes
à l'antenne jusqu'à l'aube.
Il est 2 heures 17
à Memphis, Tennessee.
Maintenant, un autre enregistrement
des studios Sun...
le King lui-même.
C'est vrai,
M. Elvis Presley.
Une de mes favorites personnelles
du petit matin. "Blue Moon".
Jun ?
Serre-moi.
Bon sang !
Ils pourraient me fournir un nouvel
uniforme. Celui-ci est diablement usé.
Eh bien, tu devrais faire comme moi.
Merde, va t'acheter tes propres
fichus vêtements à Delancey's.
Quelque part comme ça.
C'est comme on dit,
les vêtements font l'homme.
Je veux dire, regarde-toi
avec ce fichu chapeau sur la tête.
Tu ressemble à un fichu chimpanzé
avec des jambes de moustique.
Je veux dire...
Mitzuko.
Réveille-toi. C'est le matin.
L'hôtel est en feu.
Tu ne veux pas aller à Graceland...
la maison d'Elvis Presley ?
Laisse-moi dormir.
C'est ce que je préfère...
dormir.
Tu dors trop.
Tu passes la moitié de ta vie
dans tes rêves.
Oui...
mais le sommeil est merveilleux.
Et quand on est mort,
on ne dort plus jamais...
ce qui veut dire, plus de rêves.
N'oublie pas ça.
Ça ?
Mais ça appartient à l'hôtel !
En Amérique, les serviettes sont inclues
dans le prix de la chambre.
Tout le monde le sait.
Eh bien, elles ne rentrent pas vraiment.
C'est parce que tu as
cent tee-shirts, là-dedans.
Je n'ai amené que deux chemises.
Débarrasse-toi de quelques tee-shirts.
Pas question !
Ils font partie de ma collection.
On ne s'en débarrasse pas.
Jamais, jamais, jamais... Jamais !
D'accord, alors.
Vas-y.
Mais pas toutes les deux.
Emballe celle dont je me suis servie.
Celle dont je me suis servie
est plus sèche.
Oui, mais la mienne est plus propre.
Tu n'as pas pris de bain.
Emballe-la bien.
C'était un coup de feu ?
Probablement.
C'est l'Amérique.
C'est tout, n'est-ce pas ?
On n'a rien oublié ?
"Un Fantôme"
Décrochez le téléphone blanc mis à
votre disposition, s'il vous plaît.
Le défunt est votre mari ?
Pouvez-vous signer ici,
s'il vous plaît ?
Et encore ici.
S'il vous plaît, signez ici.
Et ici.
Ici aussi.
Et encore une fois.
Merci.
Otis Johnson, retrouvez s'il vous plaît
votre groupe à l'enregistrement.
Le vol Midwestern 310,
avec correspondances pour Cleveland...
Denver et Seattle,
embarquement immédiat, porte 4B.
C'est moi !
A Memphis.
Memphis !
Dans le sud
des Etats-Unis, au Tennessee.
On a eu un petit problème, un
contretemps stupide avec l'avion, oui.
Oui, un petit problème.
Ne t'inquiète pas.
Demain, on a
un vol de correspondance...
et on arrive à Rome
après-demain.
Je ne sais pas.
Comment je pourrais savoir
où je vais descendre ce soir ?
Je vais bien...
c'est la vie, c'est tout.
- Merci.
- Je vous en prie.
Bon sang, chéri !
Pourquoi tu me fais ça ?
Chéri, je te donne toute l'essence
que tu veux. Marche donc comme il faut.
Envoyez une lettre au député.
Lancez une pétition.
Prenez le téléphone et essayez d'avoir
de vrais hommes dans notre gouvernement.
Mickey Mantle. Qu'on lui donne
une chance d'être Président.
Eh bien voilà.
Vous pouvez réussir, Lester.
Vous pouvez organiser ça.
Vous avez du temps libre ?
Vous pouvez changer l'histoire.
Vous croyez vraiment que je pourrais ?
Vous croyez que je pourrais y arriver ?
Bien sûr.
Pourquoi je ne le ferais pas,
d'aller écrire quelques lettres ?
- Allez-y, faites-le.
- Laissez-moi essayer.
- On va lancer une pétition...
- Vous pouvez réussir, Lester.
- Eh bien, bonjour poupée.
- Bonjour.
- Que puis-je faire pour vous ?
- J'aimerais acheter ce journal.
Eh bien, vous devriez aussi
acheter celui-ci.
Le Tri-State Defender.
Non, merci. Je crois que
je n'ai besoin que de celui-ci.
Eh bien, vous savez...
on n'a besoin que d'une jambe pour
se déplacer, si c'est tout ce qu'on a.
Mais ça aide sûrement d'en avoir deux,
n'est-ce pas ?
Oh, eh bien, oui.
- Celui-ci aussi.
- Et quelques magazines ?
On a tous les genres de superbes
magazines, ici vous savez.
Vous savez, ces gens qui n'achètent
qu'un petit journal ou deux ?
Ils rendent parfois vraiment dur pour
un honnête homme de garder son affaire.
D'accord, donnez-le-moi.
Celui-ci a toute la haute couture
de l'étranger.
De New York et de partout.
Attendez une minute, trésor.
Voyons ce que j'ai là.
On a le magazine Movie...
le magazine Home...
le magazine Muscle...
le magazine Ladies...
et celui-ci vous dit tout
sur les Etats-Unis.
Non, merci.
On été censés se rencontrer.
Vous et moi ? Je ne suis pas d'ici.
Je suis de Rome.
Rome, c'est ça.
Je suis ici par hasard.
Ce n'est pas un hasard.
Que voulez-vous ?
Je sais, pour vous et le King.
- Le King ?
- Oui, Graceland.
"Un Fantôme Hante Graceland"
Je ne comprends pas.
Je suis censé vous transmettre
un message très important.
C'était il y a presque un an,
jour pour jour.
Je rentrais à Memphis en voiture...
et toute la soirée,
je voyais des auto-stoppeurs.
Et la chose la plus étrange...
Je m'en suis rendu compte peu à peu...
C'est qu'ils avaient tous l'air
d'être la même personne.
Alors que j'approchais de Memphis,
j'en ai vu encore un...
alors j'ai décidé de m'arrêter
et de le prendre.
Et tout de suite, la porte s'ouvre,
et cet auto-stoppeur monte.
Il était assis là à côté de moi,
et tout à coup il a dit...
"Merci beaucoup monsieur,
de m'avoir pris".
Quand j'ai entendu cette voix,
vraiment polie...
ça m'a frappé
au plus profond de moi.
J'ai reconnu cette voix.
Je ne pouvais la replacer, cependant.
Donc on arrive à Memphis, je lui dis
que je le déposerai où il veut...
et il me demande
si je savais où était Graceland.
Bien sûr que je sais où est Graceland.
Tout le monde sait où est Graceland.
Et il a dit que je pouvais le déposer
n'importe où de ce côté.
Et alors, ça m'a frappé, juste là.
J'ai reconnu cette voix.
C'était le King lui-même.
Le King ?
Et la voix d'Elvis.
- Elvis Presley ?
- Aussi sûr que je suis assis là.
Et j'ai descendu
le Boulevard Elvis Presley...
et je me suis arrêté
juste devant Graceland...
et à coup sûr, je le jure devant Dieu,
c'était lui.
Et aussi, il était jeune.
Il était jeune et beau,
comme en 1956.
Et alors, il s'est juste retourné,
et il m'a dit...
"Excusez-moi monsieur, mais dans un an,
vous allez me faire une faveur".
J'ai dit, "Bien sûr
que je vous ferai une faveur.
Dites-moi seulement ce que c'est".
Et il a dit,
avec un sourire dans les yeux...
Il a mis la main dans son manteau...
et il a dit, "Quand vous verrez
cette fille de Rome...
je veux que vous lui donniez ceci".
Je jure sur Dieu que c'est vrai.
Et puis, il a juste disparu.
Il est parti.
C'était Elvis.
C'était le King.
Et puis, j'étais assis là-bas,
et je vous ai vue de dos...
et même de là-bas,
j'ai compris que c'était vous.
Je savais que c'était vous.
Et aussi sûr que le soleil, j'ai su que
je devais vous donner le peigne d'Elvis.
- Un peigne ?
- C'est le peigne d'Elvis.
Vous voulez dire,
Elvis Presley, le chanteur mort...
vous a dit
de me donner ce peigne ?
- J'ai oublié une chose.
- Quoi ?
Il a aussi dit que vous devriez
me donner 20 dollars pour la livraison.
On en a parlé, et il a dit
que je pouvais en accepter dix.
C'est une histoire très drôle.
Elle m'a plu. Très étonnante.
Mais je ne la crois pas.
Voilà 10 dollars
pour une bonne histoire.
Et voilà 10 dollars
pour que vous partiez.
Voici pour les deux tasses de café,
la vôtre et celle du monsieur.
Excusez-moi, m'dame. Je pourrais encore
prendre deux minutes de votre temps ?
Je n'ai plus le temps.
Juste deux minutes de plus.
Taxi !
Je ne veux pas rester
dans cet hôtel miteux, de toute façon.
Comme, je vais juste errer dans les rues
toute la nuit et me faire sûrement tuer.
Comme, qu'est-ce que ça peut vous
faire ? Merci malgré tout, monsieur.
Mademoiselle, ça va bien ?
Je ne vous ai pas vue entrer.
Vous êtes sûre que ça va ?
Jésus, je suis vraiment désolée.
Je suppose que ce n'est pas mon jour,
ou quelque chose comme ça.
- Je suis vraiment désolée.
- Ne vous en faites pas.
Combat Aérien ?
Merci.
Ça va bien ?
Non, ça ne va pas bien.
C'est comme la pire journée
de toute ma vie.
Juste une minute.
Revenez donc ici.
Ecoutez, je peux faire
une exception.
C'est une de ces nuits
où il n'y a pas beaucoup de monde.
Et après tout, je peux vous donner
une chambre à partager.
Ce ne sera que
pour une nuit, pas vrai ?
Vraiment ?
Vous feriez ça pour moi ?
Excusez-moi. Je n'ai pas envie de rester
seule, et je ne resterai qu'une nuit.
Vous aimeriez partager
la chambre avec moi ?
Vous voulez partager
la chambre avec moi ?
Eh bien d'accord, car je n'aime pas
non plus être seule...
et vous savez, j'aurai alors
quelqu'un à qui parler.
Oui, ce sera vraiment bien.
Voyez, tout s'arrange après tout.
Et je n'ai pas à leur faire
de réduction.
Ça fera 22 dollars d'avance,
s'il vous plaît.
Je vous rendrai l'argent
dans la chambre, d'accord ?
Merci beaucoup.
Au fait, ça va bien ?
Je me sens un peu désorientée.
Oui, je connais cette impression.
Chambre 25,
pour ces ravissantes dames.
Merci.
Je vous en prie, ma chère.
Passez une bonne nuit.
Chambre 25.
Merci.
J'aime beaucoup votre chapeau.
- Je ne l'aime pas vraiment.
- Oh, non. Il vous va très bien.
Merci.
Quel hôtel minable !
Même pas de télévision.
Et merde.
Vous savez, le gars
avec le costume rouge ?
Le gars de la réception. Il a dit
que je ne pouvais pas rester...
car je n'avais assez d'argent que pour
une demi-chambre. Je devais partager.
Alors, il commence
à se disputer avec moi.
Puis comme tout d'un coup,
je vous rencontre.
C'est drôle comme les choses arrivent.
Je veux dire, c'est si étrange.
Je ne sais pas. Memphis va vraiment
me manquer, cependant.
Je me plais vraiment ici.
J'ai passé ici de bons moments.
Mon frère vit aussi ici.
On a déménagé du New Jersey...
et il a ouvert un salon de coiffure,
et c'est vraiment bien, et tout.
Il est comme, vraiment super.
Il va vraiment me manquer.
Mais je me sens si mal,
car je ne lui ai pas dit que je partais.
Je suis stupide, putain ? Tu n'appelles
pas ton frère pour lui dire au revoir ?
C'est comme, Johnny va le lui apprendre,
si je ne le lui dis pas d'abord.
Mais tout était tellement chargé
d'émotions, entre Johnny et moi.
Je ne sais pas.
Je me sens si mal, et tout.
Mais qui est Johnny ?
Johnny ? Oh, c'est mon copain.
Eh bien, il l'était jusqu'à aujourd'hui.
Eh bien, jusqu'à ce matin.
Voyez, c'est pourquoi je quitte Memphis.
Je ne peux plus rester avec lui.
Je dois m'éloigner de lui.
Je dois partir avant qu'il ne fasse
quelque chose de vraiment fou, ou autre.
Je ne sais pas.
Il va me manquer.
Je suppose
que je l'aime encore vraiment.
Vous n'avez jamais pensé
à l'épouser ?
L'épouser ?
Eh bien, je ne sais pas. Il veut
m'épouser, mais c'est impossible.
Je ne suis pas encore prête, et je ne
veux pas l'épouser, car il est si têtu.
Il devient terriblement calme, et tout.
Je ne sais jamais ce qu'il pense.
Puis il devient vraiment paranoïaque.
Je ne sais pas. Je ne supporte pas.
Il travaille dans un entrepôt de coton.
Il fréquente des Noirs,
et ils l'appellent Elvis.
Attendez !
Comme Elvis Presley, le chanteur ?
Oui, mais ce n'est pas qu'il lui
ressemble, ou même qu'il l'aime...
mais il a les cheveux foncés
comme Elvis, vous savez.
C'est vraiment drôle, mais il dé***
vraiment, quand ils l'appellent ainsi.
Il est vraiment mignon.
Il est de l'Angleterre.
Vous savez où c'est, pas vrai ?
- Oh, oui...
- Il a un accent des plus mignons.
Vous savez comment ils parlent, là-bas ?
J'adore la façon dont ils parlent.
J'aime comme il parle, quand il parle.
Il ne dit jamais rien.
Comment je peux savoir ce qu'il pense
s'il ne dit jamais rien, putain ?
Je parle peut-être beaucoup, mais c'est
mieux que de ne pas parler du tout.
Je sais pas pourquoi j'attire ces gars.
C'est peut-être mon problème.
Je devrais chercher un autre genre
de copains qui parlent plus que moi.
Je suppose que c'est
comme impossible.
C'est comme, je suis stupide, putain ?
Je suis encore amoureuse de lui.
Parfois, même le plus grand amour
peut ne durer qu'une semaine.
Oui.
Où vous pensez aller, maintenant ?
Eh bien, j'ai une copine, vous savez.
Elle vit à Natchez.
Oui, c'est au Mississippi.
Elle a un bébé, et tout,
et je ne connais pas encore le bébé.
Je ne connais pas non plus son mari.
Peu importe, le bébé doit avoir
au moins deux ans, maintenant.
Elle a dit que je pourrais rester chez
elle un moment, et trouver du boulot.
Elle travaille dans un salon de beauté.
Alors, ce sera vraiment bien.
Je pourrais comme économiser de l'argent
peu à peu, et me remettre sur pied.
Comme décider ce que je vais faire
de ma vie.
Donc, ce sera vraiment bien.
D'essayer une nouvelle ville.
J'aurai peut-être plus de chance.
Je ne sais pas.
Ça vous ennuie,
si je vous raconte une histoire ?
Vous voulez dire,
comme une histoire pour m'endormir ?
Oui, ce serait vraiment formidable, car
je mets la radio quand je suis seule.
Je dé*** quand c'est calme.
Ça me rend nerveuse.
Et mon frère Charlie, il me racontait
des histoires pour m'endormir.
Alors je suppose que ce serait
un genre comme ça, pas vrai ?
Oui, j'aimerais vraiment.
Ce serait vraiment formidable.
Ça veut dire oui ?
D'accord. Eh bien.
Un homme étrange que j'ai rencontré
aujourd'hui m'a raconté cette histoire.
Il conduisait sa voiture...
il y a exactement un an, et il voyait
beaucoup de gens qui "détournaient".
- Beaucoup de gens qui quoi ?
- Des gens qui faisaient du stop.
Mais c'était toujours la même personne.
Vraiment.
Alors, il s'est arrêté...
juste avant Memphis...
pour prendre
cette personne mystérieuse.
Attendez une minute. C'est celle
où le gars veut aller à Graceland...
et il se trouve que c'est Elvis ?
Je crois que je l'ai entendue
cent fois.
Presque tout le monde à Memphis a pris
le fantôme d'Elvis qui faisait du stop.
Attendez.
Ecoutez.
Ils baisent.
Ça vous ennuie de mettre la radio ?
Ça m'aide à m'endormir.
Non, ça ne m'ennuie pas. Ça ne fait rien
si je laisse la lumière ?
Oh, allez-y.
Merci, Melvin.
C'est Mel, notre ingénieur.
J'ai bien compris.
Je t'adore. Oui, un autre classique
de M. Roy Orbison avec les Roses...
connus auparavant comme les Teen Kings,
pour les fans de faits insolites.
Avec "Domino", nous sommes
à l'antenne jusqu'à l'aube.
Il est 2 heures 17
à Memphis, Tennessee.
Maintenant, un autre enregistrement
des studios Sun, le King lui-même.
C'est vrai. M. Elvis Presley.
Une de mes favorites personnelles
du petit matin.
"Blue Moon".
Whoo. Où je suis ?
Vous ? Que faites-vous ici ?
Eh bien, je ne sais pas
vraiment moi-même.
Excusez-moi.
Excusez-moi, m'dame.
Non, je lui parlais.
Excusez-moi.
Euh, non, vraiment.
Excusez-moi, m'dame.
Je dois avoir
une mauvaise adresse, ou autre.
Je ferais bien d'y aller.
Il faut que j'y aille.
Réveillez-vous !
- Quoi ?
- Regardez. Vite.
Vous le voyez ?
Pourquoi vous me réveillez comme ça ?
Jésus.
Je venais juste de m'endormir. J'aurais
pu avoir une crise cardiaque, ou autre.
Oh. Bonjour.
...emmené peu après minuit
à Baptist Memorial Hospital.
La police recherche
trois suspects mâles...
ayant la trentaine,
deux Blancs et un Noir.
Ces suspects sont armés
et extrêmement dangereux.
Maintenant, la météo.
Aujourd'hui, il fera chaud et humide.
Vous êtes sûre
que vous ne voulez pas ces magazines ?
Non, vraiment.
- Vous en êtes sûre ?
- Je vous en prie.
Car les magazines sont vraiment chers,
et je pourrais les lire dans le train.
Car j'ai un voyage plutôt long,
et tout.
Oh Luisa, au sujet de l'argent
de la chambre.
- Eh bien...
- L'argent ? Oh, c'est vrai.
- Vous avez besoin d'un peu d'argent.
- Non. Je suis censée vous en donner.
Prenez ça.
- Deux cent... Non.
- Prenez-le.
Qu'est-ce que c'était ?
Un coup de feu ?
Peut-être un 38.
Filons donc de cet hôtel minable.
"Perdus dans l'Espace"
Bon sang.
Putains de conneries.
Merci.
Merde.
Je ne sais pas, mec.
Il y a des jours comme ça.
Tous ceux que je connais
cherchent du boulot.
On dirait que personne dans cette ville
n'a de travail.
Je ne sais pas
de quoi tu te plains.
Tu as eu de la chance d'avoir
du boulot, pour commencer.
Et pour le fait
que ta copine t'ait quitté...
je ne sais pas quoi te dire.
Pourquoi ne pas retourner en Angleterre
ou d'où que ce soit que tu viennes.
Il n'y a pas assez de femmes,
là-bas ?
Si c'était pas pour elle, je vivrais
même pas dans cette putain de ville.
Qu'est-ce qu'il t'arrive, Elvis ?
Ne m'appelle pas Elvis.
Si tu ne peux pas
m'appeler par mon nom...
pourquoi ne pas essayer
Carl Perkins Junior, ou autre ?
Je veux dire, je ne les appelle pas
Sam et Dave, n'est-ce pas ?
Eh, mec. Je m'appelle Dave.
Il s'appelle Dave.
Ecoute, tout va bien, mec.
Il est cool.
Oh, mec ! Merde.
Putain, qu'est-ce que tu fais
avec ça, Elvis ?
Ce truc est chargé ?
Merde, mec !
Cet enculé est chargé.
Qu'est-ce que tu fais
avec ça, putain ?
C'est pas une beauté ?
Je ne sais pas. Je pourrais avoir
à m'en servir contre mon propriétaire.
- Ou quelqu'un d'autre.
- Ecoute. Range cette merde.
Il n'y a pas de propriétaires autour,
pour l'instant.
Allez, mec ! Arrête cette merde !
C'est pas drôle.
Tu te conduis comme un trouduc.
Eh, tout le monde.
Déposez vos armes au bar.
Elvis, espèce de trouduc.
Qu'est-ce que tu as, putain ?
Vous savez quoi ?
J'ai vu l'autre jour à la télévision...
qu'en Chine ils veulent tous manger
des macaronis au fromage.
Vous croyez pas que c'est curieux, avec
tous les aliments chinois qu'ils ont ?
Oui. Je...
Je n'en ai pas entendu parler.
J'ai dû manquer cette émission.
Comme je disais,
je ne faisais que passer.
J'ai vu que vous étiez en train
de nettoyer, et ça m'a frappé.
Pourquoi pas une coupe de cheveux ?
C'est la première fois
que je fais ça le soir, comme ça.
Eh bien écoutez, je ne coupe
généralement pas les cheveux le soir.
Alors la prochaine fois,
revenez dans la journée. D'accord ?
C'est fait. Sans déconner.
Ça pourrait être elle.
Eh bien, j'ai quelque chose pour toi.
- Allô ?
- Oui, Will ? C'est Ed.
- Oh, Ed. Oui, qu'est-ce qu'il y a ?
- Je suis au Shades.
Elvis est là et il se comporte bêtement,
brandissant une arme et tout le merdier.
On a eu tous les deux
une putain de mauvaise journée.
Oui. J'ai appris que
vous avez été licenciés.
- Oui. C'était une sacrée merde.
- J'ai appris ça.
Ecoute, peu importe mec...
je pense que tu ferais bien de venir,
avant qu'il y ait vraiment des merdes.
D'accord.
Tu ferais peut-être bien aussi
de venir avec quelqu'un d'autre.
Comme qui ?
Je ne sais pas, mec.
Emmène quelqu'un de sa fichue famille.
Qui je vais emmener, putain ?
Je suppose je pourrais emmener
son beau-frère, Charlie.
- Quoi ?
- Je devrais attendre dans le camion.
Ce quartier ne m'est pas
vraiment familier.
Allons.
Ils laissent entrer les Blancs.
Je sais, mais tu as dit
que Johnny avait une arme.
Si j'entre, qu'ils croient que j'ai
une arme, comme je suis son beau-frère...
Merde !
Oh allez, Earl.
Rends-moi mon arme.
Je pourrais devoir la mettre au clou,
pour payer mon ardoise.
J'y penserai.
- Oh.
- Merde.
Oh ! Je suis désolé, mec.
Allez, Johnny. On se calme.
J'ai emmené Charlie avec moi.
Je suis calme.
Je suis tout à fait calme.
Désolé.
Maintenant, amène ce truc loin d'ici.
Il est chargé.
Je sais pas pourquoi tu fréquentes
cet Elvis, de toute façon mec.
Chemise stylée.
Vraiment ?
Voilà. Prends cette merde.
Tu es fou, putain ?
Qu'est-ce que tu fais avec ce truc ?
Eh, allons faire un tour
dans la Cadillac d'Earl.
N'y pense même pas.
Ne regarde même pas la voiture d'Earl.
Amène ton cul d'Anglais cinglé
dans le camion.
Tu ferais bien de mieux te tenir.
Aller faire un tour
dans la Cadillac d'Earl !
Qui est Earl ?
Tu crois que tu pourrais
me déposer, maintenant ?
Je devrais rentrer.
Je suis un peu fatigué.
Quoi ? Abandonner ton beau-frère
par une nuit aussi terrible ?
Will et moi, on a perdu
notre travail, et tout.
Non, je ne veux pas faire ça,
mais...
Bravo.
Je savais que tu étais avec nous
jusqu'au bout.
Il faut qu'on se serre les coudes,
nous les frères. C'est pas vrai Will ?
Oh, oui. C'est vrai.
Alors, d'accord. Il n'y a pas des vins
et spiritueux pas loin, ouvert *** ?
Si.
"Alcools - Canadian Club"
Je suis à vous. Il faut que je voie
cette fichue courroie du ventilateur.
"Spécial"
Une bouteille, ou deux ?
Juste une, mec. Tu es déjà saoul,
et je ne vais rien boire.
Très bien.
Comment ça va ?
Deux bouteilles de Butcher's.
- Jésus.
- Donnez-moi des litres.
Ça fera $22,17.
Eh, l'ami.
Tu veux l'acheter,
ou tu vas jouer avec toute la nuit ?
Les nègres, mec.
Il faut les surveiller chaque seconde.
Je suppose que ces deux bouteilles sont
offertes par la maison. J'ai raison ?
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Ferme-la, et prends ces bouteilles.
Mon gars...
je suis un homme qui va t'obliger
à utiliser cette arme.
Nom de Dieu. Tu l'as tué !
Tu l'as tué, putain !
Merde, mec. On ferait bien
de foutre le camp d'ici, putain.
Quel est ton problème ?
Pourquoi il t'a fallu le tuer ?
La ferme.
Je n'ai fait que l'effleurer.
Bon sang, Johnny !
C'est stupide, Johnny.
Et si tu as tué ce type ?
On va tous en prison.
Je n'ai pas tué ce type.
Jeanie va me tuer.
Qu'est-ce qui te fait rire, hein ?
Comment tu crois
que Dee Dee va réagir ?
Bon sang, je suis content
de ne pas être marié.
Dee Dee m'a plaqué.
Ce matin.
Avant que j'apprenne
que j'étais licencié.
Elle est partie, mec.
Elle t'a quitté ?
Whoo. Elle ne me l'a même pas dit.
- Ma propre sœur.
- Elle doit te demander la permission ?
Non. Que...
C'est pas ce que je veux dire.
Désolé.
Vraiment. Je...
Elle s'en tirera mieux sans moi.
Oui, probablement.
Va te faire voir, mec. Tu t'en tireras
probablement mieux sans elle.
Tout ce qu'elle savait faire,
c'était d'ouvrir la bouche.
- Eh, c'est ma sœur.
- Je m'en fiche. C'est la vérité.
Cette femme parle, parle, parle,
comme une radio qui ne s'arrête jamais.
Elle n'est pas comme ça tout le temps.
Seulement quand elle est nerveuse.
Elle doit être nerveuse tout le temps.
La dernière fois, c'était bla bla bla.
Très bien ! Allons.
Laisse tomber.
Butcher's ?
Alors, qu'est-ce qu'on va faire ?
On peut pas continuer à rouler
comme ça toute la nuit.
N'est-ce pas ?
Qu'en penses-tu ?
Mec, j'ai foiré.
J'aime vraiment cette fille.
Je le sais.
Tout va bien.
Avec "Domino", nous sommes
à l'antenne jusqu'à l'aube.
Il est 2 heures 17
à Memphis, Tennessee.
Maintenant, un autre enregistrement
des studios Sun, le King lui-même.
C'est vrai. M. Elvis Presley. Une de mes
favorites personnelles du petit matin.
"Blue Moon".
Celle-ci est pour toi, Elvis.
Merci beaucoup.
Bon sang. Ils pourraient me fournir
un nouvel uniforme.
Celui-ci est diablement usé.
Regarde ça.
Eh bien, tu devrais faire comme moi.
Merde. Va t'acheter tes propres
fichus vêtements...
à Delancey's.
Quelque part comme ça.
C'est comme on dit,
les vêtements font l'homme.
Je veux dire, regarde-toi
avec ce fichu chapeau sur la tête.
Tu ressembles à un fichu chimpanzé
avec des jambes de moustique.
Je veux dire...
Oh, il est 2 heures 20 du matin
à Memphis.
Dites, vous aimez les fruits de mer ?
Eh bien, devinez quoi.
Il y a un nouveau fast-food
de fruits de mer.
Vous en avez probablement
déjà entendu le nom. Jiffy Squid.
- Calmars frais, juteux.
- Jiffy Squid ?
Servis avec une sauce acidulée
faite de leurs ingrédients secrets.
Arrête cette fichue radio.
Danger, danger, Will Robinson.
Ferme-la, putain.
Eh, beau-frère. Comment ça va ?
Mec, ton haleine !
Qu'est-ce que tu as bu ?
Ça sent le kérosène.
Ecoute, il faut que je te demande
une faveur.
On... On a un petit problème.
Et on a besoin d'un endroit
pour rester invisibles quelque temps.
Tu sais, juste le temps
que ça se tasse.
Un problème.
Ça recommence.
C'est typique, Will Robinson.
Je t'en prie, mec.
- Juste pour quelque temps.
- Ne le dis pas à ta sœur.
Car si tu lui dis,
on aura tous les deux des problèmes.
Pas un mot, jamais.
- Chambre 22.
- Cette chambre-là ?
Cette chambre-là.
Ne faites pas de bruit.
Merci, mec.
Merci beaucoup.
Je m'en souviendrai.
Merde.
Désolé, mec.
Mec, tu es maudit...
aussi sûr que la lune
se lève autour le monde.
Ce n'était qu'un accident.
Je suis désolé.
Il te faut nettoyer ça.
Où est la lumière ici, putain ?
Voilà la lumière.
Bon sang. Je suis content
que tu ne me coupes pas les cheveux.
Pas de télé ?
A quoi sert cette chaîne ?
C'est parce que tu es dans la chambre
des folies sexuelles les plus perverses.
Vraiment ?
Jésus.
Le revoilà.
Je n'arrive pas à me débarrasser
de ce putain de type.
Retourne-le.
Ça me donne la chair de poule.
Il y a un fauteuil, là-bas.
Merde. Pourquoi
il est partout, putain ?
C'est un hôtel de Noirs...
dans un quartier de Noirs,
avec des Noirs à la réception.
Pourquoi n'ont-ils pas
un portrait...
d'Otis Redding
ou de Martin Luther King ?
C'est parce que cet hôtel
appartient à des Blancs.
Ils font juste travailler les frères.
Je vois ce que tu veux dire.
Ne t'inquiète pas.
La prochaine fois...
on demandera la suite Malcolm X.
C'est ça.
J'espère que tu as laissé tomber
la vide.
- Voilà comment il faut faire.
- Très bien.
Dis, il te reste
de ces prunes japonaises ?
Ou un autre fruit exotique
d'autour du monde ?
Tu as mangé ma seule prune,
tu te souviens ?
Oh, oui.
Tu sais, jusqu'à ce
que ce groom se moque de toi...
il ne m'était jamais venu à l'idée
que tu t'appelais Will Robinson.
Tu sais, juste comme le gamin
du feuilleton "Perdus dans l'Espace".
Sans déconner, Einstein.
Quel est ce feuilleton,
"Perdus dans l'Espace" ?
Oh mec, c'était ce...
Ils avaient...
Vous ne l'aviez pas à la télévision,
en Angleterre ?
Un feuilleton formidable.
C'était un feuilleton vraiment stupide.
Ces Blancs stupides
perdus sur une autre planète...
avec ce robot
qui n'arrêtait pas de dire...
"Danger, Will Robinson".
Et ce dingue de professeur,
ou autre.
Le Dr Smith.
Et il y avait June Lockhart, dedans.
Tu sais, la mère de Lassie.
Peu importe, c'était cette famille,
les Robinson.
Tu piges ? Comme Robinson Crusoe.
Et le gamin vedette s'appelait
Will Robinson.
Je suppose que j'ai manqué
cette partie de la culture américaine.
Eh bien, tu n'as vraiment pas
manqué grand-chose.
Quoi ?
Tu n'aimais pas ce feuilleton ?
C'était un de mes favoris.
Ah. Ça s'explique.
Voilà comment je me sens ici...
à me cacher avec vous deux,
putains de flocons de neige.
Perdu dans l'espace.
Merde.
Va te faire voir.
Tu vas recommencer
ces merdes de raciste ?
C'est pas de notre faute.
On n'a pas choisi d'être blancs.
Pas vrai ?
Oui. Je veux dire, non.
Merde.
Le responsable d'un magasin d'alcools
Mitch Dianuncia a été grièvement blessé.
Il a été emmené peu après minuit
à Baptist Memorial Hospital.
La police recherche
trois suspects mâles...
ayant la trentaine,
deux Blancs et un Noir.
Ces suspects sont armés et extrêmement
dangereux. Maintenant la météo.
Merde. Où on est ?
Oh, bon sang.
J'espérais que toute cette merde
ne soit qu'un rêve.
Où tu crois qu'est allée Dee Dee ?
Je sais pas.
Elle a parlé d'une copine...
à Natchez.
Où est Natchez ?
En Louisiane ?
Non, c'est au Mississippi,
je crois.
En descendant le fleuve.
C'est vraiment dommage.
Je veux dire, avec ton anniversaire
de mariage qui approche, et tout.
Il faut que je te dise quelque chose.
Dee Dee et moi...
on ne s'est jamais vraiment mariés.
Quoi ?
Elle ne me l'a jamais dit.
Je voulais l'épouser.
Mais tu connais Dee Dee.
Elle disait toujours d'attendre,
pour voir comment iraient les choses.
Formidable.
Tu veux dire qu'après tout ce merdier,
t'es même pas mon putain de beau-frère ?
Jésus. Tu sais...
Je suis stupide, putain ?
Il vaut mieux se débarrasser
de cette arme, mec.
Oui.
Jésus !
Bon sang.
Ce doit être la chambre 22.
J'en suis sûr.
Va voir.
Mais on aurait dit un coup de feu.
Va voir.
Aller voir maintenant ?
Oui. Tout de suite.
Tu m'as tiré dessus, putain !
Je le crois pas ! T'es même pas
mon beau-frère, et tu m'as tiré dessus !
Excusez-moi.
Whoo...
on a vu Graceland ce matin...
et ce soir, on aura vu la maison
de Fats Domino à la Nouvelle-Orléans !
Excusez-moi.
C'est le train pour Natchez ?
Oh, oui. Des allumettes ?
Un moment, s'il vous plaît.
Oh, non.
Peu importe.
Merci quand même.
Attention aux passagers. Dernier appel
pour embarquement immédiat, vol 607.
Dernier appel pour le vol 607 de Rome.
Embarquement immédiat Porte 6.
La ferme.
Tu es stupide, putain ?
Tu le tiens ?
Ça fait mal.
J'ai besoin d'un docteur.
Ne t'inquiète pas. Il y a beaucoup
de docteurs en Arkansas.
Arkansas ! Putain.
Attends une minute.
Tu entends ça ?
Quoi ? Le train ?
Non. Les sirènes.
Je n'entends que le train.
J'entends les sirènes.