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TRAHISON
Yémen, aujourd'hui
On y va. Où est votre ami ?
Il est sorti ***, il arrive.
Pistolet, mauvais. Archer, donne.
C'est un très bon flingue.
Donne-le-moi, compris ?
Pas question de lâcher mon flingue.
Donne-le-lui.
Tu rigoles ?
Un môme de 12 ans
a une kalachnikov, ici.
Justement, ton petit pé***
te servira à rien.
Je suis un ami d'Ahmed.
Je suis là pour affaires.
Ahmed n'est pas là.
C'est à quel sujet ?
Je ne vous connais pas.
Vous êtes d'où ?
D'un peu partout.
Mais je suis né au Soudan.
Votre anglais est excellent.
Le vôtre aussi.
Qu'est-ce qui vous amène ?
Ahmed m'a demandé de venir.
Il m'a rien dit.
Impossible de négocier comme ça.
Négocier quoi ?
J'ai six caisses de semtex.
Avec des détonateurs spécifiques.
Dans mon camion.
Ça vous intéresse ?
Je vous en prie.
Asseyez-vous.
Je peux aussi vous apprendre
à ne pas sauter avec.
- Involontairement.
- Involontairement ?
Amusant.
- Samir !
- Ahmed !
Vous avez fait connaissance ?
Il t'a offert du thé ?
Il allait le faire.
Vous parliez de quoi ?
Il adore ton SIG, je lui ai offert.
Mon SIG ?
Tu lui as donné mon flingue ?
Un petit bienfait
n'est jamais perdu, par ici.
Allons-y !
En Afghanistan,
le froid nous transperçait.
Samir a trafiqué
les mines AP soviétiques,
pour en faire de petits réchauds.
On a souvent failli perdre des doigts.
Mais au moins on buvait du thé chaud.
Bonjour, M. Horn.
Agent Clayton, FBl.
Voici l'Agent Archer.
FBI ?
Depuis quand le FBI
opère-t-il au Yémen ?
On n'existe pas.
Tu es sous la garde du Yémen.
Pas de cul pour toi.
Si tu collabores, on pourra t'aider.
Sans avoir d'autorité ?
Pour le terrorisme, ils écoutent.
Je suis un terroriste ?
À toi de me le dire.
Tu vends des explosifs.
Je vends au plus offrant.
Comme le gouvernement U.S.
On ne tue pas d'innocents.
Si, gros malin.
Leur peau est juste plus foncée.
Laissons tomber la politique.
Pour qui était le semtex ?
J'ai pas demandé.
Mais tu sais d'où il venait.
Ouais, il est tombé du camion.
Réponds !
T'as des progrès à faire.
Laisse-moi lui parler.
J'ai oublié mon traité
des droits de l'homme.
Pour moi, t'es pas un fanatique.
Tout au plus, un opportuniste.
Écoute ma proposition.
Tu as un passeport américain.
Je peux te sortir d'ici.
Mais il faut que tu parles.
Tu veux finir tes jours
au Yémen ? Libre à toi.
Sache que je suis
le dernier visage ami
que tu verras avant longtemps.
J'ai rien à vous dire.
La différence entre vous, c'est que lui
sait que c'est un connard.
Vous feriez mieux
de rentrer chez vous.
- Charmant garçon.
- T'aurais pas dû le frapper.
- Il l'a mérité.
- C'est pas la question.
On fait parler un suspect
en le manipulant.
Pas l'inverse.
On t'a jamais appris ça ?
Tu es un traître, tu nous as vendus.
Alors pourquoi je suis là ?
Tu fais quoi, là ?
Je ne fais que manger mon repas.
Le repas de qui ?
Mes excuses, Wadi... Ton repas.
Désolé, tiens, prends-le.
T'as bavé dedans, j'en veux plus.
De quoi tu te mêles ?
Je n'en veux pas.
Alors mange pas.
Mais c'est moi
qui décide qui mange ou pas.
Qui vit ou qui meurt.
C'est compris ?
Non. C'est à Dieu de décider
de la vie et de la mort.
C'est compris ?
Il veut nous apprendre notre religion.
Oublie Allah.
FBI, unité spéciale Washington D.C.
On a décodé le téléphone
satellite trouvé au Yémen.
Vérifiez la liste des appels.
14 appels à Rome en janvier.
17 appels à Berlin en mars,
11 à Amsterdam début mai.
Ça colle exactement
avec les attentats d'Al Nathir.
Rome... Berlin... Amsterdam.
Où allaient les appels ?
Vers des cabines situées
dans des banlieues musulmanes.
Qu'est-ce qu'on a sur Samir Horn ?
Pas de casier.
J'ai vérifié les données N.C.l.C.
On n'a rien.
Cherche du côté de l'armée.
C'est pas au lycée qu'il a appris
à bricoler des détonateurs.
Alors, saint homme ?
Tu veux encore faire la charité ?
Terminons ce qu'on a commencé.
C'est terminé.
Reste en dehors de ça,
ou je t'égorge.
J'ai 50 hommes,
prêts à tuer pour moi.
Combien sont prêts à mourir ?
Qui veut mourir en premier ?
Toi ?
Touche à l'un de mes frères,
et tu es mort.
Où as-tu appris à jouer ?
Avec mon père. Et toi ?
En pension, en Suisse.
Tu as gagné.
Tu veux rejouer ?
Je n'ai pas joué depuis des siècles.
Pourquoi tu joues pas avec eux ?
Ce sont des soldats,
pas des intellectuels.
Des soldats ou des martyrs ?
J'ai livré beaucoup de batailles.
Certaines paraissaient suicidaires.
Mais on avait prévu le retour.
Il faut être prêt
à sacrifier des pions
pour gagner la partie.
- C'est pas sûr.
- Bien sûr que si.
Tu as risqué ta vie
pour partager ta nourriture.
C'est différent,
je ne faisais que mon devoir.
Le djihad est également ton devoir.
Ahmed m'a parlé
de ton séjour en Afghanistan.
Les tactiques ont changé.
Elles changent toujours.
On n'abat pas un empire
en respectant ses règles.
Il fut un temps où les Américains
étaient les terroristes des Anglais.
Ils ont déjà oublié leur histoire.
Camelote de merde !
N'en parle pas, mais t'avais raison.
L'armée avait un dossier.
Sergent Samir Horn, commando d'élite.
Entraîné à Fort Bragg.
Spécialiste en explosifs.
Horn était le nom de sa mère.
Elle était de Chicago.
Père soudanais.
Il avait des liens
avec les Frères Musulmans.
Tué par une voiture piégée en 78.
On ignore les auteurs.
- Vraiment ?
- Là, ça devient intéressant.
On l'a envoyé en 86
entraîner les rebelles afghans.
C'est là qu'il a redécouvert
ses racines musulmanes.
Après la guerre,
il a rejoint les moudjahidines.
Il y a eu un attentat en Espagne.
11 morts.
L'auteur est arrêté.
Des touristes américains
ont été la cible d'une attaque
d'Al Nathir, groupe islamiste
dont l'identité et le repaire
restent un mystère.
Tu as une femme, une famille ?
Non.
Tu veux pas d'enfants ?
Je n'ai pas de femme.
Tu rêves en quelle langue ?
- En anglais.
- Moi aussi.
Vraiment ?
C'est drôle, tu sais.
Parfois, je ne suis pas
à l'aise avec ma propre langue.
Je ne suis à l'aise nulle part.
Samir...
Je te présenterai quelqu'un
quand nous sortirons.
On est en prison au Yémen,
pour terrorisme.
Je me vois mal faire des projets.
Le mec doit être choqué.
Il croyait se réveiller au paradis
avec 72 vierges.
Se faire sauter pour baiser,
c'est dingue.
J'ai vu le *** brûler des croix
au nom du christianisme.
Mon père et ses amis
allaient les chasser.
Toute religion a plusieurs facettes.
Comment ça va ?
Je comprends,
tu voudrais être mort, n'est-ce pas ?
- T'aurais aimé réussir.
- J'ai tué beaucoup d'infidèles.
Mais tu es toujours vivant.
Tu n'as pas l'air d'un lâche.
Bien sûr que non.
On va penser que t'as craqué.
C'est faux.
Demain tu seras en première page.
On dira que tu as collaboré
avec la police.
C'est un mensonge.
Tu as survécu. Tu es
entre les mains de l'ennemi.
Qui va payer pour ton échec ?
Ton cousin Hassan,
celui qui t'a recruté ?
Ne fais pas l'étonné, Ziad,
on sait tout sur toi.
Famille, amis, travail...
On sait même
ce que tu écoutes sur ton iPod.
Laissez-moi tranquille.
Tu peux t'en sortir...
Mais va falloir nous aider.
Personne sait que tu es vivant.
Si tu parles,
les journaux de demain
annonceront ta mort.
Pourquoi faire payer Hassan ?
Pourquoi passer pour un lâche ?
Allons, Ziad.
Que tu parles maintenant ou plus ***,
la différence,
c'est ce qu'on dira de toi.
Ça va, mon frère ?
Aie confiance et reste près de moi.
Non, non, reste couché.
Attends, attends.
Maintenant, va !
Non, non, attends.
Allons-y !
Qui est-ce ?
Frère Samir, il vient avec nous.
On m'a dit six personnes.
Il n'est pas prévu.
Maintenant, il l'est.
Je devais aller en Amérique,
pas en Espagne.
Nathir en a envoyé un paquet.
Combien sont passés ?
Aucune idée. 30, 40, peut-être plus.
Ils leur ont distribué
des visas d'étudiants.
Beau boulot.
Les aveux d'Espagne sont clairs.
La seule raison pour laquelle Hamzi
n'a pas pu passer,
c'est que son visa a été rejeté.
Mais Nathir en a envoyé d'autres,
et ils sont ici.
A-t-on d'autres infos sur Nathir ?
Il y a six mois,
on a surpris une écoute.
Rien de bien probant, mais...
ça parlait d'une opération Al Nathir.
Nom de code : Risalah.
Une attaque suicide groupée.
Ici, aux États-Unis.
Incroyable ! Et vous gardez ça
pour vous ?
Elle n'était pas recoupée.
Évidemment, si vous ne partagez pas.
Halte à la rétention d'infos.
La menace est sérieuse. La
Maison-Blanche va exiger des mesures.
On va passer au crible
tous ceux qui correspondent au profil.
Ensemble.
- Kelly était furieux.
- Et alors ?
Il y a deux mois,
tu m'as confié
avoir un infiltré chez Al Nathir.
C'était confidentiel.
Peut-être que ce type
sait quelque chose.
On n'a plus de nouvelles.
Il a pu changer de bord.
À l'accostage, tu auras le choix.
Tu peux nous quitter en homme libre.
Nos hommes te feront
passer la douane, puis adieu.
Si je décide de rester ?
Ce choix ne s'adresse pas à tous.
Je comprends.
Je te considère comme un ami.
Ne prends pas de décision à la légère.
Qu'est-ce qu'il y a ?
C'est défendu.
C'est un Krug 95.
Ne sois pas étonné.
On se rase, on boit de l'alcool.
Parfois, on mange même du porc.
Le Coran appelle ça : Taqiyya.
Trompe l'ennemi en l'imitant.
- Ce n'est pas la Taqiyya.
- Pardon ?
Sauf ton respect, frère Farid,
le prophète Mohamed
permet à ses fidèles
de mentir sur leur religion,
juste pour sauver leur vie.
En cas de danger de mort imminent...
N'est-ce pas le cas ?
Nous sommes en guerre
et devons nous fondre dans la foule.
Personne ne nous remarque.
Je t'ai prévenu,
ce n'est pas un simple soldat.
Samir a la foi.
C'est une bonne chose.
Mais... il faut aussi apprendre
à obéir aux ordres.
Les douanes et le FBI
interrogent des étudiants étrangers
dont les visas ont été délivrés
au Moyen-Orient
ces deux dernières années.
Des protestations se sont élevées
contre le ciblage de civils innocents.
L'A.C.L.U. craint une dérive
de discrimination raciale.
Les agences de renseignement
américaines estiment
que l'invasion de l'Irak
a favorisé une nouvelle génération
d'islamisme radical.
C'est une perte de temps.
On les trouvera jamais comme ça.
Il y a plus d'un milliard
de musulmans.
20 % sont arabes.
Ils ressemblent à n'importe qui.
On ne devrait pas les profiler ?
On devrait se concentrer
sur le seul suspect qu'on a.
On s'entraîne à tuer,
mais nous n'aimons pas la violence.
Nous l'utilisons
car on l'utilise contre nous.
Les croisés nous ont envahis.
Ils nous ont bombardés.
Ils ont volé nos ressources.
Faisons cesser nos souffrances
et l'humiliation...
On nous accuse de tuer
des civils innocents.
Ils ont répandu le sang des musulmans
durant des décennies.
Et notre sang, il compte pas ?
L'Histoire a prouvé que,
aussi grand soit un empire,
en dépit des probabilités,
un homme qui ne craint pas la mort
ne peut être vaincu.
- Votre fils a de gros ennuis.
- Quel genre d'ennuis ?
Il fait partie
d'une organisation terroriste.
Croyez-vous en Dieu, inspecteur ?
Nous n'utilisons pas ce terme.
Vous ne m'avez pas répondu.
Oui, je crois en Dieu. Pourquoi ?
Dans le cas contraire,
vous ne comprendrez jamais Samir.
Est-il un musulman pratiquant ?
C'est un musulman.
Il n'y a pas de degrés.
Savez-vous ce que signifie islam ?
Soumission.
Oui, soumission.
Soumission absolue
à la volonté de Dieu.
Samir croit-il
que c'est la volonté de Dieu de tuer ?
Vous portez bien une arme.
Vous ne m'avez pas répondu.
Mon fils a suffisamment côtoyé la mort
pour apprécier la vie.
Qui est-ce ?
FBI, c'est au sujet de Samir Horn.
Les Affaires Étrangères
ne répondent pas à mes lettres.
J'ignore même
dans quelle prison il est.
Il n'y est plus. Il s'est évadé.
- Quand ça ?
- La semaine dernière.
L'évasion a été organisée
par son groupe terroriste.
Qu'est-ce que vous dites ?
C'est sûrement une erreur.
Malheureusement pas,
on a des preuves.
- Quelles preuves ?
- Secret-défense.
Bien entendu.
Vraiment, vous êtes incroyables.
Quand l'avez-vous vu dernièrement ?
Je ne me souviens pas.
Parlez, ça pourra l'aider.
Tous les musulmans
sont-ils des terroristes ?
Non, mais je poursuis
ceux qui le sont.
Si vous êtes au courant
de son activité,
faut le dire.
Vous allez m'inculper ?
Non.
Revenez avec des preuves,
et je vous parlerai.
Ils l'ont juste viré. Sans explication.
Mais c'est facile à comprendre.
Comment Samir a pris ça ?
À votre avis ?
Pourquoi avoir viré Horn ?
C'était il y a plus d'un an.
J'ai oublié les détails.
Vos réponses à cette enquête
resteront confidentielles.
La religion des gens
n'est pas mon affaire.
Mais quand vous priez Allah
cinq fois par jour,
ça finit par se remarquer.
Des clients se sont plaints.
Horn arrive à Chicago à 12 ans.
Il voit mourir son père.
Il arrive du Soudan,
subit un choc culturel.
Il est partagé
entre l'islam et l'occident.
Tests scolaires exceptionnels,
mais comportement rebelle.
Il est renvoyé du lycée pour bagarre.
- À quel sujet ?
- Trois élèves blancs
importunaient une Noire.
Deux ont fini à l'hôpital.
Il s'est engagé tout de suite après.
Son dossier militaire est confidentiel,
voilà une copie.
Après l'armée,
il part se battre en Afghanistan.
Il a pu rencontrer
le gratin du terrorisme islamique.
De Azzam à Ben Laden.
On perd sa trace jusqu'à la Bosnie.
Il y rencontre Chandra Dawkin,
la journaliste.
C'est une espionne ?
Non, le FBI l'a interrogée
mais elle n'a pas coopéré.
Récemment, sa vie a changé.
Il a perdu son job,
fréquenté la mosquée.
Il est parti pour de longs voyages.
Il n'est pas revenu du dernier.
Là, il rencontre quelqu'un
en contact avec Nathir. Et bingo !
Le voilà devenu terroriste.
Pour de bon, on sautait tous.
Il est trop jeune, il est pas prêt.
Désolé.
On s'en fout que tu sois désolé.
On ne rigole pas avec ça.
Je veux quelqu'un de capable.
Je suis capable,
donnez-moi une chance.
Cette mission est trop importante...
Samir. Laisse-le réessayer.
Tourne-toi.
Voyons ce que vous avez.
Voici une copie des écoutes.
On a un truc. Un appel,
d'une cabine surveillée, à Marseille.
Il a été sélectionné pour devenir...
shahid.
- Tu apprends l'arabe ?
- Juste un vocabulaire de base.
C'est du sérieux.
Le môme se voit au paradis
d'ici une semaine.
Mes frères,
je sais comme nous sommes fiers
de notre projet.
Une telle mission est un honneur.
Mais on a un problème.
Quelqu'un en a parlé.
Les mecs...
je suis désolé.
C'était mon cousin.
Je lui ai rien dit de précis.
Je voulais juste qu'il sache.
Qu'il le dise à ma famille.
Omar, on peut lui faire confiance,
juré.
C'était pas à toi de décider.
Ça n'arrivera plus.
Omar, attends.
Ne les laisse pas...
Bashir !
Abruti, tu viens
de bousiller la mission.
Qu'est-ce qui t'a pris ?
C'est toi qui vas y aller ?
Écoute-moi !
Le môme représentait un risque.
On pouvait pas se le permettre.
Ravi de vous recevoir.
Mais il était inutile de vous déplacer
pour un simple coup de fil.
Nous pensons que cette cabine
a été utilisée par Nathir
dans le passé.
Ce pourrait être le prochain kamikaze.
Merci pour l'information,
mais je vous assure
que nous contrôlons la situation.
Nous sommes ici
pour empêcher un attentat.
Est-ce qu'on peut arrêter
les conneries ?
Ali Abbas Muktar, né à Marseille,
citoyen français, 17 ans.
Mais il a cessé d'être une menace.
Pourquoi donc ?
On l'a retrouvé mort mardi matin.
Omar.
Nathir est furieux.
Il avait fixé la date.
Ça peut toujours se faire.
Faut reprendre à zéro.
Pour la cible et pour l'homme.
Pour la cible, d'accord. Mais...
J'ai réfléchi,
je préfère une télécommande.
Tu connais l'importance
de la mission ?
Nathir nous observe,
il a des projets pour toi.
Il sait qui je suis ?
Alors, c'est quoi ton idée ?
Le consulat américain à Nice.
Le consulat américain à Nice
a été la cible d'un attentat.
La police recherche toujours
le corps du kamikaze.
L'attaque ressemble beaucoup
aux attentats précédemment
commis par le groupe terroriste
Al Nathir.
L'enquête indique
que trois fortes charges
ont été placées...
Bienvenue.
Bravo, Samir, beau boulot.
Le mérite revient à Allah.
Regarde.
En direct du consulat américain
de Nice,
cible ce matin d'un effroyable
attentat terroriste,
on confirme que le nombre de victimes
s'élève à huit morts
et cinq blessés.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Huit ?
J'en espérais davantage,
bien davantage.
Mon frère, félicitations,
c'est fantastique.
Tu as porté un coup terrible
au mythe de la puissance américaine.
Nathir est satisfait.
Je ne demande qu'à le servir.
C'est parfait.
Mais ce soir, détends-toi.
Mets-toi à l'aise.
- Te voilà !
- Salut, mon frère.
Jolie vue.
Ce que tu as fait, nous le faisons
pour libérer notre peuple.
Même si nous mourons
avant d'y assister.
Si un homme n'a pas de cause
pour laquelle mourir,
il ne mérite pas de vivre.
Qui a dit ça ?
Martin Luther King.
Ce que tu peux être drôle.
On a les résultats du labo.
Traces de PETN et de RDX.
Encore du semtex.
Comme les attentats précédents.
C'étaient des attentats suicide.
Ici, c'est par télécommande.
Oui, il a utilisé des petites charges.
Une...
Et deux.
Mais placées à l'endroit idéal.
Le type connaît son métier.
Il devait pas être
à plus de 100 mètres.
Visionnons les bandes
des caméras de surveillance.
Celui-là, avance, encore.
Recule, voilà.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Il n'y avait pas d'Américains.
Les 2 morts étaient bidon.
On les a pris à la morgue,
comme prévu.
Pourquoi on parle de huit morts ?
Des employés se trouvaient
dans une aile qui devait être vide.
J'ignorais qu'ils étaient là.
On peut pas tout contrôler.
Personne ne devait mourir.
Désolé, Samir.
Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
On a mis une bombe.
Non, j'ai mis une bombe.
Tu as fait d'énormes sacrifices.
Mais tu es près du but, tout près.
À toi de me dire.
Tu veux qu'on arrête ?
Pourquoi as-tu appris l'arabe ?
J'ai pris des cours, ça m'a plu.
J'ai même lâché
mon diplôme de théologie.
Tu as un diplôme de théologie ?
Mon père était pasteur baptiste.
Son père aussi.
On a ça dans le sang.
À l'époque d'Edgar Hoover,
on t'aurait jamais pris au FBI.
C'était pas prévu.
Il y a peu de débouchés
pour les doctorats d'arabe.
En fait,
t'es un intello,
embarqué dans un combat de rue.
On n'est pas embarqué malgré soi.
Bienvenue à Toronto.
C'est un grand honneur, Emir.
Prends place.
- Du thé ?
- Oui, merci.
Omar m'a dit que tu joues aux échecs.
Un peu.
Aux échecs, comme
à la guerre, on gagne
en anticipant le coup de l'adversaire.
En pensant 2 coups à l'avance.
L'art de la guerre asymétrique
n'est pas tant d'infliger un dommage
que de provoquer une réponse.
Le terrorisme, c'est du théâtre.
Et le théâtre se joue
devant un public.
Le nôtre, c'est le peuple américain.
Mais il est dispersé
sur un immense territoire.
Le problème est le suivant :
comment le persuader
qu'il n'est nulle part en sécurité ?
Imagine un bus traversant le pays.
Avec des Américains moyens,
de toutes provenances...
ville, campagne...
Imagine l'effet
si ce bus explosait.
Et maintenant, multiplie ça par 50.
Cinquante bus.
En plein cœur de l'Amérique.
Tous en même temps. Le même jour.
Nom de l'opération :
Risalah shukr al-hiba.
Durant des années,
on a installé des martyrs.
Ils attendent un signal,
des instructions, du matériel.
Il faut un homme qui puisse bouger
sans attirer l'attention.
Qui puisse se fondre
dans la population.
Un messager américain.
Il est incapable de ça.
Je n'aime pas vous montrer ça.
On doit le trouver
avant que ça se reproduise.
Il disait que ces gens
étaient les pires ennemis de l'islam.
Il a fait la guerre sainte,
en Afghanistan
puis en Bosnie.
Il a appris à tuer.
C'était un soldat, pas un assassin.
Il vous a trompée,
comme tout le monde.
Il tirait sa force de sa foi...
Pas de ça.
Frontière US - Canada
- Bienvenue aux États-Unis.
- Merci.
Frontière US - Mexique
Je suis un ami de Nassim.
Je viens voir Iqbal.
Ils ont passé les fonds
façon Moyen-Orient.
On paye 1 000 euros dans une ville,
et l'oncle paye...
Merci, nous savons
ce qu'est le réseau Hawala.
On a perdu la trace à Londres.
La source pour l'Espagne
provenait d'un Pakistanais louche.
Hier, il a envoyé 25 000 $
à Los Angeles.
On a son identité ?
On y est presque.
Le téléphone est crypté.
Personne ne peut l'écouter.
Y compris le FBI ?
En particulier le FBI.
Quand penses-tu revoir Nathir ?
Pas avant d'avoir fait
ce qu'ils m'ont chargé de faire.
Alors continue.
Continuer veut dire que je vais devoir
leur remettre de vraies bombes.
Si ça renforce ta couverture...
Tu sais ce que j'ai fait
pour protéger ton identité ?
Je t'ai fait disparaître.
Mon boss, le sien
ignorent jusqu'à ton existence.
J'en ai rien à foutre.
Il faut repenser le dispositif.
On n'aura pas d'autre occasion.
Jusqu'où comptes-tu aller ?
On a du sang sur les mains.
On a tué des innocents.
Si on arrête,
ils seront morts pour rien.
On est en guerre.
Tous les moyens sont bons.
Tu parles comme eux.
- C'est nous les gentils.
- Ben voyons.
N'oublie pas de qui tu dépends.
Je dépends de Dieu. Comme nous tous.
- Pas de problème ?
- Non.
Omar !
Ça n'explose pas sans détonateur.
Quand même, j'aime pas ça.
Il faut qu'on discute des e-mails.
Je croyais qu'on les envoyait codés.
On devait,
mais on risque une interception,
j'ai une meilleure idée.
On donne à chacun
un compte mail et un mot de passe.
Une fois prêts, on dicte à chacun
les instructions. Sans les envoyer.
On les garde en brouillon.
Le lendemain,
ils ouvrent le brouillon.
Rien n'a été envoyé.
Rien pour le FBI.
Ça me plaît.
Voici les noms.
Il n'y en a que 10.
On veut pas tous les mettre ensemble.
Aucun ne connaît
l'existence des autres.
C'est bien vu.
Désolé.
Pas de problème.
Il faut traduire ce dossier.
Ok.
Des services secrets anglais ?
Bonne nuit.
L'oiseau a trouvé son nid.
Ils arrivent.
Il faut filer, tout de suite.
Ne laisse rien.
Ne bougez plus !
Les mains en l'air !
Contre le mur !
M. Rahman, comment allez-vous ?
Vous n'avez pas lu le patriot act ?
L'activité de transfert d'argent
doit être signalée au gouvernement.
Ce que vous avez omis de faire.
Chaque dépassement de 10 000 $
est un délit distinct.
Passible de cinq ans de prison.
Vous en êtes à 2 millions.
C'est vous le financier,
faites le calcul.
Si vous coopérez,
on abandonnera les poursuites.
À vous de choisir.
Vous avez 5 minutes.
Attendez.
Vous avez des ennuis ?
Y a un drôle de bruit.
Le radiateur...
J'ai une boîte à outils.
J'ai prié dans l'attente de ce jour.
Tes prières sont exaucées.
Ça mène au déclencheur.
Il suffit de le relier au détonateur.
Ce compte mail donnera
les instructions finales.
Chandra.
N'aie l'air de rien.
Ils doivent te surveiller, continue.
Continue.
Dis-moi ce qui se passe.
Désolé, je voulais pas
t'entraîner là-dedans.
M'entraîner dans quoi ?
Tu n'as rien à voir
avec cet attentat ?
Fais tes exercices.
Samir, dis-moi la vérité.
La vérité, c'est que c'est compliqué.
Putain de merde. Prends la radio.
As-tu fait ce qu'ils disent ?
Oui.
Alors, arrête.
Quelle que soit ton implication.
Je ne peux pas revenir en arrière.
Oublie-moi, simplement.
Lâche-moi.
On vient d'atterrir.
Ne le perdez pas de vue,
mais sans l'interpeller.
On arrive.
On est au 128 South Randolph Avenue.
On va nous repérer.
Il a dû entrer dans ce bâtiment.
Qui l'a suivi ?
On attendait des renforts.
Vous, par derrière.
Vous, sur le côté.
On n'est pas là pour vous, les gars.
Je vais sur le toit.
Agent Clayton,
t'es obstiné comme fils de pute.
Tu es dur à attraper.
Tourne-toi.
C'est pas trop ***,
on peut s'arranger.
Dis que tu remontes.
- Rien dans la cave, je remonte.
- Bien reçu.
Mon père aussi
est un homme de Dieu.
On est comme des frères.
Assis sur les mains. Assis.
J'ai lu les préceptes de ton père.
Homme d'une grande intégrité.
Comment t'es-tu
tant écarté de sa pensée ?
Ton père était pasteur ?
Tu connais la prière du Seigneur.
Récite-la.
Récite-la.
Notre père qui êtes aux cieux...
Il s'est sauvé.
Alors qu'on avait des types partout.
Ces souterrains courent
sous cinq pâtés de maisons.
Il le savait. Il a vécu ici.
L'adresse... elle était dans son dossier.
Ça ne m'a pas frappé.
Pourquoi ne t'a-t-il pas tué ?
Je lui ai pas mis une raclée
comme toi.
Tu m'as suivi ?
- Le FBI. Viens avec moi.
- J'ai un rencard.
Merde, bouscule-moi.
Tirons-nous.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
- C'était qui ?
- Un flic.
Je suis allé voir une fille.
Une vieille copine.
Ils la surveillaient.
Le mec m'a sauté dessus,
je l'avais même pas vu...
Faut quitter le pays ce soir.
On n'a contacté que 30 types.
Espérons que ça suffise.
Quand on verra Farid,
laisse-moi parler.
Mets ta ceinture.
C'est la voiture qu'Horn a volée.
Il y a 2 douilles avec ses empreintes.
Le corps est par ici.
Il avait des papiers officiels ?
C.I.A., il opérait en indépendant.
Salaam aleikoum, frère Farid.
Bon voyage ?
On a eu un problème.
Samir a fait une petite erreur.
- Il est allé voir une fille.
- Chandra Dawkin.
Oui, Chandra Dawkin...
L'important,
c'est qu'il poursuive
sa mission avec succès.
L'important, c'est...
qu'elle a coopéré avec le FBI.
Non.
Tu fais erreur, frère Farid.
Je ne me trompe pas.
- On a un indic au sein du FBI.
- Ton indic se trompe.
Impossible. Je la connais
depuis des années.
Conduis-le dans sa chambre.
Je dois parler avec Omar.
C'est un élément capital
de notre mission.
D'accord, mais sa visite
nous a mis en danger.
Allons, qui n'a jamais
succombé à la tentation ?
Il ne s'agit pas de tentation.
Il s'agit de sécurité.
Oublie ton amitié un instant
et réfléchis.
Réfléchis bien.
Et s'il l'avait fait exprès ?
Malheureusement,
ça nous laisse un doute.
Ce qui veut dire ?
Qu'on élimine tous les doutes.
Le MI5 a récupéré les données
d'un disque dur
dans la planque de Nathir.
Ça parle d'une opération :
Risalah Shukr al Hiba.
- Où j'ai entendu ça ?
- Dans une écoute.
Vous n'avez eu que le début.
La date de l'attaque,
c'est le nom complet.
Risalah signifie message.
Shukr signifie merci,
et al Hiba, cadeau.
"Message de remerciement
pour le cadeau."
Thanksgiving.
Ils vont frapper dans 2 jours.
Et la cible ?
On a trouvé des traces de semtex
dans la voiture à Chicago.
Mais l'achat remonte à un mois.
À ce jour,
il a pu distribuer des bombes
dans tout le pays.
Doublez la protection
des aéroports et de la Maison-Blanche.
On devrait mettre Horn sur la liste
des hommes les plus recherchés.
Il a tué un homme de valeur.
Pas d'objection.
- Tu m'as laissé gagner.
- Non. Je te jure.
- T'as fait des progrès.
- Te fous pas de moi.
Je sais quand tu le fais exprès.
Farid a pris sa décision.
- Désolé.
- Tu y es pour rien. C'est de ma faute.
Nous ne sommes que des hommes.
J'ai une fille à Paris.
Magnifique.
Elle me croit producteur.
C'est vrai ce qu'ils disent.
La guerre, c'est facile.
Résister à la tentation, rester vertueux,
ça, c'est plus difficile.
C'est ce qu'on a fait ?
T'es-tu posé la question ?
Ça m'est arrivé.
Mais Nathir est le chef.
Mon devoir est de le suivre.
Allons, prions.
L'indic de Washington m'a contacté.
Tout le monde te recherche.
Et alors ? Ça veut dire quoi ?
Que je te dois des excuses.
Le gouvernement t'a mis une fatwa.
Ils te veulent mort.
Attends, la connexion rame.
Il faut y aller,
on doit être à Halifax ce soir.
Halifax ?
Ils vont nous chercher partout.
On sera en train de traverser l'océan.
Tous ensemble.
- L'ordinateur a planté.
- Quoi ?
- Je dois le redémarrer.
- Comment ça ?
- Il me faut du café.
- Non, reste là. Je m'en occupe.
Te trompe pas dans les chiffres.
Je veux tous les bus
sur la route en même temps.
Compris.
C'est fait.
- Déjà fini ?
- Ouais, c'est bon. Allons-y.
Nathir quitte Halifax demain.
Vous avez une fuite.
Je sais que je suis recherché.
Samir, les bombes,
où sont-elles ?
Message non délivré
Tu te fous de ma gueule.
On attaque le pays
et tu me traînes au Canada.
Roy Clayton ?
Un fax pour vous.
Ça parle de quoi ?
L'état civil des deux employés
tués dans l'attentat de Nice.
Ils sont morts tout bébés.
Mais alors ?
Ces morts sont bidon.
Seulement cinq bateaux
lèvent l'ancre aujourd'hui.
Ils vont tous aux États-Unis.
Sauf celui-là,
- un tanker qui part pour Aden.
- Yémen ?
Sûrement lui.
Pour le fouiller,
il faudra un ordre du FBI.
Si on passe par le QG, ça va fuiter.
Mais les douanes le peuvent,
si elles suspectent de la drogue ?
Il te reste des amis aux stups ?
On va vite le savoir.
Content de te voir.
Bienvenue. Ça va être un grand jour.
C'est presque l'heure.
Leur gouvernement se vante
de représenter le peuple.
Il doit admettre que chaque Américain
partage la responsabilité
de ses crimes.
Il n'y a pas d'innocents.
On va lever l'ancre.
Il faut rester ici pour l'instant.
Qu'est-ce qui t'arrive ?
J'ai un peu mal au cœur.
Il faut que je prenne l'air,
vous permettez ?
- Tu es le chef de la sécurité ?
- Oui, monsieur.
Combien d'hommes gardent l'émir ?
7 hommes d'équipage.
Il ne craint rien.
Merde, rien. Je crois
qu'il nous mène en bateau.
C'est la capitainerie.
Il y a un autre bateau qui part,
- un cargo pour Marseille.
- C'est lequel ?
Attends, pense à ton devoir.
Omar ! Ne tire pas, écoute-moi.
Qu'as-tu fait ?
- Je ne veux pas te tuer.
- Tu es un traître !
Non ! C'est Nathir, le traître.
C'est Farid !
- Ils ont trahi l'islam.
- Je ne t'écoute pas.
- Je vais te tuer !
- Peu importe.
J'étais mort en montant sur ce bateau.
Mais je devais stopper cette folie.
Tu rêves ! T'as rien stoppé du tout.
Il y a 30 bus qui vont sauter.
Qui êtes-vous ?
Qu'est-ce que vous faites ?
Je les ai tous mis dans le même bus.
Non, impossible.
Je t'ai vu leur donner les bombes.
J'ai vu les e-mails.
J'ai modifié les e-mails.
C'est fini.
Je t'ai fait confiance.
Tu étais mon frère.
Je suis ton frère.
Ils se sont servis de toi.
De moi aussi. Tous.
Ils ont abusé de notre foi.
Lâche ton arme.
Cessez le feu.
Où est Nathir ?
Tiens le coup.
Appelez le médecin.
Tu vas t'en tirer.
Monte, on va discuter.
On peut discuter ici.
C'est bon de te voir en forme.
On a eu peur pour ta vie.
Comment va l'épaule ?
Je survivrai.
Je sais pas si on te l'a dit...
Le pays a une dette envers toi.
T'as fait tout ce chemin pour ça ?
J'ai un rencard,
qu'est-ce que tu veux ?
Je t'ai purgé ton dossier.
L'attentat en France,
le bus, la totale.
Tu es libre,
mais tu peux encore faire
beaucoup pour nous.
Je suis libre ?
Ça n'est pas la liberté pour moi.
Tu as cliqué sur "effacer"
et ça suffit ?
J'ai décidé de la vie des gens.
- Je dois vivre avec.
- Je comprends.
Mais nous savons
que ce combat n'est pas terminé.
Le Coran dit que
si on tue un innocent,
c'est comme si on tuait
toute l'humanité.
Il dit aussi que sauver une vie,
c'est sauver l'humanité.
Tu es un héros.
Tu peux m'appeler comme tu veux.
Pour moi, c'est terminé.
On sait où se trouver.
Que la paix soit avec toi.
Avec toi aussi.
T'aurais dû commencer par là.
TRAHISON