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"Je fus prompt à dire à ma mère
ce que je savais
"et nous nous retrouvâmes
dans une situation périlleuse.
"ll fallait se résigner,
et nous eûmes enfin l'idée
"d'avancer ensemble
"et de chercher de l'aide
dans le hameau voisin.
"Sitôt dit, sitôt fait.
Nues têtes,
"nous sortîmes dans la nuit
et le brouillard givrant.
"Si proche fut-il,
le hameau était
"caché de l'autre côté
de la baie adjacente
"et, ce qui m'encouragea
fortement,
"il était
dans la direction opposée
"à celle où l'aveugle
avait fait son apparition.
"Je n'oublierai jamais
la joie que j'éprouvai
"en voyant le jaune étincelant
des portes et fenêtres,
"mais cela s'avéra
"être la seule aide
que nous pûmes obtenir par ici.
"On aurait pu penser
"que les hommes
auraient eu honte d'eux,
"nul ne consentit
à revenir avec nous au..."
Audrey ? Excuse-moi.
M. Talcott nous a quittés.
D'accord.
À l'entrée,
au cas où quelqu'un arrive.
Tu risques d'attendre longtemps.
Personne n'a été prévenu ?
ll avait bien de la famille.
Oui.
Mais ils ne veulent pas
en entendre parler.
Tu peux le mettre
dans la benne derrière.
Effets personnels - NON RÉCLAMÉ
Stephanie Higgins
Effets personnels
RECHERCHE GARDE-MALADE
Terrebonne - Temps plein,
résident - 1000 $ / semaine
Tiens, regarde.
J'ai un entretien demain.
Et ton boulot ?
J'en ai assez de cet endroit.
- Pourquoi ?
- Votre bière.
- Merci.
- De rien.
J'ai perdu un patient
aujourd'hui, M. Talcott.
- Désolée.
- Tu aurais dû voir ça.
Dans la seconde qui a suivi,
ils ne pensaient qu'à le virer.
Pour eux, c'est qu'un boulot.
C'en est un,
mais au moins, il t'avait.
Non, on est censés
s'occuper des gens.
lls s'en moquent.
Minute. C'est à Terrebonne.
C'est dans les marais.
Je travaille pour l'école
d'infirmière et je suis payée.
Et je peux aider quelqu'un,
à ma façon.
ll y a des alligators
dans ces marais et des types édentés.
On est venues pour danser,
ou quoi ?
Cary, écoute.
Ce travail ne te changerait pas,
par hasard ?
J'ai 25 ans. ll n'y a pas de mal
à changer un peu.
PROPRlÉTÉ PRlVÉE
DÉFENSE D'ENTRER
Mon Dieu.
Y a quelqu'un ?
Si c'est pas ça, l'amour ?
Un dévouement désuet,
comme on en lit dans les livres.
Vous devez être Caroline.
Désolée, la porte était ouverte,
je suis entrée.
C'est une grande maison.
Je ne vous ai pas entendue.
Ça va aller.
Tant pis pour le classement.
Désolé. Je suis Luke Marshall.
Notaire.
On s'est parlé au téléphone.
C'est vrai.
Les médecins lui donnent
un mois. C'est bientôt la fin.
Je vois ça.
Sa femme a un peu de mal
à le digérer.
C'est normal.
Violet, vous avez de la visite.
Je vous présente
Mlle Caroline Ellis.
Elle travaille à l'hospice.
Caroline,
voici Violet Devereaux.
Vous avez une très belle maison.
Désolé. C'est dur.
L'idée d'avoir un étranger...
Je comprends.
Le vieux Sud. Elle pense
qu'on fait encore la révérence.
Alors, il ne parle pas du tout ?
Non. L'attaque l'a paralysé.
- Quel côté a été affecté ?
- Les deux.
C'est arrivé il y a un mois,
dans le grenier.
C'est là qu'elle l'a trouvé.
Ben ?
Vous avez de la visite.
Mlle Caroline Ellis.
Bonjour, Ben. Je suis Caroline.
Elle n'est pas d'ici.
Elle ne comprendra pas ma maison.
De la Nouvelle-Orléans.
Elle n'y a pas grandi.
Vous entendez son accent ?
- Qui sait d'où elle vient ?
- Hoboken, dans le New Jersey.
Vous voulez quoi,
un accent du Sud ?
L'autre est partie, Violet.
D'accord.
Mais elle ne va pas comprendre
la maison.
La précédente est partie ?
Laissez-moi lui parler,
je vais arranger ça.
Je ne peux aider
que ceux qui en ont besoin.
Elle a besoin d'aide.
Elle a juste peur.
De quoi ? La politesse ?
C'est l'amour de sa vie
et il est mourant.
lls sont ensemble
depuis toujours.
Son âme sœur va la quitter.
Je ne sais pas vous,
mais moi, ça me ferait chier.
Vous êtes un vrai poète !
Écoutez.
La dernière est partie.
On en a vu quatre depuis.
Elle les refuse toutes.
Ce n'est pas personnel.
Votre présence accentue le fait
qu'il est mourant.
ll va mourir avec ou sans moi.
C'est quoi, cette histoire
à propos de la maison ?
Comment ?
Elle dit que je ne comprendrai pas
la maison. Pourquoi ?
Je sais simplement
que son argent est bon à prendre.
C'est bon, oubliez.
Si ça vous rassure, je cherche
encore le boulot de mes rêves.
Bon.
Si vous lui parliez,
que lui diriez-vous ?
Je lui dirais
qu'elle aura beau chercher,
je doute qu'elle trouvera
mieux que vous.
Elle vous traitera alors
comme vous le méritez.
Voici mes règles. Pas de tricot.
Pas de club de bridge.
Et pas de loto.
D'accord. Bonnes règles.
Je suis sérieuse, ils voudront
te traîner dans leur vieillerie.
C'est à moins d'une heure,
je reviendrai souvent.
T'as intérêt.
Si tu cherches quelqu'un
qui n'a pas connu la Guerre mondiale.
C'est quoi, cette phobie
des personnes âgées ?
Viens.
ll serait fier de toi.
Tu le sais bien.
Excusez-moi ?
ll y a quelqu'un ?
Je viens régler mon essence.
ll y a quelqu'un ?
ll y a quelqu'un au fond ?
Désolée.
Pardon.
Je veux juste payer mon essence.
Seigneur.
Ça fait 17 $.
Gardez la monnaie.
Mme Devereaux ?
Je suis installée.
Bonjour, Ben. Vous vous souvenez
de moi ? Caroline.
Je vais m'occuper de vous
quelque temps.
Ça manque de lumière ici.
Alors comme ça,
vous aimez le blues ? Eh bien...
Lâchez-moi.
Ben, vous me faites mal.
Vous voilà.
C'est l'heure de son médicament.
Poussez-vous, ma fille.
À 9 heures et à 19 heures.
ll faut broyer ses comprimés.
Je vous montrerai.
Assurez-vous qu'il boit tout.
- Qu'est-ce qu'il prend ?
- Du Coumadin, entre autres.
ll a des tremblements parfois.
N'ayez pas peur.
Et un baiser
pour adoucir le goût.
Vous êtes plutôt maigrichonne.
Mais mignonne.
Je parie que vous êtes
toute scribouillée.
- Scribouillée ?
- Peinturlurée.
Je connais les jeunes,
tous recouverts de tatouages
et d'épingles.
Vous êtes toute peinturlurée.
Pas où on peut le voir.
Très bien.
ll prend un bain tous les jours,
et ses draps sont changés.
Je suis la seule à m'occuper
du ménage et du reste.
Depuis combien de temps
vivez-vous ici ?
Voyons.
On est arrivés de Savannah
en 1962.
La maison appartenait
à un frère et sa sœur.
lls en avaient hérité depuis
longtemps de leurs parents.
lls y vivaient
depuis tout petits.
Ce sont eux. Martin et Grace.
Des gens charmants.
Mais des problèmes financiers
les ont poussés à vendre.
Vous gardez leur photo ?
J'aime rendre hommage
aux souvenirs de cette maison.
Allez. Venez par ici.
Voici la salle à manger.
On n'utilise
que la moitié des pièces.
Les autres servent
aux antiquités de Ben.
On stockait ici
ce qu'il ne vendait pas.
Sauf dans le grenier.
ll y a du cristal
et de la porcelaine.
Et pour votre gouverne,
je sais exactement ce qu'il y a.
ll y a plus de 30 pièces
en tout.
Dans le temps,
chaque pièce avait sa clé.
Le propriétaire avait un passe.
Ce passe ouvre
toutes les portes.
Celui-ci est pour vous.
J'ai le mien.
Le garde-manger est juste là.
ll se peut qu'on vous demande
d'aller en ville parfois.
ll y avait un miroir ici avant ?
J'ai aussi vu qu'il n'y en a pas
dans les salles de bain.
Ma fille, quand on est aussi
usés et ridés que nous,
inutile qu'on nous le rappelle.
Si vous en voulez un petit
pour vous,
ça me va.
- Où sont-ils ?
- Rangés.
Luke m'a dit
que vous ne fumiez pas.
Moi, si. Je fume beaucoup,
et j'aime ça.
Vous y voyez un inconvénient ?
Non.
Bien. Et enfin,
le plus important, sachez
que je ferai
comme si vous n'étiez pas là.
Après tout, on n'est pas liées.
Vos parents vivent encore ?
Ma mère nous a quittés.
Mon père est mort l'an dernier.
Je vois. Alors, vous vous êtes
aussi occupée de lui.
Je l'aurais fait.
Je pensais avoir plus de temps.
À trop penser
au temps qu'il nous reste,
on en oublie de vivre.
Soyez gentille avec mon mari.
Et avec sa maison.
Les médicaments à 9 h.
Un, deux, trois.
Vous n'avez pas de tels jardins
dans le New Jersey, je suppose.
En fait, c'est l'État jardin.
J'en doute fort.
Rien de plus glorieux
qu'un jardin.
Mort chaque hiver,
ressuscité chaque printemps.
Êtes-vous croyante ?
J'essaie d'avoir
l'esprit ouvert.
C'est bien. Très bien.
Où sont mes trilliums ?
Oh, fichtre.
Rendez-moi service, ma fille.
Pourriez-vous monter
dans le grenier ?
J'ai des sachets de graines
dans une boîte près de l'escalier.
Vous en avez mis, un temps.
Désolée.
Je pensais que la clé
ouvrait toutes les portes.
La clé ? Quelle clé ?
La clé de la maison.
ll y a une porte dans le grenier
qu'elle n'ouvre pas.
Oh, non, elle n'a jamais
ouvert le grenier.
- J'ai mes trilliums.
- Pourquoi ?
- Qu'est-ce qu'il contient ?
- Je l'ignore.
ll est fermé
depuis qu'on a emménagé.
ll faut que j'aille les planter
avant qu'il pleuve.
Mme Devereaux,
Ben était dans le grenier
quand il a eu son attaque.
Qu'est-ce qu'il y faisait ?
Vous devrez le lui demander,
ma fille.
Soyez un ange et allez le voir.
Je me demande
s'il aimerait un thé glacé.
Sa porte était fermée.
Ben !
Arrêtez-vous, Ben !
Ne bougez pas !
Ben !
Arrêtez !
Ben !
Mme Devereaux !
Ben !
Ben, que faites-vous ?
C'est moi !
Miséricorde, qu'a-t-il fait ?
ll est sorti par la fenêtre.
Je le croyais attaché.
ll a des spasmes.
- ll a eu ses médicaments ?
- Oui.
ll a vraiment tout bu ?
Je le croyais.
- Ben, que te font-ils ?
- Sa porte était fermée.
Allez chercher le fauteuil.
ll faut le ramener.
Et un médecin ?
Demain matin,
pour l'instant, le fauteuil.
AlDEZ-MOl
Caroline !
Vous en avez mis, un temps !
J'ai fait le plus vite possible.
On va devoir doubler la dose
de médicaments. C'est tout.
Caroline, aidez-moi à le porter.
Allez. Voilà.
Où pensais-tu aller ?
Vous êtes ici depuis deux jours,
et il tente déjà de se suicider.
Vous devez aider les gens
d'une drôle de façon.
L'un de mes nombreux charmes.
Que s'est-il passé ?
Je viens modifier son testament,
elle est avec le médecin,
elle dit qu'il est tombé ?
En effet.
D'où ? De son fauteuil ?
Vous n'êtes pas sérieuse.
ll est tombé de là-haut ?
Comment ? ll ne marche même pas.
Ne me dites pas que vous partez.
Que je dois retrouver quelqu'un.
Fermez la porte.
Je vais vous montrer un truc.
Vous savez
ce que disait ma maman ?
Si une dame t'invite dans sa chambre,
ce n'est pas une dame.
La philosophie rustique du Sud
pousse sur les arbres ici.
Regardez ça.
J'ai trouvé ça
dans la chambre de Ben
la nuit dernière.
Quoi ? Son linge ?
Non, il y avait...
- J'ai vu...
- Quoi ?
J'ai vu... ll y avait...
Oubliez.
Je croyais...
Je ne sais pas
ce que je croyais.
Je vous admire.
Pour ce que vous faites.
Je ne pourrais même pas
m'occuper de mes parents.
Vous le regretteriez.
J'ai quitté la fac pour aider
des amis et leur groupe.
Dehors toute la nuit,
toujours sur la route.
Mon père pensait
que je gâchais ma vie.
On a arrêté de se voir
et de se parler.
Têtus et fiers,
on s'est quittés comme ça.
Vous voulez dire que...
Oui.
ll est parti avant même
que je sache qu'il était malade.
Je pense qu'il voulait
m'épargner tout ça.
Est-ce si mal ?
Personne ne devrait mourir seul.
Que vouliez-vous me dire ?
À propos de Ben.
N'avez-vous jamais l'impression
qu'il vous demande de l'aide ?
- À moi ?
- Avec un regard ou
un geste.
M. Marshall ?
Où diable est ce garçon ?
Caroline,
avez-vous vu M. Mar...
Eh bien,
je vois que les enfants
font connaissance.
Allons, Violet,
vous êtes la seule femme
dans ma vie.
J'en doute fort, débarrassez-moi
de cette moiteur.
Le médecin est parti,
donc je suis prête
à discuter si vous avez fini
avec votre nouvelle affaire.
Bon.
Quand vous aurez le temps.
Recettes de Papa Justify
et enseignements sacrés
Craie, soufre, sang, cheveux
Conjurer la protection suprême
Caroline ?
Je fais du thé.
Vous en voulez ?
Caroline ?
Papa Justify - Conjuration
du sacrifice - 24 août 1920
"Sacrifice."
Êtes-vous dans la maison ?
Caroline ?
Vous avez une petite tête,
ma fille.
ll est temps, Seigneur.
De la poussière sèche,
libéré de ces chaînes,
de la maison du diable.
ll est temps, Seigneur,
de me tirer
de la poussière sèche,
libère-moi de ces chaînes.
Éloigne-moi
de la maison du diable.
Sors-moi des ténèbres.
Redonne-moi la vue.
Relève-moi de la tristesse.
Sauve-moi de ma damnation.
Je t'en prie, Seigneur.
ll est temps, Seigneur.
Tire-moi de la poussière sèche.
Libère-moi
de ces chaînes. Éloigne-moi
de la maison du diable.
Sors-moi des...
Un groupe local.
Et si tu m'offrais un verre ?
Ce n'est pas
un grenier ordinaire.
Elle dit qu'elle l'a toujours
connu fermé.
C'est une chambre hoodoo.
- Une quoi ?
- Tu connais le hoodoo ?
C'est comme le vaudou ?
Faux. Le vaudou
est une religion.
Les esclaves africains
l'ont importé à Haïti.
Culte de Dieu,
du paradis et de l'enfer.
- Quelle est la différence ?
- La magie.
De la magie d'Américains.
Dieu n'a rien à voir là-dedans.
- De la magie ?
- Oui.
C'est à la fois africain,
européen et amérindien.
La Nouvelle-Orléans
en est le berceau.
Ma tante Nola le pratique.
Elle fait ça à Algiers.
Tu as dit que la maison
avait une histoire ?
- Le hoodoo n'est pas dangereux.
- Dans quelle mesure ?
C'est psychologique,
comme beaucoup de trucs.
Ça ne peut rien te faire,
si tu n'y crois pas.
Alors, cette boutique
où va ta tante...
Tu l'as vue ?
C'est dans cette rue,
ou la suivante,
ou celle d'après.
LAVAGE ET SÉCHAGE de qualité
Là.
Là ? C'est une laverie.
C'est tout ce que je sais.
C'est là qu'elle va.
Tu viens ou non ?
Non.
ll me semblait
que tu n'y croyais pas.
Exact.
Mais je ne veux pas
y être mêlée.
Si tu veux y aller, vas-y.
Tu as peur.
- Jill l'Aventurière a peur.
- La ferme.
Pas si vite.
On a fait tout ce chemin...
Je n'ai pas peur.
Bonne nuit, Caroline.
Bonne nuit.
Je vous ai dit pour les miroirs.
Je ne comprends pas.
Ce n'est pas votre maison.
Je les ai trouvés.
C'était pour ma salle de bain...
Je vous l'ai déjà dit.
Pas de miroir.
Pas de miroir !
Je suis allée dans la pièce.
- Quelle pièce ?
- Le grenier soi-disant fermé.
ll n'est plus fermé.
Vous n'avez pas idée
de ce que vous avez vu.
Alors, dites-le-moi
tout de suite.
Ou je m'en vais.
Vous n'êtes pas du Sud.
Vous ne comprendrez pas.
On ne fait pas qu'entrer
dans cette pièce
pour y ranger des affaires
comme ça.
On les laisse à leur place.
La maison leur appartient
autant qu'à nous.
Elle est à qui ?
À qui sont ces affaires ?
Très bien.
ll y a près de 90 ans,
vivait ici un banquier
du nom de Thorpe.
ll s'est enrichi
sur le dos des pauvres.
ll était méchant et cruel.
ll vivait avec sa famille
et un couple de serviteurs,
Mama Cecile et Papa Justify.
Asseyez-vous.
D'après ce que j'ai entendu,
le vieux Thorpe ignorait
que Papa Justify
était un jeteur de sorts.
C'était un sorcier.
Tout comme Cecile.
- lls pratiquaient le...
- Hoodoo.
Oui.
C'était leur chambre.
IIs étaient connus
dans tout le bayou.
lls guérissaient les malades
et punissaient les méchants.
"Frappe le mal avec un bâton
tordu", comme disent les Noirs.
Mais pour le vieux Thorpe,
ils n'étaient que des serviteurs.
Et il les a fait travailler
jusqu'à l'épuisement.
ll a abusé d'eux.
Jusqu'à,
comme le raconte la légende,
cette fameuse soirée.
L'anniversaire de la banque,
toutes les sommités y étaient.
Politiciens, barons du sucre
et des bateaux à aube.
ll y avait beaucoup à boire,
de Ia danse
et quelques
rendez-vous amoureux.
Quand l'heure est venue
de se séparer,
certains invités ont vouIu
dire au revoir aux enfants.
Mais personne ne les avait vus
depuis des heures.
Étant ivres de cognac,
ils en ont fait un jeu.
"Retrouvons Ies enfants.
Retrouvons Ies enfants."
Pièce après pièce.
Finalement, quelqu'un a entendu
de la musique...
Martin ? Grace ?
... des voix et des cris
dans le grenier.
Dans Ia maison du diabIe.
ll est temps, Seigneur.
Les serviteurs étaient Ià-haut
avec Ies enfants.
lls leur apprenaient
à conjurer le hoodoo.
Et prendre sa tête.
Thorpe est devenu fou
et Ies autres invités aussi.
Depuis combien de temps
durait ce blasphème ?
Les enfants ont dit
que c'était leur faute.
Mais on ne les a pas crus.
Tout ce pouvoir,
cette rage et cette folie.
La fête était terminée.
C'était terrible.
Terrible.
Des rumeurs ont circulé,
mais ni arrestation, ni procès.
L'argent a eu raison de ça.
Qu'est-il arrivé à la famille ?
La banque a périclité.
Thorpe a tiré sur sa femme,
puis retourné l'arme contre lui.
On a dit que Justify et Cecile
s'étaient vengés.
Les enfants sont restés ici
jusqu'en 1962.
lls n'ont jamais dit pourquoi
cette pièce était fermée.
Ni pourquoi il n'y avait aucun
miroir dans toute la maison.
Maintenant, nous le savons.
Vous savez quoi ?
On les voit dans les miroirs.
Qui ?
Les serviteurs.
J'ai lu des livres
sur le hoodoo, on dit que
mettre de la poussière de brique
par terre éloigne le mal.
Donc, j'en ai mis
tout autour de la maison.
Je refuse de croire qu'on voit
des fantômes dans les miroirs.
Les fantômes sont là
en ce moment.
Quoi qu'ils lui aient fait,
je ne les laisserai pas
me le faire.
Maintenant, vous allez partir,
comme toutes les autres.
Votre femme est sacrément
superstitieuse, Ben.
Elle pense qu'il y a
des fantômes dans le grenier.
Flippant, non ?
Une minute. Je reviens.
Elle dit qu'on les voit
dans les miroirs.
Des fantômes dans les miroirs.
Désolée, Ben.
Ben, du calme.
Doucement. Je suis...
Je suis navrée.
Vraiment navrée.
Vous les voyez, vous aussi.
Je vais en ville.
Faire des courses.
Que vous faut-il, Caroline ?
Caroline, que vous faut-il ?
On verra bien.
ll ne te frappera plus.
Mama Cynthia,
il m'a battue hier.
Utilise la potion
que je vais te donner
et ça n'arrivera plus.
Je te le promets.
- J'ai peur.
- Ne crains rien.
- J'en suis vraiment capable ?
- Ça marchera.
Fais ce que je te dis.
N'aie pas peur.
Ça marchera,
et ça n'arrivera plus jamais.
Ne t'en fais plus.
ll ne te frappera plus.
Utilise cette potion.
J'y ai mis beaucoup de choses.
Utilise-la comme je t'ai dit.
- J'ai confiance en vous.
- Tout ira bien.
La poussière de brique
à l'entrée, ça marche comment ?
On pose une ligne.
Ceux qui vous veulent du mal
ne peuvent pas la franchir.
C'est comme ça qu'on sait
qui sont nos ennemis.
C'est comme de l'hypnotisme ?
La persuasion ?
Et quand ça marche,
c'est parce qu'on y croit ?
Et si on pense
que la magie
vous a rendu malade,
on pourrait croire
à un remède magique, non ?
Même si tout est dans la tête.
Quelqu'un vous a jeté un sort.
Supposons que je connaisse
quelqu'un qui pense avoir été...
- Maudit.
- Maudit.
Pourrait-il croire
à une guérison ?
Quel est son mal ?
ll ne parle pas. Bouge à peine.
ll a eu une attaque,
mais il pense que quelqu'un
l'a rendu comme ça.
Et vous voulez savoir
ce qui lui est arrivé ?
Oui.
Tu y es allée.
Tu y es vraiment allée.
T'es folle ?
As-tu déjà entendu parler
de traitement psychosomatique ?
Oui. Mais c'est différent.
Une partie du rétablissement
dépend de la volonté du patient.
Quel rétablissement ?
ll est mourant.
Tu es censée l'aider à mourir.
ll y croit.
Et alors ? Qui est-il pour toi ?
Oublie.
Non, toi, oublie.
Ce n'est pas ton père.
Ni celui-ci, ni les autres.
Pourquoi êtes-vous si liés,
tous les deux ?
Je suis désolée. Désolée, Cary.
Si je ne m'attache pas à lui,
je l'abandonne.
L'attachement, c'est mieux.
Je sais. Désolée. D'accord ?
Mais regarde-toi.
Tu veux être infirmière
et tu parles à une guérisseuse.
Ce n'est pas pour moi.
On annonce jusqu'à
30 centimètres de pluie
près des côtes,
dès cette nuit,
l'orage va traverser le delta.
On signale
des précipitations croissantes
sur Ies zones côtières
qui se déplacent vers le nord.
Les régions concernées
sont Ies centres autour...
Bonsoir, Ben.
Je vais vous montrer
quelque chose.
Ce sera notre secret
à vous et à moi.
Violet dit que
vous n'avez pas eu d'attaque,
dans le grenier.
Elle dit que des esprits
vous ont jeté un sort.
C'est ce que vous pensez ?
Moi aussi,
je connais un sort, Ben.
Un qui vous guérira.
ll vous suffit d'y croire.
En arrière.
Purifie cet homme.
Purifie cette pièce.
Purifie cette maison.
Ses mots sont perdus,
ils errent dans sa tête.
Laisse l'eau couler
et emporter avec elle
cette condition.
Sa langue est liée
et emmêlée dans sa gorge.
Laisse l'eau couler
et emporter avec elle
cette affliction.
Laisse sa voix s'envoler.
Laisse l'eau couler
et emporter...
Caroline.
C'est dans votre tête.
Aidez-moi.
Ben, parlez-moi.
Continuez de parler.
Aidez-moi.
Vous aider ? Mais comment, Ben ?
Sortez-moi d'ici.
Caroline ?
Sortez-moi d'ici !
Merde !
- Caroline !
- Un instant.
Caroline, ouvrez la porte !
Que lui faites-vous ?
Pourquoi voulez-vous partir ?
- Caroline !
- Une minute !
Caroline, ouvrez la porte !
Je promets de vous aider.
Parlez-moi.
Qu'est-il arrivé dans le grenier ?
Qui craignez-vous ?
Qu'avez-vous fait ?
Qu'est-ce que c'est ?
- ll s'agitait...
- Éloignez-vous de lui.
- Éloignez-vous.
- ll se débattait.
C'est bon.
J'ai apporté de l'eau.
Vous lui parliez ?
Je lui racontais une histoire
pour l'apaiser.
- À quel sujet ?
- Juste une histoire.
Pas de fantôme.
Ce sera tout pour ce soir,
Caroline. Merci.
Je reviendrai...
C'est inutile. C'est tout
pour ce soir. Bonne nuit.
ll est temps, Seigneur.
Grace.
CaroIine ?
Caroline.
Mme Devereaux ?
Elle et ses putains de fantômes.
Ce grenier est rempli
de trucs dans ce genre.
Des recettes. Des sorts.
Des livres. Des disques.
Je comprends
votre préoccupation,
ma famille est superstitieuse.
On est baptistes.
- C'est différent.
- C'est charmant.
Couleur locale.
Vous avez dit
que vous étiez inquiet pour lui.
Mais maintenant,
c'est vous qui m'inquiétez.
Êtes-vous infirmière
ou détective ?
Quand avez-vous rencontré
les Devereaux ?
Juste avant son attaque.
lls voulaient modifier
leur testament.
Peut-être savait-elle
que quelque chose
allait lui arriver ?
Comment ?
Avec les tarots du grenier ?
Je veux savoir pourquoi
celle d'avant est partie.
Hallie. Tu as de la visite.
Vous êtes superstitieuse,
CaroIine ?
Pas vraiment.
J'ai dit à ma mère
où je travaillais.
Elle a dit que cette maison
n'était que sang et larmes.
Que les derniers propriétaires
étaient un frère et une sœur.
Des fous, à ce qu'on dit.
Morts d'une attaque juste
après avoir vendu la maison.
lls ont pu voir quelque chose
qu'ils n'auraient pas dû.
Peut-être que Ben aussi.
C'est peut-être leurs affaires
dans cette pièce,
mais aucun fantôme
n'a ensorcelé ce vieil homme.
C'est elle qui l'a fait.
- Vous le croyez vraiment ?
- Pas vous ?
On m'a dit
que ce n'était pas dangereux.
C'est inefficace
si on n'y croit pas.
Je vous suggère de partir de là
avant d'y croire.
C'est pure folie.
Le vieux a eu une attaque.
Ce n'est pas ce qu'il pense.
Vous allez l'éloigner
de sa propre femme ?
- Pouvez-vous croire...
- Je n'y crois pas.
Mais lui, oui.
- Arrêtez la voiture.
- Quoi ?
- Arrêtez la voiture.
- Pourquoi ?
Je suis déjà venue ici.
ll n'y a pas qu'eux.
Vous voyez la ligne par terre ?
De la poussière de brique.
Hoodoo. Ça empêche
vos ennemis d'entrer.
Vous voyez les os ?
Ce truc s'empare des gens ici.
Mais ce n'est pas réel.
Peu importe si ce n'est pas réel.
Ça l'est pour eux.
Qu'y a-t-il ?
Cette musique. Je la connais.
Vous êtes sûre
que c'est une bonne idée ?
Y a quelqu'un ?
Ma maman m'a appris
les bonnes manières.
Y a quelqu'un ?
Excusez-moi. Madame ?
On a entendu la musique,
le disque. Je pensais...
ll n'y a de disque
pour personne ici.
Et des disques
d'un certain Justify ?
Comment connaissez-vous ce nom ?
Qui vous a envoyée ?
Qui est avec vous ?
- ll y a quelqu'un d'autre ?
- C'est moi, madame.
Arrêtez. Ne touchez à rien...
Connaissez-vous un disque appelé
Conjurer le sacrifice ?
Carje l'ai.
Si vous l'aviez,
vous ne le diriez pas.
Vous le connaissez.
La plus puissante conjuration.
Justify l'aurait découverte,
mais il a été tué
avant d'apprendre à l'utiliser.
Lui et sa pauvre femme.
On ne l'a jamais retrouvée.
Qu'est-ce que ça fait ?
Ça vous empêche de mourir.
Pas pour toujours,
mais un certain temps.
Comment ?
Vous devez sacrifier quelqu'un
et prendre les années
qu'il lui reste.
Plus vite !
ll est seul avec elle !
Attendez, Caroline ! Merde !
Vous me faites peur.
Si je prouve qu'elle lui veut
du mal, m'aiderez-vous...
- Elle voudrait le tuer ?
- M'aiderez-vous ?
Écoutez-vous.
Très bien. Au revoir.
Qu'allez-vous faire,
le kidnapper ?
Vous savez que quelque chose
cloche entre eux.
Laissez-moi me renseigner.
Trouvez des motifs pour
une mise sous tutelle.
Vous n'aurez pas
de mandat avant demain.
Ça me laisse la nuit.
Je suis son seul espoir, Luke.
Trouvez des preuves. D'accord ?
Mme Devereaux,
je suis de retour.
Non. Où est le disque ?
ll était là.
Mme Devereaux,
vous pouvez venir une minute ?
Caroline, je commençais
à m'inquiéter,
vous êtes partie si longtemps.
ll y a une pluie battante.
Ça va tomber toute la nuit.
Si ça continue,
le marais va monter
et ruiner
mon parterre de fleurs.
Vous vouliez me voir ?
Oui, pourriez-vous
jeter un œil à ça ?
ll y a une fuite.
ll y en a dans toute la maison.
C'est juste la pluie.
Mais si vous regardez de près...
Approchez.
Je vais vous la montrer.
En fait,
le dîner est sur le feu.
Je ferais mieux
de le surveiller.
- Juste une minute.
- Je vois très bien d'ici.
Vous voulez ça pour le rebord ?
D'accord.
Pourriez-vous venir
dans la chambre une minute ?
Pour que je vous montre
ce que je vois.
Vous êtes bizarre, Caroline.
Je vais faire du thé.
Caroline ?
Après avoir donné
les médicaments à M. Devereaux,
voudrez-vous vous joindre
à moi pour dîner ?
- Je...
- Parfait !
Nous aurions déjà dû
le faire avant.
Ça va être un régal.
On s'en va ce soir.
Caroline !
Le dîner est servi.
Comment est votre gumbo ?
Je n'ai pas commencé.
Prendrez-vous du sucre ?
Je l'ai sorti.
Non, je le prendrai sans sucre
ce soir.
Je pensais que vous aimiez ça.
Vous sucrez toujours votre thé.
Vous me croyez sénile,
n'est-ce pas ?
Des fantômes dans le grenier.
Des sorts sur mon mari.
Je ne comprends pas.
Pourquoi votre mari serait-il
ensorcelé et pas moi ?
Moi aussi,
je suis allée dans le grenier.
Peut-être parce que
vous n'y croyez pas.
Peut-être que toutes les maisons
ont des esprits,
mais on ne les voit pas
avant d'y croire.
Je n'ai pas faim.
Ne bougez pas.
Je vais chercher les bougies.
Mangez votre gumbo. Fichtre.
Dîner aux chandelles.
Voilà.
Alors, c'est l'orage
ou les fantômes ?
Pensez ce que vous voulez.
J'ai toujours pensé
qu'on pouvait
en apprendre quelque chose.
Comme un sortilège ?
J'ai beaucoup de respect
pour votre mari.
ll se bat contre
ce qui lui est arrivé.
Que lui est-il arrivé, Violet ?
Vous n'avez rien mangé.
Que lui avez-vous fait ?
Je l'ai fait spécialement pour vous,
vous n'avez rien mangé.
Qu'avez-vous fait ?
C'est mon mari,
et je suis sa femme,
je lui ferai
ce que bon me semble !
ll est en danger
dans cette maison.
Qu'est-ce que c'est ?
Vous avez fait quelque chose.
ll est en danger ici. Avec vous.
- C'est ma maison.
- Je l'emmène, Violet.
Non !
Trop ***. Pas encore.
Catin. ll est à moi.
Laissez-le dans la maison.
Laissez-le dans...
ll est à moi !
"Protection."
Où est le disque ?
Mon Dieu.
Je l'ai.
Sale pute.
C'est l'heure de partir.
Allez, Ben.
Je vais vous sortir d'ici.
Tenez bon.
Bon sang !
Laissez-le dans la maison.
Accrochez-vous.
Caroline ?
Oh, merde !
Caroline.
Allez, Ben !
ll faut vous cacher, Ben.
Je vais chercher de l'aide.
Je ne vous laisserai pas.
Je ne vous laisserai pas.
D'accord ?
Caroline ?
Vous pensez pouvoir
le sortir de cette maison ?
Vous vous croyez
plus forte que moi ?
Vous ignorez ma force, Caroline.
Caroline !
Vous ne vous facilitez pas
la tâche !
Où êtes-vous ?
Vous ne pouvez pas m'échapper,
Caroline.
Vous comprenez ?
Vous ne sortirez jamais d'ici,
ma fille.
Caroline ?
Ne bougez pas !
Merci.
Luke !
Doux Jésus.
Elle a essayé de me tuer.
Elle était armée.
Elle sait que je sais.
Ben est en danger.
ll est toujours là-bas.
Appelez la police, Luke.
ll faut qu'on y retourne.
Pas question.
Je l'ai laissé là-bas.
Vous n'avez laissé personne.
Du calme.
Racontez-moi.
Elle a voulu vous tuer ?
Excusez-moi.
Mme Devereaux.
Que me vaut...
Des nouvelles de Caroline ?
Pourquoi aurait-elle...
Que se passe-t-il ?
Qu'est-il arrivé ce soir ?
Vous ne quittez pas ?
ll faut enregistrer
cette conversation.
Lui faire du mal ? Comment ?
Que voulez-vous dire ?
De quoi parlez-vous ?
Je vous écoute.
Le droit pour débutants
Testaments et fidéicommis
Précis de notariat
Bonne nuit, ma fille.
Une sacrée histoire, pas vrai ?
Partout où vous regardez,
il y a un nouveau monde
autour de vous.
C'est comme une naissance.
Ou la mort.
Bien sûr, je n'en sais rien.
Chut, trésor.
Je sais que c'est dur.
On est là !
ll n'est pas là.
Elle le cache quelque part.
Où est-il, Caroline ?
Ce n'est pas lui, c'est moi.
Vous voulez me sacrifier.
Où est-il, Caroline ?
Pourquoi l'aidez-vous ?
- Tout est prêt ?
- Non.
Je ne peux rien commencer
avant de savoir où il est.
lmaginez s'il s'échappait.
Caroline,
dites-moi exactement
où est mon mari.
Personne ne peut l'aider,
alors, inutile d'essayer.
Où est-il ?
Où est-il, Caroline ?
ll est dans l'abri de jardin.
Ne l'abîmez pas plus
qu'elle ne l'est déjà.
Elle vous apprend.
Vous l'aidez à me tuer,
et elle vous apprend à le faire.
Ben le savait aussi.
Ça suffit, Caroline.
Vous voulez me tirer dessus,
allez-y.
N'avancez plus, Caroline !
Je veux la photo de mon père.
Je la veux avec moi.
S'il vous plaît.
Bon. D'accord.
Vous voulez votre fichue photo,
je vais vous la chercher.
Merde !
Violet, elle sort !
Violet !
lci ! Elle est ici !
Vite ! Attrapez-la ! Aidez-moi !
Allez.
Elle a barré la porte !
Violet, je ne peux pas monter !
Vous essayez d'utiliser ma magie
sur moi ?
Sur moi ?
Non !
Les urgences.
Je m'appelle Caroline Ellis.
Je suis au 1750
Bayou Chapelet à Terrebonne.
Appelez la police
et une ambulance.
Des gens sont blessés.
On est coincés.
Faites vite.
- Quelle heure ?
- Jill.
- Jill.
- Cary ?
Jill, j'ai des ennuis.
Caroline ?
C'est réel.
- C'est bien réel.
- Quoi ? Où es-tu ?
Je suis chez les Devereaux.
Caroline !
Qu'est-ce qui est réel ? Quoi...
Jill ?
Caroline !
Vous ne pouvez pas
vous échapper.
Mon Dieu, non.
Caroline.
"Craie, soufre, sang, cheveux."
Soufre.
Bougie.
Craie.
Vite !
Un cercle.
Les yeux.
Quatre yeux. Nord, sud.
Vite ! Mon Dieu,
je vous en supplie.
Ensuite ?
Des cheveux.
Ma fille,
je crois que vous m'avez cassé
les jambes.
Vous ne pouvez pas me toucher.
Vous ne pouvez pas m'approcher.
J'ai votre sort de protection.
C'est à ça que ça sert,
maintenant ?
Qui vous a donné ce sort ?
Ce cercle
vous empêche simplement
d'en sortir.
Reculez !
Je vous tuerai !
N'approchez pas !
On vous attendait, Caroline.
On attendait que vous y croyiez.
Ça ne marche pas
si on n'y croit pas.
ll est temps, Seigneur.
De la poussière sèche,
Iibéré de ces chaînes.
Je n'y crois pas.
Je crois que si.
La faiblesse, c'est la chair.
La chair, la chair.
Je n'y crois pas.
La chair. L'enveloppe.
Je n'y crois pas.
L'être frêle. Fragile.
Je n'y crois pas.
Je n'y...
Non.
Mon Dieu.
Je n'y crois pas !
Merci, ma fille.
Cecile ?
Tu te sens bien ?
Bien mieux, maintenant, Justify.
Elle était plus coriace
que le notaire.
C'est de plus en plus dur.
lls n'y croient plus
comme avant.
ll faut les pousser à bout.
Je t'ai dit que je voulais
une Noire cette fois-ci.
Tu sais que les Noires
ne restent jamais.
Nécessité fait loi.
Je te trouve magnifique.
Mieux que Violet, ou même Grace.
On va s'habituer.
On le fait toujours.
Ce qu'ils ne comprennent pas
à propos des sacrifices...
Sortez-moi de là.
... parfois ça tient plus
de l'échange.
Sortez-moi de là.
Non !
Tenez, buvez, Caroline.
On croyait à une chute,
mais elle ne parle et ne bouge plus.
Comme une attaque.
Cary ?
Doux Jésus.
Tu m'as appelée.
Je t'ai appelée ?
À l'aide.
Tu ne te rappelles pas ?
Cary n'est pas elle-même.
Je suis Luke Marshall.
- Le notaire des Devereaux.
- Jill Dupay, sa colocataire.
Jill, effectivement,
je t'ai appelée.
Fichtre. Je ne sais pas
ce qui m'a pris.
Ça va. Je suis là.
ll leur faut
de vrais soins, maintenant.
lls ne peuvent plus rester ici.
C'est ma faute.
Non, Cary, ne dis pas ça.
Ce n'est pas ta faute.
Quelqu'un devrait
les accompagner. Peut-être...
Jill, ça te dérangerait ?
On te rejoint.
Bien sûr. Tout ce que tu veux.
Elle comptait beaucoup pour eux.
Elle n'est pas restée
longtemps, mais
ils l'aimaient vraiment.
Pourquoi dites-vous ça ?
Dans leur testament.
lls lui ont laissé la maison.
French