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Hé, qu'est-ce qui se passe ?
Oh, salut.
Mlle Golightly !
Quelle journée... Quelle journée !
Mlle Golightly !
Vous allez aux toilettes
et vous disparaissez.
- Alors, Harry...
- Harry, c'était l'autre type.
Moi, c'est Sid Arbuck.
Vous m'aimez bien, souvenez-vous ?
Je proteste !
Je suis désolée,
mais j'ai perdu ma clé.
C'était il y a deux semaines.
Vous ne pouvez pas continuer
à sonner chez moi.
Vous me dérangez !
Faites-vous refaire une clé !
Mais je les perds tout le temps.
- Allez. Vous m'aimez bien.
- Je vous adore, M. Arbuck.
- Bonne nuit.
- Attendez ! C'est quoi ça ?
Vous m'aimez bien.
Je suis un type sympa.
Vous m'aimez bien. J'ai payé
l'addition pour cinq personnes.
C'était vos amis.
Je vous ai donné 50 dollars
pour aller aux toilettes.
J'en retire certains droits.
Je vais appeler la police.
Toujours à me perturber !
Je ne parviens pas à dormir !
J'ai besoin de repos !
Je suis un artiste !
Je vais appeler
la brigade des mœurs !
Ne vous mettez pas en colère.
Je ne le referai pas.
Il se pourrait que je vous laisse
prendre ces photos.
Quand ?
Un de ces jours.
C'est quand vous voulez.
Bonne nuit.
Désolé de vous déranger.
Je ne pouvais pas ouvrir la porte.
On a dû me donner
la clé d'en haut.
Je ne pouvais pas ouvrir
la porte d'en bas.
Je vous dis qu'on a dû me donner...
la clé d'en haut.
Je n'ai pas pu ouvrir la porte
d'en bas. Désolé de vous réveiller.
Ce n'est pas grave.
Ça peut arriver à tout le monde...
Ça arrive souvent. Bonne nuit.
Ça m'ennuie de...
Ça m'ennuie de vous déranger mais
puis-je utiliser votre téléphone ?
- Bien sûr. Pourquoi pas ?
- Merci.
Eh bien, c'est un...
joli petit appartement
que vous avez là.
Vous aussi,
vous venez d'emménager, hein ?
Ça fait un an que j'habite ici.
Le téléphone est par là.
Ou il l'était.
Oh, je sais.
Je l'ai fourré dans ma valise
pour ne pas l'entendre.
Je suis... désolé.
Il va bien ?
Bien sûr.
Il va bien, M. Le chat.
Pauvre vieux chat.
Pauvre matou.
Pauvre matou sans nom.
Je n'ai pas le droit
de lui en donner un.
On ne s'appartient pas.
On s'est juste rencontrés, un jour.
Je ne veux rien posséder
tant que je n'aurai pas un endroit
bien à moi où mettre mes choses.
Je ne sais pas exactement où,
mais je sais à quoi ça ressemble.
Ça ressemble à chez Tiffany.
Chez Tiffany ?
La bijouterie ?
C'est bien ça.
J'en suis folle.
Vous savez,
ces jours où on a le rouge ?
Le rouge ?
Vous voulez dire le blues ?
Le blues, c'est quand on est grosse
ou qu'il pleut. C'est tout.
Avoir le rouge, c'est horrible.
Soudain, on a peur
et on ne sait pas de quoi.
- Vous avez déjà ressenti ça ?
- Bien sûr.
Quand je suis comme ça,
la seule chose à faire,
c'est de monter dans un taxi
et d'aller chez Tiffany.
Ça me calme tout de suite.
La paix
et la majesté qui y règnent.
Là, rien de mal
ne peut vous arriver.
Si je pouvais trouver un endroit
où je puisse ressentir
ce que je ressens chez Tiffany...
j'achèterais des meubles
et je donnerais un nom au chat.
Pardon. Vous vouliez quelque chose.
Le téléphone.
Je devais retrouver quelqu'un.
On est bien jeudi matin, 10 h ?
Je viens d'atterrir.
Je ne suis pas sûr.
Jeudi. On est bien jeudi ?
- Il me semble.
- Ce n'est pas possible !
C'est épouvantable !
Qu'y a-t-il d'épouvantable
au jeudi ?
Je ne sais jamais
quand on arrive au jeudi.
Le mercredi,
en général, je ne me couche pas
parce que je dois être là
pour la visite de 10 h 45.
Ils sont tellement pointilleux
sur les heures de visites.
Soyez gentil
et regardez sous le lit
si vous trouvez
une paire de chaussures ?
Il faut que je m'arrange un peu.
Je ne peux pas aller à Sing Sing
avec cette tête-là.
Sing Sing ?
C'est un nom ridicule
pour une prison.
On croirait
qu'il s'agit d'un opéra.
Noires, en croco.
Tous les visiteurs veulent
se montrer sous leur meilleur jour.
C'est touchant de voir ces femmes
vêtues de leurs plus belles choses.
C'est pour ça que je les aime.
Et les enfants, aussi.
On pourrait trouver triste de voir
des enfants là-bas, mais non.
Ils ont des rubans dans les cheveux
et des chaussures qui brillent.
Si je comprends bien,
vous allez rendre visite
à quelqu'un à Sing Sing.
On sait toujours
comment un homme juge une femme
par les boucles d'oreilles
qu'il lui offre.
Bouleversant, je dois dire.
- Puis-je vous demander qui ?
- À qui je vais rendre visite ?
C'est bien ma question.
Je ne sais pas si je peux.
On ne me l'a jamais interdit.
Jurez de ne rien dire à personne.
Je peux essayer.
Vous avez probablement entendu
parler de lui : Sally Tomato.
Ne prenez pas cet air choqué.
Personne n'a pu prouver
qu'il était de la Mafia,
encore moins
qu'il en était le chef.
Ils l'ont eu uniquement
pour fraude fiscale.
C'est un vieil homme charmant.
Nous n'avons jamais été amants.
Il était déjà en prison
quand je l'ai connu.
Je vais le voir tous les jeudis
depuis sept mois.
J'irais même s'il ne me payait pas.
- Mes chaussures.
- Je n'en ai trouvé qu'une.
- Il vous paye ?
- C'est ça. Son avocat.
Enfin, je doute
qu'il soit véritablement avocat.
Je tombe toujours sur un répondeur
et il demande toujours
à me voir à Hamburger Heaven.
Et voilà, la coquine.
Merci.
De rien.
Ma robe... Ma robe...
Et voilà... Mon sac.
Et un chapeau. Et voilà.
Bref, il y a sept mois,
ce prétendu avocat
m'a demandé si j'aimerais
réconforter un vieil homme
et me faire 100 dollars la semaine.
Je lui ai répondu : "Vous vous
trompez de Holly Golightly."
Les toilettes me rapportent autant.
N'importe quel homme en offre 50
pour un tour aux toilettes.
Et le taxi, ça fait 50 de plus.
Alors il m'a dit que son client,
c'était Sally Tomato.
Sally m'avait vue quelque part
et m'avait admirée de loin.
Je ferais une bonne action
en acceptant de lui rendre visite.
Comment dire non ?
C'était follement romantique.
Comment vous me trouvez ?
Très bien.
Je suis stupéfait.
Je n'y serais pas arrivée
sans vous.
- Mon sac...
- Je suis à votre service.
Je serai juste à l'étage au-dessus,
dès que j'aurai emménagé.
Au revoir, le chat.
Il vous paye 100 dollars
pour une heure de conversation ?
Comme M. O'Shaughnessy quand
je lui apporte le bulletin météo.
Ce ne sont pas mes affaires,
mais ça pourrait être dangereux.
Tenez-moi ça.
Qu'est-ce que vous voulez dire
par bulletin météo ?
C'est juste un message
que je passe à M. O'Shaughnessy,
pour lui prouver
que j'y suis bien allée.
Sally me donne des messages
à transmettre comme...
"Un ouragan à Cuba",
"Temps couvert à Palermo",
ce genre de choses.
Ne craignez rien. Je sais faire
attention à moi depuis longtemps.
Taxi !
- Je ne pourrais jamais faire ça.
- C'est facile.
Paul.
Je suis en retard. Je sais.
Tu n'a pas pu rentrer, c'est ça ?
On ne t'a pas donné la clé ?
Oh, chéri. Je suis désolée.
Non, on m'a donné la clé.
Mlle Golightly, ma voisine,
m'a gentiment laissé entrer.
Mlle Golightly s'apprêtait
à aller à Sing Sing.
Juste pour une visite, bien sûr.
Mlle Golightly,
Mme Falenson, ma... décoratrice.
Enchantée.
Mon chéri. Laisse-moi te regarder.
- Vous n'en voulez plus ?
- Comment était ton vol ? Mortel ?
Grand Central,
et en vitesse, mon chou.
Cela ne fait-il que trois semaines
que je t'ai laissé à Rome ?
J'ai l'impression
que ça fait des années.
- Tu as vu l'appartement ?
- Pas encore.
Je sais que je n'aurais pas dû,
mais je n'ai pas pu résister.
Je l'ai arrangé sans toi.
Je le trouve très chou,
mais si tu n'aimes pas du tout,
on peut tout refaire.
Hé, mon cœur ! Où tu vas ?
Allez, mon cœur. Ouvre la porte.
Sois sympa !
Tu es en train de gâcher
ma très belle soirée.
Allez, mon cœur. Ouvre la porte.
Hé, c'est de la musique
qui swingue.
Allez, mon chou.
Encore une fois, je proteste !
Si vous n'arrêtez pas
ce phonographe immédiatement,
j'appelle la police !
Ouais. J'aime mieux ça.
Qu'est-ce qu'il y a, mon cœur ?
Allez. Tu es super.
Ouvre la porte.
Allez, mon chou.
Je t'attends.
- Ce n'est que moi.
- Un instant. Mlle...
Golightly. Holly Golightly.
J'habite en bas. On s'est
vus ce matin, souvenez-vous.
Ouais.
C'est bon. Elle est partie.
Elle travaille ***
pour une décoratrice.
L'homme en bas est terrifiant.
Il est gentil quand il n'a pas bu
mais...
un peu de pinard,
et, alors, quel animal.
J'en ai eu tellement marre
que je suis sortie par la fenêtre.
Vous pouvez me jeter dehors
si vous voulez,
mais vous aviez l'air si bien,
et votre amie est partie,
et il commençait
à faire froid dehors.
J'ai entendu dire
que les gens à New York
ne font jamais la connaissance
de leurs voisins.
Alors, c'était comment Sing Sing ?
Très bien.
J'étais à l'heure pour le train.
Et quel est le bulletin météo ?
Avertissement aux petits appareils,
De Block Island à Hatteras...
Aucune idée de ce que ça veut dire.
Vous savez, vous êtes gentil.
Vraiment.
Vous ressemblez un peu
à mon frère, Fred.
- Je peux vous appeler Fred ?
- Bien sûr.
Elle est très généreuse.
C'est à la semaine, à l'heure ?
La fête est terminée. Dehors.
Oh, Fred.
Cher Fred, je suis désolée.
Je ne voulais pas vous blesser.
Ne vous fâchez pas.
C'est juste pour dire
que je comprends.
Je comprends tout à fait.
Restez un peu.
Servez-vous à boire.
- Passez-moi mon peignoir.
- Restez où vous êtes.
Vous devez être exténué.
Il est ***, je veux dire,
et vous étiez en train de dormir.
Vous devez me trouver folle.
Pas plus folle qu'une autre.
Mais si, comme tout le monde.
Ça ne me gêne pas.
Ça peut servir d'être
la reine des marginales.
Vous faites quoi, à propos ?
- Je suis écrivain, je suppose.
- Vous supposez ? Vous savez pas ?
D'accord. Soyons plus catégorique.
Répondons par l'affirmatif.
Je suis écrivain.
Le seul écrivain avec qui je sois
sortie, c'est Benny Shacklett.
Il a beaucoup écrit pour la télé,
mais quelle ordure.
Dites, vous êtes un vrai écrivain ?
Il y a des gens qui achètent
ce que vous écrivez ?
Ils ont acheté
ce qu'il y a dans ce carton.
Ce sont vos livres ?
Tout ça ?
Il ne s'agit que d'un livre.
En douze exemplaires.
"Neuf Vies" de Paul Varjak.
- Ce sont des nouvelles.
- Il y en a neuf.
Racontez-m'en une.
Ce n'est pas le genre d'histoire
qu'on peut raconter.
Trop cochonnes ?
Ouais, j'imagine
qu'elles le sont également,
mais ce n'est que secondaire.
Ce sont surtout des histoires
furieuses, sensibles, intenses,
et, le plus cochon des mots,
prometteuses.
C'est l'avis du Times Book Review
du 1er octobre 1956.
- 1956 ?
- C'est exact.
Je ne voudrais pas être indiscrète
mais qu'avez-vous écrit depuis ?
Depuis,
je travaille sur un roman.
- Depuis 1956 ?
- Ça prend du temps.
- Je veux bien faire les choses.
- Donc plus de nouvelles.
Je suis censé ne pas gaspiller
mon talent sur de petites choses.
Je le garde pour mon chef d'œuvre.
Vous écrivez tous les jours ?
Bien sûr.
- Aujourd'hui aussi ?
- Bien sûr.
- C'est une belle machine à écrire.
- Naturellement.
Elle n'écrit que de la prose
sensible, intense et prometteuse.
- Il n'y a pas de ruban.
- Non ?
Non.
Vous avez dit un truc ce matin
qui m'a tracassé toute la journée.
Quoi ?
On vous donne vraiment 50 dollars
pour les toilettes ?
Bien sûr.
Vous devez être très bonne.
J'essaie d'économiser,
mais je ne suis pas très bonne.
Vous savez,
vous ressemblez vraiment à Fred.
Je ne l'ai pas revu depuis l'âge
de 14 ans, quand je me suis enfuie.
Il faisait déjà 1 m 90.
C'était sans doute
à cause du beurre de cacahuètes.
Il avait une façon de le manger.
Tout le monde le traitait de fou.
Mais il n'était pas fou,
juste gentil, distrait
et... terriblement lent.
Pauvre Fred.
Il est à l'armée, maintenant.
C'est mieux ainsi, tant que
je n'ai pas assez d'argent de côté.
- Et ensuite ?
- Ensuite, Fred et moi...
Je suis allée au Mexique, une fois.
C'est un endroit merveilleux
pour élever des chevaux.
J'ai vu un endroit
près de la mer qui...
Fred est très bon avec les chevaux.
Même au Mexique,
ça coûte un bout de terre.
J'ai beau faire, il n'y a jamais
plus de 200 dollars à la banque.
Il n'est pas déjà 4 h 30.
Ce n'est pas possible.
Vous voulez bien que
je m'allonge avec vous un instant ?
Vous n'avez rien
à craindre. Vraiment.
On est amis, c'est tout.
- On est amis, n'est-ce pas ?
- Bien sûr.
D'accord, arrêtons de parler.
Dormons.
Où es-tu, Fred ?
Il fait froid.
Il neige.
Qu'est-ce qu'il y a ?
Pourquoi pleurez-vous ?
Si on veut être amis,
mettons une chose au clair.
Je dé*** les curieux.
MON CHER FRED,
PARDON POUR HIER SOIR.
PASSEZ ME VOIR CE SOIR VERS 18 H.
VOTRE AMIE, HOLLY GOLIGHTLY
- Ouais.
- Lucille, ma chérie ?
J'ai désespérément essayé
de te joindre.
Bill vient de rentrer...
Un jour plus tôt, l'animal...
Donc, tu m'excuseras.
Tu expliqueras aux autres filles ?
Tu es un amour.
On peut peut-être
déjeuner ensemble, demain.
- Je t'appelle demain matin.
- Comme tu veux.
Tu sauras faire sans moi, ce soir ?
Oui. Il se pourrait même
que je m'essaye à l'écriture.
- Bonne nuit.
- Bonne nuit.
Tu t'es fait avoir,
hein, Polly, mon cœur ?
Bien fait pour toi, grande gueule.
Buon giorno.
Vous ne buvez pas ?
Vous avez des poches ou quoi ?
À quoi vous marchez ?
C'est quoi votre nom ?
On vous appelle comment ?
- Irving.
- Parfait, parfait.
C'est magnifique, Irving.
Je reviens tout de suite,
Irving, mon chou.
Ouais ? La gosse est encore
sous la ***. Vous êtes attendu ?
Je suis invité.
C'est ce que vous voulez savoir ?
Pas la peine de s'énerver.
Entrez.
On voit arriver pas mal de cocos
qui sont pas attendus.
Je vous paie un verre.
- Vous buvez ?
- Ouais.
- Je vous paie un verre.
- D'accord.
Hé, ma chérie,
ta jupe est fendue, là.
- Vous buvez quoi ?
- Un bourbon.
- Des glaçons ?
- Ouais... Non. Avec de l'eau.
- Des glaçons d'abord ?
- Ouais. Pas trop.
Très bien.
Ça va vous faire du bien.
- Vous la connaissez depuis quand ?
- Pas longtemps. On est voisins.
Regardez-moi cet endroit.
Incroyable. Quel bouge !
Qu'est-ce que vous en pensez ?
- De quoi ?
- Elle l'est ou elle l'est pas ?
Un instant. Bougez pas.
- Harriet !
- Salut, JB.
"JB" ? C'est quoi, ça ?
- Tu connais Gil.
- Ouais. Comment ça va ?
- Un verre ?
- Dans la cuisine.
Alors... Oh, mon chou, c'est vous.
Fred, mon chéri,
je suis si heureuse de vous voir.
Je vous ai apporté un cadeau
pour votre bibliothèque.
Vous êtes adorable.
Ce n'est pas joli ?
Donne-moi une cigarette, OJ.
OJ est un agent fantastique.
Il a un bon carnet d'adresses.
Quel est le numéro de Jerry Wald ?
Allez, arrête ton cirque.
Appelle-le et dis-lui
que Fred est un génie.
Ne rougis pas, Fred.
Tu n'as rien dit. C'est moi.
Te dérobe pas. Comment tu vas faire
de Fred un homme riche et célèbre ?
Pourquoi tu nous laisses
pas en discuter, hein, mon chat ?
D'accord, mais souviens-toi,
c'est moi son agent.
Il a déjà une décoratrice,
moi je suis son agent.
Attendez.
Salut, les gars. Entrez.
Tout est dans la cuisine.
Alors, écoutez, Fred, mon coco...
- Non, c'est Paul.
- Je croyais que c'était Fred.
- Elle l'est ou elle l'est pas ?
- Quoi ?
Menteuse.
Je ne sais pas. Je crois pas.
Eh bien, vous avez tort.
Elle l'est.
D'un autre côté, vous avez raison,
parce que c'est une vraie menteuse.
Elle croit sincèrement
à toutes ces histoires.
Mais je l'aime vraiment,
cette môme.
Je suis un sensible. C'est pour ça.
Il faut être sensible
pour aimer la môme.
Une inspiration poétique.
Vous la connaissez
depuis longtemps ?
Je l'ai découverte. Je suis Berman.
Il y a deux ans...
C'était qu'une gamine.
Elle avait du style, de la classe.
- De la quoi ?
- De la classe...
Impossible de savoir
si c'est une paysanne.
Vous savez combien de temps
il a fallu pour lisser cet accent ?
Un an. Comment ? En lui
faisant apprendre le français.
Je me suis dit qu'une fois
qu'elle saurait imiter le français,
elle saurait imiter l'anglais.
Finalement, je lui ai trouvé
un bout d'essai à tourner.
La veille, je me serais tué,
le téléphone sonne.
Je décroche. Elle me dit :
"C'est Holly. Je suis à New York."
Je lui dit : "Tu as un bout d'essai
à tourner demain."
"Reviens tout de suite !"
Elle me dit : "Je n'ai pas envie."
"Qu'est-ce que ça veut dire ?
Qu'est-ce que tu veux ?"
Elle me dit : "Quand j'aurai trouvé,
je te ferai savoir."
- Fred, coco...
- C'est Paul, coco.
D'accord. Me dis pas
que c'est pas une menteuse.
Irving !
Ma chérie, Irving, où étiez-vous ?
Mike, mon chéri, j'ai essayé
de te joindre toute la journée.
Ton répondeur ne marche pas.
C'est le problème
avec les répondeurs...
Et après tout ce qu'elle a dit...
- L'heure, ma chérie.
- Quoi ?
L'heure ?
- Vous avez une montre ?
- Non.
- Oh, voyons voir. 18 h 45.
- Merci.
Était-ce vraiment nécessaire ?
Quelle soirée.
Qui sont tous ces gens ?
Qui sait ? Les nouvelles vont vite.
Permettez-moi, chéri.
Des renforts.
Juste là.
Holly ?
Holly, ma chérie !
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Mag Wildwood.
Crois-le ou on, elle est mannequin
et d'un ennui mortel.
Mais regarde qui l'accompagne.
À croquer.
Il est pas mal,
si on aime le genre beau et riche,
passionné et beaucoup de dents.
Je parlais de l'autre.
- L'autre ?
- C'est Rusty Trawler.
C'est la 9ème plus grosse fortune
américaine de moins de 50 ans.
Information très intéressante
à connaître.
Je me tiens au courant
de ces choses.
- Excuse-moi. Vous me devez 47...
- Une minute, mon chou.
Mag, ma chérie,
que fais-tu ici ?
J'étais en haut
à travailler avec Yunioshi...
Des articles de Pâques
pour le Bazaar.
Et ces deux garçons sympathiques
sont passés me prendre.
C'était une erreur, bien sûr.
Un malentendu quelque part.
Ils ont vraiment été adorables.
Puis-je vous présenter
Jose Silva Pereira ?
Il vient du Brésil.
Très aimable de votre part de nous
laisser participer à votre fête.
La culture nord-américaine
m'intéresse beaucoup.
Je suis déjà allé
à la Statue de la Liberté,
et au restaurant Automatique,
mais c'est la première fois
que je visite
un foyer américain typique.
Est-ce qu'il n'est pas fondant ?
Et voici M. Rusty Trawler.
Vous ne m'en voulez pas
de les avoir amenés ?
- Bien sûr que non, ma chérie.
- Parfait.
Alors, qui va aller
me chercher un bourbon ?
- OJ.
- Ouais.
Voulez-vous bien servir un verre
à Mlle Wildwood ?
Ce sera quoi, Mlle Wildwood ?
M. Berman, nous n'avons pas été
présentés comme il se doit,
mais je suis Mag Wildwood
de Wildwood en Arkansas.
C'est le pays... des collines.
Faites comme chez vous.
Ne vous gênez surtout pas.
Je suis comblé de pouvoir observer
les coutumes de votre pays.
Très bien, faites donc.
Venez donc, M. Trawler.
Voyons ce que nous pouvons trouver
pour vous amuser.
Ce n'était pas prévu
que je passe te prendre.
À la dernière minute, j'ai eu...
Écoutez, ce n'était pas prévu
que je passe te prendre.
Oui ?
Cette fois, je vous avertis !
Vous pouvez être sûr, cette fois,
je vais appeler la police !
Bonsoir !
C'est grave ?
Non. C'est juste le type d'en haut
qui se plaint du bruit.
Il est en colère ?
Il a parlé d'appeler la police.
Oh, la police... La police ?
Ça ne vas pas, ça. Je dois trouver
Mlle Wildwood, qu'on y aille.
Qui aurait cru qu'un de mes galants
irait courir après cette racaille
hollywoodienne de pacotille.
Mag, ma chérie,
tu es d'un ennui.
Tais-toi !
Tu sais ce qui va t'arriver ?
Je vais t'emmener au zoo
et te donner en pâture au yack.
Dès que j'aurai fini ce verre.
Gare !
Désolé.
- Bonsoir, Ed.
- C'est Paul, coco.
Vous vous souvenez d'Irving,
- Voici Jose.
- Enchanté.
Oui.
Des voleurs de bijoux.
Sally m'aide avec ma comptabilité.
Je n'y connais rien aux chiffres.
J'essaie désespérément
d'économiser un peu d'argent.
Il semble que je n'y arrive pas.
Il me force à tout noter.
Ce que je gagne, ce que je dépense.
J'avais un compte en banque.
Je m'en suis débarrassée.
Il pense que le liquide,
c'est mieux pour les impôts.
Un de ces jours, vous pourrez
en faire un roman, de ce livre.
Tout y est.
Il n'y a plus qu'à fignoler.
Ça pourrait être amusant.
Non. Non, je ne crois pas.
Ce livre vous ferait pleurer.
"M. Fitzsimmons...
les toilettes, 50 dollars.
"Moins 18... Pour raccommoder
une robe de satin noire.
"Nourriture du chat, 27 cents."
Sally, s'il vous plaît, arrêtez,
vous allez me faire rougir !
Vous avez raison à propos de Jack.
C'est une vraie ordure.
Naturellement, j'imagine
que je ne connais que ça.
À part, bien sûr, Fred ici.
Il est vraiment gentil,
n'est-ce pas, Sally ?
Pour ton bien... Je l'espère.
Au revoir, oncle Sally.
À la semaine prochaine.
Au revoir, oncle Sally.
Au revoir et n'oubliez pas
de m'envoyer ce livre.
Je n'oublierai pas.
Oh, et le bulletin météo ?
Ah, oui.
Rafales de neige prévues
ce week-end à la Nouvelle-Orléans.
Rafales de neige prévues
ce week-end à la Nouvelle-Orléans ?
Si c'est pas bizarre, ça ?
Je parie qu'ils n'ont pas eu
de neige là-bas depuis des années.
Je ne sais pas comment
il les trouve.
C'ÉTAIT UNE FILLE ADORABLE,
UNE FILLE TERRIFIÉE.
ELLE VIVAIT SEULE
AVEC UN CHAT SANS NOM.
- Qu'est-ce que vous faites ?
- J'écris.
Bien.
Eh, salut.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je ne sais pas.
Ce n'est sans doute rien.
Je veux voir s'il est toujours là.
Voir si qui est toujours là ?
De quoi tu parles ?
Regarde.
Tu vois ?
Je l'ai remarqué hier après-midi.
Je ne voulais pas
avoir l'air parano, mais...
- Il est encore là aujourd'hui...
- Qui est-ce selon toi ?
Ça pourrait être n'importe qui,
mais une pensée
m'a traversé l'esprit.
Imagine que Bill
nous fasse surveiller, hein ?
D'accord, je m'en occupe.
Non. Non, ne fais pas ça.
Si c'est bien ça, tu ne vas faire
qu'aggraver les choses.
Je serai prudent. Attends-moi là.
Chéri, non.
Je ne crois pas que tu devrais.
Du calme.
Je veux juste savoir
de quoi il en retourne.
Très bien, que voulez-vous ?
Fiston, j'ai besoin d'un ami.
C'est moi, c'est elle,
c'est son frère, Fred.
Vous êtes le père de Holly ?
Elle ne s'appelle pas Holly.
Elle s'appelait Lula Mae Barnes.
Du moins avant de m'épouser.
Je suis son mari, Doc Golightly.
Paul Varjak.
Je soigne les chevaux...
Je travaille avec les animaux.
J'ai aussi une ferme,
près de Tulip au Texas.
Son frère, Fred,
va bientôt finir l'armée.
Sa place, c'est avec
son mari, son frère et ses enfants.
Ses enfants ?
- Eux, ce sont ses enfants.
- Elle a quatre enfants ?
J'ai jamais dit
que c'était ses enfants naturels.
Leur véritable mère,
une femme admirable,
est décédée le 4 juillet 1955,
l'année de la sécheresse.
Quand j'ai épousé Lula Mae,
elle allait sur ses 14 ans.
On pourrait croire qu'à 14 ans,
on ne sait pas ce qu'on veut.
Mais pas Lula Mae.
C'était quelqu'un d'exceptionnel.
Elle nous a brisé le cœur
en s'enfuyant comme elle l'a fait.
Elle n'avait aucune raison
de faire ça.
C'est sa fille qui s'est occupée
des tâches domestiques.
Lula Mae avait la vie facile.
Cette femme est devenue obèse,
tandis que son frère,
s'est transformé en géant,
Quel changement comparé
à ce qu'ils étaient au début.
À l'époque, ce n'était
que deux jeunes pleins de vie.
Je les avais surpris à voler
du lait et des œufs de dinde.
Ils vivaient alors avec des gens
mauvais et dénués de sens moral,
à environ 150 km à l'est de Tulip.
Elle avait des raisons
de s'enfuir de là.
Mais aucune de s'enfuir
de chez moi.
Et son frère ?
Il est parti, lui aussi ?
Non. Fred est resté avec nous
jusqu'à ce qu'il parte à l'armée.
C'est pour ça que je suis là.
J'ai reçu une lettre de lui.
Il finit l'armée en février.
C'est pour ça
que je suis venu la chercher.
La place de Lula Mae est avec
son mari, ses enfants et son frère.
C'était dans un cracker,
vous en voulez ?
Je n'ai jamais pu comprendre
pourquoi cette femme s'est enfuie.
Me dites pas
qu'elle était pas heureuse.
Bavarde comme une pie,
qu'elle était.
Elle avait toujours quelque chose
à dire sur tout.
Encore mieux que la radio.
Le soir où je l'ai demandée en
mariage, j'ai pleuré comme un bébé.
Elle m'a dit : "Pourquoi tu pleures.
On va se marier."
"Je n'ai encore jamais été mariée."
J'ai ri et je l'ai serrée
très fort dans mes bras.
"Je n'ai encore jamais été mariée."
Écoutez, fiston,
j'ai besoin d'un ami,
parce que je ne veux pas
la surprendre ou lui faire peur.
Faites-lui savoir que je suis là.
Vous voulez bien, fiston ?
Ouais, bien sûr, Doc.
Si c'est ce que vous voulez.
Venez.
Très bien.
J'arrive.
Oh, chéri, j'allais sortir.
Je suis en retard d'une demi-heure.
On peut peut-être prendre un verre
ensemble demain.
Bien sûr, Lula Mae...
si vous êtes encore là demain.
Oh, s'il vous plaît, où est-il ?
Bon sang, on te nourrit pas
ici ? Tu es toute maigrichonne...
- Salut, Doc.
- Mon Dieu, Lula Mae...
Dieu soit loué !
Qu'est-ce qu'il y a ?
Ça va ?
Je crois que oui... Non, ça va pas.
Vous voulez bien m'aider ?
- Si je peux.
- Venez avec nous à la gare.
Il croit encore
que je vais rentrer avec lui.
- Je peux pas faire ça toute seule.
- C'est votre mari.
- Non, c'est faux.
- C'est faux ?
Ça a été annulé, il y a des années.
Il ne l'accepte pas, c'est tout.
S'il vous plaît, Fred. Je dirai
que vous êtes venu dire au revoir.
Ne dites rien.
Retrouvez-nous dehors
dans une heure. S'il vous plaît.
Attends-moi ici, mon cœur.
Je vais chercher le sac.
Et si j'allais vous chercher
des magazines ?
S'il vous plaît, Fred,
ne me laissez pas seule.
Votre attention, s'il vous plaît.
Quai N° 5, le car pour Dallas
va partir. Il fera escale à...
Philadelphie, Columbus,
Indianapolis, Terre Haute,
St. Louis, Tulsa,
Oklahoma City, et Denison.
Viens, Lula Mae. C'est pour nous.
Doc, je ne pars pas avec toi.
Viens. On va marcher un peu.
Je vais essayer de te faire
comprendre. Aidez-moi, Fred.
J'apprécie votre aide
mais c'est entre Lula Mae et moi.
Bien sûr, Doc.
Je t'aime, Lula Mae.
Je le sais bien,
et c'est justement là le problème.
Tu as toujours fait cette erreur,
vouloir aimer un animal sauvage.
Tu as toujours ramené à la maison
des animaux sauvages...
un aigle avec une aile brisée,
un grand chat sauvage
avec une patte cassée...
- Tu t'en souviens ?
- Il y a quelque chose...
Il ne faut pas donner son cœur
à un animal sauvage.
Plus tu leur donnes,
et plus ils prennent des forces,
et un jour ils sont assez forts
pour voler en haut d'un arbre,
puis en haut d'arbres plus grands,
et ils finissent dans le ciel.
Il y a quelque chose
qu'il faut que je te dise.
Pardon.
Il y a deux semaines,
j'ai reçu une lettre de Fred.
De Fred ?
Il va bien, n'est-ce pas ?
Ouais, il va bien, je suppose.
Il finit l'armée en février.
C'est pour ça que je suis là.
En février ?
C'est dans seulement quatre mois.
Donc, il faut que tu rentres.
Ta place est avec nous.
Doc, tu dois comprendre,
je ne peux pas rentrer.
Il faut que tu comprennes
ce que je suis en train de te dire.
Je ne veux pas faire pression,
mais il le faut.
Si tu ne viens pas,
il faudra que je dise au jeune Fred
qu'il peut tout aussi bien
rempiler.
Ne fais pas ça.
Ne lui écris pas ça.
Je vais lui écrire et lui dire
que je le veux avec moi.
Je m'occuperai de lui.
Tu dis n'importe quoi, Lula Mae.
Doc, arrête de m'appeler comme ça.
Je ne suis plus Lula Mae.
Très bien, Lula Mae.
Je suppose que tu sais
ce que tu fais.
Gardez un œil sur elle,
vous voulez bien, fiston ?
Veillez au moins à ce
qu'elle mange de temps en temps.
Bien sûr, Doc.
Si maigrichonne.
Je t'en prie, Doc.
Essaie de comprendre.
Je t'aime,
mais je ne suis plus Lula Mae.
Je ne le suis plus.
Vous savez le plus terrible, Fred ?
Je suis toujours Lula Mae.
Une voleuse d'œufs de 14 ans
qui coure à travers la bruyère.
Sauf qu'aujourd'hui, j'appelle ça,
avoir le rouge.
Il est encore trop tôt
pour aller chez Tiffany.
À défaut, un verre,
c'est encore ce qu'il y a de mieux.
Oui, j'ai vraiment besoin
d'un verre.
- Vous m'offrez un verre, Fred.
- D'accord.
Mais promettez-moi d'attendre
que je sois soûle pour me ramener.
Complètement soûle, même.
Vous pensez qu'elle a du talent ?
Un talent véritable et profond ?
Non. Un talent amusant
et superficiel, oui,
mais véritable et profond, non.
Gracieuse.
Vous pensez
qu'elle est payée généreusement ?
Oh, très.
Laissez-moi vous dire une chose.
Si je gagnais ce qu'elle gagne,
je serais plus riche qu'elle.
- Et comment ça ?
- Je garderais la confiserie.
Le vieux Sally Tomato,
c'est ma confiserie.
Je ferais en sorte de la garder.
C'est pour ça
que je serais plus riche qu'elle.
On ferait bien
de prendre un peu l'air.
Tom, *** et Harry...
Non. Correction.
Tous les Tom, *** and Sid.
Harry, c'était son ami.
Bref, tous les Tom, *** et Sid
imaginent qu'il suffit
d'inviter une fille à dîner,
pour qu'elle se blottisse à leurs
pieds comme un chaton.
J'ai fait le compte,
et j'ai été invitée à dîner
par 26 ordures
au cours des deux derniers mois.
27, si on compte Benny Shacklett,
une ordure de première,
à bien des égards.
- J'ai oublié ma clé.
- Pas grave. Sonnons chez Yunioshi.
Vous savez ce qui est drôle ?
En dépit du fait que
ces ordures allongent 50 dollars
pour les toilettes
comme des marionnettes...
j'ai 9 dollars de moins
sur mon compte en banque
qu'il y a six mois.
Donc, mon cher Fred,
ce soir,
j'ai pris une grave décision.
Laquelle ?
Je vais arrêter de jouer
sur plusieurs tableaux.
- Mes félicitations.
- C'est infect...
au niveau économique
comme au niveau social,
et j'arrête.
Cette fois, j'appelle la police,
les pompiers,
le comité des HLM
de l'état de New York,
et, si nécessaire,
le comité d'hygiène !
Du calme, là-haut. Vous voulez
réveiller toute la maison ?
Comme le disait Mlle Golightly
avant d'être
si brutalement interrompue,
Mlle Golightly
vous fait part de son intention
de consacrer tout son talent
qui est loin d'être négligeable
à la conquête immédiate,
à but matrimonial
de M. Rutherford...
Rusty pour ses amis, qu'il compte
nombreux, j'en suis sûr, Trawler.
- Qui ?
- Rusty Trawler.
Vous l'avez rencontré à ma soirée.
Il est venu avec Mag Wildwood.
Pas le beau latin,
l'autre,
celui qui ressemble à un cochon.
Vous vous souvenez ?
La neuvième plus grosse fortune
américaine de moins de 50 ans ?
Je détecte chez vous
un regard désapprobateur.
Pas de bol, mon pote,
faudra vous y faire.
Salut, le chat.
- Holly, vous êtes soûle.
- Exact.
Tout à fait exact.
Exact, mais hors de propos.
Qu'est-ce que vous faites ?
Je pense
qu'on devrait boire
à la santé de la nouvelle
Mme Rusty Trawler... Moi !
Hé, du calme.
Quoi ? Vous croyez
que je suis pas à la hauteur ?
Dites-moi. Ça m'intéresse.
Je suis pas à la hauteur ?
Vous avez entendu le Doc.
Mon frère fini en février.
Le Doc ne va pas le reprendre.
Tout dépend de moi.
Je ne sais pas pourquoi
vous n'arrivez pas à comprendre.
J'ai besoin d'argent, et je ferai
tout ce qu'il faut pour en avoir.
Donc, dans un mois, aujourd'hui,
je serai la nouvelle
Mme Rusty Trawler.
Je crois que ça mérite un verre.
La bouteille est vide.
C'est pas malheureux, ça ?
Vous avez du whisky là-haut ?
Vous en avez eu assez déjà.
Allez-y. Allez chercher le whisky.
Je vous paierai.
Holly, je vous en prie.
Non, non, vous me désapprouvez,
et je n'accepte pas à boire
de la part de messieurs
qui me désapprouvent.
Je vais payer pour mon whisky
et ne l'oubliez pas.
Holly.
Je n'accepte pas à boire de la part
de messieurs qui me désapprouvent.
Surtout pas
de messieurs qui me désapprouvent
et qui sont entretenus
par des dames. Alors, prenez.
Vous devriez être habitué à
accepter l'argent d'une dame.
Si j'étais vous, je ferais
plus attention à mon argent.
Rusty Trawler est
un prix trop grand à payer.
Ça devrait vous prendre
exactement quatre secondes
pour aller d'ici à cette porte.
Je vous en donne deux.
50 DOLLARS
RUSTY TRAWLER SE MARIE
UNE QUATRIÈME FOIS
Salut. Je voulais vous parler
de l'autre soir,
et j'ai vu le journal, et...
en fait, ça me gêne assez,
mais comme ça vous concerne,
j'ai pensé qu'il fallait
que je vous en parle en personne.
- Quoi ?
- Quoi ?
Oh, les boules Quiès.
Je n'ai pas envie
de tout reprendre.
Je vais simplement dire que
je suis venu me faire pardonner.
Et pour preuve supplémentaire,
je vous apporte des nouvelles.
- Je peux entrer ?
- Oui, je suppose.
Un instant.
Ai-je un peignoir sur le dos ?
Non. Voulez-vous bien
vous tourner une seconde ?
Non. Ça fait niais de dire ça.
Je vais me retourner moi-même.
Entrez.
Vous avez... vu le journal ?
Rusty, vous voulez dire.
Oui. Je sais tout.
C'est sûr, je me suis bien trompée
à son sujet, n'est-ce pas ?
Je l'avais pris
pour une ordure ordinaire
mais c'est une ordure de première.
Une ordure de première
déguisé en ordure ordinaire.
Vous ne savez pas encore
la meilleure.
Non seulement, c'est une ordure de
première mais il est aussi fauché.
Fauché !
Il n'avait pas le sou.
Sa famille a de l'argent,
mais lui, il est fauché.
En fait, il s'est endetté
de 700 000 dollars.
Vous imaginez, 700 000 dollars ?
43 dollars, oui.
Bref, c'est pour ça qu'il a décidé
d'épouser la reine
du peuple des cochons.
Je vais vous dire une chose,
Fred, mon cher,
je vous épouserais
pour votre argent en moins de deux.
- Et vous ?
- En moins de deux.
Heureusement qu'aucun de nous
n'est riche, j'imagine.
Ouais.
Oh, Fred,
je suis si contente de vous voir.
Qu'est-ce que vous avez fait ?
Écrire, la plupart du temps.
J'ai vendu une nouvelle.
Je viens de l'apprendre ce matin.
Oh, c'est merveilleux !
Vraiment.
Et qu'en pense votre amie
la décoratrice ?
N'êtes-vous pas censé
vous ménager ?
Vous savez quoi ?
Je ne lui ai encore rien dit.
Pourquoi n'irait-on pas
prendre un verre
ou se promener pour fêter ça ?
D'accord.
Il y a du champagne au frigo.
Ouvrez donc la bouteille
pendant que je m'habille.
Je n'ai encore jamais bu de
champagne avant le petit déjeuner.
Plusieurs fois au petit déjeuner,
mais jamais avant.
J'ai une merveilleuse idée.
Nous allons passer la journée
à faire ce qu'on n'a jamais fait.
Ce sera chacun son tour.
D'abord vous, puis moi.
Je doute qu'il y ait encore quelque
chose que j'ai encore jamais fait.
Je ne me suis jamais promenée
le matin.
Pas depuis que je suis à New York.
Je suis arrivée à pied à 6 h du
matin mais c'est encore la nuit.
- À votre avis, ça compte ?
- Oui. On est à égalité maintenant.
- N'est-ce pas fantastique ?
- Quoi ?
Tiffany.
N'est-ce pas merveilleux ?
Il ne peut vous arriver aucun mal
dans un endroit comme celui-ci ?
Je me moque complètement
des bijoux, à part les diamants.
Comme celui-là.
- Qu'est-ce que vous en dites ?
- Eh bien...
Je trouve ça vulgaire de
porter des diamants avant 40 ans.
C'est vrai, mais en attendant,
il vous faut quelque chose.
J'attendrai.
Non. Je vous offre quelque chose.
Vous m'avez offert un ruban pour
ma machine et ça m'a porté chance.
Mais ça peut être très cher
J'ai mon chèque, plus 10 dollars.
Je ne vous laisserai pas
encaisser votre chèque pour moi,
mais un cadeau de 10 dollars
ou moins j'accepte.
Bien sûr, je ne sais pas
ce qu'on trouvera pour 10 dollars.
Puis-je vous aider ?
Peut-être. Nous cherchons
un cadeau pour la dame.
Mais certainement, monsieur.
Aviez-vous quelque chose en tête ?
Eh bien, nous avions pensé
à des diamants.
Sans vous vexer, la dame trouve
que ça fait vulgaire sur elle.
Je les trouve absolument divins
sur des femmes plus âgées,
mais ce n'est pas ce qu'il me faut,
vous comprenez.
- Certainement.
- En toute honnêteté,
il y a également le côté financier
qui pose problème.
Nous ne pouvons nous permettre
de dépasser... une certaine somme.
- Puis-je vous demander combien ?
- 10 dollars.
C'est bien le chiffre
à ne pas dépasser, oui.
- Je vois.
- Auriez-vous quelque chose ?
Honnêtement, madame,
dans cette fourchette de prix,
la gamme d'articles proposée
est plutôt limitée.
Néanmoins, il me semble
que nous ayons, voyons voir...
Une article inédit,
vous comprenez...
pour la dame ou le monsieur
qui a tout,
un composeur téléphonique
en argent fin.
6,75 dollars, taxe incluse.
Un composeur téléphonique
en argent fin.
Oui, monsieur. 6,75 dollars,
taxe fédérale incluse.
Nous sommes bien dans les prix,
mais je dois avouer,
que j'avais espéré quelque
chose de plus, comment dire,
de plus romantique.
- Qu'est-ce que vous en dites ?
- Un composeur en argent ?
Je le trouve très beau,
mais bon, vous comprenez.
Eh bien nous avons essayé, mais...
Nous pourrions faire graver
quelque chose, n'est-ce pas ?
Oui, je suppose. Oui, certainement.
Le problème, c'est qu'il vous faut
d'abord acheter quelque chose
qui puisse être le support
de l'inscription à graver.
Vous voyez la difficulté ?
Eh bien, nous pourrions
faire graver ceci, n'est-ce pas ?
Ça ferait très chic.
Ceci, je suppose,
ne provient pas de chez Tiffany ?
Non. En fait, il provient
d'un concurrent...
en fait,
c'était à l'intérieur d'une...
- d'une boîte de Cracker Jack.
- Je vois.
On trouve encore des cadeaux
dans les boîtes de Cracker Jack ?
- Oh, bien sûr.
- C'est bon à savoir.
Ça donne un sentiment de
solidarité,
presque de continuité avec
le passé, ce genre de choses.
Est-ce que Tiffany y graverait
une inscription pour nous ?
Ils n'auraient pas l'impression
de s'abaisser ?
Eh bien,
c'est assez inhabituel, madame,
mais sachez que chez Tiffany,
on se montre très compréhensifs.
Si vous voulez bien
me donner les initiales,
nous pourrions le faire
pour demain matin.
Ne vous avais-je pas dit
que c'était un endroit adorable ?
C'est quoi, cet endroit ?
Vous vouliez vous asseoir.
C'est la bibliothèque municipale.
- Vous n'êtes jamais venue ici ?
- Non. Ça fait deux.
Je ne vois aucun livre.
Ils sont là-dedans.
Vous voyez ?
Chacun de ces tiroirs est rempli
de petites fiches.
À chaque fiche,
correspond un livre ou un auteur.
Je trouve cela fascinant.
- V-a-r-j-a-k.
- Vraiment ?
Regardez.
N'est-ce pas merveilleux ?
Vous voilà au plein cœur
de la bibliothèque municipale.
Varjak, Paul. Neuf vies.
Puis plein de chiffres.
Ils ont vraiment votre livre ici ?
Bien sûr. Suivez-moi.
Numéro 57. C'est nous.
57, s'il vous plaît.
Neuf vies, de Varjak Paul.
Vous l'avez lu ?
C'est superbe.
- Non, j'en ai peur.
- Vous devriez. Il en est l'auteur.
C'est Varjak Paul, en personne.
Elle ne me croit pas.
Montrez-lui
votre permis de conduire
ou votre carte Diner's Club
ou autre chose.
C'est lui l'auteur. Je le jure.
Vous voulez bien baisser la voix ?
Signez-le.
Ce ne serait pas sympathique ?
Ajouter une touche personnelle ?
Vraiment, Mlle...
Allez. Ne faites pas l'important,
signez-le.
Qu'est-ce que j'écris ?
Quelque chose de sentimental,
je pense.
Qu'est-ce que vous faites ?
Arrêtez !
C'est de la dégradation
de bien public.
Si c'est comme ça
que vous le prenez.
Venez. Sortons d'ici.
Cet endroit est loin d'être
aussi sympathique que chez Tiffany.
Vous avez déjà volé
dans un magasin
quand vous étiez gamin ?
Non. Je suis du type censé,
et studieux. Et vous ?
Oui. Ça m'arrive encore de temps
en temps, pour garder la main.
Allez. Vous ne l'avez jamais fait,
et c'est votre tour.
Je n'y vois rien.
Salut, le chat. La maîtresse
de maison est chez elle ?
La bourse ou la vie ?
Tu es fou.
Tu sais ça, n'est-ce pas ?
Mais je t'aime quand même.
- Tooley.
- Ouais ?
Il faut... qu'on parle.
Très bien.
Tu veux un verre ?
S'il s'agit
d'une discussion sérieuse
et soudain j'ai bien peur
que ce soit le cas,
il va falloir que tu enlèves
ce masque ridicule,
ou il m'en faut un aussi.
Tooley, écoute, s'il te plaît.
Qu'est-ce qu'il y a ?
C'est ça ?
C'est à cause d'un fille ?
Oh, je vois.
Eh bien, ce n'est pas si grave.
En fait, je m'y attendais.
Je ne dis que ça me plaît,
mais je m'y attendais.
C'est qui cette fille ?
Ça n'a rien à voir avec elle.
C'est entre toi et moi.
Alors, c'est sérieux.
Bon.
Tooley, tu as du style.
Est-ce qu'on ne peut pas rompre
avec style ?
- Rompre ?
- Oui.
Je crois bien
qu'Andy Hardy a trouvé l'amour.
Voyons... un serveuse ?
Une vendeuse ?
Non. Il faudrait qu'elle soit
riche, n'est-ce pas, Paul ?
Quelqu'un qui puisse t'aider.
Curieusement...
C'est une fille qui ne peut aider
personne, pas même elle.
Mais je peux l'aider,
ça me change et c'est agréable.
Très bien.
Je comprends.
Tu veux que je te dise, Paul.
J'ai beaucoup de style.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je fais un chèque.
N'aie pas l'air aussi ahuri.
Tu m'as certainement déjà vue
rédiger un chèque.
Payer à l'ordre
de Paul Varjak 1 000 dollars.
Emmène-la une semaine
quelque part.
Tu as le droit
à des congés payés.
C'est une simple question
de pratique du travail, mon chéri.
Si tu étais vraiment malin,
tu réunirais les garçons
et les organiserais en syndicats.
Comme ça tu bénéficierais
de tous les avantages sociaux :
Hospitalisation, retraite,
indemnités de chômage
lorsque tu...
comment je pourrais dire ça...
tu es entre deux engagements ?
Merci de me faciliter les choses.
Ne sois pas ridicule, chéri.
Prends ce chèque
et appelle-la.
Non, merci.
J'ai déjà mon propre chèque.
Lorsque tu te trouveras
un nouvel auteur à aider,
arrange-toi
pour qu'il soit de ma taille
Comme ça, tu n'auras même pas
à raccourcir les manches.
- Qu'est-ce que vous faites ?
- Excusez-moi.
Je suis désolé.
Vous ressemblez juste à une fille
que je connais, Holly.
Vraiment ?
Je suis désolé.
Salut.
Qu'est-ce que vous voulez ?
Je veux vous parler.
Je suis occupée.
- À quoi ?
- À lire.
"L'Amérique du Sud : Pays
de richesses et de promesses " ?
C'est très intéressant.
Sortons d'ici.
Sortons d'ici, je vous dis.
Je veux vous parler.
Qu'est-ce que vous avez ?
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Fred, voulez-vous bien
me laisser tranquille ?
Je vous aime.
- Où allez-vous ?
- Aux toilettes.
- Qu'est-ce que vous avez ?
- Laissez-moi.
- Non.
- Fred, laissez-moi y aller.
Que les choses soient claires.
Je ne suis pas Fred,
ni Benny Shacklett.
Je m'appelle Paul, Paul Varjak,
et je vous aime.
- Laissez-moi y aller.
- Non. Et l'Amérique du Sud ?
Si je veux épouser un
Sud-Américain,
j'ai intérêt à me renseigner
sur le pays.
- Épouser ? Quel Sud-américain ?
- Jose.
- Qui est Jose ?
- Jose de Silva Pereira.
Qui est Jose de Silva Pereira ?
Vous avez fait sa connaissance.
L'ami de Mag Wildwood.
Le bel homme
qui est arrivé avec Rusty.
Et bien, vous n'allez pas
le croire...
Il est non seulement beau et riche
mais il est absolument
dingue de moi.
- Vous êtes folle.
- Vous croyez que je suis à vous ?
C'est exactement ça.
C'est ce que tout le monde
pense toujours, mais ils ont tort.
Je ne suis pas tout le monde.
Ou le suis-je ?
C'est vraiment ce que vous croyez ?
Que je ne vaux pas mieux que toutes
vos ordures et vos super-ordures ?
Attendez.
Si c'est ce que...
Si c'est ce que
vous pensez vraiment...
il y a quelque chose
que je veux vous donner.
Qu'est-ce que c'est ?
50 dollars pour les toilettes.
C'est dans un tel désordre,
je ne pouvais l'affronter seule.
- Il y a un message pour vous.
- Non.
Olé.
Bonsoir, M. Yunioshi.
- Bonsoir, Paul.
- Bonsoir.
Bonsoir.
S'il vous plaît,
venez m'aider.
Laissez-moi... Non !
Non ! Non !
- Que lui avez-vous fait ?
- Rien.
Il a lu un télégramme,
et ensuite, ceci...
Elle s'est mise à à tout casser
comme une folle. Épouvantable.
Je ne veux pas d'un scandale.
C'est trop délicat.
Mon nom, mon rang, ma famille.
La police va-t-elle revenir ?
Pourquoi. Aucune loi n'interdit
qu'on détruise son appartement.
- Où est le télégramme ?
- Là.
"Soyez informée
jeune Fred tué...
"dans accident de Jeep,
Fort Riley, Kansas.
"Mari et enfants
partagent chagrin
"causé par perte d'un aimé.
"Lettre suivra. Amitiés, Doc."
Son frère, Fred.
Ce frère,
elle en était proche ?
Ouais.
Que puis-je faire ?
Essayez de l'aider.
J'ai essayé.
Ça n'a pas servi à grand chose.
Vous possédez un ranch au Brésil ?
Oui.
C'est bien. Ça va lui plaire.
Vous feriez mieux
d'aller la retrouver.
- Salut.
- Salut. J'ai reçu votre message.
Comment avez-vous su
où me joindre ?
J'ai tout essayé. J'ai téléphoné,
j'ai posé des questions,
puis j'ai pensé à l'annuaire.
Je suis content que vous soyez là.
Vous avez l'air en forme.
Je suis grosse comme une truie,
je ne suis pas coiffée,
mais je suis heureuse,
très heureuse. Ça doit se voir.
Vous avez l'air très distingué,
vous-même.
J'ai trouvé un travail.
J'écris un peu.
J'ai lu trois de vos nouvelles...
Deux dans le New Yorker et une
dans ce drôle de petit magazine.
- Vous ne voulez pas vous asseoir ?
- Merci.
- Je me suis mise au tricot.
- Je vois ça.
Ce sera sans doute très joli,
une fois fini.
Ça m'angoisse.
Jose a apporté les plans du ranch.
Je les ai peut-être mélangés
avec mes patrons de tricot.
Il est possible
que je tricote un ranch !
Je ne peux vous dire
à quel point je suis heureuse.
Qu'est-ce que c'est, d'ailleurs ?
Du portugais.
Une langue très compliquée.
4 000 verbes irréguliers.
Impressionnant. Ça veut dire quoi ?
Je crois que vous êtes de ligue
avec le boucher.
Holly, de quoi s'agit-il ?
Pourquoi vouliez-vous me voir ?
Jose est à Washington ce soir,
j'ai pensé que vous pourriez venir.
J'ai dit au revoir
à tous ceux que j'aimais.
- Vous partez quelque part ?
- Rio, demain.
J'ai les billets d'avion.
J'ai même dit au revoir à Sally.
- Jose part avec vous ?
- Sur un vol différent.
Il pense que ce n'est pas bien
de voyager ensemble.
Sa famille est importante.
Ce genre de choses le tracasse.
J'ai pensé que je pourrais crâner
et nous préparer un dîner.
Est-ce que je vous ai dit
combien j'étais comblée ?
Oui.
Vous allez vous marier, alors ?
Il ne m'a pas encore vraiment
demandé. Il n'a pas dit les mots.
Quatre, c'est ça ?
C'est le nombre de mots qu'il faut.
Voulez-vous m'épouser ?
On va se marier, c'est sûr.
À l'église,
avec toute sa famille là-bas.
C'est pour ça qu'il attend
qu'on soit à Rio... probablement.
Vous croyez qu'il veut
nous dire quelque chose ?
J'espère que vous aimez le poulet
au riz et à la sauce au chocolat.
C'est une recette indienne
classique.
Il y a trois mois, je ne savais
même pas faire une omelette.
Vous allez bien ?
Mince, mon cher.
Je voulais tant vous impressionner.
Je n'aime pas trop le poulet
à la sauce, de toute façon.
Pourquoi on ne sortirait pas
pour notre dîner d'adieu ?
Ça peut être amusant,
tant que je peux aller comme ça.
Dans très longtemps, des années,
je reviendrai...
avec mes neufs mômes brésiliens.
Ils auront la peau sombre
de Jose, bien sûr,
mais des yeux verts très vifs,
de beaux yeux.
Je les ramènerai, c'est sûr,
parce qu'il faudra
qu'ils voient ça.
Oh, j'adore New York.
Pourquoi partez-vous alors ?
Qu'est-ce que vous y trouverez ?
Je sais ce que vous pensez.
Je ne vous en veux pas.
J'ai toujours été
une grande gueule.
À part Doc et vous, Jose est le
premier qui ne soit pas une ordure.
Non pas qu'il soit l'homme idéal.
Il est trop guindé, trop prudent
pour être mon idéal absolu.
Si j'avais pu choisir,
je n'aurais pas pris Jose.
Néron, peut-être,
ou Albert Schweitzer.
Ou Leonard Bernstein.
Mais je suis folle de Jose.
J'arrêterais de fumer
s'il me le demandait.
Venez, allons manger.
Il se fait ***.
Je pars demain et je n'ai pas
encore fait mes valises
Je voulais pas que Jose pense que
je suis du genre à perdre ma clé.
Alors j'en ai fait faire 26.
Attendez. J'ai une meilleure idée.
Une sorte de geste d'adieu.
Quelqu'un a dû trafiquer la
serrure.
Diablement habile, ce Yunioshi.
Réveillez-vous, réveillez-vous !
Les Britanniques arrivent !
Ou dans ce cas,
les Brésiliens.
Exactement.
Il faut encore
que je nettoie ce riz.
Hé, vous savez...
La voilà, la coupable !
La femme recherchée ! Là !
Groenburger.
De la brigade des stups.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Demandez à votre patron !
- Quel patron ?
Sally Tomato. Demandez-lui. Venez.
Fouillez l'appartement !
C'est sûrement plein de drogues.
- Quel est votre nom ?
- Varjak.
On se calme au fond !
Paul Varjak. V-A-R-J-A-K.
Allez vous faire voir ailleurs !
Sortez d'ici !
Je suis écrivain. É-C-R-I-V-A-I-N.
Je ne peux pas répondre
à toutes vos questions.
Une à la fois.
Une, s'il vous plaît. Bien.
Je ne peux pas répondre
à toutes vos questions.
Une à la fois.
La Ferme !
Et si on commençait par vous ?
Avez-vous transmis
des messages codés ?
Bien sûr que non.
Je me contentais de transmettre à
M. O'Shaughnessy le bulletin météo.
Ne me demandez pas
de quoi il s'agissait.
- Vous avez rendu visite à Tomato ?
- Chaque semaine. Quel mal à ça ?
Tomato fait partie
du gang des stupéfiants.
Il n'a jamais parlé de stupéfiants.
Ces sales types
n'arrêtent pas de le persécuter.
C'est un homme très sensible,
un charmant vieil homme.
- Alors, vous êtes innocente.
- Bien sûr.
Qu'est-ce que vous allez faire ?
Qui est votre avocat ?
Je ne sais pas.
M. O'Shaughnessy, je suppose.
Hé ! Dégagez !
Très bien, venez ! OK, on avance.
- La ferme !
- Par là !
LE CHOU DE TOMATO
PINCÉE PAR LA POLICE
- Ouais.
- M. Paul Varjak ?
Ouais.
Êtes-vous prêt à prendre
M. Berman à Hollywood.
Veuillez payer 3 dollars
pour les trois premières minutes.
Allô ? Allô ?
Ici OJ Berman.
Qui est à l'appareil ?
- C'est Paul Varjak.
- Heureux de t'entendre, fiston.
Varjak. V-A-R-J-A-K.
Je suis un ami de Holly.
On s'est rencontrés à une soirée.
- Qui ?
- Paul. Paul Varjak.
V-A-R...
M. Berman, c'est Fred.
Oh, Fred, hein ?
Vous appelez pour la môme, hein ?
Tout est arrangé.
Détendez-vous.
J'ai parlé à mon avocat à New York.
Je lui ai demandé de s'en occuper,
mais de ne pas mentionner mon nom.
- Quoi ?
- Je ne veux pas y être mêlé.
On dirait que vous êtes
dans un tunnel.
C'est le haut-parleur
du téléphone.
- Quoi ?
- Le haut-parleur téléphonique !
Ils ont fixé la caution
à 10 000 dollars.
Mon avocat peut la faire libérer
demain matin à 10 h.
Je vais vous dire
ce que vous avez à faire.
Foncez à cet appart
sordide où elle vit,
récupérez toutes ses affaires,
allez la chercher, mettez-la
à l'hôtel sous un faux nom.
Ne laissez pas les journalistes
s'approcher d'elle.
- Vous voulez bien faire ça ?
- Bien sûr, M. Berman.
Je ne peux vous dire
combien j'apprécie...
Oubliez ça.
Après tout, je le lui dois bien.
Ce n'est pas que je le lui doive,
si l'on y réfléchit bien,
mais... c'est une folle.
C'est une menteuse.
Mais une vraie menteuse.
Vous voyez ce que je veux dire ?
Ouais, je vois.
Merci, M. Berman.
Merci beaucoup.
Assez !
Quel manque de respect.
Quelle nuit.
J'ai joué au cambrioleur
pendant que vous n'étiez pas là.
Hôtel Clayton, chauffeur.
À l'angle de la 84ème et de Madison.
OJ pense que vous devriez
disparaître, un moment.
J'ai vos affaires ici,
même "le chat".
J'espère qu'il va bien.
Salut, le chat...
Pauvre matou sans nom.
Écoutez, mon trésor,
vous avez ce billet d'avion ?
- Le voilà. On peut l'échanger.
- Vous plaisantez ?
- Il est quelle heure ?
- 10 h passées.
À l'aéroport d'Idylwild, chauffeur.
- Vous ne pouvez pas faire ça.
- Pourquoi pas ?
Vous ne comprenez pas.
Vous êtes sous inculpation.
Si vous tentez d'échapper
à la justice, vous êtes foutue.
Ne soyez pas ridicule.
Je serai bientôt mariée
au futur président du Brésil.
Ça me donnera
l'immunité diplomatique.
Je n'y compterais pas trop.
Qu'est-ce qu'il y a ?
J'ai un message pour vous.
Ah, oui, je vois.
Il l'a apporté en personne,
ou l'a glissé sous la porte ?
Un cousin est passé.
Passez-moi mon sac à main,
vous voulez ?
Une fille ne peut lire
ce genre de choses...
sans son rouge à lèvres.
Lisez-le pour moi.
Je ne pense pas
que je vais pouvoir...
Vous le voulez vraiment ?
"Ma très chère petite,
"Je vous ai aimée,
conscient de votre différence,
"mais imaginez mon désespoir
"d'apprendre
de façon aussi brutale et publique
"à quel point vous êtes différente
de la femme
"dont un homme de mon rang
peut espérer faire son épouse.
"Je compatis à votre malheur
dans les présentes circonstances,
"et mon cœur m'interdit
"d'ajouter ma pierre...
"aux accusationx portées
contre vous...
"J'espère que votre cœur vous
interdira de me jeter la pierre.
"Je me dois de protéger
ma famille et mon nom.
"Je suis lâche lorsqu'il s'agit
de défier ces institutions.
"Oubliez-moi, mon bel enfant,
"et que Dieu soit avec vous.
"Jose."
Eh bien...
Au moins, il est honnête.
C'est plutôt touchant.
Touchant ! Du baratin.
Il avoue être lâche.
Très bien !
Ce n'est pas une ordure ordinaire,
ou même une super-ordure.
Ce n'est qu'une poule mouillée,
c'est tout.
Mais, oh... Et mince !
Eh bien,
autant pour l'Amérique du Sud.
Vous n'étiez pas faite pour être
la reine des pampas de toute façon.
- L'hôtel Clayton.
- L'aéroport.
Quoi ?
L'avion décolle à 12 h.
J'ai l'intention d'être à son bord.
- Holly, vous ne pouvez pas.
- Et pourquoi pas ?
Je ne vais pas galoper après Jose,
si c'est ce que vous craignez.
Oh, non.
En ce qui me concerne, c'est
le futur président de nulle part.
Mais pourquoi gaspiller
un billet d'avion.
De plus,
je n'ai jamais été au Brésil.
S'il vous plaît,
me regardez pas comme ça.
Je pars, un point c'est tout.
Tout ce qu'ils veulent,
c'est que je témoigne contre Sally.
Personne n'a l'intention
de m'inculper.
De toute façon, ils n'ont pas
l'ombre d'une chance.
Il n'y a plus rien pour moi ici...
du moins, pour un moment.
La lumière des projecteurs,
ça peut vous abîmer le teint.
Il y aura une corde
dans tous les saloons de la ville.
Vous savez quoi ? Quand
vous serez de retour en ville,
appelez le New York Times
ou qui vous voulez.
Envoyez-moi une liste des 50
plus grosses fortunes brésiliennes.
Je ne vais pas
vous laisser faire ça.
- Non ?
- Holly, je suis amoureux de vous.
- Et alors ?
- Et alors ? Ça change tout !
Je vous aime. Vous m'appartenez.
Non.
Personne n'appartient à personne.
Bien sûr que si.
- Personne ne me mettra en cage.
- Je veux vous aimer.
- C'est la même chose.
- Non, ce n'est pas vrai ! Holly !
Je ne suis pas Holly.
Je ne suis pas non plus Lula Mae.
Je ne sais pas qui je suis !
Je suis comme le chat, un sans-nom.
On n'appartient à personne.
On ne s'appartient même pas
l'un à l'autre. Arrêtez le taxi.
Qu'est-ce que tu en penses ?
C'est l'endroit idéal
pour un dur comme toi.
Des poubelles et des rats à gogo.
Fiche le camp ! Dégage ! Du vent !
Allons-y.
Chauffeur...
Arrêtez-vous.
Vous savez ce que vous êtes,
Mlle Je-ne-sais-pas-qui ?
Une poule mouillée.
Vous n'avez pas de cran.
Vous avez peur de dire,
"D'accord, c'est la vie."
Les gens tombent amoureux.
Les gens appartiennent
l'un à l'autre
parce que c'est la seule chance
de trouver le bonheur.
Vous vous dites libre, sauvage.
Vous êtes terrifiée à l'idée
qu'on vous mette en cage.
Eh bien, mon cœur,
vous y êtes déjà.
Vous vous y êtes mise toute seule.
Et elle n'est pas limitée
à Tulip, au Texas ou à la Somalie.
Elle est partout où vous allez.
Qu'importe où vous courez,
vous finissez
par vous heurter à vous-même.
Tenez. Ça fait des mois
que je me promène avec ça.
Je n'en veux plus.
Ici, le chat !
Le chat !
Où est le chat ?
Je ne sais pas.
Ici.