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6EME SENS
Ça se rafraîchit.
En voilà un joli cadre !
Le joli cadre que voilà !
Combien...
coûte un joli cadre comme ça,
à ton avis ?
Je te l'ai jamais dit,
mais tu te répètes, quand tu es soûl.
Anna, je suis sérieux.
Sérieux je suis, Anna.
A mon avis, il coûte dans les 200 $.
Je vais te lire le texte.
C'est vrai, que je me répète ?
"En reconnaissance de ses éminents
travaux en psychologie infantile,
"de son dévouement à son métier,
"et de ses efforts constants
pour améliorer la qualité de vie..."
Tu veux bien te concentrer ?
"...la qualité de vie d'innombrables
enfants et de leurs familles,
"la ville de Philadelphie est fière
de décerner à son fils,
"le docteur Malcolm Crowe,"
c'est toi,
"le Grand Prix du Mérite Professionnel."
Ils t'ont appelé leur fils
On le mettra dans la salle de bains.
C'est une soirée importante pour nous.
Enfin, les gens reconnaissent
que tu as fait des sacrifices,
et que tu as tout mis au second plan,
y compris moi,
pour ces familles dont ils parlent.
Ils disent aussi que mon mari a un don.
Un don pour apprendre aux enfants
à être forts
dans des situations où un tas d'adultes
feraient dans leur froc.
Je crois que ce qu'ils disent est vrai.
Merci.
Je voudrais du vin, dans un verre.
Mais pas dans une chope,
ni dans une cruche.
Malcolm.
Anna, ne bouge pas. Pas un bruit.
Vous êtes au 47, Locus Street.
Vous faites une violation de domicile.
Vous ignorez tant de choses.
Il n'y a ni seringues ni médicaments
dans cette maison.
Pourquoi on a peur
quand on est seul ?
Je le sais, moi.
Vous voulez quoi ?
Ce qu'il m'a promis !
Oh, mon Dieu !
Je vous connais ?
Vous ne me remettez pas, héros ?
Vous ne reconnaissez pas
vos patients ?
Une clinique en ville.
Famille monoparentale.
Peut-être caractériel.
J'avais peur !
Pour vous, ça venait
du divorce de mes parents.
Vous vous trompiez !
Maintenant regardez-moi !
Je veux plus avoir peur.
Donnez-moi le temps de réfléchir.
Je vous ai attendu dix ans !
Je vous donnerai rien du tout !
Ben Friedkin ?
Certains disent que je suis anormal.
Ronald Summer ?
Je suis anormal. Regardez.
Vincent.
Vincent Gray.
Je me souviens de toi.
Calme, très intelligent,
affectueux.
Exceptionnellement affectueux.
Vous oubliez "maudit".
Vous m'avez lâché.
Vous m'avez lâché !
Vincent, je suis désolé
de ne pas t'avoir aidé.
Mais si tu me laisses essayer...
Donne-moi une chance...
Ne dis rien.
L'automne suivant
Sud de Philadelphie
Cole Sear, 9 ans,
adressé en sept. 98
Parents divorcés
Anxiété aiguë
Socialement isolé
Peut-être caractériel
De profundis clamo ad te, Domine.
N'aie pas peur, Cole.
Je suis le docteur Malcolm Crowe.
On devait se voir aujourd'hui,
mais j'ai raté le rendez-vous.
Désolé.
Autrefois, en Europe, les gens
se réfugiaient dans les églises.
Ils réclamaient le droit d'asile.
De quoi ils avaient peur ?
Des gens méchants, surtout.
De ceux qui voulaient les emprisonner,
leur faire du mal.
J'ai remarqué que tes lunettes
n'ont pas de verres.
Elles sont à mon père.
Les verres me font mal.
De quoi tu parlais avec tes soldats ?
"De..." ?
De profundis clamo ad te, Domine.
C'est du latin.
Tous tes soldats parlent latin ?
Un seul.
Vous êtes un bon docteur ?
Je l'ai été.
J'ai eu un prix.
Décerné par le maire.
Le cadre a coûté cher.
Je vous reverrai, c'est ça ?
Si ça ne t'ennuie pas.
C'est moi.
Des profondeurs
je crie vers toi, Seigneur.
Ralentissement sur la voie express.
Circulation difficile
dans les deux sens à Blue Ridge.
Bonjour, toi !
Cole ?
Tes céréales vont être ramollies.
Laisse-moi voir.
Mon chéri, tu as une tache.
Tu cherchais quelque chose ?
Les gâteaux à la fraise.
Ils sont là.
A quoi tu penses, maman ?
A un tas de choses.
Tu penses du mal de moi ?
Regarde-moi bien.
Je ne pensais pas du mal de toi.
Compris ?
Compris.
- C'est Tommy.
- Arrange ta cravate.
Tu en veux ?
Alors, l'anormal,
t'as aimé, mon bras sur l'épaule ?
Une idée comme ça.
J'ai joué à fond.
Comme les grands acteurs
qui improvisent.
Bonjour, mon chéri.
Bonne journée ?
Tu peux me parler, si tu en as besoin.
Je te raconte ma journée ?
J'ai gagné au Loto ce matin.
J'ai plaqué mon boulot.
J'ai pique-niqué dans le parc,
avec un gros gâteau au chocolat.
Et j'ai nagé dans la fontaine
tout l'après-midi.
Tu as fait quoi, toi ?
Au base-ball,
j'ai été capitaine de l'équipe,
et j'ai marqué un point fabuleux.
Tout le monde m'a acclamé
et porté en triomphe.
Dans ce cas,
je te fais des crêpes en triangle.
Tu as une heure.
Bonjour.
Tu veux t'asseoir ?
Pas envie de parler, aujourd'hui ?
Tu veux jouer à un jeu ?
Un jeu de télépathie.
Ça marche comme ça.
Je lis dans ton esprit.
Si j'ai vu juste,
tu fais un pas vers le fauteuil.
Si je me suis trompé, tu fais un pas
en arrière, vers la porte.
Si tu atteins le fauteuil,
tu t'assieds.
Si tu atteins la porte, tu peux partir.
Tu veux jouer ?
Juste après avoir divorcé de ton père,
ta mère a vu un docteur comme moi,
et il ne l'a pas aidée.
Donc tu crois
que je ne saurai pas t'aider.
Tu es contrarié de savoir
qu'elle lui a dit des choses.
Des choses
qu'elle ne pouvait dire qu'à lui.
Des secrets.
Tu as un secret,
que tu ne veux pas me dire.
Ton père t'a offert cette montre
avant de partir.
Il l'a oubliée dans un tiroir.
Ça marche pas.
A l'école, tu ne parles pas, mais...
tu es un bon élève,
et tu n'as jamais eu d'ennuis sérieux.
On devait faire un dessin.
Ce qu'on voulait.
J'ai dessiné un homme.
Frappé au cou par un autre
avec un tournevis.
Tu as vu ça à la télé, Cole ?
Ils en ont fait toute une histoire.
Ils ont convoqué maman.
Elle s'est mise à pleurer.
Je ne fais plus de dessins comme ça.
Tu dessines quoi maintenant ?
Je dessine... des gens qui sourient,
des chiens qui courent,
des arcs-en-ciel.
Ils la convoquent pas
pour des arcs-en-ciel.
Je suppose que non.
A quoi je pense, maintenant ?
Je ne sais pas à quoi tu penses.
Je pensais...
que vous étiez gentil.
Mais vous ne pouvez pas m'aider.
Je suis allé à l'autre restaurant
où je t'avais demandée en mariage.
Je suis navré, Anna.
En plus, je perds la notion du temps.
Et la séance d'aujourd'hui
n'a pas été très bonne.
Ils sont tous deux si semblables.
Mêmes manies, mêmes expressions,
et ce sentiment d'être menacé.
Il peut s'agir de mauvais traitements.
Cole a...
des égratignures sur les bras.
Des marques d'ongles, je crois.
Faites en se défendant ? Je sais pas.
Peut-être un professeur, ou un voisin.
Sans doute pas sa mère.
Je l'ai vue avec lui, et ça cadre pas.
Ou je peux me tromper.
Peut-être qu'il aime grimper aux arbres.
Je sais que j'ai été un peu distant.
Je sais que ça te rend furieuse.
Mais cette seconde chance,
je ne la laisserai pas filer.
Joyeux anniversaire.
Arrêtez de me regarder.
J'aime pas
qu'on me regarde comme ça.
C'est par ici
que je vais à l'école avec Tommy.
Ton meilleur copain ?
Il me dé***.
Et tu le dé*** ?
Non.
C'est une combine de ta mère ?
Oui.
Tu lui parles parfois de ce Tommy ?
Je ne lui raconte rien.
Pourquoi ?
Je veux pas qu'elle aussi me regarde.
Je veux pas qu'elle sache.
Qu'elle sache quoi ?
Que je suis anormal.
Tu n'es pas anormal. Compris ?
Ne crois pas ceux qui te le disent.
C'est une connerie !
Ne passe pas ta vie à croire ça.
Vous avez dit un gros mot.
Je sais. Excuse-moi.
Ton père vit avec une dame
qui travaille à un péage ?
Si elle doit faire pipi,
comment elle fait ?
Elle se retient ?
Je sais pas. J'y pensais moi aussi.
Vous m'interrogez beaucoup sur papa.
Pourquoi ?
Parfois on fait des choses
pour attirer l'attention.
Pour exprimer notre opinion sur...
certaines questions.
Un divorce, ou autre chose.
On laisse une chose sur un bureau
pour qu'un autre la trouve.
Tu connais
l'écriture par libre association ?
Non.
La libre association,
c'est quand on prend un crayon,
qu'on le place sur une feuille,
et qu'on se met à écrire.
On ne regarde pas ce qu'on écrit,
on n'y réfléchit pas,
on bouge la main.
Et quand on a bougé la main
assez longtemps,
arrivent des mots et des pensées
qu'on ignorait avoir en soi.
Ça peut être quelque chose
qu'on a entendu ailleurs, ou
des sentiments cachés au fond de soi.
Tu as déjà fait
de la libre association ?
Que diable se passe-t-il ?
Sale bébé... Vous tuerai...
Oui.
Tu as écrit quoi ?
Des mots d'angoisse.
Tu en avais déjà écrit
avant le départ de ton père ?
Je ne me souviens pas.
Tu peux me rendre un service ?
Pense à ce que tu veux retirer
de nos séances.
Au but qu'on se fixe.
A une chose que je veux ?
Si tu pouvais changer
une chose dans ta vie, ce serait quoi ?
Je peux dire
une chose que je ne veux pas ?
D'accord.
Je ne veux plus avoir peur.
Les contusions peuvent, en fait,
être volontaires.
Tu vas ouvrir ?
Tu vas ouvrir ?
Tu me vois pas assez au magasin ?
Je vais chiner chez les Amish.
Tu veux venir, et me montrer
comment on achète avec goût ?
Ça ne me dit rien de voir des Amish.
On ne peut ni jurer, ni cracher,
ni rien, chez eux.
Ça te ferait peut-être du bien
de changer d'air. Tu as l'air déprimée.
Je vais bien.
Bon. Je passe te voir au retour ?
Pour te montrer mes achats ?
Non, je pourrai les voir lundi.
Bien sûr, oui, je comprends.
Eh bien, dans ce cas, j'y vais.
Je te raconterai plus ***.
- Fais gaffe au crottin.
- Merci du conseil.
Casse-toi, enfoiré !
Je ne dois pas frapper
mes camarades.
Qui va me dire quelle ville
a été la capitale des Etats-Unis
de 1790 à 1800 ?
Je vais vous aider.
C'est la ville où vous vivez.
Philadelphie !
C'est une ville fort ancienne.
Des générations y ont vécu et disparu.
Il y a plein de lieux historiques,
et qui racontent une histoire.
Même cette école,
et le terrain qu'elle occupe.
A quoi servait ce bâtiment
il y a 100 ans ? Avant votre arrivée ?
Avant mon arrivée aussi, d'ailleurs.
Oui. Cole ?
Il servait à pendre les gens.
Non, c'est faux.
Où as-tu entendu ça ?
On y traînait des gens en larmes
qui disaient adieu à leur famille.
La foule... leur crachait dessus.
Cole, ce bâtiment était
un palais de justice.
On y a voté des lois.
Les premières du pays.
C'était plein de juristes,
de législateurs.
C'étaient eux qui pendaient les gens.
J'ignore quel élève t'a dit ça,
mais il voulait juste te faire peur.
J'aime pas
qu'on me regarde comme ça.
Comme quoi ?
Arrêtez !
Je ne sais pas comment
regarder autrement...
Vous êtes Stanley le Bègue !
Pardon ?
Vous étiez bègue à l'école !
Vous l'êtes resté jusqu'au lycée !
Ne regardez pas les gens.
Ça les gêne !
- Comment sais-tu... ?
- Ne me regardez pas !
Qui t'a ra... raconté ça ?
Stanley le Bègue ! Stanley le Bègue !
Arrête ! Arrête !
Tais-toi, espèce de...
d'anormal !
Salut, mon grand.
Comment ça va ?
Je ne veux pas parler maintenant.
Tu aimes la magie ?
Observe...
la pièce magique.
On dirait une pièce ordinaire.
Mais je fais ma secousse magique et...
elle est dans ma main droite.
Mais ce n'est pas fini.
Je fais une autre secousse et...
elle est dans la poche de ma veste.
Mais ce n'est pas encore fini
Je fais encore une secousse...
et...
la revoilà dans ma main gauche,
comme au début.
C'est pas de la magie.
Qu'est-ce que tu dis ?
Si, c'est de la magie.
La pièce n'a pas bougé de cette main.
Tu crois ?
Je savais pas
que vous étiez amusant.
Malcolm, pose tes jolies fesses,
et écoute-moi.
Ça fait aucun doute.
Anna est comme ma sur.
T'as intérêt à la rendre heureuse.
Je parle pas...
d'un bonheur genre
"Oui, tout va bien",
je parle d'un bonheur genre...
Julie Andrews chantant comme une folle
en haut d'une montagne.
Voilà le genre de bonheur
dont je parle.
Approche.
Lui dis pas que je te l'ai dit.
Mais elle m'a dit
qu'elle a su qu'elle t'aimait
à la seconde où elle t'a vu dans la rue.
Elle ferait n'importe quoi pour toi.
Je vous adore, tous les deux.
J'ai le nez qui coule. Coupez.
Tu fais la secousse magique.
La pièce est revenue de ma poche
à la main où elle était au départ.
C'est idiot.
C'est censé être amusant.
C'est idiot. Rends-moi ma pièce.
- Il n'est pas souvent invité.
- Ça nous fait plaisir.
L'an dernier,
à un goûter chez Chucky,
il s'est caché dans un tunnel de jeu
et n'en est pas sorti.
Chucky qui ?
Cheese. Une pizzeria.
Excusez-moi.
Monsieur ?
Madame ?
Il y a quelqu'un ?
Ouvrez cette porte, je vous en prie.
Je ne peux pas respirer.
Si vous m'entendez,
ouvrez cette porte.
Je le jure, je n'ai pas volé
le cheval du maître.
Ouvrez cette porte,
ou je l'enfonce et je vous attrape !
La star du clip
a droit à une caravane.
Pourquoi ?
Pour réfléchir à son personnage.
Seul.
Tu n'avais qu'une ligne.
Darren, vise un peu ça.
Mon père m'a obligé à l'inviter.
Joyeux anniversaire, Darren.
Tu veux voir un truc, là ?
On va monter une saynète.
Tu veux y jouer ?
Elle s'appelle "Dans le cachot".
Oui, et c'est toi qui seras
dans le cachot.
Où est la clé ?
Cole ? Mon chéri, tu m'entends ?
Cole ! C'est pas vrai ! Mon Dieu !
Mon Dieu ! Aidez-moi !
Au secours !
D'après les examens,
ce n'était pas une crise.
Il va bien.
Il se repose,
et il pourra rentrer ce soir.
Il a des éraflures et des contusions.
Elles me préoccupent.
Elles viennent du sport.
Vous croyez que je le bats ?
Que je suis une mauvaise mère ?
Mme Sloan, là-bas,
est notre assistante sociale.
Elle vous posera
des questions de routine.
Qu'est-il arrivé
à mon fils aujourd'hui ?
Il a subi quelque chose !
Physiquement ! Une chose très anormale !
Ton père te racontait des histoires ?
Il était une fois un jeune prince.
Il décida de faire
une promenade en voiture.
Il appela son chauffeur,
et ils se mirent à rouler.
Ils roulèrent, ils roulèrent,
ils roulèrent beaucoup, et...
ils roulèrent tellement qu'il s'endormit
Et...
il se réveilla, et ils roulaient encore.
C'était un très long voyage.
Docteur Crowe ?
Vous n'avez jamais raconté d'histoires.
Pas tellement, non.
Il faut ajouter des péripéties.
D'accord. Des péripéties.
Dans quel genre ?
Donne-moi un exemple.
Ils tombent en panne d'essence.
En panne d'essence. Très bon.
Parce qu'ils roulent.
Racontez-moi pourquoi vous êtes triste.
Tu me trouves triste ?
Pourquoi tu crois ça ?
Vos yeux me l'ont dit.
Je ne suis pas censé
parler de ces choses-là.
Il était une fois
un homme nommé Malcolm.
Il travaillait avec des enfants.
Il adorait ça.
Il adorait ça plus que tout au monde.
Un soir, il a découvert qu'il avait fait
une erreur avec l'un d'eux.
Il n'avait pas su l'aider.
Depuis, il n'arrête pas d'y penser.
Il ne peut pas oublier.
Depuis, tout est différent.
Il n'est plus la même personne qu'avant.
Et sa femme
n'aime pas la personne qu'il est devenu.
Ils se parlent à peine,
tels des étrangers.
Et un jour, il rencontre
ce merveilleux petit garçon.
Un garçon vraiment remarquable,
qui lui rappelle beaucoup l'autre.
Et il décide d'essayer de l'aider.
Il se dit que,
s'il peut aider ce nouveau garçon,
ce sera...
comme s'il aidait l'autre aussi.
L'histoire finit comment ?
Je ne sais pas.
J'ai envie de vous dire mon secret.
Je vois des gens qui sont morts.
Dans tes rêves ?
En étant réveillé ?
Des gens morts,
dans des tombes, des cercueils ?
Ils marchent comme des gens normaux.
Ils ne se voient pas entre eux.
Ils ne voient
que ce qu'ils veulent voir.
Ils ignorent qu'ils sont morts.
Tu en vois souvent ?
Tout le temps.
Il y en a partout.
Vous ne direz mon secret à personne ?
Non. Je te le promets.
Vous resterez
jusqu'à ce que je m'endorme ?
Bien sûr.
Cole...
sa pathologie est plus grave
que je ne croyais.
Il souffre d'hallucinations,
de paranoïa,
d'une sorte de...
schizophrénie enfantine.
Un traitement et une hospitalisation
s'imposeront peut-être.
Et je ne l'aide pas.
Bonsoir.
Lynn Sear, la mère de Cole.
J'aimerais vous demander
que votre fils et ses copains
ne touchent plus à mon fils
Maman ?
Non. Le dîner n'est pas prêt.
Tu vas faire quoi ?
Tu peux plus me faire mal.
Lenny, tu es un mari abominable !
Regarde à quoi tu m'as poussée !
Il était une fois un garçon
très différent des autres garçons.
Il vivait dans la jungle,
et il savait parler aux animaux.
La pièce était vraiment nulle, non ?
Tommy a joué
dans une pub pour un sirop.
Il a dit qu'on jouait tous
de façon empruntée et pas réaliste.
Ce Tommy m'a l'air d'un pauvre mec.
La pièce était excellente.
Meilleure que Cats.
Cats ?
Peu importe.
Ce que tu m'as dit à l'hôpital
m'a intrigué.
J'aimerais en savoir plus.
Cole ?
Quoi ?
Il y a quelque chose là-haut ?
Je ne vois rien.
Restez immobile.
Parfois on le sent à l'intérieur,
comme si on tombait très vite.
Mais en fait on est immobile.
Ça vous arrive
d'avoir la chair de poule ?
Et les poils de vos bras
qui se redressent ?
C'est eux.
Quand ils sont en colère...
il fait froid.
Je ne vois rien.
Tu es sûr qu'ils sont là ?
Faites-les partir.
J'y travaille.
Viens.
Maman, papa.
J'ai mal à la gorge.
Pedia Ease, contre la toux.
Agréable, rapide, eff...
Ce thermostat est vraiment déréglé.
Enlève-moi ça.
Les laisse pas sur la table !
J'ai ouvert ton tiroir
en faisant le ménage.
T'as pas un aveu à faire ?
Le pendentif au bourdon.
Pourquoi tu le prends toujours ?
Il était à grand-mère.
Et s'il se cassait ?
Je serais très triste.
Tu pleurerais
parce que grand-mère te manque.
C'est vrai.
Quelquefois,
on croit avoir perdu une chose,
et elle n'est pas perdue :
On l'a déplacée.
Tu as déplacé le pendentif au bourdon ?
Te fâche pas.
Qui l'a déplacé cette fois-ci ?
Un homme est entré,
a sorti le bourdon de mon placard
et l'a mis dans ton tiroir ?
Peut-être.
Je suis épuisée. Epuisée dans mon corps,
épuisée dans mon esprit,
épuisée dans mon cur.
J'ai besoin d'aide.
Notre petite famille
ne va pas si bien que ça.
J'ai prié,
mais peut-être pas comme il fallait.
On va devoir communiquer
par prières interposées.
Si on ne se parle pas,
on n'y arrivera pas.
Dis-moi, mon chéri.
Je ne me fâcherai pas.
Tu as pris le pendentif au bourdon ?
Non.
Tu as eu assez de rosbif.
Sors de table.
Hé, viens voir !
Je vais te montrer
où mon père cache son arme.
Sebastian, sors !
Maman ?
Si tu n'es pas très fâchée,
je peux dormir dans ton lit
cette nuit ?
Regarde-moi bien.
Je ne suis pas très fâchée.
Mon chéri, pourquoi tu trembles ?
Cole, qu'est-ce qui t'arrive ?
Mon Dieu !
Je t'en prie, dis-le-moi !
Elle date du début du siècle.
Superbement ouvragée,
avec neuf diamants, et un saphir birman.
Elle est intemporelle.
Vous n'avez pas quelque chose
de plus ordinaire ?
Ordinaire ?
Une bague ordinaire,
pour ta fiancée ordinaire ?
Non, ma chérie.
Ne... ne t'énerve pas.
Tu es tellement belle.
Tu es à toi seule un saphir birman.
Tu n'as pas besoin de ça.
Pourquoi ne pas l'essayer,
et voir vos réactions à tous deux ?
Quel effet ça vous fait ?
Je trouve que ce bijou
est empreint de nostalgie.
J'imagine que la femme
qui le possédait
a quitté un homme
devenu pour elle un étranger.
Avait-il des cheveux ondulés
et des yeux noisette ?
Je ne sais pas, mais...
beaucoup d'objets ici
ont une personnalité.
Il faut choisir un bijou qui vous parle.
Quand une personne
qui a possédé un objet disparaît,
une partie d'elle-même
reste imprimée sur cet objet,
comme une empreinte.
Je vous fais un paquet.
Il te faut pas un licencié en lettres,
mais un catcheur,
avec un cou plus gros que la tête.
Non. Il me faut un catcheur licencié.
- C'est quoi ?
- Joyeux anniversaire !
De ta part ?
Une édition originale.
C'est trop.
Non, je l'ai pris sur ta prime de Noël.
C'est le cadeau idéal, Anna.
Que voulez-vous plus que tout ?
Je ne sais pas.
Je vous l'ai dit,
moi, ce que je veux.
Je sais ce que je veux.
Je veux pouvoir reparler à ma femme.
Comme on se parlait avant.
Comme si nous étions seuls au monde.
Comment vous ferez ?
Je ne peux plus être ton docteur.
Je n'ai pas fait assez attention
à ma famille.
Et ça a des effets négatifs.
Tu comprends ?
Je vais t'envoyer à deux psycho...
Ne me lâchez pas !
Vous seul pouvez m'aider.
Je le sais.
Je ne peux pas t'aider.
Un autre pourra t'aider.
Vous me croyez, n'est-ce pas ?
Docteur Crowe,
vous croyez mon secret ?
Je ne sais pas comment répondre.
Comment pouvez-vous m'aider
si vous ne me croyez pas ?
Il y a de la magie qui est réelle.
Pourquoi on a peur
quand on est seul ?
Je le sais, moi.
Désolé, Vincent.
Je ne suis pas parti trop longtemps ?
Il fait froid ici.
Vincent ? Pourquoi tu pleures ?
Vous me croirez pas.
Désolé, Vincent.
Je ne suis pas parti trop longtemps ?
Il fait froid ici.
Vincent ?
Il fait froid ici.
Moi non plus,
j'aimais pas les piqûres.
A ton âge, lors d'une prise de sang,
j'ai vomi plein de boustifaille
sur l'infirmier.
Le docteur Reed est sur la ligne 2.
Vincent, excuse-moi.
Je dois le prendre.
Accorde-moi une minute.
Yo no quiero morir !
Salvame !
Oh, mon Dieu !
Vous vous êtes baladé ?
Vous vous sentez mieux ?
J'aime me balader.
Un bon entraînement.
Vous voulez me poser des questions ?
Vous voulez être
un caporal dans les marines ?
On nous envoie en mission au Vietnam.
Peut-être plus ***.
Il est arrivé quelque chose ?
Vous craquez ?
Je crois bien.
Tu sais ce que signifie
"Yo no quiero morir" ?
C'est de l'espagnol.
Ça veut dire "Je ne veux pas mourir".
Ils veulent quoi, ces fantômes,
quand ils te parlent ?
Je te demande d'y réfléchir.
Réfléchis attentivement.
Ils veulent quoi, tu crois ?
De l'aide.
Très juste.
C'est ce que je pense aussi.
Même ceux qui font peur
veulent de l'aide.
Il y a peut-être un moyen
de les faire partir.
Comment ?
En les écoutant.
Et s'ils veulent pas d'aide ?
S'ils veulent seulement faire du mal ?
Je ne crois pas que ce soit le cas.
Comment vous le savez ?
Je ne le sais pas.
Qu'est-ce qui se passe ?
Cole !
Qu'est-ce qui t'arrive ?
Ils te font du mal ?
Je leur botterai les fesses !
Cole, s'ils te font du mal...
Maman, dors maintenant.
Je me sens beaucoup mieux
maintenant.
Vous voulez me dire quelque chose ?
Elle est venue de bien loin
pour me voir.
Effectivement.
Apporte un peu d'eau.
C'est sa soeur.
J'ai déjà vécu cela
avec le cancer de mon père.
Mais je n'imagine pas une enfant
clouée au lit pendant 2 ans.
- Combien de médecins ?
- 6 en tout.
- Six médecins différents ?
- Je crois, oui.
J'ai appris que la plus jeune
est tombée malade aussi.
Que Dieu les aide !
Ne partez pas. D'accord ?
Tu peux compter sur moi.
Monsieur ?
Excusez-moi, monsieur.
Vous êtes le père de Kyra ?
C'est pour vous.
Elle voulait vous dire quelque chose.
Oh, le voilà. Il vient par ici.
Vous voulez danser ?
En fait, je suis venue avec mes amis.
Voici ce que je propose.
On danse un moment,
et si ça marche pas,
vous me bottez les fesses.
Bon, alors d'accord.
C'est l'heure du déjeuner, Kyra.
Je me sens beaucoup mieux.
C'est super, ma chérie !
Il faut te nourrir.
Je pourrai sortir si je mange ça ?
L'après-midi, tu as des malaises.
On verra.
Et ne me dis pas
que ça a un drôle de goût.
La mère de Sammy a appelé.
Tu la maintenais malade.
Elle m'a dit que tu l'aimais bien.
Elle te protégeait.
Kyra reviendra ?
Plus maintenant.
Ça va. Assez de maquillage.
On demande le valet d'écurie.
Dépêche-toi !
A qui tu parlais ?
Je répétais mon texte.
Merci pour ce rôle,
monsieur Cunningham.
Quand j'allais en classe ici,
le théâtre a brûlé.
On a tout reconstruit.
Oui, je sais.
Seul celui qui a un coeur pur
peut tirer l'épée de la pierre.
Que le garçon essaie !
C'est un valet d'écurie.
Il ramasse le crottin.
Silence, idiot du village !
Que le garçon s'avance !
Vive le Roi Arthur !
Tu as très bien joué dans la pièce.
Vraiment ?
- Et il y a autre chose.
- Quoi ?
J'ai trouvé Tommy complètement nul.
J'ai une idée pour que
vous parliez à votre femme.
Attendez qu'elle dorme.
Alors elle vous écoutera...
sans même s'en apercevoir.
Je ne vous reverrai plus,
n'est-ce pas ?
On s'est dit
tout ce qu'on devait se dire.
Il faut que tu parles
à quelqu'un de plus proche.
On peut faire comme si
on allait se voir demain.
Juste pour faire semblant.
Je file, maintenant.
A demain, Cole.
Ça va, je n'ai rien.
J'espère qu'il n'y a pas de victimes.
Tu es bien calme.
Tu m'en veux d'avoir raté la pièce ?
J'ai deux boulots, mon chéri.
Ils sont importants pour nous.
J'aurais tout donné pour y aller.
Je suis prêt à communiquer avec toi.
Communiquer ?
A te dire mes secrets.
Qu'est-ce que c'est ?
Tu sais, l'accident, là-bas ?
Il y a eu une victime.
Ah oui ?
Une dame.
Elle est morte.
Oh, mon Dieu ! Tu la vois ?
Oui.
Où elle est ?
Debout à côté de ma vitre.
Cole, tu me fais peur.
Eux aussi, des fois.
Eux ?
Les fantômes.
Tu vois des fantômes ?
Ils me demandent des services.
Ils... ils te parlent ?
Ils te font faire des trucs ?
C'étaient eux qui me griffaient.
Tu penses quoi, maman ?
Que je suis anormal ?
Regarde-moi bien.
Jamais je ne penserais ça.
Jamais.
Compris ?
Compris.
Laisse-moi réfléchir un peu.
Grand-mère te dit bonjour.
Elle regrette d'avoir pris
le pendentif au bourdon.
Elle l'aime bien.
Quoi ?
Grand-mère me rend parfois visite.
Cole, c'est très mal, ça.
Grand-mère est morte, tu le sais.
Je sais.
Elle veut que je te dise...
que je te dise qu'elle t'a vue danser.
Elle a dit...
que quand tu étais petite
vous vous êtes disputées
juste avant ton récital de danse.
Tu as cru
qu'elle n'était pas allée te voir.
Elle y est allée.
Elle s'est mise au fond
pour ne pas être vue.
Elle a dit que tu étais comme un ange.
Elle a dit...
que tu es allée là où elle est enterrée
et que tu lui as posé une question.
Elle a dit... que la réponse est :
"Tous les jours."
Quelle était la question ?
Est-ce qu'elle est fière de moi ?
Bonjour tout le monde.
Comme vous le savez,
je ne fais pas ça tous les jours.
J'ai promis à Anna de ne pas la gêner,
alors je laisserai ce soin à sa mère.
Mais merci à tous d'être là,
et de partager cette journée avec nous.
C'est une joie un peu triste pour moi,
qui dois me séparer de ma fille...
Anna ?
Tu me manques.
Tu me manques aussi.
Pourquoi, Malcolm ?
Quoi ?
Qu'y a-t-il ?
Pourquoi m'as-tu quittée ?
Je ne t'ai pas quittée.
Je vois des gens...
Ils ignorent qu'ils sont morts.
Tu en vois souvent ?
Tout le temps.
Il y en a partout.
Ils ne voient
que ce qu'ils veulent voir.
Ça va, Mike.
Lâche-moi un peu.
- Laisse-moi voir.
- J'ai pas mal.
Laisse-moi voir. Enlève ta main.
Oh mon Dieu !
Je crois que ça va, je t'assure.
Elle est entrée et ressortie.
Ça ne fait même plus mal.
Je peux partir, maintenant.
Il me restait deux choses à faire.
Je devais aider quelqu'un.
Je crois que j'ai réussi.
Et je devais te dire quelque chose.
Tu n'as jamais été au second plan.
Jamais !
Je t'aime.
Dors, maintenant.
Tout sera différent demain matin.
Bonne nuit, Malcolm.
Bonne nuit, ma chérie.