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AVRIL 1805
NAPOLÉON RÈGNE SUR L'EUROPE
SEULE LA FLOTTE BRITANNIQUE
LUI RÉSISTE
LES OCÉANS SONT
DES CHAMPS DE BATAILLE
HMS SURPRISE
28 CANONS, 197 ÂMES
CÔTE NORD DU BRÉSIL
INSTRUCTIONS AU CAPITAINE AUBREY
Intercepter le corsaire français Acheron
cinglant vers le Pacifique
RÉSOLU À FAIRE LA GUERRE EN CES EAUX
...le couler, le brûler ou s'en emparer.
Allez. Laisse-le-moi.
Debout, Will.
Ho, à tribord!
- Qu'y a-t-il?
- J'ai entendu un son.
Comme un coup de cloche.
- Des pêcheurs indigènes, peut-être.
- Ou une bouée de récif.
M. Calamy, le plomb, s'il vous plaîti.
Cinq brasses à la marque.
Sable et coquillages.
Qu'y a-t-il?
- À 2 quarts sur tribord, dans la brume.
- Une voile?
- Je ne sais pas.
- Fait-on le branle-bas?
- J'hésite.
- Vous êtes l'officier de quart.
Hollom, vous devez prendre une décision.
Branle-bas de combat!
Debout. On se réveille!
Allez. On se bouge!
Que ça saute!
Du nerf, par ici!
Le vigile a vu quelque chose.
- Doucement, avec le palan de drisse.
- Gabiers dans les mâts!
Où ça?
À 2 quarts sur tribord, monsieur.
À moins d'un mille.
- Vous êtes sûr, M. Hollom?
- Oui.
Un bâtiment de guerre?
Je ne sais pas.
Ça n'a duré qu'un instant.
J'ai aperçu une forme.
- Vous l'avez vu, M. Calamy?
- Non, monsieur.
Vous avez bien fait, M. Hollom.
Retournez à vos postes.
Je vous laisse le pont, Tom.
Bien, monsieur.
Détachez les canots!
- Du nerf.
- Allez!
Baissez!
Palanquez, vous deux!
Sonnez la cloche.
À terre, le monde!
Tout le monde à son poste.
M. Hollar, évaluez les dégâts.
Des 18-livres. Il faut s'approcher.
Pièces de tribord en batterie.
M. Allen, brassez derrière.
Je veux être à portée de tir.
Les fusiliers dans les hunes.
Sergent. Votre section dans les hunes.
On se tient debout, sur le gaillard.
- M. Boyle, hissez le pavillon.
- Bien, monsieur.
Notez dans le journal, M. Watt:
"Combat engagé à six coups."
TIENS BON
Droit sur lui, M. Mowett.
Bill! Laisse ces maudites épées.
Amène l'argenterie en bas.
Attendez qu'il soit à notre portée!
- Rapprochez-vous de son centre.
- De son centre, monsieur.
Ne laisse rien tomber.
Du calme!
- Restez à vos postes.
- Courage!
- Restez calmes.
- On va les arroser à notre tour.
M. Pullings.
Davies, Jemmy, amenez M. Pullings en bas.
Bien, monsieur.
M. Blakeney, informez le capitaine.
Dégagez les râteliers d'avant.
Encore du sable.
À la crête de la vague, feu!
Couchez-vous!
Sauvegardes sur le gouvernail!
Vous, ramassez les blessés!
- Qu'ils continuent, M. Calamy.
- Chargez et tirez!
ACHERON
Monsieur! À la lisse de couronnement!
Le gouvernail est touché.
On est faits comme des rats.
Pourquoi on ne tire plus?
Laissez-moi passer.
Tiens, Joe.
Tiens-le bien.
- Il est à bâbord.
- Remuez-vous, les filles.
Préparez-vous à repousser les abordeurs.
Prenez vos armes et attendez les ordres.
Vos instructions, monsieur?
Canonniers sur le pont. Garde-corps
à l'arrière. Et approchez les canots.
Amenez-nous dans la brume, Tom.
Ramez à l'unisson, matelots!
Ramez jusqu'à la brume!
En batterie!
Feu!
Une couture s'est ouverte. Il faut calfater.
Joe, maillet et fers!
Il vient sur nous.
- On y est presque!
- Ramez!
- Allez!
- Jusqu'à la brume.
Feu!
Ramez pour Jack la Chance!
On a réussi!
Doucement. Silence, sur le pont.
Ils ne nous verront pas, ici.
Silence, matelots. Aucun cri.
Cessez de ramer.
C'est bien, matelots.
Deux pieds, six pouces et ça tient.
- Bon travail, M. Lamb.
- Merci.
La note du boucher?
Neuf morts, vingt-sept blessés.
Joe Plaice.
Fracture du crâne par enfoncement.
Je ne crois pas qu'il passera la nuit.
Lord Blakeney.
Juste un bras cassé.
Vous êtes en de très bonnes mains.
Je fais de mon mieux.
Vous étiez proche de son père, je crois.
Son père aurait compris.
Sa mère, en revanche...
Je vais vérifier votre front.
Mon...
Sacré filou. Comme sorti de nulle part.
Il a lâché une bordée, croisé notre sillage
et mis notre gouvernail hors d'usage.
Sacrée artillerie.
On a sauvé notre peau grâce à la brume.
Le dieu du vent était pour lui,
mais nous, on avait le dieu de la brume.
Je n'entends rien à vos propos,
mais il s'y est plutôt bien pris.
Sept semaines en mer, et il apparaîti
pile là où nous nous trouvons.
Les Français n'ont pas des espions
qu'en Angleterre. Tout comme nous.
Oui.
S'il avait su qu'on le cherchait,
il aurait pu nous éviter tranquillement.
C'est peut-être lui qui nous cherchait.
RÉCIFS CACHÉS
HAUTS-FONDS DANGEREUX
Une frégate? Que je sois pendu.
Le combat n'était pas équitable.
On aurait dit un vaisseau de ligne.
On se demande en quoi était fait sa coque.
Touché trois fois à 180 m, rien.
Il avait le vent arrière
et une puissance de feu supérieure.
Le vent arrière?
- Je vous remontre, Stephen.
- Pas sur la nappe.
Le vent était en sa faveur,
et il a donc pu engager le combat.
Et avec ses plus gros canons,
ses tirs portaient plus loin.
Le fait est qu'on a été battus à plate couture.
- Une telle frégate dans le Pacifique...
- Pourrait faire gagner la guerre à Napoléon.
À côté, la Surprise
est un bâtiment un peu daté.
- Ai-je dit une bêtise?
- Et moi, serais-je un "bâtiment daté"?
La Surprise n'est pas datée.
Personne ne peut dire ça.
Proue franche, lignes harmonieuses. Elle
serre bien le vent, elle est solide et rapide.
Très rapide, quand elle est bien manœuvrée.
Non, elle n'est pas datée.
Elle est même très fraîche.
On peut réparer la grand-voile et l'artimon.
Mais la misaine est trop abîmée.
M. Lamb a confiance.
On peut rentrer dans cet état.
On ne rentre pas.
Il faut relâcher pour réparer,
et l'Acheron nous cherche peut-être encore.
On réparera en mer.
Ici, là où c'est peu profond.
Le Français se dirige vers les mers du Sud.
On est censés l'arraisonner.
Sauf votre respect, monsieur, nous
ne sommes pas de taille face à ce navire.
Il pourrait être à mi-route du cap Horn
avant qu'on ait réparé.
Dans ce cas, il n'y a pas un instant à perdre.
C'est vrai qu'on nous coud le nez?
Comment?
Joe dit que quand on meurt, on est cousu
dans son hamac et qu'on nous pique le nez
pour s'assurer qu'on n'est pas juste endormi.
Pas le nez. Vous leur direz?
Ce n'est rien.
Juste le laudanum qui fait son effet.
Je n'ai jamais vu de patient plus courageux.
Pauvre chérie.
T'en fais pas, on va te réparer.
Au travail.
Deux hommes dans les porte-haubans
d'avant tribord. Roberts, Chadwick.
Joli travail.
On ne peut pas réparer ça.
Il faut les remplacer.
M. Calamy. Venez voir par ici.
C'est le capitaine qui a gravé ça.
Quand il était aspirant, à votre âge.
Il connaîti ce navire par cœur.
Il dit qu'il a versé tant de son sang
dans le bois qu'ils sont maintenant intimes.
Je comprends et ne remets
pas vos compétences en doute.
Mais on ne peut pas s'offrir une semaine
dans la forêt tropicale à chercher un mât.
L'Acheron sera en Chine, d'ici là.
M. Lamb va faire de son mieux.
Et c'est ce que j'attends de tous les hommes.
C'est sa cervelle?
Non, ce n'est que du sang séché.
Ça, c'est sa cervelle.
C'est un vrai docteur. Pas un chirurgien.
Pouvez-vous me passer la pièce?
Il doit faire payer 10 guinées, à terre.
Et il s'y connaîti, en bestioles.
Il saurait lire dans les pensées d'un scarabée.
À vos postes, fainéants.
Eckhart, sifflet.
Au travail, messieurs.
Vous ne servez à rien, à baver ici.
Il n'a toujours pas parlé.
Lord Blakeney. Ça va mieux?
Bien mieux, merci.
Bien.
Le docteur m'a dit
que vous aimiez lire, alors...
LES VICTOIRES DE LORD NELSON,
NOBLE HÉROS BRITANNIQUE
Il y a toutes ses batailles
et de belles illustrations.
Merci.
Vous avez déjà rencontré Lord Nelson?
J'ai eu l'honneur de servir avec lui.
Au Nil. Une grande victoire.
Elle figure ici. Page 135, si je ne m'abuse.
Je brûle de savoir quel homme il était.
Il faut lire le livre.
Oui. Merci.
Et c'est reparti pour le tintamarre.
Impossible de danser là-dessus
à moins d'être totalement rond.
Et ça?
Ou peut-être quelque chose de plus agressif?
MA TENDRE SOPHIE
Saluez.
Chapeau.
Que se passe-t-il?
- Qu'est-ce?
- Le fantôme, monsieur.
Pardon. Les hommes l'appellent comme ça.
C'est l'Acheron.
Will l'a vu construire.
À Boston, en temps de paix.
C'est les Yankees qui l'ont construit.
Un cousin au 2e degré de sa femme
travaille sur le chantier,
alors Will a vu le navire en cale.
Il y avait quelque chose de bizarre
sur ce navire, alors j'ai demandé à Joe...
Il me l'a décrit etj'en ai fait une maquette.
- La charpente est fidèle?
- Tout à fait fidèle.
Merci, matelots.
Une ration de rhum en plus pour ces messieurs.
Merci beaucoup.
- C'est pour les grands jours.
- On boira du vin.
Boire du vin les grands jours...
Étrave aux courbes parfaites.
La coque pénètre mieux et laisse un long
sillage derrière elle. D'où sa rapidité.
Lourd, mais néanmoins rapide.
C'est l'avenir.
Nous vivons une époque fascinante.
Bordages et charpente de 2 pieds d'épaisseur.
Chêne solide.
C'est pour ça qu'on ne l'a pas entamée.
Elle doit filer un 12 ou 14 nœuds.
Merci, Seigneur, pour Warley
et le cousin de sa femme.
Il peut parcourirjusqu'à 280 milles parjour.
Même si on le rattrapait, pour s'en emparer...
C'est au-dessus de nos forces.
C'est un 44-canons.
Il est vulnérable en poupe, comme nous tous.
Hé, trésor. Combien, le bisou?
Quanto vaut le baiser?
- Ton nom?
- Maria.
Des flèches. Et une hache. Vite.
Merci.
Laissez passer le courrier.
Voilà. Missives de première importance.
Qu'est-ce qu'il dit?
Un grand navire de guerre français. Il a fait
escale ici le 10 et a mis le cap au sud.
Quelque part par là.
Trois semaines d'avance.
Bon sang.
Finissons-en vite avec ça.
Bien, monsieur. M. Hollar. Finissons vite.
Parez à lever l'ancre!
Reposez cette femme, Slade. Ceci est un
navire de Sa Majesté, pas un bordel flottant.
Le monde, rangez les provisions!
Elle est bonne.
Messieurs.
Aux épouses et aux femmes.
Puissent-elles ne jamais se rencontrer.
M. Howard, la bouteille, s'il vous plaîti.
Monsieur?
M. Blakeney dit que vous avez servi
sous Lord Nelson à la bataille du Nil.
Oui. J'étais un jeune lieutenant
pas plus vieux que vous, alors.
M. Pullings était un aspirant pleurnichard,
en proie au mal du pays.
Vous l'avez rencontré?
Quel genre d'homme est-il?
J'ai eu l'honneur de dîner avec lui deux fois.
Il m'a parlé à ces deux occasions.
Un tacticien hors pair et un visionnaire.
Au combat, il disait toujours: "Peu importent
les manœuvres, foncez-leur dessus."
Peut-être pas un grand marin,
mais un grand commandant.
Le seul espoir de l'Angleterre contre Bonaparte.
Nous raconteriez-vous une anecdote?
Je n'oublierai jamais la première fois
où il m'a adressé la parole.
C'est comme si c'était hier.
Il s'est penché au-dessus de la table,
m'a regardé dans les yeux et a dit:
"Aubrey, voulez-vous bien me passer le sel?"
Depuis ce jour, je m'entraîne
à le dire de la même façon que lui.
La deuxième fois, il m'a raconté
le jour où on lui a offert une cape
pour se couvrir du froid.
Il a refusé, dit qu'il n'en avait pas besoin.
Qu'il avait assez chaud.
Sa ferveur envers le roi et le pays
lui tenait chaud.
Cela peut paraîti re absurde.
Si ces mots venaient d'un autre,
on trouverait cet enthousiasme sans borne
quelque peu pitoyable.
Mais Nelson, lui,
vous réchauffait le cœur.
- N'est-ce pas, M. Pullings?
- C'est bien vrai.
Il serait donc l'exception à la règle
qui veut que l'autorité corrompt.
À Lord Nelson.
Voyez-vous ces deux charançons, docteur?
- Oui.
- Lequel choisiriez-vous?
Aucun. Il n'y a pas de différence.
Ils sont exactement de la même espèce.
Mais si vous étiez obligé de choisir.
S'il n'y avait pas d'autre...
Eh bien, si vous insistez de la sorte.
Je choisirais celui de droite.
Il est plus long et plus large.
Je vous ai eu! Bel et bien eu.
Ne savez-vous pas qu'entre deux afflictions,
il faut choisir la moindre?
Qui se paye des mots finit sans le sou.
Des charançons.
Au moindre des charançons!
L'Éternel l'a ôté,
l'Éternel l'avait donné.
Vous avez entendu? II a parlé.
Docteur! II a parlé.
Bravo.
M. Hollom chante remarquablementjuste.
Oui.
Ho, du pont! Une voile!
On dirait bien une frégate.
Comment est-il arrivé là?
- On doit se battre.
- Il a encore le vent arrière.
Ils ont dû nous observer depuis quelque crique.
Que peut-on faire? Ils nous tiennent.
- Il file.
- Il faudrait enverguer toutes...
On utilisera nos mouchoirs, s'il le faut.
Allons. M. Allen, messieurs.
Le monde, mettez à la voile!
C'est la 2e fois qu'il me fait le coup.
Il n'y aura pas de 3e.
C'est le diable qui tient la barre
de ce vaisseau fantôme.
Tiens bon.
Que me veut cet homme?
Ai-je tué l'un de ses parents au combat?
Son fils? Dieu m'en préserve.
Il se bat comme vous, Jack.
Alignez le soleil à l'horizon.
Quand le bas touche l'horizon...
Williamson, votre sextant.
Quand l'orbe ne monte plus,
c'est qu'il a atteint son zénith,
et qu'il est midi.
- Monsieur?
- M. Pullings.
Vous avez votre midi, M. Hollom?
Annoncez-le. La classe est à vous.
- Il est midi.
- M. Nichols, piquez midi.
Six heures?
Cinq, tout au plus.
Il faut l'éviterjusqu'à la tombée de la nuit.
Faites-le à notre image, surtout.
Jibbo, bridez ces bouts.
On ne l'a pas fait plus haut à cause du vent.
- Que construisent-ils?
- Votre premier poste de commandement.
Vite. Il nous rattrape.
Faites porter sur les palans de drisse.
Abaissez le radeau.
Encore.
On ne voudrait pas vous perdre.
Faites passer ce grelin à l'arrière.
Ne l'accrochez pas.
Leste! On a dix minutes
avant qu'il nous rattrape.
Hissez.
Maintenant.
Killick. Éteignez votre lanterne.
Préparez-vous.
Tiens! Belle prise.
Prenez la barre, Bonden.
Alors, n'était-ce pas amusant?
Bâbord toute!
Faites rompre les hommes.
Je prends ce quart.
M. Mowett, M. Allen, repos.
Vous avez entendu les ordres.
Bravo, monsieur.
C'est un fantôme, pour sûr.
Apparaîti re comme ça, derrière nous.
Sorti de nulle part. Juste derrière nous.
Comme la première fois, dans la brume.
Pas même endommagé par nos pièces.
Notre capitaine n'est pas Jack la Chance
pour rien.
Fantôme ou pas, c'est un corsaire, et il l'aura.
La chance ne suffit pas face à un fantôme.
- C'est des pirates?
- Non.
Sinon, on pourrait les pendre
après les avoir attrapés.
Ils ont une lettre de marque des Français
pour traquer tout ce qui bat notre pavillon.
Ils chassent les riches navires marchands.
Mais pensez à notre part de prise.
Ce navire doit être rempli d'or,
d'ambre gris et de bijoux arabes.
C'est bien joli, Nagle.
Mais faut rentrer pour en profiter.
Jamais un mort ne m'a offert un coup.
Etjamais j'ai vu de vivant
à qui t'en aies offert un!
Veiller toute la nuit, attraper la mort.
Il n'y a plus de café.
Merci, Killick.
- Mettez le cap au sud-sud-ouest.
- Bien, monsieur.
Voile!
À deux quarts sur tribord!
Hourra pour Jack la Chance!
On le tient!
Triche! Vous êtes parti avant moi.
Déferlez les cacatois et les basses-voiles.
Postez les exempts de quart sur la lisse.
Je n'ai jamais rien vu de tel.
On le poursuit alors qu'il est
à plus de 100 milles.
Ça, c'est un marin. Un vrai!
Je vous l'avais dit.
On l'aura à la tombée de la nuit.
- On le tient, je crois.
- Le vent est avec nous, cette fois.
On ne déguste pas le poisson
avant de l'avoir pêché.
Si on le rattrape et qu'on l'a par sa poupe,
cela peut marcher.
Touchez du bois. Un étai.
Tournez 3 fois.
Que le Seigneur soit avec nous!
Retournez!
Dépêchez, matelots!
On va le perdre, remuez-vous.
Retenez!
- 12 nœuds.
- Bien.
Ça ne suffit pas. Que tous les hommes
inoccupés se postent sur la lisse au vent.
M. Hollar. Réveillez les hommes au repos.
Le monde, à tribord!
Laissez porter les huniers de bâbord.
- Toutes voiles étarquées!
- Écartelées, même, s'il continue.
Le capitaine connaîti son vaisseau.
Il connaîti ses limites.
M. Hollar, je veux des sauvegardes
à l'avant et à l'arrière!
On se bouge!
Sauvegardes à l'avant et à l'arrière.
Double grelin pour cette chaloupe!
Le cap Horn, docteur.
Fermez le couvercle.
Le grog a pris assez d'eau.
Merci, Davies.
Tu crois que le capitaine
va le suivre jusqu'au cap?
Il le suivraitjusqu'en enfer.
C'est un vaisseau du démon.
Il nous mène droit dans un piège.
Il tente de s'échapper vers le cap.
Je ne me porte pas garant du mât, par là-bas.
Vos commentaires figureront
dans le journal de bord.
Gabiers à leur poste. Carguez les voiles.
Elles sont trop tendues.
Embraquez, amarrez!
On se rapproche.
Je n'abandonnerai pas maintenant.
Brassez derrière. Cap sud-ouest quart ouest.
Appelez les exempts de quart et les caliers.
Cap sur le cap Horn, matelots!
Arisez les huniers!
Johansson, Truelove. À l'artimon!
C'est bon!
On descend.
Aidez le jeune Warley
sur le mât de perroquet de l'artimon.
- Il me faut d'autres hommes.
- Allez-y.
M. Hollom! Aidez-moi!
Tudor, Ellers. Aidez M. Allen!
Montez. Le mât de perroquet de l'artimon.
Leste!
À l'aide!
Au secours!
Homme à la mer!
L'artimon a cédé.
Accrochez-vous à la lisse!
Il est là-bas!
Nage jusqu'à l'épave. Nage!
Par là!
Les caillebotis et les tonneaux,
tout ce qui flotte, par-dessus bord.
On risque de chavirer. Il n'obéit plus.
L'épave nous freine comme une ancre.
Il faut la couper. Elle va nous noyer.
Il va y arriver. Il peut le faire!
- Vas-y, Will!
- Une main après l'autre!
Pour l'amour de Dieu, Will, nage.
Nage jusqu'à l'épave!
Tu peux le faire.
Nage. Allez!
GIBRALTAR
W WARLEY
DE RETOUR
- Il a recommencé.
- Qui?
- Le Jonas.
- Qu'est-ce que c'est?
Les morts au combat
sont les plus faciles à accepter.
Pour ceux qui meurent sous mon scalpel
ou des suites d'une opération,
je me force à me rappeler que c'est l'ennemi
qui les a tués, pas moi.
Ce jeune homme est une victime de la guerre.
Comme vous l'avez dit, de deux afflictions,
il faut choisir la moindre.
Charançons.
L'équipage le prendra mal.
Warley était apprécié.
Ont-ils exprimé leurs sentiments
devant vous?
Jack, avant de répondre, dois-je parler
à l'ami ou au capitaine de navire?
Au capitaine, je dirais
que j'ai les mouchards en horreur.
- Vous parlez comme un Irlandais.
- Je suis irlandais.
Et à l'ami?
À l'ami, je dirais que jamais je n'ai douté
de vos aptitudes à commander.
Parlez franchement.
Peut-être aurait-on dû rentrer
il y a des semaines.
Les hommes suivraient
Jack la Chance n'importe où,
confiants dans la victoire.
Mais là est précisément le problème.
Vous n'êtes pas habitué à la défaite.
La poursuite de ce navire plus grand
et plus puissant a des relents d'orgueil.
Ce n'est pas une question d'orgueil,
mais de devoir.
On m'en a déjà parlé en termes flatteurs.
Soyez donc ironique. Mais voir le monde
au microscope, c'est votre prérogative.
Ceci est un navire de guerre. Etje ferai
le maximum pour remplir mon devoir.
Quel qu'en soit le prix?
Quel qu'en soit le prix.
Obéir aux ordres sans compter.
Vous soutenez qu'il n'y a rien de personnel
dans ce sens du devoir?
Les ordres sont soumis au service.
J'avais pour ordre de le suivre jusqu'au
Brésil. Je l'ai outrepassé il y a longtemps.
J'ai.
Le vent tourne!
On ne peut plus garder le cap sur l'ouest.
Si la direction du vent tourne,
on va tourner aussi. Plein sud.
Combien de milles?
Ce qu'il faudra.
- Bien, monsieur.
- Leste!
Plein sud, je vous prie, M. Bonden.
Tiens bon! Doucement!
Quelque chose d'étonnamment marin
vient apparemment d'arriver.
On a viré au nord.
On retourne vers le soleil.
Au soleil!
Et pour fêter cet événement à l'avance,
j'ai demandé à Killick de nous préparer
quelque chose de spécial.
- Killick, ici!
- Je suis là, n'est-ce pas?
Messieurs,
je vous sers notre destination.
Ce sont les îli es Galapagos.
Nos baleinières sont là.
Et leur cargaison ne remplirait que trop bien
la bourse de notre bon vieux Bonaparte.
L'Acheron se trouvera là.
J'en mettrais ma main au feu.
Alors, M. Pullings, si vous permettez,
une tranche d'Isabella.
Et pour vous, docteur, Roca Redonda.
Parfait.
Et l'Acheron, pour moi.
Sains et saufs à la maison
L'océan peut bien gronder, Jack
Longtemps, on a caressé le timon
Maintenant, on est rentrés, Jack
N'oublie pas tes vieux compagnons
On a sué sur les mêmes canons
Même gaillard, même division
Moi j'épongeais, toi tu chargeais
Pendant cette longue mission
ÎLES GALAPAGOS
Les îli es enchantées. Connues pour accueillir
une foule de bêtes merveilleuses.
On devra s'y arrêter pour s'approvisionner.
Je vous promets que pendant ce temps,
au moins quelques jours,
vous pourrez vous y promener
pour recueillir vos bestioles.
Vous serez le premier naturaliste
à poser le pied sur ces îli es, je parie.
Ce serait mon vœu le plus cher.
- Est-ce un insecte?
- Oui.
On ne dirait pas. On dirait une brindille.
Justement.
Il se déguise pour survivre.
Ça, c'est une araignée qui se déguise en fourmi.
Celui-ci a pris l'apparence d'une épine
pour se protéger contre les oiseaux.
C'est Dieu qui les transforme?
Si c'est Dieu? Oui, certainement.
Mais est-ce eux aussi?
En voilà une question, n'est-ce pas?
On est arrivés aux Galapagos.
J'arrive.
- Regardez. Derrière le rocher.
- Je vois.
C'est curieux. Une espèce de goéland?
- Comme c'est laid.
- C'est dégoûtant, toutes ces excroissances...
De bien vilaines bêtes, hein?
Pas de femme.
Que des canards et des lézards.
Pas de femme? C'est pas normal.
Extraordinaire.
Quoi donc?
Ces oiseaux. Des espèces de cormorans,
mais sans ailes.
Vous voyez ces moignons d'ailes?
Je crois qu'ils ne sont pas répertoriés.
Les dragons n'ont pas l'air de se soucier d'eux.
Ce sont des espèces d'iguanes.
Végétariens, de ce fait.
- Allez-vous en prendre?
- Un couple.
Vous présenterez leur progéniture au roi.
- Il y en a un qui va nager.
- Les iguanes ne nagent pas.
Ceux-là, si.
Incroyable.
Deux nouvelles espèces en deux minutes.
C'est fantastique.
Le monde, parez à virer! Parez à larguer.
Parez à haler la grand-voile.
- Aubrey.
- Hogg. Capitaine de l'Albatross.
Dieu vous bénisse, capitaine.
M. Calamy, à boire et à manger
pour ces hommes.
- Faites rompre vos hommes.
- Royal Marines, présentez armes!
On était revenus s'approvisionner.
Il était caché dans l'anse. Il nous a brûlés
jusqu'à la ligne de flottaison. Pirates!
Équipage prisonnier, capitaine tué.
Un grand trois-mâts noir.
Grande capacité de nuisance.
Ils ont pris 12 000 £ de notre meilleure huile
de baleine. On est en mer depuis 2 ans.
Quelle route?
Peut-être ouest quart sud,
comme le reste de la flotte.
Notez ces hommes dans le registre
des effectifs. M. Allen, cap ouest quart sud.
Le monde, mettez à la voile!
Ne devait-on pas se ravitailler?
M. Mowett, il n'y a pas un instant à perdre.
- Et votre promesse?
- Soumise aux obligations du service.
Pas à une espèce d'iguane.
Aussi fascinante soit-elle.
L'occasion se présente de servir
nos buts à tous les deux.
Apparemment, c'est une îli e fine et allongée.
Il faut la contourner.
Je pourrais y marcher pendant ce temps.
Vous êtes capable d'observer un nid vide
pendant des heures.
Je ne m'arrêterais
que pour les observations importantes.
Pour les découvertes qui feraient avancer
l'histoire naturelle.
Si nous étions sous le vent,
je vous aurais dit oui.
Mais ce n'est pas le cas. C'est impossible.
Je vois. Après tout ce temps
passé à votre service,
je dois me contenter de prendre part
à cette expédition belliqueuse
qui a pour unique fin la destruction.
Sans parler de l'abus de pouvoir...
- Vous vous égarez.
- Non, Jack.
Vous vous égarez.
Je considère qu'une promesse engage.
Elle était conditionnelle.
Nous ne sommes pas sur un yacht privé.
On n'a pas de temps à consacrer à vos lubies!
Davies, dégagez-moi ces poissons
dans la cale.
M. Blakeney.
J'ai trouvé un drôle de coléoptère, sur le pont.
Un scarabée des Galapagos.
Très certainement.
Même si vous aviez marché sur l'îli e
toute lajournée, vous ne l'auriez pas trouvé.
C'est plus que probable.
Il est à vous.
Merci.
Dernière pièce déchargée!
- Temps?
- Deux minutes une seconde.
C'est encore trop long. Il faut
pouvoir lâcher deux bordées d'affilée.
- Vous voulez voir une guillotine à Piccadilly?
- Non!
Vous voulez que Napoléon soit votre roi?
Que vos enfants chantent La Marseillaise?
M. Mowett, M. Pullings, batterie de tribord!
Leste! En cadence!
- Pointez!
- Plus vite!
Épongez!
Tiens bon!
- Au rapport!
- 3e et 4e sections parées.
Bien. Pièces de tribord, feu!
Une minute dix secondes!
Très bien. Supplément
de grog pour vous tous.
Laissez passer le capitaine.
Sensible amélioration. Bravo.
Merci.
Killick! Qu'avez-vous
à nous proposer, ce soir?
Du fromage de tête.
- Il dit qu'il vous propose du fromage de tête.
- Mon plat favori.
Et alors, la Surprise
l'expédiera dans l'autre monde.
Un peu plus, et ils se damneront pour de l'eau.
Je ne peux pas faire pleuvoir.
Je peux maîti riser le vent,
mais je ne suis pas son créateur.
Je n'ai jamais connu une telle guigne.
"Alors ils lui dirent: 'Déclare-nous maintenant
pourquoi ce mal-ci nous est arrivé?"'
D'où ça sort?
De la Bible. C'est le livre de Jonas.
Où l'on découvre que l'un des matelots,
Jonas, a offensé le Seigneur
et qu'il cause tous leurs maux.
Le mal vient de celui
qui pense à mal et agit mal.
Joe s'y connaîti en démons.
Expérience personnelle. Hein, Joe?
Comme dit Killick. Le jour de la bataille,
il n'a pas fait le branle-bas.
Ses canonniers sont morts. Dès qu'il est
monté sur l'artimon, Will est tombé.
Et qui était de quart,
quand le vent nous a abandonnés?
Ho, vous! Arrêtez-vous.
Capitaine d'armes, mettez cet homme aux fers.
M. Pullings, punitions à huit coups.
Bien, monsieur.
Dites à Hollom de venir dans ma cabine.
Un matelot vous a bousculé
et vous n'avez pas pipé.
J'ai essayé, mais les mots justes...
Les mots justes? II s'est montré
volontairement insubordonné.
J'ai essayé de connaîti re les hommes,
d'être amical, mais ils m'ont pris en grippe.
Ils chuchotent sur mon passage,
ils me jettent des regards.
Je serai plus strict avec eux, dorénavant.
On n'a pas à être amical
avec de simples matelots.
Cela n'amène que leur mépris.
Ils vous croient faible.
Il ne faut pas non plus se montrer tyrannique.
Je suis désolé.
- Vous avez 26, 27 ans?
- 30, vendredi prochain.
30? Le grade de lieutenant
vous a échappé par deux fois.
Vous n'êtes pas un mauvais marin.
Vous ne pouvez rester aspirant à toutjamais.
Non, monsieur.
Je vais redoubler mes efforts.
Ils veulent être commandés.
Fermement.
Trouvez la fermeté en vous,
et vous gagnerez leur respect.
Sans respect, la discipline prend l'eau.
Oui, monsieur.
Fermeté, respect et discipline.
C'est un métier difficile que le nôtre.
Bien difficile.
Ce sera tout.
Hollom est le bouc émissaire de tous les
malheurs, réels ou imaginés, de ce voyage.
M. Lamb? S'il vous plaîti.
L'équipage est épuisé.
Vous les avez poussés à bout.
Je vous invite dans ma cabine en tant qu'ami.
Pas pour critiquer ou commenter
ma manière de commander.
Dois-je vous laisserjusqu'à ce que
vous retrouviez un état d'esprit plus dispos?
- Que me conseillez-vous?
- Balancez leur grog par-dessus bord.
- Les interdire de grog?
- Nagle était ivre.
Mettre un terme à un privilège vieux de 200 ans?
Je préfère l'ivrognerie à la mutinerie.
Je comprends les mutineries.
Des hommes enrôlés de force, enfermés
des mois durant dans une prison de bois...
Je respecte votre désaccord, mais je ne peux
m'offrir plus d'un rebelle sur ce navire.
Cela m'afflige que vous parliez
ainsi du service.
Fouetter Nagle...
Un homme qui a coupé les cordages qui ont
envoyé son ami à la mort, sous mes ordres...
La seule chose qui maintienne la cohésion
est le travail...
Il n'a pas fait le salut, c'est tout.
Même la nature est hiérarchisée.
- La nature n'est pas méprisante.
- Les hommes doivent être gouvernés.
Même si ce n'est pas toujours avec sagesse.
Tous les tyrans ont utilisé ce prétexte,
de Néron à Bonaparte.
Je n'aime pas l'autorité.
Elle engendre misère et oppression.
Pour l'anarchie, vous avez frappé
à la mauvaise porte.
Quatre.
Cinq.
Six.
Sept.
Huit.
Neuf.
Dix.
Onze.
Douze.
Détachez-le.
Moins fort.
Posez cette dague, Boyle.
- Ça va?
- Il n'est pas malade, il est lâche.
La ferme.
Laissez-le.
- Buvez un peu.
- Merci.
Monsieur, c'est M. Hollom.
Il n'a aucun problème d'ordre physique.
Mais il croit qu'on lui ajeté un sort.
Les marins en supportent beaucoup,
mais pas un Jonas.
Seigneur. Vous y croyez aussi.
Tout n'est pas dans vos livres.
C'est lui, hein?
Le Jonas.
Tout est sa faute.
Il l'appelle, vous ne comprenez pas?
À chaque fois qu'il est de quart,
ce navire apparaîti.
Vous verrez.
Ce soir, le vaisseau fantôme
va faire une apparition.
Et il nous emmènera tous avec lui,
droit vers l'enfer.
Vous m'avez fait une de ces peurs.
Vous vous sentez mieux?
Bien mieux, merci.
Le capitaine pense que le vent sera
de nouveau avec nous, demain.
J'en suis sûr.
Vous avez toujours été très gentil avec moi.
Au revoir.
JONAS
Nous ne devenons pas tous l'homme
que nous aurions souhaité être.
Mais nous sommes tous des créatures de Dieu.
Si parmi nous, certains ont pensé
du mal de M. Hollom,
ou ont mal parlé de lui,
ou lui ont refusé le respect
dû à la camaraderie,
nous te demandons pardon, Seigneur,
comme nous te demandons son pardon.
Que le Seigneur soit loué.
- Vous avez vu cet oiseau?
- Quel oiseau?
Une espèce d'albatros. Ou alors,
c'est une grosse mouette. Le voilà.
Le voilà. Mon oiseau. Bon sang.
Il s'amuse.
Docteur?
Je suis navré. L'oiseau s'est baissé
d'un coup. Je ne vous avais pas vu.
- Calamy, appelez Higgins.
- Je vais bien.
La balle a fait entrer un bout de chemise.
Si on ne l'enlève pas,
ça va s'infecter et suppurer.
Vous vous sentez à la hauteur?
J'ai besoin des livres du docteur.
D'étudier certains dessins.
Des dessins?
C'est pour mieux me rendre compte.
Ce serait bien plus facile
sur la terre ferme. Sans ce...
J'y arriverai. Vous verrez.
Voile à l'horizon. Cap sur l'ouest.
C'est peut-être lui.
Je vais...
Au revoir.
Pas d'erreur possible. C'est le Français.
Fait-on le branle-bas?
Dites-moi que ce n'est pas pour moi.
Aucunement. J'avais besoin
de me dégourdir les jambes.
Doucement.
Vivement. Renforcez ici.
Un Royal Marine tous les 20 mètres.
- Tout est prêt, Higgins?
- Oui.
Non.
Je vais le faire moi-même.
Vous me trouverez dehors.
Les mains fermes ne seront pas de trop.
Si vous vous sentez capable
de supporter ça, s'entend.
Mon cher docteur, les blessures,
c'est toute ma vie.
Tant mieux.
Placez votre main sur mon ventre
et appuyez quand je vous le dirai.
Higgins, le couteau, s'il vous plaîti.
Padeen, s'il vous plaîti.
Sondeur.
Épongez.
Bien.
Il va falloir soulever la côte.
Tenez-la bien avec l'écarteur.
Là.
Et soulevez.
Épongez, Jack. Je n'y vois rien.
Tout va bien?
Je l'ai.
Appuyez encore un peu.
- Il y a tout?
- Oui. De quoi bien rapiécer.
Merci, Seigneur.
C'est bon.
- Padeen et moi sommes allés à la cueillette.
- Vraiment?
On a pris les plantes
correspondant aux insectes.
Padeen, celui-là s'est échappé.
J'ai pris quelques notes, si vous voulez.
On dirait que vous avez des dons de naturaliste.
Je pourrais combiner et devenir
un naturaliste combatif, comme vous.
Les deux s'accordent assez mal, je crois.
Bien.
Vous êtes sûr de pouvoir vous lever?
- Vous êtes aussi docteur?
- Non, monsieur.
Non. Padeen, s'il vous plaîti.
Combien de temps le capitaine
compte-t-il rester ici?
Une semaine, peut-être.
- On n'est pas pressés.
- Et les Marquises?
Ce n'était peut-être pas l'Acheron.
Et si ça l'était, il sera déjà loin. Autant
chercher un honnête homme au parlement.
Il faut rentrer. Avant que la paix n'éclate
avec la France. Dieu nous en préserve.
C'est une dette
que je ne pourrai jamais honorer.
Balivernes. Vous donnerez mon nom
à un arbuste épineux et résistant.
Un arbuste? Mais non.
Je donnerai votre nom à une tortue géante.
ARGH!
Faites vos bagages. C'est l'heure de partir.
- Au camp?
- Non, de l'autre côté de l'îli e.
- C'est à plus de 15 km d'ici.
- Alors il n'y a pas un instant à perdre.
C'est là que j'ai vu
mon cormoran sans ailes. Venez.
Sept pouces de long.
Quatre pouces de large.
Cou long de 15 pouces.
Largeur maximale, six pouces.
Posez ce filet et utilisez vos mains.
Ça ne mord pas.
En voilà un beau.
Prenez-les avec soin.
On devrait repartir.
La discipline navale ne s'applique pas ici.
Je dois trouver ce cormoran.
S'il est aptère, vous vous joindrez à moi
à la Royal Society comme co-découvreur.
Il faut se dépêcher.
Il faut le porter. Posez ça.
Laissez tout par terre.
Ouvrez les cages.
- Le monde, larguez les amarres!
- Je la veux en tribord amures.
Qu'on range ces tortues.
Barret Bonden, la barre à tribord toute.
Il a une avance de deux heures
et fait route vers le sud.
L'îli e du roi Charles.
Il cherche de l'eau.
Pour l'approcher et s'en emparer,
il faudrait être invisible.
Brassez à tribord.
Alors, vous avez vu votre oiseau?
Non. Enfin, si, mais je n'en ai pas attrapé.
J'ai surtout vu le vaisseau fantôme.
Oui. Désolé que vous ayez dû laisser
votre collection derrière vous.
En fait, M. Blakeney et moi avons fait
une découverte très intéressante.
Vraiment?
Laissez-moi deviner. Une brindille?
Dites-lui.
C'est un phasme très rare.
Un insecte qui se déguise en brindille
pour tromper ses prédateurs.
SYREN
Un phasme marin, docteur.
Du moins pour un œil avide
qui a des vues sur les baleinières.
Je vais m'intéresser de plus près
à l'ingéniosité de la nature.
Je n'imaginais pas qu'elle pouvait
aider à l'art de la guerre navale.
Je vois.
Allons attirer ce prédateur
et refermer notre piège.
C'est vous, le prédateur.
Là. Loin à l'horizon, travers bâbord.
C'est bien une frégate.
Vous avez de sacrés yeux, Barret.
Plus de fumée!
Ça le fera virer de bord.
Soignez-les bien pour qu'ils volent
droit et franc.
Que vos chiens se tiennent sur le qui-vive.
Batterie bâbord, détachez les roues arrière.
Libérez les pièces.
Killick, vous aussi. Habillez-vous.
- Tom?
- Paré, monsieur.
Bien. À présent, plus de "monsieur",
de salut, de sifflet ou de cloche.
Bien, monsieur.
Oui, c'est difficile pour nous tous.
L'Acheron doit transporter 30 pêcheurs.
Après l'abordage, M. Calamy
devra les libérer.
Vous l'en pensez capable?
L'étiez-vous? II pourrait nous faire gagner.
Certainement.
Il a mordu à l'hameçon. Virez de bord.
Paraissez affolés, désordonnés,
comme le seraient des pêcheurs.
Vous excepté, M. Hogg.
Vite, ou ils vont vous voir.
Eckhart, laisse ça.
Viens chercher des nippes de pêcheur.
Félicitations, Peter. 3e lieutenant intérimaire.
Paraîti qu'on doit libérer des pêcheurs.
Vous resterez sur le gaillard.
Je suis désolé, Will.
Brassez en pointe. Faites semblant de peiner.
Laissez-le venir au lof.
- Excusez-moi.
- Votre chapeau. On est des pêcheurs.
M. Calamy dit que je ne vais pas aborder.
J'aimerais dire...
Je le sais. Et ma réponse est non.
Vous serez maîti re canonnier et après
l'abordage, vous commanderez le navire.
- Suis-je clair?
- Commander le navire? Merci.
Retournez à votre poste.
Sur le bras droit, pour vous distinguer.
Davies, ce bras-ci. Bras tribord.
- Celui que vous avez ou l'autre?
- Pas d'insolence.
Mettez vos foulards au bras droit.
Laissez passer le capitaine.
Félicitations, lieutenant.
Matelots. Je sais qu'il n'y a
pas un seul poltron parmi vous
et que vous êtes aussi impatients
que moi de vous battre.
Mais on doit l'amenerjuste derrière nous
pour le piéger.
Il faudra du sang-froid.
Et la discipline comptera autant que le courage.
L'Acheron est un château fort.
Deux fois plus de canons et d'hommes.
Qui se défendront bec et ongles.
Gabiers, vous manœuvrerez les voiles
comme des marins d'eau douce
jusqu'au signal de carguer.
Cela causera l'arrêt quasi total du navire.
Canonniers, mettez vivement vos pièces
en batterie.
Les roues arrière ôtées, on gagne en hauteur,
mais on ne peut pas recharger.
Maîti res canonniers, cela vous laissera
donc une seule salve bordée bâbord.
Vous viserez le grand mât.
Tout dépend de votre justesse.
Mais même affaibli, ce navire restera
dangereux, comme une bête blessée.
Howard et les fusiliers mitrailleront le tillac
avec le perrier et des mousquets.
Ils essaieront d'équilibrer
les forces avant l'abordage.
Ils nous veulent comme prise.
Et ils ont tout intérêt à ne pas trop nous
endommager. Leur avidité fera leur perte.
L'Angleterre est menacée d'invasion.
Et même si l'on est de l'autre côté du monde,
ce navire est notre foyer.
Ce navire, c'est l'Angleterre.
Que chacun s'attelle à sa tâche.
Montrez-vous prompts à l'action.
Après tout, la surprise est de notre côté.
Jetez-les bien pour qu'ils les voient.
- Un cigare?
- Merci, non.
S'il vous plaîti.
- Je me suis permis.
- Merci.
- Il y a trois sucres.
- C'est très aimable.
Bonne chance.
- On se voit tout à l'heure.
- À tout à l'heure.
Du calme à présent, matelots.
À baleinière anglaise la Syren,
ici l'Acheron.
Vous n'avez aucune chance.
Ceci est un avertissement.
Arrêtez-vous, ou votre navire sera détruit.
À baleinière anglaise,
ceci est le dernier avertissement.
Arrêtez-vous, ou nous vous détruirons.
Levez les lofs!
En batterie!
Feu!
Visez le grand mât!
- Laissez passer.
- Feu!
Bâbord toute.
Déferlez les focs. Envoyez les huniers!
Amorcez la bordée bâbord.
Feu dès qu'il est en vue!
C'est le mât cassé. Impossible d'accoster.
Passez l'épave. Je vais
les faire tirer sur l'avant.
- Ma section avec M. Pullings.
- Carguez les huniers.
Hourra pour Jack la Chance!
Jetez les corbeaux.
Posez les planches.
- Ma section après moi!
- Pour l'Angleterre et pour la prise!
Du calme. Silence.
On dirait que le travail a déjà été fait.
Feu!
M. Blakeney, le neuf-livres!
Comme ça!
Feu!
Continuez, matelots!
Parez les grenades.
Ils visent la coque.
Ils vont nous couler. Baissez la gueule.
Padeen, visez sa poupe.
Ensemble!
Paré!
Feu!
Armez-vous. On va aborder.
Suivez-moi!
Maintenant!
Pêcheurs, suivez-moi!
M. Hogg, en bas. Leste!
Les Albatross, vous m'entendez?
Aux canons!
Boyle, trempez cette mèche.
Vivement! Allez!
Allez-y, maintenant.
- Ont-ils amené leur pavillon?
- Je crois.
- On a vu leur capitaine?
- Pas encore.
Continuez.
Docteur de Vigny, monsieur.
J'ai fait ce que j'ai pu.
Avant de mourir, le capitaine
m'a dit de vous remettre ceci.
Je vais le faire.
Vous pouvez m'aider?
Notre Père
qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié.
Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite,
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses comme nous
pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du mal.
À toi le règne,
à toi la puissance et la gloire
pour le siècle des siècles.
Amen.
Robert Gardner, matelot breveté.
James Lloyd, maîti re d'équipage en second.
Robert Kemp, matelot breveté.
John Antonio, maîti re de quart en second.
Michael Doudle, matelot breveté.
Joseph Nagle, charpentier en second.
John Allen, second.
Peter Miles Calamy,
lieutenant.
Nous confions leurs dépouilles aux abysses
pour qu'elles redeviennent poussière
en attendant la résurrection de la chair
quand l'océan généreux
ramènera avec lui la vie
par notre Seigneur Jésus-Christ.
Amen.
C'est notre vieil ami.
Passez-moi un baril de peinture.
Les pêcheurs sont tous à bord
et voici le dernier des fusiliers.
Bien.
Je crois que je vais retourner aux Galapagos.
Pour s'approvisionner et laisser
le docteur trouver son oiseau.
Très bien.
Vous mènerez l'Acheron à Valparaíso.
Faites prêter serment aux prisonniers, faites
les réparations et on se revoit à Portsmouth.
M. Hogg ferait un bon second.
Mais ce sera à vous d'en décider,
capitaine Pullings.
Vos instructions.
- Merci.
- Portez-vous bien.
De même.
- Certainement.
- Bonne chance.
Matelots, hourra pour le capitaine Pullings!
- Bonne chance, monsieur.
- Bonne chance, capitaine.
C'est reparti pour un tour.
Killick!
Ce sera prêt quand ce sera prêt.
Je serai rassuré quand ils auront accosté.
De si nombreux blessés,
etjuste ce pauvre Higgins pour s'en occuper.
Enfin, c'est toujours mieux
qu'aucun médecin du tout.
- J'ai parlé à leur médecin.
- Il est mort de la fièvre il y a des mois.
De Vigny?
- Faites venir M. Mowett.
- M. Mowett, à la cabine du capitaine.
Leur "docteur" m'a donné son épée.
Changement de cap. Sud-est quart est.
On abordera l'Acheron
et on l'escorterajusqu'à Valparaíso.
Sud-est quart est.
Et, William.
- Faites le branle-bas.
- Bien, monsieur.
Les obligations du service.
Stephen, l'oiseau sans ailes...
Oui.
Il n'ira nulle part.