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Ce film est inspiré d'un fait vécu
Très bien. Des nègres tout frais.
Vous serez dans l'équipe de coupe.
C'est très simple. Prenez votre couteau.
Approchez-vous des cannes.
Et faites-les siffler.
Enlevez la canne.
Coupez l'extrémité.
Enlevez l'enveloppe.
Lancez ça sur une pile
pour le groupe de plantation.
Les cannes ne vont pas vous mordre.
N'ayez pas peur.
Dépêchez-vous, les gars ! Allez !
Seigneur
Rayon de soleil
Seigneur
Seigneur, Seigneur
Ma mère
Elle est morte
Mon père
Il est mort
Seigneur
Rayon de soleil
Seigneur
Rayon de soleil
Il est en retard
Là-haut
Là-haut
Là-haut
Seigneur
Rayon de soleil
Seigneur
Seigneur, Seigneur
Ma mère
Elle est morte
Mon père
Il est mort
Seigneur
Rayon de soleil
Seigneur
Oui, monsieur
ESCLAVE PENDANT DOUZE ANS
Bon, bon.
Au lit.
Au lit. Merci pour la musique.
- Allez.
- Aïe.
Vas-y. Allez.
Embrasse-moi.
Je t'aime, Margaret.
Je t'aime aussi.
Dors bien.
Je vais prendre ça.
Je ne veux plus entendre de bruit.
Trois semaines et deux jours.
C'est la norme.
Je me demande ce que tu feras sans moi.
Je serai bien occupé.
Chéri, ça paie bien.
Si seulement je n'avais pas
à partager tes plats avec d'autres gens.
Ce n'est pas le cas.
Sois gentil avec ta mère.
D'accord, Alonzo ?
Je peux avoir un bisou ? Merci.
Voyage prudemment.
Sois prudent.
Vous êtes prêts ?
En parlant du loup, le voilà.
M. Northup !
Il y a deux messieurs
que j'aimerais vous présenter.
Messieurs Brown et Hamilton.
Monsieur.
M. Northup, ces deux hommes
se posaient des questions
au sujet d'individus distingués.
Et je disais justement
que Solomon Northup est
un violoniste hors pair.
- En effet.
- M. Moon me fait trop d'honneur.
Si on considère sa grâce
et votre modestie,
pouvons-nous vous déranger un moment
pour discuter, monsieur ?
Bien sûr.
Bonjour.
Un cirque ?
C'est habituel pour nous.
L'entreprise est à Washington.
Le mot "cirque" est trop simple
pour décrire cette troupe
talentueuse et merveilleuse.
C'est un spectacle
que peu de gens ont vu dans leur vie.
Des créatures de l'Afrique
encore jamais vues par l'homme civilisé.
Des acrobates orientaux
qui se contorsionnent
de manière déconcertante.
Et moi-même, j'aide M. Brown,
un prestidigitateur reconnu mondialement.
Nous sommes en route
pour aller rejoindre la troupe
afin de faire un peu de profit
avec nos expositions.
La raison de notre question à M. Moon...
Oui. On a eu bien du mal à trouver
de la musique pour nos spectacles.
Les hommes de talent se font rares.
Merci, monsieur.
Si on pouvait vous convaincre
de venir avec nous à Washington,
on vous donnerait un dollar par jour
et trois dollars par soirée de spectacle.
De plus, on paierait
votre retour à Saratoga,
dans deux semaines.
Bienvenue à Washington, Solomon.
Hamilton, vous en savez trop.
Pas assez, selon certains.
Solomon, 43 dollars. Pour vous.
C'est beaucoup plus que mon salaire.
Ce fut une semaine très rentable.
- Santé.
- Santé.
Santé.
Un autre.
Messieurs, votre générosité
est extraordinaire.
Et vos talents sont indéniables.
À Solomon.
Santé.
Santé.
Ça va, Solomon.
Il n'y a pas de honte.
Pas de honte du tout.
Hamilton, il faut se dépêcher.
Un verre de trop. On est à mi-chemin.
Je suis désolé...
Ne dites rien.
Laisse-le dormir, Hamilton.
Une bonne nuit de sommeil.
Et demain...
Demain, vous vous sentirez frais et dispos.
Hamilton, on ne peut plus
rien faire pour lui.
Quel dommage.
Mon gars,
comment te sens-tu maintenant ?
Je m'appelle...
Je m'appelle Solomon Northup.
Je suis un homme libre.
Habitant de Saratoga, New York.
C'est là où vivent ma femme
et mes enfants, libres eux aussi.
Et vous n'avez aucun droit de me retenir.
Tu n'es pas un homme libre.
Et je vous promets...
Je vous promets qu'une fois libéré,
je vous le ferai payer cher.
Règle ça.
Montre tes papiers.
Tu n'es pas libre.
Et tu n'es pas de Saratoga.
Tu viens de la Géorgie.
Tu n'es pas un homme libre.
Tu es un fugitif de la Géorgie.
Tu n'es qu'un nègre fugitif
de la Géorgie.
Tu es un esclave !
Tu es un esclave de la Géorgie !
Es-tu un esclave ?
Non.
À l'aide.
Aidez-moi.
Aidez-moi !
Aidez-moi, quelqu'un !
À l'aide !
À l'aide !
Ce vieux truc, ce n'est que des guenilles.
Il te faut des vêtements propres.
Allez, mets ceci.
Voilà.
C'est bien.
C'est bien.
N'es-tu pas reconnaissant ?
Non. Un cadeau de ma femme.
Des guenilles.
Des guenilles.
Allez, lave-toi.
Le garçon aussi. Lave-le.
Frotte, maintenant.
Vous savez quand ma maman va arriver ?
Fais-le taire !
Maman ! Maman !
Silence.
- Silence, s'il te plaît.
- Maman !
Fais-le taire !
Ta mère viendra, promis.
Mais tu dois rester silencieux.
Garde le silence.
On a besoin d'une oreille empathique.
Une occasion d'expliquer notre situation.
Qui, selon toi, pourrait nous donner ça ?
Les deux hommes avec qui j'ai voyagé.
Je suis sûr qu'ils font des recherches.
Ils comptent plutôt l'argent
qu'ils ont eu pour te livrer ici.
Ce n'était pas des kidnappeurs,
mais des artistes.
Tu en es sûr ?
Tu es sûr de savoir qui ils étaient ?
La réalité,
c'est qu'on va être envoyés vers le sud.
À La Nouvelle-Orléans, selon moi.
Après notre arrivée,
on sera mis sur le marché.
Et après ça...
Dans un état esclave,
il n'y a qu'une seule issue.
Non.
Je ne dis pas ça pour t'énerver, John.
Pour vous tous, c'est la réalité.
Mais John n'a pas été kidnappé.
John est gardé comme dette, c'est tout.
Le maître paiera sa dette,
et John sera rendu.
Nos maîtres ne viendront pas.
John est désolé pour vous,
mais c'est comme ça.
Quand vous partirez, ce sera sans John.
- Maman !
- Randall !
Maman !
Tu vas bien ?
Tu vas bien ?
Dieu merci.
Allez. Debout.
- Debout, j'ai dit !
- Non, ne...
Je ne veux pas t'entendre ! Dans la cour.
Pas mes enfants !
Pas besoin de faire ça.
On va faire une petite balade, c'est tout.
On ne va pas effrayer les enfants
pour une balade, n'est-ce pas ?
Le maître de John va payer sa dette.
- En file !
- Son maître va payer sa dette !
Je ne veux pas vous entendre dire un mot !
Pas un seul.
Allez, venez.
- Vite.
- Allez.
Allez, petit. Viens.
Suis ta mère.
- Viens, mon garçon.
- Montez l'escalier.
Sortez de ce wagon. Allez.
Allez. Vite !
- On y va !
- Montez, montez.
Allez, on y va.
Allez, plus vite !
Allez !
Toi. Debout.
Assieds-toi là.
Allez.
Ici. Assieds-toi.
Souriez. Ne soyez pas si déprimé.
Si tu veux survivre, parle le moins possible.
Ne dis à personne qui tu es,
ne dis pas que tu sais lire et écrire.
À moins que tu veuilles mourir.
Maintenant, ferme-la.
On devrait se battre.
Ils sont peu nombreux.
Si on planifie bien l'attaque,
on pourrait les vaincre.
Trois personnes
ne peuvent pas les affronter.
Le reste, c'est des nègres.
Nés esclaves.
Les nègres n'ont pas
le courage de se battre.
Aucun d'entre eux.
Tout ce que je sais,
c'est que si on arrive à destination,
on regrettera de ne pas avoir essayé.
Pour survivre, il ne faut pas se battre,
mais garder la tête baissée.
Il y a quelques jours,
j'étais avec ma famille,
dans ma maison.
Maintenant, tu dis que tout est perdu.
Ne dire à personne qui je suis.
C'est ainsi que je vais survivre ?
Je ne veux pas survivre.
Je veux vivre.
C'est mieux comme ça.
C'est mieux que nous.
Je ne le vois pas.
Clemens !
- Clemens Ray !
- Maître.
- Clemens !
- Maître Ray !
Maître Ray !
Qui dirige ici ?
Je suis le capitaine !
Je suis M. Jonus Ray.
Mon avocat a un document
prouvant que le nègre
du nom de Clemens Ray m'appartient.
Je ne suis pas au courant
de cet arrangement.
Rendez-moi immédiatement mon bien
ou vous serez accusé de vol.
Libérez-le !
Maître.
Maître Ray, monsieur.
Clemens !
- Clemens !
- Poussez-le !
Clemens !
Clemens !
Clemens !
M. Parker.
M. Northup. Mme Northup.
Solomon, aimeriez-vous
une nouvelle cravate ?
En soie, fabriquée en France.
Nous avons besoin d'une valise
pour les voyages de madame.
Rien de plus.
L'année a passé vite.
Vous retournez à Sandy Hill ?
En effet.
J'ai ce qu'il vous faut.
Quelque chose qui convient à votre style
et qui est assez solide
pour le voyage de retour.
C'est magnifique.
- C'est combien ?
- On la prend.
Les enfants, regardez
ce que votre père vient de m'acheter.
Un moment, monsieur, on va vous aider.
- M. Parker.
- Monsieur ?
On aimerait discuter du prix.
Pardonnez-moi, Solomon. Mme Northup.
Un client attend. Bienvenue, monsieur.
Faites attention à votre portefeuille.
N'écoutez pas les sottises de cet homme.
Jasper !
Pardonnez mon intrusion, monsieur.
Aucune intrusion.
Bonne journée, monsieur.
Bonne journée.
Jasper, dehors.
Très bien. Très bien.
Voyons voir. Eliza !
Levez-vous
quand vous entendez votre nom. Eliza.
Lethe !
John.
Oren.
Platt.
Platt.
Debout.
Tu corresponds à la description.
Pourquoi n'as-tu pas répondu ?
Je ne m'appelle pas Platt.
Je m'appelle...
Tu t'appelles Platt.
Capitaine, mettez ces nègres
dans mon chariot.
Allez.
J'ai quelque chose qui vous plaira
dans la pièce arrière.
Suivez-moi, s'il vous plaît.
Oui. Inspectez-les
comme bon vous semble.
Mais regardez bien le jeune Ezra ici.
Il est incroyablement solide.
Je n'ai jamais vu
quoi que ce soit comme lui.
Et cette merveilleuse créature.
Vous pouvez le croire ?
Elle fera une bonne domestique.
Madame ?
Inspectez comme bon vous semble.
Prenez votre temps.
Il y a des rafraîchissements.
Messieurs, qu'est-ce qui vous attire ici ?
Ce garçon ? Oui ?
Ouvre la bouche. Plus grand.
Regardez ça.
Il n'a jamais été malade de sa vie.
Et j'attire votre attention sur Martha.
C'est une excellente pâtissière.
M. Ford.
Heureux de vous voir.
Quelque chose vous plaît ?
Ce garçon ? Il est très musclé.
Combien pour Platt et Eliza ?
Oui.
Mille pour Platt.
C'est un nègre de grand talent,
je vous assure.
Sept cents pour Eliza.
Mon meilleur prix.
Je peux vous donner un billet ?
Je vous en prie, monsieur.
Ne divisez pas ma famille.
Ne me prenez pas sans mes enfants.
Eliza ! Silence !
Je serai une esclave très loyale.
La plus loyale du monde.
- Mais ne nous séparez pas.
- Le prix pour le garçon ?
Eliza ! Ça suffit !
Tu vas le regretter.
Randall, approche. Viens.
Vous voyez comme il est en forme ?
Comme un fruit bien mûr.
Je peux prendre votre bâton ?
Observez bien.
Randall, saute, saute. Cours, cours.
Très bien ! Plus haut.
Maintenant, regardez.
Il deviendra sûrement une bonne bête.
Six cents pour le garçon.
C'est mon dernier prix.
Marché conclu.
Merveilleux. Un moment, je vous prie.
M. Ford.
- Je vous en prie.
- Eliza !
Combien pour la petite fille ?
Elle ne vous servira à rien.
Si jeune, elle ne vous sera pas profitable.
Non, non. Je ne peux pas vendre la fillette.
Non, il y a des tonnes d'argent
à faire avec elle.
C'est une beauté. De sang régulier.
Pas comme ces nègres stupides
des champs de coton.
C'est son enfant.
S'il vous plaît.
Pour l'amour de Dieu,
vous n'avez pas de cœur ?
Oui, mais il s'achète facilement.
Seigneur, je vous en prie.
Prenez-vous ces deux-là, M. Ford ?
Je vous en prie. Je vous en prie.
Je vais prendre Platt et Eliza.
Vendus, Eliza et Platt.
- Pas sans mes enfants !
- Salope pleurnicharde !
Vous ne me les enlèverez pas !
Maudite sois-tu ! Sors-la d'ici, Cape !
Je vous en prie ! Non !
Sors-la d'ici, bon sang !
Platt, prends ton violon.
Joue quelque chose.
Je vais te donner
une raison de pleurer, sale garce !
Sors-la d'ici, Cape ! Dehors !
Maman ! Maman ! Maman !
Oui.
M. Ford, ce fut un plaisir.
Tu as acheté tous ces nègres ?
Deux ? Tu en as acheté deux ?
M. Chapin.
Pourquoi elle pleure, celle-là ?
Séparée de ses enfants.
- Oh, Seigneur.
- C'était inévitable.
Pauvre femme.
- M. Chapin.
- Oui, monsieur.
Demain, emmenez-les au moulin
et mettez-les au travail.
En attendant, préparez-les.
Nourrissez-les et dites-leur de se reposer.
Oui, monsieur.
Allez, venez.
Venez ! Ne traînez pas !
De la nourriture et du repos.
Tu auras vite oublié tes enfants.
Pour vous, les nègres, qui ne le savez pas,
je suis John Tibeats,
le charpentier en chef de William Ford.
Vous allez m'appeler "maître".
M. Chapin est le superviseur
de cette plantation.
Vous l'appellerez aussi "maître".
Alors, tapez dans vos mains.
Comme ceci. Allez.
Allez-y. Tapez des mains.
Le nègre a couru
Le nègre s'est sauvé
Le nègre a déchiré son chandail en deux
Cours, cours
La police va t'attraper
Cours, nègre, cours
Tu ferais mieux de te sauver
C'est ça. Avec enthousiasme.
Le nègre court
Il court si vite
Il s'est mis les pieds dans les plats
Cours, cours
La police va t'attraper
Cours, le nègre, cours
Tu ferais mieux de te sauver
Cours, cours
La police va t'attraper
Cours, le nègre, cours
Tu ferais mieux de te sauver
Certains disent qu'un nègre ne vole pas
J'en ai surpris trois
Dans mon champ de maïs
Un avait pris un boisseau
L'autre en avait plein
L'autre avait une corde
Autour de son cou
Cours, cours
La police va t'attraper
Cours, le nègre, cours
Tu ferais mieux de te sauver
Cours, cours
La police va t'attraper
Cours, le nègre, cours
Tu ferais mieux de te sauver
Hé, monsieur l'agent
Ne m'attrapez pas
Arrêtez le nègre derrière cet arbre
Cours, cours
La police va t'attraper
Cours, le nègre, cours
Tu ferais mieux de te sauver
Cours, cours
La police va t'attraper
Cours, le nègre, cours
Tu ferais mieux de te sauver
Cours, cours
La police va t'attraper
Cours, le nègre, cours
Tu ferais mieux de te sauver
"'Je suis le Dieu d'Abraham,
le Dieu d'Isaac
"'et le Dieu de Jacob.'
"Quand les gens entendirent ceci,
ils étaient éblouis par sa doctrine.
"Et l'un d'eux, qui était avocat,
"lui a posé une question, pour le tenter."
Le ruisseau est assez profond
pour voguer dessus.
Même avec un bateau rempli.
La distance entre le lieu de travail
et l'autre bayou
est plus courte par l'eau que par la terre.
Je crois que les dépenses seraient
considérablement réduites...
"Considérablement réduites" ?
... si on prenait la voie navigable.
Tu es ingénieur ou tu es un nègre ?
Tu es ingénieur ou tu es un nègre ?
Laisse-le parler.
C'est une mauvaise stratégie.
Plusieurs ingénieurs ont essayé.
Les passages sont trop étroits.
Je crois qu'ils font quatre mètres
au point le plus étroit.
C'est suffisant pour un bateau
si des nègres ouvrent la voie.
Et que sais-tu du transport
et de la terraformation ?
J'ai réparé le canal Champlain,
dans la section supervisée
par William van Nortwick.
Avec mon salaire, j'ai embauché
des travailleurs qualifiés.
J'ai obtenu des contrats
pour transporter du bois
du lac Champlain jusqu'à Troie.
J'admets que je suis impressionné,
contrairement à toi.
Réunis une équipe.
Vois ce que tu peux faire.
Vous êtes prêts ? Dégagez la voie !
Deux, trois...
Trop *** pour moi
Je vis ou je meurs
Je m'étends et je pleure
Bon sang
Je suis fatigué
Seigneur
Parfois
Je suis fort
Oui, monsieur
Je suis grand
Oui, monsieur
Platt, tu es génial.
Qu'est-ce qui t'a pris tant de temps ?
Merci, maître Ford.
Platt.
Je vous remercie, maître Ford.
Non, c'est moi qui te remercie.
C'est un gage de ma gratitude.
J'espère qu'il nous apportera
de la joie au cours des années à venir.
Seigneur !
Eliza.
Eliza.
Arrête !
Cesse de pleurnicher !
Si tu te laisses envahir par le chagrin,
tu vas te noyer dedans.
Tu as cessé de pleurer pour tes enfants ?
Tu ne fais aucun son,
mais ton cœur les oubliera-t-il un jour ?
Ils sont la chair de ma chair.
Alors, qui est en détresse ?
Je dérange le maître et la maîtresse ?
Tu te soucies moins de ma perte
que de leur bien-être ?
Maître Ford est un homme bon.
Il possède des esclaves !
Dans les circonstances.
Il possède des esclaves.
Mais tu lui obéis au doigt et à l'œil.
Tu t'attires ses faveurs.
Je survis !
Je ne tomberai pas dans le désespoir !
Je vais offrir mes talents au maître Ford !
Je serai vigoureux
jusqu'à ce que la liberté soit une option.
Ford est ton option ?
Tu crois qu'il ignore
que tu n'es pas un simple nègre ?
Mais il ne fait rien pour toi.
Rien.
Tu n'es rien d'autre
que du bétail de qualité.
Appelle-le. Allez !
Raconte-lui ton ancienne vie
et regarde ce que ça te donne, Solomon.
Tu as accepté le rôle de Platt ?
Mon dos est rempli de cicatrices
parce que j'ai manifesté ma liberté.
Ne m'accuse pas.
Je ne t'accuse de rien.
Je ne peux pas accuser.
J'ai fait des choses honteuses
pour survivre.
Et malgré tout, je me suis retrouvée ici.
Ce n'est pas mieux
que si je m'étais défendue.
Que Dieu me pardonne.
Solomon, laisse-moi pleurer
pour mes enfants !
"Quiconque se rendra humble
comme ce petit enfant
"sera le plus grand
dans le royaume des cieux.
"Et quiconque reçoit en mon nom
un petit enfant comme celui-ci..."
Je ne peux pas tolérer cette dépression.
"Mais si quelqu'un scandalisait
un de ces petits,
"il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît
à son cou une meule de moulin,
"et qu'on le jetât au fond de la mer."
Amen.
Amen.
Égalise ces planches.
Elles sont égales, monsieur.
Non, c'est faux.
Elles sont aussi lisses au toucher
qu'un bébé cheval.
Tu me traites de menteur, mon garçon ?
C'est une question
de perspective, monsieur.
Tout dépend du point de vue,
mais le toucher ne ment pas.
Je vous demande d'utiliser tous vos sens
avant de porter un jugement.
Bon sang, tu es une brute.
Tu es un chien.
Tu n'es pas mieux qu'un chien
pour suivre les directives !
Je fais ce qu'on m'ordonne.
Tu te lèveras donc à l'aube.
Tu achèteras des clous chez Chapin
et tu commenceras
à installer des bardeaux.
Oui, monsieur.
Je veux que tout soit de niveau.
Non, je vous en prie !
Je vous en prie, Sam !
Où est-ce que je vais, Sam ?
Solomon ! Solomon !
Solomon !
Solomon !
Solomon !
J'avais les faveurs de mon maître.
Tu vois ce que je veux dire.
Et pendant neuf ans,
il m'a donné le confort et le luxe.
La soie et les bijoux.
Même des serviteurs pour nous.
Telle était notre vie.
Et la vie de la magnifique fille
que je lui ai donnée.
Mais la fille du maître Berry
m'a toujours regardée de haut.
Elle détestait Emily,
même si elles étaient du même sang.
La santé du maître Berry s'est dégradée,
et elle a pris les commandes.
Un jour, on m'a amenée en ville,
sous le faux prétexte
de nous remettre nos papiers de liberté.
Mes pauvres enfants.
Je t'ai dit de commencer
à installer des bardeaux.
Oui, maître, je m'en occupe.
Ceux-ci ont tous été remplacés.
Je t'ai dit d'acheter des clous, non ?
Je l'ai fait.
Tu l'as fait.
Bon sang.
Je pensais que tu savais quelque chose !
J'ai fait ce qu'on m'a demandé.
S'il y a un problème,
c'est à cause des directives.
Sale bâ*** noir.
Maudit bâ*** noir.
Enlève tes vêtements.
Enlève-les.
Je refuse.
Tu ne resteras pas en vie longtemps,
le nègre !
À l'aide !
Au meurtre !
Je suis désolé !
Je suis désolé ! Je suis désolé !
Qu'y a-t-il ?
Qu'y a-t-il ?
Maître Tibeats veut me fouetter
pour avoir utilisé vos clous.
Ce n'est pas terminé.
J'aurai ta peau.
Et je vais te faire payer !
Ne bouge pas.
Ne quitte pas la plantation.
Sinon, je ne peux pas te protéger.
Reste ici.
Messieurs, celui qui touche
à ce nègre est un homme mort.
Je suis le superviseur de cette plantation.
William Ford est le propriétaire de Platt.
Si vous le pendez, il perdra sa dette.
Vous n'avez aucun droit sur sa vie.
Et vous deux,
si vous tenez à votre sécurité,
dégagez !
Vous n'avez aucune cause !
Platt est à moi, et j'en fais ce que je veux !
Si vous touchez...
Sam !
Le mulet. Va chercher maître Ford.
Platt. Pauvre Platt.
Je crois que Tibeats rôde
dans les alentours.
Il te veut mort
et il fera tout pour que ça arrive.
Ce n'est plus sécuritaire pour toi ici.
Je ne crois pas que tu te laisseras faire
si Tibeats attaque.
J'ai transféré ma dette à Edwin Epps.
Il s'occupera de toi.
Maître Ford.
Vous devez savoir
que je ne suis pas un esclave.
Je ne peux pas entendre ça.
Avant mon arrivée, j'étais un homme libre.
J'essaie de te sauver la vie !
J'ai une dette à laquelle je dois penser.
Et elle appartient maintenant
à Edwin Epps.
C'est un homme dur.
Il dit être un dompteur de nègres.
Mais je n'ai trouvé personne d'autre
qui voulait te prendre.
Tu as toute une réputation.
Peu importe les circonstances,
tu es un nègre exceptionnel, Platt.
Mais je crois que cela causera ta perte.
"Le serviteur qui,
"ayant connu la volonté de son maître..."
La volonté de son maître.
"... n'a rien préparé..."
N'a rien préparé.
"... et n'a pas agi selon sa volonté,
"sera battu d'un grand nombre de coups."
Vous entendez ça ?
"Coups."
Le nègre qui n'obéit pas à son seigneur...
C'est-à-dire, son maître.
Ce nègre sera battu
d'un grand nombre de coups.
Un grand nombre, c'est beaucoup.
Quarante, cent, cent-cinquante coups.
C'est dans la Bible.
Ramassez ce coton.
Plus vite, maintenant.
Allez, Edward ! Fais travailler ces nègres !
Ramassez le coton ! Plus vite.
Que fais-tu, mon garçon ? Allez !
Cent huit pour Bob.
Et pour James ?
Cent trente-trois kilos.
C'est très bien, mon gars. Très bien.
Quatre-vingt-deux pour Platt.
Combien un nègre moyen
en ramasse-t-il par jour ?
Quatre-vingt-dix kilos.
Ce nègre est en dessous de la moyenne.
Deux cent trente-deux kilos pour Patsey.
Deux cent trente-deux !
Tu n'as pas honte de laisser Patsey
en ramasser plus que toi.
Elle n'est pas proche
d'en ramasser moins de 225 livres.
C'est la reine du champ.
Soixante-deux kilos...
Je n'ai pas terminé, Treach.
Ne puis-je pas avoir une minute
pour apprécier le travail de Patsey ?
Oui, monsieur.
Maudite reine.
Née et élevée dans le champ.
Une nègre parmi des nègres.
Et Dieu me l'a donnée.
C'est un exemple de récompense
pour une bonne vie.
N'oubliez pas cela.
Chacun d'entre vous !
Maintenant, Treach. Parle.
Soixante-deux kilos pour Phebe.
Elle en a ramassé 65 kilos hier.
Mets-la à part.
Quatre-vingt-treize kilos pour George.
Il en a ramassé combien hier ?
Cent trois kilos.
Sors-le.
Allez.
Allez.
Allez, mon gars !
Debout !
On danse ce soir ! Debout !
Sors ton violon, Platt. Debout !
Allez ! Allez, allez !
Allez, Platt. Allez !
Où est votre joie ? Bougez vos pieds !
Vends-la.
C'est quoi, tout ça ?
Tu vas vendre la négresse.
Vendre Pats ?
Elle ramasse avec plus de vigueur
que tous les autres.
Choisis-en un autre.
Aucun autre.
Vends-la.
Je refuse.
Tu vas retirer cette salope noire
de notre propriété,
sinon je retourne à Cheneyville.
Dans la porcherie où je t'ai trouvée ?
Ne me demande pas
de choisir entre Patsey et toi, ma chère.
Car je vais me débarrasser de toi
bien avant de me débarrasser d'elle.
Que regardez-vous ?
Maudite femme.
Je refuse qu'on me gâche mon plaisir.
Pas question.
Dansez.
Dansez, j'ai dit !
Allez !
Allez, Platt. Joue du violon.
Platt.
Oui, maîtresse ?
Sais-tu comment aller chez Bartholomew ?
Oui, madame.
Voici une liste de choses à acheter.
Fais ces courses
et reviens immédiatement.
Prends ton étiquette.
Dis à Bartholomew
de porter ça au compte.
Oui, maîtresse.
D'où viens-tu, Platt ?
Je vous l'ai dit.
Dis-le-moi encore.
Washington.
- Qui était ton maître ?
- Il s'appelait Freeman.
Était-ce un homme éduqué ?
Je crois, oui.
Il t'a appris à lire ?
Quelques mots.
Mais je ne peux pas lire...
Ce n'est pas la peine.
Tu es comme les autres.
Ici pour travailler, c'est tout.
Si tu en fais plus,
tu auras 100 coups de fouet.
Viens ici.
Allez.
Où vas-tu ?
Chez Bartholomew.
Envoyé par la maîtresse Epps.
Tu ferais mieux d'y aller, alors.
Et fais vite.
Des ennuis ?
Non, madame. Pas du tout.
Platt Epps, bon dimanche matin.
Bonjour, maître Shaw.
Le maître m'a envoyé chercher Patsey.
Puis-je approcher ?
Oui.
Pardon, maîtresse Shaw.
Nègre Platt.
Patsey, le maître souhaite te voir.
Le jour du sabbat, c'est congé.
Il m'a envoyé te chercher
en disant que c'était urgent.
Du thé ?
Merci, maîtresse, mais je n'oserais pas.
Crois-tu que le désarroi de maître Epps
sera moindre si vous revenez à temps ?
La colère, c'est son état d'esprit normal.
Assieds-toi.
Assieds-toi et bois le thé que je t'ai offert.
Quel est le souci qui afflige Epps ?
Je préfère ne pas le dire.
On peut commérer le jour du sabbat.
Tout est acceptable de façon modérée.
Comme vous le savez,
maître Epps est un homme dur.
Vous savez
qu'il n'aime pas beaucoup votre mari.
En effet.
Maître Epps en est venu à croire
que maître Shaw est un coureur de jupons.
Une opinion erronée, bien évidemment.
Bien évidemment,
sauf si elle a un fond de vérité.
Je ne voulais pas manquer de respect.
Il ne vous a pas entendu.
Je voulais dire envers vous, maîtresse.
Ne t'inquiète pas pour moi.
Je n'ai pas subi de coups de fouet
depuis des années.
Je n'ai jamais travaillé
dans un champ, non plus.
J'ai déjà servi les autres.
Aujourd'hui, d'autres me servent.
Le prix de mon existence actuelle
est de voir maître Shaw
partager son affection,
pendant que je prétends
apprécier sa fidélité.
Si cela me permet de ne pas ramasser
de coton, alors qu'il en soit ainsi.
C'est un prix raisonnable à payer,
sans aucun doute.
Je sais ce que c'est d'être l'objet
des prédilections du maître.
Une visite remplie de désir en pleine nuit,
ou bien une visite du fouet.
N'aie crainte, Patsey.
Le Seigneur s'occupera d'Epps.
Quand le temps viendra,
le Seigneur s'occupera d'eux.
La malédiction des pharaons était
un modeste exemple
de ce qui attend
les propriétaires d'esclaves.
C'est agréable, tout ça.
Pats. Patsey !
Ne regarde pas vers lui. Continue.
- Patsey !
- Je l'ai trouvée, maître.
Je l'ai ramenée,
comme vous me l'avez demandé.
Que lui as-tu dit ?
Qu'as-tu dit à Pats ?
Aucun mot important n'a été prononcé.
Tu es un menteur.
Un sale menteur.
Je t'ai vu lui parler.
Raconte-moi.
On ne peut raconter ce qui n'est pas arrivé.
Je vais trancher ta gorge noire !
Maître !
Viens ici.
- Maître Epps.
- Viens ici !
Je l'ai ramenée, comme...
- Viens ici !
- Maître !
Maître.
Je l'ai ramenée, tel que demandé.
Maître Epps !
Tiens-toi loin de Pats.
Maître Epps.
C'est le jour du Seigneur.
Ce n'est pas chrétien de continuer ainsi.
Je l'admets.
Au nom du courage,
aide ton maître à se lever.
Je vais te tuer !
Que se passe-t-il ?
Maître Epps croyait que Patsey et moi
avions discuté, mais c'est faux.
Ce qui a mené à ceci.
Qu'y a-t-il ?
Tu ne peux pas passer le jour
du sabbat sans l'avoir à l'œil ?
Tu es un salopard.
Un barbare sale et impie.
Mon lit est trop sacré
pour que je le partage avec toi.
Que t'a-t-il raconté ?
Tes actes immoraux.
Qu'est-ce qu'il en sait ?
Je ne lui ai même pas parlé aujourd'hui.
Sale nègre menteur, Platt.
C'est la vérité ?
C'est la vérité ?
Voilà ce qu'il sait de la vérité.
Maudit nègre.
Patsey.
Arrêtez de danser un moment.
Venez voir ce que j'ai préparé pour vous.
Merci, maîtresse.
- Merci, maîtresse.
- Merci, maîtresse.
Il n'y en a pas pour toi, Patsey.
Tu vois ?
Ce regard insolent qu'elle me lance ?
Je l'ai seulement vue se retourner.
Es-tu aveugle ou ignorant ?
C'était du mépris, de la haine.
Partout sur son visage noir.
Tu dis n'avoir rien vu.
C'est parce que tu n'as pas regardé.
Ou dis-tu que je mens ?
Peu importe, c'est terminé.
C'est ainsi que tu agis avec les nègres ?
Tu laisses leur colère mijoter en eux ?
Regarde-les.
Ils sont remplis de colère.
Ils sont remplis de haine.
Si tu permets ça,
on va devoir en payer le prix, un jour.
C'est ce que tu veux ?
Tu veux que ces animaux noirs
nous tuent pendant notre sommeil ?
Tu es un lâche.
Un maudit eunuque.
Si tu ne me défends pas, je prie
pour que tu fasses honneur à ta race
en les battant
pour qu'ils oublient ces pensées.
Bats-les !
Mangez.
Gavez-vous.
Puis, nous danserons.
Mangez, j'ai dit.
Platt.
Platt, tu es réveillé ?
Je le suis.
J'ai une faveur à te demander.
Un acte de gentillesse.
J'ai volé ceci à la maîtresse.
Rends-le-lui.
C'est à toi, Platt.
Pourquoi ?
Je te demande de mettre fin à mes jours.
Emmène-moi près du marais.
Prends-moi par la gorge
et maintiens-moi sous l'eau
jusqu'à ce que la vie ait quitté mon corps.
Enterre-moi dans un endroit isolé.
Je ne ferai pas ça.
Les détails horribles de...
J'y ai pensé longuement.
C'est de la mélancolie.
Rien de plus.
Comment peux-tu être aussi désespérée ?
Comment peux-tu ne pas savoir ?
Je n'ai aucun confort dans cette vie.
Si je ne peux pas acheter ta pitié,
je vais te supplier.
Il y a d'autres gens.
- Supplie-les.
- Je te supplie, toi.
Pourquoi ?
Pourquoi me condamner à l'enfer
avec une demande aussi horrible ?
Dieu est d'accord !
Dieu est miséricordieux
et pardonne les actes miséricordieux.
Tu n'iras pas en enfer.
Fais-le.
Fais ce que je n'ai pas la force
de faire moi-même.
C'est une épidémie.
Des vers de coton.
C'est un fléau. C'est biblique.
Ça fait deux fois que Dieu
me frappe d'une peste.
Qu'ai-je fait
pour que Dieu me dé*** autant ?
C'est cette bande d'impies.
Ils sont la cause de tout ça.
Je leur apporte la parole de Dieu,
et ils m'apportent le mépris de Dieu.
Maudits !
Soyez maudits !
Soyez tous maudits !
Monsieur le juge.
Monsieur Epps.
Je suis attristé par votre malheur.
Votre prix ne reflète pas votre compassion.
Écoutez.
Vous appartenez au juge Turner
pour la saison. Peut-être plus longtemps.
Ne me faites pas honte.
Ne lui faites pas subir
de peste biblique, compris ?
Sinon, je vais vous le faire payer.
Descendez.
Dégagez. Tu n'es pas censé être là.
Dégage de la véranda.
Platt, c'est ça ?
Oui, monsieur.
As-tu déjà cultivé la canne à sucre ?
Non, monsieur.
Ça vient assez naturellement.
Es-tu éduqué ?
Non, monsieur. Les nègres doivent
travailler, pas lire ou écrire.
Tu joues du violon.
Oui, monsieur, en effet.
Willard Yarner,
qui habite en amont du bayou,
célèbre son anniversaire
dans trois semaines.
Je lui donnerai ton nom.
Tu pourras conserver tes gains.
Oui, monsieur.
Prends soin de toi, Platt.
C'est un jour heureux.
Un jour heureux.
Les heures sombres sont derrière nous.
Une vie honnête
et les prières ont éradiqué le fléau !
C'est aussi blanc et épais
que de la neige de Nouvelle-Angleterre.
Maintenant, mes nègres m'ont été rendus.
Il paraît que le juge Turner t'a bien traité.
Tu l'as influencé
avec tes habiles méthodes de nègre, Platt ?
Ça ne durera pas, mon garçon.
Pas sur mes terres.
Il y a beaucoup de travail !
Comme dans le bon vieux temps, hein ?
C'est joyeux.
Joyeux, en effet !
Allons te trouver des gâteries.
Des bonbons.
Des bonbons ?
Oh, ramassez ce coton
Ramassez ce coton
Oh, ramassez ce coton
Oh, ramassez ce coton
L'homme n'est pas méchant
L'homme n'est pas méchant
L'homme n'est pas méchant
L'homme n'est pas méchant
Oh, travaillez ce coton
Travaillez ce coton
Oh, travaillez ce coton
Travaillez ce coton
Oh, le travail n'est pas difficile
George.
Quatre-vingt-un kilos.
Patsey.
Deux cent trente-cinq kilos pour Patsey.
Bonne fille. Elle ne me déçoit jamais.
Platt ?
Soixante-douze kilos.
Armsby ?
Vingt-neuf kilos.
Une bonne journée devrait donner 90 kilos.
Oui, monsieur.
Tu t'amélioreras au fil du temps.
Mais il faut faire des efforts.
Mets-y un peu d'effort.
Oui, monsieur.
Emmène-les au fouet.
C'est une tragédie.
Comment est-ce possible ?
Travailler dans un champ
et ramasser du coton.
Je ne suis pas à ce niveau de la société.
J'ai travaillé comme superviseur.
Je l'ignorais, monsieur.
Pas "monsieur".
Seulement "Armsby".
On ne m'en doit pas plus
qu'à n'importe qui d'autre.
Comment êtes-vous arrivé ici,
si je peux le demander ?
Demande, c'est une conversation.
Je suis devenu
un peu trop dépendant au whisky
et pas assez fiable au travail.
Avant que tu me traites de pauvre soûlon,
laisse-moi te raconter mon histoire.
Même si la supervision est un travail fiable,
ce n'est pas facile pour l'esprit.
Aucun homme conscient
ne peut fouetter
un autre humain chaque jour
sans être déchiré à l'intérieur.
Ça le force
à inventer des excuses dans sa tête
pour ne pas être affecté
ou à trouver un moyen
de réprimer sa culpabilité.
Alors, je l'ai réprimée.
Constamment.
Je rêvais de richesse et de prospérité.
Mais la réussite est réservée
aux maîtres des plantations.
Et c'est à nous de les servir.
Je veux seulement gagner un bon salaire
et rentrer chez moi.
Voici les gains de mes séances de violon.
Ce n'est pas grand-chose,
mais c'est tout ce que j'ai.
Je vous les promets
si vous me rendez un service.
Mais je vous supplie
de ne pas me dénoncer si vous refusez.
Que veux-tu ?
D'abord, votre parole, monsieur.
Sur mon honneur.
C'est une requête assez simple.
Je vous demande seulement de déposer
une lettre au bureau de poste à Marksville
et de garder à jamais
le secret de cette action.
J'ai besoin de votre aide, monsieur.
Je vais le faire.
Et j'accepterai ce que tu me donneras.
Pour t'aider, je vais courir un risque.
Je vais le faire,
pourvu que tu me paies convenablement.
Écris ta lettre.
On se revoit dans deux jours ?
Dans deux jours.
Merci.
Eh bien, mon gars.
On dirait que j'ai un nègre éduqué
qui rédige des lettres.
Qui demande
à un homme blanc de les poster.
Armsby m'a dit aujourd'hui
que le diable était parmi les nègres.
Qu'il y en avait un que je devais surveiller,
sinon il se sauverait.
Quand je lui ai demandé pourquoi,
il a dit que tu étais allé le voir,
que tu l'avais réveillé en pleine nuit
pour lui demander d'apporter une lettre
à Marksville.
Qu'as-tu à répondre à ça ?
C'est absolument faux.
C'est ce que tu dis.
Comment pourrais-je écrire une lettre
sans encre ni papier ?
À qui pourrais-je écrire ?
Je n'ai aucun ami.
Cet Armsby...
C'est un ivrogne menteur.
Ne voulait-il pas que vous l'engagiez
comme superviseur ?
Voilà.
Il veut vous faire croire qu'on va se sauver
afin que vous l'embauchiez
comme superviseur.
Il croit que vous êtes naïf.
Il est du genre à parler ainsi.
Il a fabriqué cette histoire de toutes pièces
parce qu'il veut créer un conflit.
C'est un mensonge, maître.
C'est un mensonge.
Nom de Dieu.
S'il n'était pas libre et blanc, Platt...
S'il n'était pas libre et blanc...
Le soleil va se coucher
Sous les montagnes
Le soleil va se coucher
Sous les montagnes
Le soleil va se coucher
Sous les montagnes
Edward !
Va lui chercher de l'eau.
Debout !
Debout !
Debout, le nègre !
Que regardes-tu ?
Continue !
Je veux dire quelque chose
au sujet d'oncle Abram.
C'était un homme bon.
Il s'est toujours occupé de nous
depuis qu'on est petits.
Que Dieu le protège.
Que Dieu le bénisse et le garde.
Amen.
Je suis allée au Jourdain
Où John a baptisé trois personnes
Quand j'ai réveillé le diable en enfer
Il a dit que Johnny m'avait baptisée
J'ai dit coule, Jourdain, coule
Coule, Jourdain, coule
Mon âme montera au ciel, Seigneur
Pour l'année où le Jourdain a coulé
Certains disent que John était un baptiste
D'autres, qu'il était juif
Moi, je dis qu'il était pasteur
Car c'est ce que me dit ma Bible
J'ai dit coule, Jourdain, coule
Coule, Jourdain, coule
Mon âme montera au ciel, Seigneur
Pour l'année où le Jourdain a coulé
Alléluia
Coule, Jourdain, coule
Coule, Jourdain, coule
Mon âme montera au ciel, Seigneur
L'année où le Jourdain a coulé
Alléluia
Coule, Jourdain, coule
Coule, Jourdain, coule
Mon âme montera au ciel, Seigneur
L'année où le Jourdain a coulé
Tout le monde dit
Coule, Jourdain, coule
Coule, Jourdain, coule
Mon âme montera au ciel, Seigneur
L'année où le Jourdain a coulé
Oh, mes enfants
Coule, Jourdain, coule
Coule, Jourdain, coule
Mon âme montera au ciel, Seigneur
L'année où le Jourdain a coulé
Alléluia
Coule, Jourdain, coule
Coule, Jourdain, coule
Mon âme montera au ciel, Seigneur
L'année où le Jourdain a coulé
Jusqu'au bout.
Hé, Bass.
Non, non, non.
Pas de honte à avoir besoin
d'un répit de la chaleur.
Un peu d'eau, de l'ombre.
C'est infernal pour les voyageurs,
même les plus endurants.
Qu'y a-t-il de drôle ?
Epps, je veux seulement terminer
le travail qu'on m'a demandé.
Et pour lequel on me paie.
Si quelque chose vous irrite,
je vous donne l'occasion d'en parler.
C'est une question honnête
qui mérite une réponse honnête.
Ce qui m'a amusé, c'est votre souci
de mon bien-être dans cette chaleur,
alors que la façon
dont vous traitez vos ouvriers...
La façon dont je les traite ?
C'est horrible. C'est mal.
C'est mal, M. Epps.
Ils ne sont pas des employés.
Ils m'appartiennent.
Vous le dites avec fierté.
Je le dis comme un fait.
Si cette conversation concerne les faits,
alors il faut dire
qu'il n'y a pas de justice ni de vertu
dans leur esclavage.
Mais vous soulevez
une question intéressante.
Quel droit avez-vous sur vos nègres,
à bien y penser ?
Quel droit ?
Je les ai achetés. J'ai payé.
Bien sûr, et selon la loi,
vous avez le droit d'avoir des nègres.
Mais sans vouloir offenser la loi, elle ment.
Imaginez qu'on passe une loi vous enlevant
votre liberté et faisant de vous un esclave.
Imaginez.
Ce n'est pas un scénario imaginable.
Les lois changent, Epps.
Les vérités universelles sont constantes.
C'est un fait, un simple fait
que ce qui est juste l'est
pour tout le monde.
Pour les Noirs et les Blancs.
Vous me comparez à un nègre, Bass ?
Je vous pose la question :
Devant Dieu, quelle est la différence ?
Autant demander quelle est la différence
entre un homme blanc et un babouin.
J'en ai déjà vu à La Nouvelle-Orléans.
Ils sont aussi intelligents que les nègres.
Écoutez, Epps.
Ces nègres sont des êtres humains.
Si on ne leur permet pas
d'être plus que des animaux,
vous et les hommes comme vous aurez
à en payer le prix.
Il y a un mal, M. Epps,
un mal horrible qui afflige cette nation.
Et un jour, les responsables seront jugés.
Vous aimez vous entendre parler, Bass.
Plus que n'importe quel homme
que je connais.
Vous affirmeriez que le noir est blanc
et que le blanc est noir
si quelqu'un vous disait le contraire.
Une supposition juste
si vous viviez en Nouvelle-Angleterre.
Mais ce n'est pas le cas.
Ce n'est pas du tout le cas.
Je le savais, je le savais !
Patsey !
Pats !
Où est-elle ?
Où est Pats ?
Où est-elle, bon sang ? Où est-elle ?
Phebs, où est-elle ? Où est Patsey ?
Pourquoi restes-tu là ?
On ne sait rien, maître.
- À propos de quoi ?
- À propos de...
De quoi ? De l'endroit où elle est allée ?
- Elle s'est enfuie ?
- Je l'ignore, maître.
- Où est-elle ?
- Je l'ignore, maître.
Tu le sais, tu le sais !
Tu le sais !
Non, je ne le sais pas !
Maudites chiennes noires misérables.
Vous restez muettes comme des idiotes.
Parle !
Elle est partie.
Ma Pats est partie.
Tu t'es sauvée ? C'est ça ?
- Maître Epps.
- Maudite garce. Où étais-tu ?
Nulle part !
Tu caches tes méfaits !
Le jour du sabbat.
J'ai marché pour communier avec Dieu.
Tu oses blasphémer ?
Tu arrives de la plantation de Shaw.
- Non !
- Maître Epps.
Maintenant, tu parles ?
Tu retrouves la parole
pour mentir avec elle !
Je suis allée
à la plantation de maître Shaw.
- Tu l'admets.
- Oui, ouvertement.
Vous savez pourquoi ?
Maîtresse Shaw m'a remis ceci.
Maîtresse Epps ne me donne même pas
de savon pour me laver.
Je pue tellement
que je me donne envie de vomir !
Deux cent vingt-cinq kilos de coton.
Chaque jour !
Plus que n'importe quel homme ici.
Et pour ça, je veux être propre.
C'est tout ce que je demande.
C'est pour ceci que je suis allée chez Shaw.
Menteuse.
Dieu sait que je dis la vérité !
Tu es une menteuse.
Et vous, vous êtes aveuglé
par votre convoitise !
Je ne mens pas, maître.
Vous pouvez me tuer,
je dirai toujours la même chose.
Tu seras punie pour ça.
Je vais t'apprendre à aller chez Shaw.
Treach.
Va chercher de la corde.
Edward !
Déshabille-la complètement
et enchaîne-la au poteau.
C'est toi qui l'as cherché, Pats.
Vas-y.
Fouette-la à mort.
Bats-la.
Fouette-la ! Allez !
Platt, viens ici et bats-la tout de suite.
Platt !
Viens ici !
J'aimerais mieux que ce soit toi, Platt.
Frappe-la.
Frappe-la.
Il fait semblant.
Elle n'a presque aucune marque.
Voilà ce que tes nègres pensent de toi.
Que tu es un idiot.
Frappe-la, Platt. Frappe-la !
Tu vas la frapper.
Tu la frapperas jusqu'à ce que sa chair
soit déchirée et que son sang coule,
sinon je tue tous les nègres que je vois.
Compris ?
Frappe-la ! Frappe-la !
Jusqu'à ce que je te dise d'arrêter.
Je n'ai rien dit de tel !
Donne-moi le fouet !
Debout !
Sale diable !
Tôt ou ***,
dans la justice éternelle,
vous payerez pour ce péché !
Un péché ? Il n'y a pas de péché.
Un homme fait ce qu'il veut de sa propriété.
En ce moment, Platt,
j'en retire un plaisir immense.
Ne m'incite pas
à alléger mon humeur encore plus.
Maître Bass.
J'aimerais savoir
de quelle partie du pays vous venez.
Je ne viens pas de ce pays.
Je viens du Canada.
Devinez où ça se trouve.
Je sais où se trouve le Canada.
J'y suis déjà allé.
Montréal,
Kingston et Queenston sont
des endroits magnifiques.
Vous avez voyagé pour un esclave.
Comment êtes-vous arrivé ici ?
Maître Bass,
si justice avait été rendue,
je ne serais pas ici.
Comment ça ?
Dites-moi tout.
J'ai peur de vous le dire.
Chaque mot que vous direz restera secret.
Votre histoire...
Elle est incroyable.
Mais pas d'une bonne façon.
Monsieur, croyez-vous en la justice,
comme vous l'avez dit ?
Effectivement.
Que l'esclavage est une abomination
dont personne ne devrait souffrir ?
Je le pense.
Si c'est le cas,
alors je vous demande, je vous supplie,
d'écrire à mes amis du nord
pour leur parler de ma situation
et les implorer de m'envoyer
mes papiers de liberté.
Ce serait
une joie indescriptible
de revoir ma femme
et ma famille.
J'ai parcouru ce pays
pendant presque 20 ans,
et ma liberté est la chose
qui compte le plus pour moi.
Le fait de pouvoir partir d'ici demain
m'apporte un grand bonheur.
Ma vie ne vaut pas grand-chose
pour qui que ce soit.
On dirait que la vôtre vaut beaucoup
pour bien des gens.
Mais ce que vous me demandez,
monsieur, m'effraie.
Et je dois dire que j'ai peur.
Pas seulement pour vous, mais pour moi.
Je vais écrire votre lettre, monsieur.
Si cela vous rend votre liberté,
cela aura été mon devoir.
Maintenant, vous voulez bien
me donner ces bardeaux ?
Platt !
Où est le gars nommé Platt ?
Venez ici.
Vous vous appelez Platt ?
Oui, monsieur.
Vous connaissez cet homme ?
M. Parker.
Pardon ?
M. Parker.
Cet homme a reçu une lettre
contenant plusieurs accusations.
Regardez-moi dans les yeux,
et sur votre vie, dites-moi la vérité.
Avez-vous un autre nom que Platt ?
Je m'appelle Solomon Northup.
Shérif, de quoi s'agit-il ?
Il s'agit d'une affaire officielle.
Mon nègre, c'est mes affaires.
Vos affaires attendront.
Parlez-moi de votre famille.
J'ai une femme, deux enfants.
Bon sang !
- Vos enfants ?
- Margaret et Alonzo.
Nom de jeune fille de votre femme ?
Hampton. Je suis qui j'affirme être.
Où allez-vous, Platt ?
Qui vous autorise
à vous mêler de ma propriété ?
Ma propre autorité.
Platt, reviens ici. Platt !
Reviens ici, mon gars.
Mon gars.
Lâchez-le. Platt est mon nègre !
Il s'appelle M. Solomon Northup.
C'est vous qui le dites.
Je ne vous connais pas.
Vous venez ici affirmer des choses.
Pas de doute. C'est Solomon Northup.
Pas du tout ! C'est mon nègre,
je me battrai pour lui !
Tel est votre droit.
Et il me fera plaisir de vous ruiner en cour.
Votre décision. Lâchez-le.
Vous avez manigancé tout ça, Platt.
Je vais découvrir la vérité.
Ne faites pas attention à lui.
J'ai payé ce nègre très cher !
J'ai les papiers pour le prouver !
Et on a des papiers
prouvant qu'il est libre !
Je te possède. Tu m'appartiens.
Lâchez-le !
Tu recevras 200 coups de fouet
au coucher de soleil !
Platt !
Va chercher mon cheval, Treach.
Éloigne-toi de lui, Pats.
On se reverra très bientôt.
Solomon, il faut se dépêcher.
Non.
Solomon.
Je m'excuse
pour mon apparence.
Mais j'ai vécu
des choses difficiles
ces dernières années.
Margaret.
Alonzo.
Qui est-ce ?
C'est mon mari.
Ton mari.
Enchanté, monsieur.
On a beaucoup de choses à se dire.
Oui, monsieur.
Voici ton petit-fils.
Solomon Northup Staunton.
Solomon.
Anne,
pardonne-moi.
Il n'y a rien à pardonner.
Solomon Northup fut
l'une des rares victimes
de kidnapping à retrouver la liberté.
Solomon a poursuivi les hommes
responsables de son kidnapping.
Incapable de témoigner contre des Blancs
dans la capitale,
il a perdu sa cause contre James Burch,
le vendeur d'esclaves.
Après un long procès à New York,
ses ravisseurs, Hamilton et Brown,
ont aussi échappé à la justice.
En 1853, Solomon a publié le livre
Esclave pendant douze ans.
Il est devenu un membre actif
du mouvement abolitionniste,
il a présenté des conférences
dans le Nord-Est des États-Unis
et il a aidé des fugitifs
du chemin de fer clandestin.
La date, le lieu
et les circonstances de la mort de Solomon
demeurent inconnus.