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LE JOUR DU VIN ET DES ROSES
J'ai une autre idée.
Six filles. Ça ne suffit pas.
Celle-ci est gironde.
- Et elle est classe?
- De haut en bas!
Sept suffiront. Je vais essayer.
Un autre verre.
Vous êtes Betty...?
Je vais vous expliquer.
Je m'appelle Joe Clay.
Je suis un ami de Abe Quine.
Nous sommes en réunion.
Oui, Abe Quine.
C'est très bruyant, ici,
mais il m'a dit du bien de vous.
Il pense que...
comme vous aimez bien vous amuser...
Mon agence organise une soirée.
Nous invitons des gens
à bord du yacht du Prince Budul.
Abe pense
que vous y serez à votre aise.
Pas Abe Budul...
Le Prince Budul.
C'est une soirée sur son yacht.
Oui, un vrai prince.
C'est bien ce que je pensais.
Voilà l'adresse:
St Francis Yacht Club, à 6h30.
Nous partirons de là en bateau.
C'est magique!
Voici notre numéro sept.
On démarre.
Vous êtes en retard.
Quelle tenue!
II fallait mettre une robe de cocktail,
un truc voyant!
Quelque chose de brillant, de voyant!
On y va.
C'est vous, le nouveau de l'agence?
M. Trayner.
Vous connaissez ma secrétaire.
Pas vraiment. Il était trop occupé.
Elles sont pas mal...
pas mal du tout.
Je vous offre un verre?
Non, merci. Je ne bois pas.
Désolé de vous avoir prise
pour une des autres.
Vous êtes le nouveau R.P.?
Qu'est devenu Eddie?
Eddie a démissionné.
Je l'aimais bien.
Pourquoi a-t-il démissionné?
Parce qu'il avait des... scrupules.
Il trouvait que ce n'est pas
un travail de relations publiques.
Ça ne l'est pas?
Ça devrait s'appeler autrement.
Mais vous vous débrouillez bien.
Il n'y a que quatre filles.
Il y en avait sept!
Ne partez pas. Il en manque deux!
II m'en manque deux.
Il y a deux dames
qui ne sont pas prêtes.
Alors, je mérite des félicitations.
- M. Trayner n'est pas là.
- C'est vous que je viens voir.
Soyons amis.
M. Trayner m'attend.
Nous avons mal débuté.
C'est ma... faute.
Je vous offre la paix.
Pourquoi? Parce que...
Nous allons travailler ensemble.
Je verrai parfois le patron.
M. Clay... c'est votre nom?
M. Trayner est très content
de votre travail.
Je cherche à vous plaire.
Il n'y a aucune raison.
Des pralines.
Je vais être impolie:
Je dé*** les pralines.
Vous aimez les pralines?
Vous descendez?
Puis-je vous poser une question
gênante sur votre travail?
Quelles qualités faut-il avoir
pour rester tout le temps...
à bavarder avec le patron?
Répondre à ses lettres personnelles,
l'accompagner en soirée?
Et lire pendant
que les dactylos travaillent?
J'ai oublié mon livre.
Elle emporte toujours ce livre.
Voilà en quoi vous êtes qualifiée:
Vous êtes jolie, c'est tout.
Ce vieux type aime vous regarder.
Il s'appuie sur vous quand il a bu!
Comme hier...
et Dieu sait quoi d'autre!
Voilà en quoi vous êtes qualifiée.
Désolé, je n'aurais pas dû dire ça.
J'étais venu vous demander
de dîner avec moi.
Des pralines!
Vous devez être le roi des nigauds!
C'est vrai. N'en parlons plus.
Vous ne m'invitez pas à dîner?
J'allais...
Qu'attendez-vous?
Ma réunion finit vers 7h30.
Je ne pourrai pas me changer.
Allons dans un endroit décontracté.
Venez au Place Pigalle.
Je vous y attends vers 7h30.
A 7h30.
Imaginez la réunion,
tous ces vieux me dévoraient des yeux.
M. Trayner: "Elle est toujours là
quand j'ai besoin d'elle".
"Surtout quand j'ai trop bu".
"Elle est une mère pour moi".
Et ensuite il...
me serre comme si j'étais sa chose.
Alors je vous dois des excuses.
Je ne vaux pas mieux que vous.
Pour garder sa place,
on accepte des choses...
J'ai eu tort de vous parler ainsi.
Encore un coup, mais pas de vous.
Vous êtes contre l'alcool?
Pourquoi boire?
Pourquoi? Pour se sentir bien.
C'est déjà fait.
Et je n'aime pas le goût.
- Qu'aimez-vous?
- Le chocolat.
J'en suis folle.
Vous allez voir.
On devrait commander.
Kirsten Arnesen.
Voilà pourquoi vous êtes inabordable.
Même pas Américaine!
Vous êtes allé sur la côte
vers San Mateo?
Les pépinières Arnesen, c'est nous.
C'était nous.
Je n'en pouvais plus.
Mon père est un homme admirable...
Je me disais:
"Tu es jolie et tu restes là!"
Les filles savent
qu'elles sont jolies.
Et je gâchais ma féminité
dans la solitude.
L'Elégie de Gray.
C'est tiré de ce livre?
C'est le volume de J à L,
Gray est dans le G à J.
"La littérature mondiale,
5e volume, de J à L".
C'est un cadeau de mon père.
Si je lis tout de A à Z,
ça remplacera l'Université.
De J à L, c'est votre 2e année de fac.
Spécialement pour vous.
C'est du chocolat.
C'est bon... Vraiment!
Vous voyez?
Ça s'appelle un Brandy Alexander.
Je comprends.
Cette nuit est une des plus belles.
Vous aviez raison pour ce brandy...
Ça m'a réussi.
- Vous n'en avez bu qu'un.
- Et je me sens bien.
Vous m'offrez un café chez vous?
Une autre fois, Joe.
Allons plutôt voir la baie.
Vous avez bien conduit.
Un autre bateau
va fournir le yacht du Prince.
Un autre plein d'actrices.
Ce doit être dégoûtant
de boire directement au goulot.
Il faut savoir souffrir
pour ce qu'on aime.
Je suppose.
J'aime regarder l'eau.
De près, c'est sale, mais...
Je regarde au loin oû c'est clair.
Savez-vous ce que je pense?
Je regarde l'eau parce que...
j'attends le monstre marin
qui m'emportera dans les profondeurs.
Mes parents sont artistes de cabaret.
Leur numéro est chanté et dansé.
Le music-hall...
à l'ancienne.
Ils sont à Las Vegas en ce moment.
Ils ont du talent?
Ils sont passés
à l'émission de Sullivan.
Vous n'aimiez pas cette vie là?
Je voulais faire un métier stable...
qui ait un peu de classe.
Comme chez Trayner: Très classe!
Ne vous dévalorisez pas.
Cela fait partie de votre travail.
Je veux faire des relations publiques,
pas le mac!
Je devrais conseiller les gens
dans leurs relations avec le public.
Faire connaître
ce que mon client fait de bien.
L'aider à prendre les bonnes
décisions...
autant pour les autres que pour lui.
Mais pas ramasser les poubelles,
pas faire l'eunuque dans un harem.
Je le dirai à l'agence.
Je vous ennuie... bravo!
Ça ne m'ennuie pas.
Petite histoire:
Un homme rencontre une fille.
Belle.
Douce.
Gentille.
Beaucoup trop bien pour lui...
c'est le seul genre
qui vaille la peine.
Finalement, après...
beaucoup de maladresses...
il obtient un rendez-vous.
Ils vont voir
la baie sous les étoiles.
Il se saoule et pleure sur son épaule.
Quel prétendant!
Je suis bien, ici avec vous.
Vous m'avez aidée
à rester hors de chez moi...
le plus longtemps possible.
C'est un exploit!
C'est le royaume des cafards.
Tout le bâtiment, la rue!
On ne peut pas entrer
s'ils n'ont pas à manger.
Ils vous jettent dehors
et changent votre verrou.
Royaume des cafards...
Je viens parfois le soir, seule,
regarder l'eau...
pour ne pas rentrer chez moi.
Ne venez pas ici seule la nuit!
C'est plein de types inquiétants.
Ils s'approchent de moi,
me regardent, mais ne font rien.
Je ne sais pas pourquoi.
J'ai rêvé une fois
qu'ils m'avaient tuée.
Là-bas, derrière ces stockages.
Mon père était venu me chercher...
dans une camionnette,
pour rapporter mon corps.
Durant le trajet, il parlait...
tout le temps.
Etant morte, je ne pouvais répondre.
Ce qui est curieux c'est que...
mon père ne parle pas.
Il parlait à ma mère.
Quand j'étais petite, il lui parlait
doucement, quand j'étais couchée.
Dans la journée ils parlaient peu.
Ils avaient...
beaucoup de...
pudeur dans leur amour.
Quand ils trinquaient,
ils aimaient dire:
En norvégien: "Ensemble au Ciel".
Ensemble au Ciel.
Ils le pensaient.
Après la mort de maman,
il parlait moins que jamais.
Comme s'il était parti avec elle.
Cueillez dès à présent les roses...
Le coup de grâce...
Il est déjà 2 heures!
Le temps n'existe pas, dans l'océan.
Si, demain au bureau.
Je te recommande aux fonds marins.
Ils sont courts,
les jours du vin et des roses:
Notre chemin émerge un temps
Hors des brumes d'un rêve...
Puis s'évanouit dans un rêve.
Je crois...
que nous devrions rentrer.
Trayner a essayé de t'appeler.
Une panne d'oreiller.
Ça arrive.
Le patron te porte aux nues.
Le Prince était si content
qu'on fait une soirée demain soir.
Appelle-le à ce sujet.
Et encore bravo.
Je voudrais te parler un instant.
Comment dire... Je sais qu'il faut
faire ce boulot pour Trayner.
Ce genre de soirée est inévitable.
Mais tu aimerais mieux pas.
Ça t'écœure.
Je te comprends, mais qu'y puis-je?
Sauf si on en charge un autre.
C'est faisable.
Certains n'y verront pas
d'inconvénient.
Ce n'est pas que je ne puisse
pas le faire, mais...
Tu préfères ne pas t'en occuper.
Ce n'est pas que je refuse.
C'est le premier gros budget que j'aie.
J'ai une idée!
Appelez-moi Roger Acton.
Si Roger accepte, ton problème
est résolu au mieux.
Je ne veux pas avoir l'air de...
me plaindre. Il ne faut pas
que Roger se méprenne.
Non. Il comprendra tes scrupules...
crois-moi.
J'ai un problème avec Joe.
On l'avait mis
sur une affaire pour Trayner.
Trayner est content de toi.
Voilà le problème...
Exactement!
La même histoire qu'Eddie.
Il sait que quelqu'un doit le faire.
J'ai une proposition à te faire.
Montez!
Qu'apportez-vous?
Des choses pour le dîner.
Je suis en retard, j'ai dû boire
des verres avec mon nouveau client.
Alors, vous ne travaillez plus
pour Trayner?
Vous avez des principes.
Je vais regretter mon travail
avec lui. Ce nouveau...
Ballefoy! II me tue!
II boit plus vite que son ombre!
C'est ici, le royaume des cafards?
Vous êtes en forme!
Vous me rattraperez.
Un brandy Alexander.
J'ai apporté le brandy.
Et la crème de cacao.
Tout pour un vrai repas.
Devinez ce qu'il y a là.
Gâteau au chocolat
avec glaçage au chocolat.
Et du champagne pour accompagner.
Pour moi, le citoyen bien équilibré,
l'homme...
de principes, je prends un soda...
Oû est-il? Et du scotch.
Le royaume des cafards?
C'est ici que règnent les cafards?
Nous allons voir ça.
C'est la guerre.
Je ne laisserai pas la place...
- à ces sales bêtes.
- Homme de principes, je vous salue.
Saluez-moi un verre à la main,
pas trop de soda.
Vous irez au paradis des cafards.
Ce qu'il y a de drôle...
C'est que je n'ai pas vraiment
quitté Trayner.
J'ai seulement dit
que ça me dégoûtait un peu.
On m'a remplacé, mais...
Ce qui m'ennuie,
c'est que je n'ai pas insisté...
ni même demandé. J'ai suggéré.
Je me suis excusé d'avoir suggéré.
C'est fou, non?
Un autre dans votre situation
n'aurait rien dit.
Par peur.
Aux hommes de principes,
oû qu'ils soient.
Vous pulvérisez?
Pulvé... Ah oui!
Non, ne faites pas ça.
Ça ne sert qu'à les énerver.
Vous semez la pagaille.
Il faut penser aux autres.
Je n'aime pas me plaindre,
mais c'est ridicule.
Ils ne gênent personne,
ne détruisent rien.
Il suffit de les ignorer...
enfermer ce qu'il faut préserver.
Si vous pulvérisez un produit...
ça fait des dégâts.
- Que faites-vous, là-haut?
- Vous venez de la campagne?
En ville, on laisse tranquilles
les cafards.
Qu'est-ce qui vous prend?
Je vous l'avais dit.
Vous avez mis toute la maison
en ébullition!
Je vous avertis...
Faites-vous pousser la barbe
et déménagez.
Parce que ces cafards
vous ont vu et...
la nouvelle va se répandre,
et s'ils vous retrouvent...
vous serez perdu.
PÉPINlÈRES ARNESEN
De quoi j'ai l'air?
Tu es ravissante.
Et coupable?
Papa, je veux te présenter quelqu'un.
Je sais qu'il est ***, mais...
c'était trop important.
Excusez-nous de vous réveiller.
Allons dans la cuisine, Kirsten.
C'est la pièce préférée de Papa.
Je sais que c'est une drôle d'heure
pour une présentation.
Je voulais que tu le connaisses.
On faisait un tour et...
tu sais comme je suis impulsive.
Excuse-moi de t'avoir réveillé.
Asseyez-vous.
Comment tu vas, Kirsten?
II me reproche de ne pas avoir
appelé cette semaine.
J'étais très occupée.
Quel est votre travail?
Les relations publiques, monsieur.
Ce n'est pas facile à expliquer.
Disons que mon travail est
d'aider mon client...
à se créer une image.
Par exemple...
Si mon client, la société X,
fait du bien...
Une chose qui profite au public.
Ou qu'on pourrait concevoir...
pour le bien de... Mon rôle
est de le faire savoir au public.
Et si la société X fait du mal?
Théoriquement, elle n'en fait pas.
Alors, mon travail est aussi de...
C'est d'aider...
mon client à procéder autrement...
pour que le public l'approuve.
Mais si la société X fait une erreur
et que ça tourne mal?
Alors je ferai en sorte
que ça n'ait pas l'air trop mal.
C'est plus que cela...
C'est terriblement compliqué.
Je ne comprends pas ce travail.
Vous aimez ma fille?
Oui, beaucoup.
Vos parents habitent San Francisco?
Ses parents font un magnifique
numéro de music-hall.
Enfin, Joe me l'a raconté...
Ils sont passés
dans l'émission de Sullivan.
Ma fille avait une mère admirable.
Sa mère l'a habituée à rentrer tôt.
Je sais qu'elle s'en souvient.
Les filles d'aujourd'hui
préfèrent vivre en ville.
Mais elle s'en souvient.
C'est la meilleure des jeunes filles
que je connaisse.
Papa, nous devons partir.
Nous travaillons demain.
Bien sûr.
Désolé de vous avoir réveillé.
Je suis content que tu sois venue.
J'espère qu'il te plaît.
Ne le presse pas.
Il faut du temps pour juger.
- Ravi de vous avoir connu.
- Moi aussi.
Je vais montrer la serre à Joe.
Je vais éclairer.
Quelle quantité de fleurs!
Ce que j'ai été maladroit.
J'étais si nerveuse...
M. Arnesen, j'ai épousé Kirsten
il y a 2 heures.
Tu sais ce que je voudrais?
Aller boire dans un endroit
sympathique.
Oû est ma petite fille?
La voilà. J'ai fait les courses.
Tu vas bien?
J'ai une lotion géniale...
Elle n'est pas mouillée...
Pas encore.
Pour la peau que je vais mordre.
Que tu es mignonne!
II faut que je parte travailler.
Ballefoy donne une soirée
pour son client. Tu viens?
Je me lève tôt pour le bébé.
Tu ne sors presque jamais.
Je dois y assister.
Je rentrerai ***.
Tu m'appelles?
Tu as fait venir
la nana de Harper's Bazaar.
Peut-être pour les fermes Covington?
On pourrait y faire des photos de mode
avec décors campagnards.
On leur fournira tout ce qu'il faut.
Vas-y, fonce.
S'ils citent les fermes Covington...
Ce serait déjà bien.
J'avoue avoir une autre raison de
le suggérer. Franchement...
- Oû en étais-je?
- Franchement...
Vous savez combien M. Covington
aime la publicité personnelle.
Ne recommencez pas!
II faut que Covington comprenne ça:
On ne devient pas célèbre en faisant
fortune dans la graisse de poulet.
J'ai mis sa photo dans l'annuaire
des éleveurs de poules.
J'ai obtenu un article
au Journal des Laitiers.
Un autre dans
Le Cultivateur de l'Ouest.
Harper's Bazaar, on croit rêver!
Tu as fini?
C'est Mme Covington.
Cette plouc?
- Notre client est riche.
- Sa femme est une riche plouc.
Elle veut sa maison, son jardin,
ses Picasso...
Je dois la faire élire Miss Vache?
Une photo en couleurs.
Tu danses pas avec moi?
Chérie, je danse avec toi.
Ma puce, un autre verre.
C'est magique!
Elle s'endort. Tu vas la réveiller.
- Elle ne dort pas?
- Elle a faim.
Elle apprendra que parfois
la nuit est réservée à Papa.
Parle moins fort.
Je rentre du travail à 2 h du matin
et tu me dis de me taire?
Tu as surtout bu.
Boire fait partie de mon travail.
Ton travail est de conseiller.
Quand Ballefoy
veut que je boive avec lui...
S'il a confiance en toi...
Il a confiance quand j'obéis
aveuglément à ses ordres!
Tellement que pour garder ma place...
Je demanderais au Maire un gala
pour son Roi de la Graisse.
Qu'est-il arrivé?
Je rentre après avoir bu
et toi, tu es sobre...
Et un peu fatiguée.
Alors tu trouves que je crie...
Et c'est vrai.
Tu as changé.
Je sens que tu me désapprouves.
Si tu restes ici à m'attendre...
Pourquoi ne prends-tu pas quelques
verres en m'attendant?
On peut s'amuser un peu, non?
C'est pour mon lait...
Mais on est au 20e siècle,
il y a du lait en bouteilles.
Et des boîtes de lait.
Sinon tu vas être déformée!
On croirait que tu es la seule
à avoir un bébé.
Petit, on me trimballait partout,
dans les trains de nuit...
J'étais transi de froid
et on me donnait des biscuits...
Arrête! Je mangeais
du beurre de cacahuète!
Les gosses doivent apprendre à grandir...
Donne-lui un biberon.
Je veux m'amuser avec toi.
Et si je crie trop fort,
je ferme la porte!
Comment ai-je pu?
A une enfant?
Qu'est-ce qui me prend?
Tu as raison. On étouffe ici.
"De P à R".
Tu arriveras à la fin.
Je regrette...
Non, il n'est...
Je sais que c'est important.
Je lui dirai dès qu'il arrivera.
Il ne va sûrement pas tarder.
Du café.
M. Ballefoy vous prie de l'appeler.
Je voudrais être sûre,
pour M. Ballefoy...
Vous me l'avez dit.
Apportez le café.
Il n'est pas chaud.
J'ai dit "café chaud"?
Non, alors apportez-le-moi.
Tu as une seconde?
Pour toi, toute la journée.
Ma tête...
Debbie a juste un an.
Je l'ai fêté hier avec Kirsten.
- La gueule de bois?
- Avec un "g" majuscule.
On peut en parler plus ***...
Les affaires d'abord.
Tu veux du café?
De quoi s'agit-il?
Je voudrais te parler des fermes
Covington.
Je crois qu'il vaut mieux
te retirer de cette affaire.
Me retirer...
Je m'entends bien avec Ballefoy.
Mais Ballefoy est écarté.
Parce qu'il boit trop.
- Et le nouveau...
- Je m'entendrai avec lui.
Nous avons autre chose pour toi.
Tu travaillerais
pour la Campbell-Cherokee.
- Je serais toujours à Houston.
- C'est une ville vivifiante.
J'ai une femme et un gosse.
C'est un dé-classement.
Ce n'est pas cela.
Une affaire plus petite, loin de chez moi.
Comment tu appelles ça?
Qu'importe. Je crois comprendre.
Je l'espère, Joe.
Ne sois pas triste, chéri.
Il t'éIoigne peut-être
pour que tu ne prennes pas sa place.
Ce n'est pas lui qui décide.
Quelqu'un décide.
Ça fait partie d'une politique.
Je vais en chercher d'autre.
Je me suis demandé sincèrement
si c'était ma faute.
Tu sais bien que non.
Plus que deux bouteilles
et j'en avais trois.
Tu fais bien ton travail.
Oui, je le fais bien.
L'important est de faire son travail.
J'aurais juré avoir trois bouteilles.
Tu travailles très bien.
N'oublie pas que tous ces gens-là
ne sont pas francs.
Des bons à rien.
Charlie, Joe Clay vient ici
pour les relations publiques.
- Charlie est vice-président.
- Ravi d'être parmi vous.
On fait un barbecue dimanche.
Venez donc.
Vous aurez plein à manger.
Et beaucoup de whisky!
- Ça marche bien?
- Très bien.
Qu'est-ce qu'il y a, chérie?
II y a trop de bruit.
Allonge-toi. C'est tous ces gens
qui rentrent du travail...
Rendors-toi.
Il y aura moins de bruit.
Elles vont bien?
C'est sûr?
Je savais qu'elle buvait parfois,
mais pas comme ça.
Prenez soin d'elles
et dites-leur que je rentre très vite.
Garçon.
Encore un verre.
Je rentre chez moi
par l'avion de 11 h30.
Ma femme a bu
et a mis le feu à l'appartement.
Peut-on le réparer?
Le cadre est brûlé.
Si tu n'étais pas tout le temps
à Houston...
Ne t'en fais pas.
Je n'irai plus. Je suis viré.
Debbie, va jouer dehors.
Je veux parler à ta mère.
Parlons sérieusement.
- Tu as bu?
- Pas une goutte!
J'allais entrer dans un bar...
J'ai vu mon reflet dans la vitrine.
Je me suis demandé qui était
ce bon à rien. C'était moi.
Regarde-moi. Je suis un bon à rien.
Regarde-toi. Toi aussi.
Regardons-nous.
Tu vois: Deux bons à rien.
Ecoute-moi.
J'ai compris brusquement.
Pourquoi j'ai été renvoyé 5 fois
en 4 ans? Ce n'est pas politique.
Ce n'est ni à cause de la politique
ni de la jalousie. C'est l'alcool!
C'est l'alcool!
Un ou deux verres...
Plus que ça!
Nous sommes tout le temps ivres.
Regarde oû nous vivons,
les vêtements que nous portons...
Nous envoyons cette enfant à l'école
comme une...
Je suis un ivrogne, je travaille mal.
Je suis un ivrogne
et je retrouverai plus de boulot!
Depuis longtemps nous aurions dû voir
que nous sommes des bons à rien!
Je t'aime aussi, mais il faut
faire face à cette situation.
D'accord, nous boirons moins.
J'ai un plan. Il faut le suivre.
Soyons sobres et restons-le.
Pas une goutte d'alcool!
Nous irons voir ton père,
le convaincre de notre décision.
Il nous aidera financièrement.
Après, je retrouverai du travail
dans mes anciennes boîtes.
Tu es avec moi? II faut le faire
avant qu'il ne soit trop ***.
- Tu es avec moi?
- Toujours.
Il faut réussir, ma chérie.
M. Muscle
a vraiment commencé comme ça?
Bernard McFadden.
- Encore un.
- A vos ordres, M. Le geôlier.
M. Le geôlier, je voudrais savoir...
Vous êtes sûr
que là-bas il y a une route?
Et qu'au bout de la route,
il y a une ville...
une ville avec des gens comme nous?
Encore un arbuste, Joe.
Encore un arbuste, Joe.
- Prison à vie?
- On dirait.
- Depuis longtemps?
- Presque un mois.
Je croyais être là depuis 10 ans.
Ça te réussit.
- Tu aimes les garçons?
- J'adore!
Viens avec moi, voir un truc.
- J'ai toujours rêvé de ça.
- Pauvre garçon des villes.
Tu sais quoi?
Je n'avais jamais compris...
pourquoi on fait des bottes de foin.
C'est cette odeur
qui provoque tant de choses...
Et cette douceur...
On ne s'est jamais senti si bien.
Sauf après quelques verres.
C'était mieux?
Ça ne pourrait pas l'être.
Je vous prends en train de boire.
Une bière ne fait pas de mal.
Ou deux ou trois.
Ça dépend combien.
Sanders vous paiera lundi.
Lundi, il voudra payer vendredi.
Mme Michel,
à qui vous aviez livré des rosiers...
Il y a exactement deux mois.
Mon deuxième jour ici.
Elle a fait une grosse commande.
Parce qu'elle vous a trouvé aimable.
Grâce aux relations publiques.
Voulez-vous une bière?
Vous me refaites confiance?
Merci quand même.
Quel cou délicieux!
- Ravie que ça vous plaise. Encore?
- Pas maintenant.
Nous sommes très sages
depuis deux mois.
Trop sages. Tu es bien trop jolie
pour être aussi sage.
Alors je me disais...
Il vaut mieux être sage
que le contraire.
Etre trop sage,
c'est pire que d'être mort.
Parfois,
je suis de ton avis.
Aimerais-tu
égayer ta vie exemplaire...
avec un tout petit rien?
Un tout petit rien?
Un minuscule chouïïa de rien du tout.
Une goutte.
C'est oû?
Ça commence par du strip-tease.
Je croyais que c'était plus...
concret.
N'interromps pas le spectacle.
Tu es génial!
Non, car enlever ce sparadrap
est une opération délicate.
La prochaine fois,
je me raserai la jambe.
Non, Joe. Il ne faut pas.
Nous allons tout détruire.
Attendez, mademoiselle...
Ce ne sera pas une orgie.
Nous avons retenu la leçon,
j'espère...
On a travaillé dur.
On a été sages.
Une petite goutte dans l'intimité
ne fera pas de mal.
Personne ne le saura.
On restera couchés dans le lit.
Je compte sur toi pour siroter aussi.
Comment ne pas voter
pour un tel danseur?
Des jumelles!
II y en a une autre dans la serre.
Elle est dans le 4e pot,
sur la 5e table.
Non: 4e pot. 3e table.
5e rangée. C'est ça.
Souviens-t'en. Si je meurs
avant de me réveiller, tu en hérites.
- Tu es dépravé.
- La flatterie te mènera loin.
C'est magique!
Marche dessus.
J'ai dû avoir un cauchemar.
Je vais bien. Recouche-toi.
Tout va bien, Papa.
Y'a plus rien...
Je vais chercher l'autre.
Tu vas réveiller Papa.
La fenêtre...
par l'arbre, comme un écureuil.
Attention, mais fais vite.
Attends...
- Tu avais dit...
- Sans bruit, comme un écureuil.
3, 5, 4.
4, 3, 5. Tiens ça.
Reviens vite!
4, 5, 3.
C'est parti!
4e rang, 3e table.
Mais oû est-elle?
J'ai compté à l'envers.
5, 4, 3...
Une minute...
Qu'est-il arrivé?
Recommence. Attends.
C'est le 5e pot.
Qui l'a pris? Qui l'a caché?
Qui l'a pris? Pourquoi?
C'est une fleur rouge!
Oû la trouver?
Qui l'a prise?
Qui l'a volée?
Qui l'a prise?
Je suis complètement ivre.
Je suis ivre morte.
Fais-moi un bisou.
Joe a apporté du whisky.
Retourne dans ta chambre.
- Couche-toi, Debbie.
- Va-t'en!
Laisse mon papa tranquille!
Viens avec moi...
Va dans la baignoire.
Le 168, Ed.
Comment vous sentez-vous?
Très mal.
Qui êtes-vous?
Jim Hungerford. L'infirmier dit
que vous voulez être aidé.
Je suis membre
des Alcooliques Anonymes.
Je t'en prie, lis-le.
D'après Hungerford,
les réunions sont formidables.
Les alcooliques s'y encouragent
à rester sobres. Ça marche!
Lis ce livre.
Pourquoi l'as-tu accepté?
Qui sait ce qu'ils pensent de toi.
C'est moi qui leur ai demandé.
J'étais à l'hôpital!
Ce n'est pas pour toi.
J'y étais parce que je me suis
évanoui en pleine rue.
Ce n'est peut-être pas pour moi...
Tu avais trop bu
mais tu n'es pas alcoolique.
Pourquoi ne pas aller à leur réunion?
On n'a rien à perdre.
Vas-y. Moi je n'irai pas.
Je ne suis pas une alcoolique.
Je ne le dirai pas.
Je refuse de demander de l'aide.
C'est une question de dignité,
de volonté.
Je refuse de m'humilier
devant des gens.
Je ne dois pas boire,
ça n'est pas bon pour moi.
C'est une question de volonté.
Ça suffit.
On a le temps de fumer une cigarette.
Vous êtes nerveux?
Non...
j'ai perdu un bouton.
Laissez-la ouverte.
J'étais élégant, avant.
Pas un bouton ne manquait.
Vous avez peur?
Non, c'est mon teint: Gris pâle.
Personne ne le remarquera.
Vous devenez vert. Venez.
Face à tous ces gens...!
- Vraiment?
- Comment ça?
Plutôt face à vous-même.
Ça m'est égal de parler de ma vie,
même de mes pires moments.
Mais de dire à tous ces gens:
"Je suis un alcoolique".
L'êtes-vous?
Nous aussi.
Vous nous l'avez entendu dire
chaque soir. C'est une étape cruciale.
Il y a quatre mois,
vous êtes venu me parler des AA.
J'ai suivi vos réunions.
J'ai écouté. Je ne bois plus.
Kirsten aussi. Mais elle n'a jamais dit:
"Je suis alcoolique".
Elle refuse carrément de venir.
Elle dit qu'elle tiendra
par sa volonté.
Le pouvez-vous?
Je m'appelle Jim Hungerford
et je suis un alcoolique.
Je présiderai, ce soir.
Ce qui m'y autorise
c'est que j'aimais trop boire...
trop souvent,
et pendant trop longtemps.
Bienvenue à la réunion hebdomadaire
des Alcooliques Anonymes.
"Les AA, c'est l'union fraternelle
de ceux et celles...
qui partagent leurs
expériences, forces et espoirs...
pour se guérir de l'alcoolisme.
Pour être membre,
il faut vouloir guérir.
Il n'y a pas cotisation à payer.
Nous sommes indépendants
financièrement.
Les AA ne sont liés à aucune secte...
organisation politique, ou autre.
Nous refusons les débats de société
et ne soutenons aucune cause.
Notre but est de rester sobre
et d'aider ceux qui veulent l'être".
Nous avons des intervenants
que vous aurez plaisir à entendre.
Le premier est parmi nous
depuis quatre mois.
Il n'a jamais parlé aux AA.
Je m'appelle Joe Clay.
Je suis un alcoolique.
Désolé...
Vous auriez dû m'appeler plus tôt.
Deux jours et deux nuits sans nouvelles.
J'avais peur...
Vous avez prévenu la police?
Comment cela a-t-il pu nous arriver?
Vous buviez trop.
Beaucoup boivent plus que nous
sans être alcooliques.
Beaucoup ne le sont pas.
C'est une loterie et vous avez perdu.
Comment faire
avant que ce soit trop ***?
Vous vous souvenez de sa passion
pour le chocolat?
Un bon psychologue
aurait pu vous alerter.
Mais vous ne l'auriez pas cru,
peut-être avec raison.
Sait-on quand on devient
allergique aux fraises?
L'alcoolisme est une maladie.
On la décèle trop ***.
Elle reviendra, Joe.
Mais pourquoi est-elle partie?
Elle voulait boire.
Elle aurait pu le faire ici.
Vous êtes sobre.
Quel intérêt de boire devant vous?
C'est pire.
Elle se sentirait coupable.
Elle a perdu son partenaire.
Ne vous étonnez pas
si elle en trouve un autre.
Elle m'aime.
Il n'y a pas de problèmes entre nous.
Il n'y en avait pas.
N'oubliez pas: Depuis longtemps
l'alcool vous unissait.
Si elle continue à boire,
trouvez un autre intérêt commun...
Un autre lien pour vous unir.
J'ai du mal à croire tout ça.
Il n'y a jamais eu de doute
sur notre amour. Nous le savions.
Vous comprenez?
Un tel sentiment ne se volatilise pas.
La nuit oû vous avez détruit
la serre pour la bouteille...
- Qu'avez-vous fait?
- Je l'ai bue.
Sans en laisser à Kirsten?
Un jour, l'alcool
devient un dieu pour vous.
Rien ne compte que boire.
Vous le savez.
Je ne peux pas croire que ça m'arrive.
C'est tout.
Deux êtres, sept ans.
Avec ou sans alcool...
l'amour c'est l'amour, non?
Je ne sais pas.
J'ai bu pendant douze ans,
j'ai cessé il y a quatorze.
Il y a deux mondes:
Celui de l'alcool et celui de la sobriété.
Elle est tellement seule.
Mon Dieu, protégez-la.
Votre fille va bien?
Elle est à la campagne
chez son grand-père.
Oû est-elle?
Le Shore Motel? Oû est-ce?
Comment va-t-elle?
Est-elle seule?
J'arrive immédiatement. Merci.
Elle est dans un motel.
M. Turney, le propriétaire dit...
qu'elle est arrivée en taxi
et boit sans arrêt.
Je vous accompagne?
- Je préfère y aller seul.
- Prenez ma voiture.
Sans faire de sermon...
Je sais que je dois y aller doucement.
Elle vous en voudra
de l'empêcher de boire.
Je le sais.
Si vous buvez,
vous ne serez bon à rien.
Je suis M. Clay.
Elle est dans le dernier chalet.
Je veux boire, chéri.
- Pas maintenant.
- Allez...
Je n'en ai pas envie.
Moi si.
Tu te sens prête à rentrer chez nous?
C'est toi?
Que veux-tu?
Je veux ma femme.
Joe le sobre...
celui qui aime le lait.
Et maintenant,
qu'est-ce que tu veux faire?
J'espérais te ramener à la maison.
Ça me plaît, ici.
Mes amis sont ici.
Tu as tes amis, j'ai les miens.
Bois un verre.
Désolée, j'avais oublié.
Dommage, je n'ai pas...
de lait...
de café, ni thé, ni jus d'orange.
Des boissons non alcoolisées.
Si tu rentrais...
Joli stock! On l'emporterait...
Tu as tes amis. Pas besoin de moi.
Embrasse-moi.
Je dois sentir le gin.
Tu n'aimais pas le gin,
je n'en buvais pas.
Je suis seule, alors j'en bois.
Ensemble au Ciel.
Histoire improbable.
Il n'aime même plus...
le goût que j'ai.
Il faut manger. Tu vas être malade.
Ça m'est égal.
Va-t'en. Laisse-moi.
Tout m'est égal.
Je reviendrai.
C'est inutile.
Je suis seule.
Viens boire avec moi.
Je ne peux pas.
Je resterai, mais sans boire.
Garde ta pitié!
Tu es trop sage
pour boire avec moi.
Qu'est-ce qu'ils t'ont fait,
chez les AA?
Tu n'es plus un homme?
Une femme te réclame!
Je suis une femme, tu m'entends?
- Oui.
- Que vas-tu faire?
Nous avons notre appartement...
Je ne retournerai jamais là-bas.
Je veux des gens qui savent vivre,
pas ces...
ringards...
ces prêcheurs,
ces boy-scouts avec leur...
leur café chaud,
c'est des pisse-froid!
Je veux pas d'un type
qui a la trouille de boire.
Va-t'en!
Je veux une cigarette.
Garde le paquet.
Ce n'est pas un cadeau.
C'est un bien commun.
Le gin aussi. Moitié, moitié.
Je ne rentrerai pas. Tu es trop sage.
Rien n'est plus ennuyeux
qu'un type sage.
Tu veux du mien, chéri?
C'est fermé, mon vieux.
C'est fermé.
On ferme à onze heures.
Rentrez chez vous.
Filez ou j'appelle la police!
Que se passe-t-il?
Rentre. Je vais m'occuper de lui.
Tu aimes boire, hein?
Je savais pas que tu y tenais tant.
Il fallait le dire.
Je t'en donnerai autant que tu veux.
Pourquoi?
Joe, qui suis-je?
Qui suis-je?
Dis-le.
- Qu'est-il arrivé?
- Tu as pris un verre...
mais tu es en sevrage.
Pendant deux jours, tu fuyais un homme
te menaçant avec un sécateur.
Il faut que je...
cherche ma femme.
Elle va rester chez son père
un moment.
Je la veux près de moi.
Ne bois plus.
Même si cela doit t'éIoigner d'elle.
Je n'entends pas.
Je l'aime.
Si tu l'aimes vraiment...
aide-la.
Ton exemple lui prouvera
qu'un alcoolique peut vaincre.
Veux-tu le faire?
Je n'aurais pas dû parler
de l'homme au sécateur.
Je vous l'ai déjà dit...
Ne venez pas ici.
J'ai une chose importante à vous dire.
C'est important pour moi.
- Kirsten est partie?
- Elle est allée au cinéma.
Elle va bien?
Vous venez pour parler d'elle?
Je vais vous dire pourquoi je viens.
Pour régler mes comptes avec vous.
Et d'abord...
Ces 500 dollars
que vous nous aviez prêtés...
pour prendre un nouveau départ.
Presque tout l'argent
est passé à boire.
Nous n'avons pas fait grand effort.
Nous étions toujours ivres.
Nous vous avons menti.
- Vous aviez peiné pour nous.
- C'est vous qui l'avez fait boire.
C'est vous qui l'avez fait boire!
Quand elle vivait ici,
elle ne buvait même pas une bière.
C'est vous qui avez commencé.
Vous êtes fou? Que faites-vous?
C'est vrai que nous buvions ensemble,
depuis le début.
Oû est-elle?
Elle est partie depuis 3 jours.
Ma fille.
Ma fille.
Partie avec un autre bon à rien.
Pas avec le même. Avec un autre.
Il y a toujours un autre voyou.
Elle dit toujours: "Bonsoir, Papa,
je rentrerai de bonne heure".
"Bonsoir, Kirsten.
Je laisserai allumé
dans la cuisine."
Chaque fois, j'éteins le matin.
Elle m'a dit qu'elle allait mieux.
Il y a deux semaines, elle est restée
trois jours à l'hôpital, ivre morte.
Dites-lui que je vais bien,
que j'ai un nouvel appartement.
Qu'elle y sera la bienvenue.
Elle n'écouterait pas.
Dites-lui que...
Debbie pleure en l'appellant.
Ça la fera boire.
Je ne sais quoi dire à Debbie.
Il y a des choses qui s'arrangent.
Je garde mon travail et je suis sobre.
Je rembourserai vos 500 dollars.
Voici un acompte.
Je paierai aussi l'hôpital.
Si! Et je paierai sa pension ici.
Je vous dédommagerai
des plantes détruites.
C'est inutile.
Vous ne comprenez pas.
J'ai besoin de le faire.
Debbie dort?
Oui, il est 11 heures passées.
Je ne veux pas qu'elle me voie.
- Tu n'as pas l'air si...
- Si mal?
Pas tant que tu le croyais.
Merci, mais je sais que j'ai une sale
tête quand je ne bois pas.
Ça suffit pour continuer à boire.
Je n'ai pas bu depuis 2 jours.
C'est merveilleux.
Ce n'était pas facile.
Mais je voulais te parler.
Je pensais
mériter une sorte de pénitence.
C'est sympa d'être sobre.
Il faut trouver le truc.
Et tu l'as trouvé.
Je pense que oui.
Crois-moi, c'est épatant.
Ce ne serait pas merveilleux
si nous pouvions tout recommencer?
En se régalant
d'un peu de chocolat?
Je veux revenir ici.
Je sais à quoi tu penses.
J'ai fait beaucoup de...
"connaissances".
Mais je ne les regardais même pas.
Je restais étrangère à ces inconnus.
J'espérais être moins seule avec eux.
J'étais aussi seule
parce que je n'avais pas d'amour.
La petite fille qui dort
adorerait se réveiller et te voir ici.
Il suffit de dire les bons mots.
Si je les connaissais je n'aurais pas
mis si longtemps à venir.
Je vois le monde si sale,
quand je ne bois pas.
Tu te souviens, sur la baie?
L'eau sale, de près?
C'est ce que je vois, à jeun.
Je ne peux pas
arrêter complètement de boire.
- Si!
- Quand bien même, je ne veux pas.
Je veux voir les choses en rose.
Ce serait possible si tu m'aidais.
Si nous étions ensemble comme avant,
ça irait.
J'ai besoin d'amour. Je me sens
si seule, c'est insupportable.
Je t'aime.
Tu me fais peur.
Je ne dois rien boire.
J'ai peur de nous.
Dis-moi que tu essaieras.
Je n'arrrive pas
à me décider de plus boire.
Il faut essayer progressivement.
Tu vois bien que je suis sobre
depuis un an et content de l'être?
Je travaille. Je me sens bien.
Debbie et moi vivons
dans un logement propre.
Il y a de la place ici.
Tu es fort, tu peux donc m'aider.
Si nous recommencions...
Souviens-toi:
Toi, moi, et une bouteille!
Un joli trio. T'en souviens-tu?
C'était bien!
On peut recommencer si...
Si je buvais avec toi!
Mais je ne le ferai pas. C'est fini.
Je ne te le demanderais pas.
Je me contrôlerais.
Tu n'as pas la force de te contrôler.
Nous étions sur une mer d'alcool.
Le bateau a sombré.
Je m'accroche à une chose qui m'empêche
de couler, et je ne la lâcherai pas.
Accroche-toi, si tu le veux.
Mais seulement toi et moi.
Pas de trio.
Tout me paraît sordide.
Essaie encore un jour.
Pour elle.
Viens la regarder.
Je ne peux pas.
Renonce à moi.
Pas encore.
Fais attention à toi.
J'ai cru que tu appelais maman.
Tu as dû rêver, chérie.
Retourne te coucher.
Maman revient quand?
Maman est malade.
Elle reviendra une fois guérie.
Est-ce qu'elle va guérir?
J'ai bien guéri, moi.
Bonne nuit.
Bonne nuit, chérie.
[FRENCH]