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"Celui qui se bat
contre des monstres doit faire attention
à ne pas devenir un monstre."
FRIEDRICH NIETZSCHE
"Mange-moi."
ANONYME
"Pour acte d'héroïsme
pendant la bataille...
pour avoir infiltré
les rangs ennemis avec succès...
et obtenu la victoire à vous seul...
avec ruse et honneur."
"Capitaine John Boyd."
GUERRE MEXICANO-AMERICAINE
Vous n'êtes pas un héros, Boyd.
Je vous veux
le plus loin possible de nous.
Je vais vous affecter en Californie.
À Fort Spencer.
Vite, messieurs, s'il vous plaît.
Mettez tout cela
dans le plus grand bureau.
Doucement. Ne l'éraflez pas.
Lieutenant Boyd !
Lieutenant Boyd !
Boyd !
- Aidez-moi !
- Boyd, aidez-moi !
Capitaine John Boyd.
Un héros, hein ?
Les "huiles" ont décidé
de vous récompenser...
par ce séjour
au soleil californien ?
Prenez une noix, Boyd.
Martha les a rapportées
de San Miguel.
C'est mon passe-temps...
lire ces livres
dans leur langue originale.
Les langues en général...
c'est...
c'est ennuyeux, je sais, mais...
cet endroit suinte l'ennui.
Avez-vous un passe-temps, Boyd ?
La natation.
J'espère que vous aimez
l'eau fraîche.
Fort Spencer.
Ancienne mission espagnole.
Nous sommes à présent une étape...
sur la route du Nevada.
Il y a peu de passage, en hiver.
Notre compagnie squelettique
se compose de...
Toffler, notre émissaire personnel
de Dieu...
du commandant Knox,
qui aime la bouteille...
de Reich, qui est notre soldat.
Evitez-le.
Et de Martha,
de qui vous ne tirerez pas un mot.
George est son frère.
Indigènes tous les deux,
ils ont toujours vécu ici.
Et puis il y a le soldat Cleaves...
qui abuse des substances
médicinales.
Vous et moi, ça fait 8.
Cleaves cuisine. Knox était
vétérinaire. Ici, il nous soigne.
Ne tombez pas malade.
Ne mangez que si vous avez faim.
Avec votre promotion,
vous serez le numéro 3.
La prière de Tofler.
Père céleste, bénissez ce repas...
et...
Quelqu'un a-t-il fait quelque chose
aujourd'hui ?
Nous avons le sens
de la camaraderie, à Fort Spencer.
Comment avez-vous franchi
les lignes ennemies ?
J'étais pétrifié de peur.
De peur ?
Pendant qu'autour de vous,
les autres tombaient ?
Qu'avez-vous fait alors ?
J'ai fait le mort.
Mais vous avez franchi
les lignes ennemies.
On nous a empilés.
J'avais la tête à moitié arrachée
de mon supérieur contre mon visage.
Son sang coulait dans ma gorge.
Comment vous êtes-vous emparé
du poste de commandement ?
Quelque chose...
quelque chose avait changé.
Vous allez monter en grade, Boyd.
Nous pourrions vous exécuter...
mais comme vous avez pris
un poste ennemi tout seul...
cela pourrait créer un précédent.
Courrier de dernière minute.
Allez, Cleaves. On vous écoute.
Sel...
viande, haricots, café...
huile, bacon, farine.
Je veux que vous soyez de retour
dans 3 jours.
Pas d'herbe. Ni de peyotl.
- Pas de femmes.
- Pas de femmes.
Veillez sur lui, Martha.
Bon voyage.
Je vais acheter du sel,
de la viande, des haricots...
de l'herbe, des femmes.
- Pas de femmes.
- Pas de femmes ?
Vous voudriez y aller aussi ?
Pour quoi avez-vous été décoré ?
Lâcheté.
Knox a de l'excellent bourbon.
Vraiment très bon.
Il s'est effondré...
il y a une minute.
Je me demandais si vous aimeriez...
Il est d'accord ?
Probablement.
À l'évasion.
Quelle qu'elle soit.
Toffler !
Qu'est-ce que vous faites ?
C'est un cantique.
J'écris un cantique.
Pourriez-vous chercher
de l'inspiration autre part ?
Et aller nous chercher de la glace ?
C'est amusant :
nous fuyons le monde,
nous venons ici...
puis nous changeons d'avis
et essayons de fuir cet endroit.
Ce qui est effrayant dans la fuite...
c'est qu'on peut se retrouver
dans un endroit pire.
Il est ici.
Reich, par là !
Qui êtes-vous ?
Reich !
Il est encore vivant.
Portons-le à l'intérieur.
De l'eau chaude...
George, Toffler !
Des litres d'eau chaude.
Réveillez Knox.
Déshabillons-le.
Encore plus d'eau.
Il survivra.
Doucement, doucement.
Il se réchauffe.
Les gelures ne sont pas graves.
Ce qu'il lui faut, c'est du repos.
Et... des prières.
Toffler, à vous de jouer.
Bon travail.
Chacun de ces endroits
se trouve à 2,5 km.
Ça nous prendrait trois jours,
en tout.
Il est réveillé. Parfait.
Il est réveillé. Allons-y.
Commandant Knox !
Doc ! Doc !
Il est réveillé.
Qui ?
L'homme qu'on a trouvé hier soir.
Il va nous dire ce que...
Où...
Où suis-je ?
À Fort Spencer, en Californie.
Face ouest de la Sierra Nevada.
Excusez-moi.
Je suis désolé.
Je m'appelle Colqhoun.
Serviteur de Dieu.
Comment allez-vous ?
Pas si mal, compte tenu de...
Je dois avoir l'air d'un mourant.
Pas si mal... compte tenu de...
Vous errez depuis longtemps ?
Presque 3 mois.
Sans nourriture ?
Oui.
Toffler, aidez-le.
Seigneur !
Si vous m'aviez vu il y a 3 mois.
Je pesais 15 kg de plus.
Pardon, vous dites
n'avoir rien mangé en 3 mois ?
J'ai dit...
sans nourriture, pas sans manger.
Compris ?
Comprenez-vous ?
Je vais tout vous raconter.
Si vous pensez être en état.
Nous sommes partis en avril.
Nous étions six en tout.
M. McCready et sa femme,
des Irlandais.
M. Janus, de Virginie, je pense...
et Jones, son domestique.
Moi-même. Je viens d'Ecosse.
Et notre guide...
un militaire, le colonel Ives.
Connais pas.
Vous avez de la chance.
Un homme détestable.
Le plus mauvais des guides.
Il prétendait connaître...
une nouvelle route plus courte,
par la Sierra Nevada.
Vous parlez d'une route !
Plus longue que l'ancienne...
et impraticable.
On s'est donné beaucoup de mal.
À la première neige, en novembre,
nous étions encore à 160 km d'ici.
Impossible d'avancer.
Nous nous abritâmes
dans une grotte...
pour attendre la fin de la tempête.
Mais elle continua.
La route était infranchissable.
La nourriture manqua.
Nous mangeâmes les boeufs...
tous les chevaux...
même mon propre chien.
Nous subsistâmes un mois.
Ensuite, nous dûmes manger
nos ceintures...
nos chaussures...
les racines que nous déterrions,
mais...
ce n'était guère nourrissant.
Nous étions affamés.
Quand Jones mourut,
j'étais parti couper du bois.
Il était mort de malnutrition.
Ils ont fait cuire
une de ses jambes.
Les en aurais-je empêchés
si j'avais été là ?
Je ne sais pas.
Mais je dois dire...
qu'en arrivant dans la grotte...
l'odeur de la viande qui cuisait...
J'ai remercié le Seigneur.
Je L'ai remercié.
Les choses devinrent incontrôlables.
Je grignotais.
Les autres dévoraient.
La "viande"
ne nous fit pas une semaine.
Bientôt la faim revint,
mais différente, cette fois.
Plus...
vive.
Féroce.
Le colonel Ives, notamment,
était insatiable.
Janus fut le premier à être tué.
Puis ce fut M. McCready.
Il restait le colonel Ives,
Mme McCready et moi.
Je savais qu'en leur compagnie
mes jours étaient comptés.
J'ai honte d'avouer
que je me comportai fort lâchement.
Il aurait été plus noble de protéger
Mme McCready du colonel...
mais je fus faible.
Je m'enfuis.
C'est grâce à la Providence
que j'arrivai ici.
Mme McCready est-elle
toujours là-bas ?
Avec Ives, je pense.
En route !
- Nous devons y aller.
- Pourquoi ?
C'est notre devoir.
- Moi aussi ?
- C'est notre devoir.
Pour vous.
Pour Toffler. Reich a le sien.
J'ai mon pistolet.
La grotte est à quatre jours
de marche d'ici.
Qu'y a-t-il, George ?
Quoi ?
Windigo.
C'est un ancien mythe indien.
Un homme mange la chair d'un autre...
souvent celle d'un ennemi.
Il lui...
prend... il lui vole...
sa force, sa nature, son esprit.
Et sa faim devient sournoise.
Insatiable.
Plus il en mange, plus il en veut.
Plus il en mange,
plus fort il devient.
George, plus personne ne fait cela.
Les Blancs mangent le corps
de Jésus-Christ le dimanche.
Rassemblement !
Nous partons, commandant Knox.
Vous commanderez.
Voici la clef de l'arsenal.
Martha et George
reviendront dans quelques jours.
Trop de bourbon dans son bourbon !
Ça va aller ?
Ça passera.
M. Colqhoun...
vous vous êtes habillé ?
Je viens avec vous.
Je dois venir.
Vous ne la retrouverez pas sans moi.
Exact. Vous êtes un brave homme.
Colonel Hart ! Colonel Hart !
J'en aurai besoin.
Colonel Hart !
Où sont mes autres lunettes,
nom de Dieu !
Pardon.
Oh Seigneur... Grande...
récompense...
Donnerez-vous...
une chance...
à une brebis confiante...
Confiante...
Confiante, aimante, innocente...
Fervente.
Qui croit en vous...
d'une foi...
si fervente.
Fervente.
Pause-bourbon !
Faisons une halte.
Quelqu'un en veut ?
Colqhoun ?
Reich ?
Monsieur Colqhoun ?
Après avoir mangé cet homme...
Ma question vous gêne ?
Votre faim a changé,
elle est devenue... féroce ?
Exact.
Vous sentiez-vous changé,
physiquement ?
Plus fort ?
Je me souviens
de quelque chose comme ça.
D'une certaine...
virilité.
Pourquoi cette question ?
Regardez !
C'est un os !
Il n'a rien !
Ça va ?
Je boirais volontiers du bourbon,
maintenant.
Du bourbon !
Boyd !
Voudriez-vous apporter ça
à Toffler ?
Héros de guerre !
La vue du sang vous effraie ?
Quoi ?
Que se passe-t-il ?
Qu'y a-t-il ?
Réveillez-vous !
Que se passe-t-il, Toffler ?
Il me léchait !
Il était en train de me lécher !
Il me léchait !
Reich, refaites le pansement
de Toffler.
M. Colqhoun, venez dehors,
je vous prie.
Va dormir dehors !
Vous aussi, Boyd.
Dehors, dépravé !
Je vais vous expliquer.
Expliquez !
Ce n'est pas ce que vous croyez,
je...
J'ai fait un cauchemar !
Un cauchemar !
Il a crié, je me suis réveillé.
J'avais ma bouche sur sa blessure.
Nom de Dieu, je suis désolé.
Attachez-moi, je vous en prie,
mon colonel !
Ne me faites pas confiance.
J'insiste.
J'insiste.
Windigo.
C'est la grotte ?
Non ! Je vous en supplie, non !
Pitié !
Du calme !
N'y allez pas !
N'y allez pas. Par pitié !
Je ne veux pas y aller. Pitié !
Il me tuera.
Madame McCready !
Ils me tueront.
Fermez-la !
Colonel Ives !
Reich !
La lanterne.
George, Toffler, montez la garde.
Vous devrez y aller avec Reich.
Désolé.
Il faut qu'un officier y aille.
Vous mettez pas dans mes pattes.
Si elle n'est pas là, on rentre ?
On rentre ?
On fait demi-tour.
Tiens, tiens. Du sang.
Que faites-vous ?
Oh, excusez-moi.
Après vous...
mon capitaine.
Capitaine.
Pardon.
Merci.
M. Colqhoun !
- II a peur.
- II me fait peur.
Le colonel nous appelle.
Un...
deux, trois, quatre, cinq.
Ils étaient combien ? Six, hein ?
Pourquoi ?
Qui c'est, ça ?
Ives. Nom de Dieu !
C'est un piège !
Il les a tous tués !
Colqhoun les a tous tués !
Colonel Hart !
Tuez-le !
Très agaçant !
Cours !
Cours ! Cours !
Colonel Hart !
Nom de Dieu !
Il a tué George.
Où est Toffler ?
Je le vois.
C'est trop ***.
Il est mort. Venez !
Crevez !
Vous êtes chargé ?
Bien sûr.
Tuons ce fumier.
Venez !
Vite !
Je rentre.
Je vais rentrer.
Trouvez-le !
Nom de Dieu !
Viens.
Viens.
Laissez-moi.
Allez-vous-en !
Vous avez froid ?
Je peux prendre votre manteau ?
Je gèle.
Qu'en pensez-vous, commandant ?
Nous restons ici...
ou nous prenons cette colline ?
Dites-moi ce que je dois faire.
Il faut...
me dire ce que je dois faire.
Dites-moi ce qu'il faut faire.
Oh, Seigneur !
Sois maudit ! Sois maudit !
Sois maudit, tu es mort.
Tu es mort.
Tu ne crains plus rien.
Tu ne crains rien.
Martha ! Knox ! Boyd est là !
Allez, restez tranquille.
Je dois te parler.
Je dois...
Windigo.
Je veux arrêter ça !
Aide-moi.
Je suis désolé pour ton frère.
Je ne l'ai pas tué.
Ce n'est pas moi.
Martha, comment faire
pour arrêter ça ?
On ne peut pas !
On sacrifie soi-même.
Windigo mange. Doit manger plus.
Plus. Il mange jamais assez.
Il prend. Jamais, jamais il donne.
Pour arrêter Windigo...
donne-toi sacrifice.
Tu dois mourir.
Aucune trace de personne.
Pas le moindre signe.
Ni de la troupe de Hart...
ni de la troupe d'origine.
- Avez-vous trouvé la grotte ?
- Elle était vide.
Rien.
Ni trace de sang,
ni cordes, ni cadavres.
Vous ne me croyez pas ?
Quatre soldats disparus
et pas de cadavres :
nous voulons
une explication crédible.
Or, votre histoire, ce...
"Wendagee" est une affabulation.
Calmez-vous, Lindus.
Je sais que je l'ai mal prononcé.
Il nous faut des faits,
pas des mythes.
Ce sont les faits.
Si vous modifiez votre histoire, on
ne vous prendra pas pour un menteur.
On comprendra...
que vous voulez clarifier...
un souvenir confus.
Le jour de votre déposition,
vous déliriez de fièvre.
J'étais sain d'esprit,
je le suis encore.
Vous avez peut-être été séparé
de votre compagnie.
Je vous donne donc
une deuxième chance.
Je vous conseille de...
modifier votre histoire.
- Qui c'est ?
- Nouveau colonel.
Ravi de vous rencontrer.
Entrez donc vous réchauffer.
Le colonel est arrivé, mon général.
C'est un commandement provisoire...
en attendant de trouver
un remplaçant pour Hart.
Capitaine, voici le colonel Ives.
Colonel, le capitaine Boyd.
Et cette jambe ?
Allons marcher dehors.
Qu'est-ce qui vous prend, Boyd ?
- C'est lui.
- Lui qui ?
- C'est lui, monsieur.
- Qui ?
C'est Colqhoun.
Le colonel Ives ?
C'est lui qui les a tous tués.
Vous êtes fou ?
Appelez Knox. Il était là.
Knox ?
Que Knox le voie, monsieur.
Son visage ne me dit rien, général.
Je me souviens
que l'autre portait la barbe.
Mais comme je vous l'ai dit...
j'étais malade, ce jour-là.
- Vous étiez ivre.
- Capitaine !
Boyd, vous dites...
avoir tiré sur ce Colqhoun.
Touché à l'épaule.
Ça lui aura laissé une marque, non ?
Oui, je suppose.
Eh bien, vérifions.
Colonel Ives ?
- M'accorderiez-vous un instant ?
- Bien sûr.
Voudriez-vous...
ôter votre chemise, s'il vous plaît,
et me montrer votre épaule,
colonel ?
S'il vous plaît.
Ma dernière visite médicale
remonte...
à pas si longtemps.
Voulez-vous m'entendre tousser,
commandant ?
L'autre épaule, colonel.
Merci, colonel.
Je vous en prie.
- Un problème ?
- Pas avec vous, colonel.
Partons avant la tempête.
Boyd a dit au général
que Ives avait tué tout le monde.
Que c'était Ives le coupable.
Boyd est devenu "loco".
C'est pour ça
que personne n'est revenu.
Je dois vous prévenir.
Oui, capitaine ?
Considérez-vous prévenus.
Vous en avez besoin ?
Tant mieux.
Vous n'aimez pas les côtelettes ?
Non, commandant.
Je ne peux oublier
que c'était un animal.
Vous êtes sentimental.
Vous ne mangez pas de viande ?
Oh non.
Sauf en dernier recours.
C'est dommage.
Boyd, non !
Merde !
Échec et mat.
Eh bien...
j'en connais qui ont besoin
de repos.
Allez vous coucher, Boyd.
Ça s'éclaircit.
J'ai trouvé Reich, dans la forêt.
Vous en avez laissé.
Je ne vous en veux pas.
Il était dur.
Mais c'est comme ça...
que doit être un bon soldat.
Il y a peu de temps
que je peux faire ça.
Respirer à fond
sans cracher un verre de sang.
La tuberculose.
La toux, plus...
les migraines féroces...
la dépression...
l'envie de me suicider...
J'étais vraiment
dans un état épouvantable.
En fait...
je partais en convalescence dans
un sanatorium, ou pour y mourir...
lorsqu'en route,
un éclaireur indien me conta...
une étrange histoire.
Un homme qui mange
la chair d'un autre...
lui vole sa force...
et s'empare de son esprit.
Je devais essayer.
J'ai donc mangé l'éclaireur.
Il avait absolument raison.
Je devins...
plus fort.
Puis, mon convoi se perdit
dans les Rocheuses.
Je connais cette histoire.
Je mangeai cinq hommes
en trois mois.
La tuberculose...
disparut.
Avec mes idées noires.
J'arrivai à Denver au printemps...
très heureux...
et en bonne santé.
Et viril !
Elle aussi, vous l'avez mangée ?
À vrai dire...
Vous êtes ignoble.
Et me voici, un an après,
plus vivant que jamais.
C'est ce qui m'étonne, chez vous.
Vous y avez goûté.
Vous avez ressenti son pouvoir.
Pourtant vous résistez.
Pourquoi ?
Parce que c'est mal.
La moralité.
Le dernier rempart...
d'un lâche.
Je suis navré.
Je suis navré. Vous ai-je vexé ?
Vous vous souvenez ?
Humez-le.
L'odeur ravive toujours
les souvenirs, vous ne trouvez pas ?
Vous vous rappelez l'énergie...
la force d'un autre
circulant dans vos veines ?
Quelqu'un de courageux.
Et la déception,
lorsqu'elle se dissipe.
La force...
qui vous échappe.
Le besoin lancinant de tuer
pour la retrouver.
Inutile de vous la rappeler.
Vous la ressentez en ce moment.
Je vais vous tuer.
Il meurt, tu meurs.
Nom de Dieu,
qu'est-ce qui se passe ?
Le capitaine Boyd m'a agressé.
Menteur !
Il ment !
Je vous arrête, Boyd.
Martha, réveille Cleaves.
Boyd est mis aux arrêts.
Cleaves ?
- Tu l'as trouvé ?
- Non.
- Tu as cherché dehors ?
- Non.
Eh ben va chercher dehors, femme !
Commandant Knox !
Tous les chevaux... morts.
Tués !
Juste ciel !
Ça, c'est pour Cleaves.
Et ça, c'est pour mon cheval.
Ives et moi avons décidé...
que Boyd devait aller
dans une prison militaire.
L'un de nous doit aller à pied
jusqu'à San Miguel...
pour prévenir le général Slauson.
Un volontaire ?
Bon voyage, Martha.
Commandant Knox ?
Etes-vous toujours en vie ?
Silence, Boyd.
Bonté divine !
Colonel Ives...
mon sabre a disparu.
Pardon ?
Mon sabre...
dans le salon,
au-dessus de la cheminée.
Pas vu.
Que préparez-vous ?
C'est...
un ragoût.
Besoin d'aide ?
Non. Quoique...
tout à l'heure, vous pourrez...
participer.
Quand vous voulez.
Ives !
Quand l'avez-vous fait ?
Fait quoi ?
Tué Cleaves et les chevaux.
J'étais avec vous.
Silence, sur Cleaves et les chevaux.
Vous m'entendez ?
Sinon je remets ça.
Qui a ouvert ?
Avec ce froid !
Juste ciel !
J'ai détesté ça.
Je vous ai dit que mon régime
avait des vertus curatives.
Relevez-le.
Vous souffrez ?
Ça peut s'arrêter.
C'est vous, Cleaves et les chevaux.
Que vous est-il arrivé ?
J'ai cru que j'étais mort.
Je me souviens avoir paniqué
pendant que la vie me quittait.
C'était comme sombrer
dans les ténèbres, et puis...
plus rien.
Ensuite, je me suis réveillé.
Ives me nourrissait.
Le temps que je retrouve
mes esprits, il était trop ***.
Je me sens en pleine forme.
Vous allez me tuer ?
Le cannibale est trop souvent seul.
Difficile de se faire des amis.
Je vous aime bien, Boyd.
On veut vous accueillir parmi nous.
Vous devez manger.
C'est terminé ?
Dommage que Knox
ait eu un penchant pour le bourbon :
il n'est plus très frais.
Il est à vous.
L'expansion inévitable.
Le développement vers l'ouest.
Dès le mois d'avril...
ça va recommencer.
Des milliers de chercheurs d'or
franchiront ces montagnes...
vers leur nouvelle vie...
et leur route passera juste...
par ici.
Nous ne tuerons pas...
au hasard.
Non. Nous ferons une sélection.
Seigneur, nous ne voulons pas
briser des familles.
Les gens ne sont pas idiots.
Vraiment ?
Vous serez pris.
Si nous ne sommes que deux...
ce cher vieux Hart et moi.
Il nous faut des nouveaux venus.
Vous...
le général Slauson...
Mais pas tout le monde,
on a assez de bouches à nourrir.
Il nous faut un berceau.
Et ce pays...
cherche à ne faire qu'un.
Il étend ses bras...
et engloutit tout ce qu'il trouve.
Nous suivrons le mouvement.
Pas moi.
L'exploit n'est pas
de me résister, Boyd...
mais de m'accepter.
Vous êtes déjà des nôtres.
Enfin...
presque.
L'envie vous dévore.
Mais vous n'y cédez pas.
Ce n'est pas si difficile.
Le consentement...
est facile, en fait.
Laissez-vous aller.
Impossible.
Très bien...
dans ce cas...
mourez.
Ce ne sera pas fatal...
si vous suivez le traitement.
"Ragoût...
à la Knox."
Ça va vous remonter.
Ce vieux poivrot était plus fort
qu'on le croyait.
Avec ça, vous serez en pleine forme,
et deux fois plus fort.
N'est-ce pas raffiné ?
Benjamin Franklin a dit :
"Mangeons pour vivre.
Ne vivons pas pour manger."
La décision est simple, Boyd.
Vous jeûnez ou vous déjeunez.
Vivre ou mourir.
Petit, petit, petit...
Sauvez-vous.
On s'amuse bien ?
On attend le général, vous savez ?
Vous êtes debout ?
Ça va mieux ?
"L'économie protège du besoin."
Benjamin Franklin.
Et cette blessure ?
Elle est guérie.
En effet.
J'ai besoin d'air pur.
On peut vous faire confiance ?
Bien sûr que non.
Une noix, Boyd ?
Je n'ai plus mes livres.
Ils me manquent.
Platon, Aristote.
Essayer de comprendre
la nature humaine...
la société idéale...
la moralité...
Questions essentielles.
Qui n'ont toujours pas trouvé...
de réponse aujourd'hui.
Le bonheur et comment y accéder.
Aristote cherchait la vérité.
La vérité !
J'ai toujours respecté le bien
et le vrai. Et voilà où ça m'a mené :
à Fort Spencer !
Venez, général.
Détachez-moi, Hart.
Je ne peux pas.
Pourquoi ?
Nous ne sommes pas seuls.
Et où aller ?
Je fais toujours des cauchemars.
Reich, Cleaves, Knox.
Non ! On ne peut revenir
en arrière.
Je le sais.
Vous ne comprenez pas ?
Tout ce que vous avez à faire,
c'est tuer.
Vous devrez tuer pour vivre !
Vous devrez tuer !
Les voilà.
Petit-déjeuner,
déjeuner et renforts.
Je vais le tuer.
Prenez le poignard.
Rendez-moi un service
avant de partir.
Tuez-moi.
Je ne peux plus vivre ainsi.
Faites-le.
Dépêchez-vous.
Ives !
C'était...
vraiment...
vicieux.
Vous savez...
si vous mourez le premier...
je vais vous manger.
Voilà la question :
si je meurs...
que ferez-vous ?
Bon appé***.
Manger...
ou mourir.
Manger...
ou...
Ripped by thewildbunch22