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Voyez ce que vous avez fait !
Il n'y a pas de mal, madame.
Ce n'est qu'un œuf.
- Qu'un œuf ?
- Oui, madame. Juste un petit œuf.
Vous n'avez jamais pensé
que cet œuf était le petit de quelqu'un ?
- Qu'il avait une mère, jadis ?
- Non.
- Et un père.
- Oui, madame.
Vous pensez sûrement
qu'une poule arrive à pondre un œuf
- toute seule.
- Oui, madame.
Eh bien, c'est faux.
Elle a besoin d'aide,
et je le sais,
car c'est moi qui l'ai aidée.
Oui, madame. Bien entendu, madame.
Vous pensez m'en apprendre sur les œufs.
Vous pensez qu'un œuf,
c'est ce qu'on commande au déjeuner
quand on est à court d'idées.
Je pensais la même chose, autrefois.
Mais ça, c'était avant The Egg and I.
JEUNES MARIÉS
Aujourd'hui, on distribue des bébés
avec une demi-livre de thé
On soulève le couvercle et il en sort
un bébé avec une demi-livre de thé
Betty ?
Tu te souviens, on avait parlé
d'avoir notre propre ferme, un jour ?
Y as-tu songé depuis ?
Moi oui.
Betty, as-tu déjà pensé
à ce qu'on va faire du reste de notre vie ?
Je suis d'accord avec toutes les décisions
que prendra mon mari.
Voici la question :
suivrons-nous les sentiers tracés
ou sortirons-nous des sentiers battus
pour vivre la vie sauvage ?
Je ne sais pas. Lequel des deux ?
Tu sais, Betty,
couché dans une tranchée à Okinawa,
on a beaucoup de temps pour réfléchir.
Tu sais ce que je me suis dit ?
J'ai dit : "Qu'ont Saddle, Finch,
Tanner, Pease et Stuck
"à voir avec tout ça ?"
Et tu sais quelle était la réponse ?
Rien ! Absolument rien !
Voilà pourquoi je ne retournerai pas
à mon poste
chez Saddle, Finch,
Tanner, Pease et Stuck.
- Vraiment ?
- Je n'y retournerai pas !
J'ai donné ma démission hier.
Je me fous de Saddle, Finch, Tanner,
Pease et Stuck.
Tu trouveras bien autre chose.
J'en suis certaine.
Parlons-en demain matin.
Betty, sais-tu à quoi pense un homme
lorsqu'il est couché dans la boue
et que des obus explosent tout autour ?
Je penserais à toi.
Il pense aux choses fondamentales,
aux choses qui comptent vraiment,
aux trucs de base.
Il pense à l'amour,
à la nourriture, aux bébés
et aux racines qui poussent dans la terre.
Aux vaches et aux chevaux...
Tu sais à quoi j'ai surtout rêvé,
Betty ?
- Dis-le-moi, mon chéri.
- À des poules.
- À des poules ?
- Peux-tu te l'imaginer, Betty ?
Juste toi et moi, seuls tous les deux,
entourés de milliers de poules.
Elles pondraient des œufs toute la journée.
Mais que ferait-on de tous ces œufs ?
On les vendrait.
C'est-à-dire ceux
qu'on ne ferait pas incuber.
- Incuber ?
- Oui ! Incuber.
Ma chérie, j'ai acheté
une ferme d'élevage de poulets.
- Une ferme ?
- C'est l'endroit le plus sublime
qu'on puisse imaginer !
Elle est située à une altitude élevée,
isolée à des kilomètres.
Cent soixante mille
magnifiques mètres carrés.
Ça doit être beau.
On peut y aller tous les week-ends.
Tous les week-ends ? Ma chérie,
on va y vivre de manière permanente.
Nous allons y élever des poulets.
- Ah oui ?
- Tout à fait !
Betty, tu n'as pas idée
combien les poulets sont fascinants.
C'est incroyable.
Il en existe plus de cent variétés.
Les Australorp, les Dorking,
les Leghorn, dont il existe 12 sortes.
Les New Hampshire
et Rhode Island rouges,
les Brahma pâles et Sumatra noires,
les géantes blanches du New Jersey,
les Plymouth Rock, les Barred Rock, etc.
Prenons l'exemple des Leghorn blanches,
qui pondent 150 à 250 œufs par an,
et qui coûtent 2,25 $ à 2,50 $ à élever.
- Les bêtes vont bien, à l'arrière ?
- Elles vont bien. Elles adorent.
Notre marge de profits dépendra
du pourcentage de jeunes coqs.
Ce pourcentage est un facteur décisif
du coût de chaque poulette.
Il faut donc être à l'affût des petites crêtes
lorsqu'elles perceront leur coquille.
Après, on les sépare, on les gave.
Puis on les prépare
et on les envoie au marché.
- Mon chapeau ! Oh, mon Dieu ! Arrête !
- Pas ici. On ira le chercher plus ***.
Il est en train de le manger !
Ne t'inquiète pas.
Ça ne lui fera pas de mal.
- Combien de temps avant qu'on arrive ?
- Ça ne sera pas long.
C'est magnifique ici, n'est-ce pas ?
C'est tellement loin.
Loin de quoi ?
Je ne sais pas. Loin, tout simplement.
Prépare-toi, Betty.
- Sommes-nous arrivés ?
- Dans une minute.
Ferme les yeux.
Je veux que tu sois surprise.
- Ils étaient déjà fermés !
- Referme-les.
Ça y est ! Ouvre-les.
- Où est la maison ?
- La voilà, juste là.
Il faudra la peindre.
L'agent m'a dit que cette maison était
unique en son genre dans tout le comté.
Viens. Je vais te la montrer.
N'est-ce pas le plus beau voisinage
au monde, Betty ?
N'est-ce pas splendide ?
Comment trouves-tu
la vue de la véranda ?
Eh bien, ma chérie, on y est.
Franchissons le seuil.
Un instant.
- Mon chéri, dépose-moi.
- Oui, d'accord.
Elle est coincée. Je dois la défoncer.
- Est-ce que ça va ?
- Oui, ça va.
Les charnières ont dû se desserrer.
Voilà qui est réparé !
Eh bien, ma chérie, qu'en dis-tu ?
Ça a du caractère, pas vrai ?
Cet escalier mène au grenier.
La chambre à coucher est ici.
Et ça, c'est le salon.
La grandeur de la pièce
est parfaite, non ?
Le plancher est solide. Rien à faire là.
Il suffira de le récurer et de le polir.
QU'ON EST BIEN CHEZ SOI
Voici la salle à manger.
Il ne se construit plus de maisons
comme celle-ci.
Cette table n'est pas mal, hein ?
Elle est en chêne massif.
Je n'aime pas beaucoup ce luminaire.
Et toi ?
Attends d'avoir vu la cuisine.
N'est-ce pas remarquable ?
C'est une cuisine d'antan.
Je n'en ai pas vu de pareille
depuis mon enfance.
Pas comme ces trucs aux lignes sobres.
C'est vraiment un endroit
propice à la vraie vie.
Pas d'eau courante, pas de réfrigérateur.
Plein de place.
Voici la véranda arrière. Par ici.
Vas-y. Jettes-y un coup d'œil.
Le poulailler est là-bas.
Il va falloir l'agrandir, bien sûr.
Et le boisé à l'arrière
nous appartient aussi.
Tu parles d'une étable, non ?
Et devant l'étable, c'est la porcherie.
Tout est très compact, non ?
Il va falloir restaurer un peu,
repeindre, réparer quelque peu.
On commencera demain matin. Viens,
je vais te montrer le reste de la maison.
Tu n'as rien vu encore.
Le meilleur reste à voir.
Voici le garde-manger.
Cet escalier mène à la cave,
où nous entreposerons les légumes
et toutes les conserves
que tu vas préparer.
Qu'est-ce que c'est que ça ?
N'est-ce pas de toute beauté ?
Je parie que tu n'as jamais vu
une telle cuisinière de ta vie.
Parfaite pour une belle grosse côte de bœuf,
une écuelle de soupe
ou quelques douzaines de miches de pain.
Du pain frais ! Je le sens déjà !
Betty, tu vas t'éclater
avec cette cuisinière.
La chambre à coucher est accessible
directement de la cuisine.
Je ne crois pas qu'elle m'aime.
- Betty ?
- J'arrive.
Toi et moi, mon amie, n'allons pas
nous entendre, mais pas du tout !
- Bob !
- Comment trouves-tu ce lit ?
N'est-ce pas une magnifique antiquité ?
Il suffit de le soulever un peu.
Voilà. Ça devrait aller, maintenant.
Il est très bruyant, non ?
- C'est ça, la vie, pas vrai, Betty ?
- Je suppose.
À condition de s'y habituer.
- Il pleut !
- Le toit fuit !
À tes souhaits.
Voilà qui fera l'affaire.
Il va falloir que je monte sur le toit.
On dirait que quelques bardeaux ont cédé.
As-tu attrapé un rhume ?
C'est sûrement à cause d'un courant d'air.
Sûrement, oui.
Tu ferais mieux de te coucher.
Respire cet air.
C'est merveilleux de se remplir les poumons
d'air frais, pour faire changement.
Notre première nuit
dans notre propre maison. Super, pas vrai ?
On en fera un véritable chez-soi.
Nous en serons fiers.
Pas de raccourcis pour nous.
Penses-y, Betty.
C'est sûrement ici que nous passerons
le reste de notre vie.
Ça donne un vrai sentiment
de sécurité, non ?
Bon !
On fera tout selon un emploi du temps.
On ne se trouvera jamais dépourvus.
La vie de fermier est déjà assez risquée.
En juin, on aura déjà
une demi-douzaine de cochons de lait.
En juillet, on aura un veau.
Et ensuite, en août à peu près,
on passera à d'autres progénitures.
- Mon chéri.
- On en aura cinq ou six cents.
Cinq ou six cents quoi ?
Des poussins, évidemment.
Peut-être même plus, si on a de la chance.
J'aimerais aussi élever autre chose
que des poussins, tu sais ?
Mais on en aura plein, de ça aussi.
Je compte en avoir au moins quatre.
Peut-être même cinq.
Trois garçons et deux filles, pas vrai ?
- En même temps ?
- Non. Un à la fois.
Planifions le premier dans un an
à compter d'aujourd'hui. Qu'en dis-tu ?
FÊTE DES MÈRES
11 MAI - PLUIE
Ce sera la journée idéale pour ça,
on dirait.
Betty.
Hé, Betty !
Hé, Betty !
Hé, réveille-toi !
Tu n'as pas entendu le réveil ?
Tu vas passer ta vie au lit ?
Allez, sors de là.
J'ai presque fini de préparer le déjeuner.
Mais il fait encore noir, dehors.
Comment ça ? Il est 4 h 30.
On a déjà perdu la moitié du matin.
Prélasse-toi, car c'est le premier jour.
Mais dorénavant, tu devras te réveiller
tous les matins à 4 h précises.
Hé ! Betty !
Allez ! Sors du lit.
Tu as beaucoup de travail à faire.
Betty !
Bob !
Bob !
Tu as les clous, Betty ?
Hé, Betty.
Betty, que fais-tu en bas ?
Je suis passé vous dire bonjour !
- Bonjour.
- Bonjour.
La Mère m'a dit de vous demander
de venir faire un tour, si vous avez le temps.
Nous sommes vos voisins.
On habite sur la même route, pas loin d'ici.
Mon nom est Kettle. On m'appelle Père.
- Enchantée, le Père.
- Pareillement.
- Bonjour !
- Salut !
Voici mon époux.
- Je te présente Père Kettle.
- Je suis passé vous dire bonjour !
- Eh bien, bonjour !
- Bonjour !
Je voulais vous dire,
puisque nous sommes voisins,
que vous pouvez compter sur nous
pour quoi que ce soit.
Venez nous voir, tout simplement.
On sera heureux de vous aider.
Merci bien, M. Kettle.
C'est bien gentil à vous.
- Vous construisez quelque chose ?
- Oui, un nouveau poulailler.
J'aurais besoin de poutres comme ça,
moi aussi.
Je répare mon étable.
Je n'ai pas eu le temps d'aller en ville.
- Allez-y. Servez-vous.
- C'est très aimable de votre part.
Deux pièces devraient suffire, je crois.
- Vous voulez bien m'aider ?
- Avec plaisir.
Deux autres, au cas où.
Je ferais mieux d'en prendre une dernière,
pour être sûr.
- Êtes-vous sûr d'en avoir assez ?
- Peut-être une dernière, pour la maison.
Merci. Je m'en charge.
J'ai aussi besoin d'un kilo de clous.
Je n'en ai pas
qui conviennent à ces poutres.
Je crois bien pouvoir
vous en donner un kilo.
Et un marteau, puis une scie.
Les enfants ont utilisé ma scie,
et la lame est finie.
Elle ne couperait même pas du beurre.
Je vous prête tout ça,
mais ne tardez pas à me les rendre.
Je vous les renverrai
dès que j'aurai fini.
Venez à l'étable.
Laissez-moi voir ce que j'ai.
Vous devrez repeindre, pas vrai ?
- Avez-vous de la peinture ?
- En fait, non.
- Auriez-vous de la peinture rouge en trop ?
- Que de la verte.
La verte fera l'affaire.
Je ne suis pas difficile.
Voilà.
Je parie que tu n'as jamais eu
aussi fière allure de ta vie.
Oh ! Espèce de...
Des Indiens ! Bob !
Des Indiens ! Bob !
Bob ! Bob ! Des Indiens !
- Attends, de quoi tu parles ?
- Juste là. Devant la véranda.
C'est Geoduck et Crowbar.
- Qui ?
- Geoduck et Crowbar, les poissonniers.
- Ils sont poissonniers ?
- Tu as vu un western de trop.
Comment ça va, messieurs ?
Betty, regarde ces crabes.
Ils sont énormes.
Allons-nous les élever, eux aussi ?
Une douzaine, s.v.p.
Sur la véranda arrière.
Donne-leur un coup de main,
tu veux bien, Tom ?
Qui est Tom ?
Le fils du Père Kettle.
Il va travailler pour nous.
J'espère qu'il ne tient pas de son père.
Il n'a rien emprunté,
jusqu'à maintenant.
Je regardais
les tableaux des œufs, Betty.
Ramasses-tu les œufs régulièrement ?
Pas exactement.
Elles ne me laissent pas faire.
- Vraiment ?
- Vraiment.
Je trouve d'ailleurs cruel
de diviser une famille d'emblée.
Ne rigole pas.
Il faut ramasser les œufs régulièrement.
Je peux faire autre chose, à la place ?
Ça n'a rien de sorcier.
Un enfant pourrait le faire.
Elles me regardent d'un air si triste.
Ça m'arrache le cœur.
C'est ridicule.
Viens, je vais te montrer.
Elles se comportent différemment
quand c'est moi qui le fais.
Fais voir.
Tiens. Tu vois ?
C'est drôle.
Elles ne m'aiment pas.
Tu t'y prends mal, peut-être. Les poules
sont télépathes, en quelque sorte.
Franchement, elles t'aiment, toi.
Elles ne m'apprécient pas.
Je m'en charge. Tu feras autre chose.
- As-tu donné à manger à Cléopâtre ?
- J'allais justement le faire.
Elle n'engraissera jamais, sinon.
Elle est déjà grosse comme une truie.
D'accord, ma grosse truie, viens manger.
Oh, non ! Reviens ici tout de suite.
Tu m'entends, Cléopâtre ?
Retourne dans la porcherie,
sinon je serai obligée de te punir.
Tu m'entends ?
D'accord. Tu l'auras voulu.
Viens, viens.
Rentre là-dedans. Tu m'entends... Viens.
Reviens ici.
Cléopâtre !
Cléopâtre, reviens ici.
FERME BELLA VISTA
Vous éprouvez des problèmes ?
Je peux peut-être vous aider.
Viens ici, la truie.
Viens ici, ma petite. Ici, la truie.
Voilà comment il faut faire.
Vous vous y prenez bien avec les cochons.
Bonjour. Je m'appelle Harriet Putnam,
de la ferme Bella Vista.
La ferme chic plus loin est à vous.
- C'est exact.
- C'est Betty, mon épouse.
- Nous avons déjà fait connaissance.
- Viens, ma chérie.
Cet endroit sera charmant,
lorsque vous aurez fini.
C'est très prometteur.
Il faut encore faire
une foule de choses.
- Puis-je jeter un coup d'œil ?
- Je vais vous montrer.
On vient de commencer les travaux.
Ce sera super d'avoir
de vraies bonnes gens dans le voisinage.
Va donc te débarbouiller.
C'est loin d'être
du parfum que tu portes.
Vous êtes charmante aujourd'hui, madame.
Pas du tout. Qui êtes-vous ?
Je suis le meilleur ami des fermiers.
Billy Reed le Rigoleur.
BILLY REED LE RIGOLEUR
J'ai tout ce dont vous avez besoin.
J'ai juste besoin d'un bain.
- Laissez-moi passer.
- Pour le bain !
Des savons fiori et des parfums
de la belle ville de Paris.
Des sels de bain de l'île de Capri.
- Oui, une autre fois.
- "Une autre fois."
J'ai le temps d'attendre, moi.
J'ai tout : réveils, horloges de parquet,
montres, montres de poche,
montres de collet.
Peu importe votre besoin...
Billy Reed dit :
"Persévère jusqu'au bout."
Je dois me changer. Je vous en prie.
- "Se changer", qu'elle dit.
- Je sais. Si j'ai besoin de vêtements,
je devrais m'adresser à Billy Reed.
Je n'en veux pas. Partez, s'il vous plaît.
Vous pouvez décliner et me chasser,
mais je reviendrai un autre jour.
Oh, qu'il est beau !
Est-il à nous ?
Oui, je l'ai acheté du docteur Wilson.
Salut !
Un bon chien de chasse, mais féroce.
- Attention.
- Il n'a pas l'air féroce.
Ne le touche pas.
Il a mordu bien des gens.
- Vraiment ?
- Oui, le Dr Wilson a dit
qu'il s'est tapé deux facteurs
et trois livreurs.
Je vais l'attacher ici,
le temps de lui construire un enclos.
Je le veux loin des bêtes.
- Qui sait ce qu'il ferait.
- Quel est son nom ?
- Sport.
- Salut, Sport.
Betty, ne le touche pas.
Je t'ai dit qu'il est dangereux.
Ça prend des nerfs solides
pour dompter ce chien.
Laisse-moi faire
et ne t'approche pas de lui.
Il m'a l'air très gentil, pourtant.
Les femmes !
Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
Bonjour.
Je ne vous ai pas entendue venir.
C'est un engin que j'ai fabriqué.
Une sorte de mangeoire automatique.
Vous voyez, la poule rentre sa tête ici,
et le blé se verse par lui-même.
Je l'espère.
C'est toi qui l'as inventé ?
Il me reste
quelques petites choses à régler.
Tu trouves ton inspiration
chez Thomas Edison, dirait-on.
Pas exactement.
J'aime juste patenter avec les machines
et ce genre de chose.
- Est-ce mieux que travailler à la ferme ?
- Beaucoup mieux.
Donne-moi la main.
Il n'y a rien de pire que travailler
à la ferme, laisse-moi te dire.
Surtout l'élevage de poulets.
- Ce n'est pas amusant.
- Pas du tout.
- Permettez-moi.
- Je t'en prie.
Tu sais, je ne crois pas
qu'elles m'aiment beaucoup.
Tu n'as pas d'école, aujourd'hui ?
J'ai fini l'école secondaire
l'an dernier.
Je vois.
- Et que vas-tu faire maintenant ?
- Je ne sais pas.
Quelque chose, n'importe quoi.
Ça ne change pas grand-chose.
Ah non ?
J'espérais aller à l'université,
pour devenir ingénieur.
Mais il n'y a pas grand chance
que ça arrive.
Pourquoi pas ?
Pour plusieurs raisons.
D'abord, ma mère a besoin
de quelqu'un à la maison.
Vous connaissez mon père.
En effet, oui.
Et je suis l'aîné, alors...
- Laissons tomber. Tenez.
- Merci.
Je vais parler avec la Mère,
un de ces jours.
Oh, non !
Eh bien !
Bonjour, monsieur le féroce.
Bob sera bigrement déçu
lorsqu'il va rentrer
et qu'il verra
que tu ne m'as pas mise en lambeaux.
Tu veux me montrer
comment tu rapportes ?
C'est ça ? D'accord, viens.
Espèce de vieux menteur.
Tu ne sais même pas rapporter, hein ?
Bon, d'accord,
nous ne dirons rien à Bob.
Non, nous ne lui dirons rien.
On va le laisser rêver, d'accord ? Oui.
- Montez.
- Je vais jusque chez les Kettle.
- Je vous dépose. Montez.
- Merci.
Je suis Mme Hicks.
Ma famille est la plus ancienne du comté.
- Je vous présente ma mère.
- Ravie. Comment allez-vous ?
Très bien, compte tenu de ma situation.
Navrée de l'apprendre.
Vous n'allez pas ?
Jamais malade de sa vie. C'est mental.
Ne dis pas ça, Birdie.
Tu sais bien que j'ai des complications.
Le Dr Wilson a dit qu'il n'est jamais tombé
sur un cas comme le mien
- depuis qu'il est médecin.
- Père Kettle a-t-il commencé
à emprunter vos choses ?
Sachez que vous ne les reverrez pas.
Ils sont paresseux et indolents.
Toute la famille.
- Ils déshonorent notre communauté.
- Je suis allée en ville
l'an dernier
et me suis fait examiner par un médecin.
C'est vous,
le jeune couple qui a entrepris
la ferme désertée dans les montagnes ?
- Pas désertée. On l'a achetée.
- Il a dit : "Je n'ai jamais vu
- "un foie comme le vôtre."
- Personne n'en voulait.
C'est ce qu'on appelle "déserté".
Pourquoi l'avoir achetée ?
- Il m'a donné d'excellentes pilules.
- Elle ne sera jamais en état.
- Elle est trop délabrée.
- Il m'en reste encore.
Je vous en enverrai. Prenez-en
s'il vous arrive quoi que ce soit.
Et pour le travail de ferme,
ça relèvera du miracle
si vous arrivez
à y cultiver quelque chose.
Des gens mieux que vous ont déjà essayé,
mais en vain.
Cette ferme défigure notre communauté.
J'ai fait mon possible
pour les bannir du comté.
Mais en vain.
Vous êtes sûre de vouloir descendre ici ?
- Certaine.
- Venez me rendre visite, un jour,
je vous raconterai
mon séjour à l'hôpital.
Je vous aurai prévenue.
Merci de m'avoir déposée.
Attantion auz anfants
- Bonjour !
- Bonjour ! Comment ça va ?
Bien.
Bonjour.
Salut.
Où est ta mère ?
- Loin d'ici !
- Retourne près des garçons !
Va-t'en d'ici ! Allez.
- Eh bien.
- Bonjour. Comment allez-vous ?
Comme c'est gentil.
Je me demandais
quand vous mourriez assez d'ennui
pour venir nous voir.
Venez dans la cuisine.
On peut bavarder un peu.
Merci.
Allez-vous-en. Allez, fichez le camp.
Sortez d'ici ! Allez !
Que vous êtes belle !
Asseyez-vous, faites comme chez vous.
Merci.
Jetez ça n'importe où.
Aimez-vous votre nouvelle maison ?
Vous n'avez pas l'air d'une fermière.
Je n'en suis pas une. Mais j'apprends.
Il n'y a rien de mieux, si on s'en sort.
Vous restez à souper, bien entendu.
- Non, merci.
- Oh, j'insiste.
J'en ai assez à revendre.
Je vous demanderais juste
de mettre la table.
Bien sûr.
Tom a dit que vous étiez gentils,
tous les deux.
On l'aime bien, nous aussi.
C'est un garçon aimable et intelligent.
C'est vrai.
Pas comme le reste des Kettle.
C'est curieux.
Dommage qu'il n'ait pas continué
ses études.
Vous connaissez notre situation.
On a besoin de Tom.
Le Père ne travaille pas beaucoup,
et le reste des enfants lui ressemble,
on dirait.
Eh bien...
- Il devrait quand même aller à l'université.
- À l'université ? Pour quoi faire ?
Pour faire carrière.
Vous ne voulez quand même pas
qu'il gaspille sa vie ici.
Bien sûr que non.
Mais la décision ne me revient pas.
Si vous l'aidiez, il s'en sortirait,
à l'université publique.
Aucuns frais de scolarité,
et il pourrait travailler.
Vous en a-t-il parlé ?
Il y tient beaucoup.
Oui, je sais. C'est écrit dans ses yeux.
Tom avait d'excellentes notes
à l'école secondaire.
Je n'y peux pas grand-chose.
C'est dommage.
Je ne m'en sortirais pas sans lui.
On serait sans le sou,
s'il ne gagnait pas d'argent.
Mes dernières économies,
le Père les a placées
dans des visons d'élevage.
Il pensait faire fortune.
Ils sont morts d'emblée,
alors on n'a pas pu les élever.
Le Père est utopiste, comme ça.
Prends la cloche, là-bas.
Faisons venir
les petits garnements affamés.
Volontiers.
Enlevez-vous du chemin, ma chère,
sinon vous vous ferez piétiner.
Pardon ?
J'ai dit : "Enlevez-vous du chemin."
Bonjour !
Asseyez-vous n'importe où, ma chère.
Pas de cérémonie ici.
Henry, pousse-toi.
Laisse la dame s'asseoir.
En voilà des manières !
Tu m'entends, Henry ?
Pousse-toi et fais une place à la dame.
Je ne suis pas Henry, Mère.
Je suis Albert.
Henry est là-bas.
Tu ne te souviens pas ?
Peu importe ton nom,
pousse-toi et fais une place à la dame.
Faites comme chez vous, ma chère.
D'accord, le Père.
Nous Te sommes très reconnaissants.
Betty, qu'est-ce que c'est que ça ?
C'est mon potager. Je t'en ai parlé.
Mais tu ne m'avais pas dit
que tu le placerais ici.
Il y a un problème ?
Non, mais s'il pleut,
ton potager sera englouti.
L'eau rompra la digue là-bas
et se déversera à seaux.
Voilà justement pourquoi je l'ai placé ici,
pour qu'il y ait suffisamment d'eau.
Comme tu veux,
mais viens t'habiller maintenant.
On va dîner chez Harriet Putnam,
tu te souviens ?
- Sommes-nous obligés d'y aller ?
- Oui.
C'est magnifique, ici.
Betty, peut-être qu'on aura
la même chose, un jour,
si on décroche un contrat pour nos œufs.
Je peux en parler avec M. Henty,
si vous voulez.
C'est l'agent
des marchés Great Western, ici.
- Je leur vends mes produits laitiers.
- Je serais reconnaissant.
Nous sommes presque prêts
à traiter un contrat régulier.
Je vais lui en parler.
Il me rend tous les services
que je lui demande. C'est un amour.
Un jeune homme, j'imagine ?
Il l'était.
Il est un peu grincheux, maintenant.
Et il est marié.
Ces conventions sont dépassées,
maintenant.
Harriet, pourrait-on faire le tour
et jeter un coup d'œil ?
Bien sûr. J'adore m'en vanter.
Attendez de voir mes Sussex masquées
dans l'étable.
Ses quoi ?
Ses Sussex masquées.
C'est une espèce de poule très particulière.
Ma théorie à moi,
c'est que les poules pondeuses
doivent être maintenues à une production
de 96 % à l'année.
- J'ai mal à la tête.
- Qu'en dites-vous, Harriet ?
Ça dépend énormément de l'espèce.
J'ai mal à la tête.
J'ai mal à la tête
et j'aimerais rentrer.
C'est dommage.
Aimeriez-vous prendre un analgésique
et vous coucher ?
Non, j'aimerais rentrer.
J'espérais voir le reste de la ferme.
Reste, si tu veux.
Je peux rentrer toute seule.
- Non, non.
- Je suis sûre que Mlle Putnam
te déposera lorsqu'elle aura fini.
Je suis désolé de partir
aussi précipitamment.
Ça va. Je comprends.
Venez me voir,
lorsque vous serez de passage.
- Vous n'avez rien vu.
- D'accord,
- et n'oubliez pas M. Henty.
- Je n'oublierai pas.
- J'espère que vous irez mieux.
- Merci.
- Avez-vous souvent mal à la tête ?
- Assez souvent, oui.
Très intéressant. Au revoir.
- Au revoir.
- Au revoir.
- Trouves-tu Harriet séduisante ?
- Elle en sait beaucoup sur les poulets.
Si c'est ton critère pour les femmes,
je suis censée faire quoi, moi ?
Ça n'a rien à voir.
Je te trouve séduisante.
La plupart des femmes
n'y connaissent rien.
Et moi qui ai passé des années
à essayer d'être irrésistible à tes yeux.
Il me suffirait de pouvoir caqueter.
Je me demande si elle est capable.
- Capable de quoi ? De caqueter ?
- Non.
De te ravir.
- Ne sois pas sotte.
- C'est déjà arrivé, tu sais.
Les hommes perdent la tête,
face à une femme.
Ils sont faciles à séduire.
Arrête, tu veux ? Je suis raisonnable.
Chaque homme est susceptible.
S'il dépasse les bornes, c'est fini.
- Ne dis pas ça.
- C'est vrai, pourtant.
Peut-être que tes bornes sont situées
à la magnifique demeure d'Harriet Putnam,
avec toutes ses machines dispendieuses
et les grosses vaches Hereford
jamais tombées sous la main de l'homme,
les pauvres.
La demeure et les machines
d'Harriet Putnam ne m'intéressent pas.
Ses vaches non plus.
Les seules choses qui m'intéressent,
c'est les poules et toi.
Attention !
Regarde ce que tu as fait.
Qu'est-ce que c'est ?
Une crevaison.
Déjà qu'on soit tombés dans le fossé.
- On n'y peut rien.
- On fait quoi, maintenant ?
On va réparer la crevaison.
Heureusement que j'ai de l'équipement,
sinon on serait mal pris.
C'est drôle.
- Que cherches-tu ?
- Le cric.
C'est ça, là ?
Non, ça c'est une clé en croix.
Tu ne différencies pas une clé d'un cric ?
Le cric, c'est ce truc étrange long comme ça,
qui monte et qui descend ?
Exact.
Ah.
Il est où ?
Je m'en suis servie, hier,
pour retenir la porte de la cuisine.
Sport était en train de...
Il est probablement à la maison.
Quelle journée !
Il manque juste la pluie.
Il fallait bien
que tu penses à voix haute.
Bob ! Mon potager !
- Ne dis pas que tu m'avais prévenue.
- C'est dommage, ma chérie.
Bob, on doit partir d'ici
avant qu'il soit trop ***.
On ne veut pas nous, ici.
Les montagnes, la pluie,
le vent ne veulent pas de nous.
Ils mènent une guerre contre nous.
Arrête, Betty. Ça ira.
Non, nous devons partir d'ici
avant de tout perdre,
avant de se perdre l'un l'autre !
Betty !
Betty, attends.
"Remuer rapidement."
"Remuer rapidement
"et déposer délicatement
dans la casserole."
Eh bien...
- Betty, où sont mes armes à feu ?
- Dans le placard.
- Qu'y a-t-il ?
- Un cougar.
- Quoi ?
- Un cougar.
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
- C'est comme un lion. Très dangereux.
Dans le boisé, derrière l'étable.
Crowbar et Geoduck me l'ont dit.
- Ils l'ont vu.
- Que vas-tu faire ?
- Je vais lui tirer dessus.
- Pourquoi ? Il va s'en aller, non ?
Non. Il tourmente nos bêtes.
Si tu le laissais tranquille,
il disparaîtrait.
Les cougars ne disparaissent pas.
On leur tire dessus.
Tiens, Crowbar.
On amène Sport.
C'est un chien de chasse.
C'est l'occasion
de voir comment il s'y prend.
Vois comme il a hâte.
Il a déjà senti le cougar.
Enlevez-vous.
Je le mets en liberté. Il est sauvage.
Ça y est, vas-y !
Hé, Sport ! Par ici.
- Bob !
- Sport, où vas-tu ?
- Hé, Sport !
- Bob !
- Où est-il passé ?
- Sous la cuisinière.
- Qui ça, le cougar ?
- Non, Sport.
- Sport ?
- Allez, Sport, viens.
On part à la chasse au cougar ! Viens !
Viens, Sport, viens.
Sors de là, Sport.
D'accord, reste là.
Ce chien est malhonnête.
Il n'y a plus de danger. Tu peux sortir.
Bob ! Bob !
Bob, ils sont nés. Dépêche-toi.
Oh, qu'ils sont mignons !
Ne sont-ils pas à croquer ?
Qu'y a-t-il ?
Regarde-les. Il y en a des millions.
Ils sont magnifiques, pas vrai ?
Fais attention. Ils sont très délicats.
Attends que M. Henty les voie.
Je parie qu'on va décrocher
le plus gros contrat du comté.
Doit-on tous les nommer ?
Ce n'est pas des animaux domestiques,
mais notre gagne-pain.
S'ils ne se piègent pas sous la couveuse
et ne se noient pas à la fontaine
et n'attrapent pas la coccidiose
et ne s'entretuent pas,
on aura une chance de devenir éleveurs.
Si c'est comme ça,
pourquoi pas les noyer tout de suite ?
Lorsque tu les auras nourris
et leur auras donné à boire
toutes les trois heures,
chose nécessaire,
ton point de vue ne sera pas
aussi sentimental.
Si vous étiez doués de raison,
vous rebrousseriez chemin.
- Que fais-tu ?
- J'abats cet arbre.
Mais pourquoi ? C'est un bel arbre.
Je dois faire de la place
pour le poulailler.
Ne trouves-tu pas ça abominable
d'abattre cet arbre ?
Ce n'est pas un parc, ici, Betty.
Éloigne-toi,
si tu ne veux pas recevoir de copeaux.
- Ne tombera-t-il pas sur le poulailler ?
- Mais non, ma chérie.
Ça m'a pourtant l'air de ça.
Ma chérie, occupe-toi de la cuisine,
et laisse-moi m'occuper de l'arbre.
J'avais juste cette impression.
Ma chérie, j'ai déjà passé tout un été
à un camp d'exploitation forestière.
J'ai observé des experts.
Quand même.
Écoute, ma chérie,
ça n'a rien d'une devinette.
C'est un procédé scientifique,
tenant compte des leviers,
des poids et des mesures
que j'ai déjà calculés au plus haut degré.
L'arbre ne tombera pas
sur le poulailler.
Il va tomber exactement là-bas.
Et si tu ne me crois pas, attends pour voir.
J'attendrai dans la maison,
où il ne m'arrivera rien.
Gare à vous !
Non ! Non !
Bob !
Bob ! Où es-tu ?
Où es-tu, Bob ?
Gare à vous !
C'est très drôle.
Est-ce toi, Bob ? Le souper est servi.
J'arrive dans une minute.
Bob !
J'espère que je ne suis pas en retard.
- Bon mardi.
- Grâce à toi, oui.
J'aime ta robe. L'ai-je déjà vue ?
Oui, je la porte à tous mes mariages.
Où aimerais-tu manger ? As-tu une idée ?
Là où tu veux.
Il y a l'hôtel Palace, à San Francisco.
Excellente nourriture.
Chez Antoine, à la Nouvelle-Orléans,
pour de la bouillabaisse.
Sinon, on pourrait se rendre à New York,
au 21.
- Oui, essayons le 21.
- D'accord.
Garçon, avez-vous une table pour nous ?
Cette table-ci ?
Voici notre table, juste ici.
Un repas magnifique
d'une cuisinière tout aussi magnifique.
- Quel excellent souper. Mes compliments.
- Merci.
- On sort danser ?
- Volontiers.
- Le Stork est au coin de la rue.
- Magnifique.
Je demanderai à l'orchestre de jouer.
D'accord.
Merci pour cette magnifique soirée,
mon chéri.
Êtes-vous les occupants
de cette maison ?
- Oui.
- Je suis Henty.
- Des marchés Great Western.
- Henty ?
M. Henty ! C'est M. Henty.
Comment allez-vous, M. Henty ?
J'ai frappé à la porte,
mais personne n'a répondu.
Je suis donc passé par l'arrière.
- C'est un moment inopportun ?
- Non, M. Henty. Nous...
Mon épouse et moi étions...
Je vous présente ma femme.
Comment allez-vous, M. Henty ?
Nous célébrons...
- Notre anniversaire.
- Notre fête.
Ah.
Je reviendrai une autre fois.
- Ne partez pas.
- On a fini, pas vrai ?
Bien sûr.
Asseyez-vous, je vous prie.
Nous sommes heureux de vous voir.
- Asseyez-vous.
- Juste pour une minute.
- Aimeriez-vous un cigare, M. Henty ?
- Je ne fume jamais.
M. Henty aimerait peut-être
prendre un verre ?
- Bien sûr.
- Je ne bois pas.
On en garde en réserve, au cas où.
- Certaines personnes en boivent.
- C'est ce qu'on dit.
Comme c'est gentil à vous
de passer nous voir, M. Henty.
- On entend souvent parler de vous.
- Effectivement.
J'étais chez Mlle Putnam.
- Quelle merveilleuse jeune femme.
- Oui, merveilleuse.
C'est ma meilleure amie.
Elle m'a dit que vous aviez
des œufs à vendre.
C'est exact, M. Henty.
C'est pourquoi je suis venu
faire un tour, y jeter un œil.
On est contents que vous soyez passé.
Mais nous ne fournissons pas encore
notre maximum.
On serait ravis de vous montrer.
Ce n'est pas nécessaire.
Je me base sur les producteurs
pour juger mes œufs.
Tel fermier, tel poulet.
C'est ma maxime.
Quand j'étais enfant, j'ai eu sept médailles
pour assiduité au catéchisme.
- Pas vrai, Bob ?
- Oui, c'est exact, M. Henty.
C'est la principale raison
pour laquelle je l'ai épousée.
Et moi, j'étais un scout Eagle.
Vous n'allez pas partir déjà, M. Henty ?
Il est tôt, M. Henty.
Vous venez d'arriver.
Je suis de l'avis
qu'il faut se coucher tôt.
Couche-tôt, lève-tôt.
Voilà qui donne un homme en santé,
riche et sage.
Vous avez tout à fait raison, M. Henty.
Où est mon chapeau ?
Il est...
Sport ! Je m'en occupe.
Sport, lâche...
C'est un gentil chien, M. Henty.
Il aime s'asseoir sur les chapeaux.
Je vais l'arranger.
Laissez tomber. Je le ferai.
Combien de douzaines d'œufs aimeriez-vous
par semaine, M. Henty ?
- Avez-vous une idée ?
- Je ne sais pas.
Je dois y penser.
Bonne nuit.
- Bonne nuit, M. Henty.
- Bonne nuit, M. Henty.
Revenez nous voir.
- On ne le reverra pas de sitôt.
- Oui.
On va manger bien des omelettes.
Pourquoi est-il venu ce soir ?
Eh bien.
- Tu sais quoi ?
- Quoi ?
Je ne t'ai jamais fait franchir
le seuil de la porte.
C'est vrai. Tu ne l'as pas fait.
Un instant.
Maintenant.
Donne-moi un autre lot de clous,
et ça ira.
- Fais descendre le seau.
- Le voilà qui descend.
La Mère est-elle à la maison ?
J'aimerais lui parler.
Elle y était quand je suis parti.
- Ça y est.
- Et le seau remonte.
Qu'en dis-tu, Betty ?
Le réservoir est fin prêt.
On aura de l'eau dans la cuisine.
Il suffit de le remplir.
- Ça va marcher ?
- Le Père est un expert des réservoirs d'eau.
Il ne connaît peut-être rien d'autre,
mais il connaît ça.
C'est ce qu'il dit.
Bonjour.
Bob, j'ai besoin de votre aide.
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Tout.
Ma génératrice est tombée en panne
ce matin, et plus rien ne va, chez moi.
On n'a pas trait les vaches,
les poules ont faim.
Tous mes produits laitiers ont suri.
Et mon contremaître est à court d'idées.
Je peux m'absenter un peu.
Je viens vous aider.
Vraiment ?
Allez chercher Tom Kettle.
Il a le génie des machines.
Je ne lui ferais pas confiance.
Ce n'est qu'un jeune garçon.
C'est un travail d'homme.
Je vois ce que vous voulez dire.
Je serai de retour pour dîner.
- Au revoir.
- Au revoir.
- Bonjour.
- Entrez.
On est sans cérémonie. Entrez.
Je suis venue vous porter quelque chose.
C'est un cadeau.
- Pour moi ?
- Oui.
Ça alors !
C'est moi qui l'ai faite. Vous aimez ?
Je n'en reviens pas.
C'est vraiment quelque chose !
Vous pouvez la porter au bal de ce soir.
Je me suis donc pressée pour la coudre.
Quelques coutures doivent être refaites.
Je n'ai jamais été aussi surprise.
C'est ma première robe neuve
depuis la guerre.
- Elle est à la mode, en plus.
- Vous serez la plus belle au bal.
J'ignore pourquoi
vous vous êtes donné autant de mal.
Pas du tout. C'était agréable.
Allez chercher des biscuits
dans le garde-manger.
- Je sers le café.
- D'accord.
- Je suis désolée.
- Ne vous en faites pas.
Laissez tomber. Qu'ils soient ici ou ailleurs,
ça revient au même.
Allez. Sors de là. Va-t'en.
Lorsque je me suis mariée,
tout était impeccable.
J'essayais de garder ma maison
et les enfants propres.
Le Père est un vieux nigaud paresseux.
On se disputait sans cesse,
alors j'ai fini par abandonner.
Je me suis dit : "Impossible de rendre
le Père propre, alors je deviendrai sale."
On a la paix depuis.
- Elle sera belle lorsque j'aurai fini.
- Elle est magnifique.
J'en fais une par année
depuis mon mariage.
Je les garde dans le placard
de la chambre d'amis.
Je crois que ça fera un bel héritage
pour les enfants lorsque je mourrai.
Pourquoi pas poser votre candidature
à la fête foraine ?
Vous devriez le faire.
C'est une merveilleuse idée.
- Pour quoi faire ?
- Vous pourriez gagner le premier prix.
Donnez l'argent à Tom.
Il s'en servira pour l'université.
- Ça serait bien, non ?
- Ça ne servirait à rien.
C'est Birdie Hicks qui va gagner.
Elle s'arrange chaque année
pour qu'un de ses parents soit
sur le comité des juges.
Vous pourriez essayer quand même.
- J'ai une meilleure idée.
- Laquelle ?
Lorsque je l'aurai finie,
je vous la donnerai.
Oh, non.
J'en ai déjà plusieurs, et je préfère la donner
à vous qu'à quelqu'un d'autre.
Mangez donc un autre biscuit.
J'en ai plein.
Je vous en donne pour chez vous.
Ils sont délicieux.
Comment les faites-vous ?
Je les prépare au pif.
Je mélange tout ensemble
et je les mets au four.
Tu es déjà là ?
Ce n'est pas l'heure de manger.
Votre réservoir est fini.
Vous aurez de l'eau courante.
Merci. Je serai soulagée.
Je n'ai jamais vu le but
d'avoir l'eau courante dans la maison.
Je préfère la tirer directement de la terre,
où le Bon Dieu l'a placée.
J'évite l'eau autant que possible.
Elle rouille les os.
Je vais le risquer. Merci. Au revoir.
C'est gentil à vous de m'avoir cousu
une robe, ma chérie.
Mais elle n'arrive pas à la cheville
de votre courtepointe.
- On se voit au bal, ce soir.
- Sans faute.
BIENVENUE
Bonsoir !
- Bonsoir.
- Bonsoir.
- Ça va bien ?
- Salut.
- De quoi j'ai l'air ?
- Magnifique.
Sors de là. Attends ton tour.
- Vous ne mangez rien ?
- Non, merci. Pas tout de suite.
J'apporte toujours à manger de chez moi.
Je n'aime pas les aliments d'autrui.
Mais où est-il passé ?
William ! Que fais-tu là-haut ?
Ne t'ai-je pas averti ?
À plus ***.
Hé !
Désolé.
Eh bien, bonsoir. Quelle coïncidence !
- Vous connaissez M. Henty.
- Oui, on a déjà fait connaissance.
J'essaie de le convaincre,
pour le contrat d'œufs.
Je l'aurai bientôt convaincu
de signer avec vous.
Une recommandation de Mlle Putnam a
une influence décisive.
Mais nous ne signons pas
de nouveaux engagements, ces jours-ci.
Ne vous en faites pas.
L'affaire est dans le sac.
- C'est tout un personnage.
- Il l'est, oui.
- Je parlais d'elle.
- Elle est correcte.
C'est gentil à elle de se donner du mal.
Ce contrat nous tirerait d'affaire.
- Bonsoir.
- Bonsoir. Comment allez-vous ?
- Très mal. Je danse avec mon médecin.
- Enchantée.
- Je vous présente mon mari.
- Enchantée.
Il est grand.
- Qui était-ce ?
- La mère de Mme Hicks. Elle est infirme.
Elle a l'air d'aller bien,
pour une infirme.
- Oh, non !
- Je suis navré.
- On voulait s'enlever du chemin.
- Seigneur.
- Désolé, M. Henty. Nous...
- Laissez tomber.
Je le ferai moi-même.
On peut oublier le contrat d'œufs.
Vous ne m'aidez pas, ça c'est sûr.
Je ferai mon possible.
Vous n'auriez pas dû faire ça
à M. Henty.
C'est un gentilhomme
et un citoyen exemplaire.
- On n'a pas fait exprès.
- À ce genre de soirée,
nous ne tolérons pas de bagarres.
Si vous voulez rester,
soyez sage, jeune homme.
Ne vous inquiétez pas, Mme Hicks.
Je le surveille.
- Sans faute.
- Tiens.
Essaie ça. Ils ont l'air délicieux.
J'espère. Tu ne l'as pas reconnue ?
- Tu veux dire...
- C'est Cléopâtre. On l'a donnée.
Qu'y a-t-il ? Tu ne manges pas ?
Tu me prends pour une cannibale ?
- Heureux de vous voir.
- Bonsoir, le Père.
- Qu'est-ce que je vous sers ?
- La même chose.
J'ai quelque chose de mieux que ça.
Goûtez à ça, pour voir.
Je l'ai fait moi-même. Je l'ai pris
de la distillerie cet après-midi.
- Ma tête est-elle encore là ?
- Je n'y vois rien.
Oh, mon Dieu.
- Êtes-vous libre ?
- Quoi ?
- Êtes-vous libre ?
- Il veut danser avec toi.
- Dis-lui non.
- Vas-y.
Désolée, mais je suis accompagnée.
Betty, à ce genre de bal,
tu es censée danser avec tout le monde.
Sinon, on risque de te traiter de snob.
Êtes-vous prête ?
Oui.
Betty semble incapable
de trouver un partenaire adéquat.
Je devrais l'aider.
M'apporterais-tu une boisson froide,
avant ? Je meurs de soif.
Eh bien...
Ça n'a pas été facile de danser avec toi.
Tu es la fille la plus populaire au bal.
Je me départirais volontiers
de cet honneur.
On m'a tellement poussée et tiraillée
sur la piste de danse
que je n'y vois plus clair.
Aimerais-tu t'asseoir un peu ?
- J'aimerais me reposer les pieds.
- Bien sûr. Je t'apporte à boire.
Vous permettez ?
Est-ce nécessaire ?
Une autre fois, peut-être ?
Remettez pas à demain
ce que vous pouvez faire aujourd'hui.
C'est ma devise,
pendant et après le travail.
- Pourrait-on ralentir un peu ?
- Suivez Billy Reed.
Mes pieds sont épuisés.
Dieu merci.
- Vous ne vous fatiguez jamais ?
- Je prends des vitamines.
- Oui, je sais, vous en vendez.
- C'est mon meilleur article.
Je n'en veux pas.
Je préfère me fatiguer naturellement.
Je dois partir d'ici.
Je ne pourrai plus marcher, bientôt.
- Vous savez, je vous admire beaucoup.
- Ah oui ?
Vous êtes une femme
qui n'a pas son pareil.
La meilleure résistance à la vente
que j'aie vue.
Merci. C'est inné.
Même les hommes rusés
finissent par me succomber.
Mais je ne suis pas un homme.
- Ça vous va ?
- Très bien.
Bob, peut-on parler
d'autre chose que des poulets ?
- D'accord. De quoi, alors ?
- De vous, par exemple.
- Aimez-vous votre ferme ?
- Bien sûr.
Et Betty,
aime-t-elle être l'épouse d'un fermier ?
Ça lui va, oui.
Elle avait de la difficulté au début,
mais elle s'y habitue.
Les hommes ne connaissent rien
aux femmes.
Ils épousent toujours la mauvaise.
- Je ne suis pas d'accord.
- Tous mes maris l'ont fait.
- Bob ! Chéri, êtes-vous blessé ?
- Non, mais...
Le bal se dégénère.
On devrait rentrer à l'intérieur.
- Harriet, voulez-vous bien m'excuser ?
- Bien sûr. À plus ***.
Tu prends l'air ?
Depuis quand es-tu là ?
Je viens de sortir à l'instant.
Il faisait très chaud à l'intérieur.
Tu t'amuses ?
On m'a lancé cette chaussure à la tête.
Comment ça ?
- Pour être comique, j'imagine.
- Seigneur.
Ne fais pas ça. Elle est à moi.
- C'était donc toi.
- Oui. Va la chercher tout de suite.
Pourquoi as-tu fait ça ?
Elle est sûrement dans ces buissons,
là-bas.
Je répète : pourquoi as-tu fait ça ?
Je ne voulais pas te frapper.
C'est elle que je visais.
- Ça t'a fait mal ?
- Bien sûr.
Pourquoi n'aimes-tu pas Harriet ?
Elle t'aime bien, elle.
Elle m'a dit qu'elle t'admire beaucoup.
La voilà qui parle en bien de moi.
Voilà pourquoi je ne l'aime pas.
Ne fais pas l'enfant.
Je ne fais pas l'enfant !
Cette fille
à l'écurie élégante te tend un piège,
et tu es assez bête
pour tomber dans le panneau.
Je ne veux pas t'accuser
de quoi que ce soit,
mais on dirait une femelle jalouse.
Ça te va mal.
Qu'a-t-elle que je n'ai pas, moi ?
Mis à part des poulets ?
De un, elle ne m'a pas, moi.
Contrairement à ce que tu penses.
Je ne l'aurais jamais cru !
Betty, tu n'es pas sérieuse, quand même.
Tu sais bien que c'est faux.
Je ne sais plus quoi penser.
Je vous trouve toujours en tête-à-tête.
- Ça devient ennuyeux.
- Tu devrais me faire confiance.
Un mariage sans confiance
ne vaut pas grand-chose.
Je te fais confiance.
C'est madame la langoureuse qui m'affole.
Merci de ta considération.
Si j'avais une ferme comme la sienne,
avec eau courante, tuyauterie,
électricité et machines
pour s'occuper des bêtes,
j'aurais plus de temps pour toi.
Tu n'es pas jalouse de moi,
mais de sa ferme.
J'aimerais la voir
porter des seaux d'eau
du puits jusqu'à la maison.
- C'est tout.
- Que veux-tu faire, Betty ? Abandonner ?
Tu n'as qu'à me le dire, tu sais.
Quand est-ce qu'on va avoir une ferme
comme ça, avec des machines,
des gadgets et des employés partout ?
Quand on l'aura méritée.
- L'a-t-elle méritée ?
- C'est différent.
Sa ferme est son passe-temps.
La nôtre est une noble cause.
Je veux la tailler dans la roche,
de mes propres mains.
Et des miennes, n'oublie pas.
Regarde-les.
On ne croirait pas que j'allais
chez la manucure deux fois semaine
et ne jouais à rien de plus rude
que du piano.
Elles sont bien plus utiles, maintenant.
Tu devrais en être fière.
J'ai une idée.
Empoisonne-moi et épouse-la, elle.
- Tu serais parfait pour elle.
- Très bien.
On passerait notre voyage de noces
dans la chaise électrique, à penser à toi.
Attention, tout le monde.
Silence, s'il vous plaît.
Le shérif Drum est ici
pour faire une annonce importante.
Allons voir ce qui se passe.
Et ma chaussure ?
Je ne veux pas vous interrompre,
tout le monde, mais on a des ennuis.
- Le Père Kettle est-il ici ?
- Par ici, monsieur.
Rentre chez toi, le Père.
Le feu a pris dans ton étable.
Saloperie !
Je vous avais averti
que votre distillerie
exploserait un jour,
et ce jour est arrivé.
- Mère.
- On arrive, Père.
- Tom !
- Ici, Mère.
Ce n'est pas tout.
Un vent d'ouest s'est levé
et a soufflé les flammes jusqu'au boisé.
C'est donc devenu un vrai incendie de forêt,
et toute la vallée est en danger.
On a fait notre possible, mais on a perdu
la maîtrise de la situation.
Tous ceux dont les maisons sont situées
dans ce district devraient
- se dépêcher.
- Viens-t'en, Betty.
On a besoin d'autant de volontaires
que possible.
Ça doit être sérieux.
Allons voir l'étable et les poulaillers.
Je vais enfiler une chaussure.
Heureusement que ce réservoir est
sous pression.
- Oui.
- Rends-toi à l'étable.
On commencera là.
- Ne le laisse pas se plier.
- Non.
Ça y est. L'eau va couler.
Bob, attention ! Seigneur !
Le Père ne s'y connaît pas en réservoirs,
après tout.
On peut transporter
des seaux d'eau du puits.
On ne serait pas assez rapides.
Rentre à la maison
et commence à faire nos valises.
- Nos valises ?
- Oui.
Si le vent change de direction,
on est faits. Il faut être prêts.
- Je vais sortir les bêtes.
- Bob.
- Pas de soucis, ma chérie. On s'en sortira.
- Bien sûr.
- Le vent change de direction.
- Il vient de l'est.
Il se dirige vers nous.
À moins qu'il pleuve, on est cuits.
On ne dirait pas qu'il va pleuvoir.
Rentre à la maison.
- Je suis navré pour ma distillerie.
- Vous n'y pouviez rien.
Inutile de continuer, messieurs.
Merci quand même.
- Bob, est-ce que ça va ?
- Oui.
- Que se passe-t-il ?
- Le vent se rabat.
S'il ne pleut pas, tout va brûler.
- Crois-tu qu'il va pleuvoir ?
- On ne dirait pas, non.
Ça serait l'unique fois.
Finissons les valises
et chargeons le camion.
Ce n'est pas beau.
C'est hideux.
- La pluie a sauvé la maison, au moins.
- Oui, de quoi être reconnaissant.
Eh bien, Betty, on est finis.
Je me demande si Saddle, Finch, Tanner,
Pease et Stuck me reprendraient.
Pas habillé comme ça.
Je sortirai le complet croisé,
finement rayé.
Le complet croisé, finement rayé
te va à merveille.
Ça va prendre beaucoup de travail
pour faire repartir cette ferme.
Oui : une étable, un poulailler,
une porcherie, un verger.
Quelqu'un devra se donner
beaucoup de mal.
Oui. On commence quand ?
- On ?
- Tu connais quelqu'un d'autre ?
Betty, tu es folle.
Je suis vaincu et je le sais.
Juste à cause d'un petit incendie ?
Ça ne va pas ?
Chicago et San Francisco ont été
reconstruites après des incendies, non ?
Si on peut reconstruire des villes,
je crois qu'on peut reconstruire
une ferme d'élevage.
Tu veux vraiment le faire, Betty ?
Vraiment.
Je n'ai pas envie d'abandonner.
Je le regretterais à tout jamais.
Je pensais à toi.
- Nous n'abandonnerons pas.
- Betty.
Le complet croisé, finement rayé
ne te fait plus, de toute façon.
Si c'est Harriet Putnam,
elle a mal choisi sa journée.
Non. Il se passe quelque chose,
on dirait.
L'incendie ne vous a pas manqués,
hier soir.
Bétail, volaille,
bâtiments, récoltes, tout.
On a tous un petit quelque chose
dont on peut se passer.
On a donc recueilli des dons
pour vous aider
à rebâtir votre vie.
Je ne veux pas que vous pensiez
que c'est un don de charité.
Pas du tout.
L'incendie d'hier vous a frappés fort.
Indéniablement.
Mais vous n'êtes pas les premiers
et vous ne serez pas les derniers.
Et nous vous savons trop sages
pour vous apitoyer sur votre sort,
ce matin.
On a tous été victimes de malchance,
tout un chacun présent ici aujourd'hui.
Si ce n'était pas un incendie,
c'était autre chose :
une maladie, un décès,
de mauvaises récoltes, etc.
Mais c'est la volonté de Dieu,
et je crois qu'Il est raisonnable.
Je vais vous appeler de cette liste,
et je veux que vous répondiez pour me dire
ce que vous allez donner.
Nommez votre don.
Il peut s'agir de quelques jours
de travail, de conserves,
peu importe. Dites-le. M. Henty ?
Un contrat de deux ans pour leur production
d'œufs, y compris une avance en liquide.
Une avance raisonnable, bien sûr.
- Mlle Putnam ?
- Une douzaine de poules Sussex masquées.
- M. et Mme Asa Pettigrew.
- Deux cochons de lait, nourriture comprise.
Jake Brainheimmer et son épouse.
Six sacs de graines variées,
et l'emprunt de mon tracteur.
Famille Burlaga.
Quatre poules couveuses Rhode Island
et un coq.
Mère et Père Kettle.
Neuf poutres, un kilo et demi de clous,
un marteau, une scie...
- Et un pot de peinture verte.
- Et un pot de peinture verte.
Hé, Betty. Viens. Dépêche-toi.
Me voilà.
D'accord. J'arrive.
- Je veux arriver avant la foule.
- Oui.
- C'est ma première fête foraine.
- Attends pour voir.
Attends que la Mère Kettle apprenne
que sa courtepointe est en lice.
Salut ! Bonjour ! Approchez, mes amis !
Approchez, tout le monde !
Un peu de culture, ici !
Rick Tolky et ses danses hawaïennes gaies,
des îles d'Hawaï.
On a tout ici pour vous,
mesdames et messieurs. Approchez !
Présentée par le fils de M. Park.
Quelle bête magnifique.
Elle est à Harriet.
Oui, elle lui ressemble, non ?
- Bonjour !
- Bonjour, la Mère.
Vous vous amusez ?
- Oui. Avez-vous gagné un prix ?
- Pas moi. Je ne suis pas en lice.
Birdie Hicks vient de gagner un prix
pour ses conserves.
Le juge principal est son cousin.
Ça l'a aidée.
L'est-il pour toutes les épreuves ?
Si ce n'est pas lui, c'est un autre
de ses cousins. Les Hicks sont partout.
Ils sont de toute part et en tous lieux.
Restez-vous ici ou fait-on un tour ?
Allons-y.
Ma progéniture s'est éparpillée.
Le Père a foutu le camp.
Je l'accompagne. J'en ai marre des vaches,
même de celles d'Harriet.
- À plus ***.
- D'accord.
Hereford, trois ans.
- Bob.
- Présentée par Elsworth Hicks.
- Bonjour.
- Bonjour.
- C'est amusant ?
- Certainement.
- Qui va gagner ?
- Je ne sais pas.
Vos bêtes sont très belles.
- C'est une vraie beauté, oui.
- En effet.
Venez à ma loge et prenez ma main.
- Je suis si enthousiasmée.
- D'accord.
Est-ce que vous vous amusez ?
Autant que la fois où Bessie a accouché
d'un veau à deux têtes.
- Mère, donne-moi une pièce de cinq cents.
- Pour l'amour de Dieu, Elly, arrête.
Je t'en ai donné une
tout à l'heure, non ?
Ne saute pas sur cet engin
pendant qu'il est en marche.
Tu veux te faire tuer ?
Moi, c'est Sal. Tu as donné
une pièce de cinq cents à Elly.
C'est bien vrai. Seigneur !
Je t'ai pris pour Elly.
Je t'en donnerai une, si j'en ai.
Ça doit te suffire
pour le reste de la journée.
Ne t'ai-je pas dit
de ne pas sauter de cet engin ?
Comme si les enfants n'étaient pas
assez agaçants.
J'en ai tellement que je perds le fil.
Attendez d'en avoir, et vous verrez.
- Combien en voulez-vous ?
- Un pour commencer.
Mais pas encore.
Ce n'est pas encore prévu.
Prévu ? On fait des enfants
selon un horaire, de nos jours ?
Seigneur ! On aura tout vu.
Je ne veux pas manquer
l'attribution des prix.
Êtes-vous en lice ?
Non, non, mais ça m'intéresse.
Salutations ! Salutations !
Bonjour. Êtes-vous aussi important ?
Je suis vice-président
responsable de tout, à peu près.
- Ça alors.
- Oui. C'est moi qui dirige.
Fiez-vous à Billy Reed.
À plus ***, la Mère.
Je dois parler avec M. Reed.
- Vous voulez acheter quelque chose ?
- Venez avec moi.
Ne le laissez rien vous vendre.
Il vous demandera de payer d'avance.
C'est vraiment une belle vache.
Votre ferme est magnifique.
Je vous croyais
contre ce genre de ferme.
En principe oui, mais d'un côté pratique,
elle a ses avantages.
Ce n'est pas les bêtes et les machines
qui font la ferme.
- Ça prend un homme.
- Vous en avez partout.
J'ai dit un homme.
Je croyais que ça serait super
de me cacher du monde
et d'être fermière,
mais une Hereford primée
ne me console pas, les soirs froids d'hiver.
Vous pourriez y remédier facilement.
Mais les meilleurs hommes sont pris.
Vendez votre ferme, alors.
- Est-ce la seule solution ?
- Ça en est une, en tout cas.
- Souhaiteriez-vous l'acheter ?
- Non.
- Je ne peux me la permettre.
- Comment le savoir, à moins d'essayer ?
- Combien coûterait-elle ?
- Faites-moi une offre.
- Je dois l'examiner, avant.
- Naturellement.
Je pourrai la voir demain, peut-être.
- Serez-vous à la maison ?
- Oui. Mais pourquoi pas aujourd'hui ?
D'accord. Je vais avertir Betty que...
Mais non. On sera de retour avant même
qu'elle s'en aperçoive. Montez.
D'accord. Ça ne sera pas long.
Pas long du tout.
Mesdames et messieurs,
la gagnante de la compétition
de courtepointe, Mme Kettle.
LE PARTERRE DE GRAND-MÈRE
"MÈRE" KETTLE
Le premier prix est décerné à Mme Kettle,
surnommée Mère Kettle.
Je n'en crois pas mes oreilles.
Envoyez-moi la table de billard
lorsqu'elle est prête.
- Et une encyclopédie, n'oubliez pas.
- Oui, et une encyclopédie.
Mère, vous avez gagné !
Ça alors.
Vous avez mis ma courtepointe en lice.
Je savais que vous gagneriez.
Malgré toutes ces belles courtepointes
de tout le comté.
La vôtre était la meilleure, c'est tout.
Bonjour. Comment allez-vous ?
Vous n'avez pas l'air bien du tout.
Je ne me suis jamais sentie mieux.
Birdie Hicks n'est pas ravie
que j'aie gagné.
Voici votre ruban et votre chèque.
Je le garderai pour vous,
contre une machine à laver électrique.
On ne peut plus s'en passer, Mme Kettle.
Laissez faire ça. C'est pour Tom.
Je l'ai vu, il n'y a pas longtemps.
Tom. Tom.
Tom ! Tom !
Tom, qu'en dis-tu ? La courtepointe
de ta mère a remporté le premier prix.
- C'est super.
- Tu peux aller à l'université. N'est-ce pas...
- Ça alors.
- Je...
Ça alors.
Elle s'est évanouie.
Un médecin, quelqu'un.
Ça va mieux, ma chère ?
J'ai envoyé Tom chercher Bob.
Je ne sais pas ce qui m'a prise.
Je ne me suis jamais évanouie auparavant.
Allez voir le Dr Paulson
sur le chemin du retour.
Pourquoi ?
Ma chère,
avez-vous regardé votre calendrier ?
Voilà qui est bien. Ce sera ce soir.
Ça alors.
Ne commence pas.
Que veux-tu ?
Sport.
- Bonjour.
- Puis-je entrer ?
Je vous en prie. Entrez.
Vous m'avez surprise.
Je n'ai pas entendu de voiture.
- J'espère que je ne vous dérange pas.
- Seigneur, non.
Je suis ravie de voir quelqu'un.
- Asseyez-vous.
- Merci.
Mon époux est en retard,
et je dé*** être toute seule à la maison.
Une tasse de café ?
J'allais en boire, justement.
Oui, s'il vous plaît.
Je ne me souviens pas
de vous avoir déjà vue.
Nous nous déplaçons de moins en moins.
Albert et moi
restons surtout à la maison.
Pas vrai, mon chéri ?
Je vous demande pardon ?
Vous n'avez pas fait connaissance.
Mon époux.
Je vous présente Albert.
Il passe souvent inaperçu.
Les gens ne le remarquent pas du tout,
des fois.
Comment allez-vous ?
Ils ont l'air délicieux.
Vous les avez faits vous-même ?
En veut-il ?
Non, ma chère. Albert ne mange pas
de sucreries. Il surveille son poids.
Albert et moi avions une ferme d'élevage
de poules, jadis. Pas vrai, mon chéri ?
C'était si agréable. Tout allait bien
avant l'arrivée de Charlotte.
Avez-vous entendu parler de Charlotte ?
- Non.
- Ah non ?
C'était un poussin comme les autres,
à la naissance,
mais au fil du temps,
elle a poussé, et poussé,
et poussé, et poussé, et poussé,
jusqu'à ce qu'elle soit grande comme ça.
Plus grande qu'un homme.
C'est à ce moment-là que j'ai remarqué
qu'elle n'était pas gentille.
Elle nous regardait, Albert et moi,
comme si elle voulait nous dévorer.
Ça me rendait nerveuse.
Une fois, j'allais me coucher,
puis j'ai entendu un bruit.
C'était elle,
qui me regardait par la fenêtre.
Elle avait le regard plein de malice.
Et une nuit, Albert et moi
étions assis dans la cuisine,
on buvait une tasse de café,
comme maintenant,
lorsque j'ai entendu
un bruit sur la véranda.
Et avant qu'on le remarque comme il faut,
quelqu'un a frappé à la porte.
Toc, toc, toc.
Te voilà, Emily.
- Je croyais bien te trouver ici.
- Bonjour, monsieur le shérif.
- Je vous attendais.
- Vous avez été vilaine, Emily.
Viens, Albert. C'est l'heure de rentrer.
Merci beaucoup. C'était très agréable.
Venez nous voir à votre tour.
Elle n'est pas méchante.
J'espère
qu'elle ne vous a pas trop dérangée.
Non, c'était amusant.
Emily n'est pas méchante.
Elle sort de temps en temps,
et on doit aller la chercher.
Mais elle est toujours facile à trouver.
Elle vient toujours ici.
- Elle habitait ici, vous savez.
- Elle habitait ici ?
Oui, son mari et elle
élevaient des poules.
Ils avaient bien du succès,
par ailleurs.
Jusqu'à ce qu'un jour,
Albert quitte Emily pour une autre.
On ne l'a plus jamais revu
depuis ce jour-là.
Pauvre Emily est devenue folle
à cause de ça.
Eh bien, bonne nuit, madame.
Dormez bien.
Il me laisse toute seule,
tandis que des fous courent les rues.
Avec des maris invisibles
et des poules plus grandes qu'un homme.
Tu ne peux pas me faire ça,
tu comprends, Bob ?
Je refuse de l'accepter. Non !
Oh, non. Je deviens folle à mon tour.
Bob !
- Qu'y a-t-il ?
- Un message pour vous, madame.
Je ne rentrerai pas souper, j'ai du retard
Couche-toi sans moi, Bob
Merci. Aucune réponse.
C'EST FINI !
Seigneur. Vous n'avez pas dormi
dans votre lit encore, hier soir.
Votre mère sera fâchée,
lorsqu'elle l'apprendra.
Et je lui dirai, moi.
Je vous l'ai déjà dit :
le lit est trop mou.
Comment un lit peut-il être trop mou ?
N'importe quoi.
Vous allez ruiner votre colonne vertébrale,
sur ce sofa.
Et vous vous êtes levée tôt, encore une fois.
Je vous ai entendue dans la cuisine.
Je ne peux pas m'en empêcher, Emmy.
J'ai l'habitude.
Dès que le soleil se lève,
je dois me lever, moi aussi.
Vous allez tomber malade
si vous continuez ainsi.
- Voulez-vous prendre un bain ?
- Oui, apportez-le.
L'apporter ?
J'oublie toujours
qu'on a une pièce prévue à cet effet.
Seigneur ! J'ai oublié.
J'ai une lettre pour vous.
On dirait qu'elle est de votre mari.
Renvoyez-la sans l'ouvrir.
- Vous n'allez pas la lire ?
- Non. Renvoyez-la.
- Des nouvelles de Bob ?
- Non.
Betty, pour l'amour de Dieu,
tu renvoies toujours ses lettres
sans les ouvrir ?
C'est ridicule. Je comprends
qu'il ait arrêté de t'écrire.
Mère, si je l'intéressais vraiment,
il serait venu ici voilà des mois.
Emmy, je vous ai dit de ne jamais
me servir des œufs. Je les abhorre.
Vous devez manger.
Vous devez prendre des forces.
Écoutez, je ne veux plus jamais revoir
un œuf de ma vie.
D'accord,
mais je ne serai pas responsable.
D'après moi, Bob et toi vous comportez
de manière très stupide.
Mère, on a déjà parlé de tout ça.
Arrête, s'il te plaît.
Je dé*** m'immiscer,
mais je ne te laisserai pas ruiner
un bon mariage
à cause de ton opiniâtreté.
Je crois que tu devrais
rester en contact avec lui,
surtout maintenant.
Je ne veux pas
rester en contact avec lui.
Rien au monde ne peut me convaincre
de le reprendre.
Rien.
N'est-ce pas drôle comment un petit être
comme celui-ci rend tout le reste futile ?
On se dispute, on lutte,
on se chicane et on fait des folies.
Mais tout ça n'a pas d'importance.
Voici ce qui compte vraiment.
Mère, je vais retrouver Bob
le plus rapidement possible.
Votre gare n'est pas loin, madame.
Préparez-vous.
Merci.
Eh bien, nous voilà.
Prépare-toi à surprendre ton père.
Ça ne sera pas long, bébé.
Ce n'est pas grand-chose,
mais c'est chez nous.
Rappelle-toi,
ne le juge pas trop sévèrement.
Tu vas aimer ça, tu vas voir.
Tu vas aussi aimer ton père,
lorsque tu apprendras à le connaître.
C'est un homme très gentil.
Il a de drôles d'idées
sur la façon de vivre sa vie, bien sûr.
Et il peut se laisser séduire
par une femme bien mise dans une familiale.
Mais en général, il est gentil.
Et assez mignon.
Plein de principes.
Si tu lui ressembles plus ***,
tu seras une championne.
FERME BELLA VISTA
Pourquoi arrêtez-vous ici ?
- Vous cherchez votre mari, pas vrai ?
- Oui.
Il habite ici.
Vous n'allez pas entrer ?
Retournez à la gare.
Pauvre enfant.
Tu n'y peux rien, qu'il soit ton père.
Ne t'inquiète pas. Les traits héréditaires
sont sans importance, paraît-il.
Mais si tu lui ressembles plus ***,
je ne t'adresserai plus la parole.
Si seulement il était ici.
Je lui montrerais.
Et à elle, aussi.
Arrêtez, monsieur le chauffeur.
- Retournez à cette maison.
- Oui, madame.
Pouvez-vous la tenir pour moi
un instant ?
- Je ne verrai rien, moi ?
- Vous entendrez tout, ça, c'est sûr.
Va-t'en, espèce de traître.
Il est bien, ici.
- Betty.
- Espèce de Barbe-Bleue !
- Barbe-Bleue ?
- Tu n'attendais
que ça, que je m'en aille,
pour déménager chez elle
avec sa familiale
et ses trayeuses automatiques.
- Un instant, Betty...
- Attends qu'elle sache
que les trayeuses automatiques
t'intéressent plus qu'elle.
- Écoute-moi...
- J'ai gaspillé ma jeunesse avec toi.
- Un an.
- On aurait dit dix ans.
À laver, repasser, cuisiner, nettoyer,
prendre soins des cochons,
courir après des vaches et surveiller
des œufs. Et pour quoi ?
Pour que tu puisses partir avec la première
idiote qui essaie de te séduire.
- As-tu fini ?
- Pour l'instant, oui.
Si tu as quelque chose à me dire,
j'espère que ça sera bon.
Ça sera bon, ne t'inquiète pas.
Je ne vis pas avec Harriet Putnam,
pour commencer.
Je vis seul, et sais-tu pourquoi ?
Parce que ma femme m'a abandonné
avant que je lui dise
que je lui ai acheté cette ferme.
- Quoi ?
- Je l'ai achetée.
J'ai vendu tout ce que j'avais
pour le premier versement.
Je voulais te surprendre,
pour te remercier.
Tu as tout enduré, tu as travaillé fort.
Sache que j'étais reconnaissant.
- Bob.
- Et qu'as-tu fait ?
Le soir où j'ai conclu l'affaire,
après avoir écouté ses histoires
tout l'après-midi
et souffert un souper interminable
de crêpes Suzette, que je dé***,
je l'ai finalement convaincue de signer
le contrat,
je rentre chez moi pour trouver quoi ?
Tes mots sur le mur me disant :
"C'est fini." Juste comme ça.
Bob, je ne le savais pas.
Si tu avais lu mes lettres,
tu l'aurais su.
- Je t'y expliquais tout.
- Non !
Bob, je suis navrée.
Écoute, Betty.
Pour que deux personnes s'entendent,
elles doivent se faire confiance.
Peu importe ce qu'il arrive. Toujours.
- Betty.
- Bob.
- Je suis heureux de te revoir.
- Mon chéri.
Tu sais quel jour c'est ?
Joyeux anniversaire.
Un jour en retard.
À toi aussi.
- Tu te souviens de ça ?
- De quoi ?
On a pris du retard, hein ?
Ne t'inquiète pas, mon chéri.
On y arrivera.
Où vas-tu ?
J'ai une surprise pour toi.
- Comme prévu au calendrier.
- Oui.
Tiens.
- Comment s'appelle-t-il ?
- Anne.
Enchanté, Anne.
M. Bob. M. Bob !
Venez vite, M. Bob.
On a des ennuis dans le poulailler.
Est-ce encore la tuyauterie ?
Tout a pété,
et les poules sont affolées.
Dix d'entre elles se sont déjà noyées.
Bob !
- J'arrive.
- D'accord.
Restez là, toutes les deux.
Vous voyez ce que je veux dire ?
Je pourrais écrire un roman.
FIN