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LA MORT N'ETAIT PAS
AU RENDEZ-VOUS
Chers Kathryn et Richard.
Je vous rappelle
que vous célébrez chez moi
votre cinquième
anniversaire de mariage.
Je vous verrai donc, avec Evelyn,
vendredi.
Amicalement vôtre, Mark.
***, tu aurais pu rentrer à l'heure
pour une fois.
La bonne a congé et Phillips
est allé acheter du mouton.
Pourquoi du mouton ?
Nous dînons dehors.
C'est pour demain.
J'ai horreur du mouton.
Tu en as mangé des milliers de fois.
Toujours avec le même dégoût.
C'est ton imagination.
Il suffit de vouloir.
Et mon estomac n'en veut pas.
- Très drôle !
- Ce n'est pas drôle.
Qu'est-ce que tu cherches ?
Les roses pour ma coiffure.
Elles étaient là hier.
Je n'ai pas dit que c'était toi.
Ah, les voilà.
Ça te plaît ?
C'est trop grand.
C'est la mode.
Tu aurais pu
ranger tes affaires.
Je te l'ai répété...
Cent fois !
Mais tu continues !
Je ne continue rien !
Depuis quelque temps,
tout ce que je fais est mal !
Qu'as-tu donc ?
Ne fais pas l'innocent.
Tu le sais très bien.
Explique-toi !
Tu t'es amouraché d'Evelyn.
Tu pensais que je l'ignorais ?
Je ne suis pas aveugle.
Tu la regardes d'une manière...
c'est répugnant !
Vas-tu le nier ?
Tu ne dis rien ?
Tu es amoureux d'elle ?
Je le savais !
Que comptes-tu faire ?
Je ne ferai rien du tout.
Je ne veux rien lui dire.
A notre mariage,
ce n'était qu'une gosse.
Elle a grandi et à présent,
je suis amoureux d'elle.
On n'y peut rien.
Je devrais peut-être m'effacer ?
N'y compte pas.
Je le sais.
De toute façon,
elle ne t'épouserait pas.
Elle est trop loyale.
Ça aussi, je le sais.
C'est assez drôle,
ce soudain romantisme juvénile.
Surtout pour toi.
N'en parle pas à Evelyn.
Elle te rirait au nez.
Tu n'aurais pas dû dire ça.
Je ne vais pas à cette soirée.
Si. C'est notre cinquième
anniversaire de mariage !
Tu ne vas pas rater ça.
Tout le monde y va.
- Qui est-ce ?
- Evelyn.
Prêts ?
- Kathryn ?
- Nous sommes prêts.
Vous serez bientôt en retard
pour vos noces d'argent.
Kathryn,
j'ai quelque chose pour vous.
Vous ne devinez pas ?
Un peu de patience.
Cueilles-en une belle, Mark !
Qu'elle est belle !
Tu ne trouves pas ?
- Une des vôtres ?
- Une réussite, n'est-ce pas ?
- Quel est son nom ?
- "Janie Belle".
D'un romantisme suspect !
Qui était "Janie Belle" ?
L'erreur de ma vie !
C'est curieux, Docteur !
Racontez !
L'erreur venait de moi !
J'aurais dû la demander en mariage.
J'étais jeune. Je venais
de recevoir mon diplôme.
J'allais enseigner à l'université.
J'avais l'âge et la situation
du professeur Holdsworth.
Comme tout psychiatre
fraîchement émoulu,
je savais tout.
Mais pas comment me marier.
Arrivons-en au but de cette soirée.
Au plus heureux des couples !
A leur 5e anniversaire de mariage !
A la plus gentille des sœurs !
J'espère trouver un jour
un mari comme toi.
Félicitations,
tu as beaucoup de chance.
Notre air favori !
Le Dr Hamilton
n'est-il pas un amour ?
Comment vous remercier ?
N'étant pas marié,
j'ai toujours eu un faible
pour cette prouesse.
Oui, pour moi, psychiatre,
un mariage heureux
est une prouesse rare.
Un peu cynique, non ?
Peut-être, oui.
Mais le mariage
est plein d'embûches.
Les gens ont des impulsions
qui les poussent à s'évader
de leur solitude.
La recherche d'un compagnon
leur paraît la solution idéale
et les voilà avec des menottes !
Mais vous avez bon cœur,
malgré tout.
Votre avis, Holdsworth ?
Vous me voyez embarrassé !
Le professeur Holdsworth admire
qu'en poursuivant la science pure,
j'ai pu mettre mon cœur en cage.
Votre cœur est en cage, lui aussi ?
Je lui donne du grain
de temps à autre.
Très fort,
mais je ne suis pas convaincue.
Moi non plus. La science pure
n'est pas le seul but
recherché
par les jeunes professeurs.
Quel genre de docteur êtes-vous ?
Vous vous occupez du cerveau, non ?
Pas de vulgaires trépanations
ni d'ouvertures du crâne.
Je m'occupe des pensées, des rêves.
Une pensée peut être
comme une tumeur maligne.
Elle peut ronger la volonté.
C'est à moi d'extirper cette pensée
avant qu'elle ne détruise.
Belle théorie, Docteur,
mais comment retirer
une pensée à quelqu'un ?
S'il l'a en tête,
il n'y a rien à faire.
Toujours pratique !
C'est simple pour un ingénieur !
Tout se résout
avec une règle à calculer.
A votre avis, ces pensées,
qu'elles en sont les causes ?
Je dirais que l'amour
et la frustration
en sont les principales.
Le Dr Hamilton
est de l'école freudienne.
Pour lui, l'amour
est la source du mal.
Il ne l'est pas !
Excusez-moi, Docteur,
mais l'amour n'est pas
que dévastateur.
Il est aussi sujet d'inspiration.
On lui doit
de nombreux chefs-d'œuvre.
Roméo et Juliette. Antoine
et Cléopâtre. Abélard et Eloïse.
Vois le résultat !
Tu n'es pas juste, ***.
Qu'importe ce qui leur arrive,
ils ont vécu pour un idéal.
Pas vécu, ils sont morts pour lui.
Nous en reparlerons
quand tu seras mariée.
Si je pouvais mieux m'exprimer...
Je trouve que
tu t'es très bien exprimée.
Attention, ça glisse.
Sois prudent, ***.
Je fais attention.
Je trouve Holdsworth très gentil.
Et toi ?
Il est encore bien jeune.
On dirait que tu as cent ans.
Il a environ ton âge.
Et une belle situation !
N'essaie pas déjà de me marier.
Je veux un mariage solide,
comme le vôtre.
Tu ne rougis pas, *** ?
Jusqu'aux oreilles...
A propos, maman m'a écrit.
Elle est seule
et souhaite ton retour.
Elle ne le dit pas exactement
mais...
Elle veut qu'Evelyn rentre !
Elle ne m'en a pas parlé.
Elle ne veut pas gâcher ton plaisir.
Je n'ai pas envie de rentrer,
mais il le faut.
Je pourrais partir
la semaine prochaine.
Une pensée,
comme une tumeur maligne,
peut ronger la volonté.
Je devrais peut-être m'effacer ?
N'y compte pas !
Jamais !
L'amour est sujet d'inspiration.
C'est assez drôle.
N'en parle pas à Evelyn.
Elle te rirait au nez.
Le mariage est plein d'embûches.
Il va mieux, Docteur.
Vous avez été secoué, mon vieux.
Ça va ?
Formidable !
Une jambe cassée, c'est tout !
Vous serez bientôt debout.
Et Evelyn ?
Elle va bien. A peine touchée.
Et Kathryn ?
Pas une égratignure !
Comment va le malade ?
Je ne peux pas me permettre
d'être malade.
Pas assez riche !
Voyons voir ça !
Je vous fais mal ?
Je ne sens rien.
Essayez !
Faites attention.
Doucement.
Rien à faire.
Vous ne sentez rien ?
Rien. Comme si c'était
la jambe d'un autre.
Ne craignez rien.
La radio montre que tout va bien.
Continuez les exercices prescrits
et ça se remettra.
C'est ce que je lui répète
depuis cinq semaines
qu'il grogne sans arrêt.
Combien de temps cela va durer ?
Impossible à dire.
Aucun docteur ne peut déterminer
quelle en est la cause ?
Votre système nerveux
est la cause de cette incapacité
et on ne peut le radiographier.
Il faut faire quelque chose !
Je vais devenir fou
à rester dans ce fauteuil roulant.
Essayez des bains d'eau chaude.
Ils ont parfois un effet miraculeux.
Il fallait le dire.
C'est une bonne idée.
On devrait emmener cet engin
et filer à Mountain Springs.
Excellente idée !
Mais ne forcez pas, surtout.
Pas de danger !
Je préviendrai mon collègue.
Et comment va Evelyn ?
Oui, quelles nouvelles ?
J'ai reçu un câble ce matin.
Elle est ravie d'être rentrée.
Son brusque départ m'a étonné.
Je l'avais cru entichée
de Holdsworth
et j'espérais...
Tu n'as jamais parlé...
De quoi ?
De notre dispute au sujet d'Evelyn ?
J'aurais préféré mourir.
J'ai dû te faire du mal.
Pardonne-moi !
L'infirmité te rend vertueux.
La voiture est prête ?
Plus que deux valises à mettre.
Vous avez l'air pressé, Phillips ?
Nous voulions prendre
le train du matin.
Partez maintenant, si vous voulez.
Mais... et vous, M. Mason ?
Nous nous arrangerons très bien.
Vous avez hâte de partir.
Bonnes vacances !
Passez-moi Arcket 3872.
Tu es prêt ?
Du 194.
Tout de suite !
Dépêche-toi !
Toujours en retard !
On devait partir
il y a une heure.
Preston ! J'ai vu les échantillons,
mais je ne suis pas satisfait.
Suppose que le clivage soit mauvais.
Je ne peux pas prendre ce risque.
Viens me voir ce soir.
Oui. Prends le train de 9 h.
Pas d'autre solution.
A ce soir !
Qui était-ce ?
Il va falloir changer nos plans.
Je dois le voir.
Rien à faire.
Le travail avant tout.
C'est toujours pareil
quand on part.
Ils sont partis ?
Oui, je leur ai dit
qu'ils pouvaient.
Tu aurais pu me prévenir.
Je n'avais pas prévu ça.
Pars toute seule.
Je te rejoindrai là-bas.
Phillips m'emmènera demain
ou après-demain au plus ***.
Je ne pourrai pas, toute seule.
Tu peux. Tu conduis très bien.
Tu as ta clé du coffre ?
Non, je l'ai laissée
dans la chambre.
J'ai trouvé la mienne.
Tu n'emmènes pas tous tes bijoux ?
Un ou deux seulement.
Ce n'est qu'une station
de montagne !
Ce camée va avec l'ensemble.
Tu es jolie comme ça.
Un compliment ?
Ça faisait longtemps !
Je ne suis pas si méchant que ça.
Oh, rien !
Sois prudente !
La route est dangereuse.
Engrais et lumbago !
Le résultat vous plaît ?
Adorable !
Je vais vous en donner une brassée.
- Je vais à Mountain Springs.
- Sans Richard ?
Il a été retenu et a insisté
pour que j'y aille seule.
Pourriez-vous passer voir
s'il ne manque de rien ?
Avec joie.
J'y vais tout de suite.
Pas maintenant. Il a du travail.
Ce soir aussi. Mais demain matin...
Je vous le promets.
Evelyn et vous,
vous êtes mes favorites.
A l'université, j'enseigne peu,
mais je donne des consultations
à des couples malheureux.
Quand je perds ma foi
dans le mariage,
je pense au vôtre.
Nous avons eu de la chance.
On ne l'aurait pas dit,
il y a cinq ans.
Je peux vous l'avouer maintenant.
Je ne vous donnais pas plus d'un an.
Votre mérite est d'avoir
prouvé mon erreur.
Bon amusement à Mountain Springs !
Je m'occuperai de Richard.
Déplacez votre voiture.
J'ai eu si peur...
Mais tu marches !
Tu marches sans aucune aide.
Comment es-tu venu ?
Que fais-tu ici ?
On dirait qu'il n'y a personne.
C'est vous, Preston ?
- Oui, où êtes-vous ?
- Je suis dans le bureau.
Je voulais laisser l'entrée
allumée pour vous...
C'est l'hôtel Mountain Springs ?
J'attends...
Désolé d'interrompre vos vacances,
Phillips.
Ce n'est rien, monsieur,
je comprends.
Un instant.
Je voudrais parler à Mme Mason.
Excuse-moi de t'avoir fait venir.
Mets-toi à l'aise.
Elle n'est pas arrivée ?
Vous êtes sûr ?
Qu'elle m'appelle
dès qu'elle sera là.
Elle devrait être arrivée.
Y a-t-il à manger ?
Il y a du mouton
dans le réfrigérateur.
Du mouton, mais...
Ça ira très bien.
Au travail !
La plaque 47.
Vous êtes sûr qu'elle n'est pas là ?
C'est à vous que j'ai parlé ?
Qu'elle m'appelle sans faute.
C'est important.
Je suis inquiet.
Ne t'en fais pas.
Un ennui de moteur
ou une crevaison.
Elle m'aurait sûrement téléphoné.
Elle n'a peut-être pas trouvé
de téléphone à proximité.
Tiens, ce doit être elle.
Bonjour, ***, c'est Hamilton.
J'ai promis de m'occuper de vous.
Ça va ?
Je suis très inquiet, Docteur.
Elle n'est pas encore arrivée.
En effet, c'est inquiétant.
Elle est partie d'ici avant midi.
A votre place, j'appellerais
la police de la route.
C'est ce que je vais faire.
Merci d'avoir appelé.
Excuse-moi, Bob.
Je ne peux plus travailler.
Je suis trop énervé.
On a fini, non ?
Juste le dessin
de l'ancre de retenue.
Passez-moi la police.
Qui t'a donné cette idée ?
Howard la recommande pour l'argile.
Oui, ça doit être efficace.
Ma femme a disparu.
Vous dites qu'elle s'est arrêtée
chez vous en partant ?
- Elle est restée longtemps ?
- Juste quelques minutes.
Elle m'a dit de m'occuper
de vous, Richard,
que vous aviez du travail
et que je passe vous voir
ce matin.
Etait-elle comme d'habitude ?
Ou bouleversée, déprimée ?
Elle semblait de bonne humeur.
Vous disiez qu'elle portait
un camée vert ?
Avait-elle d'autres bijoux ?
Oui, une broche
sur le revers de son manteau,
son alliance,
sa bague de fiançailles
et un médaillon gravé
en forme de cœur.
Il contenait ma photo.
Autre chose ?
- Un mouchoir à monogramme.
- Un mouchoir blanc ?
Oui. A liseré vert.
J'essaie de me la représenter.
Elle avait une rose.
Elle était très chic.
Très bonne description.
- La police de la route.
- Entrez, Roberts.
Rien trouvé ?
Aucune trace d'accident
ou de dérapage.
Mais il a plu.
Etes-vous sûr de la route
qu'elle a prise ?
Nous y allons d'habitude
par Martinez Canyon.
Elle aurait pu prendre
l'autoroute Allison.
Je ne pense pas.
C'est un détour.
Nous avons cherché
sur les deux routes.
- Merci, ce sera tout.
- Merci.
Je ne comprends pas.
Il n'y a que deux routes.
Elle n'a pas pu s'évaporer.
Cela peut vous paraître vexant,
mais comprenez-moi :
Il n'y a que deux possibilités.
Ou sa voiture a dérapé
et elle est au fond d'un canyon,
ou elle a menti sur sa destination.
Que voulez-vous dire ?
Si vous vous étiez disputés,
elle serait allée ailleurs
sans vous le dire.
Non, c'est peu probable.
Nous nous entendons très bien.
Les femmes sont parfois déroutantes.
Elle pouvait vous en vouloir
secrètement
sans que vous le sachiez.
Quelqu'un pourrait-il
nous renseigner ?
Richard, je suggère
que l'on fasse venir Evelyn.
C'est déjà fait.
Tu veux m'attendrir,
je crois.
Tu peux faire mieux que ça.
Je me débrouille pas mal
pour un débutant.
Bien sûr. Le docteur sera content.
Pas autant que moi
quand je ne le verrai pas.
Je t'ai admiré cette semaine.
Tout ce que tu as dû endurer !
Et tu m'as tellement aidée.
Tu m'as aidé rien qu'en étant là.
Je veux te poser une question
depuis longtemps.
Vas-y, dis-moi tout.
N'as-tu rien remarqué
au sujet de Kathryn ?
Que veux-tu dire ?
Avant de partir
j'ai senti que quelque chose
l'inquiétait
et qu'elle tentait de le cacher.
Je l'ai remarqué aussi.
J'aurais dû t'en parler.
Nous aurions évité ceci.
Son comportement était étrange.
Elle imaginait des choses.
- Quelles sortes de choses ?
- Inutile d'en parler.
Elle devait être surmenée.
***, j'ai le droit de savoir.
Pour ne donner qu'un exemple,
elle s'imaginait
que j'étais amoureux de toi.
Où a-t-elle été chercher ça ?
Je n'en sais rien.
Puis-je entrer ?
Nous vous attendions.
J'admirais vos roses.
Passez par l'entrée ou
on vous prendra pour le Père Noël.
Je suis trop vieux pour ça.
Les gens ont parfois
des drôles d'idées.
N'en parle à personne.
C'est mieux pour Kathryn.
Vous êtes venu à pied ?
J'ai laissé la voiture chez moi.
J'avais envie de marcher.
Ça fait du bien de vous voir debout.
- Pas trop en retard ?
- Pas du tout.
- Un cocktail ?
- Excellente idée !
Bon. J'arrive !
Il va falloir retarder le dîner.
C'était la police.
Ils ont trouvé une piste.
Peut-être va-t-on enfin savoir.
Voici ce qu'on a trouvé sur lui.
Vous la reconnaissez ?
Oui. C'est celle de Kathryn
ou une très bonne réplique.
Qu'en dites-vous, Mlle Turner ?
C'est sa bague !
- Vous êtes sûre ?
- Certaine.
Enlève ton chapeau !
D'où vient-elle ?
D'un sac de dame.
Tu l'as volé ?
J'ai juste plongé
ma main dedans.
Parle ! Qu'est-il arrivé ?
Eh bien,
on attendait pour traverser.
Il y avait foule.
Le feu était au rouge.
C'était dans le centre ville ?
Quand ?
Il y a deux jours.
Cette dame était à côté de moi.
Elle a été bousculée
et le sac s'est trouvé
à portée de ma main.
Je l'ai ouvert,
plongé ma main
et retiré la bague.
Comment était la dame ?
Une minute.
Je peux l'interroger ?
Allez-y.
Portait-elle un chapeau ?
Quelle couleur ? Vert ?
Je crois.
Rien sur le chapeau ?
Rien.
Si. Il y avait quelque chose.
Une plume. Une grande.
Vous l'avez kidnappée ou tuée.
Alors ! Faites quelque chose !
Obligez-le à parler !
Mes nerfs ont lâché.
C'est l'attente.
Et cette incertitude !
Viens, Evelyn.
Il doit en savoir plus long
qu'il ne dit.
Ils finiront par le faire parler.
Un peu de patience.
J'ai une suggestion à vous faire.
Vous devriez changer de cadre.
Rester est mauvais pour vos nerfs.
- Mes nerfs vont bien.
- Croyez-vous ?
A quoi pensez-vous ?
Vous avez besoin de changer d'air.
Je pars en vacances demain.
Venez donc avec moi.
Il y a le téléphone là-bas.
Vous pourrez pêcher.
Ça vous fera du bien.
Tu devrais. Tu en as besoin.
Et toi ? Tu en as enduré autant.
Viens avec nous.
Si le Dr Hamilton le permet.
J'en serai ravi.
C'est donc d'accord.
Je suis heureux que tu viennes.
Moi aussi. Ça va nous faire du bien.
Je dépends beaucoup de toi.
C'est très bien.
C'est ce qu'il faut.
Qui est entré ici ce soir ?
Personne, sauf moi.
Quelqu'un est venu.
C'est le parfum de Mme Mason.
Vous sentez ?
Oui, en effet.
C'est peut-être Mlle Evelyn...
Non, ça ne peut pas être elle.
Elle était avec moi.
Ce sera tout.
Puis-je vous aider ?
Ça ira, merci.
Passez-moi la police.
Je voudrais parler
à l'inspecteur Eagan.
On s'est introduit chez moi.
Non. Rien n'a été pris.
Au contraire.
On a rapporté
l'alliance de ma femme.
On se sent dans un autre monde.
Comme si on avait
vécu un mauvais rêve.
Je comprends.
Ça mord ?
On a vu mieux !
Tout juste bon comme appât !
J'en ai pris un.
Il avait l'air triste.
Je l'ai rejeté.
Je ne tiens pas à en pêcher.
C'est si bon de ne rien faire.
Aidez-moi à monter.
Restez par ici, Bill.
Vous devriez venir là où ça mord.
Pas mal !
A présent, je connais le menu.
- Bonne journée ?
- Très bonne, regarde.
Par ici. C'est plus court.
Vous devez vous ennuyer, Evelyn,
avec des vieux comme nous.
Parlez pour vous, Docteur.
Je ne suis pas vieux.
J'ai pensé qu'elle préférerait
quelqu'un de son âge.
J'espère qu'elle aura
une bonne surprise à l'hôtel.
- Qui ?
- Le professeur Holdsworth.
Vous n'auriez pas dû.
Que va-t-il croire ?
Tranquillisez-vous.
Holdsworth a l'impression
que je veux discuter avec lui
de nos travaux.
Un véritable entremetteur.
Laissez-la donc choisir.
C'est ce que je ferai.
Je voulais jouer Cupidon
et voilà le résultat.
Qu'est-ce que c'est ?
Quoi, ce tas de bois ?
C'est pour un feu de joie.
- Ils forment un joli couple, non ?
- Pardon ?
Je dis : ils forment un joli couple.
Oui, peut-être.
Je n'y avais jamais pensé.
Holdsworth a une brillante carrière
devant lui.
Et Evelyn l'aidera beaucoup.
L'inter pour vous !
J'arrive !
Eagan, sans doute.
Ce clochard a peut-être parlé.
J'attendais ça avec impatience.
Une promenade sur la terrasse ?
Avec plaisir !
Un instant, s'il vous plaît.
Deuxième cabine.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Je ne sais pas.
C'est coupé.
Personne n'a répondu.
Passez-moi Main 2020.
Main 2020.
Un instant.
Allô, police ?
Le bureau des homicides.
Bureau des homicides, Whitman.
Un instant. Eagan ?
Richard Mason pour toi.
Eagan. Bonsoir, M. Mason.
Non. Je n'ai pas appelé.
Rien à signaler.
Je vous ferai signe.
Désolé de vous avoir dérangé.
Qui m'a appelé ?
C'était une dame.
A-t-elle dit son nom ?
Je suis sûre que non.
Qu'a-t-elle dit ?
Excusez-moi...
j'ai lu les journaux...
Elle a demandé M. Mason.
J'ai dit : "De la part de qui ?"
J'ai cru entendre Mme Mason.
Elle a dû répéter M. Mason.
On entendait mal.
D'où venait l'appel ?
On ne peut pas le déterminer.
J'ai dû me tromper.
Une erreur, probablement.
Quoi de neuf ?
La communication a été coupée.
Si c'est important, on rappellera.
Vous êtes intelligent, Docteur,
et c'est votre partie.
Ce clochard nous a-t-il tout dit ?
Je crois qu'il a dit la vérité.
Ce n'est qu'un vulgaire pickpocket.
Il faut un esprit violent
pour commettre un crime.
Tous les meurtriers
sont semblables ?
S'ils tuent avec préméditation,
ce sont des égotistes maniaques !
C'est vous qui le dites.
C'est basé sur des données solides.
Seul un égotiste
qui place ses désirs
au-dessus de la vie d'autrui
peut commettre un crime parfait.
C'est discutable.
Il y a des meurtres impunis,
il y a donc des crimes parfaits.
La loi des probabilités est contre,
ainsi que celle des hommes.
La sécurité d'un meurtrier
repose sur des mensonges.
Absence de motif, alibi parfait.
Il subit une tension : il sait
qu'une simple erreur peut le perdre.
S'il y a une seule contradiction
dans ses dépositions,
ou le moindre doute
sur son innocence,
ou s'il parle en dormant...
Où est passée Evelyn ?
C'est le même clair de lune
que chez nous.
Mais je le préfère ici.
Il est splendide.
J'ai quelque chose à vous dire.
Lorsque vous êtes partie,
j'ai compris à quel point
j'avais besoin de vous.
- Vous me comprenez ?
- Je crois, oui.
Je suis très occupé au collège,
mais je n'ai pas de vrai foyer.
Ceci peut vous paraître...
Je sais que vous m'aimez mais...
Vous ne m'aimez pas ?
Un autre homme ?
Bien sûr que non.
Vous dites que vous m'aimez.
Je ne peux vous répondre.
Je suis troublée,
je ne sais pas pourquoi.
Je ne puis l'expliquer.
Tu n'as pas froid ?
Je vais te chercher une cape.
Je suis très bien.
Tu ferais mieux de te couvrir.
J'y vais !
Tu sembles lui plaire.
Oui. Il vient
de me demander ma main.
Qu'as-tu répondu ?
Que je ne pouvais pas me décider.
Pourquoi ?
Parce que c'est vrai.
Pourquoi ?
Je ne pouvais pas répondre,
c'est tout.
Je sais pourquoi.
A cause de nos sentiments
réciproques.
- Ce n'est pas vrai.
- Si, c'est vrai.
Quels sentiments ?
Que veux-tu dire ?
Tiens, ta cape.
Si on allait au bord du lac ?
Allez-y sans moi.
Qu'a-t-il ?
Je ne sais pas,
mais je le saurai.
Excusez-moi, Norman.
Il faut que je te parle.
Vas-y, je t'écoute.
Qu'as-tu voulu dire ?
"Nos sentiments réciproques".
Tu le sais très bien.
Je t'aime.
Tu n'aurais pas dû dire ça.
Même si c'est vrai.
Pourquoi ?
Je ne peux plus le dissimuler.
Kathryn avait raison.
Oui, Kathryn avait raison.
Le lui as-tu avoué ?
Non, mais elle le sentait.
Moi aussi.
Cela me mettait mal à l'aise.
Ça devenait intenable,
c'est pour ça que je suis partie.
Et maintenant ?
C'est impossible, ***.
Pourquoi est-ce impossible ?
Nous ne savons même pas
si elle est vivante.
Je ne parle pas d'elle.
Je parle de nous.
Elle serait toujours entre nous.
- Donc tu m'aimes ?
- Je n'ai pas dit ça.
Tu m'aimes,
mais tu ne veux pas l'admettre.
- Non, je ne t'aime pas.
- Pourquoi es-tu là ?
Pourquoi es-tu revenue
dès son départ ?
J'étais inquiète.
Je voulais être sur place.
Pour être à mes côtés !
Pour être seule avec moi !
Non. Tu m'as appelée.
Et ce soir,
pourquoi es-tu venue ici ?
Je voulais savoir.
Tu m'avais très bien compris.
C'était clair.
Tu aurais pu rester avec Holdsworth.
Je voulais en parler avec toi.
Eh bien, parlons-en.
Et si Kathryn revient ?
Tu parles de Roméo et Juliette,
de ceux qui sont morts par amour.
Et tu le fuis.
Mais je ne t'aime pas.
Si ! C'est la cause de ton retour,
de ta réponse à Holdsworth.
Mais tu as peur de le dire.
Arrête, je t'en prie !
Ne pleure pas.
Son mouchoir !
C'est ce que je disais.
Elle serait toujours entre nous.
C'est le mouchoir
qu'elle a emporté ?
J'en suis sûr.
Je l'ai apporté pour ça.
J'ai même vérifié.
La bonne vous le confirmera.
C'était le seul de ce genre.
J'en ai déjà vu
de toutes les couleurs.
Mais ça, c'est le comble !
La bague, la clé,
le mouchoir indiquent
qu'elle a été assassinée
ou kidnappée.
S'il s'agit d'une rançon,
je paierai.
Pas de lettres anonymes ?
Pas encore !
Je les attends.
Qu'est devenu le clochard ?
Il est ici, inculpé de vol.
Laissez-le-moi cinq minutes.
Il parlera.
C'est interdit par le règlement.
Le règlement devrait aussi interdire
de rester assis confortablement
sans aboutir à rien.
Je vous préviens,
si vous n'agissez pas,
j'engagerai des détectives.
Appelez-moi M. Harris !
Je ne m'attendais pas
à vous revoir si vite.
Je suis venu en passant
pour voir si tout allait bien.
- Du nouveau ?
- Non.
Nous avons ouvert le courrier.
Ces lettres sont personnelles.
Nous allions vous les envoyer.
Je savais que Preston
aurait des ennuis.
- Il a eu ses pièces ?
- Hier. Par avion.
Avez-vous des nouvelles
de Mme Mason ?
Pas encore.
Je suis navré !
Si je peux vous aider...
PRETEUR SUR GAGES
- Attendez-moi.
- Bien, monsieur.
Ça vient de chez vous ?
Oui. Vous voulez le retirer ?
- Qui l'a mis en gage ?
- Pas vous ?
Non. Qui ?
Une dame.
Faites voir !
Quand ça ?
Le neuf. Avant-hier.
Vous vous souvenez d'elle ?
Oui. Assez jolie.
Grande. Un ensemble vert.
Tout en vert.
Sac, chapeau, tout.
Sauf la plume.
Avant-hier !
Combien je vous dois ?
Rien à faire.
Dans 90 jours, il sera à vendre.
C'est la loi.
Seul le dépositaire peut le dégager.
Mais j'ai le bulletin.
Ça ne suffit pas.
Il faut la même signature
ou une procuration.
Je suis son mari.
Je peux vous le prouver.
Rien à faire.
Apportez-moi une procuration.
Si elle ne vient pas,
on le met en vente dans 90 jours.
90 jours ?
Vous m'oubliez !
Combien je vous dois ?
1,75 $ !
Conduisez-moi au commissariat.
C'était signé... Mme Mason ?
- J'en suis sûr.
- Incroyable !
Pas plus que la présence
de son alliance dans mon coffre.
C'est à quelle adresse ?
17 Bay Street.
Montrez-nous le médaillon
de Mme Mason.
Vous devez vous tromper.
Je n'ai pas de médaillon.
Ça ne se vend plus.
J'ai liquidé ceux qui me restaient.
Il était là, il y a une demi-heure.
Ce devait être ailleurs.
Non, chez vous !
Montrez-le-moi !
Il y a un an
que je n'ai plus de médaillons.
- Où est votre associé ?
- Qui ?
Ou votre employé.
Il se trompe.
Je n'ai personne.
Je suis tout seul.
C'était bien ici ?
Je me souviens des montres,
de la guitare, tout.
Il était dans cette vitrine.
Le bulletin ?
Il l'a gardé. Le grand type.
Croyez-moi, inspecteur.
- Le registre.
- Comme vous voudrez.
Je vais vous montrer son écriture.
Ce n'est pas le même registre.
Calmez-vous. Ça ne sert à rien.
Allez, on s'en va.
Vous avez pu vous tromper
de boutique.
Je vous dis que non. C'est la même.
Je suis entré.
J'ai donné le bulletin.
J'ai tenu le médaillon
dans mes mains.
J'ai vu la signature de ma femme.
Le même numéro que sur le bulletin.
- Si nous l'avions !
- L'autre type l'a gardé !
Ne vous énervez pas !
Je voudrais vous voir à ma place.
Je me demanderais
si je ne deviens pas fou.
Ecoutez-moi.
Personne ne s'occupe des indices.
J'avais prévenu Eagan.
Je vais m'occuper de ça
moi-même.
Qu'en pensez-vous ?
C'est la même écriture ?
Apparemment, oui.
Mais certaines similitudes
peuvent provenir de traits familiaux
que l'on trouve
chez des frères et sœurs.
Est-ce courant ?
Non. Mais cela arrive parfois.
Pour une meilleure comparaison,
il faut agrandir les spécimens
et analyser les lettres
individuellement.
Excusez-moi du dérangement.
Mais c'est un plaisir d'aider
un ami du Dr Hamilton.
Il aime ça.
Donnez-lui un microscope
et il se prend pour Sherlock Holmes.
J'espère seulement pouvoir
vous aider.
Vous laissez Evelyn au chalet ?
Je ne vois pas de raison
de la mêler à ça.
Tant qu'elle est avec Holdsworth,
elle est en de bonnes mains.
Je ne savais pas que vous étiez là.
Je vous croyais au chalet.
Des affaires imprévues !
Mme Mason gardait bien
son papier à lettres ici ?
Où est-il passé ?
Mlle Evelyn l'a pris.
En partant au chalet.
Les sœurs s'empruntent
leurs affaires.
Je le sais : ma femme a deux sœurs.
Vous vous souvenez du parfum ?
Mlle Evelyn a le même.
Je prépare votre lit ?
Non. Je retourne au chalet.
- Qui est-ce ?
- ***, puis-je entrer ?
On m'a dit que tu partais.
Où vas-tu ?
- Je rentre chez moi.
- Pourquoi ?
Je ne peux plus rester ici,
à présent.
Sans me prévenir ?
Je t'ai laissé un mot.
Qu'y a-t-il ?
Le même papier à lettres
que celui de Kathryn !
Je n'en avais pas.
J'ai emprunté le sien.
Cela te contrarie ?
C'est étrange.
Ton écriture ressemble à la sienne.
Je n'avais pas remarqué.
A peine quelques touches
pour les rendre identiques.
Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Pourquoi dis-tu ça ?
- Tu me regardes...
Pourquoi ?
J'allais te demander la même chose.
Pourquoi me regardes-tu comme ça ?
Tu te fais des idées.
Je vais répondre.
La voiture ?
Annulez !
Je l'emmènerai moi-même
à la gare.
Faites prendre ses bagages.
Tu n'aurais pas dû.
Je peux bien te conduire.
Tu dois être fatigué.
Et conduire la nuit...
J'aime conduire la nuit.
Dépêchons-nous.
Mettez ça à l'arrière.
- Tenez.
- Merci, monsieur.
Sois prudent.
La route est dangereuse.
Ça me rappelle quelque chose.
Téléphone pour vous !
On vous demande au téléphone !
Attends-moi là.
J'ai essayé de vous joindre.
Phillips m'a dit où vous étiez.
Oui. J'ai changé d'avis.
Alors, qu'a-t-il trouvé ?
C'est la même écriture.
Celle de Kathryn.
C'est impossible.
Aucun doute là-dessus.
Berens l'affirme catégoriquement.
Qu'est-ce que ça veut dire ?
Que Kathryn
est certainement vivante.
Vous êtes là, *** ?
Merci d'avoir appelé.
Bonsoir. Excusez-moi,
je ne vous avais pas vu.
Je ne sais plus où j'en suis.
Une femme vous a-t-elle
déjà éconduit ?
Peut-être. Je ne me souviens pas.
Non, sans doute.
Vous savez leur parler.
Que vous a dit Evelyn ?
Elle a été gentille.
Elle m'a proposé son amitié.
Je ne pourrai jamais être son ami.
C'est fou à quel point
je l'aime.
A tel point qu'elle aussi
devrait m'aimer.
Je vous comprends.
Je lui ai fait mes adieux.
Je pars demain.
Je ne le ferais pas.
J'essaierais à nouveau.
Je crois qu'elle a changé d'avis.
Où est-elle ?
Dans ma voiture.
Vous êtes chic.
Vous aussi, M. Mason.
Bonne chance !
Je suis persuadé
que vous l'apprécierez.
Deux fois plus solide, et beaucoup
moins lourde qu'une valise classique.
Je la prends.
Vous en avez une plus petite ?
J'en ai une très bien
dans le même modèle.
Ça m'est égal.
Je suis sûr qu'elle vous plaira
si j'arrive à la trouver.
Je l'avais vue par là...
La voilà !
- Oui, ça ira.
- Je savais qu'elle vous plairait.
C'est beaucoup mieux
si c'est assorti.
Quelque chose ne va pas ?
Vous cherchez quelqu'un ?
La dame qui habite ici.
Vous vous trompez.
Il n'y a personne.
C'est à louer.
Vous êtes la gérante ?
La propriétaire.
Puis-je visiter ?
C'est un bel appartement.
Il vient d'être rénové.
La tapisserie est toute neuve.
Le sol a été entièrement refait.
C'est clair et les commerçants
sont tout près.
C'est un atelier,
si jamais vous peignez...
La cuisinière est toute neuve.
Je viens de la faire installer.
Double évier... des armoires...
Un placard !
- Où mène cette porte ?
- A l'escalier d'incendie.
C'est toujours fermé ?
- Où est la clé ?
- Je l'ai avec moi.
Je ne les laisse jamais
sur les serrures.
On peut les faire tomber
et les attraper par en dessous.
Où est-elle ?
- Qui ?
- La femme qui vient d'entrer.
Aucune femme n'est venue !
Dites-moi où est ma femme !
Ou j'appelle la police.
C'est une maison sérieuse, ici.
On la croit morte, assassinée,
vous comprenez ?
- Assassinée !
- Oui. Vous avez compris ?
Ça vous déplaît, hein ?
Les chats reviennent parfois,
mais pas les femmes.
Parfois on tente de s'en débarrasser,
mais ils s'en sortent.
Et on ne doit pas les recueillir.
La loi l'interdit.
Surtout quelqu'un d'assassiné.
Le docteur vient tout de suite.
Je ne vous attendais pas si tôt.
- Vous êtes occupé ?
- Non, pas du tout.
J'ai une heure de libre.
Que puis-je pour vous ?
Je ne sais pas par où commencer.
Vous venez en malade ou en ami ?
Les deux !
C'est impossible.
La stricte application de la science
n'admet pas l'amitié.
On ne peut soigner les souffrances
si on les partage.
A votre aise.
Mais j'ai besoin de votre aide.
Venant de vous,
c'est extraordinaire.
Vous êtes si fort, si efficace,
si malin, dirons-nous.
Que voulez-vous dire ?
Je ne fais que constater un fait.
Si vous doutez de vous-même,
ce doit être grave.
Je ne crois pas aux fantômes,
au surnaturel et à toutes ces choses.
Mais j'ai vu Kathryn,
ou quelqu'un qui lui ressemble.
- Où ça ?
- Dans la rue.
Je n'ai pas réussi à la rattraper.
Elle a disparu dans un immeuble.
C'était peut-être Kathryn ?
C'est impossible. Je...
Pourquoi ?
Je l'ai appelée.
Elle ne m'a pas répondu.
L'amnésie, peut-être ?
C'est une supposition.
J'espérais qu'on l'identifierait.
Une carte, une lettre dans son sac.
Elle vous serait revenue.
Dans ce cas, elle n'aurait pu
ramener l'alliance.
En état de somnambulisme.
Un désir subconscient
de renier son mariage.
Et l'appel ?
Une erreur, peut-être.
- Et le mouchoir ?
- La blanchisseuse a pu se tromper.
Mais le médaillon ?
Elle a besoin d'argent.
C'est normal.
Pour vous peut-être,
mais pas pour moi.
Vous êtes tranquillement assis là
à chercher des explications logiques,
à essayer de me faire croire
que je suis fou.
Je ne vous fais pas passer pour fou.
Que faites-vous, alors ?
J'essaie de vous comprendre.
Il y a autre chose, Richard.
Vous devriez me le dire.
Je n'ai rien d'autre à ajouter.
Alors acceptez mes théories.
Pourquoi ces doutes ?
Quels doutes ? Douter de quoi ?
Je vous le demande.
Que cherchez-vous ?
Apparemment rien.
Rappelez-vous
ce que j'ai dit à la soirée.
Evelyn avait demandé
ce que je faisais.
J'ai dit qu'une pensée peut être
une tumeur maligne
que j'extirpe
avant qu'elle ne détruise.
Sans votre confiance,
je suis impuissant.
Vous êtes le seul
à pouvoir vous aider.
Vous seul
pouvez régler ces problèmes.
Quels que soient vos doutes,
vous seul pouvez les affronter.
Vous ne pouvez m'aider ?
Non, je ne peux pas.
Vous êtes spécialiste
des troubles mentaux.
Si c'est bien
ce dont je suis atteint,
avez-vous vu un cas semblable ?
Une fois. A Vienne,
quand j'étais étudiant.
- Qu'avait-il fait ?
- Assassiné sa femme.
Votre chapeau !
Elle n'est pas là, *** !
Sortez de là, Mason !
Vous êtes fait !
Rendez-vous.
Où est Kathryn ?
On l'a trouvée,
le lendemain du meurtre.
Je l'ai vue ce matin.
C'était une auxiliaire de la police.
Elle était donc bien morte.
Qu'avez-vous à voir avec tout ça ?
J'ai détecté votre seul faux pas:
la rose.
Vous avez dit
que Kathryn la portait.
C'est exact.
Sur son manteau.
Je la lui avais donnée
à son départ.
Vous ne pouviez pas
l'avoir vue avant.
Je n'ai donc pas rêvé tout ça.
Vous l'avez orchestré.
La police
ne possédait pas de preuves.
Il fallait vous obliger
à revenir ici.
Le graphologue,
le clochard nous y ont aidés.
Et surtout votre conscience.
Evelyn vous a-t-elle aidés ?
Elle n'est pas au courant.
C'est ce que j'espérais.
Tout est fini.
C'est la fin, Docteur.
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