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L'IMPASSE
Quelqu'un me tire vers le sol.
J'ai des sensations maisj'y vois rien.
J'ai pas peur. J'ai déjà vécu ça.
Comme quandje me suis fait buter
dans la 104ème Rue.
Je veux pas aller à l'hosto.
Les urgences, ça a jamais sauvé personne.
Ces enculés vous font passer à minuit
quand il reste plus qu'un interne
chinois avec un bistouri rouillé.
Regardez ces connards qui cavalent
dans tous les sens. Ça sert à quoi ?
Mon cul de Portoricain
aurait déjà dû y passer.
Les mecs de ma bande ont
été liquidés y a longtemps.
Vous en faites pas.
Mon coeur, il lâche pas, jamais.
Je suis pas prêt à passer la main.
C'est comme si j'étais sorti de taule hier.
Je me revois devant lejuge,
en train de lui faire mon topo.
Je dis pas que j'aurais agi autrement
si j'avais eu ma mère quand j'étais gosse.
Ils disent tous ça, en taule.
'"J'étais fichu d'avance.'" Tu parles.
J'étais déjà un sale petit merdeux
quand ma mère était encore là.
Mais elle m'a fait piger les femmes.
M. Brigante,
j'ai 56 affaires à traiter ce matin.
Pourriez-vous abréger ?
Votre Honneur,
comprenez l'agitation de M. Brigante.
Il vient d'être acquitté,
après cinq années d'incarcération.
Il n'est question ni d'acquittement,
ni d'absolution, ni de bénédiction,
ni de rien d'autre
qu'un incroyable concours de circonstances
que vous avez exploité
au profit de votre client.
Ces circonstances dont vous parlez,
Votre Honneur,
sont des écoutes illégales
et des preuves falsifiées.
Il n'y pas de fumée sans feu.
Après cinq années
d'incarcération injustifiée,
il me semble juste que M. Brigante
fasse valoir son droit à la parole.
Très bien, M. Brigante, je vous écoute.
Votre Honneur,
avec tout le respect que je vous dois,
aujourd'hui comme hier,
et pour aller droit au but,
laissez-moi dire à la cour
que j'en ai fini d'être un hors-la-Ioi.
C'est tout ce que je veux dire.
J'étais atteint du mal social
qui règne dans le ghetto,
mais mes séjours dans les
établissements correctionnels hors pair
de Green Haven et de Sing Sing
n'auront pas été vains. Je suis guéri !
Une renaissance,
comme chez ceux du Watergate.
Je sais que vous avez déjà entendu ça.
Mais je suis sincère.
C'est la vérité. J'ai changé.
Et ça ne m'a pas pris 30 ans,
comme vous le pensiez, Votre Honneur,
mais cinq ans seulement.
Exactement, monsieur. Cinq ans.
Et regardez-moi. Complètement réhabilité,
revigoré, réassimilé, et bientôt, relogé.
Et j'ai des tas de gens à remercier pour ça.
Là-bas, ce monsieur, M. Norwalk.
Je veux vous remercier, monsieur,
pour vos écoutes illégales.
Je veux remercier la cour d'appel
d'avoir annulé votre décision.
Et je veux remercier
le Seigneur tout puissant,
sans lequel il n'existerait pas de non-lieu.
- C'est pas croyable.
- J'allais oublier... Comment oublier
mon très cher ami et avocat,
David Kleinfeld,
qui ne m'a jamais, jamais laissé tomber
qui m'a soutenu envers et contre tout.
- Lève-toi.
- Je suis désolé.
- M. Brigante !
- Davey Kleinfeld.
Il ne s'agit pas d'une remise de prix.
Le verdict de la cour d'appel,
ainsi que les techniques d'investigation
malheureuses du procureur,
m'obligent à m'acquitter de la douloureuse
tâche de rendre à la société
un assassin notoire,
condamné pour trafic de stupéfiants.
Non. Jamais condamné pour de la came.
Je prononce le non-lieu.
Le prévenu est libre. Affaire suivante.
J'ai une sacrée dette envers toi.
C'est comme si j'avais gagné.
- Sans rancune, hein ?
- On se reverra, Brigante.
Tu lui as servi un sacré baratin.
C'était pas du baratin.
Je pensais tout ce que j'ai dit.
Tu piges pas.
Je suis un homme libre,
pas juste sorti de taule.
'"Je suis enfin libre, enfin libre...
- '"Merci Seigneur, je suis enfin libre !'"
- Hé, je bosse ici. Et garde tes forces.
Attends un peu de voir
le programme de la soirée.
Comment tu vas gagner ta vie ?
Tu vas recontacter Rolando ?
Je t'ai dit que pour moi,
le business, c'est fini.
J'ai donné pendant 25 ans.
Ça m'a rapporté quoi ? Que dalle.
Tu danses avec moi ou avec lui ?
Ça veut dire quoi
'"Pour moi, le business c'est fini'" ?
Qu'est-ce que tu sais faire d'autre ?
- J'ai des projets, baby.
- Dis-moi tout.
Parce que si tu veux danser avec lui,
tu peux.
Je connais Dave depuis qu'il est sorti
de la fac de droit.
A l'époque, il tenait les dossiers
d'un avocat du milieu.
Il avait une manivelle sous le siège
de sa bagnole. Il cachait sa trouille
devant les clients, des vrais caïds.
Mais Davey Kleinfeld n'a plus la trouille.
Regarde-toi.
T'as vachement bien réussi dans la vie.
C'est grâce à toi.
Tu m'as envoyé mes premiers clients.
Comme je disais, t'es au top.
En haut de l'échelle, Davey.
J'ai un tuyau pour toi.
Tu te souviens de Saso ?
Saso. Ouais.
Il avait un restau dans Madison Avenue.
Il a racheté une boîte de nuit en faillite.
Magnifique.
J'ai trouvé des investisseurs
et on l'a financé.
J'y ai mis 50 000 dollars.
Mais Saso pique dans la caisse
pour régler ses dettes de jeu.
Il dit qu'il lui faut 25 000 dollars,
sinon il perd le bail.
La boîte est sympa.
J'y vais de temps en temps.
Ça me dérangerait pas de lui filer le fric,
à condition que la boîte soit tenue
par quelqu'un de correct.
Moi ?
J'ai eu des boîtes à moi.
J'en ai jamais géré.
C'est pas difficile.
T'arrives, tu remets de l'ordre,
- tu prends un salaire, une part des bénéfs.
- Arrête !
T'en as déjà fait assez pour moi.
C'est juste un service entre amis.
Non, c'est moi qui te dois.
Un service, y a rien de plus dangereux.
Tu m'as sauvé la vie.
Tu m'as sauvé la vie, Dave.
Trente ans, tu sais ce que c'est ?
J'étais mort. Enterré. Six pieds sous terre.
Tu m'as sorti du trou.
Je sais pas quoi te dire.
Dis-moi que tu m'aimes.
Je t'aime.
Si t'étais une gonzesse, je t'épouserais.
- Sacré mec.
- Je parie que tu le ferais.
Quoi ? Façon de parler...
On va se refaire une beauté.
Salut, vous deux.
Faut bien que quelqu'un le fasse.
Alors, c'est quoi ce projet ?
C'est quoi, le gros secret ?
Tu te souviens d'un certain Clyde Bassie ?
Sorti de taule il y a quelques années.
Il est parti aux Bahamas, à Paradise Island,
et il a monté une affaire
de location de bagnoles.
Il en parlait tout le temps, en taule.
Il a été libéré, il s'est cassé,
et il a monté l'affaire.
Et ça marche bien. Carrément bien.
Il se fait un paquet de fric.
Il y a deux mois, il m'a écrit pour me dire
qu'il me prendrait comme associé
si j'apportais 75 000 dollars.
Tu vas louer des bagnoles.
Ça te fait rire ?
- Louer des bagnoles.
- J'en connais un rayon, tu sais.
Je pique des caisses depuis que j'ai 14 ans.
Ça le fait marrer.
Je vais t'apprendre un truc.
Les loueurs de bagnoles,
ça se fait pas tellement buter.
Et les 75 000 dollars,
tu vas les trouver où ?
J'en sais rien.
Je pourrais hériter, on ne sait jamais.
C'est un rêve, Dave.
Il faut rêver, dans la vie.
T'as pensé à tout, Carlito. A la tienne.
Et me revoilà dans la rue.
Le troisième dimanche d'août.
Comme au bon vieux temps.
- T'es sorti quand, papi ?
- Il y a deux jours.
Il reste plus rien.
Comme dans les vieux westerns.
Sauf qu'au lieu des cactus et de la bouse,
y'a des carcasses de voitures
et des merdes de chien.
Tu connais plus grand monde ?
Ces petitsjeunes, je les reconnais pas.
Mi barrio ya no existe.
Tu sais, Carlito,
c'est la vallée de la mort, ici.
Tu me connais, je suis prêt à me battre
avec n'importe qui.
Mais ces gosses
n'ont plus aucun respect pour la vie.
Ils te trouent la peau
juste pour rigoler un coup.
T'es mieux en taule, mec.
Je vais même plus à Black Harlem.
Des vrais dingues, là-haut.
Tu te souviens de Victor ?
- Le barbu.
- Il s'est fait descendre devant le lycée.
Juste devant le putain de lycée.
- Et Lalin, tu le connais ?
- Lalin Miasso. Et alors ?
Lalin tire trente ans à Attica. Trente ans !
Walberto ! Amène-toi. Regarde qui est là.
- Mira, eso. Oye.
- Salut, Wally.
- Ça, c'est un gros calibre.
- Ça fait un bail.
Je t'ai cherché partout.
J'aurais dû savoir
que je te trouverais là, à te balader,
- sur les traces de ton passé.
- Tant que j'en ai un.
- Rolando veut te parler.
- Carlito, il faut que j'y retourne.
Si tu veux un garde du corps,
tu m'appelles.
- Appelle-moi. Salut.
- Ça m'a fait plaisir, Pachanga.
- Rolando ?
- Si. Il est dans le coin.
Guajiro, attends-moi ici.
- Je reviens dans cinq minutes.
- OK, Carlito.
Qui c'est ? Ta nouvelle couverture ?
C'est mon petit cousin.
Je vais voir ma tante plus ***.
Carlito, mon ami !
Ça fait plaisir !
J'ai prié pour toi
pendant que t'étais à l'ombre,
pour que soit puni celui qui t'a fait du tort.
- Merci.
- Viens t'asseoir.
- Tu vas bien ?
- Ça peut aller.
Ça a l'air d'aller plutôt bien, pour toi.
Pourquoi pas ? Les affaires marchent.
- L'héro, c'est ça ?
- C'est la coke, maintenant.
Y'a plus que ça de vrai. C'est fini, l'héroïne.
- Mais tu sais tout ça, pas vrai ?
- Non, je ne savais pas.
Parlons franchement.
Tu as tiré cinq ans
et tu n'as jamais prononcé mon nom.
Je sais que tu aurais pu me balancer
et que ça t'aurait facilité la vie.
Mais tu ne l'as pas fait.
T'as agi comme il faut. T'es un mec bien.
Je suis devenu riche,
pendant que tu étais à l'ombre.
Tu crois peut-être
que je te dois quelque chose ?
Je te demande rien.
- Avec qui travailles-tu ?
- Personne.
- Personne ?
- J'ai pris ma retraite.
- Ta retraite ?
- Exactement.
Ta retraite ?
Sérieusement ?
Sérieusement. C'est fini. Je suis rangé.
Dis-moi, Carlito Brigante,
tu as trouvé la foi, c'est ça ?
C'est ça. Je vais devenir prêtre.
Qu'est-ce que tu deviens ?
Pas grand-chose. Je vais au lycée.
Et j'ai un boulot.
C'est vrai ? Tu fais quoi ?
Je fais des petites courses
pour le Señor Pablo Cabrales.
- Cabrales.
- Ouais.
Pourquoi tu fais ces conneries ?
C'est pas bien.
Allez, Carlito.
Je compte pas faire carrière là-dedans.
Je suis coursier, c'est tout.
Vise un peu.
30 000 dollars.
Tu peux me rendre un service ?
Quoi ?
Je dois passer prendre un truc à côté.
Tu peux venir avec moi ?
Arrête. Me mêle pas à tout ça.
Mais je les connais. C'est des amis.
Je veux juste entrer avec toi.
Quand ils verront ma couverture,
ils en feront dans leur froc.
- Ils me connaissent même pas.
- Toi ?
T'es une vraie légende vivante.
S'il te plaît.
D'accord. Dix minutes.
J'ai promis à ta mère qu'on serait à l'heure.
Pas de problème. C'est des vrais pros.
Ce sera réglé en moins de deux.
Le gosse entre avec 30 000 dollars.
Et moi, la légende vivante, j'entre avec lui.
Dans cinq minutes, on sera dans la rue
avec 30 000 dollars de la meilleure came.
Plus qu'assez pour me renvoyer
direct d'oùje viens.
- ¿Cómo está?
- Quisqueya, ça va ?
Merde, Guajiro. C'est qui, lui ?
C'est mon cousin.
Primo mio, Carlito Brigante.
Tu as entendu parler de Carlito.
Qu'est-ce qu'il vient foutre ici ?
Calmos, les mecs.
On se balade ensemble, c'est tout.
Allez, Quisqueya. Tu connais Carlito.
J'ai rien sur moi.
Il sort de Lewisburg.
Il était associé avec Rolando Rivas.
Carlito. J'ai entendu parler de toi.
Tu donnais dans l'héro,
avec Rolando, pas vrai ?
Un peu.
Un peu ? Elle est bonne, celle-là.
Il paraît que vous étiez les rois.
Je suis désolé, Carlito.
Occupez-vous de Carlito, les gars.
On a une affaire à régler.
Mon p'*** frère.
- Tu joues ?
- Non, je vais regarder.
- On joue au huit.
- C'est un jeu sympa.
- Ça t'embête pas que je compte ?
- Tout y est.
Je compte quand même.
- Tu vas perdre.
- C'est ça.
- Pas mal, le coup, non ?
- Pas terrible.
Grouille-toi.
Sois pas si pressé, je vais encore te battre.
- Arrête, merde !
- Mais quoi ?
- C'est les chiottes, là ?
- Ouais.
Elles marchent pas.
Les chiottes sont bouchées.
Désolé.
- Bouchées ?
- C'est ça, bouchées.
Je suis pas à une semaine près.
C'est ça, on les fera réparer pour toi.
Monte le son ! J'adore cette chanson !
Tu veux jouer, oui ou merde ?
Cool, mec. Je les place.
- T'as du feu ?
- Ouais.
Vous jouez au huit, c'est bien ça ?
Je peux pas résister,
faut que je vous montre un truc.
- On est en pleine partie !
- Vous jouez au huit, c'est ça ?
Vous avez pas encore commencé.
C'est rien, ça changera rien.
Vous allez pas en revenir.
Il faut les aligner, comme ça.
- C'est un coup de pro ?
- Mieux que ça : de la magie.
Quand vous aurez vu ce coup,
vous ne croirez même plus en Dieu.
Quisqueya, viens voir ça.
- Carlito va nous montrer un coup.
- Guajiro.
J'ai pas fini de compter.
T'en veux une bien fraîche, mec ?
Sers-toi.
Ce coup, j'ai mis six mois à l'apprendre.
Mais il faut que tu m'aides.
Tu la vois ?
Par-dessus la 12.
- Comment va ton boss ?
- Bien. Je l'ai vu ce matin.
Mets ton doigt ici, sur la 12, pour la tenir.
- Comme ça ?
- Il faut qu'elle soit bien alignée.
- Alors, tu connais pas la nouvelle ?
- Laquelle ?
Y'a pas de bière, là-dedans.
Mais si, tout au fond.
J'ai travaillé ce coup avec Clyde Bassie.
Tu vois bien la 9 ? Donne-moi la queue.
Aligne-les.
- Elles sont alignées ?
- On dirait, oui.
Allez, Quisqueya. C'est quoi, la nouvelle ?
Ton boss est mort, et toi aussi.
Mon flingue est rechargé !
Entrez, bande de fils de pute !
Venez, je vous attends !
Vous venez pas ?
D'accord, c'est moi qui sors !
Vous l'aurez voulu, bande d'enculés !
Je vais vous faire sauter la cervelle !
Vous vous prenez pour des caïds ?
Vous allez crever comme des rats !
Vous êtes prêts ?
Vous allez le sentir passer !
Nom de Dieu.
Nom de Dieu, regarde-toi !
Tu disais que c'étaient des amis, Guajiro...
Y a pas d'amis dans ce business de merde.
Adios, cousin.
Qu'est-ce qui s'est passé ?
C'est fini les affaires, ici.
Y'a plus que des guignols
qui s'arnaquent entre eux.
Je cherche pas les ennuis.
Ils viennent à moi.
Je cours, ils me courent après.
Je dois pouvoir me planquer quelque part.
Je suis allé voir la boîte de Saso.
C'est pas mal. Bien situé.
Bien gérée,
ça pourrait être une bonne affaire.
Super. Je t'avance 25 000 dollars.
Non, je vais y mettre mon propre fric.
Ton propre fric ? De quoi tu parles ?
J'ai croisé Rolando. Il me devait
25 000 dollars pour un vieux truc.
C'est comme ça que je marche,
ou rien, Dave.
Si tu les as, tant mieux.
Appelle Saso,
dis-lui que je le verrai ce soir.
C'est réglé. Dis donc,
j'ai un petit service à te demander.
Rien de grave. J'ai besoin
d'un garde du corps. Quelqu'un de fiable.
Qui t'embête ? Je le connais ?
C'est rien. Un petit malentendu.
Si c'est rien,
pourquoi tu veux un garde du corps ?
Fais-moi confiance, tu veux ?
C'est provisoire.
Je trouverai quelqu'un d'autre plus ***,
mais là, c'est urgent.
Il y a Pachanga, un ancien de ma bande
du quartier latino, un bon.
Super.
Ça va, toi ?
Je la sens bien, cette boîte.
On va s'en mettre plein les poches.
Je la sens bien, moi aussi.
Mais dès que j'ai mes 75 000 dollars,
j'me tire.
Ah oui, c'est vrai.
Tu vas louer des petites Ford
à des touristes sur l'île du Paradis.
Exactement. Et avec le sourire.
Les temps ont changé.
Où sont passées les mini-jupes ?
Où est passée la marijuana ?
II n'y a plus que des semelles compensées,
de la coke et des danses pas possibles.
Tout ce qu'il faut rattraper
quand on perd cinq ans...
Mais certaines choses ne changent pas,
comme Saso.
Charlie, mon ami ! Charlie Brigante !
Comment vas-tu ?
Salut, Saso.
Non, c'est fini Saso.
On m'appelle Ron, maintenant.
- Ron ?
- Ron, pour Reinaldo.
Passons aux choses sérieuses, Ron.
On me dit que la boîte marche bien.
- Très bien.
- Alors pourquoi t'as besoin de fric ?
- Moi ?
- Tu t'es remis à jouer, pas vrai ?
Tu dois combien ?
Disons, 50 ou 60 000 dollars.
Ça veut dire dans les 100 000.
A qui tu les dois ?
A un ou deux types, tu sais...
25 000 dollars, ça devrait les calmer.
Et tu auras un quart des bénéfices.
D'accord, je t'apporte 25 000 dollars
en liquide, demain.
Je veux la moitié des bénéfices.
Tu cherches à me baiser, ou quoi ?
Saso, enfin, Ron,
je cherche plutôt à te sauver la peau.
Ce fric, tu le dois soit à Fat Anthony,
soit à Scooze, pas vrai ?
De toute façon, tu vas finir
dans le coffre d'une bagnole,
quelque part le long d'une autoroute.
On mettra peut-être des semaines
à te retrouver. Comme Dee Dee.
Tu te rappelles ? Ils l'ont découpée.
Ça risque de puer, ton histoire.
'"Qu'est-ce qui pue comme ça ?'"
C'est Saso.
C'est Saso. Avant, c'était Ron.
D'accord, d'accord.
A quelle heure, demain ?
Me voilà dans la boîte,
à jouer les Humphrey Bogart.
Les choses peuvent mal tourner,
à cette heure-là, alorsj'ai amené Pachanga,
pour me couvrir.
Il croit queje vais le rendre riche,
alors il a peur queje sois tué
avant qu'il touche le pactole.
J'ai appris pour ton cousin.
T'aurais dû m'appeler, je t'aurais couvert.
C'est arrivé il y a un mois.
Tu viens de l'apprendre ?
Tu m'as dit de protéger Kleinberg
dans la journée, après je viens ici...
Kleinfeld ! J'espère que tu fais mieux
ton boulot avec lui qu'avec moi.
Il est plein aux as.
Il a un coffre dans son bureau
rempli de liasses de billets...
Ta gueule ! Kleinfeld, c'est mon frère.
Regarde-moi bien.
Mon frère.
Je déconnais.
Au lieu de déconner, ouvre les yeux.
Surveille le bar. Ils piquent du fric.
J'essaie, mais il fait trop noir,
qu'est-ce tu veux qu'on fasse ?
Carlito, le type là-bas ne veut pas payer.
- Quel type ?
- Le type en rouge, là-bas.
Qu'est-ce que tu fais ?
- La ferme. Embrasse-moi.
- Excusez-moi.
- Il y a une erreur dans l'addition ?
- Ouais, une grosse.
- Allez, ma poule...
- Fais gaffe !
- Benny !
- Quoi ?
Merde. Putain. Merde. Désolé, M. Brigante.
Je m'excuse, tout va bien.
Le gros Saso me doit du fric
et il tarde à me rembourser.
Alors, je fais comme chez moi.
On n'a pas été présentés.
- Benny Blanco, du Bronx.
- Tu me connais ?
T'es Carlito Brigante, l'intouchable.
Moi, je te connais pas. Je te dois rien.
Je suis pas Saso.
Et t'es chez moi, maintenant.
Tout le monde paye. C'est clair ?
Ouais. C'est cool.
Qu'est-ce que tu fous ?
Paye cette putain d'addition, connard.
- Au serveur.
- Au serveur, tête de nœud !
Et commande-nous du champagne,
ce truc français.
Tu prends un verre ?
- Non, merci.
- On fait connaissance.
Donnez-lui une chaise !
Une chaise !
Et toi, fais pas cette tête de conne !
Tu sais qui c'est, ce mec ?
Ce mec, c'est le Rothschild
du business de l'héro.
Jamais entendu dire ça.
T'avais au moins 100 mecs
dans la rue, pas vrai ?
- A peu près.
- Moi, je commence petit.
Je monte mon réseau.
J'étudie ça de près,
pour maximiser le potentiel.
Je suis à deux doigts de toucher le jackpot.
Donne-moi juste deux minutes...
- Une autre fois. Bonne chance.
- Deux minutes, pas plus.
On se reverra.
Deux minutes, c'est tout, M. Brigante.
Putain de gosses.
Ils fourguent quelques grammes
et se prennent pour des caïds.
Ils se font trois dollars en mon absence
et je dois les respecter.
- Je les emmerde.
- Ouais, on les emmerde.
Ramon, explique-moi ça.
Carlito, je t'ai vu parler à Benny Blanco.
Benny Blanco, du Bronx.
- On dit qu'il a un bel avenir.
- On dit ça ?
II aura un bel avenir...
s'il est pas mort dans huit jours.
Comment ça se fait
qu'un beau mec comme toi
soit pas maqué ?
Je travaille trop.
Qu'est-ce qui va pas ?
Tu vois jamais personne qui te plaît, ici ?
Personne d'autre que toi, Stef.
C'est fou ce qu'elle ressemble à Gail.
Même couleur de cheveux,
même façon de danser.
J'ai rencontré Gail
un an avant d'aller au trou.
C'était une danseuse,
genre danse classique.
Elle allait devenir une star de Broadway.
Elle est tombée amoureuse.
Moi aussi. Je m'étaisjuré dejamais
lui faire de mal. Mais on choisit pas.
Tu me manques, Gail.
Quand t'es en taule, tu passes ton temps
à te demander qui tu vas voir
lejour de ta sortie.
Et le lendemain. Et lejour suivant.
Puis, tu sors,
et tout le monde a changé de tête.
Toi aussi, sûrement.
Tu cherches désespérément une tête
qui n'ait pas changé.
Quelqu'un qui te reconnaisse,
qui te regarde comme avant.
- Salut, Gail.
- A dans une semaine.
- Je vous connais, vous.
- Dégage.
Vous sortiez avec un type...
Comment il s'appelle ? Un beau gosse...
Ah oui, Carlito Brigante !
Salut, Gail.
J'ai fait la tournée d'un spectacle
qui s'appelle Songbird, l'année dernière.
Je jouais la fille du gouverneur.
C'était pas le rôle principal,
mais c'était un bon rôle.
Et j'ai joué dans une comédie musicale
à Las Vegas.
J'ai détesté le climat.
Tu connais Las Vegas ?
Vegas ? Ouais.
Tu fais quelque chose en ce moment ?
Je pourrais venir te voir.
Je danse dans des boîtes.
Un soir par-ci, un soir par-là.
Mais j'ai un projet
pour l'automne prochain.
Super.
Tu as la vie dont tu rêvais.
Presque.
J'y suis pas tout à fait, mais ça va.
C'était comment, la prison ?
Rien de spécial.
Beaucoup de pompes.
Beaucoup de temps perdu.
- Tu es sorti, maintenant.
- Ouais. Me voilà.
Tu trouves que j'ai du culot
de débarquer après toutes ces années ?
Tu m'en veux encore ?
A ton avis ?
Tu m'as larguée, Charlie.
Tu vas me dire que c'était pour mon bien,
c'est ça ?
Non, c'était pour mon bien à moi.
Pour mon bien à moi.
J'étais parti pour trente ans.
Je devais faire quoi ? Je savais
que tu allais essayer de m'attendre.
Tu m'aurais rendu visite,
j'aurais pensé à toi tout le temps.
Je devais faire quoi ?
Me voilà coincé en taule
à me demander sans arrêt où tu es,
ce que tu fais, avec qui.
Ça m'aurait rendu dingue, Gail.
Ça m'aurait tué. Tu peux me croire.
Il valait mieux couper court.
Comme ça, j'avais la tête vide.
Et maintenant ?
Maintenant ? J'en sais rien.
Je suis là. Je suis libre.
Pour ce que ça vaut.
Il paraît que tu as une boîte de nuit.
Elle est pas à moi. J'en ai juste une partie.
J'essaie de me faire assez d'argent...
Avec mon bol,
quelqu'un va se faire flinguer,
les flics vont s'amener et tout fermer.
Ça ne te ressemble pas de dire ça.
C'est vrai ? Tu trouves ?
Tu ne parlais jamais comme ça, avant.
Je me suis jamais senti comme ça.
C'est bizarre, tu sais.
Un conseiller de Lewisburg,
M. Seawald, m'a dit un jour :
'"Charlie, on finit par s'essouffler.
'"Tu peux pas sprinter toute ta vie.
Il faut ralentir un jour.
'"Tu peux pas continuer à te braquer.
Un jour, ça te rattrape.
'"Ça te bouffe.
'"Tu peux pas effacer l'ardoise.
'"Tu finis juste par t'essouffler.'"
II faut que j'y aille.
Je pourrai t'appeler ?
C'est moi qui t'appellerai, d'accord ?
- Tu sais où me trouver ?
- Oui.
Tu avais dis
que tu ne me ferais pas de mal.
Je sais. Pardon.
Je te demande pardon.
Bonne nuit.
PRISON FLOTTANTE DE RIKER'S ISLAND
M. Taglialucci pour voir son avocat,
M. Kleinfeld.
Allez-y.
Tony, comment allez-vous ?
- Dégage, Jackson.
- Oui, M. Taglialucci.
Vous avez bonne mine.
M'oblige pas à parler, Kleinfeld.
Ecris ce que je te dis, hein.
555-5888.
C'est le numéro perso de mon fils Frankie.
Je vais t'expliquer.
La ferme !
Tu m'as jamais plu, Kleinfeld.
Pas parce que t'es juif,
je connais plein de Juifs,
mais parce que t'es un foutu menteur.
Je te file un million de dollars pour un
simple dessous de table. Résultat : rien !
Je l'ai dit à votre fils,
j'ai remis l'argent à Nicky.
S'il décide de vous doubler
et de témoigner contre vous,
- qu'est-ce qu'on peut me...
- Regarde bien mes mains.
Si tu m'obliges à élever la voix,
je te pète le cou comme une allumette.
Sale faux-cul. Tu me prends pour qui ?
Nicky n'a pas vu la couleur d'un seul dollar.
Mon fric est allé direct dans ta poche.
- J'ai personnellement...
- Ne me mens pas, sale petite merde.
Si tu me mens encore une fois,
je te fais balancer à la flotte.
Pense à ça quand tu sortiras d'ici.
Regarde la flotte sous tes pieds
et pense à ce que ça fait,
d'avoir des anguilles et des crabes
qui te sortent des orbites.
Qu'attendez-vous de moi ?
- Il paraît que t'as un bateau.
- Oui.
- Tu vas me faire sortir d'ici.
- Ecoutez...
tout mon cabinet ne s'occupe plus
que de votre appel.
- J'ai vu le juge ce matin.
- Je te parle pas d'appel.
Je te parle de m'aider à faire le mur.
Je suis avocat.
Ecoute, avocat de mes deux,
tu me dois un million de dollars.
Mon fils Frankie t'accompagnera
et t'aura à l'œil,
pour être sûr que tout aille bien.
Tu as vu le gardien qui m'a amené ici ?
On l'a payé pour qu'il monte le coup
et que j'arrive à la flotte.
T'auras plus qu'à m'attendre
avec le bateau.
Ce n'est pas exactement...
On a déjà payé pour t'effacer, coco.
Les hommes, les armes, la chaux vive...
tout est prêt.
Tu me suis ?
Même d'ici, j'ai qu'un geste à faire.
Quoi ?
M. Norwalk, du bureau du procureur.
J'ai dit, pas d'appels !
II est ici.
M. Kleinfeld ?
Un instant, s'il vous plaît.
- Vous êtes là, M. Kleinfeld ?
- Faites-le entrer.
Comment allez-vous ?
- Quelle bonne surprise ! Asseyez-vous.
- Je ne vous dérange pas ?
Pas du tout.
Je comptais justement vous appeler.
Vos ennuis ne vont pas
s'envoler comme ça.
Me voilà dans la boîte,
en train de compter les dollars.
En plus des 25 000 dollars de départ,
j'en ai déjà gagné 14 000.
Encore 35 ou 40 000 et je me tire d'ici.
Bye-bye !
Plus que deux ou trois mois.
Je n'ai qu'à être patient,
faire profil bas, éviter les ennuis,
et me faire oublier.
Lalin est ici. Dans le bureau.
- Lalin ?
- Tu veux le voir ?
- Tu m'as dit qu'il tirait trente ans.
- Ben, il a dû sortir.
- Comment va-t-il ?
- Pas aussi bien que toi, mais tu sais...
Non, je sais pas.
Lalin était un type du quartier,
un sacré beau gosse.
Il bossait dans une cercle dejeux privé
de la 87ème Rue Ouest.
C'était un peu l'hôte de la maison,
il trouvait les filles.
Si on me demandait
ce queje pense de Lalin,
je dirais que c'est un mec réglo.
- Regarde-toi !
- Salut, hermano.
Comment ça va, mec ? C'est la classe, ici.
Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
Comment ça ? T'es pas au courant ?
Je me suis fait plomber le dos.
Si on veut vraiment te niquer,
on te paie pas une boîte en sapin,
on te fout dans un fauteuil.
- T'en veux une ?
- Non, je travaille.
- Tu veux un verre ?
- T'as pas idée.
Pachanga, dis-moi ce qui se passe là-haut.
Allez, dis-le-moi.
A plus ***.
Tu sais, j'ai vu la fille avec qui tu sortais.
Celle des Bahamas.
Tu sais, la blonde,
celle qui ressemble à ma sœur.
Tu veux dire Gail.
Je l'ai vue dans un spectacle à Broadway.
Quand ?
II y a deux semaines.
Dans un spectacle incroyable.
Un truc artistique, tu sais,
mais elle est vraiment douée.
Elle a beaucoup de talent, cette fille.
Broadway et la 48e Rue ?
Je vais te resservir.
Comme ça, t'as repris le business ?
J'ai arrêté, Lalin. Je te l'ai dit.
C'est fini pour moi, le business.
Ne me dis pas qu'avec tous les types
de Lewisburg, t'as pris aucun contact ?
J'ai beaucoup lu.
J'ai préparé mon appel, et tout ça.
Et toi ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Pachanga m'avait dit
que tu tirais trente ans.
Ouais. Ils m'ont relâché avant.
Relâché ? Comment t'as fait ?
Comme toi, j'ai beaucoup lu,
et puis, j'ai fait des affaires
avec des petits malins,
et on m'a relâché.
Sans blague. Bravo.
A la tienne.
A la tienne. '"Enfin libre.'"
Ecoute, je bosse avec des nouveaux.
Des Italiens.
Ils te font confiance.
Ils te prennent pour un Rital.
- D'où sont-ils ? De Pleasant Avenue ?
- Du centre.
En tout cas, ils ont du fric.
Beaucoup de fric.
Ça rigole pas. Ils paient jusqu'à
25 000 $ le kilo, si la came est bonne.
Ils cherchent des mecs de la rue.
Ils sont de la vieille école.
- Des types réglos, comme nous ?
- C'est ça, de la vieille école.
Qu'est-ce que tu en dis ?
Toi et moi, comme au bon vieux temps.
Tu amènes les gars avec qui tu bosses.
Je bosse avec personne. Je te l'ai dit.
Je suis plus dans le coup.
Allez, déconne pas !
Tu oublies à qui tu parles.
- Alors c'était ça.
- Arrête.
C'est comme ça que tu t'en est tiré,
petite ordure ?
- Je vais t'expliquer.
- Je vais te buter !
- Je vais te balancer à la flotte.
- C'est quoi, ce bordel ?
Attends une seconde !
T'es une sale balance, hein ?
Je vais le buter, putain !
Je vais le buter pour toi !
Qu'il me bute, ce con ! Enculés !
Vas-y, bute-moi, connard !
Regarde où j'en suis !
C'est vrai, regarde-moi ! Toi, tu as tout !
C'est vrai, merde !
Regarde avec quoi je me balade :
des putain de couches !
Je chie dans mon froc tous les jours !
Je peux pas marcher, pas baiser.
Vas-y, bute-moi, connard !
Ils m'ont obligé à le faire,
sinon je retournais au trou.
Je suis foutu, là-bas.
Je suis dans un putain de fauteuil.
- Il était même pas branché.
- Qui t'envoie ? Dis-moi.
Qui t'envoie ?
- Qui t'envoie, fils de pute ?
- Le procureur.
Norwalk ?
- Norwalk ?
- Il bande pour toi, mec.
On lui a dit que tu avais replongé.
Que j'avais replongé ? Qui lui a dit ça ?
Je me suis tenu à carreau.
J'ai pas bougé. Qui lui a dit ça ?
- J'en sais rien.
- Qui lui a dit ça ?
Je te jure que j'en sais rien !
Je t'aurais jamais balancé. Jamais.
J'allais te faire un signe.
Il était même pas branché.
Y a autre chose, mec !
Laisse-moi...
Vas-y, bute-moi, putain !
Je vais pas te buter.
Je vais même pas te faire de mal.
Dis-moi un truc.
Comment tu peux baiser les seuls amis
que tu as ?
Comment t'arrives à faire ça ?
T'es foutu.
Je vais chercher quelqu'un pour te sortir.
Laisse-moi t'expliquer...
Un enculé a dit à Norwalk
que j'avais repris le business.
Entre.
Tu sais qui c'est ?
Non. Mais il m'a envoyé
quelqu'un avec un micro.
Le fils de pute.
Il me met la pression, à moi aussi.
Je ne deale plus.
Et jamais je retournerai en taule !
Calme-toi. Tu ne deales plus,
il ne peut rien contre toi.
Il est comme ça. Il va à la pêche, c'est tout.
Je vais m'en occuper. D'accord ?
Enculé de Lalin.
Il a personne.
Il a plus personne.
Et vous, monsieur ? Ça vous dit ?
Ça gaze, mec ? Regarde ça.
Quelle surprise !
Une grosse surprise.
Un Diet Pepsi.
Tu étais superbe.
- Vraiment.
- Merci.
Très, comment dire...
Sexy ?
- Exactement.
- C'est fait exprès.
- Mademoiselle, c'était formidable.
- Vraiment formidable.
- Merci beaucoup.
- Vraiment, vraiment formidable.
C'est gentil.
Des fans.
Qu'est-ce qu'il y a ?
Rien. Je me disais que...
Cette situation est peut-être...
Cette situation ?
Je ne m'attendais pas à ça. C'est tout.
Tu m'as dit que tu avais joué
dans une comédie musicale.
Je pensais que c'était
un truc de Broadway.
Tu m'as dit que tu avais joué
la fille d'un gouverneur.
Et je viens ici et je vois ça.
C'est pas que ce ne soit pas bien...
Attends une minute. Je travaille dur, ici.
Je danse. Je suis bien payée.
Je ne baise avec personne.
J'ai pas dit ça. Je t'en prie.
T'es là, à me juger.
Je te juge pas. Ne dis pas ça.
Moi, je ne te juge pas, Charlie.
Qu'est-ce que tu fais de si extraordinaire ?
Tu as déjà tué quelqu'un, Charlie ?
Désolée, je n'aurais pas dû dire ça.
Désolé, j'aurais pas dû venir sans prévenir.
C'est ma faute. Je m'excuse.
Il faut que j'y aille.
- Où tu vas ?
- Je rentre chez moi.
Je te revois quand ?
Si tu me faisais une autre surprise ?
- Quand ?
- C'est pas à moi de te le dire.
- Pourquoi ?
- Parce que ce ne serait plus une surprise.
Je veux goûter à ton cul.
Tu le connais par cœur.
Suis-moi.
Tu veux ma photo ?
- Benny !
- Ça gaze ?
- Benny Blanco, du Bronx !
- Salut, le gros.
Le plus gros de tous.
- Où est mon blé ?
- Quel blé ?
Mon fric, mec !
Joue pas au con avec moi, ou je te baise !
Tu plaisantes ?
Où est Steffie ?
Trouve-moi Steffie. Je me sens seul.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Où est Steffie ?
- Je l'ai vue par là.
- Va me la chercher.
D'accord.
Nom de Dieu !
Et après, elle a fait six gosses !
II y a un problème avec M. Kleinfeld.
- Quel problème ?
- Il se tape Steffie dans les toilettes.
Je vois pas le problème.
Tant mieux pour lui.
Mais elle est à Benny Blanco, maintenant.
A qui ?
Tu te souviens de Benny Blanco du Bronx ?
- Le petit connard de l'autre jour.
- Qu'il aille se faire foutre.
Il est là, et il va pas être content.
- Où ça ?
- Là-bas.
Le connard ! T'inquiète pas pour lui.
Ça va aller.
Qu'est-ce que je leur réponds ?
Faut faire avec.
Vous nous le cachiez où, ce beau mec ?
Ça, c'est un mec sexy !
- Une vraie bête sauvage, tu sais ?
- Plus rapide que son ombre.
Ouais, mais il a une Mercedes et un yacht.
M. Blanco dit qu'il n'y a pas de problème.
Il veut vous offrir
une bouteille de champagne
et il veut que vous lui envoyiez Steffie
quand vous voudrez.
- Je fais quoi, Carlito ?
- Pas de problème. Steffie est avec Dave.
Mais Benny a dit...
On l'emmerde !
De la part de Benny Blanco.
Renvoyez-la !
Vite ! Vite !
Charlie, ne fais pas ça, je t'en prie.
- Benny est un bon client.
- C'est un minus.
Qu'est-ce qui te prend
de te conduire comme ça ?
Tu devrais pas lui en vouloir.
C'est toi il y a vingt ans.
Pas moi.
C'est la deuxième fois
que vous refusez de trinquer avec moi.
- Mon champagne vous plaît pas ?
- Peut-être bien.
Il y a peut-être un malentendu.
- Vous m'avez peut-être oublié.
- Peut-être que je m'en fous.
Peut-être aussi que j'ai oublié
la dernière fois que j'ai chié.
Qui tu es, merdeux,
pour que je me souvienne de toi ?
Tu crois que t'es comme moi ?
T'es pas comme moi, petit con.
T'es un guignol.
J'ai bossé avec des vrais patrons,
des grands.
Toi, t'as bossé avec qui ?
Des petits connards de pédés,
des faucheurs à la tire comme toi.
Allez, dégage ! Va piquer un sac.
Va voir là-bas si j'y suis.
Le problème, c'est que Steffie
sait pas où est sa place.
- Sa place est ici.
- Elle fait une belle connerie !
Je vais te faire sauter ta putain de tête.
- Je vais lui faire sauter la tête, à ce con !
- Dave, range ce flingue !
- Quel effet ça fait ?
- Viens !
Quel effet ça fait ?
Lâchez-moi, putain !
C'est quoi, ce bordel ?
Surveille le bas !
C'est un malentendu, putain !
On se calme ! Lâchez-le !
Ecoute-moi bien, Benny Blanco du Bronx.
La gonzesse, Steffie,
elle appartient à la boîte.
Si jamais je revois ta sale petite gueule ici,
tu es mort. Comme ça.
T'es fini, mec. T'es de l'histoire ancienne.
Alors, tue-moi maintenant,
sinon c'est moi qui te ferai la peau.
Sortez-le. Par-derrière.
Emmenez-le dans l'allée.
Grosse erreur, mec. Grosse erreur.
Mais c'est les vieux réflexes
qui reviennent.
Je connais la suite par coeur.
Benny doit disparaître.
Et si je m'en occupe pas, ils diront :
'"Carlito fait plus le poids. Il se laisse aller.
'"C'était un dur, avant. La taule l'a bouffé. '"
La rue te regarde.
Elle te quitte pas des yeux.
Attendez !
On le met dans le coffre d'une bagnole
et on la fout à l'eau.
- Fils de pute.
- C'est pas loin. Au bout de la rue.
Ça sera comme avant, on va rigoler.
- Lâchez-le.
- Quoi ?
Lâchez-le. Laissez-le partir.
Une autre fois, ce guignol y serait passé.
Maisje peux plus faire ça.
Je ne veux plus tuer personne,
même si je sais queje devrais.
C'est plus moi. Tout ce queje veux,
c'est mes 75 000 dollars et me tirer.
Faites-le, c'est tout !
Dis-moi qu'il est mort et enterré.
Que s'est-il passé ?
Ce qui n'aurait pas dû arriver.
Donne-moi ton flingue.
Quoi ?
Donne-moi ton flingue.
Depuis quand tu joues les durs ?
Tu vas te faire descendre.
Je sais me défendre.
Tu me prends pour un couillon
qu'a jamais vu de méchants ?
Tu vas agiter ce truc
sous le nez du mauvais mec,
il va te l'arracher des mains
et te le fourrer dans le cul. C'est tout vu.
Donne-moi ton flingue, maintenant.
Je sais que tu m'aimes,
mais détends-toi un peu.
Ecoute.
Je fais une grande fête chez moi, samedi.
Je veux que tu viennes. J'ai à te parler.
Tu peux pas me parler ici ?
Je veux que tu viennes. J'ai à te parler.
Tu peux pas me parler ici ?
Je te dirai samedi.
J'ai besoin de supports visuels.
Steffie, pourquoi t'as poussé
ce mec à la flotte ?
Et dis à tes copains
d'arrêter de foutre la merde !
Qu'est-ce que tu fais là tout seul ?
Je médite.
T'es pas net, toi.
Pourquoi t'as jamais essayé de me sauter ?
T'as fait toute une histoire pour moi
et t'as jamais posé la main sur moi.
- T'es avec Dave, maintenant.
- Il me saute plus. Il prend trop de coke.
- Vous parlez de quoi ?
- De cul.
A propos de cul,
c'est des amis à toi, ces enculés ?
A propos de cul,
c'est des amis à toi, ces enculés ?
Ils me foutent la honte.
- Va t'occuper d'eux.
- Je t'emmerde, connard !
C'est ça.
Ta copine te tripote devant tout le monde !
J'ai des invités, merde !
II y a des gens qui bouffent !
- Calme-toi, Dave !
- Toi, calme-toi. Un peu de tenue !
Si tu veux la sauter, fais comme les autres,
emmène-la dans une chambre !
Je te jure !
Alors, Dave, accouche.
- J'ai besoin de ton aide.
- Pour quoi faire ?
Tu dois m'aider à faire évader
Tony Taglialucci de la prison de Riker.
T'es malade ?
II croit que je lui ai piqué
un million de dollars.
Il est en train de crever. Il est givré.
Il est complètement parano.
Tu te rends compte de ce que tu me dis ?
Si je le fais pas, il me fera tuer.
C'est pas compliqué.
Alors tu vas devoir
entrer en fraude dans la prison ?
Je suis pas fou.
Il quittera l'île à la nage.
- A la nage ?
- Ouais.
Il va se noyer.
Pas si toi et moi, on vient le chercher...
avec ça.
Tony a un complice
qui le conduira jusqu'à la flotte.
Je connais les chenaux comme ma poche.
On traverse la baie de Little Neck
au nord pour aller le chercher.
Il y a une bouée à 100 mètres de la côte.
Il nous attendra là.
Aller-retour, vite fait.
Une demi-heure ***.
Il va sauter à l'eau,
faire 100 mètres à la nage,
jusqu'à une bouée de l'East River ?
Impossible. C'est trop dur. Il va y rester.
Ça, c'est son problème. Inutile de discuter.
Je n'ai pas le choix. J'ai besoin de ton aide.
Tu es avocat. Qu'est-ce qui te prend ?
Je sais pas.
J'ai tellement la trouille
que j'y vois plus clair.
Je suis dans une putain
de situation de merde.
Une fois que j'aurai déposé Tony à terre,
il est fort possible qu'avec
son pourri de fils...
ils aient un plan pour moi.
Comment ça, '"un plan'" ?
Quel genre de plan ?
Comment être sûr qu'il ne va pas me tuer ?
II peut pas me voir, ce mec.
Je suis dans la merde. Jusqu'au cou.
Tu es la seule personne au monde
à qui je puisse faire confiance.
Et je te filerai 50 000 dollars pour la peine.
Dave, si j'accepte, c'est pas pour le fric.
Tu marches ?
Quand... ?
J'en sais rien ! Son fils doit m'appeler.
Tu marches ?
C'est bon, d'accord.
Merci.
Surprise !
Je dormais.
Je peux entrer ?
Je t'ai apporté du cheesecake.
J'aime pas le cheesecake.
Gail, tu m'aurais pas laissé monter
si tu ne comptais pas me faire entrer.
C'est non, Charlie.
Qu'est-ce que je peux faire ?
Qu'est-ce qui te reste à faire ?
Est-ce que tu vas...
arracher la chaîne ?
Me poursuivre dans tout l'appartement ?
Me déshabiller ?
Me prendre par terre ?
- Je suis trop vieux pour ça.
- Dommage.
Si tu ne peux pas entrer...
tu n'entres pas.
Où est mon cheesecake ?
Je peux te poser une question indiscrète ?
Tout ce que tu veux.
Tu as déjà tué quelqu'un ?
Pardon.
C'est pas simple, comme question.
- Je peux pas répondre...
- C'est pas grave.
- Tu n'es pas obligé de...
- ... comme ça.
T'es pas obligé de répondre.
Quand j'étais gamin, à East Harlem,
les Ritals interdisaient...
aux Latinos d'aller à l'est de Park Avenue.
Et les Négros disaient : '"Pas de Latinos à
l'ouest de la 5ème Avenue.'"
Ça laissait pas
une grande marge de manoeuvre.
Si tu voulais aller à Central Park
nourrir les canards : dans le cul !
Alors qu'est-ce qu'on fait ?
On y va quand même.
Me voilà dans la 106ème Rue,
à Central Park, près du lac.
Je me fais coincer par un gang.
Ils m'encerclent.
Je prends la mouche, je sors mon couteau.
Je leur dis : '"Je prends
n'importe lequel d'entre vous !'"
Alors eux : '"Non, on va te faire la peau.'"
Et ils sortent leurs 22.
Des flingues bricolés.
Tu armes le truc, tu chopes la balle
bien dans le milieu, et pan !
Si tu la prends dans la tête,
c'est pas du pipeau.
C'est la dernière fois qu'on m'a emmerdé.
Après, j'avais toujours un flingue sur moi.
J'ai tué des types, ouais,
mais c'est pas comme si
j'avais prévu mon coup. Pas du tout.
On fait ce qu'il faut pour sauver sa peau.
Et un beau jour, tu en arrives là où tu es.
C'est pareil pour tout le monde.
Tout le monde.
Sauf que moi, je me tire.
Je vais louer des bagnoles.
Pourquoi tu te marres ?
Ça fait marrer tout le monde. C'est un rêve.
Je sais. Excuse-moi.
T'as jamais eu de rêves, toi ?
Bien sûr que si.
La boîte de strip-tease,
c'est pas vraiment le nirvana, tu sais.
C'est juste...
Je sais pas.
Parfois je m'entends parler
d'agents, d'auditions,
et j'essaie d'être optimiste.
Et puis, je me dis :
'"A quoi bon être si optimiste ?'"
Ouais, j'avais un rêve, Charlie,
mais là je suis réveillée,
et ce rêve, je le dé***.
Je devrais peut-être songer
à passer à autre chose.
Ou à quitter cette ville.
Chaquejour, je découvre
une raison de plus d'aimer Gail.
Je cherche un moyen
de nous faire quitter New York,
de partir aux Bahamas, tous les deux,
définitivement.
Elle dit pas grand-chose,
maisje sens que l'idée fait son chemin.
L'argent rentre régulièrement.
J'en aurai bientôt assez pour partir.
Mon rêve est à portée de main.
Je touche au but.
- Où tu vas ? Attends.
- Je suis crevé.
- A mon âge, faut me ménager.
- S'il te plaît !
Laisse-moi te regarder.
J'adore te regarder. Vas-y.
C'est ça.
Pardon.
Regardez-moi ça !
Nous voilà entre potes, au Copa.
Tout le monde danse,
boit du Dom Perignon...
Tout ça aux frais de Kleinfeld.
Il nous laisse même pas
mettre la main à la poche.
Il paye le serveur en douce.
Mais il a une sale tête d'alcolo.
Il a le regard de plus en plus vitreux.
J'aurais dû le voir venir.
Vous arrêtez pas. Regarde ça.
Tu vas laisser ce truand de merde
peloter ta femme comme ça ?
Ils dansent, c'est tout.
Tu trouves pas ça beau ?
Les mouvements, le rythme...
Ce que je trouve pas beau,
c'est qu'il lui met la main au cul.
Il lui met pas la main au cul.
Ça s'appelle la taille.
Regarde-moi ce trouduc.
Ces petits cons se prennent pour des durs.
J'en ai ma claque, des ordures comme lui
qui débarquent dans mon cabinet
et me traitent comme de la merde.
Dis-lui ce que tu penses.
Pourquoi tu gardes ça pour toi ?
Ça t'enlèverait un poids.
- C'est trop lourd à porter.
- Je vais le faire.
- Tu devrais lui dire.
- D'accord.
Je suis sûr qu'il sera très intéressé
par ce que t'auras à dire.
Qu'est-ce que tu fais ?
- Tu délires ou quoi ?
- Moi ?
- Ouais, toi, le Rital.
- Moi ?
- Bite en spaghetti !
- Arrête, ça va.
- C'est à toi que je parle.
- C'est à moi que tu parles ?
- Ne faites pas attention. Il est saoul.
- Il a dit quoi ?
Assieds-toi !
- Pour qui il se prend ?
- C'est rien.
Allez, les mecs, je paie un verre.
- C'est qui, ce raté ?
- Allez, on va s'asseoir.
- Les gens n'ont aucun humour.
- On s'en va, Charlie.
Je déconnais juste. Il se serait rien passé.
Carlito et moi, on prend soin
l'un de l'autre. Pas vrai ?
Vous êtes très belle.
Hé, Carlito,
t'as jamais le mal de mer, j'espère.
- Non.
- Tant mieux.
Je demandais ça
pour notre balade en bateau demain soir.
Laisse tomber.
Il faut penser à tout. Ça approche, tu sais.
Vous allez quelque part ?
Juste une petite balade en bateau.
Si tu laissais tomber ? Ça devient lourd.
- Quel est le problème ?
- Tu es lourd.
Je posais juste une question.
Où est le mal ?
T'es vraiment trop con !
Avant de faire du bateau,
c'est normal de penser au mal de mer.
Quel bateau ?
De quel bateau vous parlez ?
Quel bateau, Charlie ?
Si tu reparles de ça devant elle, je te tue.
Qu'est-ce qui lui prend ?
J'aime pas ce type.
- Je m'en suis méfiée dès que je l'ai vu.
- Si tu m'écoutais ?
D'accord.
C'est quoi, cette histoire de bateau ?
Dans quoi ce connard
veut-il t'embarquer ? Dis-moi.
Je lui donne juste un coup de main.
Je le lui dois.
Tu le lui dois ?
II est complètement accro à la coke !
J'arrive pas à croire que tu traînes avec lui.
Il est malade.
Il va te faire tuer ou renvoyer en prison.
Il m'a sauvé la vie !
Alors, tu vas te sacrifier pour lui ?
C'est pas vrai, Charlie...
Tu me sers tout un baratin,
tu me dis que tu en as fini avec tout ça,
mais c'est faux.
Un baratin ? Comment ça, un baratin ?
C'est faux.
Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Pourquoi tu m'as entraînée là-dedans ?
- Dans quoi ?
Pourquoi tu m'as fait avaler
tous ces bobards à propos des Bahamas ?
Je me sens ridicule !
T'as pas changé !
T'as pas changé du tout !
Qu'est-ce que ça veut dire ?
Tu crois que je veux pas vraiment
m'en sortir, c'est ça ?
C'est ça que tu me dis ?
Comment tu peux dire ça ?
Comment tu peux dire ça,
alors que je touche au but ?
Comment peux-tu me dire
une chose pareille ?
J'ai un truc à faire, juste un,
et après, je me tire.
- Je le dois à Dave.
- Tu ne lui dois rien du tout !
Mais tu crois que si.
- C'est pour ça que tu t'en sortiras jamais.
- Ecoute-moi.
Tout ce que tu as appris dans la rue
ne servira qu'à te faire tuer !
Comment tu sais
ce que j'ai appris dans la rue ?
Tu dis n'importe quoi.
Je sais comment se termine ce rêve.
Pas au paradis.
Il se termine aux urgences de Sutton,
où je t'emmènerai...
à 3 heures du matin.
Je serai là,
à pleurer comme une idiote,
pendant que tu pisses le sang
et que tu crèves.
- Ecoute-moi.
- Parce que tu me racontes des bobards !
Tu refuses d'écouter !
Dave est mon ami.
J'ai une dette envers lui.
Voilà...
qui je suis.
Que ce soit bien ou mal.
J'y peux rien !
Peu importe ce qu'il te demande...
ne le fais pas.
Je te le demande. S'il te plaît.
S'il te plaît.
Ne le fais pas.
Compte pas sur moi
pour venir éponger ton sang !
Le grand soir est arrivé
et dès le début, je le sentais mal.
Kleinfeld était complètement défoncé.
Il avait les narines rouges et enflées.
Mauvais départ, l'ami.
- C'est qui, ce mec ?
- Voilà Frankie, un des fils de Tony.
- '"Frank.'"
- Si tu veux.
- C'est qui, ce mec ?
- Il est à toi, ce bateau ?
Alors, écrase.
J'avais besoin d'aide, j'en ai amené.
On va longer la côte du côté La Guardia.
Frankie, tu prendras la barre.
Carlito, tu m'aideras à hisser Tony.
- '"Frank.'"
- C'est ça. Largue les amarres.
- Quoi ?
- Détache l'amarre, Latino de mes deux !
Ce mec est un copain à toi ?
Ouais, c'est un copain à moi.
C'est une belle pourriture.
Vas-y molo.
Je vois la bouée.
Tu la vois ? Où ça ?
Ralentis. J'y vois que dalle.
- Elle est là.
- T'es sourd ou quoi ?
Ralentis, tu vas lui passer dessus.
Vous allez où ?
Tu l'as dépassé, merde !
Frankie, attends.
Viens avec moi sur le pont supérieur.
On peut pas faire marche arrière d'ici.
Par ici ! Amène-toi !
Viens ! Suis-moi !
Au secours !
Je suis là ! Revenez !
Pousse-toi, j'y vois rien !
Par ici !
Vous m'avez loupé ! Par ici !
Tu vois la lumière, là ?
Ouais.
Tu gardes le cap
sur cette putain de lumière.
- Tu vas y arriver ?
- C'est bon.
Ici !
- Allez.
- Par ici.
Au secours !
Je l'ai ! Arrêtez tout !
Je l'ai ! Arrêtez !
Dépêchez-vous !
A l'aide !
- Tu l'as ?
- Je le tiens.
Prends la barre. On fait demi-tour.
Je le tiens. Tony, accrochez-vous.
C'est toi qui vas me dire ce que ça fait
d'avoir des putain d'anguilles
et des putain de crabes
qui te sortent des orbites !
Qu'est-ce que tu fous ?
- Coule, enculé de Rital !
- Dégage, connard !
Va chercher Frankie.
C'est nous que tu as tués, Dave.
C'est nous.
Viens, Frankie.
Ton papa t'attend.
Allez !
Donne-moi un coup de main, on dérive.
On va te remettre sur pied
et te dire bonne nuit.
Prends-le de l'autre côté.
Un, deux, trois.
Quand on franchit une certaine limite,
on ne peut pas revenir en arrière.
Le point de non retour.
Dave l'a franchi. Et je suis là, avec lui.
Ça veut dire quej'irai avec lui
jusqu'au bout,
jusqu'à la fin, quelle qu'elle soit.
J'avais pas le choix.
Sinon, c'est lui qui m'aurait tué.
T'es furax, je sais.
Je te file 10 000 dollars de plus.
Je te fais livrer les 60 000 dollars
en liquide, demain. D'accord ?
On croira que le gosse a voulu faire évader
son père. Le bateau a chaviré, ils ont coulé.
Ils ont pu se faire défoncer la tête
par un chaland ou une péniche.
Ça nous retombera pas dessus.
Fais-moi confiance.
- Tu l'as arnaqué, pas vrai ?
- Qui ?
Tony T. Tu as empoché son fric, hein ?
Ouais.
T'es plus un avocat, Dave.
T'es un gangster, maintenant.
T'es passé de l'autre côté.
Ça n'a plus rien à voir.
Ça s'apprend pas à l'école
et on commence pas sur le ***.
T'inquiète pas pour moi.
Une dernière chose...
On est quittes.
- On prend un verre ?
- Dis-le !
On est quittes.
On est quittes.
Ça passera jamais.
On a bousillé un boss et son gamin.
Je les connais, ces Italiens.
Je bosse avec eux.
Ils remonteront jusqu'à nous,
les doigts dans le nez.
Faut queje me bouge.
Ecoute-moi, Carlito.
Rudy dit que Pachanga
se plaint d'être fauché,
qu'il a pas un rond.
Il dit aussi que t'es un nul,
que t'as pas les couilles
de t'attaquer au problème,
et qu'il a perdu trop de temps
sans se faire un radis.
En plus, il paraît qu'il nous espionne
pour le compte de Benny Blanco.
Laisse-moi m'occuper de Pachanga.
C'est mon frère.
Ton frère ? Ce fils de pute
tuerait sa propre mère pour du fric.
Comme la plupart des gens.
A demain.
Avec l'âge,
tu vois que tout le monde
a une bonne raison de te bousiller.
Tu les crois tous.
Mais tu te dis qu'il y en a bien un qui ment.
Peut-être même qu'ils mentent tous.
Quand t'as trop d'angles morts,
t'es mal barré.
T'es mal barré.
J'ai l'agent Williams en ligne.
Passez-le-moi.
M. Kleinfeld ? lci l'agent Williams.
Nous sommes dans votre parking.
Vous êtes bien immatriculé DK 777 ?
Oui. Il y a un problème ?
Quelqu'un a essayé de voler
votre Mercedes. Il y a eu un accident.
- Un accident ?
- Oui.
- Elle est très abîmée ?
- Je crains que oui.
Je descends.
J'en ai pour dix minutes.
Avec les compliments de M. Taglialucci !
Attends !
J'ai pas le temps. J'ai un rendez-vous.
T'avais raison pour Kleinfeld.
C'est un pourri.
- C'est fini, entre lui et moi.
- J'ai pas le temps. Je t'appellerai.
Ralentis. Qu'est-ce que tu as ?
- Tu m'en veux ? C'est ça ?
- Oui.
C'est idiot. Qu'est-ce qui te prend ?
J'ai des soucis. On peut parler plus *** ?
Je voulais juste te dire
que tu avais raison pour Kleinfeld.
- Désolé si ça va pas.
- Je dois y aller.
J'ai rendez-vous chez le médecin.
- Tu es malade ?
- Non, je suis en retard.
- Prend un taxi.
- Non, Charlie, je suis en retard !
- Tu veux dire que...
- J'en veux pas.
Ça veut dire quoi ?
Je ne veux pas d'un enfant sans père.
Il faut qu'on en parle.
M. Brigante, je suis M. Duncan.
Je dois vous conduire jusqu'au cabinet
du procureur, M. Norwalk.
J'ai rien à lui dire,
à moins d'être en état d'arrestation.
M. Norwalk a un enregistrement
qu'il voudrait vous faire écouter.
Si vous avez pas de mandat,
j'irai nulle part. Surtout sans mon avocat.
M. Kleinfeld a été poignardé,
aujourd'hui à 14 heures.
Je vous conseille de nous suivre.
Nous sommes peut-être vos derniers amis.
Je viens aussi.
Kleinfeld a de la chance d'être en vie.
Il est à l'hôpital de East Side.
On veut le remettre d'aplomb
avant de le faire incarcérer.
Vous l'envoyez au trou ?
Pour quels motifs ?
David Kleinfeld est devenu
un gros gibier, pendant votre absence.
Plus gros que vous. Il a les mains sales.
Blanchiment d'argent, corruption...
Ça fait un moment qu'on est après lui.
Je sais rien de tout ça.
Il y a beaucoup de choses
que vous ignorez.
Bill, t'as aucune preuve contre moi,
on le sait tous deux.
T'as même pas de quoi me faire accuser.
Tu veux prendre le risque ?
Ne perdons pas de temps.
Tu as dit qu'on pourrait s'arranger ?
- Tu n'enregistres pas, là ?
- Tu me prends pour qui ?
D'accord.
J'ai un truc qui pourrait t'intéresser.
Si tu me lâches,
je t'aide à remettre Brigante à l'ombre.
Brigante ? Pour quel motif ?
Une fois sorti, il est venu passer
des tas de coups de fils à mon cabinet.
J'ai appris qu'il retravaillait avec
son vieux copain Rolando, dans la coke.
Et je te parle d'un gros business.
Tu témoignerais contre lui ?
Absolument.
Nous ne le croyons pas.
Je sais que vous vous tenez à carreau
depuis que vous êtes sorti.
C'est Kleinfeld qu'on veut coincer.
Il avait bien vu. Jamais je n'obtiendrais
de mise en accusation avec ce que j'ai.
Mais avec votre aide...
on peut mettre ce fumier à l'ombre
pour longtemps.
Hermano...
on est au courant pour Tony T.
Qui c'est, Tony T. ?
C'est ça.
On a repêché son cadavre hier,
dans l'East River. Avec celui de son fils.
Quelqu'un a essayé de faire évader Tony.
Je connais pas ces types.
Tony T. avait un autre fils, Vincent.
Vincent a pété les plombs
en apprenant cette histoire.
Il a dit à tout le monde
que c'était Kleinfeld qui avait tout goupillé,
avant de liquider son père et son frère.
On ne dit pas que tu étais sur ce bateau.
Mais connaissant tes liens avec Kleinfeld,
on se dit qu'il y a des chances.
Tu ne crois pas, hermano ?
J'aime pas les bateaux.
Voilà ce qu'on vous propose.
Si vous étiez sur ce bateau,
et je sais que vous y étiez,
témoignez contre Kleinfeld
pour homicide volontaire.
Vous aurez l'immunité totale
et deux billets d'avion pour les Bahamas.
Vous voulez vous venger de Kleinfeld ?
On vous le sert sur un plateau.
J'aimerais bien vous aider,
mais je sais pas de quoi vous parlez.
Je connais pas ces gens.
Je comprends rien.
Laisse-moi te dire une chose,
monsieur le dealer notoire.
Si nous on sait que t'étais à bord,
tu crois pas que les Ritals s'en doutent ?
Et s'ils chopent Kleinfeld,
ils le feront parler.
Tu crois qu'il te couvriras ? Tu parles !
Tu lui dois rien, à Kleinfeld.
Il a voulu te faire porter le chapeau.
Te détruire !
Ce sera tout ?
Je veux de tes nouvelles d'ici demain midi.
Tu crois que tu vas t'envoler
pour le soleil, connard ?
Tu rêves.
Fais ce qu'ils te demandent.
Tu n'as pas le choix.
Tu veux te tirer, Gail ? Vas-y.
Tu peux partir sans te retourner.
La porte est ouverte.
Je comprendrai. Mais j'ai un plan.
J'ai une solution. Arrêtez-vous ici.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- J'en ai pour cinq minutes.
- Où tu vas ?
- Attends-moi ici cinq minutes.
C'est quoi ?
Des billets pour le train de nuit
pour Miami.
Personne ne nous cherchera dans un train.
De Miami, on prendra l'avion pour Nassau.
- Et la boîte ? Ton argent ?
- Tant pis.
J'ai déjà presque 70 000 dollars. Mon pote
aux Bahamas me prêtera le reste.
Allez, on y va. On se tire d'ici.
Tous les trois.
On perd du temps, chérie.
Le rêve ne viendra pas nous chercher.
Il faut lui courir après, maintenant.
C'est pas ce que j'avais prévu,
moi non plus, mais c'est comme ça.
Je passe à la boîte chercher mon fric.
Ensuite, je file à la gare centrale.
Le train part à 23 h 30. Tu y seras ?
- Tu y seras ?
- J'y serai.
Je t'aime.
- Sois là, toi aussi.
- A tout à l'heure.
Le train part dans cinq heures
et mon cerveau tourne à cent à l'heure.
Norwalk m'oubliera. Il ne viendra pas
me chercher, il n'a aucune preuve.
Mais il n'y a pas que lui.
Plus que cinq heures.
Est-ce queje vais penser à tout ?
A tout le monde ? Réussir à tout boucler ?
Je dois écouter mon instinct...
celui qui me dit que cette gueule
va pas avec cet uniforme.
Une dernière affaire à régler :
regarder Kleinfeld dans les yeux.
Il faut queje sache.
Qui êtes-vous ?
- Kleinfeld est mon avocat.
- Les mains sur le mur.
Allez-y.
Du calme, Dave.
C'est ton pote.
Tu m'as foutu une de ces trouilles.
Le flic doit laisser entrer personne.
C'est toi, ça va...
Les flics pourront rien pour toi.
T'as la mafia au cul.
Je sais. Où tu étais passé ?
C'est quoi, ça ?
- Où tu étais ?
- Comment tu te sens ?
Pas très bien. Où tu étais passé, putain ?
J'étais chez Norwalk.
J'ai entendu l'enregistrement.
Le salaud.
Ne trahis jamais tes amis. Quoi qu'il arrive.
C'est du bidon.
Ils sortent les phrases de leur contexte...
J'arrive pas à croire que tu...
Fais pas ça ! T'es con, ou quoi ?
Qu'est-ce que tu fous ?
Tu veux bien ranger ce truc ?
II est chargé !
Je t'emmerde,
toi et ton code d'honneur à la con.
C'est grâce à ça que tu es sorti de taule ?
Non. C'est grâce à moi.
Que tu as été acquitté quatre fois ?
Non. C'est grâce à moi.
Toi, la rue, allez vous faire foutre.
Ton monde est grand comme ça...
et il n'y a qu'une loi qui tienne :
chacun pour soi.
Chacun pour soi ?
- Chacun pour soi.
- Tu vois, ça, tu le poses là.
Pas sous ton oreiller.
Comme ça, tu l'attrapes plus vite.
S'ils entrent, tu es prêt.
Salut, Dave. T'as un bel avenir devant toi.
La relève.
- T'es en avance.
- Deux minutes. Tu me files ton journal ?
- Il est à toi.
- Merci.
Sois sage.
J'ai un colis pour vous, M. Kleinfeld.
- De la part de qui ?
- De la part de mon père...
et de mon frère.
Adios, maître.
Où t'étais passé ?
Tu sais que Kleinfeld a failli y passer ?
Oui, il paraît. Ecoute, je quitte la ville
quelques jours avec Gail.
- Tu vas te marier ?
- Ecoute-moi.
Tu vas aller chercher Gail chez elle
et tu vas la conduire à la gare centrale.
Tu m'attendras là-bas avec elle.
Le train part à 23 h 30 pile.
Il ne faut pas qu'on le rate.
C'est clair ? Allez, vas-y.
C'est moi, Pete Amadesso.
- Tu te souviens de moi ?
- Pete ! Tu vas bien ?
- Ça va.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
On a entendu parler de ta boîte. Super !
On est passé te dire bonjour.
Content de te voir. Tu vas bien ?
- Ça fait un bail.
- Un sacré bail.
Assieds-toi. Prends un verre.
Vas-y, assieds-toi.
Je me suis dit : '"Putain, ça fait bien
quinze ans que j'ai pas vu Carlito !'"
Quinze ans ? Ça doit être ça.
- Un bout de temps.
- Tu l'as dit.
- Désolé. Joe Battaglia.
- Enchanté.
Sonny Manzanero.
- Ça va ?
- Carlito Brigante.
Carlito et moi, on traficotait ensemble
à la fin des années cinquante.
On était des gosses.
La première fois,
je l'ai pris pour un Italien !
Regardez-le !
Merde !
Pete Amadesso débarque dans ma boîte,
comme ça.
Tu parles.
C'est pas net. Pete est un caïd.
Son oncle est un gros bonnet
de la bande de Pleasant Avenue.
C'est sûrement les hommes de Tony T.
qui l'envoient.
Il doit m'observer. Il veut voir si je craque.
Il attend queje panique.
Ils sont pas encore sûrs
quej'étais sur le bateau.
Ils s'en doutent mais ils sont pas sûrs.
S'ils en étaient sûrs, je serais déjà mort.
Pour l'instant, ils m'observent.
Il a toujours été des nôtres.
C'est un sacré bonhomme.
Il faut le savoir.
Bref, je dis au type :
'"Tommy, Carlito est pas un Négro.
Regarde comment il danse !'"
II danse comme un Italien !
Faut le voir danser la tarantelle !
Garçon, par ici !
Apporte-leur notre meilleur champagne.
C'est pour la maison.
- Où tu vas ? Reste avec nous.
- Je travaille.
Laisse-moi faire ce que j'ai à faire.
Je reviens.
Comme tu veux.
Putain !
Merde !
Où il est ?
Saso.
- Où est mon fric ?
- De quoi tu parles ?
- Où ça ?
- J'en sais rien.
T'as appris pour Kleinfeld et t'as pensé
que j'étais mort aussi, hein ?
- Tu croyais hériter de mon fric, hein ?
- Je te jure...
Où est mon fric ?
Je vais te saigner comme un porc !
D'accord, d'accord.
Il est dans une boîte, sous la caisse.
J'allais te le dire.
Je veux te présenter un ami à moi.
T'as entendu parler du père de Vinnie,
Tony Taglialucci ?
Tony T. Ouais, il est mort récemment.
Désolé.
Votre avocat juif a eu un petit accident ?
Je l'ai pas vu depuis longtemps.
C'est quoi, ça ?
Je te dis d'apporter le meilleur
et t'amènes cette saloperie ?
Viens. Excusez-moi.
- Relax, Vinnie.
- '"Pas vu depuis longtemps'", mon cul !
- Je l'ai vu à l'hosto.
- On va l'amener dehors. Assieds-toi.
Calme-toi, on va le coincer.
Qu'est-ce qu'il fout ?
- Sale petit enculé de Portoricain !
- Vous allez où ?
- Personne derrière le comptoir !
- Dégage de là !
Viens, on y va. On va le choper dehors.
Le voilà ! Allons-y !
Qu'est-ce que je fais ?
Je peux rien faire.
Dégage de là !
Attention mesdames et messieurs,
embarquement immédiat voie 17.
Les réservations sont closes
sur l'Amtrak de 23 h 20.
Le train No 179
à destination de Washington D.C.,
desservira les gares de Newark, Menlo
Park, Philadelphie, Aberdeen et Baltimore.
En voiture !
Dégage, gros lard !
Surveillez les portes.
Tu l'as vu celui-là ? Le type en bleu ?
Vous êtes de vrais salauds !
Embarquement immédiat, voie 19.
Réservations closes sur l'Amtrak
de 23 h 30 à destination de Miami.
On devrait peut-être attendre sur le quai.
Bonne idée.
Allez, Charlie.
Je cherche l'express qui va dans le Bronx.
C'est par où ?
Prenez à droite, puis, tout droit,
- et montez l'escalier. C'est facile.
- Merci.
Il est là !
Attends, Vinnie !
II est pas là. On va aller voir en bas.
Attention mesdames et messieurs,
embarquement immédiat, voie 12.
Réservations closes sur l'Amtrak No 176
de 23 h 45
à destination de Boston
et desservant les gares
de Stamford, New London, Cambridge,
Kingston et Providence.
Attention mesdames et messieurs,
dernier appel. Voie 19,
l'Amtrak de 23 h 30
à destination de Tampa et Miami.
En voiture !
II est pas là.
- On l'a perdu.
- On l'a pas perdu. Il est là-haut.
Vous entendez ? Bougez votre cul !
II est là !
Je vais te buter !
Je vais te buter, fils de pute !
Police ! Arrêtez !
Le train va partir. Dépêche-toi !
Dépêche-toi !
Tu as réussi !
II arrive.
Police ! Arrêtez !
Ça va aller.
Tu te souviens de moi ?
Benny Blanco, du Bronx ?
Sans rancune.
Faut que je pense à mon avenir, moi aussi.
C'est comme ça, la vie, papi. On y va ?
Toi, tu restes ici.
N'essaie pas de parler.
On va t'emmener à l'hôpital.
Tout va bien se passer.
Accroche-toi, chéri. Accroche-toi.
Accroche-toi, je t'en supplie.
Prends ça.
Prends ça et allez-vous-en.
Tous les deux.
Ça va aller.
Ne me laisse pas, Charlie. Pas encore.
Ne me laisse pas, Charlie.
T'en va pas.
Ne me laisse pas.
T'en va pas.
Tu peux pas me faire ça.
Je t'en supplie, ne pars pas.
Désolé, les gars.
Tous les points de suture du monde
ne pourraient rien pour moi.
Je rends les armes.
On va m'exposer
aux pompes funèbres de la 109ème Rue.
J'ai toujours su quej'y passerais unjour.
Mais beaucoup plus ***
que ne le pensaient bien des gens.
Le dernier des Moricains.
Enfin, peut-être pas le dernier.
Gail sera une bonne mère.
Un nouveau Carlito Brigante, amélioré.
J'espère qu'elle se tirera avec le fric.
Y'a pas de place ici
pour les grands cœurs comme le sien.
Pardon, ma chérie.
J'ai fait de mon mieux. Je te lejure.
Mais tu peux pas m'accompagner
dans ce voyage-là.
Je commence à avoir la tremblote.
C'est la dernière tournée. Le bar va fermer.
Le soleil est levé.
Où on va pour le petit dèj ?
Pas trop loin.
La nuit a été dure.
Je suis fatigué...
fatigué.
Subtitles by SOFTITLER