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MIROIR MIROIR
- II était une fois,
il y a bien longtemps,
dans un lointain royaume,
une reine qui donna naissance
à une petite fille.
Sa peau était pure comme la neige.
Ses cheveux noirs comme I'ébéne.
Elle fut nommée Blanche-Neige.
Sûrement parce que c'était le prénom
le plus prétentieux qu'ils aient pu trouver.
Par un tour cruel du destin.
la mére de Blanche-Neige mourut
en la mettant en monde.
Resté seul.
son pére gâta la jeune enfant.
Évidemment.
il pouvait se le permettre.
C'était le roi.
Celui-ci aimait sa fille
et il était apprécié de tous ses sujets.
Le royaume était une terre de bonheur.
oû les gens chantaient et dansaient
jour et nuit.
À croire que personne ne travaillait
â I'époque
puisqu'ils passaient jour et nuit
â chanter et â danser.
Maisje m'égare.
Le roi éleva donc seul
la petite fille
dans la perspective qu'un jour
elle lui succéde sur le trône.
Au fil du temps. il se rendit compte
qu'il y avait une multitude de choses
qu'il ne pouvait lui apprendre.
II se mit donc en quête
d'une nouvelle reine.
Cette reine était la plus belle femme
qui soit au monde.
Elle était intelligente et forte.
Et... que les choses soient claires.
c'était moi.
Et ceci est mon histoire.
Pas celle de Blanche-Neige.
Envoûté par ma beauté.
le roi me supplia de I'épouser.
J'étais tout pour lui.
Les étoiles.
La lune...
Mais une puissance maléfique
s'empara du royaume.
Le courageux roi fit ses adieux
â Blanche-Neige
et lui confia sa dague préférée.
Curieux comme cadeau.
mais nous y reviendrons.
II s'élança dans I'obscurité
de la forêt enchantée
et hélas. on ne le revit jamais.
Blanche-Neige chercha désespérément
son pére.
et quand elle comprit
qu'il avait bel et bien disparu.
elle fut anéantie de chagrin.
La pauvre enfant se trouvait maintenant
sous la garde de la magnifique reine.
Dix années passérent qui virent
Blanche-Neige grandir et s'épanouir.
Mais le royaume se figea
dans les glaces du désespoir
une fois que la reine eut compris
que si elle voulait demeurer
la plus belle femme de tout le pays
eh bien... la blanche neige allait
devoir faire ce qu'elle faisait le mieux.
La blanche neige allait devoir...
tomber.
- Tiens!
Mais qui voilà?
Voudrais-tu une friandise?
Tiens, I'oiseau.
Oh, je crois que la fête est commencée.
- F en D9.
Sur votre gauche, Lord Waverly.
Si quelqu'un pouvait lui apprendre
à différencier sa gauche de sa droite,
vous m'en verriez vraiment ravie.
- Excusez-moi.
- B en J12.
Majesté,
j'estime qu'il est de mon devoir
de vous informer des derniêres rumeurs.
- Des rumeurs?
- Eh bien...
la colêre monte parmi vos sujets. On dit
que le royaume est au bord de la ruine.
Si nous pouvions unir nos deux maisons
par le mariage,
I'aristocratie serait rassurée
à I'idée que le trône retrouve
sous peu sa stabilité de naguêre.
- Un mot, je vous prie, Brighton.
- Oui, Votre Majesté?
- "Langue de pie coule sans répit".
- Eh oui, Votre Majesté,
c'est certain.
Lequel des bateaux doit-on couler?
- C'est une expression, Brighton.
Un décret royal. Notez-le.
- Ah! Merveilleux.
Tout petit fouineur...
...pris en train de...
propager des rumeurs,
de cancaner, de murmurer
ou même de penser mourra par pendaison.
C'est assez clair, non?
- Disons que c'est ferme.
- Blanche-Neige.
Y a t-il le feu au château?
- Je ne comprends pas.
- Ta chambre est-elle la proie des flammes?
Parce que je cherche
ce qui a pu te faire penser
que tu pouvais abandonner ta chambre
pour déambuler ici
et à part le feu,
rien ne me vient.
- Eh bien j'ai cru que je pourrais assister
aux festivités,
vu qu'aujourd'hui,
je fête justement mes dix-huit ans.
- C'est vrai? Ça alors!
Comme le temps passe!
E en F3, ma chêre.
Blanche-Neige, il faudrait peut-être que
je sois moins stricte à partir de maintenant.
Aprês tout,
tu ne m'as jamais fait de mal.
Tu ne causes pas le moindre ennui.
Pourtant c'est étrange...
j'avoue qu'il y a dans tes maniêres
depuis toujours
quelque chose que je trouve
affreusement...
horripilant.
Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.
Serait-ce tes épaules voûtées?
Tes cheveux? Ta voix?
Je crois que je sais!
C'est sûrement cette tignasse.
J'ai horreur du noir.
Quelle que soit I'excuse
et même si tu fêtais ton 100e anniversaire,
ne t'avise jamais de t'inviter
aussi sournoisement à une fête que je donne.
- B en F6.
- C en D4.
Baron, je vous tiens en échec depuis cinq
minutes sans que vous vous en aperceviez.
Hum...
Bien joué, Majesté. Magnifique.
- II est important de toujours savoir
s'avouer vaincu.
D'accord?
Êtes-vous sûr
que c'est la bonne direction?
C'est toi qui es censé nous guider.
Quel silence mortel!
- Cesse de geindre, Renbock.
- Cette forêt ne me dit
vraiment rien qui vaille, sire.
Si vous me permettez,
elle me paraît sinistre.
- C'est une forêt, Renbock.
Quelques arbres faits de bois.
- Ce ne sont pas les arbres qui m'effraient,
sire.
Mais plutôt ce qu'on raconte
au sujet d'une créature mangeuse d'hommes
qui hanterait ces lieux.
- Mon coeur frétille de bonheur
à I'idée que mon compagnon de voyage
croie encore aux contes de fées.
- Si je puis me permettre,
quand Votre Altesse compte-t-elle rentrer?
Nous sommes partis depuis fort longtemps.
Ne pouvons-nous pas faire une petite pause?
S'il vous plaît.
- Vous me parlez de vacances?
Nous nous sommes lancés tous deux
en quête d'aventures.
- Oui. D'aventures.
- Et nous en trouverons une.
- Je pense que ce n'est pas une bonne idée,
sire. Poursuivons notre route.
- Pas avant de savoir
ce que cache cette forêt.
Rapprochez-vous!
Encerclez-le.
Des géants!
À I'attaque!
Rattrapez-le! Toi, Ià!
Tu vides tes poches!
- Quoi?
- Vide tes poches.
- Ah-ha!
Donne-moi ça!
Assieds-toi!
- Oh...
- Ne bouge plus!
- Regardez ce que j'ai trouvé sur le chemin.
- Ouais!
- Alors vous vous rendez?
- Ouais! Répondez! Oui ou non?
- Sire.
- Vous êtes pas un géant.
Aucun de vous n'est gigantesque.
- Non. Et aprês?
- Eh bien, je ne vais quand même pas
me battre contre vous!
- Ah! C'est donc qu'ils se rendent!
- Ouais! Bien sûr qu'ils se rendent!
- II n'est pas question que je me rende.
Simplement je ne condescends pas à combattre
une bande de nains enfin!
- Pourquoi ça?
- Vous êtes minuscules!
- Minuscules?
- Microscopiques?
- Des moucherons?
- Três juste. Moucherons?
- Moucherons? T'as trouvé que ça?
- D'une telle banalité!
Dis donc,
c'est ton ami qui t'a soufflé I'insulte?
- Mais ce qui importe c'est que vous êtes
tous petits et que c'est três amusant.
Amusant?
Pas autant que mon sabre planté
dans votre gorge.
- Doucement.
Tout ce qu'on veut, c'est son or.
- J'ai récupéré sa sacoche!
- Bien joué! Sûr que sa bourse est Ià.
- Ouais!
- Oû est-ce qu'il I'a cachée?
Allez! Ouvre-la!
- Je vois rien!
- Cette sacoche m'appartient!
- Cause toujours!
- Attends, laisse-moi faire.
- Ôtez tout de suite vos sales pattes de Ià!
- Laissez-les faire ce qu'ils veulent,
sire.
- Pas question! II faut absolument
que quelqu'un donne une leçon à ces enfants!
Nul besoin de narrer les détails,
Renbock.
C'est bien clair?
Qu'est-ce que j'ai dit?
- Nul besoin de narrer les détails,
Votre Altesse Royale.
Les appartements de mon pêre.
Une surprise pour vos 18 ans!
- Vous y avez pensé!
- Comment aurions-nous pu ne pas y penser?
18 ans, c'est important.
Ça n'arrive qu'une fois,
chêre Blanche-Neige, pas plus.
Savez-vous quel voeu j'ai fait
en vous voyant souffler la bougie?
- Vous ne pouvez pas faire un voeu
à ma place.
- Savez-vous pourquoi
je continue à travailler
pour cette effroyable reine,
année aprês année?
Je suis Ià parce qu'au fond de moi,
je sais qu'un beau jour vous récupérez
votre royaume et je ne veux pas manquer ça.
- Mais ce n'est pas mon royaume.
- Bien sûr que si.
Votre pêre espérait
que vous monteriez sur le trône à sa suite.
Et cette femme a réussi
à convaincre le royaume tout entier
que vous n'êtes qu'une recluse, incapable
de mettre les pieds hors du château.
Et le pire,
c'est que vous le croyez vous aussi.
La dague de votre pêre.
Je I'ai nettoyée et puis bien astiquée.
- Que voulez-vous que je fasse de ça?
- Je pense que vous devriez voir de vos yeux
dans quel piteux état est votre royaume.
Fini les chants et les danses,
vos sujets sont malheureux!
lls ont besoin de savoir
qui vous êtes vraiment.
Et vous devez réapprendre
à croire en vous-même.
- Je vais faire un petit tour.
- Elle a le droit de sortir?
- Aucune idée. À ton avis?
- Bien...
- D'accord.
- Laissez-la sortir!
- Bien vu.
- T'en parles pas et je dis rien non plus.
- Promis juré?
- Promis juré.
- Miroir, miroir magique au mur.
II se prend pour qui ce baron?
Comment ose-t-il croire que je pourrais
accepter de le prendre pour époux?
Les femmes ont quand même de I'amour-propre
et une femme de mon rang
a un énorme amour-propre.
- Três ironique.
- Quoi donc?
- Votre réponse à sa demande en mariage.
- Que dois-je comprendre par Ià?
- Considérez les options.
- Eh bien, cette option-Ià a le crâne dégarni
et elle sent les oeufs pourris.
Alors plutôt mourir que de I'épouser.
- Vous avez tellement dépensé pour votre
vanité que vous n'avez guêre d'autres choix.
- Alors pourquoi ne claquez-vous pas
des doigts pour me couvrir d'or?
- On a tous en soi un peu de magie,
mais peu de gens font bon usage de ce pouvoir
une fois qu'ils I'ont découvert.
Croyez-moi. Car aprês tout je ne suis
que le reflet de vous-même.
Enfin, pas un reflet tout à fait exact.
Moi je n'ai pas pris une ride.
- Oh!
Mais je n'ai pas de rides,
juste...
quelques ridules.
- Si vous le dites.
- Bon, dans ce cas, que suggérez-vous?
- Je vous conseille d'épouser un homme riche
au plus vite.
Car sous peu vous voudrez savoir
qui possêde la beauté la plus pure de toutes
et la réponse ne vous plaira pas.
Eh-oh!
- Youhou! Y a quelqu'un?
- Tais-toi, Renbock.
Personne ne t'entend dans cette forêt.
- Y a quand même une chance infime que-
- Que quoi?
Qu'il y ait quelqu'un d'autre
dans ces bois désolés?
- Eh bien oui. Pourquoi pas?
- Qu'est-ce que c'est que ce ton-Ià?
- Non... Un ton?
- Ah, si! C'était três subtil, mais...
- Je vois pas de quoi vous parlez.
Seulement je dé*** me trouver
si prês de vous. Je vous I'ai déjà dit.
- Des bruits courent sur ce qui peuple
cette forêt, mais...
- J'ai choisi le pire compagnon de voyage
au monde.
- Je n'aurais jamais imaginé ceci.
Oh...
- Qui est-ce qui rit de nous?
- Aidez-nous.
Nous avons été pris au piêge
et ensuite dépouillés par sept na...
- D'horribles créatures géantes.
- Géantes?
- Nous avons fait preuve
d'une folle bravoure, mais ils ont triché.
- Alors auriez-vous I'obligeance de nous
aider, moi ainsi que I'honorable Prince...
- Prince de I'embarras suprême. Imbécile!
Nous ne sommes
que deux pauvres commerçants.
Libérez-nous, c'est un ordre.
- Un ordre, messire?
- Si vous refusez,
vous en subirez les conséquences.
- Un s'il vous plaît
et je vous libérerai.
- Eh bien, étant donnée la situation, sire,
s'il vous plaît serait la moindre des choses.
- C'est vrai.
J'oublie les bonnes maniêres.
S'il vous plaît.
- C'est tout ce que j'attendais.
Merci à vous.
- Merci! Merci!
Merci infiniment!
Non, non, non!
- Une minute! Non, non, non!
- Est-ce que ça va?
Puis-je...
puis-je faire quelque chose?
Laissez-moi vous aider.
- Merci.
- Oui. Attendez. Voilà.
- Merci.
- Oh...
Vous voulez que je vous débarrasse
de vos liens?
- Oui. Avec joie.
Navré que vous nous ayez vus
en si compromettante position.
Nous allons vers le nord.
- Moi, je me dirige vers le sud.
- C'est regrettable.
- Oui, ça I'est.
- Eh bien...
nous allons devoir
vous faire nos adieux.
Elle s'est retournée.
T'as vu ça?
- Non. Je ne crois pas
que vous I'intéressiez, sire.
Votre Altesse?
- Entrez.
- Pardon, Votre Majesté...
mais...
vous avez un visiteur.
- Je ne suis point d'humeur, Brighton.
- C'est un joli jeune homme...
et il est à moitié nu.
- Altesse, permettez-moi de vous présenter
le três honorable...
Prince Alcott de Valencia.
- Votre Majesté.
Pardonnez notre tenue.
Mon valet et moi avons été détroussés par
de fieffés bandits à I'orée de votre royaume.
- Des bandits.
Comme c'est affreux.
Comme c'est absolument terrifiant
et tout poilu et... satiné.
Quoi?
- Quoi?
- Non, rien.
- Serait-il envisageable d'avoir
une couverture? Une chemise sinon?
- Serait-ce si important?
- Brighton...
- Brighton.
- Votre Majesté.
- Le prince est un peu timide
et voudrait... hélas, une couverture.
- Bien sûr, Majesté.
- Je suis pas timide.
- Messire, quel style de chemise
est-ce que vous...
- Brighton.
Une simple couverture.
- Une simple couverture, soit.
- Valencia, dites-vous?
Je ne vois pas du tout oû c'est.
C'est un petit hameau?
- Non, non, bien au contraire, Votre Altesse.
C'est une province opulente.
Nous avons moult ressources naturelles.
De I'or, de I'argent
et un commerce de la soie florissant.
- Vous m'en direz tant...
- Envoyez les invitations.
Alertez le traiteur.
Vous avez ordre d'organiser un bal tel
que ce royaume n'en a jamais connu avant.
Nous allons lui en mettre plein la vue
à ce garçon.
- Euh... Pardonnez-moi, Votre Majesté,
mais...
je crains de ne pas comprendre.
- Brighton, le prince est riche.
II est bâti comme un taureau.
II me suffit de I'épouser
et mes finances se remettront
au beau fixe d'un seul coup.
- Non, jusque-Ià j'avais compris.
Ce qui m'échappe, c'est avec quel argent
vous escomptez payer votre banquet?
Navré de vous le rappeler, Majesté,
mais vous êtes fauchée comme les blés.
- Alors courez collecter plus de taxes.
- Votre Majesté, j'ignore à quand remonte
votre derniêre sortie en ville,
mais le peuple a le ventre vide.
- Faites preuve d'un peu d'imagination.
Allez dire aux villageois que...
le pain, c'est de la viande,
moins c'est plus, bla bla bla.
Ces paysans carburent aux métaphores.
Y a qu'à les convaincre.
- Le pain, c'est de la viande...
On ne prend rien dans les piêges.
Je suis revenu bredouille.
Tu as eu plus de chance?
Je n'ai rien attrapé.
On dirait que le gibier a disparu.
II n'y a plus rien de vivant
dans la forêt, c'est três inquiétant.
C'est une catastrophe.
Allez, vas-y.
- Excusez-moi.
Vous avez quelque chose à manger?
- Que s'est-il passé ici?
Je...
Je suis venu une fois avec mon pêre
et c'était...
un village oû régnait le bonheur.
Les gens semblaient toujours
en train de chanter et de danser.
- Ça remonte sûrement à bien longtemps,
gente dame.
Yah!
Voilà.
Encore des mauvaises nouvelles.
- Encore des taxes?
- Vous savez lire au moins.
Faites en sorte de les collecter
dans les meilleurs délais.
- À quoi lui sert I'argent qu'elle prélêve?
- À votre protection.
- De quoi nous protêge-t-elle?
- Dois-je vous rappeler les effroyables
attaques que vous avez subies?
- II veut parler de la-
- De la bête, oui!
Oui. Exact.
Le monstre rôde au fond de la forêt,
plus hideux que vous ne pouvez I'imaginer.
Et s'il ne vous a pas encore égorgé
les uns aprês les autres,
c'est parce que... vos taxes sont utilisées
de façon appropriée.
Préparez I'argent pour demain matin.
- Je veux que tu reviennes
aussi vite que possible
accompagné d'un peloton de fantassins.
- Voyez comment elle m'a accoutré, sire.
J'ai I'air d'une espêce de profiterole rose.
- Des habits, voilà ce qu'il nous faut.
Et de I'or et une armée.
- Des habits?
Vous décriez les goûts de la reine en matiêre
de style vestimentaire masculin?
- N'as-tu pas écouté ce que j'ai dit?
- Si. Des soldats, de I'or, des vêtements.
- Oui.
- D'accord.
- En route.
- II faudra vous fendre d'un s'il te plaît,
sire
- S'il te plaît.
- Monseigneur, je vous implore de revenir
avec moi dês maintenant.
Cette reine a une... Comment dire?
Une araignée au plafond.
- Les femmes ne sont plus elles-mêmes
chaque fois qu'un prince apparaît.
- Non, y a la folie genre
"je me trouve en présence d'un prince"
et les hystériques forcenées,
bonnes à envoyer à I'asile
dans une cellule capitonnée.
Je crains
qu'elle n'appartienne au second groupe.
Fais bonne route, Renbock.
Et à ton retour,
j'espêre que tu porteras ton pantalon.
- J'ai le même souhait pour vous, sire.
Je vous dis adieu.
Margaret!
Margaret!
Margaret,
c'est pire que vous ne pourriez I'imaginer!
- Vous avez vu la ville?
- Oui. Et c'est affreux.
La reine a réduit à néant
tout ce que mon pêre avait réussi à faire.
Continuez.
- Elle les taxe encore plus en ce moment,
alors qu'ils n'ont plus rien.
- Oh, ça, c'est pour financer
toutes ses fêtes fastueuses.
Elle en prépare une autre pour ce soir.
En I'honneur d'un prince.
- Un prince au château?
- Et Blanche, on raconte qu'il a une armée.
- On pourrait peut-être faire appel à lui.
II pourrait nous aider
s'il a réellement une armée.
II serait capable de reprendre le royaume.
- Bonté divine, trésor.
Vous avez eu une grosse journée.
Je vous jure
que votre soirée ne sera pas en reste.
Vous allez vous inviter à ce bal.
Quelle beauté fabuleuse,
Votre Majesté.
- Fabuleuse? Brighton,
je n'ai pas commencé à me préparer.
- Eh bien on ne peut alors
qu'imaginer combien...
- Taisez-vous, Brighton.
- Je me tais.
- Le traitement est prêt.
- Le traitement?
N'est-ce pas un petit peu excessif?
- De quoi je me mêle?
N'y prenez pas trop de plaisir,
boulangêre.
- Je ferai de mon mieux.
- Éclat et fermeté.
Éclat et fermeté.
Ah...
Ah!
N'y pense pas, n'y pense pas.
Oh...
Ça, c'est toujours le pire moment.
Oh!
- Hum...
- Je sens que vous souriez.
Sa Majesté, la reine!
Son Altesse Royale,
le Prince de Valencia!
- Dans la tradition populaire,
le lapin est connu pour faire usage
de la ruse et de la feinte
pour tromper ses ennemis.
Ou peut-être préférez-vous
que vos hôtes se sentent contrôlés
et légêrement mal à I'aise.
- Intelligent en plus d'être beau.
Voilà qui est plutôt rare.
- Dégagez.
- Oui. Bien sûr.
- Freluquet.
- Vous?
- Vous?
- Vous ici?
- Oui, c'est bien moi, mais enfin, je...
Alors c'est vous le prince?
- Veuillez m'excuser, vous voir vêtue
de cette robe m'a fait perdre mes mots.
- Au moins ça ne vous a pas fait
perdre votre pantalon.
Je veux dire...
quand je vous ai vu I'autre fois,
vous ne portiez pas de pantalon.
- Certes.
- Au moins ce soir vous avez revêtu
un costume... de liêvre.
Vous devez fort bien entendre.
- Avec ces oreilles?
II paraît que c'est un lapin.
Une petite bête qui use de ruse
contre ses ennemis et de feinte.
D'accord...
- J'ai I'air d'un idiot.
- Oui, légêrement.
- Ne vous moquez pas.
Alors, qu'est-ce que vous faites-
- Ce que je fais au palais? Je...
En fait, je vis ici.
Cela fait quelque temps, à vrai dire.
C'est moi la princesse.
- Comment? Vous ne I'aviez pas dit.
- Vous n'avez pas dit que vous étiez prince.
- Oh!
- J'avais I'air vraiment ridicule.
Dit le prince au chapeau à oreilles.
- Ne devons-nous pas changer de cavalier?
- II semble que oui.
- Oh!
- Ah!
- Excusez-moi, je suis si maladroite.
- Non, tout va bien. Ça ne fait rien.
Ce n'est pas grave.
- Ah... Pardonnez-moi.
- Non, non, pardonnez-moi.
- Pour tout vous dire,
je ne suis pas juste venue danser.
J'ai une faveur à vous demander.
- Allez-y.
Je suis votre serviteur.
- C'est la reine.
Depuis la mort de mon pêre, elle terrorise
le peuple et ruine toute la contrée.
Et j'avais espoir qu'un prince généreux
et bienveillant tel que vous pourrait...
Je dois me sauver.
- Brighton.
- Immédiatement.
- Sire.
Vous en avez entendu parler?
Non.
Ah!
- Petite sotte insolente et sournoise.
Comment oses-tu discuter avec mon prince?
- Votre prince?
- Et oû as-tu trouvé cette robe de bal?
- Voulez-vous qu'on parle de ma robe
ou de ce que vous avez fait au village?
- Je te félicite, Blanche-Neige!
Tu as bu un petit coup de philtre
de confiance, semble-t-il.
Répête ce que tu as dit,
si tu I'oses. Allez.
Oh! Quelle trouble-fête.
Brighton, répétez-le.
- Vous voulez que I'on parle de ma robe
ou de ce que vous avez fait au village?
- Ce n'est pas assez énervant.
Appliquez-vous, soyez plus mordant,
enrageant, plus... exaspérant.
Hum?
Vous voulez que I'on parle de ma robe
ou de ce que vous avez fait au village-
- Taisez-vous, Brighton.
Vous m'agacez aussi.
- J'ai vu le village.
J'ai vu ce que vous avez fait au peuple.
- Tu as osé franchir les remparts du château?
Ça alors. Que se passe-t-il,
Blanche-Neige joue les rebelles aujourd'hui?
C'est répréhensible comme tu dois le savoir.
- Par quel décret?
Vous n'avez aucunement le droit
de gouverner de cette façon.
Et en théorie,
c'est moi la vraie souveraine de ce royaume.
- Oh...
- Ma pauvre enfant,
j'ai peur que tu ne regrettes
I'effronterie de cette phrase.
II faut I'assassiner.
- Ah...
L'assassiner?
Votre Majesté, ce n'est pas un peu exagéré?
- Elle représente...
une grande menace pour le royaume.
Conduisez-la en forêt
et livrez-la à la bête.
- C'est sa robe qui vous a froissée?
Avancez.
Laissez-moi partir.
Je vous jure que vous ne me reverrez jamais.
- Croyez-vous que ça m'amuse de faire ça?
C'est de votre faute si vous en êtes Ià.
Vous n'auriez jamais dû éclipser la reine,
car maintenant on en paye le prix
tous les deux.
- Ici, c'est bien.
- Brighton, je vous en prie.
- Retournez-vous.
Pitié.
Brighton, j'ai peur.
Je ne veux pas connaître
la même fin que mon pêre.
- Votre pêre était juste et bon.
II m'a toujours traité correctement.
Et voilà un conseil pour prouver
mon immense reconnaissance.
Fuyez.
Fuyez vite cette contrée
et allez aussi loin
qu'il vous est possible.
Courez maintenant.
Faites comme moi.
Courez!
- Brighton!
- Courez!
- Ah!
- "Interdit aux plus d'un mêtre vingt."
Que vais-je faire?
Je dois trouver un subterfuge.
Elle ne me croira jamais.
Brighton!
- Ah!
- Brighton!
- J'arrive! J'arrive!
Votre Majesté?
- C'est réglé?
- Oh! Tel que vous I'aviez ordonné.
Voici son foie, sa rate, ses abattis.
- C'est dégoûtant.
- Ainsi que quelques autres menus morceaux.
- Je dois admettre...
- Bref...
- ...que vous m'impressionnez.
Vous n'êtes apparemment pas I'insignifiante
mauviette que j'ai toujours vue en vous.
- Je n'ai jamais rien entendu
de si beau de votre part.
Wow! Je me sens comme soulagée!
Libérée d'un gros poids.
- Je me réjouis
de vous voir de si bonne humeur.
- J'exulte. II faut répandre la nouvelle
de la tragédie et vite.
Les bêtises habituelles, Brighton:
"Fauchée dans la fleur de I'âge",
"un terrible deuil" bla-bla-bla
et mettez les drapeaux en berne.
- À travers tout le royaume
ou seulement à I'intérieur du palais?
- Bon, on oublie les drapeaux,
c'est trop compliqué.
Ses abats.
Votre dague.
Bonne nuit.
- Bonne nuit.
Faites de beaux rêves.
Oh!
Joie!
- Elle revient à elle.
- Qui êtes-vous?
- C'est pas à toi de poser les questions.
Toi, qui es-tu?
- Mon... mon nom, c'est Blanche-Neige.
- Quoi? Blanche-Neige?
- Ça, c'est impossible.
- Blanche-Neige n'est qu'une face de troll.
- Elle la garde enfermée dans le donjon.
- Eh bien ça en est une autre, pourquoi pas?
- Hein?
- C'est un nom três répandu.
- Admettons que tu sois cette...
Blanche-Neige,
qui est ton pêre alors?
- Le roi.
- Vous voyez que c'est Blanche-Neige.
- Non.
- Faut jamais se fier
aux gens de plus d'un mêtre vingt.
- Ouais. Faut la perdre dans les bois
et faire comme si on n'avait rien vu!
- Non, bande d'idiots!
C'est une princesse.
- Elle a sûrement un prix.
- Demandons une rançon.
- Elle vaut de I'or!
- Beaucoup d'or.
- Et si on faisait tout d'abord connaissance.
- On ne vous donnera certainement pas d'or.
La reine veut ma mort.
Elle m'a envoyée
pour me faire manger par la bête.
Non! Pas la bête!
- Pourquoi est-ce que la reine
voudrait ta mort?
- Parce qu'elle est méchante.
- C'est le diable.
- Y a pas plus cruelle que cette punaise!
- Napoléon,
tu te souviens pas de la fois oû elle nous...
- Désolé,
mais on a pas mal de boulot à faire.
Alors la brunette va déguerpir et vite.
- Oh, mais vous-vous n'allez pas
me mettre dehors!
Je ne sais pas oû me cacher autrement.
- Écoute.
Si jamais on apprend que tu es Ià,
la reine nous tuera tous.
- Hum-hum.
- Offrez-moi le gîte seulement pour ce soir.
Pitié.
- Mêlée!
Bon, allez, les gars. Exprimez-vous.
- Que ceux qui sont pour que Blanche-Neige
reste disent: "D'accord"
D'accord.
- À présent qui est contre?
- Contre!
- Pas de chance, Altesse.
- Désolé, Blanche-Neige.
Tous les votes doivent
se faire à I'unanimité.
- Une seule nuit.
- C'est três généreux.
- Dépêchons, les gars.
L'ouvrage n'attend pas!
- Une minute. Je ne sais même pas
comment vous vous appelez.
- Moi, c'est Boucher.
- Will Grimm.
Rase-Motte.
- Napoléon.
- Gourmand.
- Jo.
Mais tu peux I'appeler Jovial.
- Concentrez-vous, les gars.
Fini, les disputes.
- On va le regretter.
- Pourquoi je reste pas avec elle?
Elle va se sentir seule, non?
Et moi, je suis Louveteau.
- Messieurs.
- Hum?
- Je trouve ça chouette.
- Ouais, moi aussi.
- Elle apporte de la féminité à ce logis.
- Ce qu'elle va apporter,
ce sera seulement les soldats de la reine.
- Elle a un copain, vous croyez?
- Ouais. Moi.
- Blanche-Neige est morte.
Les voies du Seigneur restent pour nous,
pauvres pécheurs, impénétrables.
Personne ne saurait prévoir la fin.
- Abrégez, Brighton.
- Elle a vécu et puis elle est morte.
Paix à son âme. Amen.
Nous servirons le buffet à 14 h.
C'est inadmissible!
lls nous affament!
Qu'est-ce qu'on va devenir?
- 30 qui font 100.
- Magistrat, je viens pour les taxes.
- Le peuple ne se laissera pas saigner
comme ça três longtemps.
- Auriez-vous I'incongruité de discuter
de quelques basses piécettes
en ces heures de recueillement?
Ah!
Ah!
- C'est étrange.
Oh!
- Tiens, tiens!
Qu'avons-nous Ià?
- Quelqu'un de sang royal, j'imagine.
Es-tu de sang royal?
- Non, non.
Nullement, rien qu'un humble serviteur.
- Tu voyages avec le carrosse de la reine.
- Non.
C'est un fiacre loué.
- Pourtant,
tu m'as I'air vêtu d'habits princiers.
- Quoi?
Ces quelques vieux haillons?
Je pense que vous feriez bien
de sortir des bois plus souvent.
- Que contient la bourse qui est Ià,
hein?
Mon casse-croûte.
- J'ai une de ces faims, moi.
On mange quoi? Fais voir.
Cette fois c'est le pactole, les gars!
Je suis riche!
- Rendez-moi ça!
Ces piêces appartiennent à notre reine!
Dépensez judicieusement.
- Rien de tel qu'un travail honnête.
- Ça rapporte plus que la mine.
- Enfin chez soi.
- Nous voilà de retour!
- Oû t'as trouvé ça?
- Mets-la par terre.
- Posez tout, on verra plus ***.
- Une journée qui rapporte.
- Hum-hum...
- Bienvenue, mes amis.
Oh...
De I'agneau.
Des carottes.
Et de la sauce!
C'est décidé, on la garde.
- Oui, on la garde.
- Hum! Quel festin!
- Merci beaucoup.
- De rien.
- Je débouche le vin.
- À boire?
- Avec joie.
- Bon appé***.
- Quelle surprise!
J'ai I'impression que la chance tourne.
On a été gâtés.
- Oû est-ce que vous avez pris
tous ces uniformes?
- Euh... On les a eus au travail.
- Mais quel genre de travail faites-vous?
- On est...
des maraudeurs.
- Des rebelles.
- Des voleurs, quoi!
- Três juste.
On a volé I'or de la reine!
En cambriolant le palais?
- Non!
On I'a chipé à la sortie du village.
- Donc vous avez volé
ces pauvres villageois.
Pas vraiment, non.
- Oh que si, regardez!
Ces piêces, c'est I'argent des villageois.
Ces malheureux en ont besoin,
c'est affreux.
II faut que vous leur rendiez.
- On a beaucoup travaillé pour cet or.
- II s'agit d'un vol.
- C'est aussi du boulot!
- C'est três dur!
- Et tous les efforts qu'on doit faire!
- Navrée que voler vous cause
d'infimes désagréments,
mais cet or,
les pauvres gens en ont besoin.
- Et alors?
lls nous détestent.
- Vous vous trompez,
j'en suis sûre.
- lls nous méprisent.
Nous ne sommes pas des leurs.
- II y a des années,
le jour oû la reine a expulsé...
tous les indésirables du village,
y en a eu aucun pour nous soutenir.
Dans son décret, elle disait...
- "Bannissons tous les laiderons".
- La reine vous maltraite et vous tourmente.
Personne ne comprend cela mieux que moi.
C'est injuste.
Mais en dérobant I'or d'innocents,
vous ne valez pas mieux qu'elle.
- On n'a pas toujours été des voleurs.
- On possédait des commerces.
- De vrais métiers.
- J'étais prof dans une école.
- Moi, j'avais une boucherie.
- Et je tenais un pub.
J'étais un honnête homme!
- Ouais. Honnête?
- Enfin, presque honnête.
Je gardais un peu de sous.
- T'en mettais de côté.
- C'est tentant, les gens paient en liquide!
- Drôle d'excuse.
- Tout le monde fait ça, alors ça va!
- J'étais honnête.
- Ouais, moi aussi.
- Et ton pouce sur la balance, c'était quoi?
- C'est pas vrai!
- Si! Et toi, tu triches au poker!
- Hé! Oû est notre or?
Blanche-Neige!
- Dépêchez-vous, les gars!
- Mettez les échasses!
- Enfilez vos échasses!
- Laissez tomber les échasses!
- Allez! Courez!
- Heureusement qu'elle porte une robe
sinon on la rattraperait jamais! Courez!
- Mes amis,
on vous rapporte votre or!
Et cette bourse m'a été remise par...
Allons, montez, mademoiselle?
Comment vous appelez-vous?
- Attendez!
- Je... Je suis...
- Non, arrêtez!
Attendez une seconde!
- Par ces hommes Ià-bas!
- Poussez-vous!
- Ces hommes que voilà.
Ce sont eux qui vous ont rendu votre or.
La reine vous a fait croire
qu'ils étaient indésirables, mais...
mais au contraire.
Elle a menti!
Ces... ces hommes pleins de bravoure sont
de vrais héros.
lls ont vaillamment attaqué
le carrosse de la reine
et ils ont récupéré votre or!
Ce sont eux qui...
qui méritent d'être félicités.
Bravo!
- Est-ce que la caille vous plaît?
- Elle a I'air exquise, Votre Altesse.
Merci.
- Vous étiez si loin,
votre voix me parvenait à peine.
Vous savez, vous avez impressionné
tout le monde
par vos talents de danseur la nuit derniêre.
- Merci, Votre Altesse.
J'ai une petite question au sujet du bal.
II y avait une jeune fille.
Le teint pâle, cheveux d'ébêne.
Elle est magnifique.
- Magnifique?
- Oui. C'est la plus belle femme
que j'aie jamais rencontrée.
- Jamais, c'est un peu exagéré.
- Non, non, non,
je le sens dans mon coeur.
Je crois que c'est vraiment
la plus belle femme au monde.
- À chacun ses goûts.
Je n'en dirai pas plus.
- Mais vous la connaissez? Elle a
des cheveux noirs, une peau laiteuse...
- C'est un noir corbeau,
surtout pas d'ébêne.
Et elle a 18 ans,
une peau qui n'a jamais vu le soleil.
Normal qu'elle ait le teint frais.
Pour ce qui est du reste,
celle à qui vous faites allusion
se nomme Blanche-Neige.
- Blanche-Neige.
Je dois admettre
que c'est fort bien choisi comme nom.
Bref...
Pauvre enfant. Dans sa tête,
je dois dire que ça ne tournait...
plus três rond, hélas...
- Je vous demande pardon,
mais vous en parlez au passé, Votre Altesse.
- Oui, je sais.
Je...
Je manque de tact, vraiment.
Elle est morte.
- Morte?
- Hum-hum.
- Quand est-ce-
- La nuit derniêre, dans les bois.
Oh! Quel endroit affreux, cette forêt!
- C'est terrible.
- Vous faut-il une seconde?
- Oui, juste le temps de me faire à I'idée.
- Ah...
Prince Alcott,
j'ai une proposition pour vous.
Nous sommes tous deux célibataires,
à peu prês du même âge.
- Je doute que nous-
- J'ai dit à peu prês.
Je veux dire que nous ne rajeunissons pas,
le temps presse pour nous.
Et nous sommes de même rang.
Me feriez-vous I'immense honneur
d'accepter ma...
Un moment, merci!
Quoi?
- Euh... Pardon pour ma tenue, Majesté,
mais... mais il m'est arrivé malheur.
Les taxes royales ont été volées.
- Volées? Par qui?
- Des bandits.
- Des bandits?
- Eh oui, des bandits.
Vraiment intimidants.
- Je ne peux tolérer ces attaques davantage.
Ces lâches vont voir
de quel bois je me chauffe!
La justice régnera,
je vous le promets.
- Attendez!
Félicitations, Brighton.
J'étais à ça de conclure!
Mêlée!
- Faut qu'elle parte!
Elle a volé notre or.
Tu peux rester.
- Ah!
- Mais on a une condition.
Tu ne pourras vivre avec nous...
que si tu deviens I'un des nôtres.
- Je dois devenir... naine comme vous?
Non. Seulement une voleuse, voyons.
- Vous savez três bien que je désapprouve
I'idée de voler quelqu'un.
- Supposons que ce soit la reine
qu'on veuille voler?
- Tu I'as dit toi-même, elle est méchante.
- II faut que quelqu'un s'occupe d'elle.
- Et qui d'autre que toi?
- Ou plutôt... que nous?
Enfin, nous tous.
- Bon, mais j'ai également
une ultime condition.
Tout ce qu'on vole...
est entiêrement rendu au peuple.
- Moins une humble commission.
Boucher!
- D'accord.
Mais elle n'a pas la moindre expérience
en matiêre de brigandage.
- On va lui apprendre...
à croire en elle et à reprendre confiance.
Les gens partent du principe que
quelqu'un de petit ne peut pas être grand.
- Oh...
- Qu'un être faible ne peut pas être fort.
Yah!
Mais un point faible n'en est un
que si on le voit comme ça.
Jamais, tu ne te laisses dominer.
Sois toujours plus haute que I'ennemi.
- Sous celui-Ià.
Avant même d'avoir dégainé I'épée.
il est primordial
d'impressionner I'adversaire.
S'il est berné par ton apparence.
la victoire est â moitié assurée.
Les gens te croient adorable.
lls ne s'attendent pas
â ce que tu leurjoues un tour.
Profite de cet avantage.
- Oui!
- Concentre-toi.
- Ton arme n'est pas ta seule alliée.
- Désolé.
Sers-toi aussi de tout ce qui t'entoure.
- Tiens. Ah!
- Sur le champ de bataille.
la supercherie n'est pas qu'une possibilité.
- Quand tu t'énerves, t'es splendide.
- C'est souvent ce qui fait la différence
entre la victoire...
- Oh!
- Et la défaite.
- Arrête!
- Boucher!
- Descends de Ià!
- Boucher, c'est pas du jeu!
- Tu rigoles moins maintenant!
- Tiens, ça t'apprendra!
- Je suis vraiment désolée.
Mais avoue que tu I'as bien mérité.
- C'est ici qu'on est tombés
dans un guet-apens.
Restez bien sur le qui-vive.
- Oh! Malheur! Mes brioches!
Pardon, messire.
Je vous laisse passer dans un moment.
Oh! Oh Ià Ià!
- Madame,
pourrais-je vous prêter assistance?
- Non, désolée, ça va aller, merci.
J'en ai pour...
- C'est vous.
- C'est vous.
- On vous dit morte.
- Je I'ai échappé belle.
- La bourse ou la mort?
- Restez derriêre moi, je vous protêge.
- Et voilà.
- Vous êtes avec les bandits?
- Et vous avec la reine!
- Vous êtes une traîtresse.
- Et vous êtes grossier!
- Gare à tes fesses!
- C'est assez. Cessons le combat.
Je ne puis croiser le fer avec vous.
- Pourquoi pas?
- Vous êtes une fille.
Je n'affronte pas les filles.
Peut-être ferais-je une exception.La reine a dit que vous étiez folle.
- Et je suis aussi morte selon elle!
- C'est l'heure d'aller au boulot!
- La reine vous tient sous son emprise.
Ne voyez-vous pas
qu'elle vous manipule éhontément?
- Ceci est absurde.
Elle veut uniquement
que vous et vos amis cessiez vos pillages!
- Je t'emmêne en balade!
- Aïe!
- Hum...
Rendez-vous.
(hurlement de Louveteau)
- On l'aide ou pas?
- Vous voici enfin raisonna--
- Eh! Elle se débrouille.
Laissons-la faire.
- Je crois que j'oserais vous embrasser
si vous ne cherchiez pas
à me percer le coeur.
- Je redoublerai d'efforts dans ce cas.
- Vous vous souvenez de ceci?
- Oui, tout comme je me souviens de ça!
- Ah!
- Pardonnez-moi, je vous en prie.
- Non. Pardonnez-moi.
Vous avez perdu.
Rendez-vous.
Posez ce caillou.
Trêve d'enfantillage.
Ou n'avez-vous pas reçu
suffisamment de fessées?
(rire )
Vous visez comme une fil--
(rires)
(hurlement)
- Pourquoi faut-il
que vous soyez si joli garçon?
- Plaît-il? Oh!
(gémissement)
- Allons, allons, Prince Alcott,
il faut mettre un terme à ces pantalonnades.
- Nous sommes tombés dans un piêge.
Les bandits nous ont eus par surprise.
- Vous êtes partis en forêt débusquer
les bandits
et ce sont les bandits
qui vous ont eus par surprise?
- Il faut admettre qu'on a été surclassés.
Leur chef a fait preuve
d'une férocité terrifiante. Elle m'a--
- Elle? C'est une femme
qui est leur... leur chef?
- C'est Blanche-Neige, le chef des bandits.
(rire )
(rires)
- Impossible, sire,
car Blanche-Neige est morte.
Vous avez dû voir une femme
qui lui ressemblait tête coupée.
- C'était Blanche-Neige elle-même.
- Vous étiez dans la forêt.
Il faisait sombre.
Alors je crois qu'il serait prématuré
d'infirmer la possibilité
que vous ayez vu une femme qui était juste
le sosie de la regrettée Blanche-Neige.
- Voilà une bonne surprise.
- C'est une façon de voir.
- Vous m'avez dit qu'elle était morte.
- C'est lui qui me l'a dit.
- C'est moi qui devrais être mort.
- Et qu'elle était folle en plus.
- Elle est folle.
Et moi aussi, mais de rage,
je dois avouer.
- Il faudrait savoir,
est-elle morte ou bien folle?
Car elle semblait saine d'esprit
quand elle et sa bande de nains effroyables--
- Une bande de nains?
Vous parliez d'énormes géants.
- Ce sont des nains... géants,
une espêce rarissime.
Immenses,
mais tout petits parfois.
- Eh bien,
j'ai le fort sentiment d'avoir été flouée.
- Non,
le floué c'est moi dans cette affaire!
- Mais je pense...
Bonté divine, veuillez, je vous prie,
procurer une chemise à ce garçon
que je puisse me concentrer!
Pas vous, Brighton!
Pas... vous.
Ce qui est sûr, c'est qu'on m'a menti.
Ou c'est Blanche-Neige ou bien c'est vous.
Et j'avoue que cette suite d'événements
sême en moi une grande confusion.
- Confusion?
Que voilà un mot exemplaire
pour illustrer cette situation.
À l'avenir je vous promets que
lorsqu'on voudra définir le mot confusion,
tout le monde pensera
à cette froide fin de journée
oû l'on apprit qu'une jeune fille décédée
était en fait encore en vie,
et qu'elle commandait
une bande de féroces gnomes démesurés.
Ah! Dire que je passais
une excellente journée!
(soupir)
Miroir, Miroir magique au mur.
Est-elle vraiment vivante?
- J'ai pensé vous le signaler,
mais il était autrement plus cocasse
de vous laisser découvrir cela toute seule.
(soupir)
- Ça n'a pas de sens!
Brighton a dit l'avoir livrée à la bête.
- Brighton a été victime de sa beauté,
à l'instar de tous les autres.
- Je dois faire appel à la magie!
- L'usage de la magie a toujours un prix.
- Quel est ce prix
dont vous parlez sans cesse?
Trêve de mystêre, s'il vous plaît!
Il faut qu'elle meure, c'est clair?
- Vous manquez de vision.
- Je dois faire ce qu'il faut
pour captiver le prince.
- Oubliez donc le prince.
Épousez le baron,
il est plus à votre portée.
- Non!
Il me faut épouser le prince!
- Son coeur chavire
pour la jeune Blanche-Neige.
- Je me servirai du philtre d'amour
qui a fait merveille
avec feu le pêre de Blanche-Neige.
- Il ne vous en reste plus
car vous en avez abusé.
- Et je veux supprimer ce félon de Brighton!
- Ça ne servirait à rien.
Si vous tuez Brighton.
vous n'aurez plus de léche-bottes en chef.
- Vous avez sûrement raison.
Mais vu qu'il m'a menti,
il lui faut un châtiment terrible!
Il doit subir une punition magique!
- Vous en paierez le prix--
- Je sais, d'accord,
je vais payer le prix d'avoir usé de magie!
J'en prends le risque!
Punissez cet homme!
(claquement de doigts, hurlement)
Un soupçon de philtre d'amour.
(toc-toc!)
Entrez.
- Vous vouliez me voir, Votre Altesse?
- Oui. Pour faire la paix.
- Merci, Votre Altesse,
mais je n'ai pas le coeur à boire.
- Parce que...
vous êtes amoureux d'une femme?
- Est-ce si évident?
- Calmez-vous et confiez-vous.
- Elle est dure à suivre.
Je ne sais sur quel pied danser.
Quand je l'ai vue la premiêre fois
en pleine forêt,
elle semblait tellement gentille.
Et ensuite, au bal,
je l'ai trouvée si ravissante
et si charmante, c'était...
la perfection, à vrai dire.
Mais tout à l'heure, elle m'a--
- Elle vous a montré son vrai visage?
La jeune Blanche-Neige est
une damoiselle...
fort fantasque.
D'aucuns la diraient même
exigeante et capricieuse.
- L'amour peut être si difficile.
- Oh, c'est peu dire, ça.
Je croyais avoir trouvé le mari...
idéal,
mais le sort a voulu qu'il...
qu'il soit fauché avant l'heure.
- Levons nos verres.
Buvons pour honorer feu le roi.
- Buvons.
- Il faut que l'on perpétue sa mémoire.
- Perpétuons.
Oh, non.
Le doré me porte chance.
- Bien sûr.
(déglutition)
Hum...
(grésillement magique )
(fracas )
(musique langoureuse )
(respiration haletante )
- Mais qu'est-ce que vous faites?
(gémissements )
- Maîtresse!
- Lâchez-moi! Lâchez-moi.
Assis! Assis!
Un amour...
de chien?
(respiration haletante )
Pincez-moi, je rêve.
Non, mais que voulez-vous que je fasse
d'un animal de compagnie?
(petits gémissements )
- On s'amusera comme des fous!
- Seigneur.
- On fera d'immenses balades!
Vous me lancerez des bâtons
pour que je coure
et que je les rapporte.
Ou alors vous me gratterez le ventre!
- Tout ça est fort bien.
Mais ce que je veux, c'est un mari, moi.
- D'accord.
C'est oui.
Ça me convient três bien, marions-nous.
Parce que je suis fou de vous.
Je vous aime aussi fort
que le feu d'un volcan.
Aussi fort que l'océan est infini.
- Vous le jurez?
- Je le jure! Je le jure!
Vous êtes ma maîtresse!
(rire )
- Couché! Du calme!
Couché!
Va chercher!
Va chercher!
(petits gémissements )
Cours, allez!
(petits gémissements )
Cours! Cherche!
(aboiements)
La situation présente
des points positifs et négatifs.
(soupir)
- Hé!
- C'est délicieux, je me régale.
- Hé! Oh!
Mais qui a planté cet arbre ici?
- Oh, bon sang!
- Hé! Écoutez! Je suis sûr
que vous devinerez jamais la nouvelle
qu'on m'a annoncée au... pub-pub...
- Parle.
- C'est quoi?
- Chut...
La méchante reine va se marier.
- Quoi?
- Encore?
- Mauvaise nouvelle.
- Tu connais le menu?
- Avec qui elle se marie, le baron?
- Non!
Elle épousera le prince!
- Pourquoi ferait-il ça?
- Pourquoi?
Mais qu'est-ce que ça peut faire?
- Quelqu'un pourrait me passer les patates?
- Et le mariage est prévu quand?
- Dans la matinée.
Sur le lac de glace.
- Patates, s'il vous plaît.
Quoi?
- Ce sont de petites noces
avec quelques invités...
- Vous savez ce qui lui prend, vous?
- Idiot.
Elle est amoureuse, t'as pas compris?
- Elle aime cet homme?
Il a failli la tuer tout à l'heure.
- Exact, Jo.
C'est quoi l'amour d'aprês toi?
- Si vous m'aimez, envoyez les patates.
- Je t'aime, Gourmand.
- C'est lui que je visais.
- Faut que t'apprennes.
- Arrête les patates,
t'es bien assez gros.
- Ça, c'est pas três gentil.
- Il faut aller la consoler.
- Écoute, les filles, ça pleure.
Ça finira bien par lui passer.
- Pas étonnant que sa femme l'ait quitté.
- Tu sais que c'est un sujet sensible.
- Attention à ce que tu dis!
- T'as un problême?
- Il faut assassiner Blanche-Neige.
Je fais appel â votre magie.
Débrouillez-vous comme vous voulez.
Il faut qu'elle meure. c'est clair?
- Ça va, calme-toi maintenant.
- Y a quoi pour le dessert?
- Qu'est-ce que c'est?
- C'est de la magie noire!
- Les gars...
- Tu n'y connais rien...
- Les gars!
- Les échasses!
- Oh!
- Gourmand! Amêne-toi!
Ça va, je te tiens!
Allez!
- Derriêre nous!
(grognements )
- Ouh là!
- À l'intérieur! Vite!
- Allez, entrez!
Dépêchez-vous!
- Tout le monde à l'intérieur,
vite!
(rire idiot)
(hurlement)
(craquement)
- Entre!
- Pourquoi t'as apporté la marmite?
- Attention!
- Gare à vous!
- Chute d'arbre!
- Ça va? Restez couchés!
- Il revient!
- Viens vite, Boucher!
- Boucher!
(rire idiot)
- Boucher!
- Cours! Cours!
(effort)
- En hauteur!
- Il sera là dans une minute.
- Boucher!
- Ça va. J'ai rien.
(rire idiot)
- Vite, sous les lits!
- Cachez-vous!
(cris )
- Séparons-nous!
- Roule, roule! Par ici.
Il est au-dessus de toi!
- Regarde-moi! Je suis là!
Par ici!
- Tire encore!
- Pousse-toi, il arrive!
(gémissements )
- Hum?
(cri)
- Il faut qu'on se défende!
(grognements )
(bruit de bouche )
(aboiements)
- Gros vilain!
- Louveteau. non.
Louveteau, lâche-le!
- Il nous a trouvés!
- On est faits comme des rats!
- De simples pantins.
- Maman! Au secours!
- Boucher!
- Je veux pas mourir!
Je veux pas mourir
- Non! Non!
- Est-ce que ça va?
(gémissements )
- Mais que fait-il?
(reniflements)
- Est-ce là la coutume à Valencia?
- Oh...
- Ma beauté...
(grincement)
...doit être...
(mécanisme )
...épous...touflante!
(soupir)
C'est un moment unique pour une femme.
- Plus tellement unique pour vous.
Vous vous êtes mariée cinq fois!
- Silence!
Ça va passer, ça va passer, ça va passer.
- Oh!
Oh!
Je... je suis...
je suis... je suis...
je suis devenu une coquerelle.
J'ai vécu un cauchemar.
Je rampais et j'étais tout petit,
effrayé par la lumiêre du soleil.
Et tout le monde cherchait à m'écrabouiller.
Oh, oui. Attendez,
je ne vous ai pas raconté le plus monstrueux.
Une grosse sauterelle a ensuite abusé de moi.
- Tout cela paraît fascinant, cher Brighton,
mais mes noces n'attendront pas.
Peu m'importe vos aventures.
Lacez-moi et vite!
- Mais je... J'ai vécu un--
- Lacez, j'ai dit!
- Laissez-moi faire, boulangêre.
(effort)
- Ouh!
(rire )
- Je savais bien que je n'avais pas grossi.
Détachez-moi.
L'heure est venue de rafler les sous.
(rire )
L'époux! Que dis-je?
Faites avancer le traîneau.
(ronflements)
- Réveillez-vous, les gars.
Réveillez-vous.
Allez, tout le monde debout!
- Blanche n'est plus là.
- Comment ça?
- Quoi?
T'as regardé dans la cuisine?
- Elle a pris la fuite pendant qu'on dormait.
- Ça m'étonne beaucoup.
Elle ne partirait pas sans rien dire.
- Elle a fait le petit-déjeuner?
- Non, mais...
y a une lettre.
- Quoi? Fais-moi voir!
''Chers Boucher, Napoléon, Grimm,
Rase-Motte, Louveteau, Jo et Gourmand.
''Navrée de prendre ainsi la fuite.
Je vous aime tous três, três fort,
mais...''
Tous?
Blanche nous aime tous les sept?
- Continue, va!
- ''Je vous aime tous três, três fort,
''mais je me rends compte que...
ma présence ne...
ne peut que vous causer du tort.''
(sanglots)
- ''Je croyais pouvoir y arriver,
mais je pressens bien que non.
''Je ne suis pas mon pêre
quand bien même je m'y efforce.
''Je n'ai pas l'âme d'un chef.
''J'irai vivre três loin
oû je n'aurai pas à avoir peur de la reine,
''mais je garde à jamais le précieux souvenir
des quelque temps passés avec vous.
''Adieu, Blanche.
''Gourmand, j'ai fait un gros tas de crêpes
que je t'ai laissées sur le fourneau.''
- Les crêpes, ça m'est égal.
Je veux Blanche-Neige.
- Três bien.
On n'a qu'à...
considérer toutes les options,
ensuite...
on procêde au vote.
- Non!
Pas de mêlée et pas de vote.
On se lance vite à ses trousses.
- Elle n'a pas pu aller loin.
Dépêchez-vous.
Louveteau, tu suis ses traces.
Blanche-Neige!
- Blanche! Blanche!
- Blanche!
(en choeur): Blanche!
- Vous deviez me laisser repartir, enfin!
- Non, non.
Ne nous quitte pas. Reste.
- Tu ne vas pas abandonner maintenant.
Tu oublies le prince?
- Il est tombé amoureux d'une autre.
- Je suis d'accord, c'est vrai.
Elle a raison en fait.
- Non, c'est impossible!
- Je n'ai pas plus de chance
de vaincre la reine
que j'en ai de pouvoir un jour
séduire le prince.
- Tu as dit que
puisque les villageois nous maltraitaient,
on avait le droit de les plumer
tant qu'on laissait du pain aux enfants.
- Ce n'est pas ce qu'elle a dit.
- Je sais.
Je me permets un peu de liberté poétique.
Écoute, tu as pris sept petits voleurs
dont l'univers n'était fait
que de délinquance
et tu leur as ouvert de nouveaux horizons.
C'est toi qui as eu cette force-là!
- Quand on te regarde,
ce n'est pas une enfant que l'on voit.
- On voit une princesse.
- Et un vrai chef.
- Notre chef.
- Tes sujets ont besoin de toi.
- Oui, tout comme moi.
Comme...
comme nous sept...
dirons-nous.
- Qui a envie de s'inviter à un mariage?
(cris de joie)
- Formidable! Allons-y!
(hennissement)
(cocher): Yah! Yah!
- Oh!
- Oh!
(rire )
- Bonjour! Ça alors!
Quelle merveilleuse surprise!
Oh, três chêre!
- Vous êtes donc venu, vous aussi.
- Oui, je suis arrivé de bonne heure,
j'étais là au fond à discuter
et je me demandais justement
si vous seriez...
- Hum!
(toussotement)
(sifflement)
- Oh!
(hurlement)
- Mais qu'est-ce que...
(tintement)
- S'il vous plaît.
(cri)
Ceci est un hold-up.
- Donnez-nous vos magots.
- Ainsi que vos vêtements.
- Non.
- Est-ce qu'il a dit ''vêtements''?
- Vous n'allez pas recommencer!
- J'ai eu beau le faire
à plusieurs reprises...
je suis toujours excitée
le jour de mon mariage.
- Attention!
(toussotement)
- Oh!
(toussotement)
Oh!
Mais enfin,
qu'est-ce que c'est que ce royaume?
- Je n'ai jamais rien vu d'aussi honteux.
- C'est un scandale!
- Une infamie!
- Si vous n'êtes même pas fichue
d'arrêter quelques bandits,
vous n'êtes pas digne de régner.
Vous devez abdiquer sur-le-champ!
- Oh... Euh... Pardon, baron,
avez-vous dit--
- Remettez-nous la couronne et soyez déchue
immédiatement de votre fonction!
- On verra.
S'il vous plaît,
faites appeler le prince.
- Je crains qu'il ne soit plus ici,
Votre Majesté.
- Excusez-moi?
- Le prince s'est fait enlever.
- Et par qui, je vous prie?
(en choeur): Blanche-Neige.
- Ha!
(murmure ): Quand on veut vraiment
la mort de quelqu'un,
il vaut toujours mieux
s'en charger soi-même.
(gémissements canins)
- Ah!
(sanglots)
Je souffre trop,
ramenez-moi à ma merveilleuse reine!
- Arrête un peu de pleurer!
- Vous ne comprenez pas!
Je suis las de me languir
de sa peau satinée.
- Las de se languir de sa peau satinée?
- D'oû sort-il ce langage?
- Il est sous l'emprise
d'une espêce d'envoûtement.
- Oui, peut-être.
C'est tout à fait le style de la reine.
Et on le conjure comment,
d'aprês vous?
(aboiements)
(sanglots)
(en choeur): Oh!
(toussotement)
- J'ai tellement mal de ne pas être
aux pieds de ma précieuse reine!
(sanglots, soupirs )
- Tiens, sens-moi ça.
(rires)
(cor)
(chant amérindien)
(clochettes et maracas )
(grognements )
(sanglots)
(gémissements canins plaintifs )
- L'un de vous aurait pas
une autre idée?
(ding!)
- Oh! Une minute.
Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt?
Un baiser.
- Tu rigoles, j'espêre?
- Rien de tel qu'un baiser d'amour pour
libérer la victime d'un mauvais sort.
- Ça, c'est l'idée la plus idiote
que j'aie entendue.
- Pas plus idiote
que celle de lui taper dessus.
- Je refuse qu'elle aille l'embrasser.
- Tu commandes ses lêvres, Rase-Motte?
- Il n'en est pas question!
(Ils parlent tous en même temps.)
- Silence!
On rêve toutes d'un premier baiser
plus romantique...
mais d'accord.
En dernier recours,
ça vaut le coup d'essayer.
- Mais... Blanche-Neige...
c'est la premiêre fois
que tu embrasses un garçon?
On peut faire mieux que ça.
(en choeur): Napoléon!
- Un premier baiser, c'est unique!
Je ne tolérerai pas une objection,
les gars!
(satisfait): Hum-hum.
- Je vous en prie,
ne faites pas ça.
Non, non, non, non, non.
Non, non!
Debout, pas assise!
(effort)
Non...
- Allons, fermez les yeux.
(effort)
(soupir de soulagement)
Je n'y arrive pas.
- Tous ces regards m'intimident.
Un peu d'intimité.
Je vous en prie.
- D'accord.
- T'es pas obligée!
- Allez, les gars, retournez-vous.
Allez, faites ce qu'on vous dit.
Retournez-vous.
Ne la regardez pas.
- J'aurais bien aimé voir.
- Revenez-moi.
(gémissements )
Pitié.
- Est-ce que tu crois
qu'elle trouve ça agréable?
- J'en suis sûr.
- Três agréable?
- C'est clair.
- La reine...
(soupirs)
- C'est pas vrai!
- Je vous avais bien dit
que ça marcherait pas!
- Comment tu pouvais le savoir?
- Je le sentais.
- La reine n'est rien comparée à vous.
- Ça y est!
- Hourra! Fantastique!
- Qu'est-ce que je vous avais dit?
(cris de joie)
- C'est bizarre,
vos lêvres goûtent la fraise.
- Ouais, tu parles!
- Quel est votre secret?
(hennissements )
- On est arrivésjuste avant la cérémonie.
- Marié toute sa vie à cette reine horrible!
- Je ne comptais pas me marier
avec la reine, mes amis!
Je ne l'ai jamais appréciée.
(rires)
- Ils ont raison.
Elle vous avait envoûté.
- Vous aviez même l'air
de vous languir de sa peau satinée.
- Non, non!
Il a dit: ''Vous ne comprenez pas''.
(en choeur): ''Je suis las
de me languir de sa peau satinée''
- Comme c'est bizarre!
Grâce à vous, j'échappe à ça.
Merci.
Et quand on s'est vus la premiêre fois...
je vous ai traités d'enfants.
Et d'autres choses plus cruelles encore.
J'ai eu tort.
Toutes mes excuses.
- C'est pas grave! Finalement, toi non plus,
tu n'es pas aussi idiot qu'on le croyait.
- Boucher!
- Je ne peux plus lui dire ce que je pense?
- Il est comme ça tout le temps?
(énorme grondement)
- La bête!
- Attendez, pas de panique!
Nous n'en savons rien.
- On la voit jamais de ce côté de la forêt.
- Elle est aprês moi.
Messieurs, je ne trouverai nulle part de
soldats plus valeureux pour livrer bataille.
(en choeur): Ouais!
- Mais c'est à moi de faire ça.
- Quoi?
(serrure )
- Attends, est-ce qu'elle vient juste de...
- Ouais.
- La porte! Oh, non!
- Blanche!
- Blanche-Neige!
- Blanche-Neige, ouvrez!
- Ouvrez la porte!
- Toujours cloîtrée dans ma chambre
au château, j'ai lu de nombreux livres.
Tant de contes se terminent par un prince
qui sauve la princesse en danger.
- Ouvrez la porte!
Ouvrez, je vous en prie!
- Je crois que l'heure est venue
de changer l'histoire.
- Non, ces histoires ont fait leurs preuves,
elles ont été testées et approuvées.
Ne jouez pas avec ça. Je vais vous sauver,
Blanche. Ouvrez la porte!
Ouvrez, je vous en prie.
- Ce fut un parfait premier baiser.
- Blanche! Attendez!
Blanche!
Blanche! Ne partez pas, Blanche!
Blanche!
Ouvrez la porte, Blanche!
Reculez!
Allons, allons!
Poussez-vous, vite!
(en choeur): Ouais!
(effort)
(en choeur): Ouais!
(effort)
(en choeur): Ouais!
- Si c'est moi que tu cherches,
je suis là!
(moins enthousiastes ): Ouais...
(désabusés ): Ouais...
(grognements )
- Vous?
(gémissement animal)
Que faites-vous par ici?
- Oh... Rien, je prends un peu l'air.
Je me change les idées.
J'ignore si on t'a prévenue,
mais je me suis fait voler mon futur mari.
- La bête ne vous effraie donc pas?
- Elle fait ce que je lui demande.
- Lui avez-vous demandé d'achever mon pêre?
- Chut! Patience.
Celle-ci sera une proie...
facile.
- Je suis moins faible que vous ne le croyez.
- Meurs bien, Blanche-Neige.
- Ouais...
(respiration haletante )
- Vous êtes vraiment de bons charpentiers.
Dites-moi, vous avez bien une clé?
- Idiot!
Voilà.
J'ai enfin trouvé
une bonne raison de me battre.
(en choeur): Ouais!
- Qu'est-ce qu'il fait?
- On se fait tout le temps enfermer
chez nous!
- Blanche!
Blanche!
(effort)
- Les gars.
(effort)
Les gars.
(effort)
Hé! Les gars!
Vous savez qu'on a un double de la clé?
(soupir contenu)
Ah!
- Laissez-moi passer. Laissez-moi passer!
- Vous!
Qu'est-ce que vous faites ici?
- J'ai...
J'ai pensé que s'il fallait mourir,
je mourrais aux côtés de celle que j'aime.
(battements d'ailes )
Courez. Fuyez!
- Plongez!
- Ah!
- Dépêchons! Le temps presse!
- Il faut les retrouver.
(Ils parlent tous en même temps.)
- Prince Alcott, Blanche-Neige,
oû êtes-vous?
- Est-ce que je verrouille la porte?
(en choeur): Non!
(craquements)
(rire )
(cris de bataille)
- Feu à volonté! Tu pourrais
t'en prendre à quelqu'un de ta taille.
- Et pan, dans l'oeil!
(la reine): Une puissance maléfique
s'empara du pays tout entier.
Le royaume se figea
dans les glaces du désespoir.
Et la reine comprit alors
que si elle voulait demeurer
la femme la plus belle qui soit sur Terre,
il fallait que la blanche neige
fasse ce qu'elle faisait...
de mieux.
Elle devait três vite tomber.
- Louveteau!
Il faut donner cette dague à Blanche.
Donnez-la à Blanche.
- Tiens. Donne-moi ça.
Tiens, Blanche.
- Blanche-Neige!
(gémissements )
Blanche-Neige!
- Blanche-Neige!
(gémissements )
- Tuez-la!
- Yah!
(hurlement)
- Êtes-vous prête à découvrir
le prix à payer pour la magie?
- C'est qui ce type avec la couronne?
- Papa?
- Non, mais vous avez vu sa couronne?
- Blanche?
- Elle a l'air cher.
- Vous êtes en vie.
Quel bonheur de vous voir en vie!
- Je n'y comprends rien.
Tu es une vraie femme.
- Vous avez été ensorcelé par la reine.
- Tu n'étais qu'une enfant.
- Oui, je sais, pêre.
C'est une três longue histoire.
- Et qui sont ces jeunes messieurs?
- Un prince qui a risqué sa vie
pour sauver notre royaume.
Et...
ses plus vaillants soldats.
- Merci, c'est fort gentil à vous.
Mais la princesse est plus que capable
de se défendre toute seule.
- Quoi qu'il en soit,
nous vous serons à jamais redevables
pour votre bravoure.
(rires)
Dites-moi,
que voulez-vous en gage de ma gratitude?
- De l'or!
- Un festin?
- De la biêre?
- Une jolie fille.
(rire )
- Majesté,
je n'exprimerai qu'un seul souhait.
- Bien des privilêges sont conférés à un roi,
mais aucun n'est plus grand
que le pouvoir
d'unir un couple de personnes amoureuses
par le mariage.
Prince Alcott,
vous avez trouvé cette cour prisonniêre
des griffes de la convoitise et de la vanité.
Mais au lieu de battre en retraite,
vous avez pris part au combat.
Le pays tout entier vous remercie,
vous et vos braves compatriotes.
Et vous sera éternellement reconnaissant.
Chêre enfant,
ma Blanche-Neige,
ce royaume a eu la chance pendant mon absence
que tu aies conservé un espoir confiant
en ton avenir
et que tu deviennes la femme
que j'étais sûr de te voir devenir.
Au péril de ta vie,
tu as osé tenir tête à la reine
et tu l'as fait chuter,
débarrassant à jamais cette contrée
d'une femme pleine de méchanceté.
(acclamations )
En conséquence, par les pouvoirs
qui me sont attribués par...
Eh bien...
par moi...
(rires)
...j'ai le grand bonheur
de vous déclarer mari et femme.
Vous pouvez embrasser la mariée.
- Dois-je dire ''s'il vous plaît''?
(acclamations )
(coups martelés)
- Excellent!
- Je pleure toujours aux mariages.
- Et moi donc.
- Êtes-vous célibataire?
- Félicitations.
- Heureux que vous soyez là, mes amis!
- Blanche-Neige!
Blanche!
- C'est bien, Boucher.
Nous allons célébrer ça.
- Blanche, mes félicitations!
(rires)
- Félicitations, ma chêre.
- Par ici.
- Cela réchaufferait mon vieux coeur usé
que vous acceptiez ce modeste présent...
le jour de vos noces.
(musique inquiétante )
- Cela est fort gentil de votre part.
- Juste une bouchée.
Ça porte chance...
à celle qui a beauté parfaite et pure.
(conversations indistinctes des convives )
- L'âge avant la beauté.
Il est important
de toujours savoir s'avouer vaincu.
D'accord?
- C'était bien l'histoire de Blanche-Neige
en fin de compte.
(musique triomphale )
(acclamations )
(homme ): Hourra!
(narrateur): Fin.
Boucher est devenu champion poids mouche.
Napoléon a fait prendre de la hauteur
aux coiffures.
Louveteau a rejoint sa meute.
Gourmand mange toujours.
Jovial a été engagé par le cirque royal.
Grimm a écrit un recueil de contes de fées.
Rase-Motte a trouvé l'amour.
I believe I believe I believe I believe
I believe I believe I believe I believe
I believe I believe I believe I believe
in love
Love love love love
(hurlement de loup)
When you can't see the forest or the trees
For all the colors of your dreams
Just turn to friends their help transcends
To love love love love love
I believe I believe I believe I believe
I believe I believe I believe I believe
I believe I believe I believe I believe
in love love
I believe I believe I believe I believe
I believe I believe I believe I believe
I believe I believe I believe I believe
in love
Love love love love
The Winter's finally passing on
The king is back the queen is gone
Come dance With me cause noW We're free
To love love love love love
I believe I believe I believe I believe
I believe I believe I believe I believe
I believe I believe I believe I believe
in love love
I believe I believe I believe I believe
I believe I believe I believe I believe
I believe I believe I believe I believe
in love
Love love love love
Love love love
Love love love
(musique douce )
(musique rythmée )
(musique douce )
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