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DROLE DE FRIMOUSSE
Bonjour, Mlle Prescott.
Dans mon bureau!
Lmpossible de laisser sortir
ce numéro.
Depuis que "Quality" existe,
aucun n'a été aussi raté.
En laissant passer ça,
je trahis la femme américaine.
Ce n'est pas vrai, Mlle Prescott!
L'Américaine qui attend,
toute nue,
que je lui dise
comment s'habiller.
Ça ne "parle" pas.
Ni à moi, ni à personne.
Un magazine doit être vivant.
Faire partie de la famille.
Avoir un rôle à jouer.
Ce n'est pas un simple objet.
Il doit avoir...
un coeur, un cerveau, du pep!
Ceci n'est que du papier.
De quoi discréditer
la femme américaine.
Mlle Prescott, pas ce mot-là!
"D" comme discréditée, démodée...
déprimée, désolée!
J'ai trouvé!
La solution: Du rose!
A tous les stylistes:
Des robes de ce rose!
Des souliers et des bas roses.
Tout sera rose!
Y compris notre magazine
et l'Amérique entière!
Un éditorial...
"Aux femmes d'Amérique!"
Non..."Du monde entier!"
Bannissez le noir, brû*** le bleu,
et enterrez le beige.
Dorénavant...
Je voulais te voir!
Les filles, au travail!
Messieurs, ça ira!
La Société de chemins de fer Pacific
peint un train en rose.
La TWA peint un avion en rose.
Toutes les femmes sont en rose!
- Et toi?
- Moi? Plutôt mourir!
Si tu savais ce que j'ai trouvé!
- Tu seras renversé.
- Quoi encore?
*** Avery s'est déjà mis
aux photos.
Il est encore plus emballé que nous.
Ecoute plutôt.
"De l'élégance
pour celle qui s'en fiche"
Un regard plus appuyé... plus long.
Steve, plus bas l'éclairage.
Arrêtez.
Beethoven ne rend pas.
Essayons Brahms.
On va remettre ça, Marion.
Cette fois, tâche d'y arriver.
D'avoir l'air
d'une femme qui pense.
Voilà une sculpture d'ltsabuchi.
Regarde-la...
comme si vous vous compreniez.
On n'a pas ce regard-là
quand on pense à ltsabuchi.
Réagis.
Dis-le.
Tu n'y es pas encore.
Ecoute-moi.
Tu es au musée d'art moderne.
Aie un regard qui comprend.
Cette statue te dit quelque chose
parce que tu es
une intellectuelle.
A quoi penses-tu?
A prendre le linge d'Harold
chez la blanchisseuse.
Sinon, il va râler.
Si ce cliché est raté,
jamais tu ne reverras Harold.
On peut être belle aussi bien
qu'intellectuelle. Voir photo.
Justement, cette photo?
Aussi intellectuelle qu'un escargot.
Voyons, Marion peut être cérébrale.
- Qu'est-ce que tu lis?
- "Superman chez les Martiens"
Et si on essayait avec une autre?
- Lucy?
- En voyage de noces.
- Betty?
- En prison.
Il n'existe donc aucun modèle
qui soit joli et qui pense?
Plaçons Marion dans un autre décor.
Quelque chose d'intellectuel.
- Avec des livres.
- Une librairie.
Un coin sordide de Greenwich Village.
Allons-y!
En voilà une!
Sinistre à souhait.
On n'aurait pas fait mieux
nous-mêmes.
Marion est déjà dans l'ambiance.
Je ne vous avais pas vue là-haut.
Ça va?
Vous désirez?
Un livre?
Qui sont ces gens?
- Permettez?
- On a tout ce qu'il nous faut.
Allez-vous m'expliquer...?
Juste le temps de prendre
quelques photos.
- Quel genre?
- Vous êtes la propriétaire?
Non, son employée.
Je suis responsable en son absence.
Je suis Jo Stockton.
Enchanté. *** Avery.
Pourquoi ces photos?
On utilise votre librairie
pour le magazine "Quality".
Je ne peux pas vous laisser faire ça.
Ma patronne dé*** les magazines
qui donnent un aperçu chimérique
de l'économie domestique.
On va avoir des ennuis:
Elle raisonne.
Et elle parle.
- Vous n'avez pas le droit de...
- Soyez généreuse.
Il faut que tout le monde vive.
Je vous ai priés de partir.
C'est mon droit.
Si le groupe ne respecte pas le droit
de l'individu, il disparaîtra.
Qu'est-ce qu'elle raconte?
"Ne fais pas aux autres, etc..."
Nous ne vous ferons rien
de pire qu'à nous-mêmes.
Mettez un peu de désordre
dans ces livres.
Pas question!
Là, ce sont les ouvrages
sur l'empirisme.
Ici, le matérialisme.
Et le parallélisme.
Replacez-les!
Dites-lui, vous!
On ne parle pas à Maggie Prescott.
On l'écoute.
Mettons-la dans le plan.
Par ici!
Vous vendrez un livre à cette fille.
Vous supposez qu'elle sait lire.
Dites donc!
Ce serait contraire
à mes principes.
Jamais je ne me prêterai
à ce genre de bas idéalisme.
Vendez-lui des livres
et qu'on en finisse!
II traite de l'épiphénoménalisme
attaché à notre conscience
comme un accessoire
au processus physiologique
dont la présence ou l'absence
n'ont aucune importance.
- Qu'est-ce que vous faites?
- Ne bouge plus!
Vous ne semblez pas comprendre
que vous violez une propriété privée,
dans la sublime ignorance que je peux
vous faire mettre en prison.
Vous êtes lassante.
Que faites-vous?
Mais lâchez-moi!
Vous êtes gentille, mais vous
nous gênez. Ce ne sera pas long.
Laissez-moi rentrer!
L'air lui fera du bien.
Elle était toute pâle.
C'est bien fini?
Merci beaucoup. On parlera de vous
dans notre magazine.
Vous n'oseriez pas!
Je suis resté pour vous aider.
Je suis désolé. Quel désordre!
- Le rayon du matérialisme?
- Donnez-les moi.
- Vous devriez avoir honte.
- C'est la première fois.
Un homme de votre valeur
photographier des robes idiotes,
sur des filles idiotes.
Beaucoup trouvent le tout ravissant.
S'il vous faut synthétiser
la beauté...
Les arbres sont merveilleux.
Photographiez-les.
Pour gagner ma vie,
je fais ce qui se vend.
Les photos d'arbres,
ça ne se vend pas.
Mon travail est amusant, bien payé.
Un voyage à Paris chaque année.
Je serais à Paris,
si j'en avais les moyens.
La belle vie.
Sorties, champagne,
parfums enivrants,
flirts à gogo!
Moi, j'irais pour
les conférences de Flostre.
Aller à Paris pour des conférences?
Le professeur Flostre est le père
de l'emphaticalisme.
Qu'est-ce que c'est?
La science qui vous apporte
la paix de l'esprit.
Expliquez-moi.
C'est basé sur l'emphatie.
Vous comprenez?
J'ai tout à apprendre.
- Emphatie? Sympathie?
- Bien au-delà de la sympathie.
La sympathie, c'est comprendre
les sentiments d'autrui.
L'emphatie, c'est les ressentir
grâce à votre imagination.
Se mettre à la place des autres.
Est-ce clair?
- Pourquoi avez-vous fait ça?
- Par emphatie.
J'ai senti que vous aviez envie
d'être embrassée.
Vous vous trompez.
Je n'en avais aucune envie.
Ni par vous, ni par un autre.
Mais tout le monde en a envie.
Même les philosophes.
Ce que vous cherchez,
je ne l'ai pas en magasin.
C'est bon. Je m'en vais.
Qu'en dis-tu?
Excellents mannequins.
Mais pourquoi?
J'ai une idée encore plus originale.
Je vais sélectionner
une "Miss Quality".
Une fille représentative
de notre magazine.
Un de ces modèles fera l'affaire.
Il faut qu'elle ait davantage.
Surtout du pep!
Une collection sera dessinée pour
elle par le plus grand couturier
- de Paris.
- Paul Duval?
Nous la photographierons
avant la présentation.
Enfoncés, tous les autres magazines!
Incroyable!
Mais pourquoi Duval se fâcherait-il
avec Harper's, Vogue
et les autres?
Si ça réussit,
c'est le triomphe pour tous.
Attendez de voir ce que j'ai trouvé.
Notre "Miss Quality".
- Marion?
- Oubliez-la.
- Je parlais d'elle.
- Cette péronnelle de la librairie?
Elle est imprévue, fraîche.
- Tu es fou.
- Elle est différente. Qui est-ce?
J'en frémis.
Cette fille hargneuse!
Si c'est une plaisanterie...
Si nous savons la mettre en valeur,
elle sera sensationnelle.
Elle va nous mordre, oui!
Regarde.
Elle a une drôle de frimousse.
Je veux de la grâce, de l'élégance
et du pep.
Pour une fois,
tu manques d'imagination.
La grâce, l'élégance, le pep,
c'est courant.
Sortons une fille qui ait
du caractère et de l'esprit.
- Ce serait imprévu.
- Tu mérites l'apéritif.
- Fais-moi quelques agrandissements.
- D'accord.
- Je verrai si c'est possible.
- Eh bien, voilà!
- Je ne promets rien.
- Pas la peine.
Ma parole,
c'est lui qui commande.
Tu te rappelles cette créature,
dans la librairie?
Fais-la venir. Au besoin,
commande-lui des livres.
- Pour 50 dollars?
- S'il le faut.
Tout ça pour l'amener ici. Il faudra
l'anesthésier pour l'emmener à Paris.
Mlle Prescott?
J'apporte les livres
qu'elle a commandés.
Sa secrétaire va s'occuper de vous.
Ah, c'est vous? Entrez.
Les livres sont arrivés.
Ça fait 52 dollars et 75 cents,
plus le taxi.
53,95 dollars.
Laissez tomber ces livres.
- Par terre?
- Oui. Lâchez-les.
Les épaules en arrière.
L'attitude a tant d'importance.
Je ne suis pas ici
pour faire de l'exercice.
Je veux juste 53,95 dollars.
12 dollars pour le Modigliani,
22,75 pour le Braque,
7 pour les impressionnistes.
Avec les autres,
cela fait un total de 52,75 dollars,
plus le taxi.
- Ce qu'elle peut parler!
- Le corps, ça ira.
Surtout quand on en aura fini.
- Fini avec quoi?
- Elle passera peut-être.
La charpente est bonne.
Laissez ma charpente.
Et donnez-moi mon argent.
Les filles,
sourcils allongés, du rouge,
sa bouche mieux dessinée.
Ces cheveux sont affreux.
Coupez!
Mais que se passe-t-il?
Enlevez-lui immédiatement
cette horrible tenue.
Mais enfin, arrêtez!
Ce sera ma dernière rencontre
avec les piquées que vous êtes!
Je viens livrer des livres. On me
malmène, on m'arrache mes vêtements.
Je ne veux pas de cheveux coupés,
ni de sourcils allongés.
Je ne veux pas de bouche dessinée.
Je m'en vais.
Et au moindre geste,
il y aura des cheveux arrachés,
mais pas les miens!
Ramenez-la en vie!
Vous n'avez pas vu le signal?
Quand on est poursuivie,
on brûle les feux rouges.
C'est vous!
Excusez-moi
si je vous ai fait rater une photo.
Ça ne fait rien.
Pourquoi cette panique?
Ces femmes ne prêtent
aucune attention à ce que je ressens.
A vouloir arracher mes vêtements,
me couper les cheveux!
***?
As-tu vu la petite libraire?
Ne dites rien.
- Mais...
- Je vous en prie!
Non. Je ne l'ai pas vue.
Si vous la voyez, retenez-la.
Et comment!
C'est ma faute, tout ça.
J'ai découvert un mannequin en vous.
C'était votre idée?
C'est moi le coupable.
Je ne pourrais jamais être mannequin.
Avec une frimousse
comme la mienne?
- C'est ce que dit Maggie.
- Elle a raison.
Moi,
je vous trouve intéressante.
C'est ridicule.
Je ne pourrais jamais.
Je suis seul juge. Je ne vous
emmènerais pas à Paris comme ça.
Paris?
Le métier de mannequin
n'est pas si désagréable.
Et à Paris, vous verriez
votre Professeur Machin.
Flostre?
Vous assisteriez à ses conférences.
Toujours ça de gagné!
- L'idée a du bon.
- Et la fin justifie les moyens.
- Oh, non...
- Qu'y a-t-il?
Comment pourriez-vous obtenir
un mannequin?
Quand j'en aurai fini avec vous,
vous serez merveilleuse.
Comme vos amis les arbres.
Mesdames,
voici l'élue de "Quality".
Je vous demande pardon.
Je ne savais pas.
Ma chère, c'est à moi de m'excuser.
J'ai été odieuse.
On l'emmène à Paris.
Elle en meurt d'envie.
Ce n'est pas un renoncement. Je n'y
vois que la matérialisation de...
Tu me raconteras ça dans l'avion.
Les filles, au travail!
A nous Paris!
- Un guide pour visiter Paris?
- Nous ne sommes pas des touristes.
- Ni des badauds qui s'extasient.
- Nous sommes ici pour travailler.
Gagnons chacun notre hôtel
et relaxons-nous.
- Je suis éreintée.
- Moi aussi.
Et moi donc!
- Je vous croyais fatiguée!
- Vous aussi!
- Vous aussi!
- Vous étiez éreintée!
Je vous en prie, Duval!
Je ne m'entends pas penser.
Je n'aurais jamais dû vous donner
cette exclusivité.
Je serai boycotté par Harper's et
Vogue pour une fille insaisissable.
Vous êtes le plus grand styliste
parisien. Vous ne risquez rien.
Ne vous inquiétez pas.
Elle viendra.
Vous me l'aviez annoncée pour 10h.
Il est plus de 5h!
- Elle n'est pas à l'hôtel.
- Laissons tomber cette fille.
- Comment en trouver une autre?
- Alors, où est-elle?
En haut de la Tour Eiffel, au fond de
la Seine ou dans un embouteillage...
Est-ce que je sais?
De quoi baptiser notre élue!
*** s'y connaît.
Un champagne bien frappé,
un melon à point.
Et l'invitée d'honneur?
De quoi a-t-elle l'air?
- Invisible.
- Elle n'est pas là?
On l'attend pour la maquiller,
la coiffer, prendre ses mesures.
- Où diable est-elle?
- J'ai ma petite idée.
Garde-la surtout bien pour toi.
Ne t'inquiète pas,
elle sera là demain à 10h.
En attendant, servez-vous.
Touché!
Ça doit être là.
- Gigi voudrait danser.
- Qui?
C'est moi.
Non. Je viens chercher
ma femme et mes gosses.
Je sens une vibration hostile.
Sûrement moi, désolé!
Ça dure depuis longtemps?
Trois heures.
Ultime concentration.
Et ça fait du bien
quand ça s'arrête.
Ça ne fait aucun doute.
D'ici 10 ans, les gens adhèreront
à l'emphaticalisme
qui, seul, peut apporter la paix.
- Bonjour, comment va?
- Ça va très bien. Et vous?
- Depuis longtemps à Paris?
- M. Avery, mes amis.
Vous permettez que je dise
deux mots à mademoiselle?
- Ils ne comprennent pas.
- Mais vous parliez anglais.
C'est difficile à expliquer. Une
particularité de l'emphaticalisme.
Nous ne communiquons pas
par des mots,
mais par les sentiments
et les inflexions de la voix.
Comme les chiens?
II est évident que
vous ne saisissez pas.
- Qui paye le vin?
- Moi.
- Alors, je saisis.
- Vous insinuez des choses...
Vous allez voir.
Messieurs, permettez-moi de vous dire
que vous n'êtes que des pignoufs.
Des parasites
qui se font payer à boire.
Et si vous demeurez à cette table,
c'est par peur d'être arrêtés
dehors pour vagabondage.
- Réquisitoire terminé.
- Je ne trouve pas ça drôle.
- Vous n'avez rien à faire ici.
- Vous non plus et d'ailleurs...
- Vous dansez avec Mimi?
- Non. Gigi ne vous l'a pas dit?
Ce que vous êtes mal élevé!
- Chez moi, c'est l'homme qui invite.
- Vous appartenez à l'âge de pierre.
Si une fille a envie de danser,
elle invite.
Nous sommes au-delà de
ces conventions archaïques.
Et vous invitez les garçons?
Apprenez que la danse est un moyen
d'expression, d'extériorisation.
Rien de formel.
D'ailleurs,
je me sens assez expressive...
et prête à m'extérioriser!
Eh bien,
vous vous êtes fait des amis!
Les emphaticalistes
sont compréhensifs.
Vous en parlez beaucoup.
Mais la pratique?
- C'est-à-dire?
- Faites-m'en profiter un peu.
Je ne comprends toujours pas.
Ce travail pour lequel je vous ai
engagée. J'en suis responsable.
Votre emphaticalisme
va me mettre sur le sable.
- Que voulez-vous dire?
- On vous a attendue chez Duval.
Je ne savais pas.
Personne ne m'a rien dit.
On a essayé de vous joindre.
J'ai passé ma journée au café.
Je suis vraiment désolée.
Je ne veux pas jouer au pion,
mais rentrez vous coucher.
La caméra ne pardonne pas.
Je ne veux pas passer ma vie
à retoucher vos photos.
Quand ce sera fini, vous reprendrez
votre philosophie de quatre sous.
Pour vous, la ligne d'une robe
est plus importante.
Ce que vous ne comprenez pas,
vous l'insultez.
- Votre impression sur Flostre?
- Ne détournez pas la conversation.
Je ne l'ai pas vu.
Depuis le temps, vous devriez être
les meilleurs amis du monde!
On ne trouve pas Flostre au café.
Sauf occasion exceptionnelle.
On n'approche pas le maître
plus facilement
que notre président.
Etre reçu par Flostre,
c'est un honneur.
- Comme de l'être...
- A la Maison-Blanche?
- Cessez de vous moquer de lui.
- J'arrête, mais soyons amis.
- Nous devons travailler ensemble.
- On travaillera sans être amis.
- Je dois aller chez Duval?
- Demain, à 10h30.
- J'y serai.
- Promis?
J'ai dit que j'y serai.
C'est là que je vous quitte. Bonsoir.
Ne partez pas fâchée.
Faisons quelques pas,
histoire de faire connaissance...
Non merci, je vais me coucher.
Pour vous éviter la peine
de retoucher mes photos.
Vous êtes furieuse,
n'est-ce pas?
Pas furieuse.
Froissée, déçue et...
furieuse!
- Ça fait des heures que ça dure!
- Il y avait du travail.
- Ça n'a pas l'air d'aller.
- Ni de ne pas aller.
- Tu crois que ça va?
- Pourquoi pas?
- L'instant crucial.
- Je me sens nerveux.
- Tu devrais.
- Asseyez-vous.
Mes amis, vous avez vu
une humble chenille entrer ici.
Nous ouvrons le cocon.
Mais pas de papillon.
Un oiseau de paradis.
Lumières!
Rideau!
- Je n'en crois pas mes yeux!
- Je te l'avais dit.
Vous êtes prodigieuse!
Comment vous sentez-vous?
Dans la peau d'une autre.
Les cheveux, la robe, c'est parfait!
Tu vois qu'on fait des miracles.
- Mais reste avec nous cinq minutes.
- Comptez sur moi.
La collection a lieu vendredi. Je
te montrerai la veille à la presse.
C'est une occasion en or pour toi.
Tu y seras?
Bien sûr.
Tu as une semaine
pour photographier ses robes.
Je veux des clichés plein de pep.
Je te donne ma bénédiction.
Mais ne la lâche pas d'une semelle.
Faites simplement
ce que je vous dis.
Elevez ces ballons
autant que possible.
Et sur mon ordre, courez aussi vite
que possible. Sans les lâcher.
Je cours sans lâcher les ballons?
C'est ça. Prête?
Levez la tête.
Vous êtes très heureuse.
Courez!
- Qu'est-ce qui vous arrive?
- Je ne savais pas où aller.
C'est fou ce que je suis nerveuse.
Je n'ai jamais fait ça.
Vous allez être épatante.
Ecoutez bien. Vous êtes à Paris.
Vous avez acheté des ballons.
Il pleut. Vous êtes très heureuse.
- Pourquoi?
- Parce que je vous le dis.
C'est tout ce qu'il y a à savoir.
Vous êtes heureuse. Courez!
C'est ça, très bien!
Fantastique!
Ecoutez.
Aujourd'hui, vous êtes triste.
C'est ça. Vous êtes un personnage
de tragédie. Anna Karénine.
Je me jette sous le train?
On verra.
Pour le moment, vous vous sacrifiez.
Votre amoureux vous a donné
un baiser d'adieu.
Peut-être le dernier.
Je veux un air triste.
Mets-lui des larmes dans les yeux.
Elle en a déjà.
Bien.
Comédienne autant que mannequin.
Allons-y.
Quelle est la réplique?
"Coeur brisé! Tragédie!"
Mouillez vos lèvres.
Bien. Envoyez la vapeur!
Très bien.
Comme au cinéma.
Non, trop de vapeur!
Fantastique!
C'est bon!
Bien.
Donnez-lui des fleurs.
Plein les bras!
Encore, encore!
C'est le printemps.
Vous êtes amoureuse. Tournez-vous.
Fantastique!
Vous sortez de l'Opéra, après
avoir entendu Tristan et Yseult.
- Vous êtes très humiliée...
- Pourquoi?
Vous aviez rendez-vous.
Il n'est pas venu.
Vous êtes furieuse.
Il y a du feu dans votre regard.
Vous avez envie de le tuer.
Vous êtes une reine.
Vous êtes lseult. Allez-y!
Excellent!
Vous êtes une simple jeune fille
sur une péniche.
Vous essayez d'attraper un poisson.
Jo,
ayez l'air de pêcher.
J'essaye,
mais c'est la première fois.
Vous avez l'air
de tenir un cerf-volant.
Vous n'avez vraiment pas
l'air de pêcher.
J'essaye,
mais ma ligne est accrochée!
Tirez!
Faites semblant, tirez!
Voilà ce que je veux...
Une princesse. Et cet oiseau
est en réalité le prince charmant
métamorphosé
par une vilaine sorcière.
Nous avons décidé
de ne pas quitter le bal
et de danser
comme si rien n'était arrivé.
Plus forte que moi!
Embrassez-le.
N'oubliez pas,
c'est le prince charmant!
Lumières!
Jo! Où êtes-vous?
Prévenez-moi quand vous serez prêt.
Je le suis. Qu'allez-vous faire?
Vous verrez bien
quand vous m'aurez donné le signal.
C'est parti!
Arrêtez!
Je ne peux pas.
Prenez la photo.
Ça me plaît trop
pour que je m'arrête.
C'est le jour de votre mariage,
le plus beau jour de votre vie.
Les cloches sonnent,
les anges chantent.
L'homme que vous adorez
vous attend dans l'église.
Que se passe-t-il?
C'est de la triche d'être ici,
dans cette robe.
Ce n'est pas
le plus beau jour de ma vie
et personne ne m'attend.
Vous n'étiez pas Anna Karénine
et l'oiseau n'était pas un prince.
- Je vous en prie.
- Je ne comprends pas.
Je sais.
Erreur, mon père.
Nous ne nous marions pas.
- Une si jolie mariée!
- Cette robe n'est pas à moi.
Nous aurions dû demander
la permission.
Je suis désolée.
Je ne sais pas ce qui m'arrive.
Reposez-vous.
Nous avons trop travaillé.
- On rentre bientôt en Amérique?
- Vous avez juste le mal du pays.
Le dernier cliché
et vous en aurez fini.
- Et après?
- On rentre.
Et après?
- Comment ça?
- Je vous reverrai?
Devenez mannequin,
je vous fais engager partout.
On travaillera
tous les jours ensemble.
Je serai mannequin.
Bien, alors mettez-vous là.
Voilà.
Penchez un peu la tête.
Un sourire.
Ça ne va pas?
Non. Pourquoi?
Trop triste, votre mariée! On dirait
que le fiancé n'est pas venu.
Vous vous mariez.
Vous êtes sur le point d'épouser
l'homme que vous aimez.
Celui qui vous aime.
Le seul...
Je croyais
que ça n'arriverait jamais.
Je ne veux pas rentrer.
J'adore Paris, cette robe,
cette église et vous...
Répétez un peu?
- J'adore Paris!
- J'en ai entendu davantage.
Ça, par exemple!
La brise dans les arbres!
Moins fort! Pas un ouragan!
Ça m'émeut aux larmes.
Le correspondant du Pakistan
a accepté.
Celui de Madrid, aussi.
Et celui d'lstanbul s'est annoncé.
Bien, mais où est Jo?
La voici!
Dieu soit loué!
Je craignais une nouvelle fugue.
- Ces photos en mariée?
- Merveilleuses!
C'est un photographe merveilleux.
Viens. Tu seras assise ici.
Je parlerai à la presse.
Le rideau s'ouvrira.
Et à toi de les éblouir!
Après je te présenterai. Souris et
réponds à toutes leurs questions.
Quel genre de questions?
Très simples. Cela fait des années
que j'écris sur le sujet.
Présente-toi sur un ton de confidence
comme entre femmes.
On te demandera le nom
de ton coiffeur, de ton régime,
la couleur de tes draps. Tu seras
l'experte en matière de charme.
- Que vais-je leur dire?
- Ecoute et répète après moi.
Comme elle est jolie!
Cette toilette n'est pas à moi.
Je la porterai ce soir.
On doit me présenter à la presse.
Votre photo sera dans les journaux?
Et on va me poser
un tas de questions.
Vous préféreriez peut-être
rester ici.
Vous vous souvenez de moi?
Que disent-ils à propos de Flostre?
Qu'il parle ce soir au café.
Et qu'ils sont en retard.
M. Avery va venir.
Qu'il passe me prendre au café.
Ce n'est pas grave, mademoiselle.
Soyez la bienvenue.
C'est suffocant!
Moi qui vous croyais vieux...
Un philosophe, un professeur,
ça implique un certain âge...
- de la maturité.
- Vous ai-je déçue?
Non. Pourquoi un grand penseur
ne serait-il pas jeune?
Vous savez qui je suis,
mais j'ignore tout de vous.
Si ce n'est que vous êtes délicieuse.
Je suis si troublée.
J'ai oublié de me présenter.
J'étais si impatiente
de parler avec vous.
Je ne suis venue de New York
que pour ça.
Vous ne trouverez pas
plus loyale emphaticaliste que moi.
- Qui êtes-vous?
- Jo Stockton.
Puisque vous venez de si loin
pour me parler, parlons.
Venez en Amérique.
Vous avez tant à nous apprendre.
Peut-être l'an prochain.
Vous verrez Greenwich Village,
notre rive gauche.
On peut y réfléchir,
faire plein de choses utiles.
- Vous y habitez?
- Oui.
Alors nous pourrons faire
des choses utiles ensemble.
L'Amérique ne possède sûrement pas
de plus charmante emphaticaliste.
Excusez-moi de vous interrompre,
mais...
- Devine qui est monsieur?
- Ton frère?
- Je vous aurais cru plus âgé.
- Etonnant, n'est-ce pas?
J'en suis muet.
Pour vous,
je jure de ne jamais vieillir.
- Qu'y a-t-il?
- Duval nous attend.
Déjà?
On faisait à peine connaissance.
Un instant! Le professeur Flostre
désire me parler.
- Que te dira-t-il que tu ne saches?
- Tu as perdu l'esprit?
- Plus ***!
- Arrête!
Je n'ai jamais été aussi humiliée.
Qu'est-ce qui t'a pris?
Me faire cet affront
devant le professeur...
Que lui dirai-je?
Rien.
Parce que tu ne le reverras pas.
- Pardon?
- Tu as bien entendu!
Ça alors!
J'ai accepté de me prêter
à tes inepties
uniquement pour le connaître.
Je vénère tout ce qu'il représente.
Autant me demander
de ne plus manger.
Nous avons même
un correspondant suédois.
Plus on est, mieux ça vaut.
Faites-les patienter.
Quand un homme regarde une femme
comme Flostre te regardait...
Tu te comportes comme un imbécile!
Tu fais un vrai drame
de rien du tout.
Arrêtez! J'essaye l'éclairage
et je commence mon discours.
Flostre est peut-être le plus grand
philosophe depuis Aristote.
Mais il est plus homme
que philosophe.
Pour lui, je ne suis qu'esprit.
On connaît la musique!
Mesdames messieurs les journalistes,
mes amis!
Je vais vous présenter
celle qui a été élue
l'illustration vivante du magazine
à l'esprit critique, "Quality".
Quand tu attaques Flostre,
tu attaques mes principes!
C'est une chance de l'avoir
compris à temps!
Elle a été choisie parmi
des centaines d'autres...
pour son allure,
sa grâce, sa personnalité...
et son charme ineffable!
Nos divergences de vue
sont trop évidentes.
Ce n'est pas le moment.
La présentation commence.
Et ça passe avant tout!
- Assieds-toi!
- Lâche-moi!
Et voici... Miss Quality!
- Qu'est-il écrit, dans celui-là?
- Comme les autres.
- Tout Paris se fiche de nous.
- Moi, je ne ris pas.
Encore heureux!
C'est ta faute tout ça.
Je sais.
Je l'ai mise hors d'elle.
Querelle d'amoureux.
- Toi et cette petite?
- Pourquoi pas?
Tu appartiens au monde de la mode.
Superficiel, insensible...
- Comment pourrais-tu aimer?
- Je suis l'exception.
Et ma collection?
Lmpossible de la présenter.
Je suis ruiné!
Elle viendra.
Cette petite est honnête.
En tout cas, pas avec nous.
- Elle n'est pas au café.
- Dites-nous plutôt où elle est.
Elle refuse de répondre au téléphone.
Alors j'ai soudoyé la réceptionniste
de son hôtel.
J'ai la liste de ses communications.
A 10h15, *** Avery a appelé.
A 11 h30, *** Avery a appelé.
A 12h16, le professeur Flostre.
Ce bon à rien!
"Ce soir, chez moi:
Philosophie, poésie, chant,
et méditation."
"Serais ravi vous y recevoir.
Emile Flostre."
C'est évidemment là qu'elle sera.
Et ma collection?
Je suis un homme fini!
J'irai chez Flostre
et je la ramènerai.
Emmène-moi.
Je ne me laisserai pas attendrir.
On vous empêchera d'entrer.
Ces emphaticalistes se méfient...
des "vibrations hostiles".
Nous aurons donc
des vibrations sympathisantes.
Mieux vaut ruser et gagner.
Alors, je suis dans la note?
- Et ma barbe?
- Pleine de pep!
C'est bien nous.
De Tallahassee.
Je me renseigne.
- Que se passe-t-il?
- La chanson. Une vraie rigolade.
Elle a égorgé son amant
parce qu'elle le détestait.
Maintenant qu'il est mort...
Voilà qu'elle l'aime.
Elle dit qu'elle est un peu désaxée.
Alors elle va se faire justice.
Elle va se tuer.
Ça, tu peux le dire!
On s'est trompés d'étage.
Les vrais Barker...
- Ils ne sont pas de Tallahassee.
- Ni de Miami.
Je n'ai jamais vu ces gens
et pourtant je connais Tallahassee.
C'est un gag?
Je le connais!
II photographie des mannequins.
Et elle dirige un magazine.
Faites-les sortir!
Et vite!
Ou M. Flostre en entendra parler.
Maintenant que ces vibrations
hostiles ont disparu, on monte?
Nous sommes prêts à vous écouter.
- Quand faut y aller...
- On va leur donner du pep!
Comment trouvez-vous ça,
M. Tallahassee?
Nous sommes deux vibrations
très sympathisantes.
Notre rapport risque
d'être inexistant.
Mais vous pouvez combler
la déficience intellectuelle
de notre pays.
Ah, Flostre,
vous êtes là!
Que faites-vous ici?
Dans cette tenue ridicule!
Professeur,
nous avons besoin de votre aide.
Nous réalisons, Maggie et moi,
la futilité de notre existence.
- Depuis quand?
- Aujourd'hui. A 2h.
- Oui. Après déjeuner.
- Professeur, ne les croyez pas.
Nous avons tellement à apprendre.
Nous sommes à vos pieds.
Laissez ses pieds tranquilles!
Professeur,
ils se moquent de vous.
- Tu te moques de Flostre?
- Qui, moi?
L'emphaticalisme est
à tout le monde.
- Il fait partie du domaine public.
- Vous ne les croyez pas?
Je sais pourquoi ils sont venus.
Certainement pas pour des conseils.
Ne l'écoutez pas, maître.
C'est moi qu'ils veulent
pour présenter leur collection.
J'aurais dû m'en douter.
Si vous l'aviez entendu
parler de vous!
Je ne retire rien.
Cinq minutes de plus et
tu partageais mon opinion.
Ça suffit!
Pas tout à fait,
espèce de faux jeton!
Sortez!
Déjà?
Je vais vous faire changer d'avis...
Regarde ce que tu as fait!
Pire qu'un voyou!
- Je ne l'ai pas touché!
- Va-t'en!
II est temps de faire face
à tes responsabilités.
Duval a besoin de toi quels que
soient tes sentiments à mon égard.
Tu ne peux pas le laisser
dans un tel embarras.
Je me moque de tes amis
comme toi des miens.
Ton emphatie est
un peu trop partiale.
Va-t'en!
Moi aussi?
T'es pas mal avec ça!
Tu as tout arrangé, hein?
Tu as rusé, mais pas gagné!
- Excuse-moi auprès de Duval.
- Où vas-tu?
II y a un avion pour New York
ce soir à 22h30.
Tu ne vas pas me faire ça!
Me planter là!
- Ils sont partis?
- Oui.
- Et vous êtes restée?
- Oui. Vous vous sentez bien?
Merveilleusement.
Je suis vraiment désolée.
Ce ***,
je me demande ce qui lui a pris.
Ne vous rendez pas responsable
de l'inévitable.
Ils sont partis.
Vous êtes là. C'est l'essentiel.
C'est gentil de me dire ça. Mais...
Comme votre regard est lumineux!
II me poursuit dans mes pensées.
Croyez-vous que
ce serait intéressant
si je contactais
des philosophes de Detroit
pour leur présenter
l'emphaticalisme?
Vos lèvres me font penser
à du velours.
La patronne de ma librairie
a des relations universitaires...
Je vous en prie.
Ne parlez pas.
Je suis venue pour ça.
On parlera... plus ***.
Alors, je reviendrai.
Mais j'ai besoin de vous.
Je suis venue m'entretenir
avec un philosophe.
Vous vous conduisez en homme.
Je suis un homme.
Et vous, une femme.
Je ne suis pas ici
pour parler de ça.
Une minute sublime nous attend.
N'approchez pas davantage!
A Greenwich Village, n'est-on pas
libéré de toutes conventions?
Je suis prête à déménager.
En attendant...
Impossible de les retenir plus
longtemps. Que dois-je leur dire?
Je prends tous les torts sur moi.
Il faut que je voie ***.
Il prend l'avion de 22h30
pour New York.
Oh non!
- J'étais sûr que vous viendriez.
- Tu vas présenter la collection.
Il faut d'abord que je retrouve ***.
- Non, nous sommes en retard!
- Je vais t'aider.
Je comprends ce que tu ressens
et je me mets à ta place.
C'est de l'emphatie!
Si c'est ça,
pourquoi ne pas l'avoir dit?
Va présenter la collection,
je m'occupe de ***.
Trouve-moi le numéro de l'hôtel
de ***.
Nous sommes fiers de vous présenter
la nouvelle collection de Paul Duval.
C'est la jeune fille élue pour
personnifier le magazine "Quality"
qui l'a inspirée.
Et d'abord: "Hors-d'oeuvre".
Votre note est prête.
A bientôt.
M. Avery vient de partir.
Essayez de le rattraper!
C'est une urgence!
Je n'ai pas pu.
Il a quitté l'hôtel.
On va le rattraper à l'aéroport.
- Dépêchez-vous!
- Je ne trouve pas le numéro.
A-U-L-Y!
- Non, O-R-L-Y!
- Je suis trop nerveuse!
- Tu es prête?
- Presque!
Vous pouvez embarquer, monsieur.
Toujours rien?
Lls m'ont promis de le prévenir
avant l'embarquement.
- C'est trop ***.
- Il n'a pas encore eu mon message.
Il ne veut même plus me parler.
Je lui ai fait trop de peine.
Et maintenant:
"La robe de mariée"!
- Ravissante!
- Dommage que ce ne soit réel.
Ne me touchez pas ou j'en réfère
à votre ambassade.
Je voulais m'excuser.
Jo ne méritait pas
qu'on se batte pour elle.
- C'est moi qui vous ai fait ça?
- Vous?!
Non. C'est elle!
Avec une statue
qui m'a coûté 200000 F.
Dix-huit points de suture
à la tête.
La lèvre entaillée.
L'oreille en sang.
J'adore tout
ce qu'elle vous a démoli.
Où est-elle?
Jo a été sensationnelle!
- Où est-elle?
- Je ne sais pas.
- Vous savez où est Jo?
- Non, mais elle était formidable!
Où est Jo?
- Elle a disparu.
- Sans dire où elle allait?
J'ai tout compris.
Elle s'est mise à ta place.
Tu n'as qu'à te mettre à la sienne.
Vous êtes sûrs de vous rencontrer.
Maggie, tu as du génie.
Je sais!