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Alors que la bourse de New York
semblait instable,
les optimistes
ne semblaient aucunement alarmés.
Bonne nouvelle pour les célibataires.
La courses aux jolies filles sera plus facile
puisque Nickie Ferrante,
coureur invétéré, est sorti du circuit.
L'heure du mariage a enfin sonné pour lui.
M. Ferrante arrive aujourd'hui d'Europe,
et Mlle Lois Clarke l'attendra à New York -
Lois et sajolie dot
de 600 millions de dollars. Quelle affaire !
Ça fait beaucoup d'oseille,
mais c'est aussi une bien belle plante.
Voilà un petit potin de choix.
Nickie Ferrante part ce soir pour aller épouser
l'héritière d'une grande famille industrielle.
Dans les pierres et le gravier, j'imagine.
Une certaine Mlle Lois...
Clarke.
Oui.
Eh bien.
Eh bien... voilà, vous le savez.
Signor Ferrante ?
Il est à bord ?
Garçon. Je suis là.
Signor Ferrante ?
Un appel pour vous de Paris.
M. Ferrante,
voulez-vous bien signer cette photo ?
On me demande au téléphone. Merci.
Allô. Oui, c'est moi.
Qui est à l'appareil ?
- Passez-la-moi.
- Espèce de monstre.
Bonjour, Gabriella.
- Comment oses-tu me parler ?
- Alors, pourquoi m'appeler ?
Comment as-tu pu me parler d'amour,
me dire les choses que tu m'as dites,
alors que tu vas te marier ?
Tu te souviens de tes mots
quand je t'ai offert l'étui ?
Bien sûr, ma chérie. J'ai dit...
J'ai dit...
Allô ! Tu m'entends ?
Je crois qu'on a été coupé.
- On n'a pas été coupé.
- Allô ! Allô !
Oh, quel dommage.
Hypocrite ! J'ai un couteau dans la main.
Si seulement il pouvait être dans ton dos.
Ça alors, M. Ferrante !
Je m'appelle Hathaway. Ned Hathaway.
- Ah oui ?
- Bienvenue à bord.
Je me demandais si vous voudriez vous
joindre à nous pour une partie de bridge ?
Désolé, M. Hathaway, mais je triche.
Je ne peux m'en empêcher.
Excusez-moi.
Je pense que vous avez mon étui à cigarettes.
Je dois vous l'avouer.
Je suis une voleuse de bijoux.
- Je ne vous crois pas.
- Je l'amenais au commissaire de bord.
Je l'ai trouvé dans le...
Attendez.
Comment savoir si c'est le vôtre ?
Il y a une inscription
qui m'est destinée à l'intérieur.
"Pour Nicolo..."
Ne me dites pas que vous êtes le célèbre...
Oh, j'ai lu tant de choses sur vous
dans Life et Look et...
Good Housekeeping peut-être ?
- Pouvez-vous me rendre mon étui ?
- Un instant.
C'est terriblement intime. Je comprends
assez le français pour être gênée.
Pouvez-vous m'aider
et me dire ce qu'il est écrit, en fait ?
Eh bien, en fait, il est écrit...
"En souvenir de trois nuits inoubliables
à bord de La Gabriella." Son yacht.
Donc c'est bien vous.
Avez-vous écrit la chanson
"Je ne sourirai plus jamais" ?
Non.
Mais j'ai envie d'en écrire une intitulée
"Rêvasser sur La Gabriella."
Pensez-vous
que ça remplacera un jour le baseball ?
Attendez.
Je suis dans le pétrin.
J'aurais pu vous le dire -
à courir les yachts. La pauvre.
- Je dois parler à quelqu'un.
- Ce n'est pas mon fort.
- Je ne sais pas garder un secret...
- Mais vous avez l'air si honnête.
- Ah ?
- Je peux vous faire confiance ?
- Oui, j'imagine.
- Venez avec moi.
La capitaine a aussi l'air honnête.
Pourquoi ne pas lui parler ?
- Votre cabine ou la mienne ?
- Non. La mienne.
- La mienne est tout près.
- La mienne est là.
Je ne suis pas prude.
Mais ma mère m'a toujours dit de ne
jamais suivre un homme les mois en "bre".
Ah bon ?
Non seulement votre mère est belle,
mais elle est aussi intelligente.
- Comment vous appelez-vous ?
- Terry McKay.
Terry McKay, etje voyage seule.
- C'est ça qui vous dérangeait ?
- Oui.
- Puis-je ?
- Oui.
Merci.
Vous pouvez le laisser là.
Ça ne pourrait pas être mieux.
Vous m'avez sauvé la vie.
Je m'ennuyais. Je n'avais pas
encore vu de belles femmes.
Terrible, non ? J'étais inquiet. J'ai pensé
que les belles femmes ne voyageaient plus.
Puis je vous ai vue,
etj'étais sauvé... j'espère.
Dites-moi. Avez-vous déjà eu
du succès avec un discours pareil ?
Ou alors je serais surprise ?
Si vous l'étiez, je serais surpris.
Ça n'est pas très gentil.
- Je pourrais en faire autant.
- J'en suis certain.
- Très bien. Alors, à moi.
- Je vous écoute.
Votre fiancée connaît-elle
la femme du yacht, Gabriella ?
Oui. C'est sa meilleure amie.
Une jolie petite bande d'amis.
Vous savez, ce bateau va beaucoup trop vite.
Il faut profiter de tous les instants.
Ne pensez-vous pas que la vie devrait être
fraîche et pétillante comme le champagne ?
- J'aime le champagne rosé.
- C'est ce dontje parle.
Pourquoi est-ce qu'à partir de maintenant,
le voyage ne serait pas que champagne rosé ?
Quoi ?
Oh, mince.
- Il n'aimerait pas ?
- Non.
- Mari ?
- Non.
- Il n'aimerait quand même pas ?
- Non.
Pourquoi ne voyage-t-il pas avec vous ?
Parce qu'il a dû se rendre au Texas
pour une fusion.
Il a pensé que ce serait bien que je voyage
pendant qu'il concluait le marché,
carje ne comprends rien aux affaires.
Je ne comprends pas
comment une société qui perd de l'argent
peut fructifier,
avec tous les reports sur les impôts.
Le grand secret étant de fusionner une
société en chute avec une société en essor,
- et tout se rééquilibre.
- Simpliste, non ?
Il ne pense pas que je sois idiote,
mais il ne me trouve pas brillante, à ce sujet.
- Ce n'est pas nécessaire.
- Merci.
Il n'y a pas de quoi.
- Il a confiance ?
- Implicitement.
- Pas d'erreur ? Pas d'aventure ?
- Cinq années de fidélité.
Ça semble horrible, non ? Mais c'est vrai.
Oui. Eh bien, voilà.
- Une cigarette ?
- Non, merci.
Je ne...
Vous pourriez l'allumer
avec ce qui est écrit, non ?
J'aime bien. Je dois rester à votre écoute.
Il a beaucoup de chance.
Ça doit être un homme remarquable.
Vous imaginez combien il doit être attirant
pour que j'arrive à résister à un homme...
Oui, oui. Je comprends.
C'était agréable, non ?
Et puis, il y a toujours
des jeux à faire sur le pont.
- Ne me dites pas que vous êtes gêné ?
- Si. En fait, c'est le cas.
- Je suis désolée.
- Pas la peine de vous excuser.
Votre amour-propre est ébranlé ?
Surtout n'en faites pas cas.
Je vais aller promener mon amour-propre.
- À moins que vous ne vouliez...
- dîner avec vous ?
Avec plaisir.
Voilà mon ami Ferrante.
M. Ferrante, je voudrais vous présenter
ma sœur, Mlle Hathaway, et ma femme...
Et quand vous étiez petit, que vous lisait
votre nourrice pour vous endormir ?
- Attendez...
- Les Mémoires de Casanova ?
Tous les soirs.
Ensuite on éteignait la lumière.
- "On" ?
- J'étais pas plus haut que ça.
Vous avez dû avoir une enfance heureuse.
Ah, oui.
- Et les femmes...
- Oh, les femmes.
- Vous en avez connu quelques-unes.
- Je ne sais pas.
- "Quelques-unes" est inexact ?
- Disons que c'est imprécis.
Excusez-moi, Signor Ferrante. Dois-je
vous réserver cette table tous les soirs ?
- Pourquoi pas ?
- Merci.
- Où en étions-nous ?
- Elles étaient toutes amoureuses de vous.
- J'en doute.
- Mais vous n'aviez aucun respect pour elles.
- Au contraire.
- Vous avez toujours été juste envers elles.
Plus que ça. Je les idéalise.
Je les mets toujours sur un piédestal.
Mais, plus je reste avec elles
et mieux je les connais...
C'est dur de les garder dessus.
Très vite, le piédestal chancelle
puis bascule.
C'est la vie. Et cetera.
Allons. Parlons de vous maintenant.
Non. Pas ce soir.
On parlera de moi un autre jour.
- Nous n'avons rien de prévu pour demain.
- Moi, si.
Oh, non. Demain, on parlera de moi.
Finalement, il fait très beau.
Il fait vraiment bon.
Merci.
Où en étions-nous ?
Vous alliez me dire où vous étiez née.
- C'est ça. Eh bien...
- M. Ferrante ? Un télégramme.
Merci.
Excusez-moi, Mlle McKay.
- Mlle McKay ?
- Oui ?
J'en ai aussi un pour vous.
- Merci.
- Je vous en prie.
Excusez-moi, M. Ferrante.
- C'est lui ?
- C'est elle ?
Bon, où en étions-nous ?
J'étais sur le point
de vous dire où j'étais née.
Je suis née à Boston.
J'ai hâte que vous grandissiez.
Patience. J'ai grandi... rapidement.
Je suis allée à New York, où je chantais
dans un night-club de 22 h à 3 h du matin.
Le gérant me courait après jusqu'à 4 heures,
et ensuite... je rentrais.
- A-t-il jamais...
- Oh, non.
Enfin, un soir... il est venu.
Oh, l'homme en question.
Et il a dit: "Votre place n'est pas ici."
- Vraiment ?
- Etj'ai répondu: "Ah, non ?"
Et puis... quoi ?
- Quoi quoi ?
- Je pensais que vous aviez parlé.
- Non, je n'ai rien dit.
- Pardon. Mais vous avez raison, vous savez.
Il a dit que ma place
était dans un appartement de Park Avenue,
avec une vue fabuleuse sur l'East River.
- L'endroit idéal pour améliorer votre sort.
- Oui. Donc, j'ai beaucoup étudié.
- Le chant ?
- Et la musique
et l'art, la littérature.
Pour devenir
une femme ravissante et parfaite.
Oui, c'était ça, en fait.
- Y voyez-vous quelque chose de mal ?
- Pas du tout.
C'est ce que je pensais.
Voilà, je pense
que nous sommes au même point.
Ma vie n'a plus de secrets pour vous.
Ça ne fait qu'une page.
Il n'y a qu'une page.
Excusez-moi.
Merci.
- Non. Pas bien.
- Attendez un peu.
- C'est un appareil intéressant. Puis-je voir ?
- Oh, oui.
Il est neuf, n'est-ce pas ?
S'il vous plaît ! Arrêtez !
Quel dommage, n'est-ce pas ?
Ce n'était pas très gentil.
- Vous n'auriez pas dû faire ça.
- Je sais.
Ce n'est manifestement
pas bien qu'on nous voie ensemble.
À tort ou à raison, les gens parleront,
donc... il vaut mieux qu'on se sépare.
- Quel dommage.
- Au revoir.
Qu'y a-t-il ? Vous avez peur ?
- De vous ?
- Oui.
Non.
Il reste encore plusieurs jours de voyage,
etje ne supporte pas la monotonie.
Vous pouvez toujours
vous promener au soleil.
Et que ferai-je s'il pleut ?
Non. Ce n'est pas bien.
- Vous dites ça pour vous.
- Oui.
Votre vie intéresse tout le monde, etje ne
veux pas avoir ma photo dans les journaux.
Donc, je vais partir de mon côté
et vous, du vôtre.
À l'aide !
Là. Attends. Laisse-moi... Tu es lourd.
- Vous avez des ennuis ?
- Oui. Aidez-moi. Il est lourd.
Allez, viens copain.
Voilà. Allez, lâche.
- Essaye dans l'autre sens, papa.
- Merci. Vous êtes d'une grande aide.
Alors, comment en es-tu arrivé là ?
Je me suis emmêlé.
Tu n'arrivais pas à descendre ?
- Tu es un sacré bonhomme.
- Vous aussi vous êtes un sacré bonhomme.
- Ah oui ? Pourquoi ?
- Tout le monde parle de vous sur le bateau.
- Sans blague ? Que disent-ils ?
- Je ne sais pas.
Chaque fois qu'ils parlent de vous,
ils me demandent de quitter la pièce.
- Je ne comprends pas.
- À votre tour.
Il faut faire attention.
Tu pourrais te faire mal.
Enfant,
je me suis cassé lajambe en tombant.
Comment elle va maintenant ?
- Elle va bien, j'imagine.
- Alors, de quoi vous plaignez-vous ?
Je ne me plains...
Je m'excuse.
Un cocktail champagne brandy.
- Vous avez des cigarettes ?
- Le steward du fumoir.
- Vous avez du champagne rosé ?
- Oui.
Faites-m'en goûter un peu.
Bonsoir.
Puis-je avoir un cocktail champagne brandy ?
- Vous avez du champagne rosé ?
- Oui.
Merci.
Bonsoir.
J'ai demandé à être seul à une table.
Moi aussi.
N'est-ce pas dommage, après la merveilleuse
soirée que nous avons passée ensemble ?
- Parlez-vous gaélique ?
- Couramment.
Comment dit-on "fichons le camp d'ici" ?
Eh bien. C'est pas malin ça.
C'est ce qu'on appelle se moquer du monde.
- Que dites-vous ?
- C'est se moquer du monde.
Je n'entends pas ce que vous dites.
De qui vous cachez-vous ?
Tout le monde nous regarde. C'est horrible.
- C'est horrible. Je vais partir.
- Non. Moi d'abord.
Asseyez-vous.
- Excusez-moi. C'est le sac de Madame.
- Je sais. J'allais...
Non, attendez. Ça c'est...
Cette piscine est vraiment petite !
- Vous avez mon étui à cigarettes.
- Non, pas sur moi.
On fait escale cinq heures à Villefranche.
- Oui. Vous allez à terre ?
- Oui. Je vais voir une dame.
- Dans chaque port, hein ?
- Il s'agit de ma grand-mère.
- Vous ne me croyez pas ?
- Non !
- Voudriez-vous la rencontrer ?
- Oui, avec plaisir.
Alors, c'est entendu.
- Surprise ?
- D'accord.
- Un cadeau pour votre grand-mère ?
- Oui. Oui, c'est ça.
N'est-ce pas magnifique en bas ?
- C'est comme la fameuse plaisanterie.
- Laquelle ?
- Si c'est magnifique en bas...
- Pourquoi aller là-haut ?
C'est une vieille plaisanterie.
Votre grand-mère
n'est pas une vieille blague ?
Quand aurez-vous confiance en moi ?
Quel endroit merveilleux.
C'est parfait. Je commence à croire
que vous avez une grand-mère.
C'est surprenant.
Je vais aller la trouver pour le prouver.
Elle n'est pas là.
Regardez. Elle doit être dans la chapelle.
Comment ça va, mon vieux ?
Qu'a donc cet endroit ? Quelque chose
fait qu'il donne envie de chuchoter.
C'est si calme ici.
C'est comme un autre monde.
C'est le cas.
C'est le monde de ma grand-mère.
Dites-m'en plus à son sujet.
Mon grand-père était diplomate.
Ils ont fait le tour du monde.
À sa retraite, ils sont venus ici.
Il est enterré là, derrière la chapelle.
Elle est restée pour être proche de lui.
Elle attend, avec impatience je pense,
le jour où elle ira le rejoindre.
Ma chère, voici Terry McKay.
Enchantée.
Elle a cru que vous étiez
la fille que je vais épouser.
Pardon. Je disais que je vous aime beaucoup.
Merci. J'en suis ravie.
Vous voulez bien m'excuser,
il faut que je m'assoie.
Je fais de plus longues prières maintenant.
Oh, mes genoux !
Ils sont aussi vieux que moi.
Cet endroit est vraiment merveilleux.
Merci.
- Je pourrais rester ici pour toujours.
- Oh, non ! Vous êtes trop jeune pour ça.
C'est un lieu idéal
pour s'asseoir et se souvenir,
mais il vous reste encore
à construire vos souvenirs.
Et la chapelle a l'air si ravissante.
- Voudriez-vous y aller ?
- Oh, puis-je ?
- Je vous en prie.
- Merci.
Oh, Nicolo !
Et toi, Nicolo. Depuis quand
n'es-tu pas allé dans la chapelle ?
Eh bien, je...
- Depuis que tu n'es plus enfant de chœur.
- Je sais.
- Vas-y. Ça ne te fera pas de mal.
- D'accord.
- Je vais préparer le thé.
- Laisse-moi t'aider.
- Voici Marie.
- Bonjour !
Voici mon ami Marius.
Il a eu trois enfants
depuis mon dernier passage.
Marius dit
que la France a besoin d'hommes.
C'est pour ça qu'il a sept filles.
- Venez voir le reste de la famille.
- Oui, allez-y.
- Vraiment ?
- Je voudrais voir Mlle McKay seule à seule.
Janou, sois gentille.
Je ne te trahirai pas.
- Puis-je vous aider ?
- Merci, ma chère.
Je suis contente de voir que vous n'êtes pas
comme ces jeunes qui rechignent au ménage.
On était dix à la maison. Si on n'aidait pas,
on allait se coucher sans manger.
Oh, quelle pièce magnifique.
Oh, oui.
Mon mari était un grand collectionneur.
Il adorait les belles choses.
Moi aussi.
Je devrais avoir une gouvernante
mais j'en ai déjà usé deux.
Etje suis trop vieille
pour m'habituer à une autre.
De plus, je peux vous le dire -j'avais prévu
de ne vivre que jusqu'à l'âge de 80 ans.
J'ai 82 ans. Si je ne meurs pas, je dois me
mettre à économiser pour mes vieux jours.
Vous êtes très sage.
- Vous l'aimez ?
- Oui. C'est ravissant.
- Nickie ?
- Oui. Il l'a peint il y a longtemps.
Mais c'est très bien !
Il a beaucoup de talent.
Excusez-moi.
Je n'avais aucun moyen de le savoir.
Malheureusement, il est aussi très critique.
L'artiste en lui a envie de créer.
Le critique en lui a envie de détruire.
- Résultat, il n'a rien fait depuis.
- Quel dommage.
De plus, il a été trop occupé à "vivre",
comme on dit.
- Puis-je ?
- Merci, ma chère.
Tenez.
Je suis toute retournée par cette visite.
J'essaie de paraître calme.
- J'y arrive, vous ne trouvez pas ?
- Vous y arrivez parfaitement.
- Tenez.
- Merci.
J'aime tellement Nicolo.
Quand il était petit, il nous ravissait
lorsqu'il jouait du piano.
Ensuite il a étudié la peinture.
Le pire est qu'il excelle à tout ce qu'il fait.
Il a tous les talents ?
Tout est trop facile pour lui.
Il est toujours attiré
par ce qu'il n'est pas en train de faire,
l'endroit où il n'est pas allé,
la fille qu'il n'a pas rencontrée.
Je n'aurais peut-être pas dû le rencontrer.
Non, ma chère. Vous êtes différente.
Ça ne me dérange pas de vous le dire -
je suis inquiète à son sujet.
- Parfois, j'ai peur.
- De quoi ?
Que la vie lui demande un jour de s'acquitter
d'une dette qu'il ne pourra payer.
Mais quand je vous vois avec lui,
je me sens mieux.
Moi ? Vraiment ?
Oui, vous.
J'aimerais pouvoir partager votre assurance.
Vous l'aurez en temps voulu.
C'est votre caractère.
Nicolo n'a pas de défauts
qu'une femme sensée ne pourrait rectifier.
J'ai vu toute la famille de Marius.
Sept filles !
- J'ai parlé avec sa femme.
- Vous auriez dû parler avec lui.
Ne vous asseyez pas sur mon chapeau.
Dites-moi,
de quoi avez-vous parlé toutes les deux ?
- Vous seriez surpris.
- J'en suis certain.
Je parie que c'est Janou qui a parlé le plus.
Elle m'a dit qu'enfant,
si vous ne faisiez pas à votre idée,
vous vous rouliez par terre
et deveniez tout rouge.
Vraiment ?
Vous auriez dû cligner de l'autre œil.
- Qu'avez-vous dit ?
- J'ai dit que vous ne faisiez plus ça.
Non.
Maintenant, si vous ne pouvez pas
faire à votre idée, vous êtes gêné.
Vous voulez du thé ?
Rappelle-moi
de ne pas t'expliquer ça plus ***.
Oui, je veux du thé.
Janou, j'ai un cadeau pour toi.
Viens le voir.
- Je suis trop vieille pour ça.
- Personne ne l'est.
- Tu ne devrais pas gaspiller ton argent.
- Ça n'a pas coûté cher. Je vais t'aider.
- Comment as-tu fait ?
- Je l'ai fait de mémoire.
Merci.
C'est André ! Mon mari.
C'est si vrai. Si ressemblant.
Quel visage remarquable.
- Vous l'avez fait de mémoire ?
- Oui.
Tu l'aimes bien ?
C'est merveilleux.
Tu sais, je l'ai peint il y a longtemps,
mais j'ai hésité à te le donner.
Je vous ai dit qu'il avait du talent.
- Voilà. Pour vous.
- Pour moi ? Merci.
Merci.
Pour moi.
Bon.
Je voudrais proposer un toast.
Je ne sais pas comment le formuler.
Cela aurait-il un lien
avec son heureux mariage à venir ?
Disons...
Que le voyage du retour vous soit agréable.
Merci.
Bon. Je crains
que nous ne devions bientôt partir.
Ça a été une bonne journée.
Avant de partir,
tu dois nous jouer un morceau au piano.
- Viens.
- S'il vous plaît.
- Regarde mes mains.
- Pas d'excuses. Viens.
Janou était une pianiste de concert.
J'étais.
Souviens-toi, je n'ai rien demandé.
Je n'aime pas les sirènes de bateaux.
Ne devriez-vous pas
mettre ça sur vos épaules ?
Merci, ma chère.
- C'est beau, n'est-ce pas ?
- Vous l'aimez ?
Oui.
Un jour, je vous l'enverrai.
Oh, non.
Ça me ferait plaisir.
Voilà où je m'arrête.
C'est la limite de mon petit monde.
C'est un monde parfait.
Merci de m'y avoir laissée entrer.
Au revoir.
Dieu vous garde.
Au revoir, chère Janou.
Je reviendrai te voir très bientôt
etje t'écrirai souvent.
- J'espère.
- Promis.
Joyeux souvenirs, grand-mère.
Au revoir.
Je vous ai cherchée partout.
J'ai appelé votre cabine plus...
Vous avez pleuré.
C'est la beauté qui me fait ça.
Nickie, je...
Je voulais vous remercier pour...
lajournée la plus délicieuse
et la plus mémorable que j'aie jamais passée.
Vous avez été très gentille
avec ma grand-mère.
- Je vais lui écrire.
- Ce serait gentil.
Allons faire un tour.
Plus de larmes.
Je vous l'ai dit.
C'est la beauté qui me fait ça.
Ça risque d'être plus tourmenté, Nickie.
Je sais.
Nous avons changé de cap aujourd'hui.
Je vous ramène à votre cabine ?
Non, ce n'est pas la peine.
Bonne nuit.
Un instant.
- Pourquoi êtes-vous venu ? C'est dangereux.
- Nous devons parler.
Je le sais, mais ça pourrait être
un désastre d'être vus ensemble.
Nous devons réfléchir, et vite.
Nous avons un problème.
Oui, je sais, alors ne compliquons pas
les choses davantage.
En tant que femme, je suis plus prudente
etje réfléchirai mieux si vous partez.
Alors, allez penser dans votre chambre
etje penserai dans la mienne...
- D'accord.
- Pendant qu'on se manquera.
C'était très gentil.
Ce que vous venez de dire.
- Bien le bonjour à vous.
- Bien le bonjour également. Écoutez...
- Continuez à marcher.
- Bon, d'accord.
Attendez. Ne partez pas.
- Êtes-vous arrivée à une conclusion ?
- Non. Continuez à marcher.
- Vous me manquez.
- Vous aussi.
- Pourquoi ne téléphonez-vous pas plus ?
- Je vais essayer, mais...
- Vous alliez dire quelque chose ?
- Non, je n'allais rien dire.
Pourrions-nous manger ensemble ?
Dans votre cabine ou la mienne ?
Non. Tout le bateau le saurait
avant qu'on ait commencé.
Je sais. L'équipage parle aussi.
- Tournez dans l'autre sens. J'ai le tournis.
- Ce serait aussi mieux pour moi.
Attendez. Chérie !
Écoutez, chérie, je...
C'est étrange.
- Bonsoir.
- Bonsoir. Mlle McKay dîne-t-elle ?
- Vous joindrez-vous à elle ?
- Non, elle préfère dîner seule.
Elle a bientôt terminé.
- Prenez la bouillabaisse. Divin.
- Merci mille fois.
- Pas de quoi.
- Oh, taisez-vous.
Entrez.
- Bonjour !
- Bonjour, M. Hathaway.
Mlle McKay.
Où est Ferrante ?
Pourquoi le saurais-je ?
Allons ! Mon petit doigt m'a dit
qu'il était peut-être là.
Voyons ! Vous trouvez ça poli ?
Je n'ai pas vu M. Ferrante...
Bonjour, Terry.
- Je me suis dit que vous aimeriez ce livre.
- Je l'ai lu.
Je ne vous ai pas vue depuis des jours.
Je vous croyais partie.
Non. On ne s'est pas arrêté.
Si je ne vous revois pas, Mlle McKay,
bon débarquement.
Merci, M. Ferrante.
Surtout croyez bien que ce fut...
Attendez un peu. Je me demandais
si vous pouviez me faire une faveur.
- À savoir ?
- Pourriez-vous me signer ces photos ?
Ma femme, ma sœur et moi
les avons achetées.
- Vous les avez achetées ?
- À qui ?
Le photographe du bateau.
Il les a exposées sur le pont promenade.
Il fait une vente en gros.
Nous allons devoir y réfléchir.
Où puis-je vous trouver ?
Je serai soit au bar soit,
bien sûr, dans la salle à manger.
Oui, bien sûr.
- J'aime bien celle-là. Elle est bien.
- Soyez sérieux.
C'est horrible ! Après tout le mal qu'on
s'est donné à essayer de duper les gens.
Oui. Je suis vraiment désolé pour vous.
Vous savez,
je ne suis pas si désolée que ça après tout.
- C'était un peu bête de se cacher.
- Oui, je sais.
Alors, pour avoir une autre photo,
allons rejoindre les autres.
D'accord.
Pourquoi pas ? Qu'avons-nous à perdre ?
C'est la dernière soirée. Profitons-en.
Salut, Hathaway.
Et si nous changions de partenaire ?
C'est le dernier soir. Tout le monde le fait.
Ah bon ? C'est bien.
Pour vous, nous ferons une exception.
Je ne comprends pas ce type.
Belle traversée.
Bonjour.
- Allons prendre l'air.
- Je vais vous montrer le gouvernail.
Je prends mon manteau.
Pourquoi ne pouvons-nous pas continuer ?
- J'ai parlé au capitaine. Ça ne marchera pas.
- Ah non ?
Il ne peut pas faire demi-tour.
Il a été gentil, mais il a dit que la plupart
des gens voulaient rentrer. C'est idiot.
Je comprends son problème.
Devoir faire une croisière sur l'océan
qu'avec nous deux.
Si vous dites "À quoi pensez-vous ?"
Je saute par-dessus bord.
Bon.
Demain matin, New York.
Oui.
Viendra-t-il vous attendre ?
Viendra-t-elle ?
Oh, oui.
Qu'est-ce qui rend la vie si difficile ?
Les gens ?
Vous êtes amoureuse de lui ?
Je ne le suis plus.
Vous savez,
je n'ai jamais travaillé de ma vie.
Je sais. J'y ai réfléchi.
- Qu'avez-vous dit ?
- Je n'ai rien dit.
- Si.
- Quoi ?
Vous avez dit
que j'aimais les choses luxueuses,
les manteaux de fourrure,
les diamants et les choses comme ça.
- J'ai dit ça ?
- Le champagne rosé.
C'est le genre de vie
auquel nous sommes habitués.
Ce serait peut-être un peu dur de...
Vous aimez la bière ?
C'est différent.
Mon père buvait de la bière. Le matin.
C'était un buveur de bière ?
Après, il buvait n'importe quoi.
L'hiver doit être rude pour ceux
qui n'ont pas de doux souvenirs.
On a déjà raté le printemps.
Oui. C'est sûrement ma dernière chance.
Pour moi aussi.
C'est maintenant ou jamais.
Jamais est un mot effrayant.
Ce serait bête de laisser passer cette chance.
- Ce n'est pas parce que vous n'avez jamais...
- Travaillé ? Je pourrais m'y mettre.
Bien entendu.
Et si je...
Ça prendra du temps,
disons six mois, pour savoir si...
- Si ? Si quoi ?
- Imaginons que...
- Soyez réaliste.
- D'accord.
Si je travaillais d'arrache-pied
assez longtemps, disons six mois,
où seriez-vous ?
Qu'essayez-vous de dire, Nickie ?
Je voudrais juste...
être digne de vous demander en mariage.
Nickie, c'est sûrement la chose la plus...
Votre voix s'est cassée.
- C'est parce que...
- Oui, je sais.
Je vais aller me coucher.
Me tourner et me retourner
dans mon lit en y réfléchissant.
Je vous donne la réponse demain matin.
Ça va être une longue nuit.
Pour moi aussi.
Le mariage est une étape importante
pour une fille comme moi.
Oui, je sais.
- Vous aimez les enfants ?
- Oui.
- J'étais si inquiet...
- Je n'ai pas eu le temps de m'habiller.
- Je ne me suis pas endormie avant 5 h !
- Je n'ai pas fermé l'œil.
Écoutez-moi bien. Si tout se passe bien,
je veux dire pour nous deux, dans six mois...
Tenez. J'ai commencé à vous écrire.
Dois-je le lire maintenant ?
"Mon chéri." C'est moi ?
"Je serai à toi, mon amour. Le 1erjuillet
à 17 heures." Vous ne dites pas où.
- Choisissez etj'obéirai.
- Je ne sais pas. Aucune idée.
En haut de l'Empire State Building ?
Oh, oui ! C'est parfait. C'est l'endroit
le plus proche du paradis à New York.
102ème étage.
N'oubliez pas de prendre l'ascenseur.
Non, promis.
- Si les choses ne...
- Ne dites pas ça.
- Ne pensez pas à ça.
- Prenez soin de vous.
Nickie, chéri !
Je suis si content de te voir.
- Je suis contente de te voir. Bon voyage ?
- Pas si mal. Agité, mais agréable.
Une photo, s'il vous plaît.
- Je peux en faire une aussi ?
- Oui. Comme ça ?
Je peux en faire une autre ?
C'est bien. Merci.
Excusez-moi, j'ai un rendez-vous important.
C'est tellement bon de te revoir.
C'est tellement bon d'être rentrée.
Chéri, la voiture est par là.
- Que se passe-t-il ? On y va ?
- Oui.
- La voiture est par là.
- Tant mieux.
Je dois te parler de quelque chose.
Allons là pour pouvoir être seuls.
- Mais que se passe-t-il ?
- Je ne t'en ai pas parlé ?
La télé voulait m'interviewer.
J'ai accepté à condition qu'un don
soit fait à mon œuvre préférée.
- Ça te dérange ? C'est pour une bonne cause.
- Tu aurais pu me le dire.
Si je te l'avais dit,
tu ne serais jamais descendu du bateau.
- Caméra une, gros plan.
- Nickie, voici M. Lewis, qui fera l'interview.
- M. Fulton Q. Lewis.
- Robert.
- Robert Fulton, enchanté.
- Non, Robert Q. Lewis. J'ai l'habitude.
Vous êtes un peu en retard,
et nous devons prendre l'antenne.
Asseyez-vous là. Je vais vous poser
quelques questions, et puis...
Et son visage ? Brillant.
Ça vous dérange si on vous maquille ?
Harry, éponge-le.
- Désolée. Ça va aller vite.
- J'espère.
Au fait, cette chemise blanche.
Ça donne quoi ? Éblouissant.
- Vous n'auriez pas une chemise bleue ?
- Pas sur moi.
Écoutez, tant pis, on fera avec.
Voilà: Je vais vous poser quelques questions
sur votre rencontre,
sur vos projets et d'autres choses.
Mettez-vous à l'aise.
Cinq secondes, M. Lewis.
Surtout, regardez la caméra.
Quand le voyant rouge est allumé, c'est parti.
Ah oui ? Eh bien, il est allumé.
Oh, bonjour à tous.
Bienvenue dans l'émission "Chez eux",
présentée par
la nourriture pour bébés Benton.
Souvenez-vous,
Benton rend les bébés plus forts.
Aujourd'hui,
nos caméras sont chez Mlle Lois Clarke,
héritière d'une des plus grandes
fortunes du pays.
Dans un instant, nous rejoindrons Mlle
Clarke et son fiancé, M. Nickie Ferrante,
et nous parlerons
de leur merveilleuse histoire,
qui leur a valu d'être à la une
de tous les journaux du pays,
une histoire qui a captivé l'imagination
du monde entier. Mais pour commencer...
Vous pensez qu'ils s'aiment ?
Je n'en sais rien, Gladys.
J'ai hâte de voir Nickie Ferrante.
Je ne sais pas ce qu'elle lui a demandé,
mais il avait la réponse.
Rabat-joie.
Terry, chérie.
Rappelle-moi de te demander
pourquoi tes baisers ne sont plus pareils.
Tu as peut-être juste perdu l'habitude...
Ce n'est pas la peine que ça reste allumé.
Tu ne t'es pas encore changée.
Je pensais t'avoir laissé assez de temps...
Ken, nous avons tant de choses à nous dire.
J'arrive mieux à réfléchir dans cette tenue.
Tu sais, chérie, je pensais
que le voyage te ferait du bien...
Mais tu n'as pas l'air en forme.
Que se passe-t-il ?
La traversée a été agitée ?
Oui. Un peu.
Cette émission était peut-être divertissante.
Lois Clarke et Nickie Ferrante
allaient passer à l'antenne.
- Ça ne m'intéresse pas, mais si ça...
- Oui, ça me plairait.
D'accord.
Vous avez dû vivre des expériences
merveilleuses en Europe.
Oui.
Pourriez-vous être plus spécifique ?
Non.
Ferrante était sur le même bateau que toi,
c'est bien ça ?
- Oui, c'est ça.
- Tu lui as parlé ?
Il était charmant ?
Fascinant ?
Lrrésistible ?
Pardon.
Ça ne me ressemble pas.
Je retire cette remarque.
Dites-moi, M. Ferrante, vous lancez-vous pour
la première fois dans le bonheur conjugal ?
Pourriez-vous reformuler la phrase ?
Il te demande
si c'est la première fois que tu te maries ?
Oui.
Bien. Avez-vous l'intention de faire vivre
votre femme dans le même style que...
Oui.
- C'est très marrant.
- En faisant quoi ?
Je vais me remettre à la peinture.
C'est ainsi
que je compte faire vivre ma femme.
Il va sûrement falloir beaucoup de peinture.
Vous avez déjà une maison
remplie de chefs-d'œuvre.
Oui, c'est vrai. Et je ne savais pas que tu...
- Je vais quand même peindre.
- Oh, vraiment ?
- Je pensais que tu avais arrêté.
- Je sais, mais je n'aurais pas dû.
- Je suis sûre que Nickie a un tas de projets.
- Oui, en effet.
Très bien. Quand allez-vous vous marier ?
- Nous allons nous marier aussitôt que...
- Attends.
Dans six mois.
"Six mois" !
Je parie qu'ils n'iront pas jusqu'à l'autel.
Six mois ? Très bien.
Merci beaucoup à vous, Mlle Clarke,
et à vous, M. Ferrante.
Voilà, ainsi se termine notre interview...
Terry.
J'aimerais reposer cette question.
As-tu trouvé Ferrante irrésistible ?
Oh, Ken, je suis désolée.
On ne prévoit pas ce genre de chose.
Ça arrive, c'est tout.
Chérie, mais c'est absurde.
Je sais. C'est absurde.
- Tu dois être réaliste.
- En amour ?
- Tu sais ce que tout le monde dit sur lui.
- Oui, je sais.
Que vas-tu faire ?
Je ne sais pas, Ken.
Je pense que je vais retourner à Boston
et essayer de trouver un travail,
rechanter, jusqu'à ce qu'il...
Jusqu'à ce qu'il quoi ?
Chérie, il ne pourrajamais te faire vivre.
Terry, écoute-moi. Je veux t'épouser.
J'aurais dû te demander avant.
C'est de ma faute, mais il n'est pas trop *** ?
C'est impossible.
Terry, regarde-moi.
Ne vois-tu pas que je suis amoureux ?
Moi aussi.
Croyez-vous pouvoir le vendre ?
Bien sûr, je vais essayer.
- Vous avez peint sans modèle ?
- Je ne pouvais pas m'en payer un.
Qu'y a-t-il ? J'ai la mémoire qui flanche ?
Elle est un peu vague.
Non !
- Et ça ?
- De mémoire. C'était mon déjeuner.
- Vous savez que c'est une femme ?
- Oui.
Vous ne voudriez pas être vu avec elle ?
J'en doute. Vous savez, Nickie,
si vous me laissiez dire aux gens -
par "gens", je veux dire les femmes -
qui a peint ceci, je pourrais en vendre des tas.
Non, non. L'ancien Ferrante est mort.
Mais signer "Rossi" ne signifie rien.
Si vous utilisez votre nom...
L'ancien Ferrante est mort
et le nouveau Rossi a faim.
Que vouliez-vous de plus en trois mois ?
Souvenez-vous,
le pinceau obéit à votre main.
Il ne sait pas
que vous avez l'habitude de faire à votre idée.
Vous êtes gâté. Mais le pinceau ne le sait pas.
Il ne peut pas se plier à vous.
Mais j'espérais
que vous vendriez quelque chose.
Je veux avoir le plaisir de gagner
mon premier dollar. Je vais devoir travailler.
Quoi ? Et abandonner la peinture ?
Je n'abandonne pas. C'est tout ce que
je sais faire. Mais je dois gagner ma vie - vite.
Bien sûr ! En attendant,
je vous invite à déjeuner.
Vous me rembourserez une fois célèbre.
C'est la première parole encourageante
que vous prononcez.
C'est extraordinaire, non ? On penserait que
c'est la seule chose dontje me souviendrais ?
Enfin !
LE PLUS SÉLECT DES NIGHT-CLUBS
DE BOSTON PRÉSENTE TERRY McKAY
TOUS LES SOIRS
Bonne nouvelle.
J'ai vendu l'une de vos femmes.
Vous savez, celle avec le...
J'en ai tiré 200 $.
Votre premier dollar.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je suis un homme heureux. Je suis peintre.
Et alors ? Je suis peintre depuis
des années etje ne suis pas heureux.
Merci, mesdames et messieurs.
C'est mon dernier soir,
etj'aimerais vous chanter une chanson
qui m'est très chère.
- Vous avez attaché votre ceinture ?
- Oui, c'est fait.
Voilà l'Empire State Building.
Merci.
Mlle McKay, ma chère.
Ma cliente favorite. Soyez la bienvenue.
- Merci.
- Mlle Webb, regardez qui est là.
On se disaitjustement: "Mais qu'est
devenue Mlle McKay ?", et vous voilà.
- Votre tenue est ravissante.
- Oui, je sais. Je ne l'ai pas achetée ici.
- Où étiez-vous ces derniers mois ?
- À Boston.
- Vous nous avez manqué.
- Merci. Vous aussi, Mlle...
- Lane.
- Oui, Mlle Lane.
Je veux quelque chose de très spécial pour...
Mlle Webb sera ravie
de s'occuper de vous, Mlle McKay.
Excusez-moi, je dois aller dans le bureau.
Bien entendu,
je serais ravie de m'occuper de vous.
- Alors, à quoi pensiez-vous ?
- Quelque chose d'irrésistible, cher,
- et rose.
- Mais bien entendu. Nous avons ça.
Quelque chose d'exquis.
Je le cachais pour vous.
Donnez à Mlle McKay tout ce qu'elle veut,
mais retenez-lajusqu'à ce que j'arrive.
- C'est tout ce que nous voulions savoir.
- Vous étiez inquiète pour la carte de crédit ?
Vous me surprenez ! Au revoir.
- C'est adorable.
- C'est un peu court, non ?
- Avec ça.
- Oh, non.
Regardez. C'est le nec plus ultra.
C'est adorable,
mais je veux juste le vêtement que j'ai choisi.
- Très bien, nous l'enverrons.
- Je vous dirai où,
carje ne sais pas encore vraiment.
- Je pense que ça suffit.
- On ne met pas ça sur le compte ?
Non.
Je sais, je sais, mais... non.
- Ken !
- Terry, comment vas-tu ?
Que fais-tu ici ?
Comment as-tu su que je...
Je vois. C'est bien d'avoir affaire à vous.
Excuse-moi. Je suis très en retard.
- Quelle heure est-il ?
- Cinq heures moins cinq.
- Ravie de te voir.
- Moi aussi. Nous avons tant à nous dire.
- Je suis très pressée.
- Prenons un verre.
- Je suis très pressée.
- J'ai tant à te dire.
Pourquoi ne m'appelles-tu pas... Ce n'est
pas possible, puisque je vais me mar...
- Tu vas te marier ?
- Oui, etje suis très en retard.
- Quelle heure ?
- Cinq heures moins quatre.
Au revoir, Ken.
J'espère que tu seras heureuse,
et si tu as besoin de quelque chose,
un amoureux par exemple,
n'hésite pas à m'appeler.
Non. Je n'hésiterai pas.
- Au revoir.
- Au revoir. Bonne chance.
Je suis dans un état ! Je pensais que l'Empire
State Building était par là, mais il est par là.
Je vais descendre ici carje suis pressée.
- Tenez. Gardez la monnaie.
- Où vous courez comme ça ?
Je vais me marier. Je veux que vous soyez
le premier à me féliciter. Merci.
Il faut se ruer pour se marier ?
102ème étage.
- Vous descendez ?
- Non, merci.
La tour.
- Vous descendez ?
- Non. Il est quelle heure ?
Cinq heures dix.
Je sais ce que je fais. Je fais à mon idée.
Le bateau doit faire demi-tour.
Je veux que le bateau fasse demi-tour.
Nickie, aidez-moi à faire demi-tour.
Vous êtes plus fort que moi.
Je ne peux pas le faire seule. Je ne peux pas.
- Il faut vous calmer maintenant.
- J'ai besoin de lui.
Oh, Nickie, j'ai besoin de vous.
Aidez-moi ! Aidez-moi à faire demi-tour.
Je dois...
Vous descendez ?
Ce n'est pas très encourageant.
Difficile de dire si elle remarchera.
On ne le saura pas avant longtemps.
C'est mauvais.
Vous avez deviné
que je ne suis pas l'homme qu'elle appelle.
Elle allait le rejoindre pour l'épouser.
- Il sait dans quel état elle est ?
- Non.
Elle dit que tant que vous ne saurez pas
ce que vous ne saurez pas avant longtemps,
elle préfère qu'il ne sache pas.
Elle a l'air gentille.
En effet.
Elle veut vous voir.
Allez-y. J'arrive.
- Bonjour, Ken.
- Bonjour, Terry.
Je lui ai dit que j'avais eu peur pour sa vie.
Je vous ai eu, mon père.
Ken, j'ai parlé de nous au père McGrath.
Il va me trouver un travail.
N'est-ce pas, mon père ?
- Tu dois d'abord te rétablir, Terry.
- Il a raison. Ensuite on cherchera.
Doucement.
- Mlle McKay.
- Oui ?
Je voulais vous remercier
au sujet de mon fils, Tyrone.
Il ne finira pas nigaud comme moi.
Vous êtes trop modeste, M. Bugsy.
Non, c'est pas vrai. Je suis si bête,
que je ne suis même pas ignorant.
- Encore merci.
- Remerciez le père McGrath. C'est grâce à lui.
Merci, mon père.
Tout le monde me regarde. Comme Molly
a la rougeole, je chante à sa place.
Sommes-nous prêts ?
Maintenant, nous sommes prêts.
Faites attention. Pas le droit à l'erreur.
Eh bien !
Entrez.
Nickie !
Je suis si content de vous voir. Entrez.
- Comment va mon critique le plus sévère ?
- On va voir.
Je vois que vous les avez tous étalés.
Je suis prêt au pire.
Six mois de travail.
Vous n'avez pas perdu de temps.
Merci. Vous auriez dû voir
tous ceux que j'ai jetés.
- Vous auriez peut-être dû jeter celui-là.
- Je suis d'accord.
Je peux voir votre état d'esprit
quand vous avez peint celui-là.
Vous vous apitoyiez
sur votre sort en le peignant.
Celui-là a été peint en août.
Là, vous étiez fâché.
Vous vous remettiez de votre chagrin.
Un chagrin ? Très peu pour moi.
- Je suis content d'entendre ça.
- Et ceux-là.
J'y viens. J'y viens.
Là, Nickie, vous êtes devenu un peintre.
Merci. Je dois dire
que je suis assez fier de celui-là.
J'avais beaucoup à dire,
etj'ai peint à la place.
Le fait d'avoir été loin et seul pendant
longtemps vous a permis d'acquérir...
Je réponds. Nous reprendrons.
Je veux en savoir plus.
Allô. Peintures et vernis Courbet.
Nickie ? J'ai lu que tu étais rentré aujourd'hui.
Lois ! Tiens donc.
Comment savais-tu que j'étais ici ?
J'ai appelé ton hôtel.
Ils m'ont donné ce numéro.
Nickie, j'ai pensé à toi matin, midi et soir
et entre-temps aussi.
Je me demandais si tu pouvais...
Eh bien...
Non, l'idée me plaît - c'est une offre tentante.
Mais pas cet après-midi.
Eh bien, si tu ne peux pas venir...
mais j'aimerais tant.
Merci quand même.
C'est la meilleure nouvelle de lajournée.
Tu pourrais venir au spectacle ce soir ?
Je laisserai un ticket au guichet.
Essaie de venir.
Et, Nickie...
Quoi que tu fasses,
ne prévois rien après le spectacle.
- On est très bien placé.
- Comment ?
J'ai dit on est très bien placé.
- On a beaucoup aimé.
- Merci de nous avoir invités.
C'est un plaisir. Si ça ne vous dérange pas,
M. Ferrante me ramènera.
Bonne nuit.
- Où voudrais-tu aller ?
- À toi de décider. C'est ta soirée.
Je suis parti trop longtemps,
je ne sais plus où vont les gens.
Mon manteau.
Bonsoir.
Terry. Laisse-moi lui dire.
Non.
- Je vais le chercher.
- Non, s'il te plaît.
C'est assez dur.
La première fois que tu peux sortir,
il faut que tu tombes sur lui.
Et tout ce que j'ai pu dire était... "Bonsoir."
Le spectacle est terminé.
Le garçon a eu la fille. Partons.
Je reviens tout de suite.
Bonne nuit, Lois, et merci.
Ce n'était pas une bonne idée
de t'emmener voir un spectacle ce soir.
- Joyeux Noël, Lois.
- Joyeux Noël, Nickie, et...
auf Wiedersehen.
Je trouve que c'est dommage d'avoir à
te ramener chez toi quand tout le monde sort.
C'est la vie. Et cetera.
Laisse-moi te poser la même question.
Pourquoi ne veux-tu pas de mon aide ?
Très bien, alors je vais te donner
la même réponse.
Si tu payais pour mon rétablissement,
il n'aimerait pas, et moi non plus.
Si tu m'aidais et qu'ensuite
j'allais avec lui, tu n'aimerais pas.
- Mais il doit quand même savoir.
- Non ! S'il savait,
il voudrait le faire lui-même -
s'il avait l'argent, etj'en doute.
Et puis, si je ne me rétablissais pas...
ce serait horrible.
Tant que je ne pourrai pas marcher vers lui,
je veux dire "courir", il ne le saura pas.
Je vais bien.
J'ai un travail, je fais attention à l'argent.
Et si tout va bien,
et si je suis une gentille petite fille,
j'aurai ce que je veux à Noël prochain.
Tu me suis ?
Joyeux Noël.
Comment allez-vous, Mlle McKay ?
Les enfants, j'ai de mauvaises nouvelles.
Le docteur ne veut pas
que je vienne avec vous.
Je pourrais être rentrée
dans quelques heures.
C'est le concert de Noël.
C'est leur première fois en public.
C'est mon équipe.
- C'est notre coach, doc.
- Norman ! "Docteur."
C'est notre coach, Docteur.
Vous ne voudriez pas que son état s'empire ?
Non.
Bon, écoutez.
Pourquoi n'essayez-vous pas sans moi ?
Allons. La seule chose
qui vous gênerait ce serait le début.
- Mlle McKay ?
- Oui, Tyrone ?
Nous penserons à vous en chantant,
en espérant vous voir très bientôt.
Merci, Tyrone.
Attendez un peu. Où est Sally ?
Elle n'est pas avec nous ?
- On l'a renvoyée. Elle chante trop fort.
- C'est de la comédie.
Sally a fait ça pour plaisanter,
elle voulait vraiment aller sur scène.
Viens ici, ma chérie.
Tu vas sur scène, avec les autres.
Je te remettrai dans l'équipe, mais tu dois
promettre de ne pas couvrir les autres.
D'accord, Mlle McKay.
- Nous sommes prêts ?
- Oui.
Très bien.
- Vous vous débrouillerez sans moi.
- Allez, les enfants. On y va.
- Joyeux Noël.
- Dieu vous garde.
Sois sage, d'accord ?
- Joyeux Noël.
- Joyeux Noël, ma chérie.
Ça ne va pas être un vrai Noël pour vous.
- Ça va aller.
- Voilà.
- Pourriez-vous me donner...
- Oui.
Merci.
Vous pouvez venir manger de la dinde
avec mon mari et moi-même.
- Gardez-moi un pilon pour plus ***.
- Très bien, c'est d'accord.
Et si vous avez besoin d'autre chose, appelez.
Merci beaucoup.
C'est très gentil de votre part.
- Joyeux Noël.
- Joyeux Noël à vous aussi.
Est-ce que Mlle McKay...
Bonsoir, Terry.
Ça... me fait plaisir de vous voir.
Oui, ça me fait plaisir également.
- Vous allez bien ?
- Oui, ça va. Je me repose.
Bien.
- Ça fait longtemps.
- Oui, c'est vrai.
Ça me fait plaisir de vous voir.
Vous l'avez déjà dit.
- Puis-je...
- Oh, oui. Asseyez-vous.
- Je ne serai pas long. Ça vous dérange ?
- Non, bien sûr que non.
Oh, c'est ça la vue fabuleuse ?
Je ne voulais plus être en hauteur.
Je parie que vous vous demandez
commentj'ai trouvé.
Oui. Je me le demande.
Je cherchais dans l'annuaire
un dénommé McBride
etje suis tombé sur le nom "T. McKay".
Je me suis dit: "Cela pourrait-il être
Terry McKay, ma vieille amie ?"
- Et c'était le cas.
- Oui.
Et puis je me suis dit: "Je n'ai pas été
très gentil envers Mlle McKay."
"Après tout, j'avais un rendez-vous
avec elle un jour, etje n'y suis pas allé."
Vous n'y êtes pas...
Non.
Je me suis dit -
je me parle assez souvent ces temps-ci -
"ce n'est pas gentil de traiter ainsi
une vieille amie comme Mlle McKay."
"Je dois aller m'excuser."
Vous ne pensez pas que si l'on ne va pas
à un rendez-vous, il faut s'excuser ?
Si. Je pense que vous avez raison.
La moindre des choses est de dire
qu'on est désolé, ou... autre chose.
Donc me voici.
- C'est très gentil.
- Je trouve aussi.
J'ai souvent pensé à vous.
Et comment vous alliez.
Vraiment ?
Oui, vraiment.
J'ai aussi souvent pensé à vous.
Donc vous n'étiez pas fâchée
que je ne sois pas venu ?
Enfin, vous avez dû l'être au début.
Eh bien...
Oui, je l'étais.
Au début, j'étais furieuse.
J'ai pensé: "ll ne peut pas me faire ça.
Pour qui se prend-il ?"
Combien de temps avez-vous attendu ?
Longtemps ?
Eh bien, disons... oui.
Oui, j'ai attendu jusqu'à environ...
Minuit.
Et ensuite qu'avez-vous fait ?
Ensuite, je suis devenue folle.
- Vous pouvez imaginer, rester là-haut...
- Oui, avec l'orage.
L'orage ?
Ensuite que vous êtes-vous dit ?
Je me suis dit:
"Je vais rentrer et me soûler."
- Mais vous ne l'avez pas fait.
- Ah non ?
Non. Enfin, peut-être un petit peu,
une fois par heure, pendant un mois.
- Pouvez-vous me le reprocher ?
- Pas du tout.
J'aurais pu au moins
vous envoyer un petit mot.
Peut-être que quand vous y avez pensé,
vous ne saviez pas où me joindre ?
Mais vous vous êtes juré que si vous
me revoyiez, vous me demanderiez.
Non.
Je me souviens qu'on avait dit
que si on pouvait y aller, on serait là.
Et que si l'un de nous deux ne venait pas,
il aurait vraiment une bonne raison.
- On avait dit ça ?
- Oui, c'est exactement ce qu'on avait dit.
- Comme quoi, par exemple ?
- Donc, on ne va plus poser de questions,
j'espère.
Voulez-vous une cigarette ?
Merci.
Merci, Nickie.
N'est-ce pas merveilleux ?
Je suis venu ici pour...
Etje ne devrais pas vous demander
pourquoi vous n'étiez pas là ?
N'est-ce pas étrange ?
On arrivait à lire dans les pensées de l'autre.
Ce n'est plus pareil.
C'est vrai.
- Ça n'a pas l'air...
- Je sais.
Je ne sais pas ce qui m'arrive, à chaque fois...
Pas d'alliance, je vois.
Non.
- Je pensais que...
- Hier soir, au spectacle ?
Non, non. Il étaitjuste...
Non.
Je ne voulais pas vous offenser.
Comment ça va pour vous, Nickie ?
Oh, vous avez le droit
de poser des questions !
Je pensais que tout allait bien,
jusqu'à hier soir.
J'ai su alors qu'il devait y avoir quelque
chose entre nous, même un océan.
Donc j'ai acheté un billet.
Vous partez en bateau ?
Ce soir.
- Vous êtes heureuse ?
- Oui.
- Et vous ?
- Je ne sais pas.
J'ai peur de l'avenir,
et de ce que les gens penseront.
Ils diront: "Voilà le peintre fou.
Qu'est-ce qu'il a ? Il n'aime pas les femmes."
- Pourquoi diraient-ils ça ?
- Parce qu'il parcourt les océans,
et à chaque femme qu'il rencontre, il dit:
"Où serez-vous dans six mois ?"
- Et elles viennent ?
- Partout.
En haut des pyramides, des cathédrales,
de la tour Eiffel. Toujours l'idée du piédestal.
Il les fait attendre.
Et où est-il pendant ce temps-là ?
Il attend.
Vous ne pouvez pas continuer comme ça.
Ce n'est pas bon pour vous. J'aimerais
pouvoir vous dire que vous avez tort.
J'ai eu tort.
- Et si on changeait de sujet ?
- C'est une très bonne idée.
- Joyeux Noël.
- Oh, j'allais oublier.
Il y a six mois, qui aurait cru
qu'on passerait Noël ensemble ?
Je vous ai apporté un cadeau.
Merci. Je suis désolée
mais je n'ai pas de cadeau pour vous.
Je ne pensais pas vous voir.
Ça ne fait rien, je n'en attendais pas un.
Ce n'est pas vraiment un cadeau de Noël.
C'est pour ça que mes lettres revenaient.
Je vous l'aurais bien envoyé,
mais je n'avais pas votre adresse.
Elle voulait vous le donner,
vous vous souvenez ?
Donc... c'est pour ça que je...
Au revoir, Terry.
Au revoir, Nickie.
Je vous ai peinte comme ça, avec le châle.
J'aurais aimé que vous le voyiez.
Courbet a dit que c'était un des meilleurs.
Je ne pensais pas pouvoir m'en séparer,
mais c'était inutile de le garder davantage.
Je ne pouvais pas demander de l'argent
en échange, parce que...
Courbet m'a dit qu'une jeune femme était
venue à la galerie... qu'elle l'aimait bien.
Elle y a vu ce que j'aurais aimé que vous
voyiez et... j'ai dit à Courbet de le lui donner.
Parce qu'elle a dit qu'elle n'avait pas d'argent,
et en plus, elle était...
Elle était...
Peu importe, je lui ai dit de le lui donner.
Courbet a dit qu'elle le voulait tant...
Donc je lui ai dit de le lui donner.
C'est la période de Noël.
Vous me connaissez, le cœur sur la main.
Chéri, ne me regarde pas comme ça.
Pourquoi ne m'as-tu rien dit ?
Si ça devait arriver à l'un de nous,
pourquoi est-ce tombé sur toi ?
C'était entièrement de ma faute.
Je regardais en l'air.
L'endroit le plus proche du paradis.
Tu étais là.
Oh, chéri.
Ne t'inquiète pas, mon chéri.
Si tu peux peindre, je peux marcher.
Tout peut arriver, tu ne crois pas ?
Oui, ma chérie.